ASH TWIN PROJET: Tales of a dying sun

France, Metal progressif (Season Of Mist/Klonosphère, 2025)

Tales of a dying sun est le premier album des Français de Ash Twin Project. Le quintette originaire d’Agen évolue dans un metal progressif qui évoque aussi bien Opeth que Tool tout en explorant d’autres horizons. L’intérêt du projet réside en ses oppositions, des contrastes réguliers d’influences diverses. L’élégance qui évoque Soen se confronte à la virulence et la brutalité du metal extrême et du hardcore. Si on est aujourd’hui plus qu’habitués à la dualité vocale « la belle et la bête »(Eglantine Dugrand et son invité Nicolas Lougnon), Ash Twin Project surprend par la brutalité de certains passages comme si on venait à s’écraser contre un mur de son qu’on n’a pas vu arriver. Les guitares de Robin Claude et Romain Larregain, aériennes et rugueuses à la fois, se frottent à ce mur rythmique concocté par la basse de Stéphane Cocuron et la batterie de Thibault Claude. Malgré ses seulement 5 morceaux, Tales of a dying sun est à considérer comme un véritable album: seuls deux titres durent moins de 7′ (The wilds et Isolation – 5’58 et 6’50), Sunless city culminant même à 9’16. Un premier album (doté d’une production à la hauteur des exigences du genre) comme une belle promesse, à découvrir.

DAMAGE DONE: Stranger skies

France, Progressif (acoustique) (Klonosphère, 2025)

Un peu de douceur dans ce monde de brutes ne pourra pas faire de mal. Malgré son nom, Damage Done nous conduit vers des cieux plus doux et étranges au travers des 7 titres de son album Stranger skies. Il y a du prog dans sa musique (Abyss, Stranger skies), de la country aussi (The fire), du rock (un peu partout), de la légèreté aérienne (A place to call my own qui clôt l’album du haut de ses presque 10′) et toujours ce feeling bienveillant malgré un chant aussi grave et profond que bienveillant. Le groupe formé en 2016 à Nantes par Romaric Lamare (chant et guitares) et Florent Saulnier (guitare, chant) a commencé par proposer des reprises acoustiques de titres grunge, rock et metal et a rencontré un certain succès. Après avoir proposé un Ep, The fire, en 2020, Damage Done connait des changements de line-up et intègre en 2022 le batteur Antoine avant que le bassiste Victor Pierard vienne compléter le combo en 2024, juste avant l’enregistrement de cet album. A gré des écoutes, on se plonge avec délectation dans ces espaces bien plus lumineux que la pochette ne le laisse supposer. Une superbe découverte et l’on ne peut que souhaiter voir Damage grandir et trouver son public dans et hors nos frontières.

https://youtu.be/tqmehpPB8EA

MARCH OF SCYLLA: Andromeda

France, Metal (Klonosphère/Season Of Mist, 2025)

La lecture des titres laisse aisément croire que Andromeda, le nouvel album des Français de March Of Scylla, est un concept centré autour de la mythologie grecque. Les dix titres développent des ambiances lourdes, sombres et martiales. Le chant quelque peu torturé, parfois enragé, de Florian Vasseur, s’il souffre d’un trop moyen accent anglais, est mis en scène au gré des besoin de chaque titres. De l’incompréhension à la colère sur Ulysse’s lies à la douceur de Blaast en passant par les abymes de Cosmogony, tout y passe. Musicalement, les guitares de Christopher Fraisier – parfois étonnamment étouffées – sont soutenues par une section rythmique (la basse de Robert Desbiendras et la batterie de Gilles Masson) aussi puissante que martiale. Tant mieux, car illustrer les aventures d’Achille ne saurait passer par trop de bienveillance. L’ensemble est nappé de claviers, enveloppant la brutalité générale d’une forme de douceur et de fragilité. Avec une production signée Francis Caste – Andromeda a été enregistré, oh, surprise!, au studio Sainte Marthe- on a la promesse d’un bon moment à venir. Et que penser de cette sublime illustration, œuvre de Pierre Gacquer? Un superbe album, aussi bien visuellement que musicallement.