ROYAL REPUBLIC: Club majesty

Rock, Suède (Nuclear Blast, 2019)

Depuis ses débuts, Royal Republic est parvenu, avec chacun de ses 3 précédents albums, à surprendre ses fans avec des chansons foncièrements rock, entraînantes à souhaits, joyeuses et vivantes. Et le quatuor ne s’est jamais géné pour proposer des morceaux complètement déjantés (Underwear ou Full stream speed machine, sur We are the royal, Everybody wants to be an astronaut sur Save the nation ou encore People say I’m over the top ou Kung fu lovin sur Week end man, parmi d’autres). Avec leur nouvel opus, Club Majesty – qui aurait pu être le nom du groupe, grand bien leur a pris! – les Suédois réussissent encore à surprendre. En fait, tout est dit dans le titre. La notion de club est en effet prédominante tout au long des 11 nouveaux morceaux proposés, et cela dès Fireman & dancer, malgré le hurlement introductif d’Adam. Malgré l’omni présence de guitares, l’esprit disco domine. Celui des 70’s, pas celui de techno actuelle… Le dancefloor est en feu, et le titre suivant confirme l’orientation générale de l’album. Comment pourrait-il en être autrement quand on nomme une chanson Can’t fight the disco? Seulement voilà: Royal Republic a sans doute trop orienté ce nouvel album et si l’on reconnait sa marque de fabrique, un peu plus de rock direct aurait été bienvenu. On retrouve cependant tout au long de l’album les « gimmicks » propres aux Suédois: ce chant si particulier, ces guitares claires et saccadées, ces refrains qui tournent comme un manège, ces mélodies qui ne laissent pas de marbre. Royal Republic explore et tente, garde son identité même s’il se perd quelque peu dans son propos. A voir en live, car sur scène, le groupe est imbattable. Et c’est sans doute là que ces nouveaux titres prendront toute leur dimension.

DEWOLFF: Live and outta sight

Pays-Bas, Hard rock (Mascot, 2019) – sorti le 1er mai 2019

Incontestablement, le renouveau du renouveau du rock/hard rock 70’s passe par le trio néerlandais de Dewolff. très orienté rock sudiste, le trio se plie aujourd’hui à l’exercice du témoignage live.  Il était d’ailleurs temps de le faire après l’excellent Thrust paru l’an dernier. Sur Live & outta sight, le trio laisse exploser sa passion du rock old school. De Jimi Hendrix à Deep Purple, en passant par le southern rock, le blues et le psyché, Dewolff offre un concert haut en couleurs et en émotions. Après un Big talk qui met en appétit et en jambe, les frangins Van de Peol, Pablo (chant et guitare) et Luka (batterie) et Robin Piso (chant et claviers) semble se mettre en mode impro dès Sugar moon. Une impression confirmée par Medecine, sur lequel on est persuadé que ce ne sont pas des pilules de médicaments que les gars ont ingurgités… Les choeurs parfaitement américanisés passent superbement bien tout au long de cet album tout en sensibilité et finesse. Avec ce Live & outta sight, Dewolff parvient à faire fonctionner la machine à remonter le temps et nous plonger au coeur de ces concerts uniques des 70’s sans lasser l’auditeur un seul instant, malgré des morceaux à rallonge – Medecine avec ses 8′ étant le plus court d’entre eux: Deceit and woo et Tired of loving you tournent autour des 11′ et Love dimension qui conclue le concert dépasse les 9′! Une expérience à découvrir en urgence.

AMERICAN TOURS FESTIVAL: Scorpions, Rival Sons, Stray Cats et bien plus encore!

Du 5 au 7 juillet 2019, se tiendra la nouvelle édition du American Tours festival, qui se tiendra au parc des expos de la ville de… Tours!

Cette année, le festival a su attirer de nombreux artistes rock dont les légendaires Scorpions (et son « noveau » batteur Mikkey Dee) le vendredi à 22h, ainsi que, le lendemain, Rival Sons (21h) et les non moins légendaires Stray Cats (22h30).

Mais ce festival ne se résume pas qu’à ces concerts: musicalement, il y en aura pour tous les goûts, de la country au rock et au hard rock, ce sont 50 concerts prévus sur ces 3 jours.

Le American Tours festival, c’est avant tout, et surtout, un accès à toute la culture américaine, de sa musique à son esprit vintage, du square dance au rockabilly, sans oublier ses belles mécaniques. Un esprit unique en Europe, et donc un rendez-vous à ne pas manquer.

A noter: le festival sera exceptionnellement précédé  le 4 juillet par une soirée spéciale Independance day.

Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le site du festival: www.americantoursfestival.com

 

RAMMSTEIN

Allemagne, Metal (Universal, 2019)

Dix ans après la sortie de son dernier album, Liebe ist für alles da, les Allemands de Rammstein reviennent avec un nouvel album sans titre, une pochette blanche ornée d’un seul indice: une allumette. Rammstein a toujours joué avec le feu, et c’est sans surprise que les fans attendent de pied ferme ce nouvel effort studio. Seulement, une décennie, c’est long, très long… Démarrant avec Deutchland – titre clin d’oeil à Amerika sans doute – un morceau froid et martial comme la bande à Till aime nous en proposer, ce nouvel opus démarre sous les meilleurs auspices. Ayant pris le contrôle de la production ( Jacob Hellner, producteur historique du groupe n’est cette fois pas de la partie, la prod étant officiellement attribué à Olsen Involtini) Rammstein s’amuse à parsemer son album de références à tout son passé en agrémentant son propos de claviers bien plus présent qu’à son habitude. Flake est aux anges, sans aucun doute, et s’éclate notamment sur le très dance Auslander. On est également surpris par l’inhabituelle virulence de Till Lindemann sur Puppe. Là où l’on aurait pu s’attendre à un album frisant la perfection, Rammstein se fait cependant paresseux sur des titres plus évidents comme Sex ou Weit weg (sur 11 titres, 2 ou 3 plus paresseux, à ce niveau, ça fait beaucoup quand même…) A part ces moments plus faibles, les Allemands parviennent, tout en puisant naturellement dans leur passé, à nous surprendre avec de nouvelles explorations sonores. Un très beau retour en somme.

Interview: PRESS GANG METROPOL

Interview PRESS GANG METROPOL. Entretien avec Sébastien (chant, guitare) et Christophe (basse) .Propos recueillis au Hard Rock Cafe à Paris le 27 mai 2019

Metal-Eyes : Il s’agit de notre première rencontre, je découvre à peine Press Gang Metropol, alors, je ne vais pas vous surprendre : pouvez-vous me raconter en quelques mots l’histoire du groupe ?

Christophe : Le groupe s’est formé en 2006, on a fait un premier album qui s’appelait Check Point. Le line up a depuis changé, maintenant, il y a Sébastien au chant, Fabrice à la batterie et Michel à la guitare. On vient de sortir un nouvel album chez Send The Wood, Point Blank, c’est du rock new wave. Et voilà !

Metal-Eyes : Et voilà ! Quelles sont les grandes étapes du groupe ?

Christophe : D’abord la création du groupe. Je venais d’un projet industriel, j’en ai eu marre à un moment des machines et j’ai voulu retourner à la guitare. C’est quand même bien la guitare. Formation classique guitare basse batterie chant, plutôt que sampler et machines même si j’aime encore. Ensuite, la sortie du premier album, ensuite, troisième étape, le changement de line-up et quatrième étape, la sortie de ce nouvel album sur ce nouveau label

Metal-Eyes : Et toi Sébastien, tu as intégré le groupe comment, tu viens de quel univers ?

Sébastien : Alors on n’en parle pas beaucoup parce que ça n’a rien à voir avec ce que fait Press Gang…

Metal-Eyes : Ok, on passe à la question suivante, alors ! (Christophe explose de rires)

Sébastien : A la base, j’étais avec un groupe qui s’appelle Artefact dans les années 2000. On a fait 2 albums, on a joué avec Eths, on a fait des trucs un peu sympa, on a fait une tournée, et ça marchait bien jusqu’à ce qu’on décide d’arrêter. Ensuite, j’ai arrêté de faire des trucs un peu sérieux – parce que Artefact, c’était vraiment sérieux…

Metal-Eyes : Sérieux ? (je me tourne vers Christophe) Sympa…

Christophe : Mmh… On en reparlera… Non, justement, il va y venir.

Sébastien : J’y viens : mes attentes musicales étaient vraiment différentes par rapport au fait de hurler, même si c’est un exutoire. Et je me rapprochais plus de choses comme Depeche Mode, Mark Lanegan… Je m’y retrouvait plus artistiquement. Quand j’ai appris que Press Gang Metropol cherchait un chanteur, je me suis rapproché d’eux, je leur ait dit que c’est un univers qui me parle et que ce serait un super endroit pour que je puisse exprimer avec ma voix ce que je souhaitais. Finalement on a trouvé un univers où cohabiter musicalement et on est là !

Metal-Eyes : Vous avez publié un premier album, Check Point, avant celui-ci : Point Blank. Est-ce que le mot Point doit figurer sur chacun de vos disques ?

Christophe : Bravo ! Tu es le premier à l’avoir repéré ! C’est vrai, tu es le premier à en parler. En fait, il s’agit plus de reprendre le dernier mot, et je me demandais ce que nous pourrions mettre avec Blank sur le prochain. C’a tombait bien, parce que je voulais un album plus frontal, plus direct. Point Blank, ça veut dire « à bout portant ». La cover de l’album, le poteau au premier plan, tout est lié…

Sébastien : C’est réfléchi, hein ?

Metal-Eyes : C’est bien, très bien de réfléchir. C’est là où on peut faire appel à ton côté sérieux (rire général) ! Comment décririez vous tous deux la musique de PGM aujourd’hui ?

Christophe : En deux mots : rock new-wave.

Metal-Eyes : Quel type de New wave ?

Christophe : Celle jouée dans les années 80. On peut citer Depeche Mode, New Order, Cure, et également le côté rock d’aujourd’hui avec des groupes comme Interpol, Editors…C’est un mix, on n’invente rien, on ne crée rien, on essaie juste de faire de la bonne musique, en tentant de ne copier personne, mais c’est clair que nos influences ressortent.

Metal-Eyes : Quelle est la signification du nom du groupe ?

Christophe : Press Gang Metropol, c’est l’association de deux mots : press gang, ça veut dire « obliger à », c’est un côté péjoratif. Metropol, c’est la ville. En fait c’est « l’aliénation de la ville ». Voilà.

Metal-Eyes : Selon toi, comment décrirais-tu, au-delà du changement de line-up, l’évolution du groupe entre les deux albums ?  

Christophe : beaucoup plus énergique, motivé et direct, et peut-être plus instinctif. Comme on l’a dit avant, moins réfléchi.

Metal-Eyes : Et toi, Sébastien, tu as écouté le premier album pour intégré le groupe.

Sébastien : En effet. J’ai écouté l’album pour me faire une idée et j’ai accroché en me disant que c’est quelque chose qui correspondait à mes goûts. Quand le line up à changé, c’était bon, mais changer de chanteur, ça veut dire changer beaucoup dans l’image aussi. Ça correspondait vraiment à ce que je voulais faire, du coup, j’ai amené mes influences et on a commencé à travaillé pour trouver ces nouvelles couleurs.

Christophe : Ta personnalité a fait que le style de la puisque est devenu sans doute plus physique que mental.

Metal-Eyes : Si l’un et l’autre vous deviez ne retenir qu’un seul titre de Point Blank pour décrire ce qu’est PGM, ce serait lequel ?

Christophe : Ouais… bonne question…

Sébastien : Moi, je dirais En face, parce que c’est le premier qu’on a écrit avec le nouveau line up, et il a vraiment posé les jalons de ce qu’allait être PGM. Après, ça s’est élargi dans le spectre sonore. On s’est dit « le nouveau son de Press Gang, c’est ça ! »

Metal-Eyes (à Christophe) : Tu le rejoins ?

Christophe : Oui, totalement…

Metal-Eyes : C’est facile…

Christophe : Ouais. J’aurais peut-être dit un autre morceau, mais il a plus raison.

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise de PGM ?

Sébastien : Plus de basses !

Christophe : Moi, ça me va ! Je m’en souviendrais. Il l’a dit et devant témoin, en plus !

Metal-Eyes : Quels sont vos projets de scène ?

Christophe : On y travaille à fond puisqu’en septembre-octobre on doit faire une tournée. On est en plein dans la programmation, mise en place des dates.

Metal-Eyes : En tournée ou en tournée des week ends ?

Christophe : Dans l’absolu, on voudrait bien faire une vraie tournée, mais tu sais comment ça se passe… Donc s’il le faut, ça pourrait être une tournée des week ends, oui… Au niveau national et international, en Europ. Tant quelle existe…

Metal-Eyes : Que pouvez vous rajouter pour me convaincre, convaincre les lecteurs de courir pour aller acheter l’album ?

Christophe : Courir peut-être pas, mais au moins faire l’effort d’aller l’écouter puisqu’il est disponible sur Youtube, et c’est bien de soutenir les groupes de la scène française, pas attendre que ce soit les étrangers qui disent que c’est bien pour les découvrir… Faites un petit effort pour aller écouter, ça prend pas trop de temps, et on découvre des belles choses

Sébastien : Comme le disait Christophe, c’est dommage que, pour des groupes comme Shaka Ponk ou Gojira ce soit les étrangers qui nous montrent que les groupes français sont bons, voire extrêmement bons…Quand on voit à quel point les Anglais défendent leurs groupes de rock. Et on a des groupes de dingues en France ! Et le niveau technique est très bon. On saiot vraiment bien faire, mais faut pas qu’on ait ce snobisme de dire « oui, c’est français, c’est moyen… »

Metal-Eyes : Et pas que le public, il y a également un manque de soutien des médias locaux

Sébastien : C’est clair… C’est grâce aux médias que nous pourrons aussi espérer sortir de la masse.

 

TERAMAZE: Are we soldiers

Progressif, Australie (Music theories, 2019) – sortie le 21 juin 2019

Malgré 5 albums au compteur depuis la formation du groupe à Melbourne en 1994, je ne découvre Teramaze qu’avec ce Are we soldiers au son résolument moderne. L’album de 10 titres explore au travers de morceaux peu radiophoniques par leur durée (de 5’10 à 11’58!) divers horizons progressifs, certes, mais cependant très orientés modern US metal: un son propre, des mélodies entraînantes et des refrains très faciles à faire chanter au public. Les amateurs trouveront des guitares travaillées à la Satriani, avec les quelques démonstrations que cela implique, de forts accents heavy pop (Are we soldiers) ainsi qu’un peu de rage bienvenue (Control conquer collide, From saviour to assassin). Le chant est souvent très, trop, sage et mériterait par instants un peu plus d’agressivité. L’ensemble propose toutefois un beau relief musical, qui, selon moi, reste trop pop. Ce qui sans aucun doute séduira les amateurs du genre.

Interview: SABATON

Interview SABATON. Entretien avec JoakimBroden (chant).Propos recueillis chez Warner France à Paris le 15 mai 2019

Metal-Eyes : Joakim, tu es de retour à Paris pour nous parler de The great war, le nouvel album de Sabaton. Vous étiez récemment à Verdun pour un voyage de presse de deux jours, mais vous étiez sur place avant. Comment était ce voyage ?

Joakim: Eh bien… les gens nous demandent si nous avons été surpris et, étonnamment, tristement aussi, pas tant que ce à quoi je pouvais m’attendre. Je crois que le plus dur a été de faire toutes nos recherches. Factuellement, ce sont des histoires dont nous n’avions pas connaissances. Pas autant que ce que nous avons pu traiter auparavant, mais l’impact émotionnel était plus fort, plus dur, si tu vois ce que je veux dire. Nous sommes allés à Fleury, cette petite ville qui n’existe plus aujourd’hui… Il n’y a plus qu’une enseigne, celle de la boulangerie. Tu imagines marcher dans une ville qui n’existe plus ? C’est étrange. On te dit qu’ici il y avait ce bâtiment, là cet autre. Je crois que cette visite est celle qui a été la plus… rabat-joie

Metal-Eyes :Vous avez découvert des choses là-bas, j’imagine ?

Joakim: oh, oui… surtout quand nous sommes allés à la citadelle, qui se trouve, je crois, aux limites de la ville.C’était sympa parce qu’ils avaient une sorte de… je ne dirais pas « manège à la Disney », mais il y a une sorte de train qui fait un parcours intérieur et qui nous éclaire un peu plus sur le quotidien des soldats, quotidien qu’on oublie un peu souvent, je pense. Il y a cette scène où l’on voit un homme échanger des cigarettes contre un out ça. Les locaux pourraient être lassés des « touristes de guerre », mais non… de pain supplémentaire. Si le soldat ne peut se nourrir, il ne peut pas se battre… A grande échelle, dans ce type de conflit, il y a des milliers de personnes, et ça peut devenir assez impersonnel. Dès que tu vois des visages, que tu y colle un nom, c’est plus personnel. C’est une approche sympa. J’ai vraiment apprécié ce séjour, peu importe que nous soyons en ville à manger de la bonne nourriture et boire de bons vins, on  a pu visiter ce mémorial et voir quel respect la population porte à t

Metal-Eyes : J’entends à ta voix que tu es encore sous le coup de l’émotion. L’album a été écrit et enregistré avant cette visite, penses-tu pouvoir, à un moment ou un autre pour un futur album, utiliser ces sentiments dans l’expression de ce que les soldats peuvent ressentir ?

Joakim: Oui, mais je ne sais pas trop comment, parce que, où que tu ailles, il y a quelque chose à apprendre. Et chaque lieu est différent. Je pourrais utiliser cela dans une chanson qui traite d’autre chose… Ce n’est pas la première fois que nous visitons un mémorial de guerre ou un musée, même si, parfois, on peut avoir l’impression de les avoir tous visités ! (rires) Mais on a à peine gratté la surface ! Oui et non, en fait : on pourrait utiliser ces sentiments pour des sujets qui traitent de guerre en occident, mais pas concernant des conflits au moyen orient. Mais si nous sommes amenés à revisiter un épisode de la grande guerre, absolument, oui.

Metal-Eyes : The great war, l’album traite de la grande guerre, la première guerre mondiale. Mais il ne s’agit pas d’un album conceptuel. Il est plus dans la veine de vos deux précédents albums : une collection d’histoires. Comment avez-vous choisi ces histoires ?

Joakim: Parfois, c’est la musique qui choisit pour nous. Ce qui est parfois super, et à d’autres moment une plaie… parce que certains de nos sujets préférés ne trouvent pas de place dans l’album. J’étais certain que Harlem hellfighters trouverait sa place, mais non…Il est très important pour nous que les textes et la musique dégagent la même puissance émotionnelle, musicalement.

Metal-Eyes : Est-ce que, de nouveau, vous avez opté pour des histoires moins connues, comme vous l’aviez précédemment fait ?

Joakim: Oui, et je dirais que l’une des histoires la plus connue est celle de A ghost in the trenches, qui traite de cet indien canadien natif, qui n’a même pas la nationalité canadienne…Le gouvernement devait croire qu’ils devaient rester dans les réserves… Ce gars a passé beaucoup de temps sur le front occidental et reste l’un des snipers les plus célèbres. Les histoires à son sujet sont extraordianaires… Il se faufilait dans les lignes allemandes la nuit pour leur voler du matériel. Les indiens du Canada sont très connectés à la nature, alors il avait en permanence des totems, des gri-gris… Quand ils étaient attaqués au gaz, et croyaient tout perdu, il arrivait avec cette poudre de tabac qu’il distribuait et qu’il a invoqué les cieux pour que les vents tournent. La légende raconte que les vents se sont inversés… Certainement une légende… (rire) Pour tout te dire, il n’y a pas beaucoup de choses à son sujet en ligne, c’est difficile de trouver des infos. Mais c’est une histoire fantastique et je crois que même les historiens les plus acharnés ne la connaissent pas. Bien sûr, les gens de sa ville, sa famille connaissent son histoire.

Metal-Eyes : Comment analyses-tu l’évolution de Sabaton entre The last stand et The great war ?

Joakim: « Evolution » est un excellent mot parce que nous ne sommes pas un groupe révolutionnaire. D’un album à l’autre tu vas entendre des différences, mais pas te dire qu’on a tout changé. Maintenant, si tu écoutes The last stand ou The great war et tu passes ensuite à Metalizer, il y a une énorme différence ! Je dirais que sur The great war tu trouveras plus de surprises que d’habitude. Il peut être plus hard, plus progressif, plus… bizarre aussi. LA chanson A war to end all wars, par exemple, n’est pas structurée comme une chanson classique. C’est une de ces rares fois où j’ai été suffisamment chanceux pour écrire les paroles pendant que je composais. Et, comme beaucoup d’autre choses, ça m’a emporté dans un voyage tel que je ne pouvais pas réduire ce titre à une chanson de 3’30, intro, coupler, refrain… Elle est différente pas seulement dans sa structure, mais aussi parce qu’elle est plus dure, plus sombre.

Metal-Eyes : La dernière fois que nous nous étions rencontrés, tu m’avais fait part de ton souhait de visiter le muse des Invalides. As-tu trouvé le temps de le faire?

Joakim: Nous étions censes y être aujourd’hui, l’idée était d’y faire la promo, mais les évenements ont fait qu’il y a cetet cérémonie en l’honneur des soldats français morts récemment. Naturellement, nous ne voulions pas être ceux auraient perturbé cette cérémonie.

Metal-Eyes : Mais même sans cela, vous n’auriez pas pu visiter le muse en étant en promo…

Joakim: Non, non… On y serait entrés une heure plus tôt pour visiter, voire une heure après la promo pour visiter. On trouve des moyens…

Metal-Eyes :J’étais récemment en visite au chateau de Fontainebleau, lieu de residence de Napoléon. As-tu visité ce lieu?

Joakim: Non, pas encore…

Metal-Eyes :Ca pourrait être empli de sources d’inspiration pourtant…

Joakim: Toutes l’histoire de Napoléon fait partie de mes projets. Lui, ALexandre le grand… Il y a quelques personnes “iconiques” que je souhaite traiter. Mais Napoléon… Une chanson, ce n’est pas assez…

Metal-Eyes : Sans doute un album n’est –il pas suffisant.

Joakim: Sans doute, mais peut-être pouvons nous envisage trios ou quatre chansons. C’est le problem du format album, parfois, ç ate limite. Il faut qu’il y ait entre 9 et 14 chansons pour qu’on appelle ça un album, mais, d’un autre côté, cela signifie que tu ne sors quelque chose que tous les trios ans… Ce serait sympa de pouvoir entrer en studio et composer quand on veut, meme en tournée…”OK, voila 3 chansons sur Napoléon…” Et on les sort quand on veut. Je ne suis pas vraiment fan de ce format…

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un titre de The great war pour presenter Sabaton à quelqu’un qui ne vous connais pas, ce serait lequel?

Joakim: D’accord… Je choisirais… Seven pillars of wisdom, la seconde chanson de l’album. Elle traite de Laurence d’Arabie. Ce n’est pas une des plus étonante chansons que nous ayons, c’est clair qu’il s’agit d’une chanson de Sabaton. Nous l’avons écrite, Chris Rohr et moi, et je suis très fier du résultat, d’un point de vue “composition”: il n’y a pas 2000 instruments, c’est le groupe, et uniquement le groupe et je crois qu’on y trouve le meilleur travail de guitar et de batterie qu’on ait jamais entendu sur une chanson de Sabaton.

Metal-Eyes : Vous allez bientôt repartir en tournée pour cet album. En dehors du Knotfest sur lequel je vais revenir dans un instant, quells sont vos plans actuels?

Joakim: Je voudrais pouvoir te le dire…

Metal-Eyes : Ok, question suivante, s’il te plait!

Joakim: Exactement (rires). Le truc c’est que les promoteurs de festivals préfèrent généralement que l’on ne parlent pas des autres plans pour leur pays avant le festival.

Metal-Eyes :Alors, revenons en France, donc, puisque vous allez jouer au Knotfest qui aura lieu sur les terres du Hellfest la veille de ce festival. Ca :te fait quoi d’être un amuse-gueule du Hellfest?

Joakim (il explose de rire): Amuse-gueule! Excellent! Je ne l’avais encore jamais entendue celle-là! Ca me convient, j’aime les lieux, la foule, les décors. Cette fois, nous allons pouvoir venir avec notre tout nouveau décor de scène, rien à voir avec ce que nous avons pu proposer dans le passé. Et il déchire. Il y aura plusieurs surprises que nous ne proposerons que sur quelques concerts.

Metal-Eyes : Don’t le Knotfest?

Joakim: Oui.

Metal-Eyes : Alors nous devrons y être, quoiqu’il en soit! Quels sont tes souvenirs du dernier Hellfest? Je n’ai pas vu Sabaton très souvent, mais à chaque fois, le show était different. En dehors du fait que Laurent Fabisz, le chanteur de Kryzees soit venu te remplacer sur scène, ce qu’il a très bien fait…

Joakim: Oui, il a été très bon… (il rit) On se demandait comment ça allait fonctionner, il était si nerveux, et il est monté et ça l’a fait!

Metal-Eyes :Alors quells sont tes souvenirs de ce dernier Hellfest?

Joakim: Il n’y a que de bons souvenirs de chaque show du Hellfest, principalement les deux derniers, où nous étions sur les main stages. Nous ne sommes pas un si gros groupe que ça en France, et j’ai remarqué, sur ces deux derniers shows, que nous rallions de plus en plus de fans. C’ets aussi un festival international, qui attire plein de gens du monde entire, et son profil musical n’est pas vraiment dans notre style musical, il est beaucoup plus dur. La plupart des visiteurs ne viennent pas pour nous voir, certains ont entendu parler de nous comme d’un groupe de power metal et ils s’attendent à Donjons et dragons… Ensuite, s’ils assistant au concert, ils se rendent compte que nous sommes un vrai groupe de metal.

Metal-Eyes :Avec un super show, même si je connais des gens qui n’aiment pas et vous trouvent ridicules…

Joakim: Ce qui me va tout autant…

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise de Sabaton en 2019? Quelque chose que vous mettriez sur votre prochain album…

Joakim: Ouh… Je ne sais pas. Je ne peux pas dire “plus vite, plus fort”… Je dirais plutôt “Plus grand et meilleur”

Metal-Eyes : Je garde. On se revoit au Knotfest, alors.

 

BOKASSA: Crimson riders

Norvège, Metal (2019, Queens of stonepunk records)

Après un prologue heavy et instrumental, Crimson riders, le second album des Norvégiens de Bokassa, démarre avec un riff hypnotique et un chant rageur et rugueux. Charmed & extrermely tracherous est-il à l’image du reste de l’album? En tout cas, Bokassa parvient à surprendre tant avec sa détermination musicale qu’avec les chœurs très mélodique du refrain. Puis avec ce Vultures, beaucoup plus rock, dotés de quelques cuivres, qui évoque sans complexe The Offspring à sa meilleure période ou Sum 41. Les Norvégiens ont parfaitement intégré et assimilé l’exemple des Américains, tant dans la recherche du riff simple et efficace, de l’énergie salvatrice, de l’impertinence contrôlée (le côté politiquement correct gentiment rebelle de tous les neo punks…) et de la mélodie entraînante ou du refrain imparable à reprendre en cœur. Si certains pouvaient légitimement se demander comment Bokassa a pu se retrouver à l’affiche de la dernière tournée  de Metallica, la réponse se trouve déjà en partie dans ces premiers titres, variés et déterminés. Le morceau titre tape fort avec son alternance entre passages calmes et très speedé évoque (tout comme Immortal space pirate 2: the last shredi) aussi un certain… Metallica – tiens donc! Captain cold one (cf. le clip ci dessous) vire de bord et explore une lourdeur lente et joyeuse (toujours ces « Oh Oohh »). Bokassa est une découverte rafraîchissante dont on n’attend plus que de les retrouver sur scène pour confirmer qu’une vraie carrière est possible.

TUNGS10: The lost manuscript

France, Metal indus (Autoproduction, 2019)

Un look post apocalyptique à la Mad Max, un titre aussi mystérieux qu’un roman de Dan Brown… Il ne fait guère de doute, dans mon esprit, que Tungs10 évolue dans un domaine indus, sans doute influencé par Ministry, Marily Manson et consorts. The lost manuscript, l’album des Français qui vient de paraître, confirme rapidement cette impression. Les machines sont judicieusement utilisées, les guitares et la section rythmique sont hypnotique et saccadées. Et le chant surprend. De prime abord, tu n’irais pas lui chercher des noises à Madeleine Kowalczyk… Cependant, sa voix douce et enfantine donnerait parfois l’impression d’une échappée de Barbie girl… Cette douceur est contrebalancée par la rage vocale du compositeur et guitariste Cédric Andreolli, qui vient quand même rappeler qu’il s’agit de metal. Si l’ensemble est bien fait, si le son est pile comme il faut pour le genre, je n’arrive cependant pas à accrocher sur la durée. Sans doute parce qu’il ne s’agit pas de mon genre de prédilection… Mais les amateurs d’indus sauront trouver dans ce The lost manuscript ce qu’il faut pour les satisfaire. Et confirmer qu’il existe, en France, des groupes dignes d’intérêt tant visuellement (une affiche avec Tungs10, Punish Yourself et Shaârghot, ça pourrait le faire, non?) que musicalement.

TIGERLEECH: The edge of the end

France, Stoner (Autoproduction, 2019)

Formé à Paris en 2013, Tigerleech évolue dans un rock stoner, lourd et pas fin – dans le bon sens du terme, s’entend. Avec The edge of the end, son premier album, Tigerleech travaille des ambiances pesante sinon oppressantes. Seul le chant, pourtant puissant, manque de précision. Pour le reste, les guitares saturées laissent une large place aux power chords et la section rythmique bourine sévère. Les gars (Sheby au chant, Fabien à la guitare, Gabor à la basse et Oliv à la batterie) parviennent à diversifier leur propos comme sur ce An experience called life qui mêle guitares claires et hurlantes. Et comment passer à côté d’un titre aussi évocateur que Sexe dur sans s’interroger? Pourquoi ce titre alors que l’ensemble de l’album est chanté en anglais, hein? Tigerleech s’affranchit cependant des codes du genres en incluant diverses influences à ses compos, principalement piochées dans la musique extrême, et le punk n’est pas en reste. Ce qui l’en différencie toutefois, c’est la durée des chansons: sur 10 titres, seul Jungle punk s’affiche crânement, avec 3’30, sous la barre des 5’45. Il semble que le seul objectif des Parisiens soit de proposer un défouloir hypnotique à son auditoire. En l’occurrence, c’est réussi et l’ensemble me rappelle quelque peu Already Salted (d’autres irrévérencieux franciliens légèrement déjantés). Un groupe direct, sans concession, certainement à découvrir sur scène.