HEAVY WEEK END: report du dimanche 8 juin 2025

@Heavy Week End 2025

Par sa programmation, cette troisième journée s’annonce quelque peu plus brutale que les deux précédentes. Mais la météo reste quelque peu incertaine… La matinée est d’ailleurs assez pluvieuse gâchant, malheureusement, les visites locales que nous avions prévues (le château d’Haroué et la reconstitution historique dans le village de Tantonville), mais pour le coup, on a prévu ce qu’il fallait: des épaisseurs à rajouter si la chaleur estivale décide de rester absente!

Nous n’avons pas besoin d’arriver sur le site pour comprendre que le public a répondu présent en ce dimanche. Une longue file de voitures s’étend bien avant d’arriver au Zénith, avançant tranquillement et dans le calme jusqu’à être orientée par les bénévoles présents. Une fois garés, nous voyons une autre longue file, de spectateurs cette fois, s’étirer en arc de cercle sur la totalité du parking PMR/médias alors qu’il n’est encore que 16h. Le public arrive par grappes entières, prenant place dans ce serpent qui louvoie joyeusement. Félicitons ici l’organisation car la foule avance rapidement et n’attend guère – une vingtaine de minutes tout au plus, contrôles de sécurités inclus – avant de pouvoir entrer sur le site.

La fosse et les gradins sont plus que bien fournis – on parle là de plus de 16.000 préventes pour ce dimanche – spectateurs qui, dans un esprit bon enfant, vont et viennent tout au long de la soirée, navigant de la scène aux bars dans un joyeux désordre paradoxalement très organisé. Une marée humaine joyeuse et joviale, déguisée pour nombre de festivaliers à l’image de la tête d’affiche du jour. On ne peut s’y méprendre, Slipknot est dans la place… Sur ce seul nom, le Heavy Week End a réussi son pari, car avant le premier groupe, on retrouve cette ambiance festive de gens heureux de vivre typique d’un festival. Oui, la journée promet d’être belle, d’autant plus que les nuages décident enfin de céder la place au soleil. Pas à la chaleur, mais au soleil. c’est déjà ça!

Du côté médias, on sent aussi une plus grande affluence, notamment du côté des photographes dont le nombre a augmenté d’un bon quart, passant de 30 les deux premiers jours à une bonne quarantaine. Si certains espéraient pouvoir simplement shooter Slipknot – et passer outre le reste du festival – il en seront pour leur frais, la tête d’affiche ayant fait le choix de strictement limiter le nombre de photographes témoins de sa prestation. Ce ne seront finalement qu’une petite demi-douzaine de médias qui seront sélectionnés. Tant pis, nous profiterons ainsi de la totalité du concert en famille.

Nothing More @Heavy Week End 2025

Une intro country résonne, annonçant l’arrivée des Texans de Nothing More. Quand bien même le groupe formé en 2003 a-t-il une bonne demi douzaine d’albums à son compteur, je n’ai rien entendu ou lu d’autre que le nom du groupe. C’est donc une découverte pour moi, et, même si le neo metal/metal n’est pas mon truc, on ne peut que saluer l’énergie développée par le chanteur Jonny Hawkins, torse nu, pectoraux et abdos seulement voilés par le maquillage noir et or qui orne partiellement son corps. Son chant est varié, se faisant aussi brutal et rageur qu’il peut être modulé, doux ou encore haut perché.

Nothing More @Heavy Week End 2025

La foule en prend plein les yeux et commence à slammer. La sécu est à pied d’oeuvre et le sait, l’un des agents me glissant à l’oreille que « ça y est, c’est parti… on va bosser aujourd’hui! » Si une bonne partie du public n’a d’yeux que pour le chanteur, les autres musiciens – bien couverts, quant à eux – grimpent sur les plateformes, allant chercher le public autant que possible. Pas un centimètre carré de la scène n’est laissé sans piétinement, et face à une foule au moins aussi importante que la veille, un parterre et des gradins plus que correctement remplis, Nothing More marque ici nombre d’esprits.

Nothing More @Heavy Week End 2025

Le groupe termine son set, principalement axé sur son dernier album, Carnal, de 2024, en descendant dans la fosse. Jonny s’empare de 2 toms de batterie que les premiers rangs portent tandis qu’ils frappe les peaux entourées de mains levées. Un premier set simplement explosif et prometteur.

Nothing More @Heavy Week End 2025
Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025

La scène est installée, avec un gigantesque backdrop et un kit de batterie ornée d’un cerisier du Japon. Le public s’impatiente et… doit patienter encore un peu, un problème technique faisant craquer et crisser les amplis. Le temps de trouver le problème, de le réparer, voici les mangaka de Rise Of The North Star qui déboulent tranquillement pour prendre aussi rapidement que possible le public à la gorge.

Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025

Qui a déjà vu ROTHS live le sait: Vithia, son chanteur, casquette vissée sur la tête, et ses deux compères guitaristes (Air One Menez et Evangelion B Gauthier) ne laissent aucune place au répit. Qu’on aime ou pas le style du groupe, une fusion brutalement furieuse de metal rugueux et de hip-hop énervé, on ne peut que reconnaitre que ça tabasse sévèrement.

Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025

Le public se fait entendre et joue le rôle de sixième membre du groupe tant il soutient, s’agite et slame à l’envi. Quelle ambiance de feu! Vithia harangue la foule sans relâche, sa gestuelle rapée et sa rage vocale faisant mouche, d’autant plus lorsqu’il fait au public ce petit cadeau toujours apprécié, en l’occurrence Neo Paris, morceau titre du nouvel album éponyme, interprété ici pour la première fois en live. Une bonne dizaine de morceaux auront en une petite heure fait monter la température corporelle d’un bon cran. Une prestation explosive, ni plus ni moins.

Rise Of The North Star @Heavy Week End 2025
Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Un M et un H de chaque côté de la batterie, une foule qui se masse dans la fosse, un appel lancé dans la sono demandant si « les furieux, les furieuses, êtes-vous prêts pour Mass Hysteria? », et la folie s’empare du public. L’orga a prévenu es photographes, il va y avoir encore de la pyro, « alors restez bien derrière cette ligne sur le troisième titre, la sécu vous le rappellera ». Oui, mais la sécu, justement, en rajoute une petite couche (« approchez vous de la scène, on va vraiment avoir besoin de place« ). Tout se passera de manière finalement, naturellement organisée.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

La fureur de Mass veritas, premier extrait de son dernier album en date (si l’on considère les deux parties de Tenace comme un seul album) voit, déjà, une nuée de slammers surfer sur cette foule immense. Mouss annonce rapidement l’incontournable Positif à bloc et l’on sent déjà l’ensemble des musiciens, Yann, Fred, Jamie et Rapha, très chauds et très en forme. La frappe de Rapha est magistrale et impressionnante, et, désormais parfaitement intégré à Mass Hysteria, Jamie ne rate pas une occasion de s’adresser à la foule, l’incitant à s’exprimer comme elle le souhaite.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Mouss annonce que le groupe fête cette année son trentième anniversaire. Il n’en faut pas plus pour que les premiers rangs entonnent un « joyeux anniversaire » repris en chœur par toute la fosse et va même jusqu’à impressionner les musiciens, émus, Jamie s’emparant de sa caméra pour immortaliser l’instant. Puis arrive Chien de la casse, et le public se voit incité par le vocaliste à se lancer dans des circles pits et répétant ses « Tournez, tournez en rond » (il faudra un jour que Mouss apprenne que « tourner », c’est forcément en rond…).

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Il faudra aussi qu’il nous explique sa logique, celle d’avant L’inversion des pôles où il explique au furieux et aux furieuses que « on va parler de complot. Qui dit complot, dit apéro, qui dit apéro dit (…)« . Pas tout compris mais le public ne le rate pas dès qu’il s’empare d’une bière en hurlant « cul sec, cul sec » ce que le chanteur fait rajoutant même « comme ça, maintenant, on boit au travail ?« . Il se re-prêtera à l’exercice un peu plus tard pour le plus grand bonheur de tous.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

De tous, même d’un Yann qui vient lui chuchoter que c’est sans doute jusque là le meilleur concert de la tournée. Un mouss aussi qui annonce avoir « une érection pileuse » rajoutant « pour les enfants, une érection c’est…ah! demandez à vos parents ». La set list est parfaite, Nerf de boeuf, Se brûler sûrement (« toute la fosse saute! » lance Mouss), Arômes complexes, Reprendre mes esprits, tout y passe, et le public continue de faire monter pression et température. On a même droit ici, comme au Hellfest, à un fauteuil roulant porté par une nuée de bras.

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Incontournable hymne désormais systématiquement joué à la mémoire des victimes des attaques terroristes de 2015, L’enfer des dieux est repris en chœur par la foule et est, judicieusement, suivi d’un Tenace explicite. Puis après Contradiction, Jamie annonce le dernier morceau et demande un nouveau wall of death. Le public s’exécute avec plaisir et Mass termine de l’achever avec Plus que du metal. Achever? Non, the best is sans doute yet to come… Ce soir, toutefois, Mass Hysteria a donné un de ses concerts les plus explosifs qu’il m’ait été donné de les voir jouer. La journée est montée en puissance et en pression et Mass a brillamment enfoncé le clou. Pas étonnant que MH soit aujourd’hui l’une des formations phares du metal français, toutes catégoreis confondues. Une énergie brute jamais mise en défaut doublée d’une réel et visible plaisir de jouer. Mass Hysteria a tout bonnement retourné le Zénith de Nancy. Superbe concert!

Mass Hysteria @Heavy Week End 2025

Pas de rideau pour cacher la scène, les techniciens de Slipknot s’affairent face au public, installant le décor, sobre, et les deux set de percussion. Le public s’impatiente, attendant ce moment libérateur. Les 16.000 fans présents savent qu’ils vont vivre un moment d’exception. non seulement parce qu’un concert de Slipknot est toujours du grand spectacle, mais aussi parce que cette date en clôture du Heavy Week End est la seule date française de la tournée.

Il est 22h pétantes quand des lumières rouges balayent la scène sur fond de générique de la série K-2000. Une intro un peu longue suivie d’une interminable répétition de « time is generous » avant de voir, enfin, près de 10′ plus tard, les psychopathes masqués débouler sur scène. La guerre est déclarée et les Américains ne feront aucun cadeau au public tout au long des 90′ qui suivent, dotées d’un light show aussi puissant et intense que l’ambiance de ce soir.

Démarrant avec (sic), Slipknot surprend très tôt avec l’incontournable People=shit repris en chœur et avec force par un public déjà déchainé qui saute, hurle et slamme plus fort encore. Corey Taylor est très en voix et il s’adresse souvent et avec bienveillance au public, annonçant que « visiblement, il manque quelqu’un… Clown n’a pas pu être présent, il a dû rester à la maison pour s’occuper de sa famille » Son kit de percussions est en effet vide, utilisé par le petit diable incontrôlable, #3. Mais on ne peut que se poser des questions, Clown étant déjà absent, pour les mêmes raisons à Clisson en 2023…

Il n’empêche, la fureur de Slipknot se traduit par des morceaux ultra efficaces, mélangeant cette brutalité crasse à des passages à chanter en choeur, et le public se fait bien entendre. Psychosocial, The devil in I, un solo de claviers/DJ set qui transforme la fosse en dance floor techno, wall of death… Il y en a pour tout le monde.

Corey Taylor évoque ses souvenirs, rappelant que « Slipknot est venu pour la première fois en France il y a 26 ans et que depuis, à chaque fois, c’est une expérience qui a changé notre vie« . En faut-il plus pour enflammer encore plus le public ? Non, et Slipknot achève ce dernier avec Spit it out, Surfacing et Scissors au cours d’un rappel énorme. Si Mass Hysteria a retourné le Zénith, Slipknot a tout remis en place ! Un concert exceptionnel qui vient clore une journée simplement dantesque.

GDP l’a bien senti, d’ailleurs, puisque les écrans diffusent les dates de la prochaine édition. Celle-ci se tiendra en ce même Zénith de Nancy le premier week-end de juin, soit du 5 au 7 juin 2026. « Petit » festival deviendra grand. Nous serons là, quelle que soit l’affiche!

Le bilan? Si cette seconde édition a eu du mal à se lancer, si l’affiche a mis du temps, trop de temps, à être dévoilée, si la fréquentation est stable par rapport à 2024 (La Charente Libre annonçait un total de 35.000 personnes sur les trois jours), ce Heavy Week End 2025 fut une totale réussite tant d’un point de vue artistique qu’organisationnel. Si des points WC ont été multipliés, on ne peut que constater un réel manque de cabines le dimanche, soit la journée la plus chargée. Egalement, il sera nécessaire de penser à des points d’eau en nombre car même si ce week end fut frais, voire froid, ce ne sera pas toujours le cas début juin. D’autan plus que Nancy étant dans une cuvette, quand il fait chaud, il n’y a pas de vent! Enfin, sans doute surtout, GDP pourrait, comme on le voit ailleurs, organiser des rondes de bénévoles afin de distribuer aux enfants des bouchons d’oreilles. Combien de gamins ai-je vus sans aucune protection auditives? On ne connait que trop bien les dangers d’une longue exposition au bruit pour ne pas avoir conscience des risques que l’on fait subir aux plus jeunes…

Merci à toute l’équipe de GDP (Matthieu Drouot, Nicolas le Bouedec, Oona Rudowski, Anne-Lyse Rieu), à Olivier Garnier, à la sécurité et à tous les bénévoles d’avoir rendu ce week end possible et plus que mémorable.

HEAVY WEEK END: L’affiche complète

Ca y est! Gérard Drouot Production vient de révéler les derniers noms à l’affiche de la seconde édition du Heavy Week-end qui se tiendra, rappelons-le, au Zénith de Nancy dans sa version Open Air du 6 au 8 juin prochain.

A l’affiche déjà imposante qui comportait déjà Saxon, Europe, Mass Hysteria, Powerwolf, Dream Theater et Slipknot viennent de s’ajouter de belles surprises. En « amuse-gueules » de choix, on retrouvera ainsi les déjà confirmés Rise Of The North Star, Battle Beast et Vanden Plas ainsi que les très prometteurs NothingMore et Wings Of Steel. On est également plus qu’heureux, et un peu surpris de sa position sur cette affiche, de pouvoir enfin écouter et voir Adrian Vandenberg au jeu aussi léché, soigné et efficace que la gentillesse de l’homme qu’on espère vraiment en forme.

Toutes les infos et la billeterie sont à retrouver sur les sites du festival Heavy Week End, GDP, Label In et du Zénith Nancy Open Air

Rendez-vous en juin!

HELLFEST 2018: You can’t control it – partie 2

Samedi 23 juin

Je n’ai pas pour habitude d’avoir des regrets. Mais après coup, je me dis que j’aurais mieux fait de me renseigner sur Redemption, le groupe vainqueur du concours Voice of hell » qui a donc le privilège d’ouvrir les hostilités sur la mainstage 2 ce samedi matin. Pourquoi j’aurai dû? Parce que ce groupe est une affaire de famille, papa et deux fistons de 16 et 10 ans! Oui, le batteur n’a que 10 ans et les enfants bénéficient d’un statut particulier pour pouvoir jouer. Maintenant, ce que ça donne, je n’en sais rien, pas encore, du moins, car je vais me rattraper! Lire la suite

DOWNLOAD FESTIVAL PARIS: 3ème partie (fin)

 

Soyons honnêtes : l’affiche de cette troisième journée n’est pas celle qui m’attire le plus. Et elle commence mal : le RER est en retard… Ainsi, Leo Gun joue alors que nous récupérons nos accréditations (pourquoi perdre du temps en venant récupérer ces documents chaque jour ? Ne serait-il pas plus simple que les personnes venant 3 jours n’aient qu’un seul pass ? Je dis ça…)

Dimanche 11 juin 2017                                                                      

Je me rattrape sur Rise Of The North Star dont on parle beaucoup. Vraiment beaucoup. Trop, peut-être ? Je ne comprends simplement pas l’engouement actuel pour le groupe de Metal trip hop… Sans doute une question de génération, d’autres semblant apprécier. Reste que le groupe travaille une véritable image, inspirée par l’esprit manga, ainsi qu’une attitude scénique dont certains feraient bien de s’inspirer. Si je n’accroche pas à la musique, c’est visuel.

RISE OF THE NORTH STAR

Je ne connais pas Suicide Silence qui investit la Main 1 et décide d’aller découvrir live Coheed and Cambria qui joue sous la Warbird. Les cheveux détachés, Claudio Sanchez (chant et guitare) impressionne. Sa tignasse, qu’il rattache à plusieurs reprises est un artifice visuel qui ne fait pas d’ombre à la musique, sorte de stoner prog, et à une attitude scénique simple et efficace. Le groupe est en place et évolue tranquillement, séduisant un public assez nombreux. Un groupe plus que chaleureux à revoir sur scène lors d’une future tournée.

COHEED AND CAMBRIA

Une pause est nécessaire. Architects, ce n’est pas mon truc, et Lost Society joue trop loin. Ben oui, le courage peu aussi manquer par forte chaleur. D’autant plus lorsque le gros morceau du jour arrive. A 17h pétante, une ovation accueille Dave Lombardo qui est très attendu. Oui, c’est l’heure de Suicidal Tendencies, très attendu visiblement tant le public se masse devant la Main 1. Mike Muir, sur le côté de la scène fini de s’échauffer et dès les premières mesures de You can’t bring me down le public se déchaine. Le dernier album en date, World gone mad est à l’honneur, Muir sourit comme jamais, et le groupe affiche une forme extraordinaire. Une prestation énergique, doublée d’un mémorable solo de batterie.  A revoir en salle au plus tôt !

SUICIDAL TENDENCIES

C’est peu dire qu’à côté, même si la foule se masse devant la scène, Mastodon est moins attendu. Mais attire quand même une jolie foule. Le backdrop coloré, une scène en extérieur et de jour, le groupe est-il vraiment à sa place ? Eh bien, voir le quatuor non auréolé d’une lumière bleue change des habitudes et, en toute franchise, ce n’est pas pour déplaire à votre serviteur. Le chat partagé entre Brann Dailor, Brent Hinds et Troy Sanders est une des marques de fabrique du groupe qui y puise son identité. Et l’on parle de vrai partage. C’est carré, puissant et efficace, même si ‘lon peut regretter le manque de surprise ou d’étonnement. Une belle prestation d’un groupe dont on peut cependant attendre mieux.

MASTODON

Rancid est sans aucun doute le plus punk des groupes présents au Download. N’étant pas particulièrement familier avec la discographie du groupe, c’est par curiosité que je vais le découvrir. ET quelle claque ! C’est fun, engagé, enragé et l’attitude des musiciens, à la fois je m’en foutiste et « faites gaffe à moi » (le look du guitariste bien habillé et tatoué de partout en dit long), ben… ça le fait. Rebelle, certes, rock, certainement. Avec une disco presque longue comme un bras (de nain, euh, pardon, d’enfant – pas envie d’avoir un avocat sur le dos – n’exagérons rien !)c’est pour moi une jolie découverte.

RANCID

Attendus comme le (presque) messie, Prophets Of Rage, composé de membres de Rage Against The Machine, Audioslave, Cypress Hill et Public Enemy, le super groupe développe une énergie sans pareille dès son arrivée sur scène. Dès le premier titre, éponyme reprise de Public Enemy, on les sent tous à fond. Il y a un message à transmettre, politique ou musical, un engagement à prendre. Prophets Of Rage fait asseoir le public, le fait sauter et réagir, interagir, à tout instant. Qu’on soit ou non sensible à cette fusion de genres, force est de constater que la formation ne peut laisser indifférent. De l’énergie brute, entièrement partagée avec le public. Enorme.

L’affiche annonce une belle prestation. Green Day pourrait se contenter d’un simple concert, pourtant la bande de Billie Joe Armstsrong promet un concert de 2h30 ! C’est naturellement que la foule s’amasse devant la scène qui est investie dès 21h – en plein jour, donc – par un lapin rose qui vient faire le clown au son de Bohemian Rhapsody. Se dandiner, faire tomber sa queue et l’envoyer dans le public… Ce n’est que 10’ plus tard, au son de la BO du film Le bon, la brute et le truand  que la bande déboule. Know your enemy fait l’unanimité et dès ce premier titre, Green Day fait le show. C’est une habitude pour les Américains, mais faire monter une personne du public dès le premier morceau est explicite : on est là pour vous amuser, point ! Le public est dès le début mis à participation et ce dernier en prend plein les yeux : vous pensiez qu’Epica avait sorti le grand jeu en matière de pyro ? Ben, Green Day fait plus encore ! Pas loin d’un Rammstein, tant ça pète, flambe,  crame… C’est dire ! Fair Play, Billy Joe remercie tous les groupes qui ont joué ce dimanche (bon, pas tous, mais un bon nombre). Green Day, même s’ils sont parfaitement rôdés, font le show. Pas de surprises pour qui les a déjà vus sur cette tournée, belle claque pour les autres, nombreux ce soir. Une belle fin de festival, en somme.

Le Download propose une affiche éclectique faite pour attirer tout type de public. Cette seconde édition, si elle a offert de belles prestations, se termine avec un sentiment en demi-teinte. D’abord, le lieu : bien sûr, pour les locaux, c’est un accès facile (quoique…). Pour ceux qui dorment sur place, aussi. Mais pour les autres, Parisiens ou régionaux, il faut compter 3 heures de transport/marche… par jour. Un peu long, non ? Aussi, est-ce le fait qu’il ne s’agisse que de la seconde édition ou du manque de personnalité du terrain, l’ambiance générale reste neutre. Oui, on fait la fête, mais il n’y a pas cette folie qu’on retrouve ailleurs (suivez mon regard…) Certains viennent déguisés, on se rencontre, on crie, on saute, on slamme, mais rien de plus… Cependant, si l’on peut aussi déplorer le tarif des boissons, le temps de transport sus mentionné, on ne pourra qu’apprécier le fait de voir les scènes d’où qu’on se trouve. Au fait, pourquoi les écrans de la Main 2 sont-ils plus petits que ce de la 1???

Cette seconde édition arrive à son terme. Mais, comme beaucoup d’autre, contraints par les horaires des transports et les obligations du lendemain, lundi, nous décidons de ne pas assister à la fin du show. Direction le RER pour avoir une mauvaise surprise : le quai est bondé, la rame est courte et il faut attendre une bonne vingtaine de minutes que le train arrive. Autant dire que c’est une joyeuse foire qui envahit les wagons  à la recherche d’une place assise. ET, à peine les portes sont-elles fermées et le train parti qu’un énergumène annonce, d’une voix tonitruante :  « Bonsoir Mesdames et Messieurs ! Je suis Italien, et je viens d’assister à un festival, le Download (…) On peut pas finir la fête sans chanter une chanson ! » Et voila le gaillard qui entame un Bohemian Rhapsody repris en chœur par quelques centaines de passagers joyeux, heureux. Les passagers « lambdas » sont surpris et, si certains préféreraient être ailleurs, comprennent rapidement qu’il ne s’agit que de la fin d’une fête, joyeuse célébration de la vie. TOUT le monde participe, chante, frappe vitre et plafond en rythme, les chansons suivent, passant de Au clair de la Lune à Still loving you (superbement chanté par notre amie la licorne), en passant, naturellement, par We will rock you. Et cette fin, ce retour de Download, fut pour moi, le meilleur moment de tout le festival. Un moment d’anthologie, purement dantesque qu’on ne vit qu’une fois ! Rock n roll. J’en frémis encore en écrivant ces lignes, plus d’une semaine après.

La fête continue !