SILVERTRAIN – Walls of insanity

silvertrain 2016Heavy metal, France (Brennus, 2016)

C’est à grands renforts de pub que Silvertrain, une des formations prometteuses de la scène française des années 80 – mais qui n’a jamais pu dépasser le statut d’espoir ou d’outsider – tente de revenir. Ce Walls of insanity, déterminé et bien fait dans l’ensemble, frais et vif, offre de belles promesses. Si on ne peut que penser à AC/DC avec le titre d’ouverture (Rock or burn, dan sle genre clin d’oeil évident…), je suis rapidement séduit par cette voix haut perchée et rugueuse qui rappelle celle d’Udo Dirckschneider, et par des guitares précises délivrant des riffs chirurgicaux. Lorelei se fait plus rapide et heavy offrant un solo trépidant, avant qu’une batterie locomotrice entraîne un Raptor’s mind qui ne peut qu’évoquer Accept (tient donc..) avant de proposer un Walls of insanity plus lent et ambiancé, sur lequel des claviers inquiétants font leur apparition auprès de guitares qui cisaillent. Si Burning land est plus traditionnel et me convainc moins, le presque doom Mentempsychosis (c’est quoi ce mot???) précède un Fly towards the stars qui renoue avec la rapidité, influencé par Judas Priest et le power metal allemand. Pacte de sang se distingue par son chant français – tout aussi intéressant, d’alleurs. Pourquoi ne se limiter qu’à un titre? – et Redemption vient conclure cet album avec de jolies descentes de manche et une belle montée en puissance et en densité.  Si l’album est clairement divisé en trois partie (heavy, plus légère puis de nouveau plus rapide), il manque un je ne sais quoi pour en faire un album, au sens propre du terme, remarquable. Walls of insanity fait cependant plaisir à écouter, certes, et reste un album efficace et plaisant.

Note: 8/10

Titre que je retiens: Lorelei

ADX Non serviam

adx 2016Heavy metal, France (Ultim records, 2016)

Reproche-t-on à AC/DC de faire du AC/DC? A Iron Maiden de répéter à l’envi une même recette depuis une bonne quinzaine d’années? Non, bien sûr que non. Alors ne soyons pas surpris et, surtout, évitons de nous offusquer, si ADX, un des groupes phare et historique et symbole du metal hexagonal nous propose ce qu’il sait faire le mieux: du ADX. Soit un heavy speed et racé, aux guitares acérées, complices et incisives doublées d’une rythmique en béton, dont une batterie, on en a désormais l’habitude, qui pilonne. D’aucun pourra naturellement se demander quel impact a sur ADX l’intégration de Nicklaus. La réponse tien en trois mots: du sang neuf. Le guitariste semble parfaitement connaitre le catalogue du groupe et, s’il n’a pas participé à la composition de ce Non serviam, s’est vu commandé la réalisation de soli. Précis, le guitariste permet même à ADX de renouer avec son glorieux passé, celui de La terreur ou, plus encore, Suprématie. Bien sûr, l’album traite de thèmes chers au groupe, la guerre et la religion, mais on remarque surtout l’efficacité de chacun des titres, exception faite des moins marquants Cosaques et La furie. Pour le reste,on tape du pied et on secoue la tête sur l’incisif La mort en face, sur le guerrier B17 phantom, sur le diversifié et entraînant L’énigme sacrée ou sur le Théâtre de sang dans la plus pure lignée ADXienne. Le groupe parvient même à surprendre avec l’intriguant et presque dansant L’Irlandaise aux relents celtiques. Non serviam vient donc se glisser fièrement aux côtés des derniers albums en date d’ADX, une jolie collection entamée avec Division blindée il y a déjà dix ans. Reste à défendre ce très bel album sur scène.

Note : 8,5/10

Titre que je retiens: Théâtre de sang

Photo de la semaine: Ozzy OSBOURNE (Black Sabbath)

SONY DSC

 

Alors que Black Sabbath vient de donner, il y a une semaine à peine (le 19 juin 2016) son dernier concert français au Hellfest de Clisson, j’ai souhaité remercier et rendre hommage aux Anglais pour l’univers musical auquel ils ont, sans aucun doute possible, donné naissance: celui du heavy metal qui nous est cher.

Black Sabbath faisait partie de ces formations que je n’avais jamais vues en concert. Ils devaient, avec Ray Gillen, je crois, tenir la tête d’affiche du « festival Hard de Noël » au Zénith de Paris (avec Fisc, Cro-Mags et Motörhead) au milieu des années 80 mais ont annulé, remplacés par la bande de Lemmy. Alors lorsque je me vois accrédité pour ce concert à Paris Bercy, le 2 décembre 2013,je n’hésite pas un instant.
Ce cliché a été réalisé avec mon A450 de Sony, un objectif 55-200mm, avec une sensibilité réglée à 800 ISO, et une vitesse d’obturation de 1/160. Je lache Ozzy du regard un instant pour me rendre compte que, dans mon dos, il se trame quelque chose… Je me retourne pour découvrir le vocaliste dans cette position, accroché à son pied de micro, laissant la folie s’emparer de lui. Ce regard est celui que j’attendais, celui du Ozzy dingue et possédé. Hop, c’est dans la boite. Le bon endroit et le bon moment…

DOWNLOAD FESTIVAL PARIS du 10 au 12 juin 2016, hippodrome de Longchamp

Pour cette première édition hexagonale, l’incontournable festival anglais a choisi l’hippodrome de Longchamp pour y accueillir, l’espace de trois jours et sur trois scènes, une quarantaines de groupes d’horizons divers. Et pas des moindres, le festival invitant Iron Maiden et Rammstein pour attirer du monde. Avec une capacité d’accueil frôlant les 60.000 spectateurs/jour, le Download Lire la suite

Interview découverte: SYR DARIA

Rencontre avec Michel (guitare). Propos recueillis à Paris, le 6 juin 2016

 

Après avoir découvert le très enjoué Voices, leur dernier album, Syr Daria dans sa totalité est descendu à Paris pour en assurer la promotion. Entre grèves des transports et inondations, nous avons réussi à réaliser une interview version express !

Syr Daria 2 copie

Metal-Eyes : Peux-tu rappeler l’histoire de Syr Daria pour ceux qui vous découvrent avec Voices, votre dernier album ? Lire la suite

HUMAN FORTRESS: Thieves of the night

human fortress 2016Power metal, Allemagne (AFM, 2016)

La recette est certes éculées, mais quand c’est bien fait, bien interprété et bien produit, ça fonctionne. D’autant plus pour Human Fortress, un groupe qui pratique la chose depuis sa création en 1997. Alors, prenez des guitares qui cisaillent des riffs plutôt que d’en tricoter, une batterie qui inflige un rythme à base de double grosse caisse soutenue par une basse impériale, un chant puissant et enlevé, ajoutez à tout cela un nouveau chanteur  au CV long comme le bras Lire la suite

PHOTO DE LA SEMAINE: Wolf Hoffmann (Accept)

Ce jour-là, je venais pour la première fois de rencontrer Peter Baltes pour une superbe interview qu’il m’avait accordée dans le tour bus du groupe. Ce n’était toutefois pas la première fois que je voyais Accept live. ça remonte quand même à 1983, cette histoire. A la mutualité de Paris. Il y a eu le Zénith, aussi, puis le déclin. Et le retour en grande forme avec un Mark Turillo au chant et un passage, l’année précédente, à l’Elysée Montmartre. Un an plus tard, Accept vient promouvoir son dernier né, Stalingrad, dans un Bataclan archi comble.

Accept au Bataclan, le 6 avril 2012

Accept au Bataclan, le 6 avril 2012

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WALTER TROUT: Alive in Amsterdam

walter trout 2016Blues rock, USA (Mascot, 2016)

J’avoue mon ignorance: la première fois que j’ai entendu parler de Walter Trout, c’était il y a quelques semaines à peine, au cours d’une interview avec JD Simo  qui venait de tourner avec le bluesman. Quelques recherches plus tard, et voici qu’apparaissent quelques noms plus familiers: le guitariste a fait partie de Canned Heat, du John Mayall’s Bluesbreakers, s’est lancé en solo dès 1990 et a une discographie longue comme ça… Un petit, quoi… Lire la suite

NO ONE IS INNOCENT: Barricades live

No on is innocent live 2016Hardcore, France (Verycords, 2016)

Je ne suis pas un grand fan de No One Is Innocent. Par conséquent, j’en suis encore moins spécialiste que connaisseur. Mais ça risque de changer bientôt, surtout après avoir écouté et visionné ce Barricades Live, double CD agrémenté d’un DVD 100% convaincants. Enregistré lors d’un concert donné à Paris dans une Cigale blindée le 30 novembre 2015, ce témoignage, particulièrement explosif, reflète ce besoin commun de se retrouver ensemble pour faire la fête et du bruit  Lire la suite