Interview: SUPERSCREAM

Interview SUPERSCREAM. Rencontre avec Phil Vermont (compositeur, guitariste, producteur) et Eric Parriche (chanteur, auteur, scénographe…). Entretien réalisé à Paris, le 29 mai 2019

Metal-Eyes : Revenons un peu en arrière : Superscream avait été très remarqué avec son premier albm, Some strange heavy sound, mais depuis, 6 années se sont écoulées. Que s’est-il passé pendant cette longue période ? En dehors du changement de personnel…

Phil Vermont : Plein de choses… Ce qu’il faut comprendre, et à l’époque, on n’en a pas beaucoup parlé, c’est qu’à la base, Some strange heavy sound c’est un album qui a été conçu avec des side men, et, en gros, c’est moi qui délirait à l’époque sur mon ordinateur. Avec Eric, on travaillait dans un projet qui s’appelait Darjeeling, ça a très bien collé entre nous et on a eu envie de travailler ensemble sur ce projet-là, mais on n’avait pas prévu qu’il y ait une suite. On voulait juste sortir un disque pour se faire plaisir. Après, forcément, il a fallu monter une équipe live, répéter avec cette équipe, écrire de nouveaux morceaux, concevoir un show live… En gros, on n’avait pas du tout anticipé la charge de travail qu’il allait y avoir. Ensuite, on voulait ne pas reproduire les erreurs du premier album, et avoir tout de prêt pour ce nouvel album. Du coup, il y a eu des phases d’expérimentation, d’écriture, de choses comme ça…

Metal-Eyes : Quand tu dis « ne pas reproduire les mêmes erreurs », tu veux dire quoi ? Qu’est-ce qui représente une erreur pour toi ?

Phil Vermont : Je crois qu’il y a 8 morceaux sur Some strange heavy sound. Tout ce que tu entends, c’est tout ce que j’avais comme matière sonore. Sur The engine cries, ce que tu entends, ce sont des morceaux qui ont été sélectionnés dans une masse de morceaux que j’ai écris, ce qui veut dire que, potentiellement, on a de la matière pour enregistrer un album qui ne sortirait pas dans 6 ans. Par exemple ! (rires) Il y a aussi un DVD live qui est en cours, qu’on a enregistré avant  que l’album ne sorte, pour qu’il n’y ait pas trop d’écart entre la sortie de ce DVD et l’album. On a vraiment organisé les choses sur plusieurs années pour voir venir et entretenir l’énergie autour du groupe

Eric Parriche :  On a deux clips aussi qui vont arriver, qui ont été tournés en amont. Ça aussi, ça a demandé du temps. Il y en a un qui dure presque dix minutes, limite court-métrage, pour The engine cries, le morceau titre. Après, je ne verrais pas ça comme une erreur spécialement. Le premier album c’est fait comme ça, là n voulait juste procéder différemment. Maintenant qu’on prend les choses un peu plus au sérieux – ce n’est pas le bon mot – qu’on voudrait tourner, avoir une vraie équipe… Au début, ce n’était qu’un binôme, et c’est vrai que ça aurait pu s’arrêter là, et pour finir, on a décidé de continuer. Différemment.

Metal-Eyes : Vous étiez tous les deux, comme tu le rappelais, avec Darjeeling. Le fait qu’il y ait  eu un vrai impact positif avec Some strange heavy sound a fait que vous ayez décidé de laisser Darjeeling de côté pour vous concentrer sur Superscream ?

Phil Vermont : Darjeeling s’est arrêté avant la sortie de l’album. En fait, les tout premiers morceaux –Metal sickness par exemple – je en savais pas trop pour quoi ça allait être. Ça ne correspondait pas vraiment à Darjeeling. C’est Eric qui, à l’époque, gérait la direction artistique du groupe.

Eric Parriche : Musicalement, ça ne rentrait pas, ça ne fonctionnait pas avec ce que l’on faisait avec Darjeeling.  Pas vraiment metal, les textes étaient en français… du coup, ça engendrait une esthétique complètement différente. J’avais décidé d’arrêter ce projet, Phil avait ces quelques morceaux de côté… Phil, avec Darjeeling, a un peu renoué avec le rock et le metal qu’on ne faisait plus à l’époque et ça lui a donné l’idée de ce nouveau projet. Tu avais tes morceaux, je suis venu et je t’ai dit « allez, je vais te poser quelques lignes de chant, on va délirer un peu… » et c’est parti comme ça. J’ai mis le casque, j’ai improvisé et petit à petit, ça s’est construit dans sa tête.

Phil Vermont : Exactement. Sachant qu’on a procédé différemment pour le deuxième album.

Metal-Eyes : Justement, comment décririez-vous l’évolution entre ces deux albums ? 6 années, c’est pratiquement une vie pour un groupe…

Phil Vermont : Ca a évolué à tous points de vue. Concrètement, l’écriture a évoluée. Je voulais aller vers quelque chose de plus fédérateur, toujours avec ce côté world metal mais avec des chansons qui sont plus « existantes ».  Aujourd’hui, tu peux jouer quasiment tout The engine cries avec une guitare acoustique et Eric qui chante, ce qui n’était pas le cas de Some strange heavy sound On a évolué au niveau de la production qui, à mo sens, est bien plus réussie que sur le premier album. On a aussi procédé différemment pour l’écriture : j’ai pris en charge tout l’aspect musical et les lignes de chant, tandis qu’Eric a écrit tous les textes, à l’exception de deux. Maintenant, avec Eric, on se laisse des dossiers. Par exemple, il a complètement géré l’artwork, dont je suis très fier, il a géré complètement la production de l’album, tandis que j’ai géré la direction artistique et les aspects musicaux. Du coup, quand il tourne quelque chose en vidéo, je fais la musique… Tu vois, on est dans une vraie relation de confiance, encore plus qu’avant, et ça, ça fait avancer les choses.

Metal-Eyes :Il y a aujourd’hui une complémentarité qui s’est forgée avec le temps, donc.

Phil Vermont : Complètement ! Mais c’est vraiment du fait – je lui dis mais il ne le sait pas – c’est vraiment du fait d’Eric. Eric a vraiment vu où ça pêchait de mon côté et s’est simplement placé là pour faire telle chose. Forcément, ça booste l’affaire à 200% parce qu’on est bien plus complémentaires qu’avant.

Metal-Eyes :Tu parlais de la production, et c’est le seul point que j’ai relevé dans ma chronique : pour moi, elle n’est pas assez épaisse, grasse, pour ce type de musique…

Phil Vermont : Alors c’est complètement volontaire de notre part, et pour deux raisons. Déjà, il n’y a qu’un morceau joué à la 7 cordes, là où aujourd’hui, tout le monde joue à la 7 corde ou accordé très très grave pour avoir le son metal actuel. Moi, je ne suis pas hyper friand de ça parce que, du coup, tu as beaucoup de mal à sortir la basse du mix. Ensuite, dans beaucoup de morceaux qu’on fait, il y a des percussions. SI tu veux tout entendre et faire en sorte que tout fonctionne ensemble… Si tu retires les percus, il n’y a plus le truc qu’il faut. Pour que tout soit à sa place, il fallait une prod assez claire et brillante et qui n’aille pas trop dans un sens heavy metal actuel. Ça ne pouvait pas marcher. Avec un  morceau comme Evil cream, ça aurait pu marcher, mais pas avec le reste. Il y a autre chose, aussi : Eric a une très grande tessiture, et il ne faut pas oublier que si les groupes jouet très grave, c’est pour laisser la possibilité au chanteur de ne pas être obligé de monter dans les tours. Eric, lui, peut le faire, donc je n’ai pas de raison de m’accorder en Si.

Metal-Eyes (à Eric) : Tu couvres combien d’octaves ?

Eric Parriche : Euh, je ne sais pas du tout ! Excellente question… Je considère que l’important c’est de  bien chanter dans sa zone de confort, et peu importe la note la plus grave ou la plus aiguë qu’on peut atteindre. Maintenant, je comprends ta remarques sur la prod. Le choix de ne pas utiliser énormément d’effets, c’est vraiment (il s’adresse à Phil) une volonté de ta part. Je n’avais pas d’idée préconçue sur la question…

Phil Vermont : C’est complètement vrai, et c’est un constat sur le temps : les albums trop surproduits vieillissent souvent pas très bien. Tu prend l’album de Rage Against The Machine, Bombtrack : la prod n’est pas très saturée, les guitares sont hyper claires, ce qui fait que l’album traverse le temps. Nous, on a écouté ça dans les années 90, les mômes des années 2000, aussi, et ceux d’aujourd’hui continuent de l’écouter. C’est quelque chose qui peut  être très vrai avec les albums de Led Zeppelin. Alors que le son d’aujourd’hui se démode très vite… J’espère que The engine cries est un album qui vieillira bien et que dans 15 ans, les gens ne se diront pas qu’il a mal vieilli !

Metal-Eyes : On parlait du concept de l’Artwork tout à l’heure. C’est Stan W. Decker qui en est responsable mais, d’après ce que j’ai compris, c’est toi Eric qui a eu le concept en tête ?

Eric Parriche : Au départ, on ne savait pas du tout ce qu’on voulait. On a discuté de ce qu’on voulait mettre, quel type de pochette…

Metal-Eyes : Pour moi, c’est un peu Jules Verne rencontre Dali. Je suis oersuadé qu’il y a cependant beaucoup plus, qu’avez-vous voulu mettre dedans ?

Eric Parriche : Beau compliment… On avait un cahier des charges assez lourdement rempli – comme pour beaucoup de choses… –  et on avait envie que ce soit surréaliste, que ça fasse prog mais qu’il y ait une petite touche… humoristique. On s’est  inspiré de différents artistes. Un qui ressortait s’appelle (piste 13, 11’50 – rechercher nom) Caras Ionote (je crois que ça se prononce comme ça), qui fait des montages photos et d’autres choses. C’est un artiste de l’est. On  a essayé avec lui mais, malgré son talent, ce qu’il a fait ne nous convenait pas…

Phil Vermont : C’est un artiste, en fait, pas un gars spécialisé dans les pochettes, donc, du coup, il n’avait pas forcément le savoir faire d’un graphiste. Ça ne fonctionnait pas…

Eric Parriche :  Ca nous a donné l’impulsion de départ pour travailler avec Stan W. Decker qui a tout de suite compris ce qu’on voulait. On lui avait fait des montages avec nos moyens et avec des exemples de ce qui nous intéressait ou pas. J’avais envie qu’il y ait des remous, qu’il y ait de la matière liquide, aussi pour répondre à l’aspect de la Evil cream qu’on utilise dans cet album, et aussi en live. C’est une matière que j’ai inventée, un peu mystérieuse et dont je ne révèle pas  tous les effets…

Phil Vermont : Il vaut mieux pas, d’ailleurs !

Eric Parriche :  Non, on ne verra les effets en live. Pour révéler un petit truc, j’en consomme au début du concert. Ça a des effets… particuliers. Pendant tout le concert.

Metal-Eyes : Justement : un album, ça se défend sur scène : qu’est-ce qui est prévu ?

Phil Vermont : Le problème qu’on a avec cette question (rires), c’est qu’il y a des choses prévues mais qu’on ne peut pas y répondre ! Il n’y a pas de tournée prévue pour l’instant, mais quelques dates en première partie, mais on ne peut dire qui car rien n’est encore officiel. On va cependant essayer de tourner un maximum pour défendre l’album. On a réussi à mettre toute une équipe en place pour Superscream, mais on n’a pas encore de tourneur. Du coup, on essaye de gérer ça pour déléguer le tout à quelqu’un dont c’est le métier de gérer le booking. En fait, c’est notre politique : déléguer chaque chose à quelqu’un dont c’est le métier pour que ce soit fait le mieux possible. En tout cas, on pourra retrouver sur scène rapidement.

Metal-Eyes : E ce qui concerne  l’album lui-même : il y a beaucoup de choses : du rock, du prog, des influences orientales, metal. Qu’avez-vous voulu mettre dans The engine cries ?

Phil Vermont : Eh bien, tout ça ! Pour la petite histoire, c’est mon métier d’être musicien. ET j’ai  eu la chance de travailler dans plein de trucs différents, mais vraiment. De la bossa nova au metal, et j’avais envie de mettre tout ça dedans. Je suis aussi un amoureux des voyages – dès que je peux, je vais voir ailleurs comment ça se passe – et j’aime bien l’idée du voyage musical. Un album court où tu as envie de rappuyer sur play, qui te permette d’aller dans plein d’ambiances. Je crois que le premier qui m’a donné envie de faire ça, c’est Steve Vai avec un album live pour lequel il avait écrit un morceau par pays où il était allé. J’avais trouvé le concept génial. Après, le concept même de la musique de Superscram est né à Budapest, où j’étais en tournée. J’avais vu un gars qui jouait de l’accordéon avec des grosses guitares metal et j’avais trouvé ça génial. Je n’avais jamais entendu un truc pareil, même si aujourd’hui ça existe. Mais à l’époque, je m’étais dit qu’il y avait énormément de ponts entre les musique et qu’il suffit juste de bricoler un peu pour trouver le truc…

Eric Parriche : Au départ, j’aimais bien ce concept. On s’était d’ailleurs définis comme faisant du world metal et au final, on se rend compte que c’est plus du metal progressif, avec comme spécificités d’utiliser des musiques traditionnelles, etc…  Aussi, ça permet d’utiliser des voix différentes. Je me considère comme un chanteur à tout faire : selon les morceaux, je n’utilise pas forcément la même voix, parfois je chante plus nasal, d’autre plus metal ou plus clair, et ça m’allait bien de m’amuser un peu avec tout ça, de modifier ma voix. C’est ce qui est cool avec Superscream, la possibilité de ne rien se refuser. Parfois, ça engendre quelques complications…

Phil Vermont : Je rebondis là-dessus : « rien se refuser », ce n’est pas tout à fait le cas. Pour que ça marche, on est obligés de se refuser plein de choses. Par contre,  le truc que tu veux emboiter avec l’autre, ça ne marche pas toujours. Il faut le faire avec beaucoup de minutie et baliser le tout. On essaye d’expérimenter beaucoup, et là, on ne se refuse rien. Quand on monte le bazar en vrai, on est obligés de tailler dans le vif.

Eric Parriche : Le kazoo, on n’a pas encore réussi à le caser…

Metal-Eyes : Le triangle ?

Phil Vermont : Le triangle, Je crois qu’il y en a déjà !

Metal-Eyes : Si vous deviez ne retenir qu’un seul titre de ce disque pour expliquer ce qu’est Superscream aujourd’hui, ce serait lequel ?

Phil Vermont sans hésiter): The engine cries. C’est marrant d’ailleurs que tu nous pose cette question parce qu’on vient de faire un clip et on voulait vraiment que le premier morceau qui soit « clippé » soit représentatif de notre univers. Je le trouve représentatif parce que, déjà, il met en lumière tous les musiciens du groupe – et j’aime bien cette idée. Il y a la dimension world metal – c’est un morceau assez lourd, un refrain heavy, tu as tout le développement instrumental sur la deuxième partie – et, c’est un peu le bonus, tu as une fin qui reste en suspend, tu ne sais pas ce qu’il va se passer après.

Eric Parriche : Après ce n’est pas évident de décider d’un seul morceau représentatif. On a des morceaux tellement différents…

Phil Vermont : Mais il y a deux lignes directrices dans Superscream : le côté world metal dont on a déjà beaucoup parlé, et les morceaux de fans. Un titre comme Evil cream rentre dans les standards du prog, par exemple. L’idée de Superscream, c’est de développer les deux en même temps, de sorte que l’auditeur puisse trouver ses repères, qu’il connait déjà et qui nous ont fait tripper – et le feront tripper aussi, on espère – et cette dimension un peu plus expérimentale. On essaie de réunir le deux. En fait (il rit) la bonne question à nous poser ça aurait été « quels sont les deux morceaux ? »

Eric Parriche :

Metal-Eyes : Donc tu es en train de me dire que ma question n’est pas bonne…

Phil Vermont : Non, on, elle est très bien ! Mais pour Superscream, il en faut deux…

Metal-Eyes : Tu sais que la définition de « choisir » c’est « renoncer à » ?

Phil Vermont : Oui, mais, ça, j’ai du mal !

Eric Parriche : Beaucoup de mal…

Metal-Eyes : Aujourd’hui, vous considérez Superscream comme un grouoe à part entière ? Une entité ?

Phil Vermont : De ce point de vue, oui, clairement. Si tu viens nous voir en live, tu verras qu’on et branchés sur la même longueur d’ondes, qu’on travaille vraiment comme un groupe. Même pour tout le reste. On parlait tout à l’heure de nos rôles respectifs, Stéphane lui s’occupe de l’internet… On a tous plusieurs casquettes, tout le monde met les mains dans le camboui pour faire fonctionner le groue. Ensuite, là où certains ont des véléités pour composer ensemble, nous préférons déléguer. « Ca, tu sais bien faire, alors fais le ». On cherche à utiliser les capacités de chacun à son meilleur niveau et fédérer autour de ces projets. Et ça fonctionne plutôt bien.

Eric Parriche : Au début ce n’était pas une équipe fixe. Maintenant, on est ensemble depuis 4 ans, c’est quelque chose qui se précise.

Metal-Eyes : Alors quelle pourrait être la devisede Superscream aujorud’hui ?

Eric Parriche : Vers l’infini et au dela, non ? (rires) On nous l’a pas faite encore celle-là… (A Phil) C’est toi le leader, vas-y !

Metal-Eyes : Comment il se défausse !

Phil Vermont : Oui, ça me plait bien, le côté on est prêts à partir à la conquête du monde ! Il y en a plein qui pourrait convenir.  J’aimerai bien quelque chose qui aille vers les autres. Je voudrais bien développer un concept d’ouverture, en fait. Pas de fermeture que tu peux trouver chez certains metalleux qui ne se voient pas faire autre chose que ce qu’ils font. Très bien, mais nous, on veut aller vers les autres…

Metal-Eyes : Comme tu le disais tout à l’heure construire des ponts. Pas des murs…

Phil Vermont : Tout à fait. Et l’air de rien, on commence pas mal à se mordre la queu au niveau musical. On n’a jamais eu autant de productions et, paradoxalement, jamais autant qui se ressemblent. Et, à mon avis, la seule manière d’aller au-delà de ça, c’est de mélanger les genres. Haken, par exemple, ils ont plus loin, ils essaient d’amener le truc ailleurs que tous les clones de Dream Theater. Notre devise irait plutôt dans le sens de l’ouverture.

 

SUPERSCREAM: The engine cries

SUPERSCREAM 2017 Heavy metal, France (Autoproduction, 2017)

Six ans après le très prometteur Some strange heavy sound, album qui mit les Français de Superscream sur de bons, très bons, rails en direction d’une belle reconnaissance, le groupe nous offre un second album, The engine cries au nom évocateur et très bien choisi. Car dans notre univers de consommation irréfléchie et d’immédiateté sans pareil, 6 ans sont l’équivalent, le synonyme d’éternité. Pourtant, voir cet album débarquer est aussi provocateur d’une envie, celle de découvrir les nouvelles œuvres metal et prog que peut nous proposer le quintette. Première impression: Superscream est en forme. Seconde impression: l’empreinte de grands tels Helloween, Iron Maiden ou Deep Purple (l’ombre de Blackmore plane en de nombreux endroits) est présente sans être omni présente. La puissance dégagée par l’ensemble des chansons, la semi ballade Your necklace of bites  incluse, est réelle et efficace, même si la production s’avère rapidement claire mais pas assez gourmande. Le groupe parvient à nous emmener dans des paysages familiers, parfois virulents (Velvet cigarette, Where’s my mom? légèrement schizophrène sur les bords…) autant que nous transporter dans d’autres espaces plus orientaux (Evil cream, Ways out). Si ce nouvel album est, de nouveau, prometteur, il manque cependant ce « plus » qui le démarquerait, notamment, encore une fois, dans une production plus généreuse et grasse. Pour le reste, les amateurs de heavy, pur ou progressif, de belles envolées de guitares, seront aux anges: cet album est travaillé et plus que digne d’intérêt. Espérons seulement que Superscream revienne avant une demi douzaines d’années…

Note: 7,5/10