DOSSIER SPECIAL : DOWNLOAD/HELLFEST: les « pour et contre »

Avec deux festivals « metal » de trois jours à une semaine d’intervalle, les nuques et les portefeuilles ont en cette année 2016, été mis à contribution. Au delà des bilans, l’heure est maintenant propice aux comparaisons. Metal-Eyes étant présent à chacun de ces événements, analysons avec du recul les « pour et contre » de chacun. Pour ceux qui, à l’avenir se demanderont: quel festival choisir? voici un mini récapitulatif qui, en aucune manière, ne se veut  exhaustif. Les ajouts et/ou corrections sont bienvenus!

Il ne fait aucun doute que la machine Download, en choisissant de s’installer à Paris une semaine pile avant le désormais traditionnel pèlerinage clissonnais, a choisi de concurrencer ouvertement le Hellfest. Oui, mais… la réputation du Hellfest est désormais telle que le festival affiche complet avant même d’avoir dévoilé la totalité de l’affiche, voire même avant d’avoir révélé le moindre nom, tandis que le Download, malgré l’annonce de la venue exclusive d’Iron Maiden n’est pas complet deux semaines avant, loin s’en faut.

Au delà de la confiance désormais accordée au festival clissonnais, ce qui a sans doute facilité les relations entre les deux festivals et évité une guerre médiatique ou commerciale, on notera avant tout la similitude des affiches: Rammstein, Korn, Gojira, Megadeth, Anthrax, Tremonti, Jane’s Addiction, Shinedown, The Shrine… Plus d’une douzaine de gros noms se retrouvent ainsi sur les deux festivals, soit 25% de l’affiche du Download. La question peut donc légitimement se poser: le public est-il prêt à débourser pas loin de 350€ uniquement pour les billets? Par personne, et pour voir des spectacles quasi identiques à quelques jours d’intervalle (Rammstein passant le Dimanche à Paris puis le vendredi à Clisson, soit 5 jours après). Somme à laquelle il convient de rajouter d’autres points de frais comme, en vrac, le transport, l’alimentation, les dépenses annexes et les petits plaisirs… Les temps sont, parait-il, à la crise.

Voyons, alors, point par point, festival par festival,  les « pour » et les « contre ». Honneurs aux anciens…

HELLFEST

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Pour

Le Hellfest dispose aujourd’hui d’un terrain dédié, décoré à l’image du festival, un lieu qui s’améliore d’année en année. L’organisation a opté pour une jauge limitée à 50.000 spectateurs/jour. Ce public peut bénéficier de parking (au milieu des vignes, sympa) et camping gratuits. Comme on ne fait pas autant de route pour rien, la plage horaire quotidienne et musicale est étendue, de 10h00 pour les plus matinaux à 1h30/2h00 pour ceux qui tiennent encore debout. Tout ce petit monde a la possibilité de venir avec son matériel photo et vidéo. Enfin, on se retrouve (presque) éloignés de tout pendant 5 jours entourés de potes et futurs potes dans un même esprit de fête. Enfin, la sécu a toujours été remarquable de gentillesse et d’efficacité..

Contre

Mais aujourd’hui, les têtes d’affiche sont telles que le prix des billets s’en ressent: hormis les quelques sésames vendus sur place pour l’année suivante et les quelques pass mis en vente avant Noël, chaque billet avoisine les 200€. Egalement, on peut noter le (sans doute) trop grand nombre de scènes rendant ainsi le choix souvent plus que difficile; impossible de tout voir sauf à courir d’une scène à l’autre afin d’apercevoir des bouts de shows. Économiquement, si le système cashless a fait ses preuves,  la carte n’est utilisable qu’en certains points (bars et hell snacks)  et les sommes restantes ne sont pas remboursables, donc perdues si on ne peut revenir l’année suivante. De plus, d’un point de vue plus professionnel, les photographes vivent un vrai parcours du combattant pour accéder, dès le milieu d’après-midi, aux deux Main stages.

 

DOWNLOAD

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Pour

Malgré les difficultés du premier jour, l’organisation est pro et bénéficie d’une structure internationale rodée. Situé en bordure de Paris, le festival met, tout comme c’est le cas du Solidays, des navettes gratuites entre le site et le métro dans un défilé impeccablement orchestré. Moins de scènes (3 en tout) implique un choix plus aisé qu’à Clisson. Enfin, le billet 3 jours reste d’un tarif abordable (< 150€). La puce Cashless est utilisable sur l’ensemble du site (ou presque) et le solde est remboursable. L’accueil média est pro: des casiers sont mis à disposition, des bouteilles d’eau sont offertes et, surtout, les photographes bénéficient d’un accès dédié aux pits de chaque scène.

Contre

Les horaires « pour enfants » : aucune activité le matin, fin du festival à 23h30; 10h (8 le premier jour), ça passe très vite (et on fait quoi le reste de la journée? Même pas le temps de s’offrir une visite de la capitale!) Trop de spectateurs (capacité de 55.000 à 60.000 personnes/jours) attendus, c’est beaucoup trop pour espérer voir une scène de près. Le camping est payant et il s’agit d’un « festival sans voiture »: écolo, OK, mais pas pratique pour les provinciaux obligés de se déplacer en transports après avoir trouvé un lieu pour garer leur véhicule pendant ces trois jours; ce sont des frais supplémentaires. Enfin, aucun appareil photo n’est autorisé… mais beaucoup sont passés.

Verdict

Avec 6 « pour » et seulement 4 « contre »,  les deux festivals sont à égalité. OK, on pourrait creuser encore plus pour titiller les esprits, mais voilà, une chose est évidente: tout n’est pas parfait, ni d’un côté, ni de l’autre. On regrette le manque de scénographie du Download, la gigantesque désorganisation du premier jour tout comme on peut déplorer les tarifs du Hellfest tout autant qu’on apprécie l’éclectisme de l’aventure bretonne ou déplorer le côté plus mainstream et moins risqué du happening parisien. Mais on ne critiquera pas les conditions météorologique, indépendantes de la volontés des organisateurs.  L’été est passé, les esprits sont reposés et ces quelques  réflexions faites à tête reposée. A chacun, maintenant, de faire son choix: l’un, l’autre, les deux ou aucun des festivals… il reste cependant une réalité: le metal est désormais un genre reconnu en France, alors ne nous plaignons pas d’avoir le choix des destinations. Mieux vaut avoir des problèmes de riches, non?