TRUST: 40 ans de Répression

Quel amateur de hard rock couillu peut-il, en France tout du moins, passer à côté de Répression, le second album de Trust passé depuis de nombreuses années au rang d’album de légende, de référence ultime ? Le 30 mai 2020, Trust pourrait célébrer en grande pompes le quarantième anniversaire de ce pilier du rock français, paru, donc, le 30 mai 1980. Mais ne le fera pas, le groupe regardant plus l’avenir que le passé.

 

Metal Eyes a pourtant voulu regarder dans le rétro et comprendre la genèse de cet album toujours aussi efficace et actuel quatre décennies plus tard. De longs échanges avec Vivi, le bassiste d’alors, vous permettront de découvrir les secrets de la naissance de Répression.

 

Première question : à quand dater cette genèse ? Arbitrairement, j’ai décidé de retenir l’intégration de Vivi qui arrive au sein de Trust en mai 1979, au moment de la sortie… du premier album. Ray, le premier bassiste de la bande, a en effet décidé de céder sa place pour s’occuper des affaires du groupe sur la route en prenant le poste de tour manager.

 

Enter, donc, Yves Brusco dit « Vivi », qui est alors bassiste au sein de Volcania, formation avec laquelle il enregistre un unique album teinté de punk, L’agression. Il rencontre les membres de Trust lors d’un concert donné « au Swing Hall, un club situé dans les Halles de Paris. Le seul public présent était Bernie, Nono, Raymond, Jeannot (ndMP : respectivement chant, guitare, basse et batterie soit Trust au complet) et leur manager. Ils avaient bien aimé notre set et après, on a fini au bar et nous sommes devenus potes ». Lorsque Ray décide de quitter son poste, après avoir toutefois enregistré le premier album c’est naturellement que Trust fait appel à Vivi, qui n’hésite que peu, Volcania stagnant sans entrevoir d’avenir. Un point qui pèse dans la balance du choix est avancé par Nono : le fait que Vivi chante, ce que personne dans le groupe, hors Bernie naturellement, ne fait et qui peut apporter une touche supplémentaire.

 

Le premier album de Trust paraît le 28 mai 1979 avec le succès que l’on connaît. La force de ses morceaux emblématiques (Bosser 8 heures, L’élite, Police milice, Préfabriqués ainsi que la reprise de Ride on d’AC/DC) propulse le groupe aux premières loges du rock français, aux côtés des Téléphone, Starshooter et autre Océan. Vivi est ainsi embarqué sur les routes avec deux premiers concerts donnés à Aubenas en Ardèche (le 1er juin 1979) et Vic Fezensac dans le Gers (le 2 juin) ville en fête où « les seuls commerces ouverts sont des bars ». Premiers concerts, premiers souvenirs, voire premières peurs aussi comme l’explique le bassiste : « Little Bob Story joue avant nous, pendant leur show, un mec défoncé arrive à monter sur scène, s’agrippe à un câble qui soutient une Genie-tower d’une dizaine de mètres, déséquilibre la structure et la tour s’effondre avec ses projecteurs dans le public » faisant quelques blessés, sans gravité, heureusement.

 

Il n’y a pas encore de tournée cependant, seuls quelques concerts ci-et-là (Mulhouse, Nantes, Le Mans) avant de donner un premier show à Paris, au Bataclan, le 26 juin. La salle est comble, un signe, mais le groupe ne le prend pour rien de moins qu’un autre concert. Après deux concerts donnés début juillet (le 6 à Saint Auban, dans les Alpes Maritimes et le 7 à Tonneins dans le Lot et Garonne), Trust bénéficie de quelques semaines pour pouvoir composer son second album. Le quatuor investit les studios EAB à Mesnil le Roy, dans les Yvelines. Si, nous le verrons à la sortie de l’album, les titres sont signés Bernie et Nono, la composition se fait sous forme de jams. Un riff de Nono permet à tous de développer la structure et les bases du morceau. C’est pendant cette période que le premier album devient disque d’or (soit, à l’époque 100.000 exemplaires vendus).

 

Ce n’est qu’en fin d’année 1979 que le groupe enfile les kilomètres, sillonnant la France de long en large en donnant une quarantaine de concerts entre le 29 septembre à Annecy et le 30 novembre à Roubaix. Le groupe tourne intensivement, les salles se remplissent. Il y a un intérêt pour Trust que Vivi décrit simplement : « Les salles grossissent en capacité ainsi que l’engouement du public, l’album commence à bien fonctionner, on ne s’en rend pas trop compte, notre plaisir c’est d’être sur scène et d’envoyer. » Chaque région est visitée, Amiens, Metz, Strasbourg, Orléans, Rennes, Saint Malo, Lyon, Dijon… Trust s’offre également une première escapade de l’autre côté de la frontière avec deux concerts donnés les 1er et 2 décembre en Belgique (à Schaerbeck puis à Charleroi) qui viennent clore cette première vraie tournée, scellant l’intégration de Vivi. Quand je lui demande si le groupe est alors dans le trip « sex, drugs and rock n roll », sa réponse est claire : « Oui, on s’amuse bien ; imaginez un groupe dans ses débuts qui passe la majeure partie de sa vie sur les routes, ce n’est que du bonheur ». Ah ! Insouciance de la jeunesse…

 

L’année 1979 cède le pas à une nouvelle décennie. Pour Trust, 1980 débute avec deux concerts spéciaux : le premier au Pavillon de Paris le 12 janvier dans des conditions un peu particulières. Le quatuor y joue pour la première fois 5 morceaux du futur album. Comment réagit alors le public à l’écoute des Au nom de la race, Mr Comédie, Saumur, le Mitard et Passe ? « Les titres sont super bien passés, se rappelle Vivi, mais cette journée fut un peu floue. Le concert a failli être annulé cinq heures auparavant, une bataille juridique s’est engagée entre l’organisateur de spectacle (NdMP : KCP) et la maison de disque pour que le concert ait lieu, (il y avait) 12 000 personnes devant la salle qui attendaient l’ouverture des portes. » Et si certains pourront s’étonner de ne pas voir Antisocial à cette liste de nouveautés, c’est simplement que le titre n’existe pas encore…

Le second concert se tient le 24 janvier à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis. « C’est Philippe Adler – journaliste qui écrivait dans Rock & Folk (entre autres) qui nous a fait part de cette possibilité. » Pourquoi pas, mais les autorités pénitentiaires doivent imposer des consignes particulières…  Pas vraiment, selon le bassiste pour qui « à part avoir des papiers en règles pour pénétrer dans l’enceinte, la seule consigne était qu’il serait bien de ne pas jouer quelques titres un peu trop subversifs (Police Milice, etc). »

 

Après ces deux dates, Trust se prépare à rejoindre, début février, Londres pour y enregistrer son nouvel album. En 1980, les conditions financières n’ont rien de commun avec aujourd’hui. Les labels financent généreusement les groupes qu’ils produisent et dans lesquels ils croient. Si Vivi ne se souvient pas du budget exact – Bobby Bruno, l’intransigeant et efficace manager du groupe doit garder ces données quelque part – cela « englobait séances de studio (nous y étions à demeure, personne d’autre n’y enregistrait), hôtel, bouffe, argent de poche (Per diem) » (« par jour »). Cependant, la veille de leur envol pour la capitale anglaise, Trust joue 5 titres au théâtre de l’Empire, alors connu pour abriter les émissions dominicales de Jacques Martin (rappelez-vous L’école des fans). Bosser 8 heures et L’élite du premier album y côtoient trois nouveautés encore inédites : Fatalité, Le mitard et Mr Comédie, tous enregistrés dans le cadre de l’émission Chorus, animée sur Antenne 2 par Antoine de Caunes et Jacky (souvenez-vous, oui, le rouquin foufou avant qu’il ne rejoigne le Club Dorothée). Après leur diffusion le 10 février 1980, ces images resteront inédites jusqu’à la parution du CD/DVD Le Best of publié en 2008 par Sony BMG.

 

Trust investit donc les Scorpio studios de Londres jusqu’à la fin du mois de février. Les lieux sont connus de Bernie, Nono et Jeannot qui y avaient travaillé le premier album sous la houlette de Dennis Weinreich en qui ils replacent leur confiance. Cependant, ce dernier n’agit pas comme un producteur au sens classique du terme. Il respecte l’essence de ce qu’est Trust et se charge de mettre chaque chanson en son, dispensant parfois quelques idées. Mais c’est bien d’un travail commun qu’il s’agit.

 

Le Scorpio sound studio est situé dans le quartier londonien de Camden, à Euston road. Il est localisé au rez de chaussée d’une tour. Les lieux ne sont pas grands « mais l’acoustique était très bonne. » De plus, hasard des calendriers, le groupe croise aussi le chemin de Bon Scott, sur place en repérage pour l’enregistrement du futur album d’AC/DC. Il s’attèle à la traduction des textes de Bernie car, comme le rappelle Vivi, « nous avions l’intention de traverser les frontières, donc une version anglaise s’imposait, les textes de Bernie avaient un sens. » Bon Scott assiste en partie aux sessions d’enregistrement et est même celui qui suggère, alors que le titre a pris spontanément forme en répétition, l’idée des chœurs finaux sur Antisocial.

 

Si les autres membres de Trust connaissaient déjà l’Australien, Vivi le rencontre et le découvre. Des liens se nouent aussi autour d’une pinte : « Je ne parlais pas un mot d’anglais à l’époque, mais dès qu’on avait bu deux, trois pintes au pub du coin on se comprenait. » C’est d’ailleurs au cours de ce séjour au Scorpio sound qu’est enregistré, le 13 février 1980, ce qui va devenir un document demeuré inédit jusqu’à sa publication en 2000 : « nous étions en train d’enregistrer quand Bon est passé nous voir la première fois. Nous l’avons aperçu à travers la vitre qui nous séparait de la cabine et nous avons stoppé net, Bon est rentré dans le studio pour nous dire bonjour et c’est à ce moment que Nono a entamé Ride on et, comme par magie, Bon est venu au micro avec Bernie et a commencé à chanter ; cela n’était pas prévu bien sûr. C’est pour cette raison qu’il manque le début du titre, car l’ingénieur du son Dennis Weinreich a été surpris et a appuyé sur record pour immortaliser ce moment. » – Ce document a fait l’objet de deux singles édités en promo à 500 exemplaires chacun, donc, difficilement trouvables.

 

A Londres, Trust s’occupe également de la pochette de l’album et fait de nouveau appel à Herb Schmitz qui avait réalisé les clichés genre taulards d’alors et photo d’identité d’aujourd’hui, des musiciens sur le verso du premier album. Pour le nouvel album, toujours sans nom au moment du shooting, il organise la session dans son studio de Londres et propose de faire poser le groupe, avec une sorte d’effet miroir. Ce que l’on pourrait prendre pour la laque du plateau d’un piano est en réalité un artifice : « ce sont des grands rouleaux de papier réfléchissant posés sur des tréteaux tout simplement. » Idem pour la photo verso montrant le groupe avec une bande de potes : « Nous ne connaissions pas ces personnes. Ce sont juste les clients présents dans ce bar punk, qui ont accepté de poser avec nous. »

 

Plus tard, Trust reçoit la visite surprise de toute l’équipe de CBS, venue lui remettre son premier disque d’or, récompensant les ventes du premier album.  Ce n’est qu’au matin du 19 février, après une nuit de fête bien arrosée que le groupe apprend la nouvelle de la mort de Bon Scott. Cette tragédie a-t-elle eu un impact sur la suite de l’enregistrement ? « Non, l’album était bien avancé. Nous sommes rentrés à Paris pour faire un break et sommes revenus à Londres pour le mixage de l’album. »

 

De retour en France, Trust donne quelques concerts, participant notamment au festival Europe rock 80 au Pavillon Baltard de Nogent sur Marne, un temps pensé pour accueillir des concerts parisiens de moyenne capacité. A l’affiche de ces 8 concerts se trouvent, parmi d’autres, Bernard Lavilliers, Starshooter, Téléphone ou Joe Jackson. Le 15 mars, Trust y dévoile cinq nouveautés – seul Bosser huit heures est extrait du premier album – et joue pour la première fois un Antisocial encore inconnu du public. Un public très réceptif, notamment, grâce au « premier album (qui) avait beaucoup de succès ; naturellement, l’audience était très bonne ».

 

Ce sont ensuite deux dates parisiennes que s’offre Trust. Tout d’abord, le 3 avril, un passage au mythique Golf Drouot, salle qui a vu défiler tout ce que la France a pu faire de mieux en matière de rock, de Johnny Halliday à Eddy Mitchell et ses Chaussettes Noires, en passant par Ange, Magma, Little Bob, Bijou et tant d’autres. Le lendemain, Trust investit le Bataclan. De rares concerts qui permettent sans doute de mettre en place la tournée annoncée dans des conditions réelles. Tout comme son passage au tout jeune Printemps de Bourges qui, pour sa 4ème édition, accueillent les Parisiens le 11 avril. Une date qui peut marquer pour d’autres raisons : « c’est très loin dans mes souvenirs, c’était sous un chapiteau, je me souviens d’une rencontre avec Coluche, une photo existe ».

 

Trust s’offre par la suite quelques escapades hors de nos frontières. L’Italie est visitée lors de deux concerts à Milan et Rome (22 et 23 avril), la Suisse l’est quatre jours durant (du 1er au 4 mai) ainsi que la Belgique, à trois reprises (les 9, 10 et 15 mai) – « C’était les débuts du groupe à l’étranger ; super l’Italie, un public très rock ! ». Autant de concerts grandeur nature et annonciateurs de ce qui va suivre. Trust se permet toutefois de tester, quelques jours avant la sortie de Répression, le public hexagonal au cours de 6 concerts entre le 17 et le 24 mai.

 

 

Avant la sortie de Répression – le titre a été enfin dévoilé – le monde du hard rock voit cependant apparaître une tonne de nouveautés, de groupes déjà en place (Black Sabbath, Scorpions, Van Halen) ou plus récents, parmi lesquels se distinguent Saxon, Iron Maiden, Def Leppard, Angel Witch ou Samson. Le rock dur semble vouloir reprendre ses droits tandis que le punk des Pistols semble s’essouffler. Il y a, en tout cas, une scène vivace, explosive et un public demandeur et de plus en plus présent. Les mois qui suivent confirmeront d’ailleurs cet engouement populaire pour ce renouveau métallique avec d’autres sorties non moins remarquables (Whitesnake, Blue Oÿster Cult, AC/DC, Thin Lizzy, Status Quo, Motörhead chez les anciens, ainsi qu’une palette de jeunes loups que sont Girlschool, Accept, Samson, Diamond Head, Tygers Of Pan Tang, ou encore le retour de certaines gloires telles Michael Schenker Group ou Ozzy Osbourne). Pourtant, Trust est centré sur son nouveau bébé sans porter une attention particulière à ce qui est en train de se passer.

 

La sortie de Répression est planifiée au 30 mai 1980. Il y a un signe qui ne trompe pas, selon le bassiste : ce sont les nombreuses pré-commandes chez les disquaires. Un signe de bon augure. D’autant plus que, il faut le rappeler, il n’y a en France que 2 magazines rock (Best, assez généraliste, et Rock’n’Folk, qu’on le veuille ou non, plus élitiste), 3 chaînes de télé (TF1, Antenne 2 et France Régions 3, toutes nationales) et 4 stations de radio (France inter, RTL, Europe 1 et RMC). Rapidement, Trust bénéficie du soutien inconditionnel de Michèle Abraham qui s’emballe et diffuse dès que possible Antisocial sur les ondes d’Europe numéro 1.

 

Ce n’est sans doute qu’un détail, d’ailleurs le groupe en a changé depuis… Le grand public découvre le logo de Trust (cependant, il figurait déjà sur le 45 tours L’élite, paru en 79). Une signature plus « brillante » et peaufinée par un designer de CBS, son label. Vivi se souvient encore : « Pas d’informatique à l’époque, les pochettes étaient réalisées avec des calques superposés et du Letraset. »

 

Le public se rue sur Répression, album qui confirme tout le potentiel d’un Trust qui explose tout sur son passage. Répression, c’est 10 chansons, 10 titres aussi impeccables les uns que les autres. Bernie avait démontré avoir la langue bien pendue, et cette fois encore, il dit ce qu’il a à dire sur fond d’un rock teinté de punk, plus brut et direct, moins varié sans doute aussi, que sur le premier album. Baigné de blues et de rock, chacun des morceaux a sa propre identité. Les paroles toujours compréhensibles sont crachées à la face du monde par un Bernie aussi sec que les guitares de Nono qui devient rapidement le guitar hero made in France. Le modèle de toute une génération. La basse groovy de Vivi apporte une puissance et un rythme que soutien toujours Jeannot derrière ses fûts. Un groupe uni, au sommet de son art et de sa créativité. Politique, religion, police, société, tout y passe, y compris l’hommage à Bon Scott avec cette photo souvenir d’un temps suspendu qui figure sur la pochette intérieure.

 

Le premier single est aussi le morceau d’ouverture de l’album. Avec son riff immédiatement reconnaissable – qui devient rapidement aussi légendaire que ceux de Highway to hell (AC/DC) ou Smoke on the water (Deep Purple) – Antisocial se hisse rapidement au rang de hit incontournable. Il deviendra bientôt intemporel grâce à la puissance du riff, à l’entrain d’une rythmique d’une efficacité jamais prise en défaut et à cette gouaille…  Des éléments que l’on retrouve tout au long de Répression. Et cette fin, cette répétition de « An-ti-so-cial », savez-vous qui en a eu l’idée ? D’après Vivi, c’est Bon Scott qui a suggéré ces chœurs pour terminer le morceau. Impensable d’imaginer cet hymne s’achever sans faire participer le public avec ces quatre syllabes. On passera cependant sur la vidéo qui présente 4 garçons qui se veulent plus mauvais qu’ils ne le sont réellement, déambulant timidement dans cette casse automobile où ils semblent ne pas oser « casser de la vitre ». Reste que, avec ses textes de rebelle éternel, ce premier morceau fédère toute une génération qui trouve en Bernie, les chansons suivantes de l’album viendront vite confirmer cet état de fait, un grand frère qui dit tout haut ce que peu osent dire.

Comme dénoncer l’accueil réservé par notre beau pays à certaines personnes pas forcément recommandables. Mr Comédie dénonce les exactions commises par l’ayatollah Khomeiny, qui, avant de retourner prendre le pouvoir en Iran, a préparé la révolution islamique et la destitution su Shah d’Iran depuis la France qui l’a accueilli, hébergé et protégé. Quatre décennies plus tard, rien n’a vraiment changé (« Nouvelles dictatures, exécutions sommaires, les femmes doivent se voiler, la musique prohibée. Ils massacrent leurs frères, tout devient absurde ! »).

En empruntant son titre à l’ouvrage de Jacques Mesrine, Instinct de mort dénonce les violences policières et l’exécution, le 2 novembre 1979 en pleine rue, de celui qui fut l’ennemi public numéro 1. Ce titre est rapidement montré du doigt par certains comme prônant le monde criminel, faisant l’apologie des malfrats et voyous de tous rangs. Mais surtout, cette vindicte anti-policière dénonce ouvertement les conditions de vie carcérales déjà inhumaines à cette époque « dans cette prison modèle qu’est Fleury Mérogis. 5 par cellule, il reste une place pour ton fils ». Ce titre n’a pourtant pas été trop source d’inquiétude pour le groupe selon Vivi : « Rien de spécial, nous avons eu quelques soucis pendant nos concerts (grenade à plâtre lancée sur scène), mais rien de très grave. » Trust se veut d’ailleurs préventif en précisant que « Crois le la main tendue vaut mieux que les chaines, surtout quand tu es gosse, tu apprends vite la haine ».

Tout est dit dans le titre : Au nom de la race dénonce quant à lui le racisme ambiant. Sous toutes ses formes. Trust utilise ici un complément sonore que l’on trouvait déjà sur le premier album, une section de cuivres. Si seul Bimbo Acock jouait en 1979 sur Le mateur, ils sont cette fois 4 à souffler sur Au nom de la race : Bud Beadle, John McNicol et Peter Thoms, vraisemblablement des habitués des lieux, rejoignent Bimbo. Bernie y parle déjà de ces cités et de ces regards mauvais que la « bonne » société peut jeter à ceux qui y vivent.

Enchaînement avec Passe se révèle parfait puisque Bernie continue de prévenir l’auditeur qu’il n’est pas prêt à se taire : « J’ai tant de choses à dire, de zones à te décrire (…) Avec toute ma rage je parle de ceux de ma cage ». Cette cage qui pourrait être la cité HLM de Nanterre qui l’a vu grandir, ce qu’il semble confirmer en scandant que « le langage que je parle je l’ai appris dans ma cour. C’est mon environnement, les ordures et les gens ».

A l’époque de sa sortie, les plus anciens le savent…, il faut retourner le disque pour pouvoir écouter la suite. La face B commence avec cette autre claque dans ta face qu’est Fatalité, également second 45t (dont la face B est Passe). C’est un rock endiablé avec une intro au piano que ne renierait pas John Lee Hooker. Mais toute trace du pianiste de Fatalité a disparu tandis que l’on retrouve Bimbo Acock dans une folie au saxophone qui illumine ce titre qui, pourtant, traite d’un sujet grave : l’immobilisme ambiant face au désarroi des cités. Que des tranches de vie, en fait comme le rappelle Vivi : « c’était notre vécu dans nos banlieues. C’est encore pire de nos jours. »

Saumur arrive sur un rythme plus lent et bluesy. Bernie y vomit presque toute sa haine pour la ville du Cadre noir, ville dans laquelle, jusque-là, Trust n’a jamais joué. Qu’est-ce qui vaut un tel ressentiment, une telle haine de la part du chanteur ? Vivi se souvient encore : « Bernie n’avait jamais mis les pieds à Saumur, c’est lors d’une discussion dans un resto avec pote, journaliste à Rock and Folk, qui a raconté une époque de sa vie dans cette ville » qui semble avoir inspiré ce texte. Donc, « l’ami, celui qui m’a souri dans la vieille ville de Londres » n’est pas Bon Scott, comme on aurait pu le croire. Reste que Trust ne s’est pas fait beaucoup d’amis dans cette ville qui transpire la bourgeoisie étriquée sur laquelle flotte une aura passée de respect militaire.

Vient ensuite l’autre morceau de bravoure de Répression. Seul texte que Bernie n’a pas rédigé, Le mitard débute par la narration des mots écrits par Jacques Mesrine. Une narration triste et mélancolique que vient assombrir et alourdir la basse de Vivi avant que plus tard, bien plus tard, la guitare de Nono ne vienne déchirer l’air comme un cri de désespoir. Véritable poème carcéral dans lequel tout une génération peut aussi se reconnaitre – la prison n’est pas seulement faite de barreaux et de cellules – Le mitard inquiète autant qu’il fascine.

Et puisque les morceaux semblent faire appel les uns aux autres, Sors tes griffes continue de parler de la vie de taulard. Plus précisément, de toutes les difficultés qu’un ex-taulard pouvait rencontrer – et peut encore – sur le chemin de sa réinsertion. Tout semble fait pour l’empêcher de trouver une place dans la société. Là encore, le riff de Nono lacère l’air avec une rage et une férocité uniquement doublées par le phrasé tranchant et unique de Bernie.

Répression se termine avec le vindicatif et explosif Les sectes. Besoin de plus de précisions quant au thème abordé ? Speed et déterminé, il s’agit du morceau le plus violent de cet album qui reflète une saine colère contre toute forme d’embrigadement, religieux, sectaire, voire même idéologique au sens le plus large du terme et qui se réfère à la situation de l’époque : les adeptes de Krishna, reconnaissables à leur tenue orange, les illuminés disciples de Jim Jones, pasteur responsable d’un suicide collectif au Guyana. Un titre qui allume joyeusement ces illuminés : « Marche dessus ce sont des insectes, rien à voir dans ce monde d’allumés, ces larves ne sont pas à plaindre, cette vie de zéro, ils l’ont choisie » qui pourrait se résumer en cette simple question « quel est ton dieu quel est ton but ? » La conclusion est un énorme Et merde! doublé d’un éclat de rire aussi horripilant que démoniaque, digne d’un film d’horreur…

 

L’album se vend par palettes entières. Les précommandes ne suffisent pas à assouvir les besoins des disquaires. On peut imaginer que rapidement le quotidien des quatre musiciens a été bouleversé… « Cela se passait bien ; même les flics nous demandaient des autographes ! » se souvient le bassiste qu’on imagine sourire…

 

Répression, on le sait aujourd’hui, est un disque intemporel. Si Antisocial se révèle sans doute comme étant le titre le plus « personnel » de l’album, quand on se penche sur les autres textes, l’engagement est total, Bernie dénonçant et mettant le doigt où ça fait mal. Et l’on ne peut que déplorer que 40 ans plus tard, rien n’ait changé…  Des violences policières (Instinct de mort) qu’on retrouve démultipliées aujourd’hui (contre les Gilets Jaunes, les pompiers, les infirmiers récemment, faut-il le rappeler ?), à l’embrigadement religieux (Monsieur Comédie, Les sectes) qui se transforme de nos jours en un radicalisme religieux sans pareil dans nos cités et banlieues menant, entre autres, à des vagues d’attentats (tuant au nom d’un soi-disant dieu), au racisme et au communautarisme (Au nom de la race), phénomènes grandissant de manière indécente, ou à cette Fatalité, qui touche toujours les gamins (et adultes) des cités, les plus démunis qui errent dans les rues et qu’on regarde toujours aussi bien installés au chaud… Les noms ont changé, les situations ont, elles, empiré… Répression est 40 après sa sortie, toujours autant d’actualité qu’à sa sortie en 1980. Et toujours d’une aussi brutale efficacité.

 

Si quelques concerts sont donnés au moment de la sortie de Répression, un évènement vient cependant marquer de façon durable la vie du groupe : Jeannot décide de quitter le groupe début juin. Les raisons ? Le sujet est sensible ? Le bassiste reste en tout cas évasif : « C’est toujours pour des conneries qu’un musicien quitte son groupe. Quand nous n’étions pas en tournée nous passion notre temps à répéter et une sorte de lassitude peut s’installée. » Si l’on regarde de plus près les dates, la tournée était entamée, et le creux de dates entre le 25 mai et le 6 juin laisse croire que le batteur a pu partie sur un coup de tête. Et qu’il était absent lors de la sortie de Répression, forçant ainsi Trust à lui dénicher dans l’urgence un remplaçant. « L’heureux élu » se nomme Kevin Morris, qui restera jusqu’à la fin de la tournée au Danemark où le groupe joue au Rockslide festival le 27 juin. Les dates prévues au mois de juillet sont annulées et… Là, il faut suivre un peu, puisqu’il semble que l’un des premiers concerts de son remplaçant fut donné le 1er aout à Etaples (près du Touquet). Ce dernier fut rencontré à Londres, au Scorpio sound où Dennis Weinrich présente un certain Nicko Mc Brain à Trust. Mais voilà, le batteur retourne à Londres et est remplacé pour la suite de la tournée par… Kevin Morris recruté à l’origine à la suite d’auditions organisées au local de répétition d’Arcueil.

 

C’est donc Kevin Morris qui répète avec Trust pour le plus gros de la tournée. La période estivale est mise à profit pour que le groupe soit au carré. Bernie, Nono, Vivi et Kevin s’isolent dans le petit village de Wassy où ils trouvent résidence dans un club afin de préparer la tournée Répression dans l’Hexagone. C’est dans ce même secteur que seront tournés les clips de Répression et de Paris is still burning, future version anglaise de… nous y reviendrons ! C’est également à cette période que Trust devient quintette. D’abord rejoint par Thibault Abrial, bientôt remplacé par Moho « La venue de Moho apporte un plus au son du groupe, Moho est un excellent guitariste et un pote d’enfance de Nono. » L’apport d’un second gratteux ne peut que donner plus de relief et de puissance au groupe, en live en tout cas.

Le groupe repart sillonner la France entre le 1er octobre et le 6 décembre. Une tournée intensive quasi non-stop (une petite semaine de repos leur est accordée début novembre) qui part du nord du Pays (Amiens) pour se terminer à Lyon. Le public grossit, la Trust mania commence à se faire sentir. Nombre de concerts se donnent à guichets fermés. De ces derniers, deux choses sont à noter : en 10 jours, la ville de Nice, cité de retraités friqués, est visitée à 3 reprises… Alors quand on lui demande quelle était la relation de Trust avec la cité de la Promenade des Anglais, rappelant que c’est une ville dont Jacques Médecin, alors quasi éternel maire (élu depuis 1965), avait une réputation assez mafieuse… eh bien, Vivi se concentre sur le public plus que la politique : « Les concerts au Théâtre de verdure de Nice étaient chauds bouillants, un super public ! » On veut bien le croire sur parole ! Pourtant, Trust ne peut tourner partout où il le souhaite. Certaines villes ont-elles interdit des concerts ? « Certainement, il y a des villes où nous étions interdits de passage. Trust dérangeait ! »

La seconde chose qui marquera, ce sont ces dates de Nice (23 et 24 octobre), Nantes (29 novembre) et la dernière de Lyon (6 décembre) qui feront l’objet d’enregistrements. Des bandes dont nous reparlerons puisqu’un live ne fut publié que des années plus tard, en 1992.

 

Quelques jours après la fin de la tournée, le 15 décembre (bien qu’une autre date mentionne le mois de janvier 1981), le public voit apparaître dans les bacs Répression version anglaise. Tout est dit dans le titre, et l’objectif de cet album est naturellement de séduire le marché international. Les ambitions grandissantes de Trust sont naturelles. Si la musique est celle enregistrée à Londres, Bernie est allé capter cette nouvelle version au studio Miraval dans le sud de la France au cours des mois d’été. C’est Bon Scott qui s’est attelé à la traduction, ou plutôt l’adaptation des écrits de Bernie. Mais le sort a brusquement interrompu cette tâche et Bernie reste aujourd’hui encore persuadé que ces écrits ont été récupérés et cachés par le management d’AC/DC… Alors, c’est Jimmy Pursey, membre des keupons de Sham 69 qui s’y colle. Seul Le mitard reste en français, tandis que Saumur, étonnement, devient Paris is still burning, qui deviendra le nouveau single. Chose surprenante, la photo qui orne la pochette de ce 45t – qui montre Nono, Bernie et Vivi live, est identique à l’une des versions de l’album…  Mais surtout, pourquoi zapper Saumur ? Ben, pour la simple raison que, comme le résume si bien Vivi, « Personne ne connait Saumur à l’étranger. » Logique.

 

Cependant, alors que Trust est en pleine gloire, cette nouvelle version souffre d’une faiblesse énorme : le chant anglais passe beaucoup moins bien. Est-ce dû à l’accent franchouillard de Bernie ? Au fait que sa gouaille passe moins bien en anglais ? Ou encore au fait d’avoir enregistré seul, et n’avoir, par conséquent, pas pu retrouver l’énergie des studios londoniens ? Reste que Répression version anglaise constitue une carte de visite non négligeable pour séduire le marché international.

 

L’année 1980 se termine néanmoins avec un Trust au firmament. Sur le terrain du rock énervé made in France, seuls Téléphone, et, dans une moindre mesure, Océan jouent dans la même cour. Les premiers ont sortis leur troisième album, Au cœur de la nuit, le 20 octobre (il finira 3ème des ventes), précédé du film documentaire – mi live, mi interview – Téléphone public, réalisé par Jean-Marie Périer. Les seconds ont également occupé le terrain avec deux publications, leur second album connu sous le nom de Je suis mort de rire, et un album mi live mi studio intitulé A live + B. Mais Antisocial a profondément marqué les esprits et l’aventure Répression ne se termine pas avec l’année.

 

Aujourd’hui, personne n’en est plus surpris : début 1981, Trust se retrouve sans batteur. Le groupe se rend à Londres afin d’y organiser des auditions en vue de la tournée qui se prépare. Vivi se souvient : « Nous étions partis à Londres pour auditionner des batteurs, Nicko étant au courant il est passé nous voir.  A la fin de l’audition Nicko s’est mis à la batterie, on a jammé et c’était reparti ! Nicko est quelqu’un de très attachant, toujours le mot pour rire et un des meilleurs batteurs du monde. » Heureusement, le bassiste avait commencé à apprendre l’anglais, chose d’autant plus nécessaire que l’équipe technique est anglaise.

 

Nicko, le joyeux drille, se trouve ainsi embarqué dans la nouvelle aventure qui voit Trust sillonner le Royaume-Uni en première partie des jeunes loups d’Iron Maiden qui sortent leur second album, Killers. Pendant un mois, les Frenchies – ou, comme ils sont communément appelés outre-Manche, les « froggies » – séduisent un public avide de décibels et d’énergie. Le périple maidennien démarre le 17 février pour s’achever le 15 mars à Londres. Mais comment Trust s’est-il retrouvé sur cetet affiche ? « : On ne connaissait pas Maiden, ils venaient de sortir leur second album Killers. Ce sont les maisons de disques et notre management de l’époque en relation avec celui de Maiden, qui nous ont permis de participer à cette tournée. » Aussi simple que ça, et de cette tournée, on le sait, naît une grande amitié et un grand respect entre les deux groupes.

 

Pour dignement fêter cette première escapade britannique épuisante (24 concerts en 27 jours…), Trust investit le mythique Marquee dès le lendemain, 16 mars. Une salle mythique qui a vu les premiers pas de légendes telles que les Rolling Stones, David Bowie, The Police, The Who, The Cure, Jimi Hendrix, Pink Floyd, Joe Cocker… Malheureusement, il n’existe aucune trace audio de ce concert.

 

Si le printemps est assez calme, Trust donne toutefois quelques concerts : une soirée à Reims suivie d’un nouveau passage au Bataclan (20 et 21 mars 1981) avant de faire un saut de puce chez sa gracieuse Majesté les 28 mars (Leeds, en ouverture de Motörhead) et 29 mars à Londres (nouveau passage en tête d’affiche au Marquee). Des concerts donnés « juste le plaisir de jouer, nous demandions au management de nous organiser des dates hors cadre des tournées. »

 

Le public anglais est si réceptif au hard rock de Trust – la presse à même désigné son rock sous le terme de « Boogie with brain » – que les Français organisent, exploit unique en France, une tournée en tête d’affiche. Le rythme y est aussi effréné que sur la tournée Killers : entre le 22 mai (St Albans) et le 11 juin (Londres), ce sont pas moins de 18 concerts qui finissent de séduire nos voisins. Si Vivi conserve de nombreux souvenirs, la date de clôture au légendaire Hammersmith Odeon « reste un grand moment » . On peut l’imaginer, en effet (même si la date de Londres indique le Lyceum, salle tout aussi légendaire mais de moindre capacité et surtout située dans une autre quartier). Ces concerts ouvrent au groupe les portes du festival de Reading. Mais c’est une autre histoire… Car désormais stable, Trust envisage déjà, naturellement, de donner un successeur à Répression et profite de toutes ces dates pour tester un peu de nouveau matériel, toujours en compagnie de Nicko dont Vivi parle avec admiration : « Nicko a un jeu incroyable ; autant visuellement que rythmiquement, c’est un plaisir pour un bassiste de jouer avec lui, j’ai beaucoup appris. »

 

Répression est entré dans la légende. Il reste un album exemplaire et indispensable. Un disque, une période même, qui a permis à Bernie, Nono, Vivi, Jeannot, Moho, Nicko et Kevin de, comme le conclut Vivi, vivre « Une très grande période de notre vie, c’est comme un rêve d’enfant qui se réalise… » Un rêve qui a hanté nombre d’esprits et ouvert de très nombreuses perspectives au heavy rock hexagonal.

 

Une période qui refait surface douze ans plus tard lorsque parait un album live enregistré lors des dates de Nice, Nantes et Lyon. En 1992, en effet, le public peut découvrir ce disque noir témoignage explosif de cette période. 14 titres – plus une intro – dont le rare Darquier (face B du single Le mateur paru en 1979) et deux reprises d’AC/DC – Problem child et Live wire. D’une manière quelque peu étonnante, il ne figure que 3 titres de Répression (Monsieur Comédie, Fatalité et Antisocial). Mais le public peut également découvrir un nouveau titre, Les brutes qui figurera sur le futur album. Peu importe après tout, car ce live entre vite dans la catégorie des indispensables du genre. Pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour le publier ? Les causes en sont principalement techniques, comme l’explique Vivi : « Effectivement, plusieurs concerts ont été enregistrés durant cette tournée et les bandes sont restées dans les locaux de CBS pendant des années. Les enregistrements se faisait en analogique sur des bandes magnétiques 24 pistes, qui avec le temps se dégradaient. Un mauvais stockage avait abîmé les bandes. A la première lecture sur un magnéto, l’oxyde de fer se décollait de la bande magnétique et s’accumulait sur les têtes de lectures. Il a fallu trouver un studio équipé de magnétos Studer qui permettait de lire une seule fois la bande et de la copier directement en numérique. » Ce qui explique sans doute l’absence de nombreux titres de Répression. Mais on ne se lasse pas de ce live, dernier vestige d’une époque révolue magique.

 

Merci à Vivi d’avoir apporté spontanément tous ces éclairages et répondu à mes nombreuses sollicitations et questions, ainsi qu’à Sabrina (Verycords) d’avoir tenté d’organiser une rencontre avec Nono, rencontre avortée à cause d’un certain confinement…
Source des illustrations (affiches, billets de concert, disques…): internet

 

 

TYLER AND THE CREW: #1

France, Blues (Autoproduction, 2020)

On n’aura de cesse de le dire: en matière de rock et de blues, de musique qui vient simplement des tripes, on sait vraiment y faire en France. Tyler and the crew vient de nouveau en apporter la preuve avec ce premier Ep, sobrement et simplement intitulé #1. Cinq titres originaux de ce blues rock direct et sans fioriture, cinq chansons qu’on écoute en se dandinant, sans se poser de questions. Plus une reprise de All along the watchtower de Bob Dylan (reprise un nombre incalculable de fois) dans une version toute personnelle autant que respectueuse de l’originale. Démarrant avec Hell of a woman, la guitare de Tyler crie son blues avant que n’intervienne le chant rauque du bouffeur de papier de verre. Chaleureux et entraînant, comme le blues aérien qui suit (Leaving this all behind) qui évoque par instant Aerosmith. That’s all right est plus foncièrement rock et me fait penser aux Australiens de Shadow Queen, tandis que le chant de la reprise ressemble par instant au Bon Jovi séducteur des premiers albums. Dead est plus mélancolique, normal pour un titre qui parle d’amour décue, tandis que Aaron’s song est une ballade, véritable déclaration d’amour à son enfant (Aaron, sans doute?) Un titre émouvant en diable dont une sobre guitare vient apporter une conclusion pendant deux bien trop courtes minutes. Tyler And The crew a tout pour séduire un large public. C’est maintenant à vous de jouer!

DUALITY: Elements

France, Metal (Autoproduction, 2020)

Quatuor de metal dit « moderne » (étiquette fourre-tout par excellence…), Duality a déjà un album et un Ep à son actif (140 waves en 2016 et Archeology en 2017) avant ce nouvel Ep, Elements, daté de mai 2020. Au travers des 5 titres, le groupe explore diverses facettes du genre, honorant ainsi son nom. Car la dualité est effectivement de mise tout au long du disque. Démarrant avec un In the sun aux guitares rageuses et au chant doux, Duality m’évoque un mélange de Seether et de Soen, avant de plonger dans le navire Ship avec des guitares appuyées, des growls bien sentis accompagnés de quelques touches légères de claviers. Mais il manque quelque chose, le titre peine à me convaincre totalement. Les touches orientales qui s’égrainent au fil de Buried – et ses guitares aériennes – et Fluffy cloud apportent certes une autre couleur musicale mais, là encore, il manque quelque chose. Sans doute la facette prog de Duality mériterait-elle moins de hurlements? Solace, justement, m’attire. Autant par la construction que par la force de ce texte à mi parcours, non plus chanté mais simplement, sobrement narré. Une narration accompagnée de quelques vocalises avant qu’une longue partie instrumentale ne vienne joliment conclure ce nouvel essai qui, vous l’aurez compris, ne m’a qu’a moitié séduit. Trop d’explorations, sans doute, un chant qui mériterait moins de cris aussi, en tout cas, selon mes goûts… Mais,malgré tout, un disque prometteur aux compositions réfléchies pour interpeller. De ce point de vue, misson accomplie.

CHEMICAL SWEET KID: Fear never dies

France, Metal electro (Dark tunes music group, 2020)

Les amateurs de sons electro connaissent sans doute déjà Chemichal Sweet Kid. Sans doute mieux que les metalleux. Mais la donne risque de changer, car CSK (CSK, pas DSK!) se fait de plus en plus metal dans son approche. Oh, bien sûr, l’electro virulente, presque transe parfois, est au coeur du propos musical, mais avec ce cinquième album, , il y a une différence notable: Julien, le fondateur, chanteur et compositeur de la formation lorraine, a ajouté à sa musique la guitare. Et ça, ça change tout. Après une intro sombre, inquiétante et glauque, le superbe Lost Paradise donne le ton: des rythmes hypnotiques et martiaux qui évoquent tour à tour Rob Zombie, Ministry ou encore Rammstein – bien que ces derniers ne soient pas une influence selon les dires de Julien. Malin, CSK ne se contente pas de bourriner de bout en bout. Au contraire, les rythmes et ambiances sont variés, parfois lents (The fire within), à d’autres moments hypnotiques et rageurs (Never again) ou digne des boites de nuits estivales aux sons syncopés (Push your limits). Chemical Sweet Kid développe une identité qui lui est propre bien que les amateurs de la scène électro metal/metal indus française feront un rapprochement avec Punish Youself, Shaärghot, Porn ou encore Herrschaft. Il semble néanmoins qu’avec Fear never dies, Chemical Sweet Kid soit en passe de franchir un cap décisif dans sa carrière. C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter!

Interview: HAUMEA

Interview HAUMEA : entretien avec Seb (batterie). Propos recueillis par téléphone, le 13 avril 2020

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Metal-Eyes : On n’a pas dû te poser beaucoup la question aujourd’hui, alors pour commencer, peux-tu raconter l’histoire d’Hauméa ?

Seb : L’histoire d’Hauméa ? On ne me l’a pas demandé aujourd’hui, en effet (rires)… Hauméa, c’est la réunion de 4 musiciens qui ont des parcours complètement différents sur la scène musicale : il y en a qui viennent du metal extrême, d’autre du rock français. On a monté un combo pour essayer de mixer tout ça, te le résultat, c’est 2 Ep, dont le dernier, Leaving vient de sortir.

 

Metal-Eyes : Vous êtes originaires d’Alençon. Le groupe s’est formé quand ?

Seb : Tout début 2018.

 

Metal-Eyes : Vous avez tous joué dans d’autres groupes avant de former Hauméa : quels étaient vos formations précédentes ?

Seb : Andy, le guitariste, était dans Erider (?), un groupe de deathcore, Lea était avec un groupe extrême qui s’appelait Rotting Face, qui a pas mal tourné, 3 ou 4 fois en Europe, ce qui n’est pas négligeable… Moi, j’étais avec Nobody’s Straight, un groupe de Hardcore et Nico, le chanteur était avec Lady Morose.

 

Metal-Eyes : Quels ont été les retours sur votre premier Ep ?

Seb : Les chroniques disaient en vouloir encore, alors on a poursuivi (rires). On a eu beaucoup de bonnes chroniques disant que c’était prometteur. Le second vient de sortir, on a déjà des éloges à son sujet, et ça, c’est plus que gratifiant.

 

Metal-Eyes : Pourquoi avoir choisi ce nom d’Hauméa qui est celui d’une planète naine ? Est-ce parce que vous aussi vous gravitez autour d’une certaine sphère musicale ?

Seb : C’est un peu le délire, oui. Il y a deux idées derrières : Hauméa, c’est une musique un peu solaire, spatiale. On part dans différents univers. Mais Hauméa, c’est aussi la déesse de la fertilité dans la mythologie hawaïenne. Et à l’époque où on s’est formés, on était 4 musiciens sans groupe, et le fait de nous trouver était comme une renaissance pour nous. Il y a une double signification derrière le nom d’Hauméa.

 

Metal-Eyes : Il y a pourtant un lien évident avec la planète puisque vous avez gravé son numéro – 136108 – sur la première barre du H…

Seb : Cette planète a été repérée dans l’Orne je ne sais plus en quelle année, mais c’est pour ça qu’il y a le nombre 61 dans son intitulé.

 

Metal-Eyes : Rien à voir, donc, avec le fait que vous soyez amateurs d’astronomie ?

Seb : Pas du tout. Sinon, on n’aurait pas choisi une planète qui a une forme d’œuf (rires) !

 

Metal-Eyes : Et on en parle juste au moment de Pâques… Autre chose : c’est un peu provocateur en ce moment de publier un disque qui s’appelle Leaving en cette période de confinement…

Seb : Rien n’est prémédité. Après, quand on pense à ce qui se passe actuellement, je trouve ça excellent, la main sur la pochette est tendue, la personne veut sortir… C’est en totale contradiction avec ce qu’il se passe en ce moment.

 

Metal-Eyes : Comment définirais-tu la musique d’Hauméa pour quelqu’un qui ne la connait pas et souhaite la découvrir ?

Seb : Je dirai que c’est du rock metal, avec beaucoup d’émotion, de rage aussi. Une musique assez cadencée et lourde à la fois.

 

Metal-Eyes : Les deux premiers termes qui me soient venus à l’esprit en écoutant le disque c’est Hardcore et punk. Ça correspond à vos influences ?

Seb : Oui, on peut dire ça… C’était le milieu musical dans lequel j’évoluais avant. Notre bassiste vient du grindcore, notre guitariste, du detah, deathcore, moi, du hardcore et le chanteur vient de la chanson française. On reste tous fans de Deftones, Faith No More, Gojira. Mais aussi The Cure… On écoute tellement de choses qu’on essaie de mixer le tout.

 

Metal-Eyes : Vous ne vous imposez pas de limites j’imagine…

Seb : Chez Hauméa, il n’y a pas de limite. Notre guitariste arrive avec un riff, si ça matche, c’est adopté. On pose les textes, on fait des arrangements, et si ça matche encore, alors on le pose sur une galette.

 

Metal-Eyes : Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos textes ?

Seb : On parle principalement de sentiments, le côté émotionnel, le mal qu’on peut ressentir en soi, les addictions, à l’alcool, à la drogue. Ça peut être du vécu personnel, il y a aussi du constat écologique et humain. On aborde plusieurs thèmes sans pour autant faire de prosélytisme politique. C’est pas du tout notre fer de lance. On préfère se concentrer sur le vécu.

 

Metal-Eyes : Sur des expériences individuelles ?

Seb : Pour beaucoup, oui. Soit vécu en direct, soit interposé. Certains morceaux traitent de ce qui a pu arriver à un d’entre nous, un de nos proches. Ce sont des marqueurs d’inspiration.

 

Metal-Eyes : Y a-t-il des sujets que vous préférez ne pas aborder, qui n’ont, aujourd’hui, pas leur place dans Hauméa ?

Seb : La politique, ça ne nous intéresse pas. On en parle entre nous, mais on n’est pas là pour faire de la politique, on ne veut pas avoir d’étiquette politique. On pointe du doigt l’humain en tant que tel, pas un parti politique ou un gouvernement en particulier. Ça, on n’en a rien à cirer !

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Leaving pour décrire ce qu’est Hauméa aujourd’hui, ce serait lequel et pourquoi ?

Seb : Celui qui nous représente le mieux ? Je dirais Breathe, celui qui a fait l’objet d’un clip. C’est celui sur lequel l’empreinte d’Hauméa est la plus palpable : il y a de l’émotion, de la puissance, de la rage, aussi. Et c’est vraiment tout l’univers d’Hauméa.

 

Metal-Eyes : Pourquoi avoir choisi ce format de disque, un peu plus long qu’un Ep mais plus court qu’un album ?

Seb : Le travail d’un album est très long. C’est pas qu’on est fainéants, loin de là, mais à la suite d’Unborn, on voulait avoir une activité assez régulière, et le format Ep/lp se prête relativement bien avant de se concentrer sur la préparation d’un album. Le format Ep nous permet d’avoir une continuité dans cette dynamique de promotion avant la sortie d’un album. Pour le démarchage, aussi, au niveau de l’orga de festivals ou même des Fnac : eux-mêmes disent préférer avoir des Ep. Et pouvoir sortir quelque chose plus régulièrement montre qu’on a envie de continuer.

 

Metal-Eyes : Comment analyserais-tu l’évolution musicale d’Hauméa entre vos de disques ?

Seb : Elle a été plus marquée sur les textes puisqu’on fait valoir le chant en français. C’est le chant qui a principalement évolué même si on a muri musicalement, bien sûr, mais c’est principalement au niveau des textes où on mélange l’anglais et le français. Le français est une langue poétique, c’est notre langue maternelle, et elle est plus à même de créer une métaphore que l’anglais. L’anglais est réservé pour les grosses parties avec les punchlines. On est parvenu à faire ce mélange des deux langues, ce que peu de groupes osent mettre en place.

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise d’Hauméa ?

Seb : Oh, la question piège…

 

Metal-Eyes : Non, pâs piège, différente, c’est tout. Celle-là, tu ne peux pas dire qu’on te la pose tous les jours !

Seb : Oh, non… Là, tu m’as coupé l’herbe sous le pied… « De l’émotion, si tu en veux, avec Hauméa, tu l’auras »

 

Interview: ONE LIFE ALL IN

Interview ONE LIFE ALL IN: entretien avec Clem (guitare). Propos recueillis par téléphone, le 24 avril 2020

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Metal-Eyes : Peux-tu commencer par raconter l’histoire du groupe qui est né de votre rencontre avec Don Fosse, chanteur de Spudmonsters, et qui a participé à un titre de ton groupe, Seekers Of The Truth en 2015 ? Vous l’avez par la suite sollicité pour participer à ce nouveau projet qu’est One Life All In.

Clem : Exactement. Au tout début, Franck et moi jouions avec Seekers Of The Truth. On a fait une date avec les Spudmonsters, l’ancien groupe de Don, sur Lyon en 2014. Ca s’est très bien passé, on a un peu échangé durant la soirée et quelques jours plus tard, Franck l’a recroisé au Hellfest puisque les Spudmonsters y jouaient aussi. Ils ont passé pas mal de temps ensemble, Don et lui, et tout s’est super bien passé. Quand on a enregistré l’album de Seekers, on voulait faire un morceau avec un featuring et on a tout de suite pensé à Don qui a accepté d’enregistrer un titre avec nous. Il l’a fait à distance, de chez lui à Cleveland, nous a tout envoyé et nous, on a remis ça au studio à Lyon. On a gardé contact, continué d’échanger. Pour moi, ça en restait là, mais pas dans la tête de Franck qui avait des morceaux en tête. On était encore avec Seekers à l’époque et il m’a demandé de lui donner un coup de main avec l’ordinateur. Il avait les idées mais il ne savait pas forcément faire. Au début, je pensais que c’était des morceaux pour Seekers, mais un peu plus tard, il m’a dit que c’était pour un autre projet, sans trop savoir qui il y aurait comme batteur, comme chanteur mais il m’a demandé de continuer de l’aider à enregistrer.

 

Metal-Eyes : A la base, c’est donc vous deux, Franco et toi ?

Clem : A la base, oui. Quand on a fini d’enregistrer les 6 premiers morceaux, on a demandé à Don si ça l’interssait de chanter dessus. On lui a envoyé les démos, ça lui a plu, il a enregistré son chant sur les 6 titres et nous les a renvoyés. On était super contents.

 

Metal-Eyes : C’est donc ce qui a donné votre premier Ep, The A7 session ?

Clem : Oui, c’est ça. On a ensuite demandé à Kevin (Foley, ex Benighted) s’il voulait nous rejoindre, il a accepté, est rentré en studio et a très rapidement enregistré la batterie. Don est venu en France pour enregistrer ses parties en studio. On a profité des quelques jours de sa présence pour enregistrer un clip.

 

Metal-Eyes : Comment avez-vous fait la connaissance de Kevin ?

Clem : Il assiste à beaucoup de concert, et on se croise régulièrement. Là, c’est Franck qui a pris contact avec lui, par l’intermédiaire d’un autre ami commun. C’est arrivé à un moment où Kevin avait envie de faire autre chose que du metal extrême. Il a joué dans beaucoup de groupes, dont le plus gros est Sepultura. Dernièrement, il a joué avec Lofofora, Black Bomb A et il y en aura certainement d’autres !

 

Metal-Eyes : C’est le syndrome du batteur d’aller taper un peu partout ! Comment définirais-tu la musique de One Life All In, sachant que sur votre bio vous vous définissez déjà comme un groupe de hardcore positif. Vous entendez quoi par là ?

Clem : Je la définirais de punk hardcore, et « positif » par rapport à l’attitude et surtout aux paroles. On n’est pas du genre à dire qu’on est les meilleurs, les plus tatoués… Ce n’est pas notre nature…

 

Metal-Eyes : Vous n’êtes pas un groupe grande gueule, quoi…

Clem : Non, c’est pas notre genre, humainement, et ce n’est pas ce qu’on veut faire de notre musique, assez ouverte. Et on essaie d’avoir une attitude qui va avec notre caractère.

 

Metal-Eyes : C’est quelque chose qu’on retrouve au sein de ton précédent groupe, Seekers of The Truth, qui avait un discours très positif…

Clem : Oui. Oui, c’est quelque chose d’important. Surtout dans le style de hardcore qu’on voit maintenant, qui est beatdown, très revendicatif…

 

Metal-Eyes : Justement : il y a des thèmes que vous privilégiez dans vos paroles ?

Clem : Pas vraiment. C’est Don qui écrit les paroles, il y a beaucoup d’expériences personnelles. Il y a quelque chose qui ressort beaucoup de ses paroles, c’est quelqu’un de très positif, qui essaie toujours de voir le bon côté des choses, même quand il y a quelque chose de négatif au premier abord, il cherche à en tirer quelque chose de positif. Ce qui nous apporte beaucoup, nous pousse à tenter des choses. De toutes façons, si on n’essaie pas on ne saura jamais…

 

Metal-Eyes : Et y a-il des choses que vous préférez ne pas aborder, qui ne font pas partie de votre univers ?

Clem : Je dirais tout ce qui est négatif, politique. Musicalement, ce n’est pas un aspect qu’on aborde. On a des convictions, mais on n’en parle pas.

 

Metal-Eyes : Vous évitez tout ce qui peut être clivant pour vous concentrer sur les aspects positifs de la vie.

Clem : Oui, c’est mon ressenti. Don te dirait peut-être autre chose, il a pris le parti d’écrire des paroles plus personnelles, ce qui n’était pas le cas avec les Spudmonsters, où il pointait du doigt des choses comme la pauvreté. Je pense qu’il est peut-être dans une période de sa vie où il a besoin d’exprimer des choses plus personnelles.

 

Metal-Eyes : Vous continuez de travailler à distance, j’imagine ?

Clem : Oui, même si on a modifié certaines choses : on lui envoie la musique et lui peut corriger des passages, les raccourcir, modifier une mélodie qui ne l’accroche pas trop, qui prend trop de place. On compose de notre côté, on envoie, on modifie, déplace, enlève certains arrangements…

 

Metal-Eyes : Est-il possible que Don vous envoie des lignes de chants et que vous travaillez la musique ensuite ?

Clem : Ça pourrait arriver. Ça ne s’est pas encore produit mais, on en avait parlé, c’est quelque chose que j’aimerai bien faire : pouvoir composer un morceau en fonction d’une mélodie de chant.

 

Metal-Eyes : Eh bien voilà un projet pour le troisième CD !

Clem : Voilà !

 

Metal-Eyes : Quelle est la signification du nom du groupe, One Life All In ?

Clem : C’est un peu le… « carpe diem ». Faire en sorte de faire plein de choses et être bien avec ce que l’on fait. Remplir sa vie avec les meilleurs éléments possibles.

 

Metal-Eyes : Votre esprit est positif. Votre nouveau disque s’appelle Letter of forgiveness – Lettre de pardon. Vous voulez pardonner quoi et à qui ?

Clem : C’est un titre que Don a écrit… Il en parlerait mieux que moi, mais je vais tenter : il a fait certaines choses dans sa vie dont il n’est pas fier, il a des regrets, des remords. Il a eu besoin d’écrire ce titre pour lui, pour accepter de n’avoir pas fait les bons choix aux bons moments. « Excusez-moi pour le mal que j’ai pu faire, parce que j’en ai fait », c’est son message…

 

Metal-Eyes :  Tu peux parler un peu de la pochette aussi ? Une princesse un peu tribale avec cette couronne de fleurs et de fer…

Clem : Moi, ce que j’aime, c’est le côté un peu ambivalent : un visage un peu fermé, qui contraste beaucoup avec les fleurs du dessus…

 

Metal-Eyes : Elle a un regard très mélancolique, je trouve…

Clem : En plus, oui, exactement. Une courrone et des fleurs, c’est pas quelque chose qu’on trouve souvent, en tout cas, pas dans mon esprit, et j’aime bien ce paradoxe. Au départ, c’est une illustration qu’a faite Dave Pickel, un tatoueur américain ami de Don. Don avait ce visuel dans un coin, dans son ordinateur, je sais pas où mais il l’avait ! Il nous l’a proposé, on a dit OK, il a demandé à Dave si on pouvait l’utiliser, et il a accepté mais a demandé à retoucher, peaufiner certaines choses. La pochette du CD, c’est lui, le reste de l’artwork, c’est Sylvain, de Seekers, qui est aussi graphiste. Je trouve cette pochette, le contraste qu’il peut y avoir avec l’imagerie habituelle du hardcore. Ça va bien avec notre esprit et ce qu’on veut transmettre.

 

Metal-Eyes : Il y a aussi ce contraste avec votre premier CD sur lequel il n’y avait que le nom. Comment analyses-tu l’évolution de One Life All In entre vos deux disques ?

Clem : On pourrait presque croire qu’il s’agit de deux groupes différents… Sur le premier, les morceaux étaient assez basiques, directs, sans fioritures. Pour le second, on a beaucoup travaillé les mélodies, on a ajouté une seconde guitare qui apporte pas mal de choses. Au niveau de la structure des morceaux, on sort du schéma couplet-refrain. Au niveau des sonorités on a ajouté des choses un peu plus punk, sur certains morceaux, on s’est même amusés à changer de tonalités, ce que je n’avais jamais fait avec les autres groupes, avant.

 

Metal-Eyes : Vous vous connaissez mieux aussi, vous avez plus de repères communs (il acquièsce). Il y a un mot qui ressort quand j’écoute Letter of forgiveness, c’est que je le trouve plus tribal. Es-tu d’accord avec ce terme ?

Clem : Tu entends quoi par tribal ?

 

Metal-Eyes : Dans les rythmiques, surtout, que je trouve assez sèches, parfois martiales…

Clem : D’accord, ce n’est pas forcément faux.

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un titre de Letter of forgiveness pour présenter à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est One Life All In, ce serait lequel ?

Clem : Je pense que ce serait 83rd dream, la reprise de The Cult. Je pense qu’elle reprend tout l’esprit du groupe. Une intro assez épurée, puis une partie un peu plus mélodique, une autre assez rentre dedans, et une fin assez metal, à la Lamb Of God. Oui, c’est un morceau qui reprend tout ce qu’on aime.

 

Metal-Eyes : Pour terminer : quelle pourrait être la devise de One Life All In, sans parler de confinement, Bien sûr !

Clem : Il y a une chose qu’on se dit souvent avec Franck : « on continue la mission ». On va continuer, l’album qui est en préparation, alors on continue et on se fait plaisir.

 

Metal-Eyes : As-tu une dernière chose à ajouter ?

Clem : Oui, je voudrai en profiter pour vous remercier, vous, webzines, de partager cette passion, en rédigeant des chroniques, en faisant des interviews. En relayant l’information et en faisant vivre la musique. Je pense aussi, surtout en ce moment, aux magazines qui vivent des moments difficiles et qu’il faut soutenir, surtout en ce moment, comme les organisateurs de concerts… C’est important aussi de se déplacer à un concert, local ou pas, c’est ce qui fait vivre la scène, toute la scène. D’acheter des CD, des T Shirts, c’est aussi ça qui fait vivre les groupes.

 

Interview: STONE OF A BITCH

Interview Stone Of A Bitch : entretien avec Alice (chant) et Ludwig (instruments). Propos recueillis par téléphone, le 7 avril 2020.

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Metal-Eyes : Stone Of A Bitch, j’ai connaissance de deux albums, mais pas de votre histoire. Pouvez-vous commencer par me la raconter ?

Alice : Le groupe vient du sud-est de la France, du côté de Nice. On s’est rencontrés sur un festival de musique auquel je participais avec un groupe de reprises. Ludwig faisait partie du comité d’organisation et s’occupait de beaucoup de choses et entre autre de musique. Ensuite, on a eu l’idée de monter un projet. C’est la naissance de Stone Of A Bitch, entre fin 2016 et début 2017.

Ludwig : Ça, c’est la genèse. Après ça, assez rapidement, on a commencé en acoustique avant de nous orienter vers l’électrique. Rapidement, on a confirmé qu’on voulait conserver le format de duo. Rapidement, on s’est retrouvés avec pas mal de chansons qu’on a packagé sous la forme d’un premier album en 2017. Un album tout noir avec nous dessus…

 

Metal-Eyes : Un album avec une tête de mort qui enlace une jolie nana assez 60’s… Cet album, je l’avais un peu égratigné à cause de l’accent anglais plus que de la musique. Comment définiriez vous la musique de Stone Of A Bitch pour quelqu’un qui ne vous connait pas ?

Ludwig : On la qualifie de rock électro percussif. Parce qu’on est clairement dans un univers rock au niveau des sonorités, mais on veut aussi expliquer que tout le coté percussions de cet album est issu de machines, de séquenceurs. « Rock électopercussif », ça englobe assez bien notre méthode de fabrication.

Alice : Je confirme. On s’est nous-mêmes collé cette étiquette parce que, au contraire de certains groupes qui annoncent « duo » sur leur album et qui, une fois sur scène, se retrouver à 3, 4, 5 voire parfois plus, nous, on s’est lancés le défi de réaliser à deux le son que tu entends sur album.

 

Metal-Eyes : Ça veut dire qu’il y a des machines qui interviennent et que certaines personnes pourraient éventuellement remettre en doute le côté live…

Alice : Alors… oui, à partir du moment où ils voient des machines ils peuvent penser que c’est du pré enregistré. Mais j’utilise des samplers, des séquenceurs, des synthés, mais c’est moi qui reste aux commandes de la rythmique et de tout ce qui est fond sonore.

 

Metal-Eyes : Vous venez de sortir un second album, IntimAlicious. Comment analyseriez-vous, l’un et l’autre, l’évolution de Stone Of A Bitch entre ces deux disques ?

Alice : Déjà, IntimAlicious, c’est un voyage dans l’intimité d’Alice. Avec cet Ep, on s’est focalisés sur le personnage d’Alice, les menaces qui pèsent sur elle, et sur sa manière de les appréhender et d’y faire face. Ça s’est ressenti, évidemment dans notre musique, avec des sonorités, des mélodies plus sombres.

Ludwig : D’un point de vue technique, musical, entre ces deux disques il y a aussi eu la tournée qui a beaucoup influencé sur la partie dont on a travaillé cet album, qui a changé le format des nouveaux titres. C’est-à-dire qu’on les a vraiment travaillés pour la scène en termes de tempo, de rythmiques, de riffs. Ça a forcément eu un impact sur la façon dont on l’a construit, sur les nouvelles structures, les nouvelles sonorités. Et je pense qu’il y a aussi un effet, c’est qu’on voulait montrer qu’on construits aussi ces sons sur scène. Ça, ça veut dire aussi passer par des machines, et qui dit machines, dit ajouter des couches de sons qui ne laissent pas d’ambiguïté sur le fait qu’on travaille avec des machines. On introduit donc du nouveau matériel sur ce second disque, la méthode a évolué, les machines, on les emporte sur scène et on interagit beaucoup plus.

Alice : Il y a plus de liberté d’expression, de construction en live avec le nouveau format qu’avec l’ancien.

Ludwig : ça se prête plus au jam, aux échanges… On peut faire durer ; il y a des passages, si ça se passe bien sur scène avec le public, on peut les faire tourner. On fait plaisir, à nous et au public.

Alice : On se laisse cette liberté d’improviser, en fait

 

Metal-Eyes : Je vois d’autres choses aussi avec cet album, un parallèle – ou plutôt un perpendicularisme – avec votre premier disque : vous passez du noir à des couleurs plus claires, de jour, d’un duo sur la pochette à quelqu’un seul sur la plage (c’était avant le confinement…) Sur le premier, on te, voit, Alice, fumant une cigarette, et là, tu es entourée de crabes. Un rapport avec le cancer, l’évolution d’une certaine forme de maladie ?

Alice : On peut y voir ça, bien sûr, on peut y voir ce qu’on veut… Les crabes représentent toute forme de menace, pas seulement la maladie. Des menaces environnementales, venant d’horizons et d’univers différents. Alice, elle est là, au milieu de tout ça et on n’arrive pas trop à savoir si elle a conscience ou pas de ce qui se passe autour d’elle. Comment elle va faire face à tout ça, le vivre ? Est-ce qu’elle va l’encaisser et l’enfermer au fond d’elle, l’extérioriser en se battant bec et ongles, avec une certaine forme de colère…

Ludwig : Je crois qu’au fil de notre parcours de conscientisation, chacun franchit, à un moment, une étape, et réalise qu’on n’est que le maillon d’une chaine. On peut parler d’un éco-système, peut-être, mais il y a aussi cette idée que son innocence est menacée.

 

Metal-Eyes : C’est ce qu’on retrouve aussi au travers des textes, cette idée de menace…

Ludwig : Absolument. Et, d’une certaine manière, la pochette du premier album voulait aussi dire ça. Qui est la menace pour l’autre ?

 

Metal-Eyes : Pourquoi avoir choisi le format Ep, alors que le premier était un album ?

Ludwig : L’Ep c’est un super format pour pouvoir explorer « en vertical » la palette sonore. Moins de titres, mais plus de recherche…

Alice : Peut-être aussi plus de mouvement au sein même d’un titre.

 

Metal-Eyes : Il y a effectivement une belle variété au travers de ces cinq titres. Et, Alice, là où je t’avais égratignée au niveau du chant en anglais, j’ai été très agréablement surpris par l’évolution de l’anglais qui est beaucoup plus fluide et passe-partout.

Alice : Ah, c’est donc toi qui m’avait démontée (rires) ?

 

Metal-Eyes : C’est agréable de constater cette évolution. Après tout, si vous choisissez de chanter en anglais, ce n’est pas pour vous contenter du marché francophone, c’est aussi pour aller voir ce qu’il se passe à l’étranger…

Alice : C’est ta critique qui m’a motivée à reprendre mon anglais ! Rassure-moi, tu ne m’égratignes pas sur autre chose, cette fois ? (rires)

 

Metal-Eyes : Non, non, vous verrez. C’est aussi pour ça que je préférais faire cette interview au téléphone, pour éviter les coups ! (rire général)

Ludwig : On a quand même ton adresse !

 

Metal-Eyes : Pour l’un et l’autre, quel est le titre d’IntimAlicious qui représente aujourd’hui le mieux Stone Of A Bitch, celui que vous présenteriez à quelqu’un en lui disant « voilà, ce qu’on fait, c’est ça » ?

Ludwig : J’opterai pour A-Twin

Alice : Oh, non ! Quel copieur celui-là !

Ludwig : On a un bon consensus, c’est bien, on ne fera qu’un titre…

Alice : La prochaine fois, on se concertera, il n’y aura qu’une chanson…

 

Metal-Eyes : Mais les raisons ne sont sans doute pas les mêmes…

Ludwig : Tu as raison. Pour moi, A-Twin est très représentatif de notre travail actuel. Il y a tout ce que j’aime, mais surtout, il y a une bonne symbiose entre ce qu’on veut faire passer, les thèmes, et le fit avec les instruments. C’est un morceau long – j’adore ce genre de choses un peu progressives – répétitif à la fin, lancinant, on peut vraiment improviser en changeant les textures du son à la fin. On a du groove avec du refrain, de gros riffs que j’adore faire à la guitare, c’est très agréable à jouer. Je ne sais pas si tu es guitariste, mais…

 

Metal-Eyes : Pour tout te dire, je ne joue que d’un instrument… Du pipeau

Alice (elle explose de rire) : Moi aussi !

Ludwig : J’espère qu’Alice a des raisons différentes…

Alice : Oui, mes raisons sont différentes. C’est le morceau que je présenterai, pas musicalement, mais au niveau des textes, parce que c’est la quête de l’identité jumelle qu’on a tous au fond de nous. Ce morceau me touche particulièrement, je lem suis beaucoup investie sur la construction, de la structure, de la disposition des sons… C’est le morceau que je peux écouter en boucle et ressentir toujours la même émotion, les mêmes frissons. Et le texte est très représentatif.

 

Metal-Eyes : Pour terminer, quelle pourrait être la devise de Stone Of A Bitch en 2020 ?

Ludwig : Notre devise ? Et en 2020… Ouais, ouais, ouais… Je dirais bien « who’s your bitch ? ». Parce que c’est sous forme d’une question, donc la personne qui la lie va réfléchir, mais aussi parce que ça résume notre projet, et ça questionne la personne sur son environnement et sur qui elle est. Qu’est-ce qui te menace, qu’est-ce qui peut freiner ton évolution…

Alice : « You can be your own bitch », en réponse… On a chacun de nous une part sombre, une espèce de bitch qui nous tire vers le bas, mais on peut être tirer de la lumière de cette façon.

 

ONE LIFE ALL IN: Letter of forgiveness

Hardcore, France/USA (Rust and blood, 2020)

Une peu plus de deux ans après un premier EP remarqué, The A7 sessions, les franco américains de One Life All In reviennent avec leur happy hardcore. Happy, parce que le groupe se refuse de tomber dans le trip de la critique facile et négative. Cet esprit transparait naturellement dans les paroles et, naturellement, dans sa musique. Don Fosse trouve des lignes de chant aussi rentre dedans qu’entrainantes et son chant, entre joyeux et rageur, évoque parfois Mike Muir et son intarissable sourire. Au travers des 6 titres, ce Letter of forgiveness nous emporte dans une spirale dansante, une danse festive et brute, une sorte de transe hypnotique (bon, Hey, man! et sa minute vingt rentre dans le lard, point barre). Le morceau titre qui ouvre permet à Don Foose de faire une sorte de mea-culpa. 83rd dream montre une facette plus douce de OLAI, démarrant comme une ballade avant de devenir plus tribale et explosive. One Life All In ne se défait jamais vraiment de sa facette énergique et puise dans toutes ses influences pour simplement se faire plaisir. Et à nous aussi au passage. Avec une seule frustration qu’il faudra à l’avenir corriger: un Ep de 6 titres c’est un peu court!

BLAZE BAYLEY: Live in Czech

Angleterre, Heavy metal (Blaze Bayley recordings, 2020)

C’est qu’il est très actif ces derniers temps, Blaze Bayley! Après avoir publié, l’an dernier, un Live in France, le chanteur a continué de tourner intensivement pour, d’une part, mettre un terme à sa trilogie centrée sur William Black et, d’autre part, célébrer le 25ème anniversaire de la sortie de The X-Factor, l’album de son intégration à Iron Maiden dont il reste, depuis – et sera sans doute, malheureusement – toujours l’éternel ex-chanteur. Un raccourci un peu impoli au regard du parcours de Blaze, de ses débuts avec Wolfsbane à l’après Maiden. Un quart de siècle quand même pendant lequel il a enregistré une quantité industrielle d’album sans jamais rencontrer le succès qu’il mérite. Car Blaze est un amoureux de la musique, du metal. Après une période en demi-teinte, sa rencontre avec la famille Appleton lui redonne le goût et l’envie de la route. Non seulement Chris l’accompagne à la guitare (ainsi que son frangin Luke lorsque leur projet commun Absolva ouvre pour Bayley) mais les affaires de Blaze sont aujourd’hui entre les mains de Mark Appleton. Une histoire de famille, donc (famille que je remercie au passage d’avoir sélectionné trois de mes photos pour illustrer ce Live in Czech). Les conditions de tournées sont « à l’ancienne », le groupe visitant nombre de petite salle pour aller à la rencontre de son public. Et ce qui marque avec ce double live – ceux qui ont récemment vu Blaze Bayley live le savent – c’est la détermination du groupe. Peu importe le succès, tout indique que le quatuor – parfois quintette – se donne au maximum. La discographie complète du chanteur est passée en revue, avec force explication. Blaze, d’ailleurs, est toujours pédagogue et positif dans son discours, ne parlant jamais trop vite afin que tout le monde puisse le comprendre, se remémorant son passé et la création de certains morceaux. Ce Live in Czech permet à chacun de (re)découvrir une formation bien trop mésestimée, qui se donne à 100% et qui sait proposer des compositions efficaces et populaires. Allez, redonnez une chance à Blaze Bayley et à son oeuvre post vous savez qui…

MOTOCULTOR: l’édition 2020 aussi reporté à 2021

Sans surprise, c’est au tour du Motocultor d’annoncer l’annulation de son édition 2020 qui devait se tenir à St Nolff des 13 au 16 août prochain.

Voici le communiqué officiel de l’organisation:

« Notre destin n’était plus entre nos mains, et depuis hier, la messe est dite. Ce n’est non sans tristesse que nous vous annonçons le report de l’édition 2020 du Motocultor Festival. Affectés par cette annonce, nous pensons aussi à tous ceux qui font vivre l’événement: bénévoles, techniciens, prestataires, partenaires, et bien-sûr vous, festivaliers.

Nous vous donnons désormais rendez-vous les 19, 20, 21, et 22 août 2021 à Saint-Nolff pour la XIIIème édition !

Notre équipe est d’ores et déjà en train de se pencher sur la programmation et les reports possibles de groupes, ainsi que sur les modalités concernant la billetterie et les remboursements. Ces points feront l’objet d’annonce dans les prochains jours. Sachez que les billets 2020 seront bien valables en 2021, et nous aideront ainsi à conserver la trésorerie nécessaire pour préparer la prochaine édition.

La tournée Motocultor Night Fever, qui devait avoir lieu fin mai, est annulée. Les billets seront remboursés auprès des organisateurs / revendeurs officiels de chaque date, merci de vous rapprocher auprès d’eux pour les modalités de remboursement.

La situation financière du festival est fragile, mais son avenir n’est pas remis en cause. Et comme l’ensemble des festivals, nous tâcherons d’adapter notre modèle économique.

Nous envoyons tout notre soutien aux équipes des événements contraints d’annuler à travers la France, mais aussi à travers l’Europe. Ces temps-ci ne sont simples pour personne. Nous renouvelons par ailleurs nos pensées à toutes celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour combattre, freiner et éradiquer cette pandémie et soigner ceux qui en sont victimes.

Merci à tous pour vos nombreux messages de soutien, qui nous touchent sincèrement et nous donnent la force nécessaire pour avancer. Plus que jamais, nous avons hâte du retour des festivals, terrains de fête et de vie, plus que jamais, nous avons hâte de vous retrouver en 2021.

Portez-vous bien ! » (Yann Le Baraillec)