Interview: CROWN

Interview CROWN : entretien avec Steph et David. Propos recueillis au téléphone le 6 avril 2021

 

 

Metal-Eyes : J’imagine qu’en pleine promo on vous pose souvent le même genre de questions, alors commençons par quelque chose d’original pour faire de cette interview un moment agréable : le dernier album de Crown remonte à 2015. Que s’est-il passé entre temps ?

David : Ecoute, moi, je suis ingé son live, donc je tourne pas mal à l’étranger, jusqu’à ce que le Covid arrive… J’ai tourné avec Alcest, The Ocean et plus récemment avec Abbath, donc j’ai tourné un peu partout. Le processus a donc pris son temps, j’ai commencé à écrire les démos en… 2018. David a un studio, et trouver du temps pour nous retrouver, travailler… ce n’était pas évident.

Steph : Et puis on a fini il y a un an et demi. Ça a été repoussé à cause du Covid. Ça a été moins long que ce qu’il n’y parait.

 

Metal-Eyes : Le Covid a repossé la sortie de ce nouvel album qui arrive le 16 avril. Y a-t-il eu un autre type d’impact que de simplement retarder sa sortie.

Steph : On avait une tournée prévue qui a été repoussée trois fois, comme l’album. Mais il n’y a pas eu trop d’impact, ça nous a permis de bien bosser sur la sortie de l’album, sur sa promo.

David : Pelagic, le label, avait une exigence, d’avoir le temps de faire de la promo avant de le sortir. Donc on l’a fini dans le speed et c’est rigolo : on a fini dans le speed pour, finalement, devoir repousser sa sortie, mais ça, ce n’était pas prévisible…

 

Metal-Eyes : C’est le quatrième album de Crown. Comemnt est-ce que l’un et l’autre, le premier avec une oreille formatrice du… on ne peut même pas parler de « groupe dans votre cas »… – du concept Crown, et l’autre avec une oreille extérieure, celle d’un ingénieur du son, analyse l’évolution de Crown entre Natron (2015) et The end of all things ?

David : Moi, en tant que mixeur et producteur de l’album d’avant où je suis intervenu sur le tard et celui-là où je joue des guitares, claviers et travaillé sur les arrangements… je dirai que ce qui figure sur le dernier était déjà là sur le précédent mais de manière un peu plus discrète. C’est surtout le côté chanté, c’est ce que j’ai dit à Steph, de pousser dans cette voie, de pousser ce côté chanté et surtout de prendre ces voix très mélodiques, claires, un peu crooner… Que ça devienne un peu plus un truc qu’on puisse exploiter. Je crois que Steph, de son côté, il avait aussi cette envie…

 

Metal-Eyes : Attends, David, il est avec toi, laisse le parler, laisse le donner son avis

David : Ok, vas-y Steph (rires)

Steph : C’est venu naturellement. Je n’ai jamais vraiment eu envie à chaque album de faire quelque chose de différent… euh, pardon, de faire quelque chose d’identique (ils se marrent)

David : Voilà pourquoi je ne voulais pas le laisser parler…

 

Metal-Eyes : Là, il va falloir qu’on en parle… Ceci dit, il y en a qui se débrouillent très bien à faire des albums identiques…

Steph : C’est vrai, mais moi, c’est pas mon truc, je m’ennuie rapidement. A la base, je voulais faire quelque chose de plus agressif, mais j’ai commencé à écrire et c’est venu comme ça, naturellement, sans me dire « maintenant, il faut que ce soit comme ça ». J’ai laissé venir ce que j’avais en tête, les émotions, et… voilà !

 

Metal-Eyes : Pour moi, ce que je retiens de l’album c’est que c’est un ensemble assez sombre, rythmé, électro, inquiétant… Qu’avez-vous voulu mettre dans ce nouvel album ?

Steph : C’est par rapport à tout ce qui peut se passer dans le monde, d’un point de vue politique, économique, écologique, du point de vue des relations humaines… On en est arrivés à un point de non-retour. La musique de Crown a toujours été très sombre, aussi. J’ai toujours été attiré par le côté obscur. C’est une vision assez apocalyptique du monde et de ce qui me touche particulièrement. Il y a beaucoup de choses qui me révoltent et j’essaie de faire passer ça dans un côté mélodique, J’aime que chacun puisse se faire une interprétation particulière, de la musique ou des textes… Il y a un peu de lumière, une sorte de dualité entre ténèbres et lumière…

 

Metal-Eyes : Je vois plus le côté « ténèbres », qui arrive d’ailleurs dès la pochette avec ce roi des échecs qui se désagrège, qui part en poussière. Vous avez voulu exprimer quoi avec cette pièce d’échecs ?

David : C’est Max Loréo qui a fait le design de l’album. L’artwork était déjà prêt en 2018, ce qui est un peu étrange. C’est une référence au roi du film d’Ingmar Bergman, le septième sceau, où c’est un jeu d’échecs…

 

Metal-Eyes : Contre la mort. Qui gagne…

David : Voilà, et c’est un concept par rapport à la fin du monde. La mort n’existe plus, il n’y a plus que le néant.

 

Metal-Eyes : Tu parles de références cinématographiques… Quelles sont vos sources d’inspirations et de distractions à l’un et à l’autre ?

Steph : Moi, j’aime beaucoup le cinéma, je regarde … pas … beaucoup de séries…

David : Beaucoup ou pas beaucoup ?

Steph : Beaucoup, je regarde beaucoup de séries…

 

Metal-Eyes : Vous n’allez pas vous engueuler en direct les gars…

Steph : Ah, ah ! si ! Je suis un gros fan de David Lynch. En ce moment, je suis en train de regarder une série exceptionnelle qui s’appelle Six feet under qui parle d’une famille de croque-morts, et ça illustre très bien ce qu’il se passe en ce moment dans les relations humaines, les difficultés à sortir du monde environnant. C’est assez… authentique.

David : Moi, je suis producteur, c’est mon job de tous les jours… Je fais ça tellement, que quand je me mets devant un truc, en général, au bout de dix minutes, je dors ! Je te dis pas comment c’est sexy pour ma chérie… J’ai dû faire 450 albums et, à mon avis, la production, c’est une grande part de psychothérapie. En termes de découverte de l’humain, de ses fantasmes et de ses envies, il y a beaucoup de choses… C’est pas mal non plus ! C’est concret que virtuel… A part ça, je n’ai pas beaucoup de hobbies.

 

Metal-Eyes : Quel est le dernier film devant lequel tu t’es endormi ?

David (rires) : Très bonne question ! Ecoute, je m’endors pas toujours… Le dernier truc devant lequel je ne me suis PAS endormi, c’est Sea speracy, un truc sur la mer, sur la pêche intensive. Je ne suis pas très écolo, mais je me suis pris un tarte… C’est impressionnant, et ça va très bien avec The end of all things, parce que quand tu as fini, tu te dis « gauche ça va pas, droite, ça va pas non plus… Blanc, ça va pas, et noir non plus… bon, on fait quoi alors… ? »

 

Metal-Eyes : De quoi traitent vos paroles, quels thèmes abordes-tu ?

Steph : Alors là, on rentre dans un côté assez abstrait parce que quand j’écris des textes, je n’ai pas vraiment de thème particulier…

 

Metal-Eyes : OK, merci. Salut, alors ! (rire général)

Steph : Non, c’est plus des espèces de tableaux qui m’apparaissent. Ensuite, ça va rejoindre, se mêler à tout ce que je disais avant par rapport aux relations humaines. Ça peut être la détresse, la domination… C’est difficile d’en parler. Les gens se font leur propre interprétation.

 

Metal-Eyes : Y a-t-il des choses que tu préfères ne pas aborder, qui n’ont pas leur place dans Crown ?

Steph : Euh… Je n’ai pas envie de parler de politique, c’est le genre de truc qui ne m’intéresse pas, mais sinon… Non, je ne me donne pas vraiment de barrière… C’est une bonne question…

David : Ouais, c’est une bonne question ! C’est peut-être même la meilleure question de la journée, franchement ! (ndMP : frime, frime ! yeah, saute partout dans la chambre…)

Steph : En fait, je n’ai envie de rien m’interdire… Depuis que j’ai commencé, je tourne autour des mêmes choses, le monde post apocalyptique…

David : Quand j’étais gamin, je regardais Mad Max 2 en boucle. Et gamin, 9 ou 10 ans, je te jure, je me disais « vivement l’apocalypse, ça va être trop bien : on va être habillés en cuir, on aura des dreads, on roulera dans le désert sur des motos ou dans des bagnoles d’enfer » (Steph est mort de rire) Et franchement, aujourd’hui, on y est quasiment et je me demande si j’ai vraiment envie de le vivre (voir note précédente). Il y a un autre truc que je voudrai ajouter : l’interprétation que les gens peuvent avoir des textes est bien plus intéressante que ce à quoi tu penses quand tu les écris.

 

Metal-Eyes : En parlant de gens, vous avez travaillé avec une invité, Karine Parks d’Arabrot. Elle intervient sur Utopia, le dernier titre. Comment avez-vous pris contact avec elle ?

David : Je m’occupais du son sur la dernière tournée de The Ocean, et en général, soit tu fais le son pour un groupe, soit pour tous les groupes de la tournée. Là, c’était le cas et il y avait Arabrot dans le lot. Je les avais vus à Colmar, mais Karine n’était pas encore là. Je les ai vus plus tard en duo avec son mari et sa voix m’a mis sur le cul, elle a un registre énorme. On avait un morceau qui était en chantier, et je me souviens que Robin, son mari, m’a suggéré de lui demander. Je lui ai fait écouter l’album, elle m’a dit que c’était vachement sombre… Je lui ai fait écouter un morceau, ça lui a plu et je lui ai proposé de le faire. Elle a dit oui… Un ou deux mois après, elle nous a envoyé une maquette avec ses voix, c’était assez pop, et ça a été un challenge de le faire…

 

Metal-Eyes : Même si vous naviguez dans des univers musicaux différents, Arabrot a aussi des aspects sombre. On pourrait même dire que certains aspects doom vous lient.

Steph : Oui, c’est cohérent, totalement.

David : Son texte est aussi sombre que les tiens, c’est vrai. Et puis, dans tes lignes de chant – tu vois, je parle à Steph en même temps… – il y a ce truc un petit peu lumineux. C’est très beau, et ce qu’a fait Karine, c’est très beau aussi, avec des tessitures différentes, mais ce n’est pas si éloigné.

 

Metal-Eyes : En même temsp, je trouve que votre album, s’il est sombre, possède aussi un côté… pas lumineux mais presque joyeux, sautillant, dansant…

Steph : Waow… on ne me l’avait pas dit encore ça !

David : Je dirais qu’il y a… dansant, oui, mais peut-être plus lumineux quand même, pour rendre l’ensemble plus accessible, plus émotionnel on va dire.

 

Metal-Eyes : Si, pour expliquer ce qu’est Crown aujourd’hui, ne retenir qu’un seul titre de l’album, ce serait lequel et pour quelle raison ?

Steph : Je dirais, le premier titre, Violence, ou Illumination…

David : T’en as pris deux, là !

Steph : Oui, je sais… C’est dur. C’est une bonne question aussi…

David : Je dirais que c’est les deux qui résument…

 

Metal-Eyes : Oui, mais tu viens de lui dire que ça en fait deux ! A la limite, vous en prenez une chacun et ça fera l’affaire…

David : Oui, c’est ce que j’allais proposer. Il en aurait dit une, j’aurai choisi l’autre, mais il a cité les deux ! Je suis baisé… On est assez fiers de tout ce qu’on a fait, mais ce n’est pas un hasard si on met ces deux là un peu plus en avant, ils résument assez bien le disque.

Steph : C’est vrai que j’ai une préférence pour Violence…

 

Metal-Eyes : Oui, pour quelle raison ?

Steph : Alors là (rires) ! Quand je l’écoute, ça me fait ressentir beaucoup de chose.

David : Le texte est assez personnel aussi. Quand tu dis « be part of my violence », à chaque fois, je me dis « waow, j’aurai bien voulu l’écrire cette phrase »… Comme articulation de couple, c’est pas mal (Steph se marre), c’est comme ça que je le vois ! Tu dis ça à ta meuf, mon vieux, t’as intérêt à courir vite après (rire général) !

 

Metal-Eyes : Si vous deviez penser à une devise pour Crown, ce serait quoi ?

David : Je veux bien commencer : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Steph : Ecoute, je suis totalement d’accord !

David : Ah, non, il t’en faut une aussi ! Non, je pense que ça s’applique assez bien à ce qu’on a voulu faire… On a envie de se renouveler, de prendre des risques, d’aller plus loin. Là, c’est plus artistique.

Steph : Je dirais « sortir de sa zone de confort », parce que c’est important de prendre des risques.

 

Metal-Eyes : Une dernière chose : vous avez signé avec Pelagic qui grandit et signe un certain nombre de compatriotes. Qu’est-ce que ça vous apporte que vous n’aviez pas avant ?

Steph : Avec Candlelight, la communication n’était pas au top. Pelagic, ils sont totalement passionnés, et j’ai une totale confiance en eux et à ce qu’ils proposent : les vinyles, il y a de super beaux objets. Et ils ont un catalogue qui montre bien à quel point ils s’investissent.

David : Et en terme de travail de promo, ils sont efficaces : l’ensemble des vinyles a été vendu le premier jour !  

 

Metal-Eyes : Lequel des deux a la barbe la plus longue, pour qu’on puisse vous repérer ?

Steph :

David : Moi, David, c’est moi qui ai la plus longue barbe. C’est pas la seule chose que j’ai de plus long (rires). Non, c’est pas vrai, je tiens à préciser que ce n’est pas vrai (rires) !

 

Metal-Eyes : Je te rassure, je ne viendrai pas vérifier ! En plus, tu es à plus de 30 km, donc pas possible ! J’espère qu’on pourra bientôt vous retrouver en live et que votre album trouvera son public.

Steph : Merci à toi, c’était cool.

David : Oui, c’était fun !

Interview: TETRARCH

Interview TETRARCH : entretien avec Josh (chant, guitare). Propos recueillis par Zoom le 26 mars 2021

 

Metal-Eyes : Josh, Tetrarch m’est inconnu alors, pour commencer de manière originale, peux-tu me raconter l’histoire du groupe ?

Josh : Absolument ! Diamond, notre guitariste, et moi nous sommes rencontrés en 5ème, à l’âge de 12 ou 13 ans. On a grandi en écoutant le même genre de musique, on a découvert de la musique plus heavy ensemble. Nous fréquentions une école privée de taille moyenne à Atlanta, et elle a découvert que nous jammions avec un copains batteur. Elle a voulu nous rejoindre, et elle s’est emparée d’une guitare. Bêtement, j’ai dit à mon ami que je ne voulais pas d’une fille dans le groupe… Elle était bien sûr dévastée par mon choix et mon pote m’a convaincu de l’écouter. A peine a-t-elle joué une note que je savais que je voulais jouer avec elle : il y avait la bonne alchimie, le bon feeling, beaucoup de fun… Nous avons commencé sous le nom de Tetrarch, au lycée. Elle et moi n’avons fait partie que d’un groupe, celui-ci, et on a tout fait : jouer dans les clubs d’Atlanta, dormir chez les gens à même le sol, organisé nos propres tournées…

 

Metal-Eyes : Tetrach a vu le jour quand ?

Josh : Je crois que nous avons donné notre premier concert sous ce nom en 2007…

 

Metal-Eyes : Donc il y a presque 15 ans. Unstable est votre second album, exact ?

Josh : Oui. Freak était le premier, nous avons publié quelques Ep et ce genre de choses avant mais Freak est notre vrai premier, sorti en 2017, et Unstable sortira le 30 avril.

 

Metal-Eyes : Qu’est-ce qui a pris autant de temps entre ces deux albums ? 4 ans, pour un jeune groupe, c’est quand même assez long…

Josh : Oui… Une fois que nous avons terminé l’enregistrement de Freak… Ça a été un peu comme notre point de départ, passer du statut de groupe local à celui de groupe connu à travers le pays, et chercher à attirer l’attention des Européens. Alors nous avons beaucoup tourné, pendant environ deux ans à donner le plus de concerts possibles, jouer en festivals et faire vivre cet album autant que possible. Nous aurions pu sortir Unstable il y a un an, mais la pandémie en a visiblement décidé autrement. Elle est arrivée juste après la fin de l’enregistrement. Il nous a fallu pas loin d’un an et demi pour pouvoir enfin le sortir et espérer pouvoir reprendre la route.

 

Metal-Eyes : Vous allez pouvoir retourner ?

Josh : Il semblerait que oui, en tout cas aux USA. Ça devrait pouvoir se faire dans le courant de l’été, à l’automne. On ne sait pas à quoi ça va ressembler, un nombre de spectateurs limité, le respect des distanciations sociales, que les personnes soient vaccinées… mais nous devrions pouvoir retourner vers une sorte de normalité petit à petit…

 

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu la musique de Tetrarch à quelqu’un qui ne vous connais pas ?

Josh : Je dirai que notre musique est très accessible, nous sommes un groupe de hard rock/metal. Les amateurs de musique très heavy trouveront de quoi les satisfaire, mais nous ne sommes pas trop heavy, et les fans de mélodies trouveront de quoi les accrocher aussi. Nous sommes une sorte de pont entre les groupes des années 2000, Limp Bizkit, Slipknot, Korn…

 

Metal-Eyes : Tiens donc, Korn… Tu portes quoi comme T-shirt, justement ?

Josh (rires) : oui, mon t-shirt et ma casquette, c’est Korn. Très confortable !

 

Metal-Eyes : Que me dirais-tu pour me convaincre de courir acheter Unstable à sa sortie ?

Josh : Je crois que cet album est très diversifié, qu’il propose les parties les plus fortes et puissante de ce qu’est Tetrarch. Il y a des chansons très heavy et d’autres très accrocheuses. Les gens qui ont écouté nos premiers singles peuvent penser savoir à quoi s’attendre mais seront soufflées par la variété des titres.

 

Metal-Eyes : Et si tu devais ne retenir qu’une chanson de l’album pour décrire ce qu’est le groupe aujourd’hui, laquelle serait-ce ?

Josh : Je pense que I’m not right regroupe tous les éléments qui font le groupe.

 

Metal-Eyes : Vous êtes présentés comme le futur groupe méga star. Comment devrais-je me sentir de parler à une future rock star ?

Josh (il sourit) : On s’en fout, juste comme on se parle là ! J’ai simplement plaisir à faire ces interviews. Depuis que nous avons débuté, nous voulons devenir le plus gros groupe de hard/metal dans le monde. Ce rêve n’a jamais cessé, et nous l’entretiendrons jusqu’à ce que nous puissions atteindre cet objectif.

 

Metal-Eyes : Rêvre de devenir le « next big thing » du rock signifie aussi rêver de mettre sur pied un gros show, comme Kiss, Iron Maiden, Metallica, Slipknot (il approuve). A quoi devons-nous nous attendre live, lorsque nous aurons la possibilité de vous voir sur scène ?

Josh : Vous verrez un vrai groupe, authentique, qui se donne à fond. Nous sommes des musiciens et des entertainers, nous allons chercher le public, on le chope par les burnes. Nous voulons avoir cette connexion avec le public, l’amener avec nous dans notre monde.

 

Metal-Eyes : Comment as-tu occupé ton temps pendant cette période de pandémie et d’isolement ? Peux-tu conseiller la lecture d’un livre, par exemple ?

Josh : Comment je me suis occupé ? J’ai beaucoup joué au golf…

 

Metal-Eyes : Avec Alice Cooper ?

Josh : J’adorerai jouer avec lui, il en fait beaucoup ! J’ai beaucoup joué au golf, ce qui permet de prendre l’air tout en maintenant certaines distances, et rester stable psychologiquement…

 

Metal-Eyes : Pas unstable !

Josh (rires) : Oui, ne pas devenir Unstable, ouais !

 

Metal-Eyes : Revenons à la musique. Une fois que la situation sera débloquée, en dehors des USA, où pensez-vous tourner ?

Josh : Partout et dans le plus de lieux possible ! Nous sommes très heureux à l’idée de pouvoir enfin venir en Europe, et nous sommes soutenus par le label Napalm Records qui est super efficace en Europe.

 

Metal-Eyes : Y a-t-il un endroit où tu rêverais de jouer ? Un rêve de gosse ?

Josh : Franchement ? Un lieu où je ne suis jamais allé et qui m’attire vraiment, c’est la France. Je connais plein de gens ici qui’ m’en disent énormément de bien, que c’est un très beau pays.

 

Metal-Eyes : Peux-tu imaginer une devise pour le groupe ?

Josh : Je dirais… « Keep pushing », tout simplement. Parce que ces deux mots, c’est ce que nous avons toujours fait, sans laisser qui ou quoi que ce soit nous arrêter, depuis que nous sommes petits. Nous avons toujours fait en sorte de contrôler les choses, même les négatives, en les utilisant pour encore mieux avancer. Nous évitons toujours de laisser les choses difficiles nous plomber le moral parce que, ensuite, il y a du positif. Même si c’est parfois compliqué.

 

Metal-Eyes : Avec qui avez-vous déjà tourné ?

Josh : On a tourné avec Devil Driver, 36 Crazyfists, Katy Hill, Butcher babies, on a joué dans d’énormes festivals aux USA, avec des têtes d’affiche comme Guns’n’roses, Def Leppard, Korn… On a pu donner de très gros shows, et on a envie de remettre ça ! Autant que possible…

 

Interview: EVANESCENCE

Interview EVANSCENCE : entretien avec Troy McLawhorn (guitare). Propos recueillis par Zoom le 9 mars 2021

Metal-Eyes : Evanescence va, devrais-je dire « enfin » ?, publier un nouvel album le 26 mars, c’est exact ?

Troy (il rit) : oui, ça fait longtemps. On a été occupés, même si je sais que pour beaucoup de gens on peut avoir donné l’impression de ne rien foutre ! Mais tu sais, on a nos familles, on a fait la tournée Synthetis, nous ne sommes pas restés sans rien faire. Oui, c’est le premier album de nouvelle compos rock que nous enregistrons depuis 2012…

 

Metal-Eyes : Justement, Synthetis est sorti en 2017, mais il ne s’agit pas d’un véritable album d’Evanescence, en tout cas, pas avec du nouveau matériel. Il s’agissait plus de revisiter d’anciennes chansons du groupe. Le dernier véritable album, Evanescence, remonte à bientôt 10 ans. Qu’est-ce qui vous a amenés à créer ces nouvelles chansons et enregistrer ce nouvel album ?

Troy : On parlait beaucoup d’un futur album pendant la tournée Synthetis, nous écoutions beaucoup de musique, nous avons vraiment eu beaucoup de plaisir à faire cette tournée, qui nous a donné l’occasion de faire vraiment connaissance, de nous positionner, faire le point sur là où nous en sommes musicalement, ce que nous souhaitons faire pour le prochain album. Les idées du nouvel album sont nées pendant cette tournée. Nous sommes un groupe, nous sommes toujours prêts à proposer de nouvelles idées. Le truc, c’est que Amy ne veut pas « balancer » un nouvel album tous les ans, il est nécessaire qu’elle se sente inspirée…

 

Metal-Eyes : Oui, mais ce truc (je lui montre The bitter truth) n’est que le quatrième album du groupe…

Troy : Je sais, je sais, mais ce n’est pas toujours facile de créer quelque chose de neuf. Je la comprends, je comprends sa façon de voir les choses.

 

Metal-Eyes : Qu’est-ce qui a ravivé la flamme, quel a été le détonateur pour la réalisation de cet album ?

Troy : le détonateur (il rit) ? J’en sais rien… Je crois que sur la tournée Synthetis, on s’est bien amusés, mais, pour moi, c’était dur. Nous avons tous fait un pas en arrière pour que l’orchestre soit mis en avant. Il n’y avait pas cette même montée d’adrénaline que sur une tournée normale. J’étais assis sur un tabouret, il n’y avait aucun retour sur scène, je ne jouais pas le rôle traditionnel d’un guitariste rock, j’étais plus dans l’esprit d’un claviériste à créer une atmosphère… Pour moi, le détonateur a été cette tournée : quand elle a pris fin, j’étais super prêt à me retrouver avec les autres et à jouer super fort !

 

Metal-Eyes : Dirais-tu que tu as ressenti de la frustration au cours de cette dernière tournée ?

Troy : Non, je ne me suis pas senti frustré. La tournée a été très fun, il y avait plein de choses intéressantes que je n’aurais pas vécues autrement, j’ai rencontré tous ces super musiciens qui n’ont répété qu’une ou deux chansons avec nous avant de jouer tout un concert en lisant simplement un bout de papier ! Je trouve ça dément, je suis incapable de faire un truc pareil, je ne suis pas ce genre de musicien ! Plus jeune, je voulais aller dans une école de guitare, mais je me suis retrouvé avec ce groupe de gars plus âgés qui avaient déjà joué dans des groupes, qui avaient déjà tourné et qui m’ont demandé de les rejoindre dès que j’ai terminé le lycée. Mon école, c’était ça : partir en tournée, je n’ai aucune formation de guitare, je n’y connais rien en théorie musicale, et jouer en clubs, était une sacrée expérience à mes yeux.

 

Metal-Eyes : Comment avez-vous compisé ce nouveau matériel ?

Troy : Il n’y a pas eu de plan général… Notre première réunion de travail a eu lieu entre deux concerts, avant un show au Canada. Amy a suggéré qu’on ne rentre pas, qu’on se loue un truc au Canada, qu’on s’y retrouve entre nous. Ça a été un super point de départ. Nous avons tous aimé ce moment, on a tous posé notre matériel et échangé nos idées, ensemble. On a commencé en 2018, je crois.

 

Metal-Eyes : Je pense à cette période : il y a des paroles assez sombres, des choses personnelles, comme une sorte d’engagement politique avec Use my voice. J’imagine que Trump a eu une influence puisqu’il était déjà en place à la Maison Blanche. Dirais-tu que tout cela a influencé l’écriture d’Amy ainsi que votre approche de la composition ? 

Troy : Oui, je pense que cela nous a influencés. C’était une période compliquée pour notre pays, et une grande partie de l’album a été écrite pendant le confinement. La pandémie nous a vraiment touchés. Je ne vais parler que pour moi, mais je pense que les autres te diraient la même chose : la vie normale a pris fin, et j’ai eu le sentiment que l’univers s’est effondré. Sur quelle planète je me retrouve ? Je ne peux même pas bouger de chez moi ! Et je ne voulais aller nulle part parce que je ne voulais rien rapporter à la maison. Mes beaux-parents ont emménagé près de chez nous juste avant la pandémie. Nous voulions aussi les protéger, ne pas le rendre malades. Je pense que tout un chacun ressent une forme de dépression en ces temps bizarres. Oui, je pense que cela a influencé les paroles d’Amy et notre musique : les chansons les plus heavy transmette une forme d’agressivité, ce qui nous a permis d’évacuer une certaine frustration, aussi.

 

Metal-Eyes : Quand j’écoute cet album, il y a naturellement un son typique d’Evanescence, la voix d’Amy très reconnaissable, mais il y a aussi des sonorités orientales, des moments particulièrement joyeux, d’autres plus sombres. Qu’avez-vous mis dans cet album ?

Troy : On n’a pas voulu nous mettre dans une boit e en écrivant ce que nous avons déjà fait. Amy a apporté quelques idées, des choses que je n’aurais pas forcément écrites, des choses plus orientés « claviers » … J’essaie de me souvenir du titre de la chanson (note : je lui montre le verso de ma copie de l’album. Il le voit et se marre). Ouais ! Je devrais avoir une copie de l’album avec moi, ça m’éviterait ce genre de trucs ! Je n’arrive pas à lire… (Je lui lis les titres) Oui, Yeah right ! C’est une chanson très différente pour nous, mais le truc cool à son sujet – Amy est une très grande fan de Michael Jackson – c’est que son groove, ses claviers évoquent l’univers de Mickael Jackson. Elle était marrante à jouer, et c’était fun d’ajouter des guitares agressives dessus !

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de ce nouvel album pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Evanescence aujourd’hui, la quelle serait-ce et pour quelle raison ?

Troy : Oh, waoh… je peux te rappeler plus tard (rires) ? Laquelle représente Evanescence ? Je pense que Better without you est un bon exemple qui montre où nous en sommes tout en restant assez traditionnelle de ce que nous faisons. Même si Use my voice est tout aussi représentative.

 

Metal-Eyes : Une seule. Tu sais compter : une, pas deux !

Troy (rires) : Oui, mais c’est impossible. Comme me demander quel est mon guitariste préféré… Toutes ces chansons font partie de ce que nous sommes… nous les aimons toutes.

 

Metal-Eyes : Ton premier choix était Better without you, c’est ce que je retiendrais. Vous êtes aussi un groupe de scène, vous étiez censés tourner depuis quelque temps avec Within Temptation – pas en première partie mais en tant que co-têtes d’affiche (il approuve). Cette tournée a une nouvelle fois été repoussée. Est-elle encore d’actualité, personne ne sachant exactement de quoi demain est fait ?

Troy : Je crois que oui. Nous sommes sur le départ et nous sommes prêts. Il y a un programme, mais on ne sait pas quand nous pourrons partir. Au départ, on pensait partir l’été dernier, puis ça a été repoussé, à cause de la pandémie, au mois de septembre… puis en septembre 2021… Qui sait ?

 

Metal-Eyes : Les deux groupes sont menés par une femme, vos publics ne sont pas forcément les mêmes. Comment en êtes-vous arrivés à monter ce projet ensemble ?

Troy : Je ne sais pas vraiment… Je crois que ce sont les chanteuses. On a donné un concert ensemble à un festival, je ne sais plus trop quand, il y avait Alice Cooper, Dee Snider… Je ne crois pas qu’elles s’étaient déjà rencontrées, mais il est possible que ce soit le déclencheur.

 

Metal-Eyes : Comme nous l’avons dit Evanescence n’a publié que 4 albums et tu ne fais partie du groupe que depuis 2007. Comment occupes-tu ton temps avec aussi peu d’activité, même si de temps en temps le groupe part en tournée ?

Troy : C’est pas évident… Au départ, lorsque j’ai rejoint le groupe, ce n’était que dans le but de remplacer le guitariste et terminer la tournée. C’est tout ce que le groupe attendait de moi, et j’ai accepté. Nous avons appris à nous connaitre et à la fin de la tournée, Amy m’a dit « je pense que le prochain album n’est pas pour demain, mais lorsque le moment sera venu, tu seras le bienvenu ». Je savais qu’après cette tournée il y aurait 3 ou 4 années sans rien. Entre temps, j’ai joué avec Seether pendant 3 ans, entre 2007 et 2011. Et nous avons fait cet album, et ce que j’apprécie vraiment avec The bitter truth, c’est que j’y ai participé de A à Z, j’ai pris part à la composition de chaque morceau. Sur l’album précédent, je ne suis arrivé qu’à la fin du processus, j’étais avec Seether. Et puis, j’avais aussi une place dans un groupe tribute à Aerosmith, Pandora’s Box, avec qui nous avons donné pas mal de concerts dans des clubs, des casinos, etc… C’était sympa, ça m’a ramené à ma période de clubs : tu t’amuses, tu peux sortir, jouer de la musique… Il y a moins de pression, ce n’est pas ta musique, tu n’es là que pour jouer de la musique et offrir du bon temps aux gens. Je suis un grand fan d’Aerosmith et je joue toutes les parties de Brad Whitford. La pandémie a tué tout ça… On devait jouer deux fois par mois sur des croisières, mais tout a été annulé.

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise d’Evanescence en 2021 ?

Troy : Notre devise ? Ah… Je pense que ça pourrait être : « Utilise ta voix », ou « Fais toi entendre », tout simplement.

 

Metal-Eyes : Ce qui fait sens… As-tu une dernière chose à ajouter ?

Troy : J’espère simplement que nos fans, et ceux qui ne sont pas fans, seront de la partie. Malgré la situation, nous portons toujours le drapeau, et nous allons retrouver nos fans dès que possible.

 

Metal-Eyes : A ce sujet, n’avez-vous jamais envisagé de jouer au Hellfest ?

Troy : Je crois que nous en avons parlé, oui. C’était prévu il y a quelques années, je crois que Slayer était à l’affiche. Mais c’était à l’époque de Synthetis mais je n’en suis pas sûr. Maintenant, on attend que les choses s’éclaircissent pour pouvoir repartir sur la route…

 

SAXON: Inspirations

Hard rock, Angleterre (Silver lining, 2021)

Coincés, comme nous tous, à domicile, sans autre choix que de s’occuper comme ils peuvent, les 5 de Saxon se sont retrouvés autour d’un projet commun qui a germé à cause du confinement. Même si un nouvel album est prévu, pour le moment dans l’impossibilité de le défendre, Biff et sa bande ont choisi de se faire plaisir en enregistrant un album de reprises, celles qui furent, comme nous en informe le titre de l’album, leurs Inspirations. Sans surprise, on retrouve un bon paquet de hit des 70’s, et quelques extrapolations. Sans surprise non plus, ce sont de grands noms auxquels Saxon a choisi de rendre hommage: des Rolling Stones (Paint it black) à AC/DC (Problem child), le groupe pioche dans le lourd et l’efficace. De Motörhead à Led Zeppelin, en passant par Deep Purple (Bomber, Speed King, Immigrant song) ou la reprise version Black Sabbath de Evil woman font partie des plus heavy. POur se faire plus original, sans toutefois aller explorer des terres surprenantes – on reste dans la zone de confort et les repères du rock – Saxon reprend également les Beatles ou Thin Lizzy. Pas de gros risque, donc, pas de grande surprise non plus. Sauf cette version de Hold the line de Toto à laquelle d’aucun n’aurait pas forcément pensé. Ok, les Anglais choisissent la sécurité et ne prennent pas de risques particulier mais réussissent à respecter les VO tout en apportant un son typique de Saxon. Heavy, gras, on reconnait la patte du quintette même si on dirait que c’est Ozzy qui s’égosille sur Evil woman. Et, franchement, en plein lockdown, alors que personne ou presque ne peut voyager… quelle bonne idée de conclure sur ce See my friends. Un joli clin d’oeil plein de cet humour typiquement anglais, non?

SOEN: Imperial

Suède, Progressif (Silver Lining, 2020)

Le duo fondateur et pilier de Soen, Joel Ekelöf (chant) et Martin Lopez (batterie) a une nouvelle fois pu compter sur la participation du guitariste Cody Ford, déjà présent sur Lotus en 2019. Ce dernier voyait les Suédois (bon, la formation est aujourd’hui plus internationale que proprement suédoise…) faire un grand pas en avant. Lykaia (2017) avait déjà fait une quasi unanimité au sein de la communauté metal, et Lotus avançait encore plus vers la perfection, offrant des guitares plus rudes sur un fond tout aussi aérien. Ce chemin est tout aussi notable sur Imperial, nouvel album qui porte plus que bien son nom: Cody, désormais bien intégré, apporte un son plus rugueux encore, contrebalancé par la légèreté apparente des mélodies et la voix douce et envoûtante de Joel. Au travers de ces 8 titres, qui mêlent rage et douceur, tempête et accalmie, Soen démontre une nouvelle fois que puissance peut rimer avec excellence. Si l’univers progressif est incontestable, Soen a désormais son propre univers musical, très loin des cadors du genre dont il se détache avec brio. Et puis cette pochette est elle un signe? Imperial, avec sa pochette noire, sa signature vernie et son serpent, pourrait-il devenir à Soen ce qu’un certain Black album fut à vous savez-qui ? C’est en tout cas tout ce qu’on peut lui souhaiter tant Soen s’approche de la perfection. Si seulement ce pouvait être aussi simple…

JUNON: The shadows lengthen

France, Metal rugueux (Ep – Autoproduction, 2021)

Nouveau venu sur la scène du metal rugueux, Junon? Que nenni! Car le quintette est né des cendres d’un General Lee dont le post hardcore avait été suffisamment exploré. Revenant sous le nom de la déesse protectrice de la Rome antique, Junon propose un metal rugueux au chant aussi torturé que mélodique, aussi puissant que mélancolique. Au travers de The shadows lengthen, un Ep 4 titres – dont Carcosa qui a déjà été publié sous forme de single fin 2021 – le groupe explore une variétés d’horizons musicaux, alternant entre fureur explosive, guitares incisives, rythmiques en béton tout en proposant des moments plus calmes. Junon ne cherche jamais à réinventer le style, simplement il l’interprète avec force et conviction. Une carte de visite rageuse et efficace.

MASON HILL: Against the wall

Angleterre, Heavy rock (7Hz, 2021)

Voila des gens qui ont visiblement tout compris… Mason Hill est une formation anglaise qui propose un heavy rock traditionnel et très moderne. Un peu fourre tout et facile comme descriptif? Ecoutez donc ce Reborn qui introduit avec douceur Against the wall. Sa guitare légère bientôt doublée de claviers et d’un chant chaleureux pose l’ambiance sinon le cadrer avant d’entrer dans le vif du sujet avec No regret, titre que ne renierait aucune des formations actuelles de metal mélodique entraînant. Une basse au groove prenant et intemporel, des changements de rythmes en veux-tu, en voilà, une production au top… Mason Hill met les petits plats dans les grands et réussit un tour de force: il y a une véritable identité musicale dans ce Against the wall qui, pourtant reste toujours familier. Old school meets modern school pourrait-on dire… On ne s’ennuie pas un instant, Mason Hill parvient à nous maintenir attentif, donne envie de bouger, de chanter (ces « Oh oh » simples et imparables sur Broken son) et alimente au travers de 11 titres toujours la curiosité de son auditeur (11+une autoreprise de Reborn qui vient aussi clore l’album). Voilà le genre de groupe qui donne furieusement envie de retrouver encore plus vite les concerts…

EVANESCENCE: The bitter truth

USA, Rock (Columbia, 2021)

Si l’on fait exception de Synthetis et ses réinterprétations de ses propres titres paru en 2017, le dernier album d’Evanescence remonte à 2011. 10 ans, quand même… Autant dire que les attentes des fans peuvent être grandes, tout comme la frustration de voir la tournée en co-headlining avec Within Temptation une nouvelle fois repoussée. Attention, pas annulée, mais bien repoussée. En attendant, le groupe de Little Rock nous propose avec The bitter truth une nouvelle fournée de mélodies imparables. Oui, mais… Rapidement, il semble que le groupe soit en mode « pilotage automatique ». La voix reconnaissable d’Amy Lee ne surprend plus, et les mélodies, si elles sont variées, ne parviennent pas à vraiment étonner ou retenir l’attention. Si l’écoute des Broken pieces shine ou de The game is over – deux morceaux assez sombres – ou des plus engagés Use my voice, Blind belief ou encore de Better without you se fait sans effort, à la question J’en retiens quoi de cet album?  la réponse est Joker... Oh, certes, il n’y a rien à vraiment jeter ici mais… Quand on intitule son oeuvre L’amère vérité, il faut aussi savoir l’accepter, cette vérité… Nul doute que ces morceaux puissent prendre une autre dimension en live, mais ne nous mentons pas: on aurait souhaité du plus prenant pour un album que le public attend depuis 10 ans…