O’TEMPO FESTIVAL: retour sur la journée du 26 août 2022

Retrouvez ici la galerie photo dédiée O’Tempo Festival

Si l’an dernier la première édition du festival O’Tempo n’a attiré que 1500 spectateurs par jour, sans doute à cause de la « fin  » de la période de crise sanitaire et des craintes du public, c’est « complet » que l’évènement affiche cette année, au grand dam de quelques spectateurs venus dans l’espoir d’acheter une place en dernière minute. Compliqué, surtout que l’organisation a fait les choses intelligemment en proposant des préventes à tarifs réduits disponibles en ligne jusqu’à la veille du festival.

Localisé à Boigny sur Bionne, petite ville de 2000 habitants à quelques kilomètres d’Orléans, le festival propose 2 parkings publics, dont un proche de l’entrée pour les covoitureurs qui arrivent la voiture pleine. Une belle initiative écolo que je réévoquerai sous peu. Les transports en commun sont également prévus notamment réorganisés pour le dimanche afin de permettre aux festivaliers non motorisés d’arriver et retourner à Orléans.

Pendant 3 jours, le site – qui ressemble à un terrain de sport – a accueilli dans une poussière festivalière des artistes de tous horizons, ou presque, allant de la chanson française au set électro en passant par de la soul, de la variété ou du rock progressif.

Le terrain est divisé en trois partie: l’arrivée se fait dans le village où chacun peut charger son cashless (seul point noir à revoir l’an prochain tant les files d’attentes se sont allongées rapidement) afin de se restaurer auprès d’un des nombreux et variés food trucks. (Idée écolo pour l’an prochain: pourquoi ne pas exiger des restaurateurs de n’utiliser que du matériel biodégradable? La plupart le font mais certaines barquettes de frites économiques étaient en plastique non recyclable. Poussez l’esprit « vert » du parking co-voit jusqu’au bout, sans être pour autant jusqu’au boutiste!) C’est également cette partie qui accueille un espace détente très agréable avec ses transats et ses aires de jeux, l’espace sanitaire qui ne pue pas (en fin de première journée en tout cas) et la petite scène qui permet aux artistes de jouer devant un public somme toute assez important. Qu’il se déplace pour voir le groupe, s’abreuve, se restaure ou attende de pouvoir charger son cashless, il y a foule. Le village donne via deux entrées accès à la scène principale, seule au fond d’un terrain qui peut aisément accueillir plus que 5000 personnes (mais espérons que l’orga se limite à ces chiffres, voire ne dépasse pas les 7000 – on se marcherait dessus)

ORPHEUM BLACK

Si l’on va en festival, d’autant plus localement, c’est autant pour l’ambiance que pour croiser des amis, voisins, collègues… que pour y voir des groupes. Aujourd’hui, c’est simple: l’affiche est rock et populaire et la soirée commence dès 19h30 avec les Orléanais de Orpheum Black qui propose un hard rock très progressif. La formation est menée par un duo de chanteurs – Mélodie (Ex No Sign, Nothing), également aux claviers, et Greg, également à la guitare – et propose une musique assez aérienne en rien comparable à celle, beaucoup plus foncièrement rock, que proposait Wild Dawn, ancien groupe de Greg et de son complice, le guitariste épileptique, voire autiste, Romain.

ORPHEUM BLACK

Si j’évoque ce groupe défunt c’est parce que, même si la communication avec le publique est réelle, j’ai connu un Greg qui allait bien plus le chercher et le prendre à la gorge. Ce soir, c’est un leader assez doux qui, lorsqu’il s’adresse au public, parle simplement et sa voix est malheureusement couverte par les quelques notes de claviers.

ORPHEUM BLACK

Romain, quant à lui, est partout, s’agitant dès qu’il joue une note, arpentant la scène dans ce qui peut sembler être son univers. Bien que chacun de ses membres soit à l’aise et en place, sans doute manque-t-il une forme de complicité scénique pour rendre cette expérience vraiment différente. Le public semble réceptif, cependant, preuve en est le monde au merch après le concert, et c’est bien là le principal.

ORPHEUM BLACK

Quelques minutes de pause permettent au public de rejoindre la scène principale et acclamer rapidement les manouches de La Rue Kétanou. Honnêtement, si j’ai entendu beaucoup de bien de cette formation, je n’en suis pas un familier. Alors ce soir, pour moi, c’est une découverte. Et c’est fun.

LA RUE KÉTANOU

Le quatuor propose une musique populaire à base d’accordéon, d’harmonica, de guitares et diverses percussions, ensemble qui rend la musique joyeuse, entrainante et dansante. Très rapidement, les quatre dérivent et parlent de leur chorégraphe et critique n°1 qu’ils invitent sur scène.

LA RUE KÉTANOU

Arrivent une femme et une jeune fille bientôt rejointes par une foule de bénévoles du festival que La Rue Kétanou tient à remercier autant que le public. Parce qu’aujourd’hui, si le festival est complet, c’est grâce à vous, public, et grâce à eux, les bénévoles et l’orga ». Un concert festif, jovial et entrainant très apprécié par l’ensemble du public.

LA RUE KÉTANOU

Une pause permet à Cycix de jouer sur la petite scène avec ses platines. Ici, on s’appelle Metal Eyes et la musique de DJ et de boite de nuit, c’est pas mon truc. Le temps est venu de se restaurer et j’en profite pour écouter de loin et… ça ne m’attire pas. Je le laisse aux amateurs.

TRYO

Il est 22h lorsque Tryo déboule face à un public massif et multigénérationnel déjà tout acquis à sa cause. Qui a déjà vu le groupe live le sait: Tryo, c’est la fête assurée grâce à des hymnes forts et fédérateurs que tout le monde attends – et aura (Désolé pour hier soir, L’hymne de nos campagne, Ce que l’on sème, Yakamonéyé, La main verte…) – des nouveautés (Aimer)et une communion avec le public que Guizmo et Christophe Mali attrapent à la gorge -gentiment dès leur entrée sur scène.

TRYO

Les anecdotes foisonnent, la bonne humeur est de mise, le public est réactif et récréatif sautant, dansant et chantant de concert. Il fait sans doute plus de bruit que la sono, d’ailleurs et ça fait du bien! Les chanteurs sont complices comme jamais, et l’on sent un groupe simplement heureux d’être sur scène face à un public important.

TRYO

Si les gars savent tenir une scène et un public, on ne peut qu’admirer les lights colorées et l’engagement sans faille pour toutes les causes humaines. Cette clameur lorsque Christophe brandit un gigantesque drapeau aux couleurs LGBT! Les tubes défilent et voilà que déjà, programmation oblige, une petite heure et quinze minute plus tard, Tryo quitte la scène. Les demandes de rappel n’y feront rien, les lumières reviennent invitant le public à rejoindre le village où Cycix rejoue avec ses platines jusqu’à la fermeture du site à 1 heure du matin.

TRYO

Cette seconde édition a, pour sa première journée, tenu toutes ses promesses. O’Tempo est un festival à suivre pour qui aime divers styles musicaux, et l’on se doit de féliciter l’organisation pour la tenue d’une après-midi sans faille, parfaitement réglée (malgré un système Cashless à améliorer pour l’an prochain – pourquoi pas installer des bornes à l’accueil du site?) grâce au travail de tous et, notons le, surtout à celui des bénévoles.

Merci à Elodie Berneron d’avoir rendu ce report possible

Retrouvez ici la gallerie photo dédiée O’Tempo Festival

 

O’TEMPO FESTIVAL – la galerie

Retrouver ici le live report de la journée du vendredi 26 août 2022

Hellterviews Hellfestives: les rencontres du Hellfest XV

Retrouvez les interviews de ces groupes avec ce lien: Hellterviews

HELLTEVIEWS: retour sur les rencontres du Hellfest XV

S’il est un lieu privilégié pour faire des rencontres hors période de promo, c’est bien un festival. Le Hellfest fut l’occasion pour Metal Eyes d’aller questionner nombre de musiciens au cours de ces deux week ends. Retour sur une série d’interviews hellfestives quelque peu différentes d’une séance habituelle. Un exercice qui se fera de nouveau tant les musiciens se sont prêtés au jeu et ont semblé apprécier.

Au cours de ces sept journées, Metal Eyes a pu rencontrer des groupes espoirs autant que des valeurs sûres. Tous se sont prêtés au jeu du questionnaire chinois donnant des réponses aussi variées que, parfois, étonnantes ou, plus souvent, attendues. Pour d’autres (Manigance et Sortilège) le temps imparti n’a pas permis de poser ces questions à réponse spontanée. Nous avons cependant pu découvrir Black Beard (Julien et Jérémy), Tarah Who? (Tarah et Coralie), Heart Attack, As A New Revolt (Manu et Julien), Sorcerer (Anders, Peter et Justin) et Ensiferum (Petri), rediscuter avec Last Temptation (Butcho, Peter et Farid), Dirty Shirt (Leni et Christian), 6:33 (Rorscach, Nico et Vicken), Ayron Jones (punaise qu’il parle vite, celui-là!) ou encore Moly Baron (Camille, Sébastien et Steven) pour des moments de plaisir simple. Retour sur des hellterviews hellfestives! Note: les photos sont présentées dans l’ordre des rencontres. Vous pouvez les retrouver dans la galerie dédiée Hellterviews.

BLACK BEARD

Avant de démarrer ce portrait chinois, une première question est posée à pratiquement tous les musiciens rencontrés:

Dans ton autre vie, quel métier exerces-tu? En réalité, c’était plus « Dans la vraie vie, c’est quoi ton vrai métier, celui qui fait plaisir à ta maman? » Si les réponses varient, nous constatons sans surprise que, à l’exception de Petri Lindoos, leader d’Ensiferum et Farid Medjane, batteur de Last Temptation (et ex-batteur de vous savez qui), aucun ne vit de la musique de son groupe et tous ont une activité annexe. La majeure partie exerce un métier lié à la musique – 1 prof de guitare, 2 profs de batterie, 1 prof de chant/coach scénique – ou est intermittent du spectacle (3 techniciens son/video), certains ont une activité musicale annexe avec des side project (Butcho, chanteur de Last Temptation et l’un des membres de Moly Baron) ou connexe comme pierceur/tatoueur (Nico, guitariste de 6:33) et d’autres ont un métier totalement différent. Ainsi, si l’une des personnes rencontrées « cultive de la beuh« , l’immense majorité des autres a un métier plus reconnu par les autorités. Et cela va du responsable d’affaires dans la commercialisation de systèmes de sécurité (Anders, chanteur de Sorcerer) à intérimaire (Manu, chanteur de As A New Revolt – « parce que trouver un CDI et demander à partir régulièrement 3 ou 4 jours, c’est compliqué« ) en passant par responsable de rayon en grande surface (Chris, batteur de Heart Attack), fabriquant de bracelets pour les festivals (Peter, guitariste et fondateur de Last Temptation) à… médecin légiste pour un hôpital suédois (Justin, bassiste de Sorcerer).

TARAH WHO

Sans entrer dans une analyse psychologique, que peut-il bien se cacher derrière ces brutes de musiciens de hard rock/metal/indus/électro? Le portrait chinois nous révèle, nous le savons tous déjà, des cœurs tendres et amoureux de belles choses. Commençons par les questions posées à tous les musiciens et leurs réponses – parfois argumentées. Si tu étais…  (Note: pour plus de facilité, les deux Peter seront ci-dessous suivi des initiales de leurs groupes respectifs – « Peter LT » et « Peter S »)

HEART ATTACK

… Un animal

Ils ont la cote, nos animaux domestiques. Dans l’ordre des préférences, le chat détrône tout le monde (Butcho, Farid, Steven, Julien et Nico l’un d’eux précisant même être certains que « si tu as été bon dans la vie, je suis sûr que tu te réincarnes en chat« ) contre un seul chien (Petri « un grand chien!« ). Juste derrière nos ronronneurs arrive le singe (Camille, Christian, Julien et Rorschach « entre l’orang-outang et le gorille« ) – on peut même en ajouter un cinquième avec le paresseux (Sébastien) – suivi d’un autre félin, le tigre (Ayron Jones, Manu et Coralie) et de l’ours au caractère bien léché (Chris et Leni). Si, jusque là, il n’y a guère de surprise, certains artistes peuvent étonner: nous avons ainsi un aigle (Jérémy) et un condor (Justin) seuls animaux volants qui surveillent sans doute le seul aquatique cité, le requin (Peter LT qui n’est « pas trop fan de l’eau, alors je voudrais bien savoir ce que c’est de vivre dans l’eau« ). Plus surprenant, on trouve un élan (Peter S), une loutre d’Asie (Vicken) et un… rhinocéros (Anders).

ENSIFERUM

… Un roman

Les musiciens puisent souvent leur inspiration dans d’autres formes d’expression, dont la lecture. Mais pas tous. Ainsi, cinq d’entre eux se sont pas lecteurs du tout (Christian, William, Petri, Justin et Julien). Certains livres ont plus marqué que d’autres toutefois. En tête, l’univers clownesque et cauchemardesque de Ca de Stephen King est cité par Nico, Vicken et Steven. L’auteur est également apprécié pour les Evadés (Rorschach). On retrouve sans surprise l’univers de Tolkien et son Seigneur des anneaux (Chris et Sébastien). De grands classiques sont également cités tels Les Misérables (Julien), Rhinocéros (Peter LT qui avait commencé par citer Comment devenir millionnaire d’un certain Donald Trump avant de se rétracter aussitôt), La gloire de mon père (Manu), Le parfum (Butcho) ou encore Paradis perdus (Peter S) ou des œuvres plus récentes comme Les rivières pourpres (Farid) ou Monsieur Malaussène (Jérémy). Plus surprenant est le choix de Tarah qui opte pour Guérir le stress et l’anxiété sans Freud ni prozac ou celui, plus proche de nous, de son binôme Coralie plus portée sur une biographie de musicien.

LAST TEMPTATION

…Un héros de BD/comics

Ah, ah! On pourrait croire que les super-pouvoirs attireraient aisément nos héros musicaux. Eh bien… Il y en a, bien sûr, de Spiderman (Julien) à Hit Girl (Coralie) en passant par Spawn (Nico), Deadpool (Christian), Rorschach (devinez… Rorschach « C’est mon nom de scène, c’est pas un hasard« ) ou un autre personnage de Watchmen (Vicken), Batman (Ayron Jones, « celui des 90’s qui commence à devenir sombre« ). Visiblement, on lit plus de BD que de romans chez les metalleux dont certains puisent dans le passé avec Le Fantôme (Anders qui se souvient de « sa bague tête de mort qui laisse sa trace quand il cogne« ), le héros de notre enfance, Pif (William, parce que « Hercule, c’est un looser« !)ou plus récent avec Lanfeust de Troy (Camille a qui la référence « Prince Dhellu » a échappé), Thorgal (Jérémy) ou Obélix (Sébastien, « parce qu’il aime bien manger, comme moi« ). Mais ceux qui leur tiennent la dragée haute à tous, ceux qui ont été cités plus d’une fois, sont au nombre de 3 et attention! Nous avons le fils des âges farouches, Rahan (Farid et Leni) et un autre poilu en la personne de Wolverine (Chris et Peter S). Aurions nous pu cependant nous attendre à trouver sur le podium le héros de Franquin, j’ai nommé Gaston Lagaffe (Julien et Peter LT)?

AS A NEW REVOLT

… Un film

A nos classiques! Ils en sont amateurs, les musiciens, de ces films de grand écran. Et nous aussi, alors que partageons nous? Un seul film est répété, sans surprise au regard de l’univers historique: Braveheart (Chris et William). Les autres vont du musical Amadeus (Farid) à la SF avec l’incontournable saga Star Wars (Petri. Il suffit de regarder ses doigts!). On passe en revue la comédie avec The big Lebowski (Jérémy), Sacré Graal (Leni) ou encore La grande vadrouille (Sébastien) aux psycho pétés Iglorious Basterds (Coralie) ou Fight club (tiens, le même acteur principal pour Butcho), Pulp Fiction (tiens, un autre Tarantino pour Christian) ou encore The mask (Julien). Les classiques sont aussi de sortie avec Casablanca (Anders) et le plus récent Angel Heart (Peter LT). Le romantisme gothique de Tim Burton trouve une jolie place avec Edward aux mains d’argent (Nico) et Big Fish (Rorschach) tout comme le western avec Le bon, la brute et le truand (Justin) et Pour quelques dollars de plus (Peter S). Tarah elle préfère le documentaire sur Joan Jett tandis que Camille se projette dans la pellicule de Old Boy (la version coréenne).

DIRTY SHIRT

… Un écrivain

Sans réelle surprise, ceux qui ne lisent pas ne se projettent pas auteur. Pour les autres, ben… guère de surprise non plus. On retrouve naturellement Stephen King (Nico, Vicken, William et Butcho) et Bukowski est cité deux fois (Julien et Rorschach). On trouve un poète, Arthur Rimbaud (Farid qui cite Le dormeur du val, « je ne sais même pas si on l’étudie encore à l’école…« ), et beaucoup d’auteurs contemporains ou récents comme JK Rowling (Ayron Jones), Tolkien (Chris), Jules Verne (Christian), Marcel Pagnol (Manu), Isaac Asimov (Leni) ou encore Piers Paul Read (Sébastien);

6:33

… Un personnage historique

Allez, on se lance? On est au Hellfest alors c’est immanquable: certains seraient Lemmy (Jérémy et Julien) ou Ozzy Osbourne (Steven), là où d’autres seraient mieux dans la peau d’un dictateur: Néron (Farid, « il était dur, le contraire de moi, je suis gentil… »), Napoléon (Petri, qui hésite avec Jules César, et Coralie). Sans surprise, un de nos amis roumains (Leni) cite un certain Vlad , plus connu sous le nom de Dracula. Pas si morbide que ce que l’histoire raconte, mais autoritaire et intransigeant… « Si quelqu’un perdait une pièce d’or, il pouvait revenir une semaine ou un an après, il la retrouvait au même endroit« . Une certaine forme de politique qui en appelle d’autres. Ainsi, Peter LT cite Nixon « plus récent et controversé, mais une époque où on la relation au pouvoir était différente, et il en a payé le prix« , tandis que Rorschach s’imagine en Nelson Mandela. « Le mec, il passe 25 en taule, il sort, il n’est qu’amour. Il est élu et l’Afrique du sud remporte la coupe du monde de rugby… Extraordinaire!« . Peter S cite Olaf Palmer, ce politicien scandinave assassiné dont on n’a toujours pas retrouvé le meurtrier… Tarah, elle, s’imagine en RGB. Vous savez, Ruth Bader Ginsburgh. Allez, faites quelques recherches et vous découvrirez une féministe américaine hors du commun. Mais celui qui revient le plus n’est autre que William Wallace, héros de Braveheart (Julien et Chris). On ne saurait faire l’impasse sur l’apparition de Vercingétorix (Manu), les conquérants Genghis Khan (Butcho) et Christophe Colomb (Sébastien) ou le plus philosophe Homère (Justin). Mais surtout, surtout… rappelons nous de Godefroy de Montmirail (William) ou Jacky du Club Dorothée (qui a aussi co animé des émissions musicales avec Antoine de Caunes, au passage) cité par Nico personnages oh combien non historiques ! A nous de nous replonger dans la vie de tous ces personnages, maintenant!

AYRON JONES

… Un monument

On ne va pas vous faire l’affront de le garder jusqu’à la fin, le monument le plus cité au sein de ce Hellfest XV n’est autre que la statue de Lemmy (Tarah, Christian). Le reste navigue entre le mur de Berlin (« Mais détruit » pour Rorschach), des pyramides (celle de Ghisée pour  Camille et celle du Louvre pour Sébastien pour qui « mettre de l’art moderne au milieu d’architecture ancienne, c’est fabuleux« ), l’obélisque de Washington (Anders) ou Big Ben (« Ca fait du bruit, ça fait chier mais c’est joli quand même » selon Vicken) ou le Colisée (William). Certains se penchent plus sur des monuments naturels comme le grand Canyon (Steven), le mont Rushmore travaillé par la main de l’homme (Petri et Ayron Jones car « j’aime quand on me regarde« ). Manu, lui évoque le Palais idéal du facteur Cheval d’Hauterives dans la Drome tandis que Nico parle du site grec de Knossos (« Ils continuent de fouiller le site et de trouver des choses. « ). Plus proche de nous, Chris mentionne l’Arc de Triomphe « avant le passage des gilets jaunes » tandis que les autres n’ont guère d’idée…

SORCERER

 

… Un pays

On pourrait croire que les musiciens sont attachés à leur pays ou leurs racine, mais pas forcément. Naturellement, beaucoup le sont en ce qui concernent la France (Sébastien, Butcho, William ou Rorschach qui précise « à un moment j’ai eu des doutes, mais on a vraiment beaucoup de chance en France pour beaucoup de choses que les autres n’ont pas…). Les USA, pays de tous les possibles sont cités par trois (Farid, Peter LT – « plus le sud Californie » – et Manu – « j’aime et je déteste. Autant c’est un pays magique, autant, parfois, j’ai envie de les défoncer…« ). La Suède se retrouve aussi sur le podium (Nico et Peter S). De nombreux pays européens sont également cités avec, par ordre alphabétique, l’Allemagne (Camille), l’Autriche (Leni), la Belgique (Julien) la Finlande (Coralie), l’Italie (Jérémy), le Luxembourg (Anders), les Pays Bas (Ayron Jones)le Portugal (Chris) ou la Roumanie (Christian). On termine avec des paysages plus lointains et exotiques comme la Nouvelle Zélande (Steven)le Pérou (Justin), le Japon (Vicken) ou encore, paradis des surfers, Hawaii (Tarah). De quoi commencer à organiser ses prochains voyages…

MOLY BARON

Merci à Alexandre Saba (M&O music) Roger Wessier (Replica promotion), Romain Richez et Elodie Sawicz (Agence Singularités) d’avoir rendu ces rencontres, toutes plus que sympathiques, possibles et merci à l’ensemble des musiciens et artistes de s’être prêtés au jeu. On a vraiment passé des moments très agréables ensemble et j’ai fait de très agréables rencontres. Je n’ai cependant qu’un regrets: le trop faible pourcentage d’interviews de femmes alors qu’elles étaient assez nombreuses cette année sur le site. On verra l’année prochaine…

DROSTE: Chasing the sun

Thrash death, France (EP Autoproduction, 2022)

Ils sont quatre. Ils se réunissent à Bordeaux en 2019 autour du projet de groupe Droste, formation de thrash/death dynamique et explosif. Ce premier Ep, Chasingthe sun, paru en mars dernier comporte cinq titres dont un instrumental. Je passerai sur les voix – ceux qui me connaissent savent que, aussi admirable soient-ils techniquement, je ne suis pas amateur de vocaux gutturaux qui me semblent souvent cacher la pauvreté de l’anglais de nos compatriotes… – mais musicalement, on ne peut que féliciter ce jeune groupe pour ses compositions réussies. Il y a incontestablement du groove et l’envie de faire s’agiter les cervicales tout au long de ces New blood, The passage Show of defiance et Unfinished sanctuary qui alternent entre death pur jus et passages plus hardcore, évoquant entre autres les désormais incontournables Gojira. Le morceau titre, instrumental, présente les diverses palettes développées par Droste qui sait varier, au sein d’un même morceau, rythmes et ambiances. C’est clairement bien foutu et le groupe mérite qu’on se penche sur son cas. Vous pouvez passer commande sur le bandcamp du groupe.

WINTER: Looking back

Allemagne, Hard rock (Wintergothic, 2022)

Voici un étonnant projet… Winter est un groupe allemand qui, en 2021, à l’occasion de l’enregistrement de son album Pale Horse, a décidé de satisfaire la demande de fans ne parvenant pas à trouver les anciennes productions du groupe – Kaleidoscope of dreams (1995), Heartbreak road (2009), The flyer (2016) et We wear black (2019). Ainsi, Winter se décida à non pas remixer mais réenregistrer certains de ses titres emblématiques passés. Ne vous fiez pas à cette pochette qui ressemble à une affreuse imitation sans intérêt et ratée d’un album de Richard Marx et plongez vous dans la musique du combo. Looking back existe en deux versions: le vinyle paru au printemps dernier et son pendant CD enrichi de 4 titres. Les fans se rueront sur ce dernier limité à 300 exemplaires numérotés à la main. Musicalement, Winter s’éloigne du rock gothique qu’il affectionne pour proposer un album très orienté AOR/soft rock avec tout ce que cela comporte de mélodies accrocheuses, d’influences US (We believe in rock, On the run) et country (Heartbreak road), de ballade (Take it slow). C’est dans l’ensemble réussi même si on apprécierait parfois un chant plus agressif et accrocheur. Reste que les amateurs de belles mélodies apprécieront ce disque posé, chantant et bienveillant. Mais où se le procurer? Pas une indication de site web ou réseau social ne figure sur ce CD, et avec un nom comme Winter, on imagine la difficulté de la tâche – sauf la version vinyle encore dispo sur le site du grand fleuve.

BORN AGAIN : Live hard die free

France, Heavy Metal ( Autoproduction, 2022)

J’avais craqué pour le premier album des Français de Born Again en 2017 et il semble que j’ai raté un épisode… Mais tant pis, car les voici qui reviennent avec un ep 5 titres, Live hard, die free. Toujours animé par l’esprit NWOBHM ou metal 80’s traditionnel, cet Ep est une nouvelle réussite. Le quatuor sait écrire des morceaux speeds et redoutablement efficaces tout en proposant des refrains fédérateurs qui te rentrent dans la tête. Metal wings, à ce titre, se distingue et sera sans conteste l’un des refrains à chanter en chœur live. Le chant hargneux et rauque de Thierry est porté par les guitares de Steff, Aurélien (basse) et Pich (batterie) apportant une structure solide à l’ensemble. Et puis, aussi, l’amateur de comics vintage ne pourra qu’admirer cette illustration très « marvelesque », signée d’un certain Stan,W. Decker. un dessinateur à suivre tout autant que ce groupe au metal direct. Espérons que Born Again trouve enfin son public et puisse grandir. Pour vous en convaincre, jetez-vous sur cet Ep sans modération!

RAMMSTEIN: Zeit

Allemagne, Metal indus (Universal, 2022)

Ils nous surprendront toujours, les Allemands de Rammstein… Après avoir pris le temps d’une décennie entre leurs deux précédents albums pour accoucher d’un disque (que certains appellent aujourd’hui « L’allumette ») haut en couleurs et hyper efficace, les voici qui reviennent à peine deux ans plus tard avec ce Zeit. Entre temps, Till Lindemann et Richard Z. Krupse ont, chacun de leur côté, publié des disques – F & M en 2019 pour le premier sous son nom, The persistence of memory pour le second avec son groupe Emigrate en 2021. Hyperactifs les gars de Rammstein? Peut-être un peu trop pourrait-on croire. A l’écoute de Zeit, on peut en effet s’interroger car les Allemands donnent ici l’impression soit d’avoir composé03 à la va-vite soit d’utiliser des chutes des sessions de l’album précédent. On retrouve le son martial de Rammstein mais, clairement, au delà des deux premier titres (Armee der Tristen  et le calme  et léger Zeit et ses guitares quelque peu « western ») le réchauffé commence à bruler rapidement. Till s’amuse même avec un vocoder sur Lügen pour un résultat moyen, l’ensemble donnant l’impression d’un groupe qui tourne en rond. Attention: Zeit n’est pas un mauvais album, c’est du Rammstein pur jus, seulement un cran (gros) en deçà de ce que l’on pouvait espérer. Heureusement que Rammstein c’est aussi du visuel car là, rien à dire. Zeit ou l’usure du temps qui passe?

MICHAEL MONROE: I live too fast to die young

Finlande, Hard rock (Silver lining, 2022)

Que ça fait plaisir de le voir revenir autant en forme, Michael Monroe. Il y a un peu plus de deux ans, il nous offrait un One man gang impeccable de bout en bout, un concert explosif à la Maroquinerie de Paris et il revient cette année avec une claque live au Hellfest et ce nouveau disque de pur rock, I live to fast to die young. Avec la vie que le gaillard a menée, on peu se demander ce qui le maintient encore parmi nous, mais ne nous en plaignons pas. Ce nouveau disque est taillé dans ce hard rock 80’s qu’il aime temps, à la fois simpel, direct, vrai, entrainant et chantant. Efficace et passe partout, l’ensemble de ce disque s’écoute avec un plaisir non feint. Chacun a mis la main à la pâte, participant tant à la composition qu’à l’écriture des textes. Même si c’est le nom du chanteur qui apparait, on a ici à faire à un vrai groupe. Le morceau titre voit même un certain Slash taper le solo, ce qui semble naturel quand on connait les liens – parfois plus que compliqués – qui unissent ces musiciens. I live too fast to die young est, comme son prédécesseur, un album qu’on écoutera partout et de toujours avec plaisir. Monroe est de retour! Rock it dude!

SABATON: The war to end all wars

Suède, heavy metal (Nuclear Blast, 2022)

Séance de rattrapage… Après sa très belle prestation au Hellfest, sans doute est-il temps de se replonger dans le dernier album de Sabaton, The war to end all wars, paru en mars dernier. Privés de concerts pendant deux ans, les Suédois ont mis à profit ce temps subi pour donner une suite à The great war en explorant plus encore les noirceurs de cette guerre censée être la dernière… On remarquera la pochette et son soldat – sans doute le même qui figurait déjà, vivant, sur celle de The great war, mort, un journal annaonçant la fin de la guerre… En dix chansons, le groupe résume les moments phare de la grande guerre: démarrant avec Sarajevo qui conte l’assassinat de l’archiduc d’Autriche, moment déclencheur des hostilités jusqu’à la signature du traité de paix à Versailles, ce sont ces 5 années sombres qui sont revisitées. Sabaton utilise les recettes habituelles, celles qui font qu’on reconnait immanquablement son son, son style. Seulement, si c’est toujours efficace et très bien produit, il n’y a guère de prise de risque. La mise en son, le rythme, les refrains, tout est impeccable mais on arrive à ce stade où le groupe, pour avancer, va devoir se réinventer afin de ne pas lasser l’auditeur. Se réinventer tant musicalement que dans les thèmes abordés sans doute, même si la guerre restera au centre du propos du groupe. Si quelqu’un découvre Sabaton avec cet album, nul doute qu’il sera séduit. Ceux qui suivent les Suédois depuis quelques temps le sont sans doute un peu moins. Le résultat est cependant celui qu’on peut attendre, a minima, de Sabaton qui ne déçoit jamais et qui sait proposer des spectacles toujours renouvelés, eux. Un bon album, sans plus.