ROYAL REPUBLIC live à Paris (le 2 décembre 2017 au Cabaret Sauvage)

 

Le Cabaret Sauvage affiche ce soir complet pour le second passage parisien des Suédois de Royal Republic. Et ce n’est que justice tant le quatuor met le feu à chacun de ses concerts.

En ouverture, Aaron Buchanan and The Cult Classics est un groupe anglais qui donne dans un rock puissant et tendu. Le chanteur, Aaron, est une pile électrique qui cherche à chauffer le public. Si, musicalement, il n’y a guère de nouveauté, le gaillard et son bassiste atteignent aisément cet objectif. Mais les deux guitariste, dont miss Buchanan – sa sœur, je crois, visage planqué sous un chapeau – restent assez statiques… Dommage, d’autant plus lorsque, en fin de set, le chanteur annonce – pas démago – que Paris est le meilleur public et qu’il demande à ce même public de s’approcher pour tenter quelque chose de jamais encore fait: Aaron, tel Frank Carter (il en a le look, pas encore les tatouages) marche sur le public qui tend les bras pour le porter… Rouler-bouler, retour sur scène, le gaillard s’est bien débrouillé, son groupe a offert une sympathique prestation amuse-gueule. Mais, honnêtement, avec ce qui arrive ensuite…

 

Les lumières s’éteignent alors que résonnent les premiers accords de When I see you dance with another. Royal Republic sur scène, c’est la garantie d’une ambiance du feu de diou. Sapés comme des princes, Adam et sa bande jouent face à un public déchaîné. Au point que les barrières crash, vraisemblablement non scellées, avancent, forçant un agent de sécu à les repousser. Seul… Pendant une heure trente, le groupe évolue sous de superbes lumières (comme quoi, même au Cabaret Sauvage c’est possible!) et toujours plein d’humour.

En introduisant Make love not war – je vous fait grâce de la fin du titre – Adam annonce avoir besoin d’un homme, français. « Quelqu’un qui s’appelle Gaston. Tu t’appelles Gaston? Toi? Non plus… » expliquant ce qu’est un Weekend man: « c’est ce qui te donne la force, plutôt que de boire une bière… d’en boire deux! Ce qui te fais aller au lit à 10h plutôt qu’à 9h »…  Il dédouane son groupe prétendant qu’aucun autre groupe n’écrit aussi lentement que RR. « Mais certaines chansons viennent naturellement. Celle-ci, par exemple, c’est moi qui l’ai écrite… Elle parle de… moi » et c’est parti pour un People say I’m over the top explosif.

Le groupe se fend d’une superbe version acoustique de Addictive, pile dans l’esprit de la soirée: variée, dansante, lumineuse – les éclairs qui entourent la batterie sont du plus bel effet – et surprenante car très crooner et dans l’esprit de Noël. Autre moment fort, alors que Jonas m’avouait en interview (que vous découvrirez la semaine prochaine) que le concert de la veille au Koko de Londres l’avait vu vivre sa pire expérience, il se retrouve plongé dans la même situation: Per lui tend ses baguettes, forçant le bassiste à s’asseoir sur le tabouret, s’empare d’une guitare tandis qu’Adam se saisit de la basse sur je ne sais plus quel titre… Bon, tant pis! C’est significatif de l’état d’esprit du quatuor qui puise on ne sait où cette énergie communicative.

Adam évoque ce moment, vers minuit, lorsque tes doigts ressentent ce besoin de heavy metal… Le public hurle son approbation et le chanteur offre le choix entre Iron Maiden et Metallica. La veille, à Londres, RR a interprété un extrait de Fear of the dark, ce soir, la clameur publique impose les horsemen. Va pour un rapide et efficace Battery, suivi du plus que fédérateur Roxanne de Police avant de conclure avec le méga funky rock Full steam spacemachine sur lequel le public continue de danser.

 

Bien sûr, ce n’est pas fini, Royal Republic revenant pour un gigantesque rappel de 5 (cinq!) titres dont une reprise de X qui sonne comme un message puisqu’il s’agit de I don’t wanna go out. Ben nous non plus, et on en reprendrait bien une dose! Baby vient pourtant mettre un terme à cette soirée simplement gigantesque, cette fête comme on en souhaite plus. Ça, c’est un concert de rock, dans les règles! Quelle soirée, mais quelle soirée!