Interview RIVIERA PARADISE ; Entretien avec Julien Giraud (Batterie) le 29 avril 2024
Comme c’est la première fois que nous échangeons, commençons par la plus originale des questions qui soit : Riviera Paradise, c’est quoi, quelle est son histoire ?
Riviera Paradise, c’est 4 musiciens qui font du rock, qui se sont rencontrés…alors, il y a eu plusieurs changements de line up : au départ, nous étions un trio, le bassiste et moi avec un autre guitariste. On a commencé à jouer ensemble sur un répertoire de reprises pour apprendre à nous connaitre. Comme ça fusionnait bien, on a commencé à vouloir faire nos propres compositions et pour cela, on voulait intégrer un chanteur qui prenne vraiment la place de chanteur/frontman. On a rencontré Kourros qui a intégré le groupe et avec qui on a commencé à composer.
J’imagine qu’il s’agit du Kourros qui était auparavant chanteur de Incry…
Tout à fait. C’est bien tombé parce que, à ce moment-là, Incry s’était arrêté, et lui étant disponible et à la recherche d’un nouveau projet, on ne se connaissait pas, mais par nos contacts, il a entendu parler de nous. On s’est rencontré et avons décidé de voir ce qu’on pouvait faire ensemble. Tout de suite, ça a collé… On a quand même donné un concert où on faisait des reprises, on lui a proposé de venir chanter avec nous, il a kiffé et rapidement on est partis dans l’idée de travailler des compositions ensemble.
Ready for more est votre premier album…
Oui, on vient de le sortir au mois de mars, le 22. C’est un album de compositions originales. Quelques années avant, Robin Lapalut est arrivé au poste de guitariste, et ça nous a donné une orientation beaucoup plus rock. Jusque-là, on faisait du blues, du metal, du blues rock… Là, on a une orientation rock.
« Orientation rock »… Comment décrirais-tu la musique de Riviera Paradise à quelqu’un qui ne vous connait pas, pour lui donner envie de vous écouter ?
Eh bien, euh…
Parfait, merci, ça me va !
(Rires) Je dirai qu’on a un univers à nous, qui nous est propre, qui vient de plusieurs influences, des influences qu’on n’a pas choisi de suivre. On s’est laissé influencer par différents styles de musique et différents groupes que chaque membre du groupe écoute. On a fusionné tout ça pour créer des titres aux accents rock US. Il peut y avoir sur cet album plusieurs styles qu’on peut retrouver, il y a des ballades, des morceaux au tempo rapide qui flirtent avec le metal, il y a du groove, du blues, du rock sudiste… On a fusionné tout ça sans chercher à copier, et ça donne une musique sincère qui vient de nous. Ça a été plutôt naturel dans l’aspect création, et ça donne un truc… On dit rock au sens large parce qu’il n’y a pas d’étiquette précise. C’est notre style à nous… Ce n’est pas non plus révolutionnaire…
Quand on écoute l’album, on n’a pas l’impression que vous cherchiez à inventer quoi que ce soit, on écoute plus un groupe qui cherche simplement à se faire plaisir…
Exactement, on cherche à se faire plaisir, de faire de la musique qui nous plait, et on espère qu’elle va plaire à d’autres personnes…
C’est album qui comporte 10 titres. Vous abordez des thèmes particuliers ou, là aussi, c’est ce qu’on trouve traditionnellement dans le rock ?
C’est ce qu’on trouve habituellement. On n’est pas un groupe de punk, engagé, révolutionnaire… On parle de mecs qui font du rock, il peut y avoir des histoires d’amour, de rockers… C’est toujours tourné de manière positive. L’album a été créé post-Covid, donc il y avait une volonté de notre part d’aller vers quelque chose de positif, pas d’aller vers quelque chose de triste et sombre. On joue avec le côté mélancolique, mais ce n’est pas sombre. C’est entrainant, et positif.
Il y a des thèmes qui, selon toi, n’ont pas leur place au sein de Riviera Paradise ?
Ah, oui ! On ne parlera jamais de politique, on ne cherchera pas à tacler qui que ce soit… On n’a pas envie de rentrer dans ce jeu-là, de dénoncer des choses… Après, chacun peut se faire sa propre interprétation de nos textes. Pour nous, c’est d’abord la musique, trouver des lignes de chant qui collent à la musique, mélodique, après on colle des mots sans chercher de double sens ou de choses trop compliquées.
Comment avez-vous procédé pour la composition et l’écriture de cet album ?
Très simplement : il suffisait qu’on se voie dans notre local de répétitions, dans lequel on enregistrait tout, en permanence. On était branchés comme dans un home studio mais avec des vrais instruments et des micros partout. On a créé les idées ensemble, pendant ces répétitions. Bien sûr, l’étincelle venait souvent d’un riff de guitare – Robin arrive avec une idée qu’il a travaillé la veille, moi je pose un rythme de batterie, Florent, sa basse. Après on propose d’autres idées, des changements de tempo, des accords différents. Mais en fait, tout s’est fait dans notre studio, assez simplement. Il suffisait de jouer ensemble pour créer la musique, et ça a été assez rapide. On mettait une journée pour créer un titre.
Donc ça a été assez instinctif et organique…
Exactement.
Si tu devais ne retenir qu’un seul des dix titres de l’album pour convaincre quelqu’un d’écouter l’album, lui faire comprendre que Riviera Paradise, c’est ça, ce serait lequel ? Pas forcément ton préféré, mais celui qui vous représente le plus.
Ce n’est pas évident, parce qu’il y a des morceaux qui viennent de plusieurs horizons… Je dirais Free yourself at last, parce que ça évoque la liberté, l’énergie, la mélodie… Ce n’est pas forcément le premier single de l’album, mais je pense que ça représente bien qui on est.
Vous êtes originaires d’où ?
De Seine et Marne.
Alors pourquoi ce nom de Riviera Paradise ? Parce que la Seine et Marne, ça n’a pas grand-chose à voir avec la Riviera, la Côte d’Azur…
C’est vrai, c’est vrai… Au début, on faisait des reprises, on s’est amusés à jouer du Stevie Ray Vaughan et le titre Riviera Paradise nous a marqués. Riviera Paradise, ça évoque la France, la French Riviera, et c’est un mot international. On a trouvé ça plutôt positif, qui évoque le soleil. On cherchait un nom qui ne soit pas français, mais pas trop anglais non plus… On voulait trouver une passerelle entre tout ça et c’est Riviera Paradise qui est sorti.
Le nom touche l’international, vous chantez en anglais… J’imagine qu’il y a une volonté de séduire au-delà de nos frontières ? Une ambition de vous exporter ? Comment vous y prenez-vous ?
On compte voyager, aller jouer en Allemagne, par exemple. On s’est aperçu, depuis qu’on a partagé notre album sur les plateformes numérique – c’est génial aujourd’hui, ça… Ça permet d’être écoutés dans le monde entier – on s’est aperçus qu’en Allemagne il y a beaucoup d’écoutes. L’Allemagne nous intéresse, on sait qu’il y a du public qui écoute du rock, friand de nouveautés… L’Angleterre aussi… On essaie de passer dans les médias internationaux pour voir s’il y a un intérêt, si ça mord… Après on verra si on peut se déplacer pour aller jouer à l’international. Oui, on en a envie !
Quels sont vos métiers dans vos autres vies ? Un groupe de rock qui sort son premier album ne vit pas de sa musique…
En fait, on est tous les 4 musiciens. On vit de la musique et des cours de musique. On donne tous des cours et on joue dans différents groupes, différents styles.
Alors, Kourros (chant) ?
Kourros est dans l’ensemble rock, rock français, il lui arrive de jouer en duo dans des café-concert avec un guitariste. Et à côté, il est prof de chant.
Florent (Gaya, basse) ?
Florent ne donne pas de cours, il est essentiellement musicien. Il peut être amené à faire jazz, de la chanson française, de la musique électronique, du rock, de la pop…
Toi, Julien (Giraud, batterie) ?
Alors, ça va te surprendre, je joue de la musique irlandaise. Je joue avec Celtic Sailors, je joue aussi dans des groupes de variété, je fais de mariages et d’autres groupes de rock qui chantent en français.
Et Robin (Lapalut, guitare) ?
Et Robin, il fait aussi de l’évènementiel, des mariages et des soirées privées et il a aussi d’autres groupes de metal.
En gros, il y a une belle variété des genres que vous pratiquez, et quand on mélange tout ça, le résultat est plus riche…
C’est ça. Ce qui nous ramène tous à Riviera Paradise, notre bébé, le projet qui nous tient à cœur et qu’on essaye de développer. Comme tu le disais, on ne gagne pas d’argent avec mais on veut le développer parce qu’il exprime sincèrement nos influences, sans se poser de questions. Dans les autres groupes, on est un peu des caméléons, on travaille nos instruments, on sait jouer. On prend du plaisir à jouer tous ces styles, mais c’est dans Riviera Paradise qu’on joue ce qu’on a au fond de nous.
Si tu devais penser à une devise pour Riviera Paradise, ce serait quoi ?
Ben… Ready for more ! Comme le titre de l’album, qui est autant pour les gens qui nous découvrent que pour nous, dans le sens où on est prêts à défendre cet album sur scène, et aller plus loin, partager tout ça avec les auditeurs.
Le titre de l’album est en effet direct, et sous-entend « attendez-vous à beaucoup plus » !
Exactement, ce n’est qu’un début !
Un groupe de rock, c’est aussi la scène. Comment comptez vous défendre et présenter Ready for more sur les routes ?
On va le défendre sur scène en jouant le plus possible en France et à l’étranger. On a des concerts de prévus, mais l’agenda peine à se remplir… Etant indépendants, on a passé beaucoup de temps à préparer et finaliser cet album. Maintenant, on rentre dans la phase de promotion. Il faut d’abord faire connaitre notre album. On a quelques concerts de prévus : le 242 mai à Soisson, le 8 juin à Coulommiers, et quelques autres dates pendant l’été. Mais d’abord, on a besoin de faire écouter notre musique pour que les gens se déplacent aux concerts. Ce qu’on voudrait, c’est que les gens viennent pour nous voir, et pour qu’ils viennent, il faut qu’ils nous aient déjà entendus.
As-tu quelque chose à ajouter pour terminer cet entretien ?
Déjà je tiens à te remercier et j’espère que cette interview et ta chronique donneront envie aux gens d’écouter cet album. Et j’espère un jour venir jouer au Dropkick à Orléans. On est en train de voir si c’est possible.