MIND AFFECT: Deep marks

France, Rock (Autoproduction, 2022)

Mind Affect, trio parisien déboule avec son premier album, Deep Marks, et nous propose 11 titres d’un rock à la fois soft, aérien et obsédant. Si le groupe cherche avant tout à travailler les ambiances, sa musique peut parfois présenter des guitares énervées et des rythmes plus enlevés. Je retrouve l’influence de grands du genre, de U2 à the Police pour les plus anciens, Muse ou Coldplay pour les plus récents, toutes parfaitement ingérées et intégrées. S’ajoutent à cela un chant légèrement torturé, mélancolique, parfois doublé d’une douce voix féminine, et des sonorités électro qui apportent à l’ensemble une touche moderne, cinématique et spatiale tout en restant sobrement festif. Une jolie bande son de soirée entre potes, somme toute. Ce premier essai autoproduit et financé via Kisskissbankbank est une jolie carte de visite et une jolie promesse pour les amateurs du genre.

IN ELEMENT: Victory or defeat

France, Metal (M&O Music, 2022)

Allez, encore un de ces groupes français qui gueule et qui chante dans un anglais incompréhensible. Un trio masqué mais correctement habillé donnant un visuel assez peu original – hormis la pochette que je trouve superbe. Ceci étant In Element, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous propose un mini album de 7 titres pour 29′, Victory or death, forgé dans un electro metal alternant entre colère rageuse et moments plus calmes et aériens. Scorpions paradox ouvre cet album en présentant les différentes facettes musicales du combo. Clairement pas mon style mais une chose interpelle: In the air 2nite, reprise du tube de Phil Collins quelque peu remaniée version électro furieuse. Le résultat est… surprenant pour le moins. Le chant se calme sur Until your last breath, plus rock (et plus compréhensible, c’est à noter). Is noise reprend le tube pré mentionné en en proposant une autre version plus calme et tout autant retravaillée pour un résultat dancefloor de boite de nuit. Pas mon truc, mais un effort à noter. I will break your neck renoue avec le metalcore hurlant au rythme enlevé et au chant mélangeant voix claire et hurlante, chemin suivi par Fear is the virus. Ca cartonne sec et c’est brutal, très brutal, avant de terminer avec Your own heart, plus léger, proche de la ballade. Sans doute le titre le plus passe partout du lot. Victory or defeat est un patchwork de beaucoup de choses, trop sans doute pour donner une vraie couleur musicale à ses géniteurs. Car à trop vouloir explorer, démontrer l’étendue de ses influences, le groupe ne risque-t-il pas de ne capter aucun public? Ceux qui craqueront pour la reprise ne sont pas forcément sensibles aux aspects les plus brutaux du gang, et inversement. Ok, on pourra prétexter « l’ouverture d’esprit » ou des « esprit étriqués » mais là, clairement on parle de grand écart facial. Et ça, sans entrainement intensif… Pour public averti.

NOTHING BUT ECHOES: The sixth extinction

France, Metal (Autoproduction, 2022)

Un message apocalyptique… Only waste démarre calmement, dans un esprit très progressif et mélancolique. Il démarre plutôt bien, cet album de Nothing But Echoes. The sixth extinction, c’est son titre, nous offre, en plus d’une superbe illustration de couverture, 8 morceaux qui alternent entre passages aériens et tempi plus relevés. Le chant est à l’avenant, ici rassurant, là rageur et explosif. Bon, on passera sur l’anglais, de nouveau mal maitrisé – faudrait que je m’y habitue avec les groupes français, mais je ne peux pas… Le mix des voix s’avère assez efficace bien qu’aujourd’hui peu original. Alors penchons nous plus sur le contenu musical qui puise autant dans le rock progressif (plus de la moitié des titres dépasse les 6’30, allant même jusqu’à presque 11′!) que dans le metal rugueux sinon core. Les constructions souvent alambiquées interpellent et étonnent pour un résultat dans l’ensemble réussi. Certains moments sont tribaux, martiaux même, d’autres évoquent la SF de 2001, l’Odyssée de l’espace, c’est dire la palette de couleurs de ce disque qui pourrait séduire un public assez large. A découvrir et à suivre.

DO(e): Serial killer

France, Metal (M&o music, 2022)

Voilà un album d’approche peu évidente. Do(e), groupe originaire de Créteil, nous propose avec son second album, Serial killer, un disque protéiforme aux inspirations musicales variées. Les 9 titres de ce disque racontent l’histoire, je vous laisse deviner?, d’un tueur en série. Démarrant sur le narratif Just another night, Do(e) se lance dans son propos avec le très hard rock et syncopé The first time. puis arrive une variété de styles et d’influences qui vont du prog avec le long Dream at dusk (plus de 9’15) qui propose diverses ambiances et permet une mise en scène vocale intéressante entre voie masculine et féminine. Seulement, je ne trouve pas de point qui accroche particulièrement mon attention. Sans doute est-ce lié à la construction même des morceaux, peut-être trop « jazz » et pas assez directs pour moi. Les guitares se font cependant plus agressives sur The chase, incisives même, et accompagnent une section rythmique enlevée. Cet instrumental est un pont entre deux parties, la seconde démarrant avec Fame, titre heavy et mélodique. Si Do(e) pêche parfois – ou pour certaines sensibilités comme la mienne – par une forme de approche musicale quelque peu intellectualisée, il propose cependant une musique variée qui fait que chacun des 9 titres peut être pris séparément. En cela, il s’adresse à et peut toucher positivement divers publics.

Interview: MAGOYOND

Entretien avec Bruno (MAGOYOND) – entretien réalisé le 9 novembre 2022

Photo promo

Metal-Eyes.com: Kryptshow est sorti en 2019, c’est un double album et celui avec lequel j’ai découvert votre univers. Justement, comment le décrire, cet univers de Magoyond ?

Bruno: C’est une bonne question parce qu’on n’arrive pas nous-mêmes à nous mettre dans une case… On est très fans de tout ce qui est « horreur » ou horrifique, que ce soient des choses qui font peur ou d’autres plus légères comme l’univers de Tim Burton…

Un peu « Contes de la crypte »…

Complètement, et le nom du précédent album vient entièrement de là, entièrement inspiré de cette série qu’on regardait à la télé étant gamin, avec sa mascotte en plastique qui veniat et présentait les épisodes. Magoyond, je le classerais dans le metal, le cinéma d’horreur et fantastique. C’est plusieurs choses qui font que ce groupe est aujourd’hui.

Si tu devais décrire la musique de Magoyond à quelqu’un qui ne vous connait pas du tout, tu en dirais quoi ? Il y a ce côté légèrement horrifique, mais la musique ?

On s’efforce maintenant d’envisager chaque chanson comme une histoire différente. Une histoire dans laquelle on cherche à faire rentrer l’auditeur ; On reste dans la thématique metal, avec des grosses guitares, un gros chant, mais avec un petit plus. Il va y avoir de l’orchestration, une petite chorale… On inclut plusieurs styles et quelqu’un qui, à la base, n’écoute pas de metal va pouvoir être transporté. On pense un peu notre musique comme une BO de film, on essaie de transporter l’auditeur vers ce que lui va pouvoir imaginer.

Il y a effectivement ce que lui peut imaginer, mais Necropolis est surtout une histoire qui lui est racontée, il y a de la narration. Julien met en place tout l’univers un peu inquiétant et accessible à tous les publics.

Exactement, et tu fais bien de le préciser parce qu’on s’en rend vraiment compte avec les concerts, on a aussi bien des enfants que des parents… Il y a toutes les tranches d’âge possible. On n’a pas encore eu de morts-vivants… l’album est sorti le 28 octobre, et il nous a semblé évident de faire une double date pour halloween pour la release party. Ça s’est fait au Zèbre de Belleville à Paris, les 31 octobre et 1er novembre dans une thématique qui correspond à 100% à ce qu’on veut faire.

Justement, un concert de Magoyond, il faut s’attendre à quoi ? C’est tellement imagé comme musique qu’on peut imaginer que vous développez un univers particulier sur scène…

Oui, on est un peu obligés… Il y a plus que de la batterie/basse/guitare et chant, et sur scène, malheureusement, on ne peut pas faire entrer tout le monde, sinon il faudrait le Stade De France, et on n’en est pas encore là. Magoyond sur scène ? En gros, on reproduit ce qu’on a sur album, avec un show lumières et des ambiances pour accompagner notre musique. Aussi, tout ce qu’on entend sur l’album, on va le retrouver sur scène : ce qu’on ne peut pas faire directement en live – les chœurs, l’orchestre – on le fait sur bandes, que tout soit vraiment callé à la perfection. On veut coller au maximum à ce qu’on a enregistré.

Puisque nous avons abordé le sujet, Necropolis est sorti il y a quelques jours. Trois mots : vends-le-moi.

Alors… Folie, émotion, allez un troisième…

Non, « en trois mots » : Vends. Le. Moi. Toi, tu peux utiliser des phrases si tu veux ! Je me suis mal exprimé !

Oui, c’est toi qui as dit 3 mots ! Alors, pour faire simple, avec Kryptshow, on avait placé la barre assez haute, on est aussi passé par le financement participatif pour l’album. On avait pensé avoir atteint un palier musicalement, et en fait, le guide de Necropolis c’était de faire mieux et plus aboutit, et faire ce dont on rêvait depuis des années : travailler avec l’orchestre. Là, c’est du Magoyond puissance 1000 parce qu’il y a eu un travail de fignolage tel… Quelqu’un qui découvrirait, je dirais « venez écouter et découvrir le travail de gens passionnés ». On s’efforce de faire mieux à chaque album.

Alors « mieux » et « plus abouti », « du Magoyond puissance 1000 » ; vous voulez faire mieux à chaque album… C’est le troisième, vous avez de l’ambition et c’est très bien. Mais si on a là du Magoyond puissance 1000, le prochain, ça va donner quoi ?

Ben, Magoyond puissance 10.000 ! On fera tout pour, en tous cas. Là, on est déjà super contents du résultat et on réfléchit déjà à la suite, mais pour le moment, l’heure est à défendre Necropolis sur scène. Ce sera déjà une belle chose.

Tu viens de nous parler de l’esprit de Magoyond. Si tu devais ne retenir qu’un titre de Necropolis pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Magoyond, lequel serait-ce ? Pas to préféré, le plus représentatif.

Avec un seul titre ? Je t’en aurais bien donné deux…

C’est pour ça que je ne t’en demande qu’un.

Oui, bien sûr. Je pense que ce serait la chanson éponyme, Necropolis, qui reprend des thèmes de nos anciens albums autant que de celui-ci, tant musicalement que dans la narration. Ce n’est pas le morceau le plus complexe mais je pense que c’est celui qui vient le plus s’inscrire dans la ligné de ce qu’on a fait depuis nos débuts et ce vers quoi on se dirige. Il y a le côté narration, le côté metal…. Necropolis serait le plus représentatif de ce qu’on fait aujourd’hui.

Une chose m’intrigue, vous l’avez depuis longtemps, c’est ce Z. Il représente quoi ?

Ça remonte à Pandemia, notre premier album et c’est lié à l’histoire avec notre mascotte Hector Zam. C’est en fait le virus Z, qu’on pourrait décrire comme un virus zombie, mais aussi, on retrouve le Z de Zam. C’est le fameux virus qui a commencé a décimé la population dans tout l’ordre Magoyond décrit dans nos trois albums.

Et il y a un autre « virus » qui veut décimer la population ukrainienne et qui s’identifie aussi avec un Z…

Ça, malheureusement… Nous, on était là avant… C’est le fruit malheureux du hasard, les Russes se sont approprié cette lettre, mais que les gens soient rassurés, nous n’avons aucune affiliation, nous ne faisons que de la musique, pas de la politique (rires) !

Vous avez travaillé avec un orchestre sur plusieurs morceaux. Comment avez-vous travaillé ensemble et comment les avez-vous convaincus de travailler avec vous ?

Dans le groupe, on a Aspic, le bassiste actuel, qui, en dehors de Magoyond, est un vrai musicien professionnel. Ce qui implique qu’il sait aussi bien diriger un ensemble, un orchestre que, et c’est lui qui s’en occupe, de se charger de la prod, des enregistrements aux arrangements. Aspic, c’est vraiment l’homme à tout faire. Pour cet album, on est passé d’un orchestre numérique à du « full » orchestration. Il a tout simplement écrit les partitions. On a démarché des centres où on peut enregistrer des orchestres. Là, c’était à la Seine Musicale qui a des orchestres à disposition avec qui on se met d’accord sur le nombre de musiciens nécessaires, la durée de jeu… Ça s’est fait comme ça. Le jour de l’enregistrement, Aspic arrive avec les partitions, les musiciens sont briefés, il enregistre le tout depuis sa cabine, il écoute, est-ce bien joué comme ce qu’il imaginait, il va voir les musiciens pour quelques directives… C’est vraiment lui qui a dirigé toute cette partie symphonique et sans lui, on n’aurait pas ce résultat.

Contrairement à ce que tu disais, là, c’est plus qu’une « petite chorale »…

Non, en effet, mais je ne sais pas exactement combien de musiciens il y avait. Tu peux les compter, si tu veux, ils sont sur le livret…

On peut imaginer que vous souhaitiez, à terme, pouvoir présenter un concert avec tout ce monde sur scène. Y a-t-il quelque chose de prévu en ce sens ?

De prévu, malheureusement, avec les moyens que sont les nôtres aujourd’hui, on est un peu limités. Et d’un point de vue logistique, c’est une organisation qui est très gourmande, autant financièrement que pour réunir tout le monde. Mais, oui, c’est un rêve qu’on a de pouvoir réunir tout ce monde, tout comme c’était un rêve d’enregistrer avec un vrai orchestre, qui date de notre premier album… Il a fallu 10 ans pour le faire. Monter sur scène avec un vrai orchestre, c’est un rêve, mais pas possible aujourd’hui. Magoyond, c’est nous 4, on fait tout nous-mêmes, de A à Z…

Le voilà ce fameux Z !

Oui, bien vu, très bon rebond ! Si un jour on devait faire un concert comme ça, il faudrait la garantie d’une structure et des moyens pour gérer ça. Peut-être une date unique pour un énorme concert…

Comment décrirais-tu l’évolution de Magoyond entre Kryptshow en 2019 et Necropolis en 2022 ?

Eh bien, c’est une suite logique. On a tous un peu grandi avec ce qu’on a vécu et le temps passé chez soi avec cette pandémie… On n’était pas précurseurs, mais le thème s’y prêtait bien ! Petit à petit, autant dans nos attentes musicales que visuelles, on s’est vraiment posés pour faire évoluer le projet dans le bon sens et surtout offrir une œuvre à la hauteur de la contribution des gens qui nous ont fait confiance et de ce que nous nous avions en tête depuis un bon moment, l’orchestre, la chorale, toutes ces choses qui ont permis à notre son d’évoluer et proposer des choses de meilleure qualité que ce qu’on a fait jusque-là.

Kryptshow était déjà de grande qualité…

Oui, oui, on ne le renie pas du tout mais on a voulu faire mieux. Et on en est satisfaits, on espère que le public le sera aussi…

Si tu devais penser à une devise pour Magoyond, ce serait quoi ?

Ouh là là ! C’est les petites questions piège…

Non, non, il n’y a pas de piège…

Non, c’est vrai, c’est bien ces questions un peu inopinées… Une devise pour Magoyond ? « Mangez sain, mangez des humains » ? En rapport avec les zombies, on va rester sur une petite note d’humour…

 

CATALYST: A different painting for a new world

France, Death metal (Non serviam records, 2022)

Bon ceux qui me connaissent savent que le death ce n’est vraiment pas mon style de prédilection. Mais parfois, il faut savoir être curieux et porter un oreille à ce qui, a priori, devrait me rebuter. Catalyst, quatuor français formé en 2014, nous propose A different painting for a new world, son second album (après The great purpose of the lords en 2019). Et les gars ne sont clairement pas là pour enfiler des perles… Ca tabasse sec, ça mouline grave tout en variant le propos. Car loin de ne faire que bourriner de bout en bout, la musique de Catalyst permet des temps de pause et de reprise de souffle bienvenus. Tant musicalement, avec des passages plus mid tempos, que vocalement puisque se mêlent toujours du chant death et black à des voies claires. Et ça fait du bien. Musicalement, les guitares charcutent telles les meilleures heures d’un thrash direct, la section rythmique martelant de son côté comme les Nord Coréens balançant leurs missiles vers leurs voisins du Sud. On trouve aussi des passages assez mélodiques, nouveau souffle bienvenu, mais dans l’ensemble, l’amateur de mélodies sirupeuses passera son chemin là où le craqueur de cervicales se fera un très grand plaisir. Technique, bien produit, varié, si A different painting for a new world s’adresse à un public averti, les amateurs du genre y trouveront largement de quoi se satisfaire.

EVENFLOW: Mediterraneo

Metal progressif, Italie (Autoproduction, 2022)

Les Italiens d’Evenflow n’en sont pas à leur coup d’essai puisque le groupe, formé à la fin des années 90 a déjà publié… 2 albums seulement, ainsi que quelques Ep. Est-ce suffisant pour parler d’une carrière? Certes non. Ils reviennent cette année avec un nouvel Ep au superbe artwork – on admire la pochette d’un certain Mickey avant de se plonger dans le contenu musical de ce Mediterraneo nous proposant 5 titres. Démarrant sur les chapeaux de roues avec un Ocean lies épique et symphonique, violent comme une tempête qui retouren bientôt au calme, le groupe étonne par le chant, mix masculin et féminin semble-t-il. Mais les crédits ne mentionne qu’un chanteur, ce qui, malgré un anglais difficilement compréhensible, force ici le respect. les titres sont variés, allant même jusqu’à des ambiances jazzy et cinématographiques (Leaves et ses cavalcades de piano) Cependant, si la prod est léchée et soignée, si les titres alternent entre douceur et fermeté, si les influences couvrent un panel allant des Who à Dream Theater en passant par Maiden, Evenflow proposent des structure souvent complexes, voire trop complexes. Et à trop vouloir épater, le quatuor noie son propos, et cela au risque de perdre son auditeur en chemin. Aller à l’essentiel et travailler l’anglais sont deux axes à explorer sérieusement avant de proposer un futur album.

LES KROUTES: Change rien

France, Punk (mais ça dépend du point de vue…) (Autoproduction, 2022)

Il y a des groupes, comme ça, t’en a rien à foutre. Et un jour, tu te rends compte que, eux non plus, il n’en on rien à foutre. C’est clairement le cas de Les Kroutes (on va pas chercher ce qu’il y a dessous..) qui existe tout de même depuis 1999! Ils reviennent avec Change rien, album irrévérencieux à l’esprit plus que punk et fun. Dès Distributeur, le message est clair: on est la pour s’éclater, avec des rythmes enlevés, fortement incitateurs de pogo, un esprit ska, oï et folk, des riffs thrash et des textes rageurs et dénonciateurs de tous les mots de notre société. Les chansons sont émaillées de ces Oh, oh, oh fédérateurs à chanter avec le public en concert. S’il n’est pas trop occupé à pogoter, encore une fois… Change rien est un album défouloir qui fait du bien avec diverses références musicales, bien sûr, mais aussi cinématographique (les amateurs reconnaitront Le huitième jour), le genre à te réveiller une Warzone vers 10h30… Ne changez rien les gars, c’est parfait ainsi! On n’en a pas tant que ça rien à foutre, finalement.

THE RASMUS: Rise

Finlande, rock (Playground, 2022)

Cinq ans après la publication de Dark matters, (lui même publié 5 ans après son prédécesseur…) les Finlandais de The Rasmus reviennent avec Rise, un album, disons-le dès maintenant, plus  pop que rock. L’introductif Live and never die est très naïf, voire enfantin. Mais ce titre seul ne donne pas la couleur de l’album qui continue avec un Rise qui mélange rock, pop et l’ajout de cordes, ainsi qu’un refrain entrainant rassurent quant aux aspects plus rock du groupe (voir le clip ci-dessous). Toujours dansant, le groupe se fait plaisir avec des sonorités électro, des bruitages étranges (genre miaulements  de chat), échos et réverbs à foison. A ce niveau, je me dis que si The Rasmus fut un jour assimilé à la scène rock, le quatuor en est aujourd’hui assez éloigné. Bien sûr, il y a de la guitare et de la batterie, et les mélodies sirupeuses qui accompagnent un chant acidulé ont tout pour séduire un public jeune qui découvre la musique amplifiée  ou qui est amateur de jolie série juvéniles. Rien à dire sur la production, efficace et généreuse. seulement, l’ensemble se veut si… « émotionnel » que je ne peux m’empêcher de penser que trop de bons sentiments noient les bons sentiments (la répétition des « I love you » et « I hate you » sur Odyssey…) Oh, il y a tout ce qu’il faut pour faire agiter les bras en cadence en concert mais… est-ce bien suffisant? Nul doute cependant que Rise saura trouver son public mais les amateurs de rock plus dur s’en éloigneront certainement…

WISEWOLF: In void

France, Metal (M&O, 2022)

Wisewolf a été formé à Lyon et a publié un premier Ep en 2019. Les 5 reviennent avec In void, un voyage au cœur du metal moderne composé de 7 titres. Wisewolf est ici accompagné d’un nouveau chanteur. Mais… oh, rage, oh, désespoir! Une voix claire, puissante et déterminée qui, malheureusement, chante dans un anglais ‘patate dans la bouche’. C’est simplement incompréhensible et c’en devient rapidement difficilement écoutable pour tout auditeur un tant soit peu anglophone. Ce… « détail » linguistique mis à part, on ne peut nier les qualités évidentes de la musique, énergique, puissante, menée par des guitares et une rythmiques entrainantes et originales qui lorgnent du côté du metal moderne. Mais bon… je ne parviens simplement pas à passer le cap de ce chant qui ferait plus qu’entièrement le job s’il était dans la langue de Molière, Corneille, Hugo, Zola, Werber ou même Djian…