HELLFEST 2018: You can’t control it – partie 2

Samedi 23 juin

Je n’ai pas pour habitude d’avoir des regrets. Mais après coup, je me dis que j’aurais mieux fait de me renseigner sur Redemption, le groupe vainqueur du concours Voice of hell » qui a donc le privilège d’ouvrir les hostilités sur la mainstage 2 ce samedi matin. Pourquoi j’aurai dû? Parce que ce groupe est une affaire de famille, papa et deux fistons de 16 et 10 ans! Oui, le batteur n’a que 10 ans et les enfants bénéficient d’un statut particulier pour pouvoir jouer. Maintenant, ce que ça donne, je n’en sais rien, pas encore, du moins, car je vais me rattraper!

Ma journée commence donc avec, dès mon arrivée sur le site, de la disparition de Vinnie PAul, le batteur frère de Dimebag Darrell et fondateur de Pantera et Hellyeah. Triste début de journée, une journée qui verra de nombreux artistes rendre hommage au batteur.

Je vais assister à la fin du show de Black Bomb Ä qui met le feu et donne le rythme de ce début de journée. Explosif et rugueux, le groupe sait parfaitement faire réagir le public qui offre moult circle pits.

Je ne connais pas Savage Messiah, mais du thrash old school made in the UK, ça me tente bien. Et je fais bien de m’intéresser à ce quatuor qui puise son inspiration chez les grands du genre. Une avancée de scène empêche les photographes de se placer à loisirs, mais le groupe n’hésite pas une seconde à investir les lieux afin d’être au plus près du public. Le capital sympathie additionné à l’efficacité musicale, et le tour est joué. Joff Bailey, le chanteur guitariste s’adresse un peu en français au public et ne tarde pas à rendre un bel hommage à Vinnie Paul, « une de (ses) plus grandes influences qui vient de mourir » avec le titre All seen eyes. Pourtant formé en 2007 et déjà auteur de 5 albums, Savage Messiah est un groupe à suivre de près. Une très belle découverte qui m’a fait une grosse impression!

Savage Messiah

Le temps d’une interview avec Malemort (que vous découvrirez bientôt), je retourne devant les Mains pour voir L7, une des dernières formations grunge venues de LA, au style post punk et déjà connue du Hellfest. Les filles – devant, à l’arrière, c’est un batteur – se donnent aussi sobrement qu’à fond, dans une bonne humeur communicative, surtout la bassiste, Jennifer Finch, pieds nus dans ses bas résilles. Très tôt dans le set, Donita Sparks interpelle le public, lui demandant sis c’est assez fort. « Non? Montez le son, c’est pas assez fort! C’est eux qui le disent, montez le son! » interpelle-t-elle les responsables de la console. Peu importe, ça danse sur scène et dans le public. Un set efficace et fun.

L7

Je passe rapidement sur Rise Of The North Star, groupe français qui se veut japonais, au hardcore rappé qui ne me parle pas du tout. S’il y a un vrai travail sur le visuel, musicalement, c’est pas ma came. Je m’abstient donc et laisse les amateurs en profiter.

Tremonti, en revanche, propose un set de rock raffiné et attendu. Le groupe de Mark Tremonti est attendu sur cette mainstage. Rappelez-vous, il y a deux ans, pour de sombres questions logistiques, Tremonti avait vu son set annulé sur la main stage et recalé ailleurs et plus tard. Cette fois, le rendez-vous est honoré et le quatuor présente son nouvel album, A dying machine, avec bonheur  et force sourires. Démarrant tranquillement, le set monte en puissance tout au long des 50 minutes allouées; un beau retour!

Tremonti

Venu cette fois en solo, Jonathan Davis, chanteur de Korn, se voit attribuer une place moins tardive que s’il jouait en tête d’affiche avec Korn. Son set est à son image, sobre et torturé. Pas de fioritures, ici, pas de place non plus pour autre chose  que son propre répertoire. Pas le set le plus marquant du festival, mais un moment sympathique et quelque peu intime.

Jonathan Davis

Bullet For My Valentine vient également présenter son dernier né que le public présent semble déjà parfaitement connaitre. Moi non, et franchement, le set proposé est haut en couleurs et attirant. Mais je ne parviens simplement pas à vibrer pour ce metal, au demeurant bien foutu…

Bullet For My Valentine

La dernière fois que Ice-T est venu à Clisson, la première fois, même!, la Warzone était tellement pleine que c’était la guerre rien que pour tenter de voir un pouce du set de Body Count. Nombre de médias avaient par la suite dit que ce set était digne d’une Main Stage, ce que l’orga du Hellfest a cette année visiblement pris en compte. Il y a du monde devant la Main 2, et une fois que Ice-T enfile ses gants, la gueule fermée qui donne l’air de vouloir en découdre, la folie reprend. Et quelle bonne idée d’entamer ce set avec le plus que fédérateur Raining blood de Slayer! Si une partie du discours reste le même, misogyne au possible (« vous avez remarqué qu’il pousse des vagins aux hommes? Je ne m’appelle plus Ice-T, je ne m’appelle plus Ice-Fuckin-T, je m’appelle maintenant Ice-T salope! »), il est également plus que critique vis-à-vis de Trump voire très lucide (« Je regarde parfois la télé et me demande ce que serait le monde sans un président comme Trump qui cherche à diriger la planète un tweet à la fois! »). Le thrash hard core fait son effet, le chanteur évoque ses souvenirs (« ce n’est pas la Warzone, mais pourtant, ça ressemble bien à une zine de guère ici! »), le public est ultra réactif, et séduit, aussi, lorsque le gros ours fait monter sur scène sa fille de deux ans, pas impressionnée pour un rond de tenir un micro, perchée sur les épaules d’un des musiciens. Deuxième venue au Hellfest, deuxième victoire par KO!

Body Count

Deftones, ça n’a jamais été mon truc. Le neo metal en général, d’ailleurs… N’empêche, chaque fois que j’ai eu l’occasion de les voir sur scène, j’ai été témoin d’une belle énergie communicative. Aujourd’hui n’échappe pas à la règle, bien que j’ai l’impression que Chino Moreno est habillé de la même manière. Doit bien se changer, parfois, non? Passons… Sous une apparente nonchalance, le gaillard donne de la voix à s’en exploser les cordes vocales, bien entrainé par ses compères, Stephen Carpenter (guitare) et Sergio Vega (basse), très dynamiques. Un set rageur et rugueux.

Deftones

 

Avenged Sevenfold

Je rate Limp Bizkit – que je m’étais pourtant promis d’aller voir – pour cause de… possibilité d’aller photographier la tête d’affiche du jour, Avenged Sevenfold. Et je fais bien d’attendre car ce type de proposition est suffisamment rare pour ne pas faire le bégueule. Juste avant le concert, un hommage est rendu à Vinnie Paul, les écrans demandant une minute de silence puis proposant un diaporama, quelques minutes durant avant que la place ne soit laissée à A7X. Quand bien même le dernier album, The stage, a su séduire beaucoup de monde, j’ai l’impression désagréable de voir jouer un groupe de boys band du metal. Cleans, propres, pas franchement souriants et changeant de tenues de scène très – trop – régulièrement, le set ne me convainc guère malgré de beaux artifices – flammes, mascotte à la Eddie qui apparait très tôt dans le set. En réalité, juste après une diatribe de M Shadows, le chanteur, se remémorant la première venue française du groupe en ouverture… d’Iron Maiden à Bercy où le groupe se fit royalement huer et siffler. Que de chemin parcouru depuis, certes, d’autant plus ici au Hellfest: si certains groupes reviennent régulièrement, c’est souvent à des positions similaires sur l’affiche. Avenged, lui, est sans doute le seul à être passé de milieu de journée à tête d’affiche sur une Main. Mais si une bonne partie du public est réceptive, pour moi, … y a pas photo: j’aime pas les Boys bands. Mais j’aime bien les feux d’artifices, et celui qui clot ce set est court mais sympathique.

Avenged Sevenfold

Même s’il font les choux gras des médias rock, je ne me laisse pas tenter par Parkway Drive, nouvelle sensation du moment qui débute, hommage à Vinnie Paul oblige, avec 15′ de retard; alors direction un peu de repos car demain, la journée s’annonce chargée et heavy comme j’aime: je dois être sur place dès les premiers concerts…