Vaut mieux pas les mettre en colère, nos voisins hollandais… Inherited est un jeune groupe formé en 2022 et dès son premier album, No regrets, le ton est donné. Le hardcore sans concession mélange vocaux gutturaux sans être hurlés (il va chercher au fond de ses poumons le vocaliste Jamie Versprille) et thrash sans concession à la Nuclear Blast meets Exodus. Les guitares de Midas Giele et Marvin Wesdorp charcutent et cisaillent tandis que la section rythmique pilonne sévèrement – la batterie parfois tribale (l’intro de GFY) de Neill Ray et la basse de Lucas Camonier sont d’une brutalité et d’une efficacité exemplaires. Du morceau titre No regrets à l’explosif Denial qui clôt l’album, Inherited ne laisse pas un moment de répit – hormi quelques vocaux plus proches du chant de temps à autres. Pas étonnant que le grope se soit retrouvé en finale de la Wacken metal battle. Ca castagne sévère!
Quel énorme week end que cette seconde édition du Heavy Week End ! Malgré quelques couacs au lancement de cette seconde édition, notamment dans l’arrivée plus que tardive des annonces et de l’affiche complète, le bilan de ce premier week end du mois de juin au Zénith de Nancy, dans sa version open air, est plus que positif malgré une météo capricieuse et un démarrage quelque peu difficile. Mais ne nous emballons pas, commençons par le commencement.
Si on a pu quelque peu s’inquiéter quant à la fréquentation de cette seconde édition – Gérard Drouot Productions balançant sur les réseaux de très nombreux posts chaque jour qui ont pu ressembler à un appel au secours, annonçant tardivement une affiche a priori pas au niveau de la première édition (exceptionnelle, rappelons-le) entrainant nombre de commentaires peu enthousiastes – l’arrivée sur le site tend à confirmer cette inquiétude. Ce vendredi est loin, très loin d’afficher complet – à peine 6.000 personnes ont fait le déplacement – mais, d’une part, le public est bien présent dès l’ouverture des portes et, d’autre part, on constate rapidement deux grosses améliorations par rapport à l’an dernier: tout d’abord, un espace assez vaste est réservé aux lieux de soulagement individuels (les WC, donc). Mais surtout, c’est affiché en très grand à l’entrée du site, le placement est libre. A moins d’avoir un pass VIP ou Carré or, le public peut, « à l’ancienne », se positionner dans la fosse ou s’installer dans les gradins, au choix. Résultat: bien que démarrant plus tôt que l’an dernier – un groupe a été rajouté – j’ai l’impression que le public est, en ce début de festival, à peu près équivalent à celui de 2024. Pas génial, mais encourageant, et nous ne sommes que vendredi, certaines personnes travaillent encore.
Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025
Adrian Vandenberg, qui inaugure cette édition, investit la scène à 17h30 devant un parterre bien fourni… Quel plaisir de pouvoir enfin revoir le guitariste sur scène. Et en forme! Le géant hollandais (1,98m des pieds à la tignasse) a fait le choix de proposer un set 100% axé sur sa période avec Whitesnake, soit la période 1987 et Slip of the tongue. S’il n’a particpé qu’à la tournée célébrant le premier, il n’a composé aucun des titres de 1987, contrairement à son successeur dont on retrouve ici deux extraits (Fool for your lovin’ qui remonte en réalité à Ready an’ willing, en 1980, et Judgement day). Les 5 autres titres sont des incontournables du légendaire 1987 (Bad boys, Give me all your love, Cryin’ in the rain*, Still of the night et Here I go again* – deux titres (*) remontant quant à eux à l’album Saint and sinners de 1982)
Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025
Le groupe dans son ensemble est en forme. On apprécie la tessiture de la voix de Mats Lévin, que l’on connait déjà pour ses participation avec Yngwie J. Malmsteen ou Treat, parmi d’autres. Le vocaliste n’est peut-être pas au niveau d’un Coverdale des grands jours mais son timbre et la personnalité qu’il met dans chacun de ces morceaux rendent plus qu’hommage au Serpent blanc.
Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025
Si déjà la paire Vandeberg et Levens chauffe le public, la section rythmique en rajoute une jolie couche également. En quarante minutes, le géant blond démontre être parfaitement en forme (il avait été victime de la maladie de Lyme, qui l’a empêché de revenir comme il l’eût souhaité sur le devant de la scène) et à sa place. Si on aurait volontiers apprécié quelques extraits autres que Whitesnake (de Vandenberg, ancienne ou nouvelle mouture, ou Vandenberg Moonkings), on ne peut que savourer ce qui nous a été offert. Le public le sait et a, au passage, posé les jalons de l’ambiance à venir.
Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025
BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025
Après le hard rock, on passe au power metal finlandais. Non, pas Lordi… Si j’avais été peu sensible à Battle Beast lors du dernier passage du groupe au Hellfest, les conditions du jour me permettent de découvrir le groupe sous un autre angle. Force est de reconnaitre que les cinq se donnent à fond, la voix de Noora Louhimo faisant toujours office d’arme (plus vraiment) secrète.
BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025
On sent les musiciens concentrés et quelque peu statiques, malgré l’envie de Eero Sipilä (basse) d’haranguer le public. Mais tous les regards sont portés sur la chanteuse au casque corné. Au gré des titres, l’ensemble du groupe va chercher la foule qui répond là encore plus que positivement d’autant plus que Noora, visiblement heureuse d’être là communique avec le public aussi chaleureusement que les flammes qui viennent réchauffer l’atmosphère.
BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025
Battle Beast nous a offert une très belle prestation, celle qui ressemble à une jolie mise en bouche pour accueillir la tête d’affiche.
BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025
SAXON @Heavy Week End 2025
Mais avant, place à un monstre sacré du heavy metal. Saxon, du haut d’une carrière longue d’un demi siècle, est toujours bien présent. Les Anglais s’apprêtent à sortir leur nouveau live, Eagles over Hellfest, et se lancent ce soir dans leur nouvelle tournée européenne qui, rappelons-le, les verra revenir pour trois dates en France les 11, 12 et 13 septembre aux Zénith de Paris, Nantes et Toulouse (avec, exclusivité de ces dates, le show Castles and eagles. Nous y reviendrons.)
SAXON @Heavy Week End 2025
Bien qu’on sache à quoi s’attendre, on a toujours plaisir à retrouver Biff et sa bande qui jamais ne déçoivent. Les anciens se massent devant la scène et dès les premières mesures de Hell, fire and damnation, le ton est donné. Les bouches à feu crachent leurs flammes tandis que le public scande le refrain de ce futur classique avec entrain. Et Biff, majestueux observe avec sérieux et attention la foule devant lui.
SAXON @Heavy Week End 2025
Si Saxon a composé certains hymnes incontournables que l’on retrouve ce soir (besoin de les citer? Alors, en vrac, Motorcycle man, Strong arm of the law, Wheels of steel, Heavy metal thunder, Dallas 1pm, 747 (strangers in the night)…) le groupe nous dégaine quelques raretés qui font du bien.
SAXON @Heavy Week End 2025
On a ainsi droit à Power and the glory et Dogs of war, nouvellement réintroduit dans la set list ainsi que 1066, un des trois extraits du dernier album. Les connaisseurs le savent, ils sont en train de vivre un de ces grands moments, un de ces concerts francs et directs, sans chichi. Et même si Biff, qui referme régulièrement son manteau, semble avoir froid, le public lui mange dans la main. Le concert se termine magnifiquement avec Princess of the night, toujours aussi imparable.
SAXON @Heavy Week End 2025
Si Saxon ne surprend pas les fidèles, le groupe impressionne toujours par sa puissance et ses prestations toujours aussi solides. Désormais parfaitement intégré, Brian Tatler confirme être le meilleur choix possible pour remplacer Paul Quinn. On remarque aussi que, de son côté, Nibbs Carter est beaucoup plus calme qu’il y a quelques années, headbangant avec plus de raison. Reste que la machine de guerre est de sortie (malheureusement pas le Fuckin’ pigeon… mais ça, ce sera pour le mois de septembre !)
SAXON @Heavy Week End 2025
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Elles sont là, elles sont de sortie les meutes de loups-garou, impatientes de répondre à l’appel d’Attila Dorn et de Falk Maria Schlegel. Qu’on aime ou pas sa musique, un concert de Powerwolf est toujours prometteur de bons moments. Au pluriel. Car plus que le show, c’est le partage, la communion entre le groupe et le public. Un grand voile cache la scène, et dès que ce dernier tombe, le public se libère.
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Bless ’em with the blade lance les hostilités – Powerwolf débute également sa nouvelle tournée ce soir, le public du HWE a donc droit à l’exclusivité du show! – et, très vite, très tôt, Attila s’adresse au public. Toujours en français, délivrant son éternel message « heavy metal is religion ». Forcément, ceux qui découvrent ce soir Powerwolf ne peuvent qu’être séduits tant par cette communion que par l’excellence du show proposé. Pas une seconde ne se passe sans un clin d’œil, un sourire, une complicité tant entre les musiciens qu’avec, surtout, le public.
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Les frères Greywolf monopolisent la scène lorsque Falk se retrouve coincé derrière ses claviers. Il est naturellement bien souvent présent en avant scène, accompagnant Attila, très en voix, dans cette grand-messe célébrant le heavy metal et son armée (Army of the night).
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
« On va faire bouger nos hanches« , annonce Attila. « Qui veut danser avec moi? Avec Falk? » Le teasing lancé, tous deux font deux pas de danse annonciateurs de Dancing with the dead et, crachés ses premières banderoles qui retombent légèrement sur le public.
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Attila invite ensuite le public à chanter quelques mesures avec lui, le préparant ainsi à l’accompagner sur Armata strigoi. Chacun chante aux ordres d’Attila: tout le monde, puis les femmes puis les hommes (quelque peu plus nombreux) et même… « maintenant, la sécurité privée, allez, chantez avec nous la sécurité privée!« , rappelant que « je suis le maestro de cérémonie » lorsque le public s’élance avant son ordre. Communication, communion même, et humour font ce soir très bon ménage.
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Un loup garou sur fond bleu blanc rouge accompagne La bête du Gévaudan, titre chanté en français pour le plus grand bonheur de tous, suivi par le classique Demons are a girl’s best friend. Jamais Powerwolf ne laisse retomber la pression, que ce soit avec la pyro et les confettis – encore – sur Fire and forgive ou en faisant – toujours – participer le public, qui ne se fait pas prier.
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Le combat des « Uh » (coté Falk) et « Ah » (côté Attila) fait toujours son effet, et fonctionne à merveille, plus encore, une fois le « concours » terminé, lorsque 6.000 gorges reprennent le gimmick tout au long de Werwolves of Armenia, suivi de Heretic hunters.
POWERWOLF @Heavy Week End 2025
Les festivités continuent jusqu’à la conclusion habituelle, l’incontournable We drink your blood. Clairement, ce soir, Powerwolf a brillamment lancé sa nouvelle tournée. Le public repart ravi, la bave de la meute s’étant transformée en sourires marquant des visages simplement heureux d’avoir vécu ce moment. Un grand, très grand concert qui, malgré le froid, vient clore une première journée plus que prometteuse d’un week end de très belle fête. On sera de retour demain, promis!
Interview Bone Ripper. Entretien avec WD Glashouwer (chant). Propos recueillis par Zoom le 10 octobre 2024.
Comme c’est la première fois que nous échangeons, peux-tu me raconter l’histoire de Bone Ripper ? D’où venez-vous, quand vous êtes-vous formés, pour quelle raison ?
WD : Beaucoup de questions ! Nous venons du nord des Pays-Bas, nous sommes originaires de Harlingen. Bone Ripper est né il y a maintenant deux ans, mais le groupe n’est pas si jeune que ça. Nous faisions partie d’un groupe avant, Manu Armata, un groupe hardcore qui a démarré en 2007. Le groupe était composé de 4 personnes – un batteur, un bassiste, un guitariste et moi au chant. Le guitariste a décidé d’arrêter et on s’est demandé si on cherchait un autre guitariste pour continuer avec Manu Armata ou si on décidait de laisser tomber le groupe pour faire autre chose… Ce que nous avons décidé, c’est d’intégrer deux nouveaux guitaristes, il y a toujours le batteur, le bassiste et le chanteur d’origine. Pour nous, il s’agissait d’une nouvelle opportunité puisque nous avions passés 15 ans avec seulement un guitariste, nous avions développé une certaine forme de hardcore et là, nous avons eu l’occasion de faire les choses… pas différemment, mais avec plus de possibilités puisque nous avons choisi de travailler avec deux guitaristes. On peut explorer d’autres horizons. Aussi, le guitariste de Manu Armata était un membre fondateur, alors on a décidé de ne pas continuer sous ce nom. On ne veut pas finir comme ces groupes qui n’ont plus qu’un membre original et continuent d’utiliser le même nom. Donc, on a choisi de devenir Bone Ripper. Le groupe n’a certes que 2 ans d’existence mais dans la réalité, nous avons près de 17 ans d’expérience !
Comment décrirais-tu la musique de Bone Ripper ?
Nous, on appelle ça du hardcore metallique ! C’est toujours du hardcore mais il y a plus d’éléments, d’influences metal, comme les riffs de guitares, la double grosse caisse… Avant, on était plus dans l’esprit direct des groupes de hardcore new-yorkais.
Quand j’ai écouté votre album, j’ai perçu beaucoup d’influences thrash, Exodus, Metallica, Slayer, tout ce metal de la Bay Area mélangé au hardcore…
Oui, je vois ce que tu veux dire. Je pense que pour beaucoup de ces groupes, le chanteur a une influence sur le genre. Je suis un chanteur hardcore, et j’ai le sentiment d’avoir un certain flow, je cherche des airs sur lesquels le public peut chanter avec nous, on fait souvent ça dans le hardcore. Si tu écoutes le metal plus classique, il y a plus de cris, moins « d’hymnes ». C’est une chose fondamentale dans le hardcore. Notre guitariste vient du metal, et je pense qu’il est très inspiré par ces groupes de thrash old school, comme il est attiré par des groupes plus modernes, bien sûr. Il y a une vraie combinaison de tout ça chez nous, et j’entends souvent les gens me le dire. Je ne peux le nier, il y a des influences thrash. Mais, tu sais, pour moi, il est toujours difficile de placer une étiquette sur ta musique.
C’est en tout cas de l’énergie pure. Cet album est rapide, puissant, énergique et direct. Il dure à peine 25’.
Je sais ! Il y a beaucoup d’albums metal avec de chansons qui durent 5 ou 6’. Dans le hardcore, on peut même avoir des titres qui ne durent qu’un ou deux minutes (rires) ! L’album n’est pas long mais il dure selon moi juste ce qu’il faut.
La première fois que je l’ai écouté, j’en attendais plus. Je me suis dit : « quoi ? Déjà fini ? » J’en voulais plus !
C’est plutôt un bon signe, non ? Je veux quitter les gens quand ils en veulent un peu plus. Je l’ai vécu aussi, il y a des disques dont tu voudrais entendre plus de choses. Mais il y a aussi ceux où, après six ou sept chansons, tu décroches. Il y a tant d’album avec, quoi ? Huit chansons, plus une intro, un interlude, donc il y a dix titres mais seulement huit chansons. Les gens, quand ils aiment, ils en veulent toujours plus, et c’est toujours bon à entendre.
D’après ce que je sais, il y a 3 frères dans le groupe.
C’est exact, oui.
Comment travaillez-vous ensemble ?
Ça va tout seul. Visiblement, je suis un de ces frères (rires) ! L’un des guitaristes est mon frère, et le batteur est mon plus jeune frère. Il était également l’un des fondateurs de Manu Armata, donc je jouais déjà avec lui depuis 15 ans. Avec mon autre frère, je jouais dans un autre groupe en tant que bassiste quelques années. Tu sais, quand il y a ce genre de fratrie, on écoute souvent le même genre de musique, on fait partie de groupes. On n’a jamais vraiment eu l’occasion de faire quelque chose ensemble alors on s’est dit que ça pouvait être l’occasion de pouvoir, enfin, jouer ensemble entre frères ; Le truc marrant, c’est que le guitariste qui a quitté Manu Armata est revenu un an plus tard, a réintégré le groupe parce que le guitariste qui jouait dans Bone Ripper avec mon frère a fait un burn-out et il ne pouvait plus continuer. Donc j’ai demandé à notre ancien guitariste… Tu sais, j’ai bossé avec lui dans deux ou trois groupes, on a commencé ensemble quand j’avais 13 ans, j’en ai aujourd’hui 44… On fait de la musique ensemble depuis près de 30 ans et, en fait, c’est un peu comme si lui aussi était un autre de mes frères.
C’est donc plus une fratrie qu’une dictature, Bone Ripper…
Exactement. Il n’y a pas le big boss du groupe. Quelqu’un doit s’occuper du business et tout le monde suit. Mais si quelqu’un n’est pas d’accord, nous en discutons. Il n’y a jamais de clash, ça marche très bien comme ça.
Un groupe de rock, est aussi destiné à jouer sur scène. Quelle est la situation de Bone Ripper de ce point de vue ? Est-ce que le nom de Bone Ripper a fait son trou et avez-vous la possibilité de donner des concerts et quels types de shows donnez-vous ?
Manu Armata était un nom assez connu sur la scène métal des Pays Bas, on a aussi beaucoup joué en Europe. Maintenant, ce n’est pas comme si on l’avait simplement remplacé, mais c’est plus facile pour nous, en tant que groupe, de ne pas avoir à tout recommencer et jouer dans des pubs ou au bar du coin de la rue devant trois personnes. Non, ça a plus été : « oh, ils ont un nouveau groupe ? Qu’ils viennent jouer ici ! » Ça a donc été relativement plus facile, et on a déjà donné beaucoup de concerts par ici, dont des festivals, mais aussi en Allemagne… Les gens commencent à citer le nom de Bone Ripper grâce à ces concerts.
Avec un album qui ne dure que 25’, j’imagine que vous intégrez aussi quelques titres de Manu Armata dans vos sets ?
Non, non ! En fait, si, on en joue un (rires) ! Mais c’est juste parce que l’ancien guitariste est revenu. En gros, ce que nous sommes aujourd’hui, c’est Manu Armata avec un guitariste de plus ! Lorsqu’il est revenu, nous avons décidé d’intégrer une chanson de notre ancien groupe. Mais nous avons aussi sorti l’an dernier, en janvier, un Ep de 6 titres, donc on a celles-ci et le 8 titres de l’album. Quand on s’est lancé dans l’aventure Bone Ripper, nous devions nous assurer d’avoir suffisamment de nouveau matériel pour pouvoir donner des concerts. Nous ne voulions pas nous retrouver en studio de répètes pendant deux ans avant de pouvoir jouer. Quand on a commencé, on avait déjà des chansons composées et on a décidé de faire un Ep qui permettait aux gens de découvrir le groupe avant de venir en concert. On a immédiatement commencé à travailler sur notre album, World ablaze, immédiatement après.
De quoi traitent les paroles de l’album ? Son titre est déjà très explicite…
Je parle de beaucoup de choses… Le titre de l’album est, comme tu le dis, un message en soi. Les guerres qu’il y a dans le monde, les politiques de droites qui montent partout, le réchauffement climatique, la discrimination… Je travaille ces thèmes individuellement et il y a une autre partie de mes paroles qui sont assez négatives mais je ne veux pas que les gens ne voient que le côté négatif. Alors j’écris aussi des textes au sujet de victoires dans nos vies, de victoires dans nos combats, face à l’adversité. Ce ne sont que des choses que je vis et rencontre, des évènements qui se produisent autour de moi, dans le monde…
Y a-t-il des paroles ou des thèmes qui n’ont pas leur place chez Bone Ripper ?
Non, je ne crois pas. J’écris sur des thèmes qui me concernent. Je n’évite rien, je ne me dis pas que je ne peux aborder tel sujet… J’écris avec mon cœur.
Et les autres membres du groupe, de cette fratrie, ont-ils un mot à dire s’ils ne sont pas d’accord avec les paroles ?
Oui, bien sûr, s’ils ne sont pas d’accord, on peut en parler. Mais jusqu’à présent, ils sont d’accord avec ce que j’écris. Aussi, lorsque j’écris, on se retrouve et je leur explique le thème, ce que les paroles signifient pour moi, le pourquoi et le comment de ce texte. Tu sais, on est 5 dans ce groupe et chacun, naturellement, a son opinion. Nous allons cependant dans le même sens, ce n’est pas comme si dans le groupe il y avait quelqu’un d’extrême droite et quelqu’un d’extrême gauche. Il y a des perceptions différentes, mais on a des idées communes à la base. Depuis tout ce temps, ils me connaissent et savent ce que je pense. Bien sûr, si je commençais à écrire des texte sur la suprématie blanche, ils me demanderaient tous « mais c’est quoi cette merde ? » (rires) !
Pour quelqu’un qui ne vous connait pas, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de World ablaze pour expliquer ce qu’est Bone Ripper aujourd’hui, ce serait lequel ? Celui qui vous représente le plus.
Je pense que ce serait Fear of death. Il y a tous les éléments musicaux qu’on trouve chez nous, et, en ce qui concerne les paroles, elles semblent sombres mais dans l’ensemble c’est une chanson assez positive. L’un dans l’autre, c’est un choix qui montre ce qu’on cherche à faire la plupart du temps.
Je ne connais pas la situation musicale aux Pays-Bas excepté pour certains groupes. Vous vivez de votre musique ou avez-vous d’autres métiers à côté ?
Bien sûr, on travaille à côté. Personnellement, j’ai un studio d’enregistrement à côté, c’est ma principale source de revenus, mon occupation principale. Les autres ont aussi un travail régulier. Notre batteur est graphic designer, il travaille pour une agence marketing, il réalise des logos et des sites web. Eric, notre guitariste, travaille pour une entreprise qui fabrique des gros appareils frigorifiques. Mon frère, l’autre guitariste est un manager pour une industrie agro-alimentaire, des produits laitiers…Le bassiste fait différentes choses : on partage le studio d’enregistrement, il fait aussi du commerce en ligne dans la fabrication de mobilier en bois, et il travaille en free-lance pour une entreprise qui fabrique des gobelets en plastique, ceux que tu trouves en festivals. C’est une entreprise qui collabore avec la plupart des grandes équipes de foot aux Pays-Bas et de grands festivals.
Quels sont maintenant les 5 albums que tu as le plus écoutés dans ta vie ?
Waow ! Pour moi, tout a commencé avec Madball, Demonstrating my style. Un autre album qui m’a beaucoup influencé, c’est In this defiance de Strife. Ensuite… j’écoute beaucoup de hardcore des 90’s, mais ces 2 dernières années j’ai vraiment craqué pour Straight From The Path, Lionheart est aussi un des groupes que j’apprécie. Comme je fais beaucoup de production, j’écoute beaucoup d’albums dont j’aime le son. Oh, c’est une question difficile (rires) !
Je l’aime bien ! Retourne dans ton passé, c’est là qu’on les trouve généralement…
Oui… Il y a bien les premiers albums de Terror… Hatebreed, aussi, j’écoute beaucoup Hatebreed. Mais j’écoute aussi beaucoup de punk et de skate punk… Maintenant, le plus important pour moi reste Madball, c’est le groupe qui m’a donné envie de me lancer.
Quels sont les projets de Bone Ripper pour 2025 ?
Le principal, comme toujours, c’est de pouvoir donner de bons concerts et rencontrer des gens. Nous sommes 5 avec chacun des obligations, ce qui nous empêche d’organiser une grande tournée. Mais pour 2025, on voudrait faire quelques festivals, ce qui est en cours, et on voudrait aussi pouvoir tourner en Allemagne, au Danemark, un peu plus à l’étranger, un ou deux week-ends.
Vous avez signé avec une agence de booking ?
Non… Manu Armata avait signé avec un label français je crois, mais avec Bone Ripper, nous avons décidé de tout faire nous-mêmes. Nous avons simplement recruté Mike (Mikede Coene, Hard Life Promotion) pour s’occuper des relation médias pour nous. Pour le reste, c’est nous qui faisons tout.
As-tu quelque chose à rajouter ?
Non, merci pour cette interview, c’était une conversation sympa. J’invite simplement les gens à écouter notre album – on peut le trouver sur Spotify…
Et achetez l’album !
Oui, achetez-le, mais si vous ne le pouvez pas, écoutez-le sur Spotify, ça nous rapportera 0,0001 euro. Si les gens apprécient l’album, c’est le principal. Si vous pouvez venir nous voir en concert, si vous pouvez nous booker pour un concert aussi, nous serons là !
Amis mélomanes amateurs de douces harmonies, laissez moi, je vous prie, cordialement vous inviter à passer votre chemin. Car en à peine 25′, les Néerlandais de Bone Ripper – un nom parfaitement adapté – parviennent à transformer votre salon en antre des enfers. Comment ça tabasse sévère! Composé de 10 titres ravageurs, World ablaze a tous les ingrédients pour briser des nuques: des titres expéditifs – pas un n’atteint les 3′ – savamment brutaux et entrainants à la fois, un chant rugueux et rageur, des riffs qui cisaillent et taillent dans le gras… Si le groupe des frères Glashouwer (WD au chant, Jeljer à la guitare et Kees-Jan à la batterie) se définit comme hardcore, les références au thrash des vieux jours sont omniprésentes et parfaitement intégrées. On pense en effet à plus d’une reprise à Slayer (cette batterie à la Dave Lombardo!), Testament , Death Angel ou encore Exodus. L’album laisse l’auditeur exsangue… et on en redemande, un peu frustrés par cette fin qui arrive aussi brutalement que les morceaux nous démontent la tête. Il va sans aucun doute falloir suivre de près ce groupe à qui on ne peut que souhaiter un avenir musical sanglant.