NEXT DEED: The soldier – act 1

Luxembourg, (Heavy) Rock (Autoproduction, 2024

Arrivant tout droit du Luxembourg – le pays (plus connu pour ses banques que pour ses musiciens heavy), pas le jardin parisien (qui abrite le Sénat…) – Next Deed s’est formé en 2021 par la guitariste/choriste Sue Scarano et le batteur Lou Metz qui se sont adjoint les services de Kevin Roy (guitare), Romain Haas (basse) et Alain Hertges (chant). Le groupe a déjà publié un Ep en 2023, New beginnings et revient aux affaires avec The soldier – act 1, un Ep de 5 titres. « Act 1 » car il s’agit du premier de cinq volets consacrés de l’oeuvre de Georg Büchner, Woyzeck datant de 1836. Le groupe veut « explorer la maladie mentale, les relations interpersonnelles et les ressentiments à travers le regard de ses divers personnages ». Next Deed propose un rock heavy et entrainant, plus enjoué que les sujets traités, qui lorgne parfois du côté légèrement progressif du genre. Si le chant manque parfois un peu de rondeurs et de conviction, voire de justesse, la variété des styles approchés rend l’ensemble plaisant sans pour autant révolutionner le genre. Des riffs tranchants et des harmonies léchées sur fond de rythmiques efficaces donnent envie d’aller plus loin. Le format Ep donne la possibilité de proposer des nouveautés régulières, alors une question se pose: à quand l’acte 2?

MEAN TO YOU: What we could have been

Luxembourg, Metal (Ep Autoproduction, 2023)

A ses débuts en 2013, Mean To You était un groupe. Originaire du Luxembourg (je crois bien qu’il s’agit là de ma première chronique d’un groupe de ce petit pays plus connu pour le métal précieux de ses banques que pour celui musical qui accompagne nos journées), le groupe a implosé en 2016, laissant seul aux commandes le bassiste Mulles qui a décidé de continuer l’aventure en solo. Il occupe donc depuis de tous les postes de Mean To You et publie un premier Ep, Strong, en 2021 avant de proposer fin 2023 ce nouvel essai, What we could have been. Deux Ep aux titres qui peuvent résonner comme une forme de conviction pour l’un et de regret pour l’autre… Le multi instrumentiste regarde cependant plus devant lui et propose 6 titres puissants, forgés dans un metal moderne, explosif. Il n’y a pas un instant de temps mort, et l’on sent un musiciens influencés par le metal moderne des années 90/2000. Apparemment accompagné d’un second chanteur, le mariage des voix apporte une variété de couleurs aux compositions. De Trivial fantasy à Don’t look back en passant par Right now, Straight ahead ou Care (clairement, d’autres messages se cachent derrière ces intitulés…), l’ensemble bénéficie d’une production généreuse. S’il manque peut-être parfois d’une certaine maturité – j’ai l’impression par instants d’écouter l’album d’un jeune groupe qui n’a pas encore totalement trouvé son identité sonore – Mulles maitrise parfaitement l’art de riff qui tape fort et vient casser quelques cervicales. Ca charcute comme il faut, ça tabasse sévère et on se laisse rapidement emporter dans cette déferlante sonore de rage contrôlée.