France, gothique (Ep autoproduit, 2024)
Voici un groupe dont la musique ne me parle guère et qui, pourtant, présente un univers sonore qui répond totalement au patronyme qu’il a choisi… Avec son premier Ep de 5 titres, Dévotion/connexion, Souffre développe un univers aussi sombre et étrange que violent. Après une intro purement gothique, Esclave heureux plonge dans un délire noisy avec un chant torturé et un break lourd et quelques influences Paradise Lost période Icon/Draconian times. Souffre aime la vitesse, et le démontre également avec Derrière le masque, avec ses impressionnantes descentes de manche et son chant sans finesse. Le morceau titre est quant à lui hyper speedé, teinté de touches électro, violent et hypnotique, un titre plein de conviction mais dépourvu de séduction… On retrouve ces aspects électro avec La mémoire de la peau qui clôt ce disque. Seul Combustion animale, au milieu de l’ouvrage semble plus raisonnablement heavy mais se met rapidement à foncer vers une forme de rage folle. Si je ne suis pas sensible à la musique du groupe, la thématique abordée, et la manière dont elle est mise en mots, interpelle. L’homme et sa souffrance, sa condition mortelle et le traitement qu’il réserve depuis toujours à sa propre espèce qui se traduisent par une forme de résilience… Souffre nous propose donc un disque loin de s’adresser à tous les publics – est-ce là seulement son intention? – un disque pour public averti et qui s’apprivoise au gré des écoutes mais un disque à la thématique actuelle et universelle.