Mine de rien, depuis quelques années, Blackberry Smoke développe une véritable histoire d’amour avec Paris. A une exception près, à chacun de leurs passages, les Américains investissent – et remplissent – une salle plus grande: Nouveau Casino, Alhambra, Trabendo, Maroquinerie, Cabaret Savage, Bataclan et aujourd’hui l’Olympia… Tout ça en dix ans à peine. On ne peut qu’admirer cette ascension qui, si elle n’est pas fulgurante, stabilise le BS dans le paysage musical des Français amateurs de rock.
Ce soir, contrairement à ce qu’annonce l’affiche, c’est Bones Owens qui a, en lieu et place de The Steel Woods, la charge d’ouvrir et de chauffer la salle. Pendant 45′, le trio propose un rock teinté de cette chaleur sudiste, à la fois rassurante et moite. Il n’y a guère de fioriture ici, et le public dont une grande partie semblé découvrir Bones Owens, le fait savoir en clamant sa satisfaction.
Avec son look improbable, le chanteur guitariste, sorte d’anguille dandy dégingandée, semble concentré mais parvient rapidement à séduire la foule en développant un réel capital sympathie. La communication est aisée, le gaillard clamant sa satisfaction de jouer dans une salle salle aussi mythique que cet Olympia qui a vu tant de grands passer.
Sous ses faux airs de rock sudiste, Bones Owens propose un rock également teinté de country, de blue grass et sonne même parfois comme un Rival Sons en version plus roots. Le résultat est simplement vivant et entrainant comme on aime.
C’est à 21h15 que la salle est de nouveau plongée dans le noir. Heureusement, car la foule s’impatiente depuis un bon quart d’heure. Blackberry Smoke investit donc cette scène déjà tout à sa cause acquise, Charlie Starr arrivant en dernier dans une veste verte à fleurs d’un goût que certains pourraient qualifier de… oui, « douteux ». Ses sourires semblent indiquer qu’il le sait et n’en a cure lorsque le groupe attaque Workin’ for a workin’ man. Et le plancher de l’Olympia se transforme une nouvelle fois en trampoline tant le public saute.
Si Starr est sautillant et de très bonne humeur, hormis Paul Jackson également très heureux d’être là, les autres musiciens du groupe semblent rester cantonnés dans leur espace, ne bougeant que peu. C’est d’autant plus dommage que ce sera le cas tout au long du concert. Mais là encore le dicton résume très bien les choses: let the music do the talking. Et la force des Georgiens est de ne jamais proposer deux fois d’affilée la même setlist.
Le set de ce soir est principalement axé autour du dernier album, Be right here et de l’autre incontournable, The Whippoorwill, chacun se voyant représenté par 5 titres. Etonnamment, avec un seul extrait, You hear Georgia, le précédent album, est presque relégué aux oubliettes…
Pendant que le public se dandine au fil des titres, on admire le gigantesque backdrop – un superbe paillon qui évoque Le silence des agneaux – dont les couleurs varient au gré des éclairages. Charlie Starr a tombé la veste depuis longtemps et s’adresse régulièrement au public, évoquant souvenirs et anecdotes.
Les classiques défilent à belle allure, et même si on peu regretter certaines absences jouer sur d’autres concerts (comme Six ways til sunday) on ne peut que vibrer à l’écoute des Pretty little lie, Rock n roll again, Let it burn ou autre One horse town tout autant qu’applaudir la venue de Spencer Jackson sur le dernier rappel (Pearls) avant que le groupe ne quitte définitivement la scène sur le traditionnel Ain’t much left of me.
Ce soir, c’est un public ravi qui quitte l’Olympia, et, même si on peut regretter le manque de dynamisme des musiciens, oui, la musique a parlé. Un grand concert qui vient réchauffer l’atmosphère.
Merci à AEG Presents France d’avoir rendu ce live report possible.