TOMY LOBO: Golden birds

tomy-lobo-2016Rock, France (Autoproduction, 2016)

En 1988, lors de sa sortie, le premier album de Kingdom Come fut immédiatement comparé à Led Zeppelin. Son chanteur, Lenny Wolf, pouvait clamer n’avoir jamais entendu parler de ce groupe, personne ne le croyait. Tomy Lobo peut-il aujourd’hui clamer haut et fort que la pochette de New Horizon de The Answer lui est inconnue? on peut en douter tant les similitudes contraires sont nombreuses. Je vous laisse juger par vous même. Car le propos est ici musical. Golden birds est un Ep de 6 chansons inspirées tant par la new wave (Viperine au chant doux et écorché, ou Night prism, alliant new wave et rap) que par un romantisme torturé (It starts with fire) ou plus léger et aérien (Golden birds). Erase it all est, au milieu du disque, plus proche des années 80, tandis que le groupe s’approche de l’esprit gospel sur Light all blue. Nous avons donc droit à une jolie variété qui cependant mériterait plus de profondeur et, malheureusement et encore, souffre d’un accent anglais difficilement compréhensible rendant l’écoute peu attractive. L’ensemble ne parvient pas à me faire vibrer hormi le morceau titre et Light all blue. Rien d’étonnant, donc, à lire que le groupe « est une désorganisation autogérée ».

Note: 6,5/10

Titre que je retiens: Golden birds

HARMONIC GENERATOR: Skull

harmonic-generator-2016Hard rock, France (Ep – autoproduction, 2016)

Cet Ep est estampillé #3. Ok… Je n’ai aucune idée de ce que peuvent être les #1 & 2, simplement il apparaît que Harmonic Generator ait décidé de proposer son album en le divisant en 4 Ep distincts: Heart, Flesh, Skull étant déjà parus, ne reste que Bones. Ce troisième volet regroupe 4 titres (mixés et masterisés par un certain Logan Mader) dont chacun présente une facette différente de ce qui fait vibrer les musiciens. Dreams and tears qui introduit ce disque est le plus explosif, le plus « punk » des quatre. Rythmé, le son étouffé, il évoque cette vague punk US somme toute assez commerciale et gentiment subversive. Things est plus foncièrement rock, plus lent malgré un chanteur enragé qui enchaîne avec un heavy rock teinté de Southern 70’s, Break my chains. Harmonic Generator conclue avec Supersonic riot, plus direct et saturé, énergique et énervé. Bien produit, cet Ep pourrait permettre à HG de s’imposer sur le marché si… Si le groupe 1 – propose un album complet et 2 – se produit sur scène. Car cette variété se doit d’être défendue live. Reste un bel espoir qu’on attend d’entendre confirmé.

Note: 8/10

Titre que je retiens: Break my chains

CHANVRE: Valkyrie mécanique

chanvre-2016Rock, France (EP – Autoproduction, 2016)

Après une courte introduction à la guitare – celle, pourrait-on croire – d’un débutant qui développe sa maitrise, Détritus town nous propose une première facette, rythmée et quelque peu furieuse, de Chanvre. Car le groupe francilien nous montre, au travers de 5 titres, ses différentes aspirations et inspirations musicales. Le chant, grave et profond sur ce titre devient parlé, puis mélancolique. Si Le mothership évoque ouvertement le Gorillaz qui interprétait Clint Eastwood, Sour kryp est, à mes oreilles, la révélation. Car, oui, en cinq trop courtes chansons, Chanvre parvient à envouter l’auditeur que je suis. Si le phrasé me rappelle souvent je ne sais plus quel groupe français des 90’s (ça, c’est de l’argument, hein?), l’ensemble de ce Ep est entraînant, voire envoûtant. Rock, pop, énervé, ce Valkyrie mécanique (nom d’une pièce mécanique, semble-t-il) est plus qu’une belle promesse. Maintenant, objectif album!

Note: 8,5/10

Titre que je retiens: Sour krypt

Photo de la semaine: MANIGANCE

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Paris, Divan du monde , le 12 janvier 2013. Manigance est – enfin – de retour sur une scène de la capitale. Groupe majeur du paysage metallique français, les Pallois font partie de cette horde de formations qui ne parviennent pas à vivre de leur musique. Quel groupe français a-t-il ce luxe, aujourd’hui, qui plus est dans notre univers musical? Pourtant, Manigance a (avait?) tout pour séduire un large public: la classe musicale, le sens de la composition, une musique à toute épreuve, un engagement textuel pour l’humanité et la nature et des musiciens simples, abordables et d’une gentillesse sans pareille… J’ai eu l’occasion de les rencontrer à plusieurs reprises, d’interviewer Bruno Ramos au pied levé. Et le guitariste n’a simplement pas le succès qu’il, comme les autres membres du groupe mérite. Manigance au PMFF, c’est la garantie d’un bon moment. Et en cette 6ème (et « ultime » – ah! ah: c’te blague, Phil!) édition, rendez-vous est pris le samedi 7 janvier 2017. Ah, au fait… Ce cliché de Bruno Ramos, pourquoi? Ben, c’est simple: il suffit de se laisser porter par le naturel et la malice du regard du gaillard, tout y est dit, malgré le grain, le bruit dû à la faiblesse naturelle de la lumière bleue. M’en fous, j’aime ce cliché! Et puis si vous, Manigance, prenez le temps de nous offrir un Dernier hommage, une chanson d’actualité…

EYES WIDE SHOT: Back from hell

eyes-wide-shot-eaMetal, France (Autoproduction, 2016)

Agressif, puissant et globalement bien écrit, ce Back from hell à la pochette très colorée a été écrit sous le soleil de Californie nous explique le dossier de presse. Bon, d’accord, mais ça change quoi? Les 10 titres proposés forment un ensemble compact et puissant. Globalement bien écrit, souvent chantant, Eyes Wide Shot nous propose une variété de rythmes et d’ambiances sur fond de rock direct. My Redemption se démarque par ses côtés hypnotiques et cassant, par exemple. pourtant, au fil de l’écoute, quelque chose semble manquer. l’impression que Eyes Wide Shot passe à côté de quelque chose – du principal – m’envahit; sans doute trop réfléchi par instants; Car en se concentrant sur plus de simplicité, les français auraient sans doute pu se démarquer de la masse des groupes néo metal / metal alternatif. il y a de la matière, de la couleur pourtant tout au long des A glimpse of me, Back from hell  ou Under the knife. Et il ne fait guère de doute qu’en se recentrant sur un propos plus direct Eyes Wide Shot pourrait toucher un plus vaste public. A suivre.

Note: 7/10

Titre que je retiens: My redemption

THE ANSWER et THE DEAD DAISIES live (Paris, le Trabendo) le 8 décembre 2016

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C’est pas juste… Avec autant d’albums de qualité, The Answer devrait désormais être en mesure de jouer dans une salle comme le Trianon, l’Elysée Montmartre ou le Bataclan. Sur une base régulière. Et la même réflexion s’applique à The Dead Daisies dont la qualité des productions ne fait que confirmer l’importance du groupe protéiforme, aux musiciens échangeables – et échangés – en fonction des disponibilités de chacun. Pourtant, ce soir, le Trabendo n’affiche pas complet. On est serrés mais on circule…

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Il est 20h15 lorsque les lumières s’éteignent et que résonne Whole Lotta Sabbath, une fusion de Led Zep et de Black Sabbath tandis que Marco Mendoza, Doug Aldrich prennent place sur la minuscule scène. Au chant, John Corabi, le dandy déjanté, fiat le show. Le groupe, bien qu’à l’étroit, trouve facilement ses marques. Les vieux briscards que sont certains d’entre eux savant parfaitement saisir le public, le caresser dans le sens du poil. Peu importe la taille de la salle, semble-t-il, car après un Zénith puis un Divan du Monde (en ouverture de Kiss puis en tête d’affiche en 2015) ce Trabendo est un petit compromis.  The Dead Daisies est un vrai groupe de scène. Trois albums au compteur déjà, et pourtant, la bande table autant sur des reprises (presque la moitié de son set: Fortunate son – Creedence Clearwater Revival, Join together – The Who, Helker skelter -The Beatles puis deux autres en rappel) que sur ses propres compositions qui reflètent parfaitement cet esprit roots. Long way to go, Mexico, Make some noise, With you and I… Pas un faux pas dans ces choix. Même le solo de batterie, occasion de démontrer qui est ce Brian Tichy, est impeccable. La foule est dense, compacte et, surtout, réceptive. Un troisième album et une tournée en tête d’affiche dans de plus grandes salles. Voilà tout le mal que l’on peut souhaiter aux Dead Daisies. Superbe!

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dsc_0416La salle se vide, qui pour boire une bière, qui pour prendre l’air, fumer, qui pour… rentrer à la maison. Lorsque The Answer monte sur scène, la salle est en effet bien plus vide, le public moins dense que pour The Dead Daisies. Est-ce cela la malédiction que doivent subir les nord Irlandais? Ouvrir pour AC/DC – bonjour l’exposition – ou, plus récemment Whitesnake, avoir quelques splendides albums à son actif et ne pas parvenir à attirer plus de monde est incompréhensible. Pourtant, tout est là. La musique, bien sûr, The Answer démarrant par le morceau titre de son dernier album, Solas; un choix pas forcément évident tant cet album est plus sombre que ses prédécesseurs. La setlist, étonnamment, fait l’impasse sur Raise a little hell. Les titres les plus emblématiques du quatuor sont cependant de sortie (New horizon, Spectacular, Waste your tears, under the sky…) Scéniquement, ensuite, Cormac, le chanteur adorant être au contact du public, s’offrant à chaque fois un petit bain de foule, par exemple. il s’empare d’une guitare acoustique, et annonce qu’il a voulu apprendre mais que Paul Mahon n’a pas voulu lui enseigner. La seule chose que l’on puisse regretter c’est le côté assez statique de Paul et du bassiste Michael Waters. La prestation gagnerait en énergie à les voir plus souvent échanger leurs places. D’ailleurs, les prestations des deux groupes sont incomparables, et l’on se demande s’il n’aurait pas été préférable d’échanger les places sur l’affiche. The Answer termine son set sans effectuer de rappel, les lumières se rallument et la salle se vide. il y a comme une impression de manque, malgré la meilleure volonté de chacun de ces musiciens d’exception… Beau concert, belle soirée, mais maintenant, il faut passer à la vitesse supérieure.

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ULI JON ROTH: Tokyo tapes revisited

uli-jon-roth-2016Allemagne, Hard rock (UDR, 2016)

Uli Jon Roth a-t-il jamais réussi à se défaire de son passé avec Scorpions? A le mettre de côté pour se consacrer à sa carrière? On connait les qualités du guitariste qui nous a offert, sous son nom, de magnifiques albums. Mais cette année, il a décidé de célébrer le groupe dont il ne fait plus partie depuis bientôt 40 ans. Ne nous laissons pas arrêter par le titre de ce DVD/double CD publié par UDR. Car Tokyo Tapes revisited – c’est le nom de ce petit bijou, est un voyage dans le passé. Nostalgie? Peut-être. Celle liée à l’un des plus incontournables albums live de tous les temps. Passons. Les titres de ce live ont tous été composés par, entre autres, Roth. Et tous font partie de son histoire. S’il est la vedette incontestée de ce concert – naturellement bien plus éclairé que les autres musiciens (eh, c’est son nom sur l’affiche!) mais pas égocentré pour un rond, Roth, d’une voix douce et bienveillante, s’adresse souvent au public, s’enquérant de savoir qui était là en 78 (pas grand monde!) présentant les morceaux rares, comme ce Crying days jamais joué par Scorpions sur scène… On a autant de plaisir à les (re)découvrir qu’à retrouver les classiques que sont The sails of Charon, Virgin killer, We’ll burn the sky, In trance, Pictured life, parmi d’autres. Les images sont propres, les lumières chaleureuses, le son clair bien que parfois un peu sourd, et les musiciens en forme. On remarquera notamment Nathan James au chant, puissant et à fond dans son personnage,  ainsi que Jamie Little qui descend un travail titanesque à la batterie. Plus la lecture avance, et plus ce produit me séduit, par ses qualités visuelles et musicales autant que par la richesse de cette setlist impeccable. C’est un grand « bravo » qui s’impose.

Note: 8,5/10

Titre que je retiens : The sails of Charon

WOLVE: Lazare

wolve-lazareRock, France (Ep – Autoproduction, 2016)

Wolve, le nom idéal pour un groupe aux dents longues, au son tranchant et saignant, pourrait-on croire. Le trio s’est formé en 2014 et a déjà publié un premier album, Sleepwalker, remarqué par certains médias. Les franciliens reviennent aujourd’hui avec Lazare, un Ep 4 titres de 18′ qui propose de découvrir différentes facettes de la formation. Car Wolve peut se faire autant romantique et mélancolique sur le long et alambiqué, intrigant et accessible, Lazare, ou le délicat Porcelain que rageur sur l’expéditif Inferno (moins d’une minute!) qui pourrait servir d’introduction au Far, morceau qui démarre calmeent avant de monter en puissance et prendre un virage psychédélique et – logique – hypnotique. Quatre titres, c’est peu. S’il s’agit d’un amuse bouche en prévision d’un album, alors c’est réussi: on a envie d’en connaitre plus.

Note: 8/10

Titre que je retiens: Far

GRAND MEDIA BLACKOUT

grand-media-blackout-2016Hard rock, France (Autoproduction , 2016)

Charlie Fabert a su dignement s’entourer pour la réalisation de ce premier album de Grand Media Blackout, que vous me permettrez d’appeler simplement GMB. Outre lui à la guitare, on retrouve Gus Monsanto au chant, qui s’est notamment fait connaitre au sein d’Adagio ou de Revolution Rennaissance. La basse est quant à elle tenue par Philippe Dandrimont et la batterie assurée par Guillaume Pihet. Le quatuor nous propose un hard rock très 70’s, proche du sudiste qui dès le morceau introductif, You can’t quit rock’n’roll, délivre un message clair. C’est direct, la voix puissante prend parfois des intonations de dandy et sait entraîner l’auditeur dans son sillage. Les rythmes varient, maintenant ainsi l’attention, GMB évitant de lasser l’auditeur. Drugs and pills est mid tempo, Time for revelation plus down tempo flirtant avec le blues, Never come back home plus rock, Downward slope très bluesy fait place à The black flask, morceau en deux partie – d’abord un instrumental démonstratif d’une guitare au top devenant une chanson bluesy, rock et rapide. I’m back est un titre purement hard rock et Holy grail, un blues lent vient conclure cet album. S’il est varié, ce premier essai n’invente rien, et ce n’est pas le but à vrai dire. L’album pourrait être scindé en deux fois 5 titres aux rythmes différents, ce qui peut parfois être redondant même si la seconde partie est plus hard que blues. Malgré de belles échappées de guitare, l’impression de déjà entendu altère légèrement le plaisir du début. Un bel essai avec quelques inégalités dans les compositions qui auraient sans doute mérité plus de cohérence. Mais dans l’ensemble, ce premier essai est plein de belle promesses.

Note: 7,5/10

Titre que je retiens: The black flask (parties 1 et 2)

Photo de la semaine: CONSCIENCE

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Le PMFF IV, passé de la locomotive au Divan du Monde, a réuni, outre ADX, une affiche variée. Fidèle à l’esprit de « reformations pour l’occasion », le public a ainsi pu retrouver Dygitals, gros espoir de la seconde moitié des 80’s, et Conscience, dans une configuration légèrement modifiée. La salle se remplit petit à petit et, forcément, arrive un moment où les photographes choisissent soit de scotcher l’avant scène soit de tenter de trouver un spot pour pouvoir shooter au mieux. Je décide donc de monter au balcon afin de pouvoir immortaliser Matthieu Gerbin dont le visage se trouve, malheureusement, pile dans le faisceau du projecteur qui envoi la signature de chaque groupe en fond de scène. Ouverture max de mon objectif 55-200 (F/4,5 ), vitesse déclenchée automatiquement avec une sensibilité à 1600 iso… Le rendu n’est pas des meilleurs, mais j’aime les aspects verdoyants de l’ensemble. Et Conscience sera de retour au PMFF VI, sur la grande scène – Ultim Stage – le samedi 7 janvier 2017. Soyez-y, le groupe est rare en concert!