Interview SLEEPING ROMANCE

Interview SLEEPING ROMANCE : entretien avec Lina (chant) Propos recueillis par téléphone le 23 janvier 2023.

Metal Eyes : C’est la première fois que nous échangeons, et comme je découvre Sleeping Romance avec ce nouvel album, peux-tu me raconter l’histoire du groupe ?

LinaSleeping Romance est un groupe qui a été fondé en 2013 par Frederico. C’est un groupe italien à la base de metal symphonique, avec une touche de power metal. Deux albums sont sortis et en octobre nous avons publiés le troisième, We are all shadows qui cherche une autre identité musicale, un peu plus new metal. On est un groupe de 5 personnes, deux guitaristes, un bassiste, un batteur, et moi-même au chant depuis 2020.

Ton parcours avant de les rejoindre, c’était quoi ?

J’ai toujours chanté, mais avant j’étais avec un groupe parisien, en 2016. C’était plus un groupe de heavy mélodique, on n’avait pas de grandes ambitions, on jouait avant tout pour nous. Et un moment est arrivé où je me suis posée des questions, je me suis demandé si je n’allais pas approfondir tout ça, et c’est à ce moment que j’ai vu l’annonce qu’ils ont postée, après la séparation avec l’ancienne chanteuse. Jusque-là, tout se passe super bien. Je suis en contact avec eux depuis le premier confinement, on a annoncé que j’avais rejoint le groupe en novembre 2020, mais ça faisait déjà 6 mois qu’on travaillait ensemble. Et tout se passe vraiment bien, tout le monde participe, chacun a son rôle…

We are all shadows est sorti en octobre. Pourquoi n’en faire la promo que maintenant ?

On s’est dit qu’avec toutes les sorties qu’il y a en ce moment, on risquait d’être noyés sous la masse. On n’est pas un gros groupe. Donc on a préféré garder la promo pour le moment où on jouerait en France. Et comme on a des dates les 25, 27 et 28 février, à Nice, Lille et Paris, on a préféré axer la promo maintenant. A Nice, ce sera à l’Alterax, à Lille, la BratCave et à Paris, on sera à l’International. Des petites salles, mais comme ce sont nos premiers concerts en France, on préfère ne pas être trop ambitieux, on fait ça de manière conviviale. On a aussi un concert prévu aux Pays Bas, au Female Metal fest, le 30 avril. On a joué aux Pays bas en 2022, j’ai beaucoup aimé et j’ai hâte d’y retourner. On jouera aussi au festival 666 à Cercoux cet été. Là aussi un festival qui prend de l’ampleur. Et puis il y a un autre festival prévu, mais je n’ai pas encore le droit d’en parler…

Tu n’as pas le droit d’en parler, ok. C’est un festival en France ou ailleurs ?

En France.

Bon, ça nous donne déjà une indication même si on ne va pas tout miser sur un seul nom… Un concert de Sleeping Romance, ça donne quoi ?

Ouf ! On bouge tout le temps, c’est très explosif, il y a beaucoup de headbang. Les nouveaux morceaux prennent une tout autre ampleur en live et je pense vraiment que ça vaut le coup de venir voir ce que ça donne. Ce n’est pas un moment qui vient illustrer l’album, c’est plutôt un moment qui ajoute quelque chose aux morceaux.

Si tu devais décrire la musique de Sleeping Romance à quelqu’un qui ne vous connait pas du tout, que dirais-tu ?

Je dirais que c’est un Evanescence en plus moderne puisqu’il y a aussi, à certains endroits, du chant saturé, avec un peu moins de touches électro qu’Evanescence n’en a. C’est une sorte de mix entre le Evanescence d’avant et d’aujourd’hui en un peu plus saturé.

Il y a aussi des touches de Rammstein selon moi. Qu’en penses-tu ?

Alors… Rammstein n’est pas une influence que m’a citée Frederico, mais les groupes qui l’ont influencé ont, eux, une influence Rammstein. C’est probable qu’il y ait un lien, oui ! Architects, Katatonia, Leprous… Tout se rejoint.

Il y a aussi un peu d’Apocalyptica dans les constructions mélodiques…

Oui, c’est vrai. Maintenant, on a aussi du violoncelle, on a travaillé avec un quatuor à cordes, donc, oui, le lien est normal. Mais il y a tellement de choses dans notre musique. Quand on n’a que quelques minutes pour parler de nous, on préfère mettre l’accent sur ce qui nous réunit.

Vous faites des économies de temps, ok, mais aussi d’encre puisque vous avez décidé d’intituler vos chansons par l’acronyme de chacune d’elle (elle rit). En dehors de l’esprit prog, il y a une raison particulière à ce choix ?

C’est complètement l’esprit prog ! C’est parti d’une réflexion : à chaque fois qu’on parlait des titres entre nous, on ne les appelait jamais par leur nom complet, on n’utilisait que les initiales. Smoke and mirrors, on disait SAM… On a gardé cette habitude et on s’est dit que ce serait marrant de le mettre aussi sur la pochette de l’album. En plus, c’est vrai, ça fait un peu prog !

Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de cet album pour présenter votre musique, lequel choisirais-tu ? Pas ton préféré, seulement le plus représentatif de l’esprit de Sleeping Romance.

Sans hésiter Smoke and mirrors. Parce que je pense que c’est le plus efficace et le plus complet de ce que l’on fait, il y a du prog, des passages un peu plus… vulnérables, d’autres plus agressifs, et il montre qu’on ne veut pas rester dans une structure figée. Pour moi, c’est le plus complet tout en restant efficace. Je trouve qu’il y a beaucoup de groupes de prog qui peuvent être difficiles à appréhender pour quelqu’un qui ne s’y connait pas, et ce titre permet cette accessibilité.

SI tu devais maintenant penser à une devise pour le groupe, pas un acronyme, s’il te plait, ce serait quoi ?

Je dirais simplement « surprise ! » Parce que, clairement, depuis que Federico a décidé d’aller dans cette nouvelle direction, il cherche à surprendre, à aller là où on ne l’attend pas. On a dit pendant longtemps sur les réseaux sociaux qu’on allait changer de direction, et les gens ont quand même été surpris quand on a sorti l’album ! Je pense même que les gens ne sont pas au bout de leurs surprises.

 

SLEEPING ROMANCE: We all are shadows

Italie, Metal progressif (Autoproduction, 2022)

Formé en 2013, les progueux italiens de Sleeping Romance nous ont proposé en fin d’année 2022 (octobre, je crois) We all are shadows, leur troisième album dont chaque titre est l’acronyme du nom de la chanson. Une intro narrée par la chanteuse Lina Victoria donne envie de se plonger dans le propos musical qui suit. L’influence d’Evanescence se fait sentir  dès SAM – Smoke And Mirrors – mais le groupe ne se contente pas que d’évidences. La suite mêle puissance et douceur, légèreté vocale et dynamisme musical. Un contrepied vocal est présent en arrière plan avec un chant guttural parfois discret et qui remonte en surface le temps d’une courte colère. Sleeping Romance lorgne ensuite vers les horizons tracés tant par Apocalyptica (la présence de cordes est souvent mise en avant) ou encore l’indus version Rammstein. La production est riche et généreuse mettant en avant chacun des instruments comme il se doit et si l’ensemble est bien foutu et très agréable à écouter, la personnalité de Sleeping Romance mériterait d’être plus encore explorée pour que le groupe se démarque vraiment de ses influences. Voilà toutefois un album que les amoureux de belles mélodies auront plaisir à découvrir.