DREAMCATCHER live à Orléans (Blue Devil’s, le 27 mai 2019)

Dreamcatcher nous ayant offert un très bon second album l’an dernier, il était temps de retrouver le combo parisien sur scène. C’est de nouveau le Blue Devil’s à Orléans qui accueille une formation hexagonale. Enfin, lui loue la salle, plutôt. Car il semble que les concert ne soient pas si rentables que cela et Hervé, le patron des lieux, s’en décharge, chaque groupe devenant responsable de sa promo.

Dreamcatcher, tête d’affiche, a convié deux autres formations à le rejoindre. Mais, étonnamment, la tête d’affiche joue en second. Va comprendre…

La soirée démarre avec Acoustic Wild, groupe qui s’est formé il y a quatre mois à peine et qui s’est spécialisé das les reprises revisitées.  Forcés à l’immobilité sur leurs tabourets, les musiciens proposent un joli panel de reprises allant de Black Sabbath à Kiss, en passant par Judas Priest, Skid Row Led Zeppelin ou encore Pat Benatar. Les versions de Heaven and hell et Electric eye, au tempo ralenti, jouées à la guitare acoustique surprennent et interpellent. L’exercice est osé et passe finalement bien. Acoustic Wild s’attaque même à You shock me all night long d’AC/DC et s’aventure à triturer l’intouchable Whole lotta love de Led Zeppelin avant de terminer sur Heartbreaker, originellement interprété par Pat Benatar.

Même si la chanteuse, Laëticia, se sent obligée d’expliquer que le groupe n’existe que depuis 4 mois et donne ce soir son premier concert, on sent chez ces cinq là un vrai amour du métal et l’aspect osé de l’exercice rend le résultat d’autant plus intéressant. Même si la concentration est de mise, c’est une jolie découverte à suivre.

 

Après cet amuse gueule des plus sympathique, Dreamcatcher entre dans le vif du sujet et électrise la soirée. Le public bien que parsemé se rapproche bientôt de la scène sur laquelle Chris, le chanteur, semble bien décidé à occuper le moindre recoin. Il est en forme, et ne compte pas laisser le public de marbre. A plus d’une reprise, il descend dans la fosse, propose même un wall of death qu’il organise et met toute son énergie au service de son heavy thrash. Geoff, son complice indiscutable, le soutient de bout en bout.

Car, de l’autre côté de la scène, il semble y avoir une anomalie. On dirait des musiciens de session… Vincent, le bassiste, dénote vestimentairement avec son T shirt qui sera pointé du doigt par Chris à la fin du set. Djo de Keiser, l’autre guitariste, est soutenu par un tabouret… On apprendra à la fin du concert que le gaillard s’est cassé la clavicule, alors tout s’explique. Chapeau bas d’avoir joué malgré la douleur que l’on peut imaginer. Reste qu’une unité visuelle serait un plus donnant une force supplémentaire à cette prestation plus qu’efficace.

Dreamcatcher aurait gagné à jouer devant plus de monde car sa setlist est d’une redoutable efficacité. Démarrant avec Fire and ice, le groupe pioche principalement dans son dernier album, Blood on the snow (voir la chronique ici). Les très inquiétants The werewolf et Curse of the vampirespassent superbement bien l’épreuve de la scène. Chris s’amuse aussi à faire comme les grands, qui « ont tous un hymne… Motörhead, c’est Motörhead, Iron Maiden, c’est Iron Maiden, et Dreamcatcher, c’est… Dreamcatcher ». Tiens, il aurait été surprenant de ne pas entendre parler de Maiden… C’est chose faite avec la reprise bienvenue de Children of the damned.

 

La soirée se clôt avec Blood in Paradise, groupe mixte – entre vieux briscards et jeunes loups – qui nous propose une flopée de reprises et deux compositions originales. Nico, le « chanteur », semble quelque peu éméché. Ce soir, c’est le dernier concert qu’il donne avec le groupe, ce qui explique sans doute cela. Reste que, Paranoid (Black Sabbath) est attaqué pied au plancher, et les hurlements enragés surprennent.

Le groupe s’en prends ensuite à Breaking the law, classique de Judas Priest et là, ma première pensée est « pauvre Rob Halford »…  Il ne mérite pas un tel traitement, non…Sans parler de la reprise de Zombie des Cranberries (superbe intro, au passage), hurlée…  Nico descend dans le public et tend le micro pour faire participer quelques spectateurs. Musicalement, rien à dire, même si on sent les musiciens pas toujours en place, avec quelques approximations, mais ils savent poser et faire le show.

Sur les deux titres originaux, Nico sort son smartphone pour se souvenir des paroles. Forcément, ça casse le rythme. Mais heureusement, le groupe est venu pour s’amuser, et les sourires constants de Ricky Hardwood (^_^) le bassiste, semblent confirmer que le groupe prend du bon temps. La soirée se termine sur un joli triptyque composé de Balls to the wall (Accept), Seek and destroy (Metallica) et Killed by death (Motörhead).

Si Dreamcatcher a dépassé de la tête et des épaules les deux autres groupes, la soirée s’est avérée plus qu’agréable et originale. Et ça, c’est déjà beaucoup!