THE GROUND SHAKER: Rogue asylum

Suisse, Metal (Fastball music, 2023)

The Ground Shaker aurait pu ne jamais donner un successeur à Down the hatch, son premier album paru en 2017. Comme tout le monde sur cette planète, les Suisses se sont retrouvés coincés et frustrés à la maison. Ils ont cependant su mettre le temps à profit pour composer et enregistrer ce second album, Rogue asylum – titre approprié! – qu’ils nous livrent aujourd’hui . Un album puissant dont chacune des 13 compositions est taillée pour les stades. De 88 strong as a lion à Day of sin, The Ground Shaker fait honneur à son nom. L’ensemble est puissant et entrainant, très inspiré de ce heavy US aussi roots que gras. Si le morceau d’ouverture est rentre dedans, la suite se fait variée et lorgne du côté des The Offspring autant que A7X ou même Alter Bridge, voire Blackstone Cherry. on n’est dès lors guère étonné de d’apprendre que Giro Reign (chant, guitares) a fait ses classes en Californie dont il a visiblement su s’imprégner de riffs, de mélodies et harmonies simple, efficaces, directs. Les accents parfois pop côtoient des passages hispaniques (Dragon in the sky) et d’autres plus guitaristiquement rugueux et hypnotiques (Ride on me), sans oublier le passage romantique et soft (Demons in my dream). Doté d’une production efficace et généreuse, Rogue asylum pourrait bien mettre The Ground Shaker sur les rails du succès. La voix chaleureuse de Giro, qui partage les guitares avec Dave Elgin, est parfaitement soutenue par une rythmique grasse et généreuse (la basse de Vortex Ram et la batterie puissante de Bat Ducora). Si The Ground Shaker parvient à trouver un écho à l’international – en commençant par l’Europe – il est plus que probable que nous tenons là un futur grand. A découvrir sans délai!

Interview: CARCARIASS

Interview CARCARIASS – entretien avec Pascal (guitare) le 28 avril 2023

Retrouvez aussi la chronique d’Afterworld ici

Avant de parler du nouvel album de Carcariass, je voudrais faire un rapide retour en arrière. Planet chaos était sorti fin 2019, j’avais pu en parler avec Raphaël (basse) fin janvier/début février 2020 à Paris et puis, personne ne la vue venir, il y a eu la crise sanitaire. J’imagine que, pile au moment de soutenir un album, ça a dû vous frustrer, ce Covid…

Ça, on peut le dire… C’est arrivé pile au mauvais moment, on avait pas mal de dates de bookées, on était fins prêts pour démarrer les concerts et tout s’est arrêté d’un coup. Maintenant, tous les groupes étaient logés à la même enseigne, bien sûr, mais ça nous a bien frustrés, pas mal démotivés, aussi, surtout que personne ne savait comment ça allait se terminer… Je ne me suis pas découragé, j’ai commencé à travailler sur de nouveaux morceaux, j’ai repris ma gratte, j’ai bossé sur l’ordi… J’ai composé tout Afterworld en quelques mois… C’était assez incroyable, d’autant que je suis vraiment parti d’une page blanche. Autant Planet chaos était plus l’accumulation de plans que j’avais gardés pendant nos 10 ans de break, là c’était la page blanche. Tout est sorti comme ça, c’était incroyable. Comme si j’étais possédé, je ne sais pas ! Quelque chose de magique.

Avant de parler du contenu musical, est-ce que le titre, Afterworld, a quelque chose à voir avec la crise sanitaire ?

Consciemment, je ne sais pas. Inconsciemment, je pense que oui, on a tous vécu la même chose, les mêmes doutes. C’est vrai que le titre et les paroles… Tout a été quelque part influencé par la situation. La musique, aussi, peut-être, pour le côté plus dépressif qu’il y a.

Je n’ai pas vraiment ressenti d’aspect « dépressif ». Tu le traduis par quoi ?

(Il rit) Ok… alors, c’est un échec (rires). C’est un peu lié au feedback que j’ai eu, si tu ne le trouve pas dépressif, tant mieux. C’est plus dans les compositions un peu plus tristes, mélancoliques…

Mélancoliques, peut-être… Mais « dépressif » n’est pas le premier adjectif que j’aurai utilisé.

Chacun a son ressenti. Je le vois un peu dépressif, les autres membres du groupe le verront différemment.

Au-delà de ce terme « dépressif », comment analyserais-tu l’évolution de Carcariass entre vos deux derniers albums ?

Je pense qu’il y a une certaine continuité entre ces deux albums. Sur Planet chaos, la grande nouveauté c’était l’arrivée de Jérôme. Pour celui-ci, on a vraiment exploité ses capacités de chanteur. Quand Jérôme est arrivé pour Planet Chaos, l’album était presque terminé. Ce qui s’est passé, c’est qu’on a fait un test pour un morceau avec lui, et on a été assez enthousiastes par rapport à ce qu’il avait fait et on lui a demandé s’il voulait essayer d’autres morceaux, ce qu’il a accepté. Du coup, on a tout enregistré avec Jérôme, on l’a intégré au groupe. Il ne s’y attendait pas, et ensuite, on a raté plein de concerts, on a travaillé sur cet album et cette fois, j’espère qu’on va pouvoir l’exploiter et le défendre sur scène.

Pour quelqu’un qui ne connaitrait pas Carcariass, comment lui décrirais-tu votre musique pour l’inciter à vous écouter ?

Déjà, il ne faut pas nous coller d’étiquette… On essaie avant tout d’accentuer le côté musical des choses, ce qui passe avant tout. On cherche à faire une musique qui inspire des images aux gens, tout en gardant un certain punch pour que les gens ne s’endorment pas.

On a non seulement ce titre d’album, Afterworld, qui est également la chanson qui clôt l’album, l’illustrations très post apocalyptique, les titres eux-mêmes – No aftermath, Angst, Fallen empire… Quels sont les thèmes principalement abordés par Carcariass dans cet album ?

En règle générale, ça tourne autour de la SF, de la maladie, la drogue, des trucs très joyeux… On n’a rien inventé, on n’essaie pas de faire passer de message particulier.

Dans ce cas, prenons les choses dans le sens inverse ; y a-t-il des thèmes qui n’ont pas leur place au sein de Carcariass ?

Alors, là, oui… Il y a quand même quelques règles : tout ce qui est politique, religieux, qui pourrait être sujet à conflits, on essaie d’éviter. On est là pour faire de la musique, pas pour se prendre la tête. On reste dans un cadre assez neutre, liés à la SF, ce qu’on partage avec tous les membres du groupe. Le sujet est assez vaste…

Est-ce que le fait d’intégrer un nouveau membre a changé votre façon de composer ?

Oui, clairement. Déjà, à l’époque de Planet Chaos j’avais un peu changé mon approche : je composais la musique entièrement et ensuite, avec Raphaël, on posait les lignes de chant. Je cherchais un semblant de structure… Pour le dernier, avec un super chanteur, il fallait vraiment l’impliquer et le mettre en avant. J’ai fait des compos un peu plus « classiques » dans la structure, tout en gardant pas mal de parties mélodiques, et Jérôme a apporté ses lignes. Avant, Raphaël, qui est bassiste, avait une approche plus foncièrement death. Et c’est pas facile de concilier le chant et son instrument. Là, il se concentre sur sa basse et Jérôme se charge du reste, vocalement. De temps en temps, en live, il fait les backing vocals et ça donne un résultat sympathique.

Tu parles de la scène… Quels sont vos projets ?

Pour le moment, on n’a rien de confirmé. La reprise est un peu compliquée, surtout depuis Covid… S’intégrer dans les festivals, c’est difficile, ils sont complètement full… La dernière date qu’on a faite, c’était à Genève en première partie de Samael. C’était très cool, la première fois qu’on présentait Afterworld sur scène et on a eu des retours très positifs du public. Je pense que ça va être encore difficile cette année, peut-être l’année prochaine et pour tous les groupes.

Si tu devais ne retenir qu’un titre de Afterworld pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Carcariass aujourd’hui, celui qui est le plus représentatif, ce serait lequel ?

Là c’est difficile… L’album est assez varié ? Lequel serait le plus représentatif ? Je dirais – c’est aussi mon préféré, mais je pense que tu vas aussi me demander quel est mon préféré…

Non, pas du tout, seulement le plus représentatif, c’est tout !

Alors je dirais Identity, parce qu’il a toute la structure des anciens morceaux de Carcariass et tout ce qui fait le Carcariass d’aujourd’hui, avec le chant de Jérôme et des structures actuelles. No aftermath, c’est un titre avec deux plans, ce qu’on n’a jamais fait avant, mais il n’est pas représentatif de l’esprit d’aujourd’hui. Identity est plus adapté. Et c’est celui que je préfère…

Si tu devais penser à une devise pour Carcariass, ce serait quoi ?

« Toujours s’améliorer ». Ça a toujours été le cas, et ça le reste : je travaille toujours mon instrument, je veux que les autres dans le groupe le fasse aussi pour être toujours meilleurs. Toujours faire mieux, et j’espère qu’on ne s’arrêtera pas de si tôt.

 

 

THE SOUND COMET: Soundcheck

France, Rock (M&O music)

Avec son premier Ep, Soundcheck, le quintette français The Sound Comet propose 5 titres à la fois légers et puissants, influencés autant par le rock alternatif que le progressif. La formation semble puiser son inspiration au cœur des toutes les époques du rock, de la fin des 60’s à nos jours. On y trouve en effet des aspirations floydiennes et presque psychédéliques (When I’m gone), d’autres plus éthérées et post new wave (A moth to flame), voire grungy et punkisante (Jelly Roger, quel fine piraterie dans ce jeu de mots, j’adore!). La douceur est aussi de mise avec la semi ballade très US sounding Meaner & uglier ainsi que l’hypnotisme  d’un riff répétitif et envoûtant qui vient, avec Same wolf, clore cetet très jolie carte de visite. The Sound Comet nous offre 5 facettes de ses capacités et aspirations sonores qui donnent tout leur sens au titre de cet Ep. Plus qu’un simple soundcheck, ce disque est une belle introduction à un univers musical qu’on devine riche et très prometteur. Rock, certes, et surtout simplement juste.

Interview PRAETOR

Interview PRAETOR. Entretien avec Alex (guitares, le 24 avril 2023)

Commençons avec une question originale et décalée, peut-être même la trouveras-tu impertinente : quelle est l’histoire de Praetor, qui vient de sortir son premier album ?

C’est tout simplement l’histoire de gens qui jouent ensemble dans d’autres groupes et qui ont envie de faire quelque chose ensemble et de jouer quelque chose qui leur plait, à savoir du thrash. Donc on s’est réuni et on a monté un groupe. C’est simple !

Le groupe est formé en 2019. Vous êtes 4, venant de Lost In Pain, Kryzees… (Il confirme). Tu disais à l’instant vous être réunis pour jouer de la musique qui vous plait, ça veut dire que ce que vous jouez avec les autres groupes ne vous plait pas ?

(Il rit) Non, absolument pas ! Hugo joue du thrash avec Lost in Pain, mais un thrash vraiment… « gentil », Kryzees c’est du heavy plutôt rock, Noémie c’est du… hard rock féminin… Et ce qu’on avait envie de faire, c’est du thrash violent. On voulait faire notre propre musique, simplement.

Vous vous connaissiez déjà avant ?

Oui, je joue dans différents tribute, Metallica, Megadeth, Sepultura, Pantera et chacun des autres joue dans l’un d’eux.

Donc vous vous connaissiez plutôt bien et ça semble assez naturel de monter un groupe avec des compos originales…

C’est exactement ça. Avec les 4 tribute, on est 10 musiciens, parfois ont partait en tournée ensemble. Et on s’est simplement retrouvé autour d’un groupe commun. Il y a eu des aléas, mais…

Le groupe ayant été formé en 2019, parmi les aléas, j’imagine que le Covid est passé par là…

Ah, carrément ! initialement, on devait donner notre premier concert je crois deux semaines après le confinement. On nous a coupé l’herbe sous le pied. Comme tout le monde, en fait.

Si tu devais décrire la musique de Praetor à quelqu’un qui ne vous connais pas, que lui dirais-tu ? Tu as beaucoup utilisé le mot thrash, mais est-ce tout ce qu’il y a ?

Oui, en partie… Dans le groupe, on a balayé entre guillemets toutes les autres influences. On entend régulièrement thrash death, crossover avec un chant plus punk… Nous on est, je crois, plus dans le thrash traditionnel : c’est très frontal, droit au but, les morceaux sont courts et, j’espère, efficaces.

Votre bio citre des influences assez classiques, comme Slayer, Metallica, Testament ou Anthrax. Lorsque j’écoute, j’y trouve aussi des choses plus rugueuses, comme Death Angel ou Nuclear Assault. Ils font partie de vos influences ?

Honnêtement, non. J’écoute Death Angel, Noémie aussi, mais ça ne fait pas partie de nos groupes phares. Tu n’es pas le premier à dire que ça ressemble aussi à Death Angel ou Nuclear Assault, donc c’est probable. Mais c’est plus un concours de circonstances mais ça ne fait pas partie de nos influences prédominantes. Ce qui nous fédère, qui nous a passionnés, c’est Metallica, Slayer, le thrash américain des années 80 à 90.

Revenons à votre album : il comporte 10 titres. Comment avez-vous procédé pour la composition ?

Il y a deux façons de faire : d’une part, Noémie qui vient avec des riffs, me les montre et on les travaille tous les deux en répèt, on en fait un morceau. Après, Hugo ramène son chant, deux trois bricoles et Seb pareil avec des ajouts à la basse. D’un autre côté, Hugo arrive avec des morceaux quasiment finis et là, on travaille beaucoup moins ensemble sur la compo. C’est sa composition et on vient simplement rajouter des détails par-dessus.

Vous êtes un groupe de thrash et le premier morceau de l’album s’appelle No return. Un lien avec le groupe français ?

(Il rit) Alors, ça n’a rien à voir, même si naturellement on les connait. Avec Noémie, on a une asso qui produit des concerts et on a déjà produit No Return, on se connait, mais, non, c’est simplement le premier morceau de l’album. C’est Hugo qui écrit les paroles et qui décide des titres. Je ne sais même pas s’il les connait, il n’est pas Français, il est Luxembourgeois.

Comme tu viens de le dire, c’est Hugo qui écrit les paroles, Hugo serait sans doute mieux placé pour me répondre : quels sont les thèmes abordés dans les textes ?

Globalement, on parle des maux de la société. Il y a une certaine esthétique, maintenant chacun pourra en tirer son interprétation, on n’est pas là pour donner des leçons non plus. Donc on parle des maux de la société, du monde moderne et de ses dérives. Le sujet est assez inépuisable (rires) !

Et y a-t-il des sujets que vous ne souhaitez pas aborder, qui n’ont pas leur place dans Praetor ?

On n’en a pas discuté… On est tous plus ou moins engagés, on a plein de valeurs en commun. On laisse Hugo totalement libre d’écrire ce qu’il souhaite et je ne vois pas pourquoi on se, on le briderait.

Si tu devais ne retenir qu’un titre de ce premier album pour inciter quelqu’un à se plonger dedans, un morceau qui soit vraiment représentatif de ce qu’est Praetor, lequel choisirais-tu ?

Je pense que ce serait Mass extinction. Parce que c’est un titre qui est très frontal, qui a un riff simple qui reste en tête, qui va vite. C’est très représentatif de ce qu’on fait, je pense.

Avec vos autres expériences, vous êtes habitués à la scène (il confirme). Y a-t-il des choses prévues en matière de concerts pour défendre cet album ?

On est fait pour la scène, c’est notre point fort. Là où on peut se distinguer, c’est justement la scène où on est super énergiques. Notre idée, c’est de faire un maximum de concerts. Je n’ai pas les dates en têtes, mais on a des dates au Portugal, en Hollande, Belgique, Allemagne, république tchèque, certainement en France aussi… On peut trouver les dates sur nos réseaux sociaux.

Si tu devais penser à une devise pour Praetor, ce serait quoi ?

(Il rit) la devise des Mousquetaires : « un pour tous, et tous pour un ! » On forme un groupe, on est potes, on s’entend bien, on s’aime, tout simplement. Au niveau position, il n’y a pas de qui fait quoi, tout ce qu’on peut toucher, c’est divisé par quatre. On est l’entité Praetor.

Tu parles des Mousquetaires… Vous êtes quatre, ils sont quatre, alors… Qui est qui ?

(Il se marre franchement) Alors, le gros, c’est Seb, ça doit être Portos… le blond, Aramis, ça doit être moi… D’Artagnan, c’est plutôt Noémie et Athos, le Portugais, c’est notre ami c’est Hugo !

ORPHEUM BLACK: Release party à St Jean Le Blanc (45) le 4 mai 2023 avec Jekyll Wood et Esprit d’Escalier

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Le Festival O’Tempo qui se tient tous les ans à Saint Jean de Braye a décliné son offre et propose désormais « Les concerts by O’Tempo ». C’est dans ce cadre que l’équipe O’Tempo et VVMS, qui produit l’évènement, accueille ce 4 mai 2023 les locaux d’Orpheum Black qui présentent à leur public Outer Space, leur nouvel album qui ne sort que le lendemain.

La région orléanaise est pleine de ces salles de spectacles plus que respectables tant dans leur capacités que les conditions d’accueil, d’accessibilité, de stationnement et des scènes que les groupes peuvent vraiment investir. L’espace Montission, que je découvre ce soir, est de celles-là: une capacité de 1000 places, une scène haute, large et profonde, des éclairages variés, nombreux, un accueil chaleureux, un espace bar et merch – on ne regrettera que le fait qu’aucune nourriture autre que barre chocolatée et chips ne soit proposée au public.

Si les préventes affichent un peu moins de 200 places, la salle finira plus que correctement remplie avec quelques 300 entrées payantes, un chiffre plus que satisfaisant pour un plateau sans véritable « grand nom » même si certains des membres d’Orpheum Black ont déjà une jolie réputation derrière eux.

Jekyll Wood St Jean le Blanc 4 mai 2023

A 20h, le public découvre Jekyll Wood, un homme pas orchestre mais musicien touche à tout. Seul avec sa guitare (ses guitares) derrière son micro, il sélectionne ses samples sur la machine qui l’accompagne, proposant un pop rock varié et très enjoué. Derrière lui, 5 mannequins dont les têtes ont été remplacées par des éclairages forment un décor des plus originaux.

Jekyll Wood St Jean le Blanc 4 mai 2023

Le public encore épars est rapidement invité – dès la fin du premier morceau – à se rapprocher et à participer, à taper dans les mains au rythme des lumières et des beats. Le gaillard est à l’aise, et développe un indéniable capital sympathie autant par sa simplicité que par la variété des chansons proposées. tout au plus pourrait-on reprocher de parfois ne plus savoir ce qu’il joue vraiment mais le résultat est là. Jekyll Wood propose une musique accessible, enjouée et un visuel original et marquant.

Jekyll Wood St Jean le Blanc 4 mai 2023

 

Esprit d’Escalier St Jean le Blanc 4 mai 2023

C’est vers 21h que monte sur scène Esprit d’Escalier. Concentré, le groupe des « guitaristes sans têtes » comme j’ai envie de les appeler (cf les photos des instruments) propose un heavy progressif pas toujours facile d’accès mais varié et très travaillé. Les structures complexes se disputent d’autres passages plus grand public ou plus thrashisant. On pense à Opeth ou, plus récemment, Haken, parmi d’autres. Le chant clair est puissant et l’ensemble du groupe, bien que toujours appliqué, entraine une bonne partie du public avec lui.

Esprit d’Escalier St Jean le Blanc 4 mai 2023

La mise en son et en lumières de l’ensemble ajoute à ces effets d’ambiances recherchés par ce type de musique, Esprit d’Escalier – un nom qui mérite explication… – offrant des titres longs et à tiroirs. Un « incident » vient cependant marquer le show, le batteur, dans son empressement ou simplement parce que mal calé, voit s’effondre sur le côté une de ses cymbales – heureusement en fin de titre. Mais ça ne le perturbe guère Un groupe qui s’apprivoise certainement en plusieurs étapes et écoutes et qui mérite qu’on se penche dessus. A suivre, sans aucun doute.

Esprit d’Escalier St Jean le Blanc 4 mai 2023

 

Orpheum Black – Outer Space release party – Saint Jean le Blanc, 4 mai 2023

Le nombre de photographes présent est clairement inhabituel pour un groupe de cette envergure. Clairement, il se trame quelque chose.  Si la salle est loin d’être pleine, la scène attire tout de suite mon regard. Côté jardin se trouve une violoncelliste et, derrière elle, sur une estrade, un groupe de 5 choristes. Ce sont donc pas moins de 11 personnes qui, ce soir, vont partager les planches. Sans aucun doute, Orpheum Black a souhaité mettre les petits plats dans les grands pour célébrer la sortie de ce nouvel album, Outer space.

Orpheum Black – Outer Space release party – Saint Jean le Blanc, 4 mai 2023

Deux jours de résidence à Tours auront-ils suffit à répéter ce show que, visiblement, le groupe veut marquant? J’ai vu Greg et Romain dans le passé à de nombreuses reprises, jamais je ne les cependant vus aussi concentrés. J’ai déjà vu, également, Orpheum Black, et le visuel est de plus en plus travaillé. Melody, la chanteuse/claviériste complice vocale de Greg, apporte son regard unique et, si elle porte toujours sa veste unique et indescriptible, c’est par obligation car, ce soir, elle aurait dû en changer et être toute de noir vêtue. Ce sera pour la prochaine fois…

Orpheum Black – Outer Space release party – Saint Jean le Blanc, 4 mai 2023

Le concert que donne ce soir Orpheum Black est simplement exemplaire de bout en bout. Bien sûr, le public découvrant les morceaux est plus attentif et curieux, clamant sa satisfaction et son approbation à la fin de chaque titre. Outer space est ce soir représenté par 6 extraits (Heartbeat, Innerworld, Firefly, Deep blue, The one et, sans doute celui qui est amené à clore chacune des futures prestations du groupe, My tribe, qui a tout d’un hymne fédérateur, tant musicalement que textuellement). Sequels est bien évidement aussi de la partie avec Strangest dream (aucun rapport avec Maiden…), Together and alone, Head on fire et The black tandis que Act 1, son tout premier Ep est rappelé par Midnight. Toute la courte discographie du groupe est ainsi passée en revue.

Orpheum Black – Outer Space release party – Saint Jean le Blanc, 4 mai 2023

Rien ne semble laissé au hasard ce soir, bien que tout se fasse naturellement. Romain est toujours aussi envouté par sa guitare, presque en transe même, Melody est habitée par un personnage multi facette et même parfois inquiétant, Greg communique aisément, comme toujours, avec le public, expliquant son émotion, invitant, incitant à participer, présentant aussi ses complices – Nathan à la basse, Alexis, dernier arrivé, à la batterie, la violoncelliste, Florence, et les choristes. Des plateformes sont placées de chaque côté de la scène, ainsi qu’une avancée dans le pit (oui, il y a un pit!), plateformes qu’investissent régulièrement chacun des musiciens, allant ainsi cherche le public. Les lumières aussi sont dignes des grandes formations, variées et colorées, jouant en alternance avec diverses ambiances.

Orpheum Black – Outer Space release party – Saint Jean le Blanc, 4 mai 2023

Un peu plus d’une heure d’un concert qui se rapproche plus d’un show, d’un vrai spectacle, se clot avec My tribe avant que le groupe ne quitte la scène. Incontestablement, ce soir, on a sans doute assisté à la naissance d’un futur grand. Le prog made in France a de beaux jours devant lui et Orpheum Black (ainsi que Esprit d’Escalier, d’ailleurs) fait partie de ces belles promesses sur lesquelles les labels devraient se pencher. On ne peut que saluer le travail et les efforts de cette formation. En un mot: Bravo. Ce fut une très belle soirée!

Orpheum Black – Outer Space release party – Saint Jean le Blanc, 4 mai 2023

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Merci à Charlotte Hardy (VVMS prod) d’avoir rendu ce report possible et à Elodie Jouault (Aria promo) pour l’interview avec Romain

 

ORPHEUM BLACK live: Outer Space release party à St Jean le Blanc (45) le 4 mai 2023

Retrouvez ici le live report du concert

Retrouvez ici le live report du concert

WAKING THE MISERY: Phoenix

France, Metal (Autoproduction, 2023)

Waking The Misery a vu le jour il y a presque 10 ans, en 2014. A l’origine groupe de metalcore, la formation s’oriente petit à petit vers une metal qu’il dit plus groovy. Phoenix marque un renouveau, WTM ayant renouvelé son line-up récemment pour proposer aujourd’hui un album composé de 10 morceaux puissant et directs se réclamant du neo metal version Linkin Park ou Slipknot. Déjà, j’aime bien l’ironie liant la pochette et le titre: le phénix renait de ses cendres? Waking The Misery allume la flamme. Du vivant de l’oiseau, pourrait-on croire…Mais… Si l’envie est là, le son lui, est absent. L’ensemble est étouffé, manque de rondeurs et de contraste comme si le groupe, avait enregistré une démo. De bonne qualité, certes, mais trop brouillonne. Il y a cependant de la matière dans ces titres qui aiment à varier les plaisirs, alliant riffs puissants et batterie entraînante sur fond de basse jazzy. Et même si le genre n’est pas réinventé, l’amateur saura y trouver son compte. Un album plein d’ambition mais qui souffre d’un son trop faible qui dessert le propos général. Dommage.

ORPHEUM BLACK: Outer space

France, Prog (Autoproduction, 2023)

Sequels, le premier album des Orléanais d’Orpheum Black vit le jour en 2021, deux petites années après la naissance du groupe. Formé par le trio d’amis Greg (guitare et chant) et Romain (guitares), tous deux ex-Wild Dawn, et Mélody (claviers et chant), ex-No Sign Nothing, le line up évolue jusqu’à inclure depuis peu le bassiste Nathan (ex-Hyaena) et le batteur Alexis. Chacun des musiciens a déjà derrière lui un vrai cursus musical et scénique, tous évoluant dans des univers variés et ont pour objectif commun de proposer, avec Orpheum Black, une musique moins brute, plus réfléchie et proche du prog ainsi qu’un univers visuel travaillé. L’esthétisme léché et la sensibilité exacerbée sont les moteurs d’un groupe qui propose aujourd’hui Outer space, son second album composé de 8 chansons dont chaque détail semble travaillé et pensé soigneusement. Aérien, parfois contemplatif, cet ensemble évoque immanquablement l’univers d’Anathema, rock et progressif tout à la fois. Le chant partagé entre Mélody et Greg – deux voix claires et complémentaires – autorise une mise en son presque théâtrale, une complicité qui se traduit sur disque comme sur scène. Orpheum Black se distingue nettement de la scène actuelle en proposant un rock soigné, accessible, à mille lieux de la brutalité extrême quasi omni présente et ça fait du bien tant le combo apporte fraicheur et douceur.  L’univers d’Oprheum Black c’est aussi la scène et, devinez quoi: une belle tournée française est prévue avec Release party à domicile (ou presque) le 4 mai à Saint Jean le Blanc (45). Printemps de Bourges, Motocultor sont aussi au programme… Toutes les dates à consulter ici: https://www.facebook.com/OrpheumBlack

TARAH WHO?: The collaboration project

France, Rock (M&O, 2023)

J’ai découvert Tarah Who? l’été dernier lors d’une interview au Hellfest. Deux jeunes femmes authentiques et éprises de vie, dont une, Coralie, a décidé de tracer sa propre route. Tarah Carpenter continue donc de son côté et sort aujourd’hui The collaboration project, un album de 12 chansons enregistrées avec de nombreux invités. Si on lui attribue volontiers l’étiquette de grunge, Tarah Who? va bien au delà. En proposant des titres variés, intimistes ou extravertis, la chanteuse guitariste navigue entre détermination rock, groove funky, sensualité, tendresse et douceur vocales,  qui se confrontent à une énergie débordante d’enthousiasme non contenu et un ton aussi narquois que sensuel. Soutenue dans son projet par des producteurs de renom (Jason Orme et Norm block qui se sont notamment occupés de Alanis Morissette et L7) et nombre d’invités au chant ou instruments, Tarah Who? varie les plaisirs qui vont du rock crade des vieux jours au heavy rock ou au punk irrespectueux. Principalement chantés en anglais – parfaitement maitrisé, la miss vivant depuis de nombreuses années à Los Angeles – Tarah se lance aussi dans une diatribe anti règlementation sur R.A.D.I.O et son intro fun et désabusée. J’ai simplement envie d’écrire ceci, alors je l’écris: The collaboration project est un album frais, enjoué, varié qui ne mérite qu’une chose: que l’on se penche dessus sérieusement! Il y en a pour tous les gouts, et dans le marasme actuel, franchement, ça fait du bien!

ZOË live à Orléans – Dropkick, le 28 avril 2023 (avec Polymaze)

Zoe + Polymaze - 28/04/2023 - Orléans - Le Dropkick Bar Orléans - France

Quand j’ai vu que Zoë, groupe de hard/stoner/metal que j’ai toujours beaucoup aimé, passait au Dropkick d’Orléans, j’ai noté cette date sur mon calepin pour ne pas la rater. Le Dropkick, je ne le fréquentais plus depuis… pfiou, principalement parce que je n’avais pas connaissance de son existence. C’est pourtant un lieu que je fréquente depuis des années et où j’ai assisté à de nombreux concerts de groupes locaux ou internationaux (Wild dawn, Koritni, Blaze Bailey, Orpheum Black…) alors que cela s’appelait Infrared puis Blue Devil’s – dont les hautes chaises sont encore présentes. Alors bien qu’ayant, par ignorance, raté certains concerts sympa, ce soir est l’occasion de renouer avec les lieux.

Zoë est toujours en train de faire ses balances lorsque j’arrive. Normal, le groupe est arrivé plus qu’à la bourre après 6 heures de route, dont un passage très embouteillé de Paris. Normal, aussi, les Parisiens, comme tant d’autres, profitent de ce vendredi de week end prolongé pour s’éloigner de la capitale. Alors forcément, c’est tout le planning qui est décalé, mais pas grave, un peu roots et rock, ça fait du bien. Après une plus que sympathique interview dans les couloirs du Dropkick, Polymaze s’occupe de ses balances avant de démarrer son concert aussi sec.

Polimaze Orléans – Dropkick – 28 avril 2023

Il est 21h30 passé lorsque le trio local Polymaze monte enfin sur scène. Quoique, non… Ils y sont déjà, c’est plutôt le public qui descend à l’appel de Clément Terrasse, le bassiste chanteur. Le temps que quelques dizaines de personnes arrivent, et c’est parti pour une petite heure d’un rock qui aime alterner les influences. Parfois rentre dedans, à d’autres un peu plus prog, le trio sait aussi se faire franchement pop et dansant.

Polimaze Orléans – Dropkick – 28 avril 2023

Le chant est partagé entre Clément et son complice Sébastien Clos à la batterie, tandis que, planqué sous sa casquette (franchement pas pratique pour les photos…), Thibault Caille nous offre quelques riffs efficaces de guitare, et tous trois jouent avec différents rythmes et ambiances.

Polimaze Orléans – Dropkick – 28 avril 2023

Polymaze se fait plaisir et ça se voit – ne serait-ce qu’au nombre incalculable de sauts de cabris de Clément tout au long de ce concert. Un beau début de soirée que nous a offert le trio.

Back into the light est sorti en 2020, et Zoë n’a pu le défendre comme il se doit sur scène – même si, comme me l’expliquait Aldo, c’est l’album qui s’est le mieux vendu, sans doute, justement, à cause de la crise sanitaire… Il est donc temps de venir reséduire le public et faire reparler la poudre.

Zoë live Orléans – Dropkick – 28 avr 2023

Si Clément – le nouveau bassiste (ouais, c’est la soirée des Cléments bassistes..) qui a intégré le groupe en 2018 – reste concentré sur son instrument, Aldo et Fred (guitare et chant/guitare), les deux anciens fondateurs du groupe, sont au taquet. Le groupe n’a pas besoin de trouver ses marques, comme si ce premier concert de cette nouvelle tournée ne faisait qu’en suivre d’autres.

Zoë live Orléans – Dropkick – 28 avr 2023

Logiquement mis en avant, Back into the light est représenté par 6 morceaux. Il y a clairement du Motörhead qui anime Zoë, mais pas que. Les influences du groupe sont variées, puisant dans le rock 70’s franc du collier, direct et sans fioriture. Chaque album est ainsi présenté, les trois premiers avec 2 titres chacun.

Zoë live Orléans – Dropkick – 28 avr 2023

Si le public est peu nombreux – on circule facilement dans le sous sol – danse et pogos sont nombreux, Zoë entrainant sans difficulté ses auditeurs dans son trip, voyant même Aldo descendre se balader au cœur de cette petite foule, ravie de ce contact privilégié.

Zoë live Orléans – Dropkick – 28 avr 2023

Malgré des lumières beaucoup trop rouges, Zoé nous a offert une très belle heure de ce rock efficace par sa simplicité. Les dates s’alignent, alors si vous le pouvez, allez les découvrir près de chez vous – et aussi, en septembre, au Raismes Fest!

Zoë live Orléans – Dropkick – 28 avr 2023