France, Metal épique (2021)
Nous avions rencontré les Rouennais de Hopes of Freedom en avril 2016 pour parler de leur second album, Burning Skyfall. Il aura fallu pas moins de 5 ans au groupe pour proposer une suite, Light, fire and iron, parue en fin d’année dernière. Pour un jeune groupe, 5 ans, c’est une éternité. le chanteur guitariste Lucas s’en explique: « Le covid a rajouté presque une année, mais on est toujours un peu long… Il y avait déjà presque 4 ans entre nos deux premiers albums. Pourquoi? Je ne pourrais même pas te l’expliquer… Il y a beaucoup de choses dans ces morceaux et il nous faut du temps en préparation, en répétition. L’album devait en réalité sortir en 2020, puis en 2021 et ensuite on s’est dit qu’on arrêtait de repousser… » Un groupe évolue aussi avec le temps. Pour le coup « il y a eu deux changements de line up: Thibault a été remplacé à la guitare par Charles – qui a enregistré l’album – puis a été lui-même remplacé par Grégoire Maille qui est guitariste dans un groupe de folk mais très fan de power. Il arrive à un moment qui nous donne une belle bouffée d’air frais« . Du temps a passé alors comment le groupe analyse-t-il son évolution entre ce nouvel album, Light, fire & iron et son prédécesseur? Loris estime que ce nouvel album « est un condensé des deux premiers: il contient les riffs joyeux du premier et la puissance et le côté plus rentre-dedans du second ». Lucas confirme: « On s’est vraiment posé la question de comment conclure cette trilogie. Le but était de garder certains thèmes mais en allant plus loin. On a 9 choriste cette fois au lieu de 4, 3 invités au lieu de 2… Il y a eu beaucoup de débrouille, on a réussi à convaincre pas mal de personnes de participer« . Clément également abonde en ce sens ajoutant que « dans les orchestrations, il y a plus de choses qu’on ne trouvait pas avant ou qui n’avait pas forcément leur place« . En effet, on retrouve sur ce nouvel album les ingrédients qui font Hopes Of Freedom: un esprit heroic fantasy, du power metal enjoué mais avec plus de luminosité. Là encore, Lucas confirme avoir eu « envie de plus de lumière, même si quelques morceaux pouvaient être assez sombres. Mais on a eu envie de revenir à quelque chose de plus léger, dansant, fun« . Il s’agit donc de la fin d’une trilogie. La suite est-elle déjà envisagée? Pas encore, selon Loris qui pose la question « est-ce qu’on va continuer dans cette voie là? Aucune idée… Pour le moment, on fait vivre ce nouvel album et on va le défendre sur scène« . Au delà des évolutions musicales, le groupe a également visuellement changé. Si Lucas est désormais très chevelu et barbu, vestimentairement « on a travaillé avec une costumière qui nous a fait des costumes sur mesure. Si on avait eu mes moyens, on aurait pu faire des décors mais pas encore. » Car oui, la musique de HOF est très visuelle, l’auditeur pouvant aisément créer un univers cinématographique avec cette bande son. Mais HOF n’a pas encore les moyens financiers ou logistique de pouvoir s’offrir des décors de scène. Pour s’en convaincre, « il suffit de l’écouter sur les plateformes. Spotify, Deezer… L’écouter, c’est l’adopter!« . Lucas continue en précisant que « on a vraiment le côté power metal qui va chercher le côté mélodique avec des sonorités folk entrainantes. On a rajouté toute une imagerie celtique avec de la cornemuse et d’autres choses. Pour nous, ce sont deux univers qui se marient très bien. On voit cet album comme la BO de n’importe quel jeu de rôles, bouquin ou film de cet univers« . Pas faux, j’ai même parfois l’impression d’écouter un groupe qui a su rester, dans le bon sens du terme, naïf, garder son esprit d’enfant dans cette musique joyeuse. Mais cette fois, contrairement au démarrage bucolique et léger de Burning Skyfall, ce nouvel album va droit au but avec une prise à la gorge dès les premières salves de Lost humanity. Une batterie qui tabasse, une rythmique enlevée avant un retour à des temps plus calmes. Quel titre serait selon chacun le plus représentatif de ce qu’est aujourd’hui Hopes Of Freedom? Lucas n’a aucune hésitation: « pour moi, ce serait Light, fire & iron. C’est le morceau le plus long, 15′. un morceau long permet de prendre le temps de raconter des choses, d’expliquer tout. Il y a aussi des rappels aux autres albums. » Pour Clément, « ce serait le premier morceaux, Lost humanity. J’aime bien ce principe de mettre le CD et que ça rentre dans la tête directement. » Joris, lui, opte pour « The heroes line. C’est un morceau joyeux, qui reprend un peu la formule de The call, avec les aspects folks, orchestrations… » Hopes Of Freedom nous propose donc un album riche, enjoué et complet qui s’adresse à un public plus large que les simples fans de Powerwolf ou Freedom Call. 10 titres qui viennent conclurent une trilogie lumineuse et efficace. Alors, avec un espacement de 4 puis 5 ans… rendez-vous en 2027 pour la suite?
Entretien Skype avec Loris (basse), Lucas (chant et guitare) et Clément (batterie), le 21 janvier 2022