EUROCKEENNES DE BELFORT: Iron Maiden, Avatar et The Raven Age: report de la première journée – jeudi 3 juillet 2025.

Pour fêter son 35ème anniversaire, l’incontournable festival Les Eurockéennes a décroché la timbale avec une tête d’affiche de choix, Iron Maiden, qui, de son côté, célèbre 50 ans d’existence. C’était pour Metal Eyes l’occasion de se déplacer pour la première fois à Belfort et découvrir ce mythique festival. J’arrive malheureusement trop tard pour faire l’interview prévue de The Raven Age (qui va s’avérer être mon groupe maudit de la journée!)

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Après une longue route, c’est une très tout aussi longue file de voitures qui s’étend le long d’une simple voie. Une fois enfin installé sur le parking – le terrain de l’aérodrome transformé comme tous les ans en lieu d’accueil de véhicules – nous rejoignons une autre file, celles des festivaliers qui attendent tranquillement de pouvoir monter dans une des très nombreuses navettes nous menant à l’entrée du site. Arrivé sur place, je découvre un lieu qui, en temps normal, doit être paisible. La presqu’ile du Malsaucy est située sur un vaste plan d’eau qui offre un décor exceptionnel.

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Jusque-là, l’organisation est parfaite. Avant même d’entamer le voyage, l’accueil et la communication sont au top. C’est ma première venue, et à peine ai-je demandé à Ephélide, en charge des RP du festival (et aussi de Rock en Seine, de Solidays et d’autres évènements) s’il était possible de venir couvrir le festival que je reçois une réponse des plus chaleureuses. Puis, quelques jour avant, je reçois par mail confirmations des interviews planifiées. La veille au soir, c’est un mail expliquant les conditions photos et, enfin, le jeudi matin, premier jour du festival, une des attachée de presse d’Ephélide communique les noms des photographes accrédités pour le concert d’Iron Maiden. Des réponses par mail rapides, pas de stress, pas d’attente, c’est clair, efficace, et plus qu’appréciable et apprécié. plus encore, bien que nous soyons, médias, privilégiés, nous sommes tous conviés, le premier soir, à un « pot metal ». L’occasion de faire connaissance avec les journalistes et photographes que nous ne connaissons pas encore, d’échanger avec Kem, l’organisateur et de passer un moment simplement convivial.

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Alors que je m’apprête à aller photographier The Raven Age, premier des 3 groupes à jouer aujourd’hui, je réalise que l’accueil ne m’a pas donné mon pass photo… Il faut donc qu’un des membres du service médias file à vélo pour le récupérer à l’autre bout du site mais… Lorsqu’il me remet enfin le sésame, il est trop tard, les trois premiers titres sont terminés. Dommage car si musicalement The Raven Age propose un metal à la fois moderne et classique, la formation a travaillé son look, les musiciens apparaissant tous le corps grimé de noir, du torse jusque sous la mâchoire. L’effet interpelle sans détourner pour autant l’attention du propos musical.

Le public semble réceptif mais, on le sait, même s’il s’agit du groupe fondé par George Harris, le fils de Steve, la foule est présente uniquement pour Iron Maiden. Tant et si bien que, le lendemain, L’Est Républicain rapportera cet « incident surprise » (et, heureusement, sans conséquence) lié à l’ouverture des portes: c’est devenu une tradition que le directeur du festival accueille le premier festivalier à accéder aux Eurockéennes pour lui offrir des cadeaux. Là, il s’est retrouvé face à des fans courant pour arriver au premier rang lui disant « on n’a pas le temps« ! Le sac de goodies sera donc offert au premier festivalier le lendemain.

IRON MAIDEN @EUROCKEENNES 2025

Ceux qui sont au premier rang ne bougent pas. Le reste de la foule s’éparpille quelque peu le temps du changement de plateau. La colline faisant face à la Grande Scène se remplit de nouveau à l’approche de l’heure tant attendue. Quelques spectateurs, proches du malaise ou simplement trop serrées par la foule compacte, sont évacués par la sécu juste avant que ne retentissent les premières mesures de Doctor, doctor (UFO). C’est parti, la folie s’empare de la marée humaine qui hurle sa joie. Puis, en intro, The ides of march, l’instrumental qui introduit l’album Killers retentit tandis que le gigantesque écran de fond de scène diffuse des animations relatant les premières années de la Vierge de Fer.

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La folie s’empare du public dès l’arrivée des six sur scène pour un premier moment d’anthologie, un Murders in the rue Morgue pas joué depuis 2005 suivi de Wrathchild, quant à lui bien intégré aux setlists. Puis c’es au tour de Killers, plus rare encore puisque sorti des setlist depuis… 1999! Et voici la première apparition d’Eddie, gigantesque monstre en colère qui vient, armé d’une hache, tenter de s’en prendre aux musiciens. Heureusement, super Bruce est là qui vient lui glisser une main dans l’entrejambe, ce qui perturbe la mascotte qui se plie et se retire.

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Bruce s’adresse ensuite au public, annonçant, en français évidemment, que « ce soir, c’est une naissance et un anniversaire! Une naissance parceque c’est la première fois qu’on joue à ce festival, et un anniversaire parce qu’on fête les 50 ans d’Iron Maiden« . En faut-il plus pour que le public entame un « Joyeux anniversaire » avant que Maiden enchaine sur Phantom of the opera pas joué depuis une bonne décennie?

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Chacun se montre dans une forme éblouissante, Janick Gers toujours aussi virevoltant, Adrian Smith concentré dans un esprit « force tranquille », Steve Harris, maitre de cérémonie, allant chercher le public, Dave Murray toujours souriant et simplement heureux d’être là, et, s’il saute moins dans tous les sens qu’il y a quelques années, Bruce Dickinson continue d’arpenter la scène en tous sens et d’haranguer la foule qui lui mange dans la main! Et puis, aussi, il y a le nouveau batteur, Simon Dawson que les fans connaissent déjà pour être le compagnon de scène de Steve Harris au sein de British Lion. Si j’ai maintenant vu le groupe plus de 20 fois, c’est mon premier témoignage avec ce line-up (la seule formation que je n’ai jamais vue est celle de 1981 marquant l’arrivée de Smith), et on ne peux que constater que si le batteur n’a pas le charisme ni la côte de popularité de Nicko McBrain, sa frappe est redoutable et efficace. Mieux, il apporte de temps à autres une touche personnelle.

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L’écran géant diffuse des animations complémentaires aux chansons et pendant deux heures, Iron Maiden revisite ses premières années, de Iron Maiden jusqu’à Fear of the dark. Powerslave est particulièrement à l’honneur avec 4 titres (d’affilée, Powerslave avec un énorme Eddie sphinx en 3D qui envahi l’écran tandis que Bruce revêt un masque à plumes comme sur le World slavery tour de 84/85, 2 minutes to midnight, sur lequel la pluie commence à tomber, et le gigantesque Rime of the ancient mariner, Aces high arrivant quant à lui en rappel). Killers fait part égale avec The number of the beast, ce dernier alignant également 3 extraits ( le morceau titre, Run to the hills et Hallowed be thy name avec Bruce enfermé dans une cage sombre et inquiétante).

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Iron Maiden a certes décidé de ressortir quelques morceaux plus joués depuis des lustres, dont The Clairvoyant de nouveau disparu après la tournée Maiden England de 2014, mais reste fidèle à ses classiques. The trooper voit un nouvel Eddie tunique rouge débouler, celui-ci, bien connu du public, Bruce portant la même tunique mais allant échanger son drapeau anglais pour revenir avec celui de notre pays, ce qui ne manque naturellement pas de faire hurler la foule.

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Avec Iron Maiden, on le sait, le concert touche à sa fin. Le groupe quitte quelques instants la scène, puis le discours de Churchill annonce la rappel qui débute avec Aces high. Là encore, Iron Maiden surprend en interprétant Fear of the dark à la suite, là où cet hymne faisait partie du corps principal du show. Mais plus encore, le concert se termine, étonnamment selon moi, avec le superbe Wasted years… Que veut nous dire Iron Maiden? Que ces 50 ans ont été gâchés? ou alors que cette tournée marque un nouveau départ? Peu impporte au final, car Iron Maiden a livré ce soir, pour sa première date française du Run for your lives tour, un concert dantesque qui prouve une fois de plus que le groupe est encore dans une forme olympique. Superbe concert de bout en bout!

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Alors que retentit le désormais incontournable Always look on the bright side of life qui accompagne les spectateurs vers la sortie, nous filons vers la Plage pour le concert d’Avatar. Au fil des ans et de leurs nombreux concerts en France, les Suédois se sont eu aussi forgés une solide fan base. Une bonne partie du public est grimée comme le Joker représenté par le chanteur Johannes Eckestrom. Qui a déjà vu Avatar live le sait, là encore, le spectacle est plus qu’une promesse.

AVATAR @EUROCKEENNES 2025

Un serviteur (ou serait-ce un bourreau?) quelque peu mal à l’aise arrive sur scène transportant une grosse boite cadeau, la pose devant la batterie. Satisfait, il en retire le chapeau, le pose et se retourne vers le public, incitant ce dernier à applaudir. résultat: un ballon rouge s’élève au bout d’une corde, suivi d’un chapeau et du chanteur qui sort tranquillement, le regard à la fois interpellé et narquois. Il s’avance vers le micro, malaxe le ballon qui explose, transformant instantanément le personnage en fou furieux incontrôlable. Dance devil dance lance les hostilités et donne le top départ aux slammers qui vont occuper la sécu tout le long du concert.

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The eagle has landed (et ses « ladies and gentlemen… » chantants et repris en chœur par le public) offre un premier moment plus… calme suivi d’une nouveauté étonnante et efficace, Captain goat, titre à l’issue duquel Johannes informe le public que, ce soir, c’est le premier concert d’Avatar depuis bientôt 9 mois et que c’est la première fois qu’ils interprètent ce morceau sur scène. « On n’a jamais joué ce morceau live… Peut-être devrions nous en jouer un autre? » In the airwaves, vraisemblablement prévu au prochain album est une exclu du soir et se révèle tout aussi efficace et furieux que ce qu’on attend maintenant d’Avatar.

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Les désormais classiques sont aussi au rendez-vous, principalement issus du gigantesque Hail the apocalypse (Bloody angel, Tower et le morceau titre qui vient clore le concert) mais c’est l’ensemble de la discographie du groupe qui est passée en revue, même le quelque peu décalé Avatar country qui lance le rappel avec, après le chant fédérateur Glory to our king, Welcome to Avatar country.

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Ce soir encore, Avatar a livré une prestation exceptionnelle, un spectacle de haut niveau comme le groupe en a désormais l’habitude. Et si ce premier concert n’était qu’un « tour de chauffe », alors on attend la suite avec impatience. rendez-vous au Zénith de Paris? En tout cas, ce set d’Avatar est une très belle manière de terminer cette longue journée. Un dodo s’impose avant de revenir demain!

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Report de la seconde journée à suivre…

Interview: PRAETOR

Interview PRAETOR. Entretien avec Noémie (gtr) le 16 juin 2025

The spiral of addiction, votre nouvel album est paru il y a quelques semaines. Que pourrais-tu m’en dire pour me convaincre de filer l’acheter dès la fin de cet entretien ?

Déjà, as-tu déjà écouté le premier album ?

Le premier qui était un album de hard FM ? Oui, je l’ai écouté…

(Rires) Tout à fait ! Donc, puisque tu l’as écouté… Ce nouvel album est différent du premier – on reste sur les mêmes bases, des influences thrash old school avec des influences plus modernes – mais autant sur le premier album j’avais composé la plupart des morceaux, ici c’est Hugo qui a composé la majorité des morceaux. On a tous les deux des styles, une manière d’aborder la musique, différents. Cet album est dans la continuité du premier avec une belle évolution. Hugo a une approche de la composition différente parce qu’il a déjà en tête toutes les harmonisations qu’il veut. J’ai un style qui reste simple et efficace, en 4/4, très rock dans la construction des morceaux. Hugo a une approche un peu plus…  « prog », on va dire, mais on reste dans du thrash. Je sais que les deux termes mis côte à côte peuvent surprendre…

Oui et non, certains ont démontré que c’est faisable, je pense, au hasard, à un certain … And justice for all…

Ben voilà, Hugo est un énorme fan de Metallica, et ça s’entend sur son chant et sur sa manière d’envisager les morceaux. Il y a, comme sur le premier album, 10 morceaux, une durée équivalente avec quelques changements. On a tenté de nouvelles choses sans changer du tout au tout.

Alex m’expliquait lorsque nous avions échangé pour le premier album que tu arrivais avec les riffs des morceaux, que vous en discutiez et que Hugo ajoutait ses idées et ses paroles. Donc là, si je comprends bien, le changement principal c’est que tu es arrivée avec moins de matière et c’est lui qui est à l’origine des titres ?

C’est principalement Hugo qui a composé, sachant que quand il compose, il envisage déjà les deux guitares, la batterie, il a déjà ses idées de chant… Le travail de composition se fait un peu différemment.

Puisqu’il a ces trames en têtes, arrive-t-il avec les textes des chansons ou écrit-il les paroles en fonction de la musique ?

C’est lui qui t’en parlerait le mieux, mais parfois il sait déjà de quoi il a envie de parler. D’autres fois, il compose le morceau et écrit après. Il a les mélodies mais les paroles viennent ensuite, parfois il change les paroles, ou les sujets qu’il souhaite aborder… Au niveau des paroles, cet album est un peu plus personnel au niveau des sujets abordés.

J’allais y venir, justement. Le titre de l’album, The spiral of addiction est très parlant… Est-ce lié à des expériences personnelles d’un ou plusieurs membres du groupe ou à des témoignages extérieurs ? Qu’y a-t-il derrière ce titre ?

Le morceau The spiral of addiction est le premier qui a été composé pour cet album. Il a même été en partie composé avant que le premier album ne sorte. Hugo voulait dès le début que ce soit le nom de l’album et avoir un artwork qui soit en rapport. Ce n’est pas non plus un fil rouge, ce n’est pas un concept album qui ne parlerait que d’addiction, loin de là ! Par contre, il y a cette idée qui revient régulièrement, sans parler d’une expérience en particulier. C’est lié à plein de choses…

Il y a certaines choses qui me marquent sur les deux albums, notamment au niveau des pochettes qui sont toutes deux en noir et blanc…

Oui. En fait, la première pochette devait être en couleurs mais on s’est rendu compte qu’elle était mieux en noir et blanc. Là, on a travaillé avec un autre artiste qui travaille au crayon. La pochette, il l’a dessinée sur papier avant de tout numériser. Il travaille avec du noir, du blanc, ce côté très crayonné… Du coup, nos deux albums sont e noir et blancs, pas les mêmes teintes… Ça ne veut pas dire qu’on imagine tous nos albums en noir et blanc, mais au final, on trouve que c’est assez chouette.

Il y a un côté un peu malsain à ce dessin, qui évoque aussi le titre… Comment est-ce que tu décrirais la musique du groupe à quelqu’un qui ne vous connait pas ? On a évoqué le thrash, mais ce n’est pas tout…

Si je devais nous décrire, ce serait « énervé », « énergique » et « hargneux ». C’est ce qui décrit le mieux notre musique. Notre point fort, c’est la scène, on fait de la musique pour ça. Enregistrer des albums, c’est bien, mais ce n’est pas ce qui nous fait le plus rêver. Notre vrai point fort, c’est notre énergie sur scène, énergie qui est liée à nos morceaux.

Est-ce que ça signifie que vous composez vos morceaux en pensant d’abord à ce qu’ils donneront sur scène, et si vous sentez que ça ne va pas passer, vous mettez le titre de côté ?

Pas vraiment… On ne s’est jamais vraiment posé la question parce que nos morceaux sont énergiques… La question, on se la pose plus par rapport au choix des morceaux qui vont le plus fonctionner en live, sur la façon dont on créé nos setlists pour garder tout le temps cette énergie. Mais au moment de la composition, on ne se pose pas cette question. On se demande surtout si c’est assez bien ou pas.

Si vous vous rendez compte qu’un titre ne fonctionne pas comme vous le souhaitiez, vous le retirez de la setlist, j’imagine ?

Oui, mais c’est assez difficile d’analyser l’impact des morceaux… Pour la sortie de cet album, on a fait une tournée en Europe et on a essayé de voir ce qui fonctionnait, ce qui fonctionnait moins bien, au niveau de l’agencement des morceaux, etc. Et c’est assez difficile parce que d’un soir à l’autre, en fonction des publics, on n’a pas forcément les mêmes retours. Ça se fera avec le temps… Pour le premier album, on arrive à voir un peu les morceaux qu’on peut mettre de côté et ceux qu’on doit absolument intégrer à la setlist. Pour ce second album, c’est encore un peu difficile mais, oui, on ajuste en fonction de la réaction du public.

Maintenant, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de cet album pour expliquer ce qu’est Praetor aujourd’hui, ce serait lequel ?

Alors… J’ai envie de dire Carefully selected qui est assez brutal. Tout l’album n’a pas ce niveau de brutalité, mais ce titre représente assez bien l’esprit du groupe. Forcément, ce n’est qu’un morceau sur les dix mais c’est l’esprit du groupe et ce qu’on a envie de transmettre.

L’ensemble de l’album est assez rapide, ça ne doit pas être facile de trouver des moments de respiration en concert…

Non, en effet. On parlait des setlist. Forcément, c’est en fonction de ce qui marche bien ou moins bien, mais aussi de quel morceau peut être enchainé à tel autre. Il y a aussi les deux questions de Alex à la batterie et Hugo au chant, parce que, pour l’un comme pour l’autre, il y a une exigence physique… Alex, on le voit jouer, mais Hugo, il met une telle énergie dans son chant qu’il a besoin de moments pour récupérer. Ils n’hésitent pas à nous dire que, non, là ils ont besoin de récupérer et qu’on ne peut pas enchainer certains titres. Quand on a envie d’enchainer des moments d’énergie à chaque concert, d’éviter de trop prendre de moments de repos, on sait qu’à tel moment on peut faire une pause de 10 secondes pour se rafraichir, qu’avec tel autre on peut enchainer directement.

Quelles sont vos prévisions de concerts ?

On repart en juillet pour une dizaine de dates en Espagne et au Portugal, sur des festivals et des concerts, et après, on a pas mal de dates – 3 à 4 concerts par mois – en France, en Allemagne, en Belgique aussi. On a un peu plus de concerts en France, c’est vrai que jusque-là, on ne jouait pas trop en France, mais il y a quelques dates qui arrivent…

Vous êtes un groupe franco-luxembourgeois, ce serait bien aussi de jouer un peu en France (elle rit) ! Maintenant, certains ont visé l’étranger avec succès… C’est important aussi.

Oui, c’est important, et on le voit, qu’on a un public à l’étranger. Quand on regarde nos statistiques – où on est écoutés, où les clips sont visionnés – on a du public à l’étranger. On l’a constaté sur cette tournée, on a joué dans des pays où on n’avait jamais joué avant, en Italie, en Hongrie, et des gens nous attendaient. On sait qu’il faut qu’on joue plus en France, et on y remédie !

Est-ce que Metal East a un rôle à jouer sur l’impact du groupe à l’étranger ?

Grace à Metal East on est distribués à l’étranger. Pour le reste, c’est le fait de jouer, d’utiliser les réseaux sociaux, il y a un vrai travail de promotion qui est conséquent, et ça, c’est nous qui nous en chargeons. Il faut jouer, jouer, jouer, et trouver des moyens de se faire écouter, en jouant et en allant à la rencontre d’un public.

Quels sont justement les retours médiatiques que vous avez eu pour The spiral of addiction ?

Pour le moment, on a des retours qui sont bons, voire très bons. La plupart soulignent l’évolution entre les deux albums. Certains préfèrent le premier, d’autres le second album, mais c’est assez classique. Nous, on est très fiers de ce qu’on a produit et on va continuer sur cette lancée.

On parlait plus tôt de l’évolution musicale du groupe. Quelle a été l’évolution d’un point de vue humain ? Le premier album était sorti en 2023, le groupe s’est formé en 2019, et a donc subi la crise sanitaire, mais quid depuis ?

On n’a pas eu de crise sanitaire mais des crises quand même, notamment de mon côté puisque j’ai subi un accident de voiture il y a bientôt un an. J’ai été conduite aux urgences avec une fracture du poignet. Je suis restée 13 mois sans pouvoir jouer de guitare et ça a modifié la façon dont on a terminé de composer l’album, notamment là où je devais composer des solos, ce que je ne pouvais pas faire puisque je ne pouvais pas jouer. C’est Hugo qui a dû enregistrer toutes mes parties de guitare, j’ai dû être remplacée sur scène pendant un peu plus d’un an, et on continue de le faire parce que je ne suis toujours pas capable de faire un concert en entier. On repart en tournée et j’ai mon double qui vient avec nous et qui fera la moitié du concert. Il s’appelle Axel Limonier, et c’est un ami de très longue date, il est très proche du groupe. Il a appris tous les morceaux au pied levé et l’impact qu’il a eu sur Praetor cette dernière année est vraiment conséquent. Il a fait la sortie de l’album avec nous, les concerts aussi et jusqu’à la fin de l’année, lorsque je serai capable de jouer seule, il continue de nous suivre. Donc, forcément, ça a impacté le groupe parce qu’il y a eu plein de modification, ça a impacté au niveau de la logistique, au niveau de l’enregistrement aussi puisque Hugo a enregistré les deux guitares… Ça a été un peu compliqué, et plein d’autres petites choses aussi. Ça fait partie de la vie, de la vie d’un groupe. On compare souvent un groupe à une famille, ben… on est là dans les choses positives comme dans les moments moins positifs.

Ce qui signifie que l’album aurait pu sortir plus tôt sans cet accident ?

Non, non, pas du tout (rires) ! On a eu deux ans entre les deux albums, ce qui est très court maintenant, sachant qu’on continuait de défendre le premier album. La composition, l’enregistrement, la post production… c’est énormément de boulot. Déjà, là, c’était intense, et la date de sortie était déjà prévue à la sortie du premier album. On avait calé cette date avant, l’enregistrement aussi, et même si je n’avais pas eu cet accident, ça ne changeait pas grand-chose…

Alors ce que tu dis signifie-t-il que vous avez déjà calé la date de sortie du troisième album ?

Non ! Justement parce que là, on s’est rendu compte que c’était une source de stress colossale, pas seulement à cause de mon accident. L’année 2024, pour les Prateor, a été compliquée pour chacun, individuellement. Au niveau personnel, et on s’est rendu compte que, quand c’est compliqué d’un point de vue perso, faire avancer le groupe c’est extrêmement difficile… En plus, quand on a sorti le premier album, on avait déjà pas mal avancé sur la composition du second. Là, ce n’est pas le cas, et on ne veut pas se mettre ce stress. On va commencer par défendre ce second album et reprendre le processus de composition, et une fois qu’on aura suffisamment avancé, on pourra envisager une période de sortie pour le troisième album.  

Ce qui parait raisonnable, d’autant plus pour un jeune groupe. Et on sait que, souvent, le troisième album est celui de tous les défis, celui de la transition. On sait bien, d’ailleurs, qu’un groupe de rock, d’autant plus dans ce style de metal, ne vit pas de sa musique. Quels sont vos autres activités en dehors de Praetor ? Tu m’as dit au début que tu écris des romans, que font les autres ?

Alex est prof de batterie et coach sportif, Seb est ingénieur dans l’automobile et Hugo travaille grosso modo dans un poste de secrétariat pour une entreprise au Luxembourg.

Si tu devais penser à une devise pour Prateor, ce serait quoi ?

Euh… Ce genre d’exercice… je suis extrêmement nulle… Autant je peux trouver un mot qui nous définit, des choses qui sont importantes pour nous, autant une devise… Je n’en ai pas la moindre idée (rires) !

As-tu quelque chose à rajouter pour conclure cet entretien ?

Simplement ce que j’ai déjà dit, que nous sommes très fiers de ce second album, et c’est important d’être fier de ce qu’on produit. On voit le chemin parcouru depuis le début, on voit aussi celui qui nous reste à parcourir même s’il est forcément plus flou. Même si on sait dans quelle direction on veut aller, il n’y a pas de destination. On est contents des opportunités qu’on a, de pouvoir jouer comme on le fait, que cet album soit aussi bien reçu, par les chroniques ou le public en concerts. On va faire en sorte que ça ne s’arrête pas maintenant !

GABRIEL PALMIERI: A portrait of existence

France, Metal instrumental (Autoproduction, 2025)

C’est, semble-t-il, la saison des albums instrumentaux qui est déclarée ouverte! Gabriel Palmieri est bien connu des métalleux puisqu’il joue au sein de Deficiency, mais c’est bien mal le connaitre si l’on s’en arrête à ça. Car le guitariste a bien plus que le thrash metal en réserve. Heureusement, d ‘ailleurs pour quelqu’un qui est passé par la MAI (Music Academy International) de Nancy. Avec ce premier album solo, A portrait of existence, il a, naturellement, pour intention de démontrer tout son savoir faire en matière de 6 cordes et plus. Débutant avec une Introduction très cinématique, le guitariste se lance dans plus de démonstration avec Beyond heaven. Ok, jusque là, rien de bien neuf, me direz-vous, « encore un clone de Satriani qui veut nous donner des leçons ». Oui, mais en fait, non… Car, sans jamais quitter des yeux le metal, Gabriel Palmieri sait se montrer versatile, alliant dextérité, vitesse, précision et, surtout, feeling. Il y a de la rage par instants, mais d’autres se font plus foncièrement jazzy et groovy. Loin de n’être qu’un album de guitare, A portrait of existence, l’album en cause, sait aller tailler le bout de gras avec les autres instruments, à commencer par les claviers (Groovin’ through waves) ou la basse/batterie sur le joyeux et aérien Crystal skies rappeler le bon gros hard rock bien gras (Timeless universe). On a même droit à un voyage dans le temps médiéval avec le très bien nommé Bard on the green. Avec A portrait of existence, Gabriel Palmieri nous présente diverses facettes de sa personnalité et de ses influences/amours musicales. Un album très riche à découvrir et à soutenir. Oui, on a des grands instrumentistes en France!

DA CAPTAIN TRIPS: In between

Italie, instrumental psychédélique (Subsound records, 2025)

Formé en 2009 en Italie par trois amis (le guitariste Riccardo Cavicchia, le bassiste Peppo et le batteur Tomasso Villa), Da Captain Trips propose un rock instrumental spatial et psychédélique. Le groupe a vu son line-up évoluer avec l’arrivée du claviériste Bachis. Un premier album, Anechoic chamber outcomes, est publié en 2013 et le quatuor revient aujourd’hui avec le bassiste Frederico Chiappa et le claviériste Paolo Negri. C’est donc cette formation qui propose aujourd’hui In between, et je découvre le groupe avec cet album. La moitié de l’ouvrage est composée de titres assez longs – pas moins de 6′, Die, qui lance l’album, dépassant même les 9′ – montre les visages variés de la formation. On explore ainsi divers univers, passant d’influences indiennes qui se métamorphosent tranquillement en voyage spatial (Die) à des ambiances enfumées (Land of shades) tout en navigant dans des univers plus calmes et apaisants (Spiralis). Da Captain Trips aime aussi varier les tempi et les ambiances au sein d’un même morceau, évitant ainsi de perdre l’auditeur en chemin. Car, et c’est sans doute là la grande force de cet album, on se laisse volontier entrainer dans ces mondes envoutants créés par un groupe qui réfléchit à chaque détail sans que sa musique ne soit prise de tête ou troip intellectualisée. Il y a du jazz, de la fusion, beaucoup de psychédélisme, certes. Il y a surtout beaucoup de tripes. In between se démarque ainsi de la grande majorité des albums instrumentaux, souvent trop pensés autour de la performance guitaristique. Il s’agit là d’un vrai travail de groupe où chacun a sa place. Je me plongerai bien dans le reste de la disco du groupe, maintenant…

HEAVYLUTION: The cycle

France, Heavy metal (Brennus music, 2025)

Voilà le genre de groupe dont la France peut s’enorgueillir mais qui n’a pas (encore) eu la chance qu’il mérite. Heavylution a été formé en 2006 à Saint-Etienne et s’est toujours positionné en défenseur du heavy traditionnel teinté de thrash. Plusieurs évolutions du line-up se font avant que le quintette ne publie, en 2015, Children of hate, un premier album très mature. La formation ne se stabilise cependant que tardivement autour des membres fondateurs Paul Eyssette (chant) et Laurent Descours (batterie) aujourd’hui accompagnés des guitaristes Loïc Chalindar et Olivier Dupont ainsi que du bassiste Benjamin Vidal. C’est ce line-up qui publie aujourd’hui The cycle, un album de 10 titres qui montent en puissance et en efficacité. Une première partie sous forme de concept SF démarre tout doucement et quelque peu poussivement avant que Heavylution n’appuie sérieusement sur l’accélérateur pour entrer dans le vif du sujet. Si Exile – foundation I semble décoller aussi lourdement qu’une fusée chargée à bloc, l’engin Heavylution trouve rapidement sa vitesse de croisière, explorant de multiples univers du metal. Les influences sont évidentes, de Maiden à Metallica dans le phrasé rythmique et dans l’approche de certaines parties de guitares, en passant par les grands classiques du heavy speedé, du thrash sans oublier une touche de brutalité death. Avec The cycle, Heavylution se positionne dans la catégorie des « groupes à suivre très sérieusement ». Seulement, pour pouvoir véritablement trouver ses passagers et sa vitesse de croisière, le groupe devra impérativement éviter de nous faire attendre une décennie entière avant de nous proposer une suite. Et sillonner les routes afin de toucher le plus large public possible. The cycle est un must à découvrir d’urgence.

DUGARO: Play

France, instrumental (Autoproduction, 2025)

Les plus agés des amateurs de hard rock made in chez nous se souviennent (peut-être) encore de Dygitals, groupe parisien formé dans les années 80 qui a marqué les esprits avec des titres aussi puissants (aux débuts du groupe) que soignés et léchés. Un projet de premier album avorté en 1987, le groupe disparait, David Dugaro, le guitariste, et Hervé Traisnel, le chanteur se lançant dans un projet annexe – NDB – refondant Dygitals à l’occasion du PMFF de 2012, permettant enfin de réaliser une production discographique. Si le groupe existe encore, David a décidé de suivre son chemin et est allé fouiller dans ses archives sonores pour sélectionner 10 morceaux qui donnent aujourd’hui, sous son patronyme, Dugaro, ce premier album solo, Play. L’exercice de l’album instrumental est toujours délicat, car comment ne pas être tenté par la comparaison avec les géants du genre que sont, au hasard, Joe Satriani, Jason Becker ou Steve Vai? En France, nous avons eu – l’avons encore puisque lui aussi vient de sortir un nouvel album – Patrick Rondat qui a démontré qu’il est possible d’échapper à cette comparaison. Au travers de ces dix morceaux, David Dugaro démontre lui aussi que la guitare demeure un instrument avec d’innombrables possibilités. Tout au long de Play, il explore divers univers, allant du blues au metal furieux, en passant par le rock US, ajoutant ci-et-là une touche de folk pour un résultat frais et varié. Si la guitare prédomine naturellement, la présence de cuivres apporte une touche complémentaire à un ensemble qui, souvent, ressemble à la bande son d’un film de cinéma. Le guitariste explore avec bonheur de nombreux champs musicaux aussi étonnants, parfois, que la pochette de l’album (une œuvre signée Johanne Goll). Ne nous fions pas à une première impression, car il y a dans cette illustration une variété d’indices, qu’ils soient temporels (le titre pixélisé qui rappelle l’informatique naissante et les premiers jeux vidéos qu’on trouvait dans les bars des 80’s ou son propre nom avec une police bien plus moderne et lissée) ou géographiques avec cette toile qui le représente au milieu d’une route traversant le Grand Canyon et qui rappelle son amour pour le rock américain. Play est un disque qui s’écoute d’une traite et qui donne vraiment envie d’y revenir. Une tournée est prévue pour présenter ce premier album au public, alors, un conseil: déplacez-vous!

10 ans, ça se fête ! Seconde partie

Bravo à Jordan R, de Loriol sur Drôme (26), gagnant de la première partie de notre concours célébrant le dixième anniversaire de Metal Eyes!

Les réponses aux questions sont les suivantes:

1/ Au 19 mars 2025, avec un total de 17 articles qui lui sont consacrés, Saxon est le groupe qui a fait l’objet du plus grand intérêt de Metal-Eyes.

2/ Sans le savoir encore, Vulcain a donné sa dernière interview à Metal Eyes le 22 février 2020 lors de la Firemaster convention de Châteauroux.

Rappel: le gagnant de second rang sera automatiquement sélectionné pour le tirage au sort final d’un lot supplémentaire.

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Et maintenant, Ladies and Gentlemen, voici les tant attendues nouvelles questions pour la seconde partie du concours

1/ Quel est le groupe que j’ai vu dans le plus de salles/lieux différents?

2/ Au 19 septembre, date de clôture de cette seconde partie, combien de fois aurais-je vu ce même groupe sur scène? (Note: une marge d’erreur de +/-2 est tolérée mais le plus proche sera désigné gagnant)

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Les réponses doivent être envoyée par mail à : concours@metal-eyes.com avec pour objet « concours 10 ans seconde partie »

Le règlement du concours est à retrouver ici: https://metal-eyes.com/10-ans-ca-se-fete

HEAVY WEEK END: report du dimanche 8 juin 2025

@Heavy Week End 2025

Par sa programmation, cette troisième journée s’annonce quelque peu plus brutale que les deux précédentes. Mais la météo reste quelque peu incertaine… La matinée est d’ailleurs assez pluvieuse gâchant, malheureusement, les visites locales que nous avions prévues (le château d’Haroué et la reconstitution historique dans le village de Tantonville), mais pour le coup, on a prévu ce qu’il fallait: des épaisseurs à rajouter si la chaleur estivale décide de rester absente!

Nous n’avons pas besoin d’arriver sur le site pour comprendre que le public a répondu présent en ce dimanche. Une longue file de voitures s’étend bien avant d’arriver au Zénith, avançant tranquillement et dans le calme jusqu’à être orientée par les bénévoles présents. Une fois garés, nous voyons une autre longue file, de spectateurs cette fois, s’étirer en arc de cercle sur la totalité du parking PMR/médias alors qu’il n’est encore que 16h. Le public arrive par grappes entières, prenant place dans ce serpent qui louvoie joyeusement. Félicitons ici l’organisation car la foule avance rapidement et n’attend guère – une vingtaine de minutes tout au plus, contrôles de sécurités inclus – avant de pouvoir entrer sur le site.

La fosse et les gradins sont plus que bien fournis – on parle là de plus de 16.000 préventes pour ce dimanche – spectateurs qui, dans un esprit bon enfant, vont et viennent tout au long de la soirée, navigant de la scène aux bars dans un joyeux désordre paradoxalement très organisé. Une marée humaine joyeuse et joviale, déguisée pour nombre de festivaliers à l’image de la tête d’affiche du jour. On ne peut s’y méprendre, Slipknot est dans la place… Sur ce seul nom, le Heavy Week End a réussi son pari, car avant le premier groupe, on retrouve cette ambiance festive de gens heureux de vivre typique d’un festival. Oui, la journée promet d’être belle, d’autant plus que les nuages décident enfin de céder la place au soleil. Pas à la chaleur, mais au soleil. c’est déjà ça!

Du côté médias, on sent aussi une plus grande affluence, notamment du côté des photographes dont le nombre a augmenté d’un bon quart, passant de 30 les deux premiers jours à une bonne quarantaine. Si certains espéraient pouvoir simplement shooter Slipknot – et passer outre le reste du festival – il en seront pour leur frais, la tête d’affiche ayant fait le choix de strictement limiter le nombre de photographes témoins de sa prestation. Ce ne seront finalement qu’une petite demi-douzaine de médias qui seront sélectionnés. Tant pis, nous profiterons ainsi de la totalité du concert en famille.

Nothing More @Heavy Week End 2025

Une intro country résonne, annonçant l’arrivée des Texans de Nothing More. Quand bien même le groupe formé en 2003 a-t-il une bonne demi douzaine d’albums à son compteur, je n’ai rien entendu ou lu d’autre que le nom du groupe. C’est donc une découverte pour moi, et, même si le neo metal/metal n’est pas mon truc, on ne peut que saluer l’énergie développée par le chanteur Jonny Hawkins, torse nu, pectoraux et abdos seulement voilés par le maquillage noir et or qui orne partiellement son corps. Son chant est varié, se faisant aussi brutal et rageur qu’il peut être modulé, doux ou encore haut perché.

Nothing More @Heavy Week End 2025

La foule en prend plein les yeux et commence à slammer. La sécu est à pied d’oeuvre et le sait, l’un des agents me glissant à l’oreille que « ça y est, c’est parti… on va bosser aujourd’hui! » Si une bonne partie du public n’a d’yeux que pour le chanteur, les autres musiciens – bien couverts, quant à eux – grimpent sur les plateformes, allant chercher le public autant que possible. Pas un centimètre carré de la scène n’est laissé sans piétinement, et face à une foule au moins aussi importante que la veille, un parterre et des gradins plus que correctement remplis, Nothing More marque ici nombre d’esprits.

Nothing More @Heavy Week End 2025

Le groupe termine son set, principalement axé sur son dernier album, Carnal, de 2024, en descendant dans la fosse. Jonny s’empare de 2 toms de batterie que les premiers rangs portent tandis qu’ils frappe les peaux entourées de mains levées. Un premier set simplement explosif et prometteur.

Nothing More @Heavy Week End 2025
Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025

La scène est installée, avec un gigantesque backdrop et un kit de batterie ornée d’un cerisier du Japon. Le public s’impatiente et… doit patienter encore un peu, un problème technique faisant craquer et crisser les amplis. Le temps de trouver le problème, de le réparer, voici les mangaka de Rise Of The North Star qui déboulent tranquillement pour prendre aussi rapidement que possible le public à la gorge.

Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025

Qui a déjà vu ROTHS live le sait: Vithia, son chanteur, casquette vissée sur la tête, et ses deux compères guitaristes (Air One Menez et Evangelion B Gauthier) ne laissent aucune place au répit. Qu’on aime ou pas le style du groupe, une fusion brutalement furieuse de metal rugueux et de hip-hop énervé, on ne peut que reconnaitre que ça tabasse sévèrement.

Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025

Le public se fait entendre et joue le rôle de sixième membre du groupe tant il soutient, s’agite et slame à l’envi. Quelle ambiance de feu! Vithia harangue la foule sans relâche, sa gestuelle rapée et sa rage vocale faisant mouche, d’autant plus lorsqu’il fait au public ce petit cadeau toujours apprécié, en l’occurrence Neo Paris, morceau titre du nouvel album éponyme, interprété ici pour la première fois en live. Une bonne dizaine de morceaux auront en une petite heure fait monter la température corporelle d’un bon cran. Une prestation explosive, ni plus ni moins.

Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025
Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Un M et un H de chaque côté de la batterie, une foule qui se masse dans la fosse, un appel lancé dans la sono demandant si « les furieux, les furieuses, êtes-vous prêts pour Mass Hysteria? », et la folie s’empare du public. L’orga a prévenu es photographes, il va y avoir encore de la pyro, « alors restez bien derrière cette ligne sur le troisième titre, la sécu vous le rappellera ». Oui, mais la sécu, justement, en rajoute une petite couche (« approchez vous de la scène, on va vraiment avoir besoin de place« ). Tout se passera de manière finalement, naturellement organisée.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

La fureur de Mass veritas, premier extrait de son dernier album en date (si l’on considère les deux parties de Tenace comme un seul album) voit, déjà, une nuée de slammers surfer sur cette foule immense. Mouss annonce rapidement l’incontournable Positif à bloc et l’on sent déjà l’ensemble des musiciens, Yann, Fred, Jamie et Rapha, très chauds et très en forme. La frappe de Rapha est magistrale et impressionnante, et, désormais parfaitement intégré à Mass Hysteria, Jamie ne rate pas une occasion de s’adresser à la foule, l’incitant à s’exprimer comme elle le souhaite.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Mouss annonce que le groupe fête cette année son trentième anniversaire. Il n’en faut pas plus pour que les premiers rangs entonnent un « joyeux anniversaire » repris en chœur par toute la fosse et va même jusqu’à impressionner les musiciens, émus, Jamie s’emparant de sa caméra pour immortaliser l’instant. Puis arrive Chien de la casse, et le public se voit incité par le vocaliste à se lancer dans des circles pits et répétant ses « Tournez, tournez en rond » (il faudra un jour que Mouss apprenne que « tourner », c’est forcément en rond…).

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Il faudra aussi qu’il nous explique sa logique, celle d’avant L’inversion des pôles où il explique au furieux et aux furieuses que « on va parler de complot. Qui dit complot, dit apéro, qui dit apéro dit (…)« . Pas tout compris mais le public ne le rate pas dès qu’il s’empare d’une bière en hurlant « cul sec, cul sec » ce que le chanteur fait rajoutant même « comme ça, maintenant, on boit au travail ?« . Il se re-prêtera à l’exercice un peu plus tard pour le plus grand bonheur de tous.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

De tous, même d’un Yann qui vient lui chuchoter que c’est sans doute jusque là le meilleur concert de la tournée. Un mouss aussi qui annonce avoir « une érection pileuse » rajoutant « pour les enfants, une érection c’est…ah! demandez à vos parents ». La set list est parfaite, Nerf de boeuf, Se brûler sûrement (« toute la fosse saute! » lance Mouss), Arômes complexes, Reprendre mes esprits, tout y passe, et le public continue de faire monter pression et température. On a même droit ici, comme au Hellfest, à un fauteuil roulant porté par une nuée de bras.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Incontournable hymne désormais systématiquement joué à la mémoire des victimes des attaques terroristes de 2015, L’enfer des dieux est repris en chœur par la foule et est, judicieusement, suivi d’un Tenace explicite. Puis après Contradiction, Jamie annonce le dernier morceau et demande un nouveau wall of death. Le public s’exécute avec plaisir et Mass termine de l’achever avec Plus que du metal. Achever? Non, the best is sans doute yet to come… Ce soir, toutefois, Mass Hysteria a donné un de ses concerts les plus explosifs qu’il m’ait été donné de les voir jouer. La journée est montée en puissance et en pression et Mass a brillamment enfoncé le clou. Pas étonnant que MH soit aujourd’hui l’une des formations phares du metal français, toutes catégoreis confondues. Une énergie brute jamais mise en défaut doublée d’une réel et visible plaisir de jouer. Mass Hysteria a tout bonnement retourné le Zénith de Nancy. Superbe concert!

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Pas de rideau pour cacher la scène, les techniciens de Slipknot s’affairent face au public, installant le décor, sobre, et les deux set de percussion. Le public s’impatiente, attendant ce moment libérateur. Les 16.000 fans présents savent qu’ils vont vivre un moment d’exception. non seulement parce qu’un concert de Slipknot est toujours du grand spectacle, mais aussi parce que cette date en clôture du Heavy Week End est la seule date française de la tournée.

Il est 22h pétantes quand des lumières rouges balayent la scène sur fond de générique de la série K-2000. Une intro un peu longue suivie d’une interminable répétition de « time is generous » avant de voir, enfin, près de 10′ plus tard, les psychopathes masqués débouler sur scène. La guerre est déclarée et les Américains ne feront aucun cadeau au public tout au long des 90′ qui suivent, dotées d’un light show aussi puissant et intense que l’ambiance de ce soir.

Démarrant avec (sic), Slipknot surprend très tôt avec l’incontournable People=shit repris en chœur et avec force par un public déjà déchainé qui saute, hurle et slamme plus fort encore. Corey Taylor est très en voix et il s’adresse souvent et avec bienveillance au public, annonçant que « visiblement, il manque quelqu’un… Clown n’a pas pu être présent, il a dû rester à la maison pour s’occuper de sa famille » Son kit de percussions est en effet vide, utilisé par le petit diable incontrôlable, #3. Mais on ne peut que se poser des questions, Clown étant déjà absent, pour les mêmes raisons à Clisson en 2023…

Il n’empêche, la fureur de Slipknot se traduit par des morceaux ultra efficaces, mélangeant cette brutalité crasse à des passages à chanter en choeur, et le public se fait bien entendre. Psychosocial, The devil in I, un solo de claviers/DJ set qui transforme la fosse en dance floor techno, wall of death… Il y en a pour tout le monde.

Corey Taylor évoque ses souvenirs, rappelant que « Slipknot est venu pour la première fois en France il y a 26 ans et que depuis, à chaque fois, c’est une expérience qui a changé notre vie« . En faut-il plus pour enflammer encore plus le public ? Non, et Slipknot achève ce dernier avec Spit it out, Surfacing et Scissors au cours d’un rappel énorme. Si Mass Hysteria a retourné le Zénith, Slipknot a tout remis en place ! Un concert exceptionnel qui vient clore une journée simplement dantesque.

GDP l’a bien senti, d’ailleurs, puisque les écrans diffusent les dates de la prochaine édition. Celle-ci se tiendra en ce même Zénith de Nancy le premier week-end de juin, soit du 5 au 7 juin 2026. « Petit » festival deviendra grand. Nous serons là, quelle que soit l’affiche!

Le bilan? Si cette seconde édition a eu du mal à se lancer, si l’affiche a mis du temps, trop de temps, à être dévoilée, si la fréquentation est stable par rapport à 2024 (La Charente Libre annonçait un total de 35.000 personnes sur les trois jours), ce Heavy Week End 2025 fut une totale réussite tant d’un point de vue artistique qu’organisationnel. Si des points WC ont été multipliés, on ne peut que constater un réel manque de cabines le dimanche, soit la journée la plus chargée. Egalement, il sera nécessaire de penser à des points d’eau en nombre car même si ce week end fut frais, voire froid, ce ne sera pas toujours le cas début juin. D’autan plus que Nancy étant dans une cuvette, quand il fait chaud, il n’y a pas de vent! Enfin, sans doute surtout, GDP pourrait, comme on le voit ailleurs, organiser des rondes de bénévoles afin de distribuer aux enfants des bouchons d’oreilles. Combien de gamins ai-je vus sans aucune protection auditives? On ne connait que trop bien les dangers d’une longue exposition au bruit pour ne pas avoir conscience des risques que l’on fait subir aux plus jeunes…

Merci à toute l’équipe de GDP (Matthieu Drouot, Nicolas le Bouedec, Oona Rudowski, Anne-Lyse Rieu), à Olivier Garnier, à la sécurité et à tous les bénévoles d’avoir rendu ce week end possible et plus que mémorable.

HEAVY WEEK END: report du samedi 7 juin

@Heavy Week End 2025

Après une première journée artistiquement plus que réussie, retour au Zénith de Nancy pour une seconde plus hard rock/prog metal/heavy metal. Une programmation qui, après coup, ressemble à un patchwork de styles qui peut dérouter. Seule ombre au tableau de ce samedi, la pluie capricieuse qui joue les trouble-fête intermittents tout au long de la journée, humide et presque froide… On fera avec.

Wings Of Steel @Heavy Week End 2025

J’ai beaucoup entendu parler des Américains de Wings of Steel ces derniers temps mais n’ai pas eu l’occasion d’écouter ce qu’ils font. Le jeune combo a déjà publié un Ep et un album ainsi qu’un live enregistré lors de son concert lillois en 2024 et lance aujourd’hui sa tournée 2025. Musicalement, la formation propose un heavy metal typé 80’s. Leo Unnermark, le chanteur d’origine suédoise, est aujourd’hui très en voix, quelque part entre Michael Kiske et Geoff Tate tandis que son compère, le guitariste Peter Halub, avec qui il a fondé le groupe, sait prendre la pose comme il le faut.

Wings Of Steel @Heavy Week End 2025

Clairement, ça joue, tant des instruments qu’avec le public. La jeune formation sait parfaitement quoi faire pour séduire le public et propose une variété de morceaux entrainants et séduisants, alternant entre puissance de feu (Fall in line, Cry of the damned, Wings of steel) et douceur à mi parcours avec She cries, ballade entrecoupée d’un grain de folie.

Wings Of Steel @Heavy Week End 2025

Wings Of Steel nous offre ainsi une jolie mise en bouche pour démarrer la journée. Si le groupe n’invente rien, il se donne avec coeur et passion et le public présent le lui rend bien.

Wings Of Steel @Heavy Week End 2025
Vanden Plas @Heavy Week End 2025

Place ensuite à un groupe plus que trentenaire. Les Allemands de Vanden Plas, en showcase à Paris lors de la conférence de presse donnée par GDP pour le HWE, reviennent armés de cette envie de renouer avec leur succès d’antan. Leurs dernières prestations en France remontant au festival de Raismes en 2017, le groupe a eut tout le temps d’être quelque peu oublié. Alors ce soir, les petits plats sont mis dans les grands;

Vanden Pas @Heavy Week End 2025

Andi Kuntz, très en voix et tout sourire, n’hésite jamais à faire participer le public pendant l’heure qui est allouée au groupe. En démarrant son set avec deux titres heavy, Push et Holes in the sky, Vanden Plas interpelle les moins connaisseurs mais, malgré des moments plus doux, continue son set avec des composition plus progressives qui peuvent dérouter les amateurs de rock direct qui se dirigent vers les bars et la restauration. Dommage, car Postcard to God, qui clôt les set a de quoi réunir tout le monde, mais le public reste quand même assez important.

Vanden Plas @Heavy Week End 2025
Europe @Heavy Week End 2025

Avec Europe, on change clairement de catégorie. Les amateurs de hard rock léché sont de sortie et Joey Tempest, très en forme, sait parfaitement comment caresser son public comme il faut. De manière aussi sensuelle qu’il le fait avec son pied de micro!

Europe @Heavy Week End 2025

Le groupe démarre son set avec deux classiques, On broken wings et Rock the night, qui enflamment le public avant de proposer le plus récent Walk the earth (issu de l’album du même nom datant de 2017). déjà le chanteur commence à s’amuser avec des « Merde » et des Putains » qu’il répète autant qu’un pur Français, pour le plus grand plaisir du public.

Europe @Heavy Week End 2025

Si John Leven (basse) semble tout aussi concentré qu’il prend du plaisir, tous les regards se portent également sur John Norum, très en forme ce soir. La pyro réchauffe d’ailleurs les Suédois et le public alors que la pluie commence à se faire dense. Les parapluies et poncho font une apparition remarquée tandis que le froid s’installe aussi.

Europe @Heavy Week End 2025

Fort heureusement, cet épisode ne dure qu’un gros quart d’heure et le public reste bien présent. Europe nous offre alors Hold your head up, un titre soit disant « enregistré récemment » datant cependant de 2023. Europe propose ensuite une sélection de titres couvrant toutes les époques du groupe. De Carrie à Superstitious, en passant par le superbe War of kings ou open your heart qui voit Joey s’emparer d’une guitare acoustique ou Last look at Eden où il empoigne une électrique et se la joue crooner, c’est un véritable Best of que Europe offre au public, chaud comme la braise.

Europe @Heavy Week End 2025

Puis Cherokee, avec un light show splendide, vient relancer les affaires sérieuses, celles annonciatrices d’un concert qui touche à sa fin. Sa fin? Non, bien sûr, et le public le sait. Dès les premières mesures, The final countdown voit une nuée de téléphones s’éclairer et la foule se lever et hurler sa joie (note personnelle: je comprend de plus en plus ces artistes bannissant le portable…) Peu importe le froid, c’est près de 8.000 personnes qui sont à l’unisson, accompagnant Europe jusqu’au dernières mesures de ce concert de très haute volée. Si la suite est à la hauteur de cette prestation…

Europe @Heavy Week End 2025
Dream Theater @Heavy Week End 2025

Le retour de Mike Portnoy (batterie) au sein de Dream Theater a fait couler, positivement, beaucoup d’encre. Le public amateur se masse devant la scène où un technicien vient retirer le voile cachant l’imposant kit du batteur. Puis chacun arrive tranquillement, prenant place pour attaquer avec le bien nommé Night terror. Rapidement, pourtant, on sent, on voit John Muyng concentré sur sa basse et la tablette à ses pieds, prompteur musical l’empêchant de sourire.

Dream Theater @Heavy Week End 2025

De son côté, John Petrucci, tout aussi concentré, se libère et retrouve ses poses de barbu bourru mais impressionne par son aisance guitaristique. Jordan Rudess, quant à lui, joue de ses claviers dont la façade change au gré des ambiance de ce premier long titre, affichant parfois des notes de musique, à d’autres moments un décor léopard, clavier mobile qui se penche (laissant ainsi voir les touches sur lesquelles il joue) et se déplaçant afin que chaque membre du public en profite.

@Heavy Week End 2025

Mais celui qui attire tous les regards reste le batteur, dont le set impressionne et le cache partiellement. Portnoy, pourtant, sait aller chercher le public, se levant pour haranguer la foule qui… diminue. Non seulement, bien que ce soit la fin du printemps, il fait froid, mais la musique, trop technique et destinée à un public connaisseur, ne séduit pas une partie de la foule que l’on voit quitter les lieux en formation régulière et en famille.

Dream Theater @Heavy Week End 2025

Une question se pose alors: Dream Theater est-il vraiment le meilleur choix de tête d’affiche? Sans doute eut-il été préférable d’inverser les places et de laisser Europe clore cette journée. Dommage, mais c’est ainsi. Demain est un autre jour dont l’affiche pré-visage d’un (tout petit) peu plus d’énergie.

Dream Theater @Heavy Week End 2025

HEAVY WEEK END: report du vendredi 6 juin

Quel énorme week end que cette seconde édition du Heavy Week End ! Malgré quelques couacs au lancement de cette seconde édition, notamment dans l’arrivée plus que tardive des annonces et de l’affiche complète, le bilan de ce premier week end du mois de juin au Zénith de Nancy, dans sa version open air, est plus que positif malgré une météo capricieuse et un démarrage quelque peu difficile. Mais ne nous emballons pas, commençons par le commencement.

Si on a pu quelque peu s’inquiéter quant à la fréquentation de cette seconde édition – Gérard Drouot Productions balançant sur les réseaux de très nombreux posts chaque jour qui ont pu ressembler à un appel au secours, annonçant tardivement une affiche a priori pas au niveau de la première édition (exceptionnelle, rappelons-le) entrainant nombre de commentaires peu enthousiastes – l’arrivée sur le site tend à confirmer cette inquiétude. Ce vendredi est loin, très loin d’afficher complet – à peine 6.000 personnes ont fait le déplacement – mais, d’une part, le public est bien présent dès l’ouverture des portes et, d’autre part, on constate rapidement deux grosses améliorations par rapport à l’an dernier: tout d’abord, un espace assez vaste est réservé aux lieux de soulagement individuels (les WC, donc). Mais surtout, c’est affiché en très grand à l’entrée du site, le placement est libre. A moins d’avoir un pass VIP ou Carré or, le public peut, « à l’ancienne », se positionner dans la fosse ou s’installer dans les gradins, au choix. Résultat: bien que démarrant plus tôt que l’an dernier – un groupe a été rajouté – j’ai l’impression que le public est, en ce début de festival, à peu près équivalent à celui de 2024. Pas génial, mais encourageant, et nous ne sommes que vendredi, certaines personnes travaillent encore.

Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025

Adrian Vandenberg, qui inaugure cette édition, investit la scène à 17h30 devant un parterre bien fourni… Quel plaisir de pouvoir enfin revoir le guitariste sur scène. Et en forme! Le géant hollandais (1,98m des pieds à la tignasse) a fait le choix de proposer un set 100% axé sur sa période avec Whitesnake, soit la période 1987 et Slip of the tongue. S’il n’a particpé qu’à la tournée célébrant le premier, il n’a composé aucun des titres de 1987, contrairement à son successeur dont on retrouve ici deux extraits (Fool for your lovin’ qui remonte en réalité à Ready an’ willing, en 1980, et Judgement day). Les 5 autres titres sont des incontournables du légendaire 1987 (Bad boys, Give me all your love, Cryin’ in the rain*, Still of the night et Here I go again* – deux titres (*) remontant quant à eux à l’album Saint and sinners de 1982)

Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025

Le groupe dans son ensemble est en forme. On apprécie la tessiture de la voix de Mats Lévin, que l’on connait déjà pour ses participation avec Yngwie J. Malmsteen ou Treat, parmi d’autres. Le vocaliste n’est peut-être pas au niveau d’un Coverdale des grands jours mais son timbre et la personnalité qu’il met dans chacun de ces morceaux rendent plus qu’hommage au Serpent blanc.

Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025

Si déjà la paire Vandeberg et Levens chauffe le public, la section rythmique en rajoute une jolie couche également. En quarante minutes, le géant blond démontre être parfaitement en forme (il avait été victime de la maladie de Lyme, qui l’a empêché de revenir comme il l’eût souhaité sur le devant de la scène) et à sa place. Si on aurait volontiers apprécié quelques extraits autres que Whitesnake (de Vandenberg, ancienne ou nouvelle mouture, ou Vandenberg Moonkings), on ne peut que savourer ce qui nous a été offert. Le public le sait et a, au passage, posé les jalons de l’ambiance à venir.

Adrian VANDENBERG @Heavy Week End 2025
BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025

Après le hard rock, on passe au power metal finlandais. Non, pas Lordi… Si j’avais été peu sensible à Battle Beast lors du dernier passage du groupe au Hellfest, les conditions du jour me permettent de découvrir le groupe sous un autre angle. Force est de reconnaitre que les cinq se donnent à fond, la voix de Noora Louhimo faisant toujours office d’arme (plus vraiment) secrète.

BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025

On sent les musiciens concentrés et quelque peu statiques, malgré l’envie de Eero Sipilä (basse) d’haranguer le public. Mais tous les regards sont portés sur la chanteuse au casque corné. Au gré des titres, l’ensemble du groupe va chercher la foule qui répond là encore plus que positivement d’autant plus que Noora, visiblement heureuse d’être là communique avec le public aussi chaleureusement que les flammes qui viennent réchauffer l’atmosphère.

BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025

Battle Beast nous a offert une très belle prestation, celle qui ressemble à une jolie mise en bouche pour accueillir la tête d’affiche.

BATTLE BEAST @Heavy Week End 2025
SAXON @Heavy Week End 2025

Mais avant, place à un monstre sacré du heavy metal. Saxon, du haut d’une carrière longue d’un demi siècle, est toujours bien présent. Les Anglais s’apprêtent à sortir leur nouveau live, Eagles over Hellfest, et se lancent ce soir dans leur nouvelle tournée européenne qui, rappelons-le, les verra revenir pour trois dates en France les 11, 12 et 13 septembre aux Zénith de Paris, Nantes et Toulouse (avec, exclusivité de ces dates, le show Castles and eagles. Nous y reviendrons.)

SAXON @Heavy Week End 2025

Bien qu’on sache à quoi s’attendre, on a toujours plaisir à retrouver Biff et sa bande qui jamais ne déçoivent. Les anciens se massent devant la scène et dès les premières mesures de Hell, fire and damnation, le ton est donné. Les bouches à feu crachent leurs flammes tandis que le public scande le refrain de ce futur classique avec entrain. Et Biff, majestueux observe avec sérieux et attention la foule devant lui.

SAXON @Heavy Week End 2025

Si Saxon a composé certains hymnes incontournables que l’on retrouve ce soir (besoin de les citer? Alors, en vrac, Motorcycle man, Strong arm of the law, Wheels of steel, Heavy metal thunder, Dallas 1pm, 747 (strangers in the night)…) le groupe nous dégaine quelques raretés qui font du bien.

SAXON @Heavy Week End 2025

On a ainsi droit à Power and the glory et Dogs of war, nouvellement réintroduit dans la set list ainsi que 1066, un des trois extraits du dernier album. Les connaisseurs le savent, ils sont en train de vivre un de ces grands moments, un de ces concerts francs et directs, sans chichi. Et même si Biff, qui referme régulièrement son manteau, semble avoir froid, le public lui mange dans la main. Le concert se termine magnifiquement avec Princess of the night, toujours aussi imparable.

SAXON @Heavy Week End 2025

Si Saxon ne surprend pas les fidèles, le groupe impressionne toujours par sa puissance et ses prestations toujours aussi solides. Désormais parfaitement intégré, Brian Tatler confirme être le meilleur choix possible pour remplacer Paul Quinn. On remarque aussi que, de son côté, Nibbs Carter est beaucoup plus calme qu’il y a quelques années, headbangant avec plus de raison. Reste que la machine de guerre est de sortie (malheureusement pas le Fuckin’ pigeon… mais ça, ce sera pour le mois de septembre !)

SAXON @Heavy Week End 2025
POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Elles sont là, elles sont de sortie les meutes de loups-garou, impatientes de répondre à l’appel d’Attila Dorn et de Falk Maria Schlegel. Qu’on aime ou pas sa musique, un concert de Powerwolf est toujours prometteur de bons moments. Au pluriel. Car plus que le show, c’est le partage, la communion entre le groupe et le public. Un grand voile cache la scène, et dès que ce dernier tombe, le public se libère.

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Bless ’em with the blade lance les hostilités – Powerwolf débute également sa nouvelle tournée ce soir, le public du HWE a donc droit à l’exclusivité du show! – et, très vite, très tôt, Attila s’adresse au public. Toujours en français, délivrant son éternel message « heavy metal is religion ». Forcément, ceux qui découvrent ce soir Powerwolf ne peuvent qu’être séduits tant par cette communion que par l’excellence du show proposé. Pas une seconde ne se passe sans un clin d’œil, un sourire, une complicité tant entre les musiciens qu’avec, surtout, le public.

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Les frères Greywolf monopolisent la scène lorsque Falk se retrouve coincé derrière ses claviers. Il est naturellement bien souvent présent en avant scène, accompagnant Attila, très en voix, dans cette grand-messe célébrant le heavy metal et son armée (Army of the night).

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

« On va faire bouger nos hanches« , annonce Attila. « Qui veut danser avec moi? Avec Falk? » Le teasing lancé, tous deux font deux pas de danse annonciateurs de Dancing with the dead et, crachés ses premières banderoles qui retombent légèrement sur le public.

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Attila invite ensuite le public à chanter quelques mesures avec lui, le préparant ainsi à l’accompagner sur Armata strigoi. Chacun chante aux ordres d’Attila: tout le monde, puis les femmes puis les hommes (quelque peu plus nombreux) et même… « maintenant, la sécurité privée, allez, chantez avec nous la sécurité privée!« , rappelant que « je suis le maestro de cérémonie » lorsque le public s’élance avant son ordre. Communication, communion même, et humour font ce soir très bon ménage.

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Un loup garou sur fond bleu blanc rouge accompagne La bête du Gévaudan, titre chanté en français pour le plus grand bonheur de tous, suivi par le classique Demons are a girl’s best friend. Jamais Powerwolf ne laisse retomber la pression, que ce soit avec la pyro et les confettis – encore – sur Fire and forgive ou en faisant – toujours – participer le public, qui ne se fait pas prier.

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Le combat des « Uh » (coté Falk) et « Ah » (côté Attila) fait toujours son effet, et fonctionne à merveille, plus encore, une fois le « concours » terminé, lorsque 6.000 gorges reprennent le gimmick tout au long de Werwolves of Armenia, suivi de Heretic hunters.

POWERWOLF @Heavy Week End 2025

Les festivités continuent jusqu’à la conclusion habituelle, l’incontournable We drink your blood. Clairement, ce soir, Powerwolf a brillamment lancé sa nouvelle tournée. Le public repart ravi, la bave de la meute s’étant transformée en sourires marquant des visages simplement heureux d’avoir vécu ce moment. Un grand, très grand concert qui, malgré le froid, vient clore une première journée plus que prometteuse d’un week end de très belle fête. On sera de retour demain, promis!

POWERWOLF @Heavy Week End 2025