LOVELORN DOLLS: Deadtime stories

Belgique, Gothique (M&O, 2024)

Once upon a time… Une intro sombre qui évoque cette crainte d’éteindre la lumière avant de dormir, cette peur de voir sortir des monstres de sous notre lit d’enfant, le tout inspiré et allégé par des tonalités qui évoquent Evanscence. Si les Belges de Lovelorn Dolls n’en sont pas à leur coup d’essai, ce Deadtime stories arrive de longues années après Darker ages, paru en 2018. Ok, une crise sanitaire est passée par là, remettant beaucoup de certitudes en cause mais quand même, 6 ans, c’est long! Sans doute le duo composé de la chanteuse Krystell et du multi instrumentiste Bernard en a-t-il profité pour apporter un peu de lumière dans cet univers musical qui évoque les univers de Tim Burton ou de la famille Adams. Mais rapidement l’ensemble musical devient joyeux et presque lumineux. Les accents pop viennent contre balancer des guitares certes rugueuse mais le chant bienveillant, chant que se partagent les deux musiciens, apporte cet mise en lumière qui rend le propos plus rock entrainant que purement gothique. Il y a bien sûr quelques passages plus rentre dedans – le heavy moderne Death or glory, le plus heavy pop Beautiful chaos – mais l’ensemble reste toutefois plus joyeux qu’autre chose. Loin de la mélancolie, Deadtime stories, très agréablement mis en son, s’écoute avec plaisir de bout en bout.

SOUFFRE: Dévotion/connexion

France, gothique (Ep autoproduit, 2024)

Voici un groupe dont la musique ne me parle guère et qui, pourtant, présente un univers sonore qui répond totalement au patronyme qu’il a choisi… Avec son premier Ep de 5 titres, Dévotion/connexion, Souffre développe un univers aussi sombre et étrange que violent. Après une intro purement gothique, Esclave heureux plonge dans un délire noisy avec un chant torturé et un break lourd et quelques influences Paradise Lost période Icon/Draconian times. Souffre aime la vitesse, et le démontre également avec Derrière le masque, avec ses impressionnantes descentes de manche et son chant sans finesse. Le morceau titre est quant à lui hyper speedé, teinté de touches électro, violent et hypnotique, un titre plein de conviction mais dépourvu de séduction… On retrouve ces aspects électro avec La mémoire de la peau qui clôt ce disque. Seul Combustion animale, au milieu de l’ouvrage semble plus raisonnablement heavy mais se met rapidement à foncer vers une forme de rage folle. Si je ne suis pas sensible à la musique du groupe, la thématique abordée, et la manière dont elle est mise en mots, interpelle. L’homme et sa souffrance, sa condition mortelle et le traitement qu’il réserve depuis toujours à sa propre espèce qui se traduisent par une forme de résilience… Souffre nous propose donc un disque loin de s’adresser à tous les publics – est-ce là seulement son intention? – un disque pour public averti et qui s’apprivoise au gré des écoutes mais un disque à la thématique actuelle et universelle.