SEEK IRONY – Tech n’roll

SEEK IRONY 2016Fusion, Israël/USA (UDR, 2016)

Fondé en Israël par les frères Gov – le chanteur Kfir et son frère batteur Rom – Seek Irony s’oriente rapidement vers une fusion musicale alliant la dureté du hard rock à l’énergie de la musique de  boite de nuit, techno, house, electro. Les frangins décident de quitter leur trop petit pays natal et s’installent aux USA, à Austin, Texas, afin de donner corps à leur ambition, qui se traduit par ce premier album au titre explicite. En effet, Tech n’roll propose un mix de sons rugueux et d’ambiances plus dancefloor. Le chant doux et entraînant, accompagné de riffs puissants et de guitares saturées, est doublé de sonorités et rythmes hypnotiques propres à la house music. Et ça marche, on se laisse séduire par cet esprit qui, tout au long des She, Devil in me, Running towards the end of the world… offrent le meilleur des deux mondes et prouvent, simplement – comme le fait Sidilarsen chez nous – qu’on peut aussi faire danser sur du metal. Si, si, pas que headbanguer! Une jolie découverte proposée par UDR qui, décidément, sort des sentiers battus et cherche la perle rare.

GARY HOEY – Dust & bones

GARY HOEY 2016Blues rock, USA (Provogue, 2016)

Bientôt 60 ans et le guitariste de Boston nous offre son 20ème album. Taillé dans le hard rock bluesy aux forts relents sudistes, ce Dust & bones s’écoute sans lassitude aucune. Si par instants on croirait entendre le charmeur Bryan Adams, c’est surtout ZZ Top qu’on imagine habiter l’esprit de Gary Hoey. A plus d’une reprise les Texans semblent venir hanter ce CD qui transpire cependant d’une honnêteté et d’une personnalité uniques. Les Boxcar blues, Who’s your daddy, back up agaist the wall, ou Blindfaith contiennent tout ce qu’un bon album de blues rock doit offrir: des riffs entraînants, une voix chaleureuse, une soif de vivre… L’homme n’oublie pas d’où il vient et rend un bel hommage à Johnny Winter (Steamroller) et s’offre, avec la ballade Coming home, un duo avec Lita Ford, dont il avait produit Living like a runaway. Bref, si les dernières années l’ont vu discret – ou, plutôt, ont forcé une certaine discrétion – Gary Hoey, avec Dust & bones, revient avec un superbe album qui prend aux tripes et donne irrésistiblement envie de bouger. Une réussite que tout amoureux de belles mélodies et de blues, rock, hard, sudiste… se doit d’honorer comme il se doit.

Note: 9/10

Titre que je retiens: Born to love you

HELLTERVIEWS – Spécial interviews@hellfest 2016 / part 2

Comme promis, Metal-Eyes vous propose la seconde vague d’interviews faites lors de la dernière édition du #Hellfest. Retrouvez aujourd’hui une sélection internationale: Loudness, Delain, The Melvins et RavenEye!

Metal-eyes remercie pour l’organisation de ces interviews Elodie Jouault et Charles Provost (HimMedia) et Roger Wessier (Replica promotion) 

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Entretien avec Minoru Niihara, chanteur de Loudness. Propos recueillis au Hellfest le 19 juin 2016

LOUDNESS 180616

Metal-Eyes : Loudness est un des dinosaures japonnais du metal encore en activité. Où se situe le groupe sur le marché aujourd’hui ?

Minoru : Oh! C’est une question difficile ! Nous sommes loin d’être numéro 1 au Japon, c’est incontestable. D’autres groupes vendent des millions de disques. Mais nous nous débrouillons plutôt bien sur la scène metal japonaise

Metal-Eyes : Et vous continuez d’avoir un certain succès aux USA, aussi…

Minoru : On ne vend pas beaucoup de disques, mais les gens continuent de venir nous voir en concert.

Metal-Eyes : Quels sont tes souvenirs de votre première et unique concert à Paris, je crois en 1986, en ouverture de Saxon ?  

Minoru : Je me souviens que j’étais… bourré ! (rires) J’étais un gamin stupide, je ne savais pas ce que je devais faire, comment préserver ma voix. Je buvais tout le temps, j’étais vraiment stupide ! Mais j’ai passé du bon temps, j’ai rencontré plein de gens sympa !

Metal-Eyes : J’y étais.

Minoru : Tu y étais ? Oh, alors je suis vraiment désolé ! (rires)

Metal-Eyes : Avais-tu conscience qu’à cette époque beaucoup de gens venaient plus voir Loudness que Saxon ?

Minoru : Vraiment ? Waow ! (rires)

Metal-Eyes : The sun will rise again est votre dernier album en date. Il a été enregistré en 2014. Sa pochette rappelle bien sûr celle de Thunder in the east, l’un de vos plus grands succès.  Le disque est difficile à trouver, en France et en Europe. C’est dû au fait que vous soyez sur un petit label local…

Minoru : Tu sais, c’est si difficile de trouver un contrat international. Nous voulons que nos disques soient distribués partout, mais c’est vraiment difficile de trouver un bon deal. C’est pour ça que nous préférons une distribution locale, aujourd’hui.

Metal-Eyes : Vous prévoyez quand même une distribution plus large ?

Minoru : On y travaille, oui. L’année prochaine, j’espère. On y travaille !

Metal-Eyes : En 2001, Loudness a fêter son 20ème anniversaire. C’était assez particulier puisque tous les membres originels du groupe étaient présents, et vous avez rencontré un grand succès. Que peux-tu nous dire de cet anniversaire qui n’avait pas été partagé en Europe ?

Minoru : Tu sais quoi? Nous étions séparés depuis 10 ans, et je n’avais pas parlé à Akira durant cette période. En 2001, il m’a appelé pour qu’on se réunisse et que nous puissions célébrer cet anniversaire. Nous étions ensemble jusqu’en 1989, nous avons grandi… Que dire… En 1989, ils m’ont viré. J’étais si triste, il m’a fallu là ans pour m’en remettre. On s’est revus, Akira et moi en 2000, et c’était si bon de se retrouver ! On s’est ensuite retrouvé en studio, on a joué ensemble, plein de vieux matériel et je pensais que ça sonnait vraiment bien, que l’on pouvait faire quelque chose. Mais quoi ? Nous quatre, nous sommes réunis pour je ne sais quelle raison, le destin, ou quelque chose comme ça, tu comprends ?

Metal-Eyes : Mais c’était le bon moment.

Minoru : Oui, et nous approchions du 20ème anniversaire du groupe, nous devions faire quelque chose. Un groupe qui existe encore après 20 ans se doit de célébrer cet évenement, et pour moi, le timing était parfait pour nous réunir.

Metal-Eyes : Et vous avez renoué avec le succès, ce qui est important pour le groupe.

Minoru : oui, totalement, c’est très important.

Metal-Eyes : Comment vous êtes-vous retrouvés à l’affiche du Hellfest aujourd’hui ?

Minoru : Au Hellfest ? Notre agent s’est vraiment démenée pour nous trouver cette date, et nous voici ! Elle, notre agent en Europe, travaille vraiment très dur pour nous.

Metal-Eyes : Et le public semblait vous attendre aussi !

Minoru : Oui ! Le public avait l’air d’apprécier, il chantait avec nous… J’ai rencontré des gens qui m’ont fait des compliments, remercié… C’était vraiment bien, tu sais. J’en avais la chair de poule !

Metal-Eyes :Alors quelles sont tes impressions après ce premier concert en France depuis 30 ans ?

Minoru : Je me susi senti… J’étais comme désolé de vous avoir fait attendre aussi longtemps. Mais j’étais si comptent de voir que des gens nous attendaient encore ! Un gars est venu me voir pour me saluer et m’a dit avoir attendu 30 ans de nous voir sur scène. Il était au concert de Paris, quand nous avions ouvert pour Saxon. Et aujourd’hui, il a pu nous voir ! Et j’espère que nous pourrons revenir bientôt !

Metal-Eyes : Je l’espère aussi. Justement, que faudrait-il pour que Loudness puisse de nouveau conquérir le monde ?

Minoru : Je ne sais pas… Tant que vous êtes là, tant que les gens sont présents pour écouter notre musique, pour venir assister à nos concerts, nous serons là, nous jouerons pour vous ! C’est tout, ce n’est pas pour l’argent…

Metal-Eyes : Mais ça aide,  et aujourd’hui, c’est aussi une question de distribution, de marketing, d’image…

Minoru : Tout est important, mais l’argent… Si tu ne veux pas écouter notre musique, on n’y peut rien. Autrement, nous continuerons de jouer !

Metal-Eyes : Parlons de ton chant : y a-t-il des chansons que tu ne peux plus, techniquement chanter ?

Minoru : Techniquement ? Ah, je vois, je vieillis, c’est ça ? Bon, alors c’est vrai que je ne peux plus atteindre certaines notes très hautes, mais je ne peux pas dire aux autres que je ne peux interpréter cette chanson s’ils veulent la jouer ! On s’adapte, tu voix !

Metal-Eyes :Il y a aujourd’hui des groupes japonais comme One Ok Rock ou Baby Metal qui rencontre un succès au niveau international. Penses-tu que leur succès peut aider un groupe comme Loudness à renouer avec le public international ?

Minoru : Je ne crois pas. Je ne connais pas trop ces groupes, mais il n’y a pas vraiment de connection entre nous. Ce qu’ils font n’a rien de commun avec nous. Peut-être que les gens peuvent se dire « oh, les Japonais savent aussi jouer du rock ! Alors écoutons des groupes japonais… tiens, voyons, Loudness, c’est comment ? », mais à part ça, je n’en sais rien ! on verra dans 5 ans où ils se trouvent !

Metal-Eyes : On verra, effectivement. D’ici là, merci pour cette courte interview, et j’espère que nous pourrons bientôt vous revoir sur scène en France.

Minoru : J’espère aussi ! Merci beaucoup au public français d’être là ! « Merci » (en français dans le texte)

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Rencontre avec Charlotte (chant), et Timo (guitare) – Delain. Propos recueillis au Hellfest, le  17 juin 2016

DELAIN 170616

Malgré un passage matinal, Delain est très en forme pour rencontrer Metal Eyes. Interview spontanée dans une ambiance bon-enfant.

Metal-Eyes : Quelles sont vos premières impressions de votre concert d’aujourd’hui au Hellfest ?

Charlotte : Eh bien, une fois que nous avons trouvé l’entrée backstage (rires) tout a été! Nous avons déjà joué une fois au Hellfest, et j’adore l’ambiance du site : c’est très artistique, beaucoup d’art métallique, j’aime vraiment ça. Et l’ambiance backstage et super. Le public a été à fond, aussi !

Metal-Eyes : Et quelles sont tes impressions?

Timo : Horrible (rires)! Non, c’est très cool, j’aime l’ambiance, et j’aime aussi l’organisation au niveau des scènes, tu peux tout voir sans avoir à parcourir des kilomètres… Je n’ai en fait pas vu le site de jour, car on vient de se réveiller.

Metal-Eyes : N’est-ce pas un peu frustrant pour un groupe comme Delain de jouer aussi tôt dans la journée ?

Charlotte : Oui.

Metal-Eyes : Qui en a décidé ainsi?

Charlotte : Je n’en sais rien, mais si je trouve cette personne, je la forcerai à m’apporter 10 litres de café, c’est une certitude ! (rires)

Metal-Eyes : Charlotte, tu as annoncé sur scène qu’un nouvel album arrivait cet automne. Que peux-tu nous en dire ?  

Charlotte : L’album s’appelle Moonbathers, il est précédé d’un Ep. On vient de finaliser l’artwork qui est vraiment superbe.

Metal-Eyes : Et musicalement ? Vends-moi ce disque !

Charlotte : Il est fantastique, tu n’écouteras rien de mieux (rires). Non, sérieusement, si tu as aimé notre album précédent, tu sais que nous aimons les grandes orchestrations, et nous avons conservé cet esprit. Nous avons reçu de nombreux commentaires de nos fans, et nous y avons prêté attention. Ce qui nous a permis de mieux avancer. Une des choses que j’aime vraiment de ce disque, c’est qu’il est varié. Il y a des choses très dures, d’autres rapides… On va dans des directions variées dans le respect de l’esprit Delain. Certains amateurs de notre dernier album seront sans aucun doute positivement surpris par certains titres.

Metal-Eyes : Il y a donc une belle variété de musiques, rythmes et styles ?

Charlotte : Absolument.

Metal-Eyes : Une nouvelle tournée est également prévue, j’imagine ?

Charlotte : Elle commence en octobre et se déroulera principalement en novembre avec un passage en France.

Metal-Eyes : Puisque nous sommes en festival, vous souvenez-vous du premier festival auquel vous ayez joué ?

Charlotte : Le premier festival ? (A Timo) Tu te souviens de ton premier festival ? Je me souviens de notre premier concert, oui, qui était lors d’une journée du fan club de Within Temptation… Je crois que nous avons fait le Grasspop… Ensuite il y a eu des festival hollandais… oh, ça pourrait être le Liberation festival, en Hollande, en mai 2007. C’était un gros festival, avec je ne sais pas combien de milliers de spectateurs, mais vraiment beaucoup… On y a rejoué ensuite, je crois, mais c’était un bon début, assurément !

Metal-Eyes : Quel est l’endroit le plus étrange où vous ayez joué en festival ?

Charlotte : Récemment, nous avons joué dans un camion retapé et réarrangé, pour un gig acoustique, c’était marrant. Et nous avons joué dans une piscine hantée !

Timo : Oui ! C’était étrange !

Charlotte : En réalité, ce n’était pas un festival, c’était un concert avec Nightwish, aux USA. C’était dans un grand bâtiment avec une piscine située en dessous. Il y a  une sorte de top 10 des lieux hantés, et celui là figure dans cette liste. De nombreuses personnes affirment y avoir vu des fantômes, plain de gens.

Timo : Mon âme y est d’ailleurs restée (rires)

Metal-Eyes : Et vous, vous avez vu des fantômes ?

Charlotte : Non…

Metal-Eyes : Avez-vous ressenti des vibrations différentes, étranges, pendant ce concert ?

Charlotte : Non… Non, mais, je peux comprendre : l’acoustique y est vraiment bizarre, ce qui peut donner l’impression de se retrouver dans un film pour ados…

Timo : Un film américain d’épouvante pour ados…

Charlotte : On a fait du yoga dans la piscine !

Metal-Eyes : Quelle  relation entretenez-vous avec le public français?

Charlotte : Dès le départ, ça a été particulier. On a toujours eu un public enthousiaste. J’ai toujours eu mes petits trucs avec le public entre deux chansons, et je me souviens qu’à Paris, quand nous avons commencé, j’était obligée de patienter trois, quatre minutes pour que le public se calme ! Et c’était génial comme sentiment !

Metal-Eyes : Une dernière chose à dire aux lecteurs de Metal Eyes, en fançais peut-être ?

Charlotte : (en français) Merci pour le..

Timo : … support…

Charlotte : … et l’amour… l’argent (rire)

Timo : “Merci pour l’argent”???

Charlotte : Oui ! (en anglais) mais je ne peux pas mieux faire !

Metal-Eyes : Alors, merci et on vous retrouve en novembre sur scène.

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Rencontre avec Dale (chant, batterie), Buzz (guitare, chant) et Steve (basse, chant) – The Melvins. Propos recueillis au Hellfest, le 17 juin  2016

THE MELVINS 170616

Une interview express avec un mythique trio ne se refuse pas… Si la réputation scénique de The Melvins les présente comme assez déjantés, au calme, quelques heures avant de monter sur scène,  c’est plutôt froids et distants que se révèlent les musiciens sans doute fatigués par une intensive tournée. Ou lassés d’enquiller des interviews de 10 petites et trop courtes minutes…

 

Metal-Eyes : Quelles sont les nouvelles de The Melvins qui passent pour la seconde fois au Hellfest ?

Dale : Eh bien nous venons de sortir un nouvel album qui s’appelle Basses loaded, nous tournons depuis quelques semaines en Europe après avoir organisé une grosse tournée américaine, et une fois cette tournée terminée, nous allons sans doute enregistrer un nouvel album et tout recommencer l’année prochaine.

Metal-Eyes : Que pouvez vous me dire pour me vendre ce nouvel album?

Dale : Il est vraiment bon, il est hip, cool et les kids l’adorent.

Metal-Eyes : D’accord… Rien de plus? Qu’est-ce qui le différencie du reste de votre discographie ?

Dale : Il n’a pas un, ni deux, ni trios, mais six bassistes qui jouent dessus, moi inclus, d’où son titre, Basses loaded, il y a Stu McDonald, Chris Novocelic, Chuck Makers…

Metal-Eyes : Mais ça reste du pur Melvins, rock, grungy et direct ?

Dale : Oui, du pur rock n roll avec un peu de jazz pour la pêche.

Metal-Eyes : Vous montez sur scène dans quelques heures, prévoyez-vous quelque chose de special pour le public ce soir?

Dale : Nous prévoyons de faire s’écrouler la tente!

Metal-Eyes : Lorsque vous êtes en tournée, y a-t-il des choses que vous souhaitez faire, que vous projetez de visiter?

Buzz : Tu sais, quand tu es en tournée, que tu donnes des concerts, tu n’as pas beaucoup de temps pour toi.

Dale : On est vraiment là pour jouer, on n’est pas en vacances.

Metal-Eyes : Vous ne prenez pas le temps, ici, de vous promener dans les vignobles, d’aller goûter des vins locaux ?

Buzz : Un truc que tu ne veux pas c’est me voir saoul! (rires)

Dale : On est déjà venu plein de fois, alors on a déjà vu pas mal de choses. Steve, lui, sort, il aime faire du skate.

Steve : Je ne suis pas aussi familier qu’eux, c’est mapremière tournée avec The Melvins.

Metal-Eyes : Quelles sont tes impressions sur cette première tournée avec le groupe ?

Steve : C’est très dense, et consistant, très solide. On sait à quoi s’attendre au quotidien.

Metal-Eyes : Sans surprises ?

Steve : Non, pas vraiment. On sort d’une tournée US, et je suis maintenat dans le tempo, je comprends bien leur mode de fonctionnement, et c’est sympa.

Metal-Eyes : A ce sujet, comment compareriez-vous le public américain et le public européen ?

Dale : Ben, quand on est sur scène, ça n’a pas vraiment d’importance. On que un peu partout, et en dehors de comprendre ou pas ce que je peux dire…

Metal-Eyes : Le public français a pourtant cette réputation de savoir faire comprendre aux artistes quand il n’apprécie pas…

Dale : Heureusement, ça ne s’est pas produit ! Il y a toujours des gens pour se plaindre de quelque chose…

Metal-Eyes : Surtout en France, pays de râleurs !

Buzz : Les Allemands se plaignent plus que les Français. Crois moi ! Ce sont les plus grands râleurs européens !

Metal-Eyes : Quel est le plus gros festival auquel vous ayez joué avec les Melvins?

Dale : Bonne question… Je ne sais plus… La dernière fois que nous avons joué ici, j’ai été surprise par le nombre de personnes présentes, je ne pouvais voir la fin du public… On a joué à de gros festivals, mais parfois assez tôt, donc le public était moindre.

Metal-Eyes : Y a-t-il une situation que vous souhaiteriez pouvoir changer, revenir en arrière pour éviter quelque chose que vous regrettez d’avoir fait sur scène ?

Dale : Non. Je ne pense à rien de particulier…

Buzz : De toute façon, je ne voudrais pas en parler…

Metal-Eyes : Alors y-a-til une chose que vous avez faite dans votre carrière que vous souhaitez que vos enfant ne fasse jamais ?

Dale : Ah, ah! Sans doute beaucoup de chose… Lui n’a pas d’enfant donc, il ne compte pas… Steve, oui…

Steve : Qu’ils ne testent jamais la poussière d’ange, pour commencer.

Dale : Et qu’ils se protègent les oreilles ! Oui, qu’ils mettent des bouchons de protection, toujours, s’ils veulent profiter de la musique.

 

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Rencontre avec Raveneye, Aron (basse) et Olie (guitare). Propos recueillis à 19 juin 2016 au Hellfest

RAVENEYE 190616

Metal-Eyes : Raveneye est un jeune groupe, pouvez-vous nous raconter l’histoire du groupe ?

Olie : Oui, Raveneye s’est formé il y a deux ans. J’ai commencé par apprendre à jouer du Hendrix, et je me suis intéressé au blues rapidement ensuite, suis devenu artiste solo. Je n’ai pas tout de suite écrit de la musique heavy, mais je me suis construit autour de la scène rock, suis devenu indé, sans demander l’aide de quiconque. J’ai monté mon équipe en mai 2014, et c’est assez dingue depuis.

Metal-Eyes : Dingue, en quel sens?

Olie : En fait, nous avions besoin d’un produit pour pouvoir nous présenter et jouer localement, en Angleterre, on a enregistré le Ep, et plutôt que de vouloir foncer en festival, on a réfléchi, on a préféré voir petit pour grandir. Tu sais, on fait tout nous-mêmes, on conduit, on booke nos concerts… On adore ça, mais c’est du travail.

Aron : D’un autre côté, on a enregistré ce Ep pour donner des concerts et en 2 ans à peine, nous voici au Hellfest, au Download, on ouvre pour Sllash, The Darkness, Deep Purple… Tous ces groupes géants. Cette folie a été la tempête qui nous fait tourner.

Metal-Eyes : Donc aujourd’hui, votre public est là, et attend de vous voir jouer ?

Olie: Absolument ! Nous sommes un groupe de scène, il faut vivre nos concerts, c’est intense.

Aron : On donne tout sur scène. C’est là que je me sens le mieux. Mets-moi sur une scène, et je me donne à fond. Même si je suis le plus réservé dans ce groupe.

Metal-Eyes : Il me semble que tu te sentes bien au pied de la scène également

Aron  (il explose de rire) : Tu sais, en festival, le public semble si loin, comment se sentir plus proche ?

Olie : C’est un peu comme si nous étions dans mon salon : c’est un très grand salon, à l’extérieur.

Metal-Eyes : Pourquoi n’as-tu pas cherché à aller dans le public ?

Olie : J’ai eu quelques problèmes avec la sécurité avant. En Pologne, à Moscou…

Metal-Eyes : Vous êtes des rockers ?

Aron (il rit) : Ils l’ont récupéré !

Olie : En Pologne, j’ai essayé et le gars de la sécu m’a chopé et m’a fait comprendre que non, ça sûrement pas ! Pas si je veux m’en sortir ! Parfois tu te dis « prends le risques », d’autres fois, c’est non !

Aron : On a donné un concert à Zurich il y a peu de temps, et la sécu m’a aidé, un agent m’a pris sur ses épaules et on est allé à l’autre bout de la salle. Ça peut être sympa aussi. On le fait parfois, c’est sympa.

Metal-Eyes : Quelles sont vos premières impressions de ce Hellfest ?

Olie : C’est incroyable… C’est étrange, parce que ce n’est jamais pareil : tu joues, tu fais ce que tu as à faire, et ce qui doit arriver arrive. Mais on s’est baladé sur le site, et c’est génial : tout le monde aime être ici, les gens sont heureux. Merde, on est dimanche et les gens sont encore à fond alors qu’ils devraient être crevés !

Aron : Le temps est génial, en plus ! On est arrivé d’Espagne hier, et il pleuvait des cordes. Ici, il fait beau !

Metal-Eyes : Quels sont vos plans concernant un album ? Vous avez déjà publié un Ep, il est temps de passer à un véritable album.

Olie : Oui, je suis d’accord ! Nous en avons enregistré un, signé par Frontiers, qui a contactés, ce qui fait plaisir. C’est eux qui sont venus à nous, nous ont dit vouloir travailler avec nous, et c’est agréable, ils ont un extraordinaire catalogue… nous avons enregistré en juin, sommes restés en studio pendant un moi, et l’album est prêt. Il sortira fin septembre sur Frontiers. C’est ce que nous voulions. Un Ep, c’est comme un avant-goût de ce que nous aimons, tandis qu’un album, c’est nous, ce que nous sommes. C’est définitif. Si vous l’aimez, tant mieux, sinon…

Aron : … Allez vous faire foutre (rires) !

Metal-Eyes : Que pouvez-vous nous en dire ?

Olie : il est plus heavy, c’est une progression heavy de l’Ep. Le chant est plus puissant, et l’album développe de gros riffs, une grosse énergie… Les paroles aussi, elles reflètent plus ce que nous avons vécu ces deux dernières années. Nous avons pris en compte les gens qui nous entourent, notre vécu en commun, et avons vraiment fait attention à ce que nos paroles reflètent ce que nous voulons dire. Il n’y a rien de vraiment profond, et si tu y vois quelque chose, soit, mais ne cherche pas à trop comprendre. On n’est pas dans ce trip-là. On n’est pas sérieux sur scène, alors…

Aron : Les soli de guitare, les riffs sont au top, la batterie donne un rythme super, et le chant d’Olie est excellent aussi…

Metal-Eyes : Vous allez tourner ?

Olie : Oui, dès que l’album sortira, nous partirons en tournée avec Zodiac, en Allemagne, en France. Je crois que nous allons donner 16 concerts d’affilée ! puissant, ce sera une nouvelle expérience.

Aron : Et nous allons tourner en Angleterre juste après, donc en début d’année prochaine, janvier/février.

Olie : Ensuite, nous repartons aux USA, puis allons en Amérique du sud, ce que nous n’avons pas fait, dont le Wicked festival où nous tiendrons la tête d’affiche d’une des scènes. Et nous allons jouer à Sao Paolo, Rio, Buenos Aires…

Metal-Eyes : Voici un planning bien chargé pour un jeune groupe. C’est assez prometteur ! Merci pour ces quelques instants, et j’espère vous revoir bientôt à Paris.

Olie : Oui, très prometteur. Merci à toi d’avoir pris le temps de nous rencontrer et à bientôt !

PHOTO DE LA SEMAINE: AIRBOURNE

Ils reviennent avec un nouvel album et un belle série de dates françaises en décembre prochain. Alors petit clin d’œil. Lors du Hellfest 2015, le 20 juin, Airbourne monte sur scène en milieu de journée sous un ciel radieux et une chaleur étouffante. Dès le début de son set, le groupe australien subit une panne de courant. Les gaillards ne se démontent pas, en bon professionnels, investissent l’avancée de scène, balancent des bières au public qui souffre des températures écrasantes. Autant dire que pour nous, photographes qui ne bénéficions que d’un titre pour immortaliser le groupe, cette panne est bienvenue! Le jus revenu, Joel O’Keefe et les siens redémarrent à fond. Et paf! les plombs sautent de nouveau! Retard, frustration, tout ça se traduit par une énergie décuplée dès la reprise des affaires. Energie et concentration mêlée de frustration que l’on ressent bien ici sur le visage du guitariste chanteur. Ce cliché – un tiré d’une série de 4 parfaitement complémentaires – a été pris à 1/500 de seconde, avec une sensibilité réglée à 400 ISO et une ouverture qui s’est faite à F/8. Aucune retouche n’a été apportée en dehors d’un léger recadrage pour faire disparaître la toile couvrant les planches.

Spécial interviews DOWNLOAD Paris: SAXON, BLACKRAIN et ARCANE ROOTS

L’été s’achève, nous allons petit à petit reprendre le chemin du travail, laissant derrière nous une première édition parisienne du Download festival. Metal-Eyes était sur place, et en a profité pour rencontrer quelques artistes: Max de BlackRain, Tim de Saxon et Arcane Roots au complet pour une interview découverte.

Remerciements spéciaux à Myriam Astruc, Marie-Caroline Graton, Olivier Garnier et Elodie Jouault

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Rencontre avec Max (BlackRain). Propos recueillis au Download festival de Paris le 10 juin  2016

BLACKRAIN 100616

C’est dans des conditions compliquées que BlackRain reçoit les journalistes : à quelques encablures de la mainstage, il est compliqué de s’entendre, d’autant plus lorsque le DJ de l’espace VIP balance la sauce à fond. A force de ne pas nous entendre et de crier plutôt que de parler, cette interview fut forcément écourtée… Drôle d’endroit pour une rencontre.

 

Metal-Eyes : Revenons un peu sur le passé récent de BlackRain qui a vu sa vie quelque peu bousculée après votre séparation d’avec votre ancien management. Qui s’occupe de vous aujourd’hui, et quels changements ressentez-vous dans le management ?

Max : Aujourd’hui, c’est Olivier Garnier qui s’occupe du management. Mais tout les aspects techniques et artistique, c’est nous qui gérons de A à Z. Il n’y a plus personne qui gère quoi que ce soit en matière de musique ou de direction artistique, on fait tout nous-mêmes. Après notre séparation avec Dany, on a dû réinvestir, payer de notre poche pour racheter tout le matos, et pour l’instant, on est tout seuls, techniquement. Olivier gère le reste, dont notre présence ici aujourd’hui au Download.

Metal-Eyes : Quels retours avez-vous depuis la sortie de Released il y a quelques mois ?

Max : L’album est sorti le 25 mars dernier et on a que des retours hyper positifs. Il y a plein de choses qui se passent qu’on n’avait pas eu avant : on a été pas mal relayés dans beaucoup de pays étrangers, ce qu’on voulait faire depuis longtemps, on a eu de super bonnes critiques en Angleterre, en Scandinavie, en Espagne, en Italie, on a aussi été relayés sur pas mal de webzines américains, et c’est la première fois, et on a aussi eu quelques interviews sur des  médias américains. On a commencé à planter des graines à l’étranger et j’espère qu’on va pouvoir concrétiser ça cet automne en tournant à l’étranger.

Metal-Eyes : Vous avez pris en main la direction artistique de BlackRain. Comme cela s’est-il concrétisé sur la création de Released ?

Max : Il faut savoir que, pour Released, on avait commence à composer bien avant de casser avec Dany, facilement un an et demi avant. Donc les compositions, c’est Swan qui a toujours tout composé. Des chansons comme Killing Me, avec la double pédale, auraient, je pense, été écartées. Mais nous, ça nous tenait à cœur, avoir des choses un peu plus rentre dedans. On a toujours été très libres, c’est plutôt à la fin que chacun tirait un peu de son côté.

Metal-Eyes : Donc aujourd’hui vous faites partie de ces groupe totalement autonomies et déchargés du choix d’autrui ?

Max : Exactement. On a décidé de faire et garder ce que l’on veut. (la sono côté VIP se met à hurler) Là c’est génial parce qu’on a les deux scènes en même temps !

Metal-Eyes : C’est fabuleux, oui… Selon toi, quelle est la chanson de Released qui représente le mieux BlackRain aujourd’hui?

Max : Je ne sais pas… J’ai un gros coup de cœur pour Run tiger run parce que le refrain est génial le couplet est fabuleux, et je n’arrive pas à savoir à quel groupe cette chanson pourrait me faire penser. Souvent on dit que cette chanson fait penser à ça, mais là, non…

Metal-Eyes : D’après ce que j’ai compris, Swan vit aujourd’hui en Suède. Qu’est-ce qui a motivé ce choix et comment vous organisez-vous pour travailler ?

Max : On a jamais été attire par la vie parisienne. Nous, on est des mecs de la montagne, et vivre à Paris, ça a été un peu dur et tout ce qui est balade dans les rues, tatouage et piercing, c’est pas trop top top… On n’a jamais été trop bien à Paris. Swan se sentait bien en Suède, il s’y est installé et maintenant, on se retrouve. On a répété pendant une semaine, et les choses se font tranquillement.

Metal-Eyes : Une dernière chose: est-ce que vous ressentez encore aujourd’hui les effets de votre passage au télé crochet la France a un incroyable talent, et si oui, dans quel sens ?

Max : Franchement, c’est un truc de fous! Même après 4 ans, on nous en parle : « je t’ai vu à la télé, je sais plus où » ! Ce qui est sympa, c’est qu’on a pu parler à un public pas du tout initié à la musique metal. Ça c’est vraiment cool. En plus, on leur dit « Incroyable talent » et les gens nous écoutent.

Metal-Eyes : C’est donc un argument marketing?

Max : ah, oui, un très gros argument marketing! D’un ppoint de vue expérience personnelle, c’était génial de pouvoir jouer dans ces conditions. Je fais un aparté, mais la chanson Death by stereo dénonce totalement là où on était, la musique de mauvaise qualité à la radio, la pop de merde, la RnB de merde, les trucs qu’on essaie de nous faire gober. Personne ne s’en est rendu compte, mais on est allé chanter en direct un truc dans lequel on disait « la télé et la radio c’est de la grosse merde ! » Arriver à faire ça à une heure de grand public sur une grande chaine !

Metal-Eyes : Alors qu’au départ, on voulait que vous interprétiez une reprise…

Max : Exactement, au départ ils voulaient qu’on joue des reprise de AC/DC et Guns, ce qu’on a fait au premier casting. On a joué deux reprise, plus une troisième, à nous, Blast me up. Et les gars on fait « elles sont vraiment géniales ces chansons, c’est quoi la troisième ? – Ben, c’est notre groupe. – Bon ben vous pouvez faire vos morceaux alors ! » Cool…

Metal-Eyes : Max, merci pour cette interview express (à ce moment, le calme revient)

Max : Elle se termine bien, on va pouvoir recommencer (rires)

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Rencontre avec Tim « Nibbs » Carter (basse – Saxon). Entretien avec. Propos recueillis à Paris, Download festival, le 11 juin  2016

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Metal-Eyes : La dernière fois que nous sommes rencontrés c’était il y a deux ans environ, au Bataclan…

Nibbs : Que tu dis… (rires)

Metal-Eyes : J’ai des enregistrements pour le prouver… Cependant nous avions évoqué le risque que prenait Saxon en sortant autant de nouveautés dans des temps rapprochés. Il semble que depuis les choses aient ralenti, il n’y a eu qu’une grosse réédition de 9 albums en vinyle. Que s’est-il passé ?

Nibbs : Tu veux parler de quelle période? Celle de Battering Ram ? Alors, oui… Nous avons publié cet album en octobre 2015, et, normalement, nous aurions dû partir en tournée dans la foulée. Des concerts en hiver, 5 à 6 semaines en Europe, puis ailleurs, en Europe, en Amérique, Amérique du Sud, en Extrême Orient… Mais nous avons reçu une offre pour tourner avec Motörhead alors que nous étions toujours en train de travailler sur l’album. Ce qui nous a été proposé était de participer à la tournée nord américaine en octobre 2015, ce que nous avons fait. C’était déjà une période difficile pour Lemmy – je crois qu’il avait une infection pulmonaire – et… nous avons dû annuler quelques concerts sur cette période. Nous sommes rentrés et avons terminé l’enregistrement de Battering Ram que nous avons publié en octobre. Nous aurions dû partir en tournée pour le soutenir mais Motörhead nous a proposé de les accompagner de nouveau, en Europe. C’était tellement fun de tourner avec eux que nous avons accepté. Nous devions jouer au Zénith à Paris, mais… le grand méchant loup s’est débrouillé pour que ce concert soit annulé… Nous nous sommes retrouvés à Dusseldorf, Saarbrücken, jusqu’à Berlin. Ce fut le dernier concert de Lemmy… Nous avons passé de bons moments avec Motörhead, sur ces dernières dates. Parce que Lemmy est parti à ce moment-là, nous ne pouvions pas continuer cette tournée européenne comme prévu. Nous devions reprendre la route de janvier à février 2016, mais cette tournée de 5 semaines a été annulée. Nous nous sommes demandé ce que nous allions faire. La première chose que Biff m’ai dite a été de nous remettre à écrire. « Composons de nouveau, travaillons déjà notre prochain album ». Il faut un certain temps pour mettre en place une tournée de Saxon, on ne peut pas se dire que demain nous partons en tournée. Alors, par la force des choses, nous avions trois mois devant nous avant nos prochaines dates. C’était au mois de janvier. Nous avons continué de composer pendant trois mois avant de nous retrouver pour comparer nos idées, nos compos et voir si cela fonctionnait en tant que groupe. Au mois de mai, nous avons donné un concert avec Doro Pesch, en Suède, mais j’envoyais déjà mes idées à Biff. Chaque semaine, 3 ou 4 idées, bing, bing, bing… Je lui en envoyais tout le temps. J’écris tout le temps, la batterie, la guitare, la basse… C’est si facile aujourd’hui. Quand je cours, j’enregistre mes idées de riff sur mo téléphone, et quand je rentre, j’y rajoute un tempo, rajoute de la batterie, ou une guitare puis une basse et envois le tout à Biff. La semaine dernière, je suis allé le rejoindre, Nigel nous a aussi rejoints et nous avons maintenant de sérieuses bases.

Metal-Eyes : Ce qui signifie qu’un nouvel album pourrait nous arriver d’ici 6 à 8 mois ?

Nibbs : on n’a pas besoin de se poser un deadline. Nous avons déjà de supers idées pour un futur projet. Quel qu’il puisse être.

Metal-Eyes : Concernant votre participation aujourd’hui : il s’agit de la première édition du Download à Paris…

Nibbs : Vraiment ?

Metal-Eyes : Oui. Saxon a publié plus de 20 albums studio, je ne sais combien d’enregistrements live, de compilations, le groupe a été tête d’affiche de nombreuses tournées et de festivals. Aujourd’hui, vous avez joué avant Baby Metal, qui n’a que 2 albums à son actif. N’est-ce pas un peu frustrant pour un groupe de votre envergure de jouer aussi tôt ?

Nibbs : On est passé à 16h, ce qui me va. N’importe quel créneau avant 15 heures serait frustrant, mais 16 heures, ça me va. Surtout si on joue une heure. Tu sais, j’ai assisté à des festivals, et si tu t’éclates, tu bois un peu trop, en général, tu n’es pas vraiment réveillé avant 15 heures.

Metal-Eyes : Ce qui signifie que tu étais bourré hier ?

Nibbs : Voyons… Je ne m’en souviens pas (rires) ! Non, nous avons travaillé hier matin en Angleterre et sommes venus à Paris, gare du Nord, avant de prendre le bus… J’ai bu deux bières hier soir, non, tout va bien !

Metal-Eyes : Ma question portait surtout sur le fait de jouer avant Baby Metal qui a un certain succès mais pas la même histoire que Saxon.

Nibbs : Il y a un peu de frustration, mais sur mon échelle, elle est infime. Si tu es dans ce business aussi longtemps que nous, je sais comment ça fonctionne. Si un groupe est au top à certain moment, il faut lui donner sa chance. Si un groupe come Baby Metal connait un début de succès, il faut le laisser naviguer sur cette vague. Pas de problème pour nous. Dans un certains sens, c’est un privilège de jouer sur la même scène, on ne sait jamais : ils pourrairraient être la prochaine grosse sensation. Les temps changent, les gens s’adaptent et ont besoin de nouveauté. Je suis sorti il y a quelques minutes, ce n’est pas vraiment mon truc. Je pouvais entendre la musique, voir la scène, les écrans, et ça m’a suffit, je suis revenu afin d’être à l’heure pour notre interview !

Metal-Eyes : Merci ! Sur scène, Biff a répondu à ma question suivante qui était de savoir si, en mémoire de Lemmy et de la date annulée à Paris, Saxon allait organiser une tournée avec Girlschool. Vous serez ensemble à Paris le 14 novembre prochain. Seront-elles avec vous sur les autres dates de la tournée ?

Nibbs : Je crois que oui… Elles seront avec nous sur toutes les dates, je crois, ce qui signifie que nous seront complètement dingues avant la fin de la tournée !

Metal-Eyes : A ce sujet, ne crains-tu pas de te casser la nuque un de ces jours à force de headbanguer comme tu le fais ?

Nibbs : Oui, c’est dangereux, je ne recommande pas de le faire… C’est le genre de chose que j’adore faire quand j’écoute ma musique préférée, et, en toute vraisemblance, tu as envie de le faire sur scène lorsque tu te retrouves devant tant de gens. C’est un risque professionnel. Mais c’est bon de le faire. Cependant, d’ici 10 ans, ma tête pourrait me dire « stop ! qu’as-tu fais »… Mais bon, n’y pensons pas aujourd’hui ! Appelles moi dans 10 ans (rires)

Metal-Eyes : As-tu une dernière chose à ajouter pour le public français ?

Nibbs : Je suis si content d’être de retour en France. Cette dernière année a été perturbée, maintenant, nous pouvons nous retrouver dans votre pays pour jouer de nouveau du rock !

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Rencontre avec Andrew (chant, Guitare), Adam (basse), Jack (batterie) – Arcane Roots. Propos recueillis au Download Paris, le 11 juin 2016.

ARCANE ROOTS 1 110616

Metal-Eyes : Arcane Roots s’est formé au Royaume Uni en 2007, a enregistré jusqu’à présent deux albums, mais c’est tout ce que je sais. Alors commençons avec une question traditionnelle : quelle est l’histoire du groupe ?

Andrew : Nous avons vraiment commencé à la fac, l’ancien batteur et moi avons…

Adam : En fait Andrew a commencé…

Andrew : Non, je suis le membre original… Le seul membre original…

Adam : Un tiers du groupe. 33% (rires)

Andrew : Donc on s’est rencontrés à l’université et nous avions envie, en gros, de satisfaire nos envies musicales. Nous avions le sentiment que nous pouvions apporter quelque chose, il n’y avait rien que nous n’avions envie d’écouter. Alors nous nous sommes entrainés, puis Adam nous a rejoints en 2009, Daryl est parti il y a environ un an et Jack a intégré le groupe. Nous avons rapidement trouvé nos marques, on a joué ensemble pendant un an, et nous voici prêts à enregistrer un nouvel album. Nous avons donné pas mal de concerts, tourné avec nos groupes préférés – Muse, Twin Atlantic… Nous avons eu la chance de pouvoir le faire et d’acquérir de nouveaux fans. Maintenant, j’ai le sentiment que nous nous sommes vraiment appropriés ce travail, ce que nous avons créé en tant que groupe. Nous avons pu explorer, comme sur chaque disque en fait, explorer ce qui nous intéresse. Tout ce que nous faisons est légitime, nous en avons envie. Cette fois, nous allons encore plus loin. Nous sommes à peine arrivés de Toronto, ce matin, où nous avons réalisé notre nouveau disque avec Dave Shifman. Je pense qu’il sortira début 2017, il ne manque que le mixage.

Metal-Eyes : Je connais mal le groupe, mais on cite souvent Nirvana et Alice In Chains parmi vos influences. Quelles sont vos autres références musicales ?

Andrew : Au-delà de l’évident, ce sont des amis, des groupes comme Muse, qui de façon assez ironique, ont une plus grande influence depuis que nous avons joué avec eux. On commence à plus respecter les musiciens pour leur athlétisme  que pour l’album qu’ils ont enregistré. Ces dernières années, je citerai Blake, Nine Inch Nails, Radiohead… Plein de choses nous ont influencés, nous n’avons jamais eu peur d’introduire de choses nouvelles

Metal-Eyes : Vous aimez donc prendre des risques et surprendre votre auditoire ?

Andrew : Oui, Je pense que c’est humain… Personne n’aime écouter… sauf peut-être les fans de Metallica… Bref, je pense que c’est humain d’écouter différentes choses, et on aime jouer de la musique poppy, Keith Jarrett, le jazz, le rock…

Metal-Eyes : Tous ces groupes qui vous influencent, comment travaillez-vous pour les mixer?

Andrew : Avec cet album, c’est principalement moi, mes influences électroniques – je n’ai pas écouté beaucoup de rock. Pour Jack et Adam, c’était quelque chose d’assez neuf, le fait que j’introduise ces sons. Je désirai pousser plus loin le côté piano et synthétiseurs. Mais, ce qui nous a toujours poussé à continuer, c’est que nous adorons jouer ensemble et écrire de la musique ensemble. Dès qu’on évoque une nouvelle idée, ces deux là vont travailler autour. La beauté de la chose, c’est que je ne m’attendais pas à ce résultat. On prend des petits bouts des meilleurs petits bouts et on a un résultat qu’on n’attendait pas. C’est comme ça qu’on obtient quelque chose d’original, de différent.

Metal-Eyes : Vous composez tous les trois?

Andrew : Oui.

Adam : Andrew est le principal responsable des mélodies vocales, il est le… protagoniste. Mais, oui, nous participons tous. Jack est très orienté mélodies, il les imagine facilement.

Andrew : Les lignes vocales, c’est en effet moi, mais je dois les chanter, alors. Dans l’ensemble, le travail se fait à trois. Nous trois, car nous voulons trouver cette pêche liée à l’arrivée d’un nouveau membre. Et il est plus jeune que nous. Alors il est frais ! ça a été un vrai plaisir d’enregistrer avec lui. Il chante très bien, et c’est très agréable de pouvoir se reposer aussi sur lui.

Metal-Eyes : Dans la mesure où tu es nouveau dans le groupe, as-tu eu une approche, un regard différent quant à la manière de faire du groupe?

Jack : Non, mais ce qui est intéressant, c’est que ça fait une bonne année que je joue avec ces gars sur scène. Avant de sauter sur l’enregistrement d’un nouveau disque, nous jouions ensemble, étions « les meilleurs potes » depuis un an et nous n’avons pas eu besoin de nous forcer pour ce disque, nous forcer à nous impliquer. Nous nous réunissons, dans une pièce, et Andrew nous présente ce qu’il a, je place ce que je pense être juste… C’est la même chose avec Adam.

Metal-Eyes : Cette année passée ensemble à jouer sur scène vous a permis de vous découvrir et vous connaitre, et orienter votre vision dans la même direction.

Jack : oui, ça nous permet de mieux connaitre nos envies, nos réactions. Adam, par exemple, préfère les choses plus heavy, Andrew sera plus… au piano…

Metal-Eyes : Pensez-vous que la variété de vos influences est ce qui distingue Arcane Roots de la majeure partie des groupes actuels?

Andrew : J’ai le sentiment que c’est plus… la manière dont c’est traité qui nous distingue. De nombreux groupes ont de nombreuses influences. Nous n’avons pas peur de les afficher… Pour ce nouveau disque, nous n’avons rien laissé sortir, nous avons envie de prendre du plaisir avec la surprise des gens lorsqu’ils vont découvrir que nous pouvons jouer des choses à l’opposé de ce à quoi nous les avons habitués. Pour moi, c’est vraiment excitant. Nous restons humains, nous mélangeons nos influences et sommes impatients de le présenter. Le rock, le metal, la pop ne disparaitront pas, parce que c’est ce qui fait ce que nous sommes, c’est ce que nous jouons live. Il y a des chansons sur cet album où je ne joue d’aucune guitare, ce que nous n’avons pas fait depuis… 10 ans ! J’espère que ça va le faire, car nous sommes aussi honnêtes que lorsque nous sommes sur scène. La raison pour laquelle nous enregistrons tel ou tel titre reste l’envie de la jouer sur scène. Elles peuvent être fun, il peut y avoir de rythmes rapides, mais live, ça ne le fait pas. Aujourd’hui, les choses sont plus compliquées, on cherche à savoir comment on va reproduire ce son sur scène. C’est devenu difficile parce que la chanson est composée de différentes parties, de divers instruments. On enregistre un album comme si on allait se séparer !

Metal-Eyes : D’un autre côté, si vous vous séparez, ça peut signifier des tensions entre-vous, d’où un album de rage…

Andrew : Non, on est les meilleurs amis du monde !

Metal-Eyes : Alors pourquoi vous sépareriez-vous ?

Andrew : Oh, les raisons sont nombreuses aujourd’hui ! Si ce groupe devait se sépare, ce ne serait pas parce que nous ne sommes plus amis, mais parce qu’on ne nous paye plus assez ! (rires) La chose qui nous motive est notre amitié, et le plaisir de jouer ensemble. Même si je leur ai présenté des choses inhabituelles, et des idées vraiment très novatrices, nous en avons tous parlé, et sommes très fiers d’avoir abouti à ces nouveautés. Mais si nous devions nous séparer, ce serait parce que nous n’avançons plus. Nous voulons évoluer, et la musique est vraiment ce qui nous motive.

Metal-Eyes : Vous venez de quitter la scène 3 du Download, quelles sont vos premières impressions de ce concert ?

Adam : Il y a ce truc avec les festivals européens, ils sont tellement plus amicaux, agréables, le catering est top… Quand on joue en Angleterre, en Europe, on est plus relax, on fait plus attention à nous, et le Download Paris n’y fait pas exception.

Andrew : La France et Paris nous ont toujours bien accueillis. Et ça me fait toujours drôle de voir que les gens, après avoir écouté notre musique, viennent nous voir. La dernière fois, on n’a pu jouer qu’à Paris, logistiquement c’était compliqué d’aller ailleurs.. Mais nous voulons vraiment revenir et honorer notre public. J’aime la passion des Français, entre la folie espagnole et italienne !

BUDDERSIDE

budderside 2016USA, Rock (UDR, 2016)

Après s’être fait le domaine/refuge des légendes en accueillant en son sein des formations telles que Motörhead, Saxon, Girlschool, Annihilator… UDR se fait découvreur de talents. Après le superbe Buffalo Summer, voici que nous est livrée une palette de nouveautés issues de presque nulle part tel ce Budderside, véritable surprise revigorante. Que ces gars se prennent au sérieux ou pas importe peu. Il y a de la vie dans leur hard folklorique et déjanté. Attention: « folklorique » n’est pas forcément dans l’esprit d’un Korpiklaani ou Orphaned Land, non, ici, il s’agit plus de faire ressortir plein de sonorités différentes et tenter un mariage « au mieux » entre des univers parfois (souvent?) a priori incompatibles. On retrouve ainsi un chant et des tonalités moyen orientales (Genocide), du Ska (Ska bra et le très Blues Brothers version speedée Pain, l’indéfinissable X-girlfriend), de l’electro (Open relationship)… Ça groove, ça bouge, c’est joyeux et optimiste, parfois nostalgique comme ce Clear blue sky, et bienvenu. mais d’où ça vient? De Los Angeles, Budderside étant né de la volonté de Patrick Stone qui a traîné ses guêtres du côté des Velvet Revolver, Adler’s Appetite ou autre Quiet Riot. Autant de bonnes écoles, qui permettent au gaillard aujourd’hui de donner vie à son projet en y injectant toute sa folie visionnaire. Pas franchement hard, encore moins metal, Budderside propose un premier album varié, rock et simplement ouvert.

Note: 8/10

Titre que je retiens: X-girlfriend

DOSSIER SPECIAL : DOWNLOAD/HELLFEST: les « pour et contre »

Avec deux festivals « metal » de trois jours à une semaine d’intervalle, les nuques et les portefeuilles ont en cette année 2016, été mis à contribution. Au delà des bilans, l’heure est maintenant propice aux comparaisons. Metal-Eyes étant présent à chacun de ces événements, analysons avec du recul les « pour et contre » de chacun. Pour ceux qui, à l’avenir se demanderont: quel festival choisir? voici un mini récapitulatif qui, en aucune manière, ne se veut  exhaustif. Les ajouts et/ou corrections sont bienvenus! Lire la suite

GLORY HOLE – First experience

GLORY-HOLE---FIRST-EXPERIENCE-SD-COVERHard rock, France/Angleterre (EpAutoproduction, 2016)

Glory Hole est un groupe franco anglais. Et, avant tout, pour ceux qui souhaitent faire une recherche sur internet, un avertissement: tapez Glory Hole band… Car ce groupe semble, par son nom et certains des titres de ce premier Ep, inspiré par le groupe que l’Amérique entière voudrait censurer, le groupe interdit aux moins de 18 ans, Steel Panther. Mais là s’arrête la comparaison, car chacun des 5 titres de ce Ep propose une facette dofférente, étonante, rentre-dedans… dce dont est capable ce groupe. On navigue entre un esprit neo-metal – Lost, sa basse ronflante et sa voix alternant entre rap et chant rock – hard rock plus traditionnel et direct (Love) ou orienté 70’s (le très évocateur Anaconda’s sister)ou le fringant Kill your classmate. Alors, non, Glory Hole n’a guère en commun, musicalement parlant, avec Steel Panther, et en proposant de nous laisser découvrir plusieurs facettes, le groupe nous montre aussi son ouverture d’esprit. Ou son hésitation à suivre un chemin plutôt qu’un autre. C’est sympathique, plutôt bien fait, le chant est puissant et parfaitement compréhensible et l’ensemble donne envie d’en connaitre plus. Mais de quelle manière Glory Hole compte-t-il se démarquer? Wait and see!

Note: 7,5/10

Titre que je retiens: Anaconda’s sister

THE APOCALYPSE BLUES REVIEW

THE ABR 2016Hard blues, USA (Provogue, 2016)

Passer d’une furiosité comme Godsmack à un groupe 100% blues – ce qu’est The Apocalyse Blues Review – c’est le pari que relève Shanon Larkin, batteur de son état en co-fondant ce groupe avec d’autres pointures que sont  son coéquipier le guitariste Tony Rombola, le chanteur Ray Cerborne, et le bassiste Brian Carpenter. Les références à ce qui fait le blues sont nombreuses, qu’il s’agisse de clins d’œil à Robert Johnson et le diable (Evil is as evil does, Devil plays a Strat, Crossed over…), au blues même ou simplement aux plaisirs de la vie. Les chansons défilent de la plus agréable des manières, se laissant écouter avec facilité et bonheur. En ne cherchant jamais la démonstration, The Apocalypse Blues Review va à l’essentiel, entraînant l’auditeur dans un sillage lumineux. Un bel effort, une belle réussite, même, que nous propose Provogue, qui ressemble de plus en plus à l’antenne blues du label Mascot. Tant mieux, car au delà de se faire présent partout, ce sont des sorties de qualités qui nous sont proposées.

Note: 9/10

Titre que je retiens: The devil in me