TRIGGER KING: The giant rooster Ep

France, Rock (Autoproduction, 2024)

Comme son nom l’indique, The giant rooster est un Ep. Composée de 5 titres, cette carte de visite des Rois de la gâchette, Trigger King – groupe formé à Mulhouse en 2021 – nous propose un rock à la fois épuré et plein d’émotions. Chaque titre a sa spécificité, nous replongeant dans diverses époques de rock simple et direct qu’on aime. C’est la rencontre entre le guitariste/chanteur à la voix sensuelle et suave Georges Baramki et Hugo Cladé, le guitariste aux riffs léchés et bluesy, sautillants et trépidants, qui lance ce projet auquel se joint la section rythmique (le bassiste Gilberto Izquierdo et le batteur Rémy Dutscher). Si le quatuor ne réinvente rien, il inclue tant d’âme dans ses sources d’inspirations qu’il crée son propre son. On navigue de BO de série télé des 90’s (Take me by surprise) et rock quelque peu psyché (Riding high) en passant par des sonorités plus rock US 70’s (Season in the sun), southern rock (Butterflies) ou la très jolie ballade sentimentale (Reaching for the moon), le tout chanté dans un anglais parfaitement maitrisé. Voici un disque si chaleureux et réussi qu’on a simplement envie qu’il continue encore et encore. Un de ces albums qui donnent simplement envie d’être réécouté pour le plaisir. Une réussite prometeuse qui, espérons-le, permettra à Trigger King de se placer sur le podium des futurs grands espoirs du rock international. Car, oui, il s’agit bien de ça, bien plus que de rock simplement étiqueté « français ». Un groupe à découvrir d’urgence.

INTRUSIVE THOUGHTS: Dysphorie

France, Rock (Before collapse records, 2024)

Les dys… Ces maladies liées à certains dysfonctionnements neurologiques telles que la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie… Voici que l’on peut rajouter la Dysphorie, soit un « trouble de l’euphorie »? C’est en tous cas ce mot qu’ont retenu les Parisiens de Intrusive Thoughts, groupe formé en 2021, aujourd’hui composé des fondateurs Audric Auffray (basse) et Clément Bordiga (batterie), duo auquel se sont joints le guitariste Raphaël Perez et la chanteuse Sakina Hmito. Les quatre nous proposent un rock varié, juvénile et sérieux, inspiré du rock alternatif et du grunge des années 90. Les 10 titres alternent entre puissance et douceur, développant une énergie entrainante. Le chant de Sakina, dont l’anglais est parfaitement maitrisé, peut être doux comme il peut se faire plus hargneux, à l’instar des mélodies – ce passage du calme à la débauche à la fin de The pill ! Avec ce premier album, Intrusive Thoughts se place sur la ligne de départ des groupes espoirs – pas étonnant pour les lauréats du tremplin Phénix Normandie 2022. Malgré son jeune âge, Intrusive Thoughts présente tous les atouts d’un futur grand du rock français, exportable qui plus est! A découvrir et soutenir d’urgence !

Interview découverte: RIVIERA PARADISE

Interview RIVIERA PARADISE ; Entretien avec Julien Giraud (Batterie) le 29 avril 2024

Comme c’est la première fois que nous échangeons, commençons par la plus originale des questions qui soit : Riviera Paradise, c’est quoi, quelle est son histoire ?

Riviera Paradise, c’est 4 musiciens qui font du rock, qui se sont rencontrés…alors, il y a eu plusieurs changements de line up : au départ, nous étions un trio, le bassiste et moi avec un autre guitariste. On a commencé à jouer ensemble sur un répertoire de reprises pour apprendre à nous connaitre. Comme ça fusionnait bien, on a commencé à vouloir faire nos propres compositions et pour cela, on voulait intégrer un chanteur qui prenne vraiment la place de chanteur/frontman. On a rencontré Kourros qui a intégré le groupe et avec qui on a commencé à composer.

J’imagine qu’il s’agit du Kourros qui était auparavant chanteur de Incry…

Tout à fait. C’est bien tombé parce que, à ce moment-là, Incry s’était arrêté, et lui étant disponible et à la recherche d’un nouveau projet, on ne se connaissait pas, mais par nos contacts, il a entendu parler de nous. On s’est rencontré et avons décidé de voir ce qu’on pouvait faire ensemble. Tout de suite, ça a collé… On a quand même donné un concert où on faisait des reprises, on lui a proposé de venir chanter avec nous, il a kiffé et rapidement on est partis dans l’idée de travailler des compositions ensemble.

Ready for more est votre premier album…

Oui, on vient de le sortir au mois de mars, le 22. C’est un album de compositions originales. Quelques années avant, Robin Lapalut est arrivé au poste de guitariste, et ça nous a donné une orientation beaucoup plus rock. Jusque-là, on faisait du blues, du metal, du blues rock… Là, on a une orientation rock.

« Orientation rock »… Comment décrirais-tu la musique de Riviera Paradise à quelqu’un qui ne vous connait pas, pour lui donner envie de vous écouter ?

Eh bien, euh…

Parfait, merci, ça me va !

(Rires) Je dirai qu’on a un univers à nous, qui nous est propre, qui vient de plusieurs influences, des influences qu’on n’a pas choisi de suivre. On s’est laissé influencer par différents styles de musique et différents groupes que chaque membre du groupe écoute. On a fusionné tout ça pour créer des titres aux accents rock US. Il peut y avoir sur cet album plusieurs styles qu’on peut retrouver, il y a des ballades, des morceaux au tempo rapide qui flirtent avec le metal, il y a du groove, du blues, du rock sudiste… On a fusionné tout ça sans chercher à copier, et ça donne une musique sincère qui vient de nous. Ça a été plutôt naturel dans l’aspect création, et ça donne un truc… On dit rock au sens large parce qu’il n’y a pas d’étiquette précise. C’est notre style à nous… Ce n’est pas non plus révolutionnaire…

Quand on écoute l’album, on n’a pas l’impression que vous cherchiez à inventer quoi que ce soit, on écoute plus un groupe qui cherche simplement à se faire plaisir…

Exactement, on cherche à se faire plaisir, de faire de la musique qui nous plait, et on espère qu’elle va plaire à d’autres personnes…

C’est album qui comporte 10 titres. Vous abordez des thèmes particuliers ou, là aussi, c’est ce qu’on trouve traditionnellement dans le rock ?

C’est ce qu’on trouve habituellement. On n’est pas un groupe de punk, engagé, révolutionnaire… On parle de mecs qui font du rock, il peut y avoir des histoires d’amour, de rockers… C’est toujours tourné de manière positive. L’album a été créé post-Covid, donc il y avait une volonté de notre part d’aller vers quelque chose de positif, pas d’aller vers quelque chose de triste et sombre. On joue avec le côté mélancolique, mais ce n’est pas sombre. C’est entrainant, et positif.

Il y a des thèmes qui, selon toi, n’ont pas leur place au sein de Riviera Paradise ?

Ah, oui ! On ne parlera jamais de politique, on ne cherchera pas à tacler qui que ce soit… On n’a pas envie de rentrer dans ce jeu-là, de dénoncer des choses… Après, chacun peut se faire sa propre interprétation de nos textes. Pour nous, c’est d’abord la musique, trouver des lignes de chant qui collent à la musique, mélodique, après on colle des mots sans chercher de double sens ou de choses trop compliquées.

Comment avez-vous procédé pour la composition et l’écriture de cet album ?

Très simplement : il suffisait qu’on se voie dans notre local de répétitions, dans lequel on enregistrait tout, en permanence. On était branchés comme dans un home studio mais avec des vrais instruments et des micros partout. On a créé les idées ensemble, pendant ces répétitions. Bien sûr, l’étincelle venait souvent d’un riff de guitare – Robin arrive avec une idée qu’il a travaillé la veille, moi je pose un rythme de batterie, Florent, sa basse. Après on propose d’autres idées, des changements de tempo, des accords différents. Mais en fait, tout s’est fait dans notre studio, assez simplement. Il suffisait de jouer ensemble pour créer la musique, et ça a été assez rapide. On mettait une journée pour créer un titre.

Donc ça a été assez instinctif et organique…

Exactement.

Si tu devais ne retenir qu’un seul des dix titres de l’album pour convaincre quelqu’un d’écouter l’album, lui faire comprendre que Riviera Paradise, c’est ça, ce serait lequel ? Pas forcément ton préféré, mais celui qui vous représente le plus.

Ce n’est pas évident, parce qu’il y a des morceaux qui viennent de plusieurs horizons… Je dirais Free yourself at last, parce que ça évoque la liberté, l’énergie, la mélodie… Ce n’est pas forcément le premier single de l’album, mais je pense que ça représente bien qui on est.

Vous êtes originaires d’où ?

De Seine et Marne.

Alors pourquoi ce nom de Riviera Paradise ? Parce que la Seine et Marne, ça n’a pas grand-chose à voir avec la Riviera, la Côte d’Azur…

C’est vrai, c’est vrai… Au début, on faisait des reprises, on s’est amusés à jouer du Stevie Ray Vaughan et le titre Riviera Paradise nous a marqués. Riviera Paradise, ça évoque la France, la French Riviera, et c’est un mot international. On a trouvé ça plutôt positif, qui évoque le soleil. On cherchait un nom qui ne soit pas français, mais pas trop anglais non plus… On voulait trouver une passerelle entre tout ça et c’est Riviera Paradise qui est sorti.

Le nom touche l’international, vous chantez en anglais… J’imagine qu’il y a une volonté de séduire au-delà de nos frontières ? Une ambition de vous exporter ? Comment vous y prenez-vous ?

On compte voyager, aller jouer en Allemagne, par exemple. On s’est aperçu, depuis qu’on a partagé notre album sur les plateformes numérique – c’est génial aujourd’hui, ça… Ça permet d’être écoutés dans le monde entier – on s’est aperçus qu’en Allemagne il y a beaucoup d’écoutes. L’Allemagne nous intéresse, on sait qu’il y a du public qui écoute du rock, friand de nouveautés… L’Angleterre aussi… On essaie de passer dans les médias internationaux pour voir s’il y a un intérêt, si ça mord… Après on verra si on peut se déplacer pour aller jouer à l’international. Oui, on en a envie !

Quels sont vos métiers dans vos autres vies ? Un groupe de rock qui sort son premier album ne vit pas de sa musique…

En fait, on est tous les 4 musiciens. On vit de la musique et des cours de musique. On donne tous des cours et on joue dans différents groupes, différents styles.

Alors, Kourros (chant) ?

Kourros est dans l’ensemble rock, rock français, il lui arrive de jouer en duo dans des café-concert avec un guitariste. Et à côté, il est prof de chant.

Florent (Gaya, basse) ?

Florent ne donne pas de cours, il est essentiellement musicien. Il peut être amené à faire jazz, de la chanson française, de la musique électronique, du rock, de la pop…

Toi, Julien (Giraud, batterie) ?

Alors, ça va te surprendre, je joue de la musique irlandaise. Je joue avec Celtic Sailors, je joue aussi dans des groupes de variété, je fais de mariages et d’autres groupes de rock qui chantent en français.

Et Robin (Lapalut, guitare) ?

Et Robin, il fait aussi de l’évènementiel, des mariages et des soirées privées et il a aussi d’autres groupes de metal.

En gros, il y a une belle variété des genres que vous pratiquez, et quand on mélange tout ça, le résultat est plus riche…

C’est ça. Ce qui nous ramène tous à Riviera Paradise, notre bébé, le projet qui nous tient à cœur et qu’on essaye de développer. Comme tu le disais, on ne gagne pas d’argent avec mais on veut le développer parce qu’il exprime sincèrement nos influences, sans se poser de questions. Dans les autres groupes, on est un peu des caméléons, on travaille nos instruments, on sait jouer. On prend du plaisir à jouer tous ces styles, mais c’est dans Riviera Paradise qu’on joue ce qu’on a au fond de nous.

Si tu devais penser à une devise pour Riviera Paradise, ce serait quoi ?

Ben… Ready for more ! Comme le titre de l’album, qui est autant pour les gens qui nous découvrent que pour nous, dans le sens où on est prêts à défendre cet album sur scène, et aller plus loin, partager tout ça avec les auditeurs.

Le titre de l’album est en effet direct, et sous-entend « attendez-vous à beaucoup plus » !

Exactement, ce n’est qu’un début !

Un groupe de rock, c’est aussi la scène. Comment comptez vous défendre et présenter Ready for more sur les routes ?

On va le défendre sur scène en jouant le plus possible en France et à l’étranger. On a des concerts de prévus, mais l’agenda peine à se remplir… Etant indépendants, on a passé beaucoup de temps à préparer et finaliser cet album. Maintenant, on rentre dans la phase de promotion. Il faut d’abord faire connaitre notre album. On a quelques concerts de prévus : le 242 mai à Soisson, le 8 juin à Coulommiers, et quelques autres dates pendant l’été. Mais d’abord, on a besoin de faire écouter notre musique pour que les gens se déplacent aux concerts. Ce qu’on voudrait, c’est que les gens viennent pour nous voir, et pour qu’ils viennent, il faut qu’ils nous aient déjà entendus.

As-tu quelque chose à ajouter pour terminer cet entretien ?

Déjà je tiens à te remercier et j’espère que cette interview et ta chronique donneront envie aux gens d’écouter cet album. Et j’espère un jour venir jouer au Dropkick à Orléans. On est en train de voir si c’est possible.

WATERTANK: Liminal status

France, Rock (Atypeek music, 2024)

Voici bientôt 20 ans que Watertank a vu le jour du côté de Nantes… De la formation d’origine, il ne reste que Thomas Boutet, guitariste au chant torturé qui a vu son groupe plusieurs fois remodelé. Aujourd’hui entouré de Romain Donet (guitare), Willie Etié (basse) et Matthieu Bellemere (batterie), le groupe nous offre son quatrième album, un disque forgé dans un rock que certains définissent comme indépendant ou alternatif. Les guitares saturées et déterminées enrobent un chant étouffé et mélancolique sur des rythmes variés. Avec Liminal status, Watertank évoque en musique une forme de souffrance intérieure, explore des univers rock et grungy, parfois sombres, à d’autres moments rassurants. On se laisse entrainer dans cet univers sonore sans pour autant sombrer dans la déprime. Watertank nous offre un album épuré, dépouillé, au propos musical direct.

W!ZARD: Not good enough

France, Punk/Electro (Autoproduction, 2024)

W!zard, kézako? W!izard est un trio formé en 2018 par le bassiste chanteur Romain Arnault, le guitariste Manuel Cayla et le batteur Finn Sally, remplacé en 2021 par julien Bordenave et qui propose un mélange de punk rock et d’électro. Des rythmes de boites de nuit, hypnotiques et entrainants à mille lieux du metal hormis l’esprit enragé qui s’en détache. Le premier album, Not good enough étonne par ses aspects décalés de chansons démembrées qui évoquent autant le punk originel que la new wave british des 80’s et qui s’écoutent volontiers un coup dans le nez. W!zard nous propose un album surprenant qui s’adresse à un public varié, amateur de rythmes pop et/ou syncopés, de sons psychés et d’énergie communicative.

BLESS HER EVIL: We are mystery…

Canada, Metal (M&O, 2024)

Parfois il faut simplement oser. Oser mélanger des styles musicaux a priori sans rapport ou point commun, oser explorer ses envies et y intégrer ses influences, aussi variées soient elles. C’est ce que nous proposent les Canadiens de Bless Her Evil, groupe québécois formé en 2019. Lorsqu’ils se lancent dans l’aventure, Frank, Matt et Bert (respectivement à la guitare, à la basse et à la batterie) sont aussi fans du rock sudiste de Blackberry Smoke que du metal barré de Mudvayne ou celui plus mélodique d’Evanescence, mais sont également inspirés par le rock des 70’s ou le Neo du début de notre siècle. Pour mélanger tout ça, ils sont rejoints par la chanteuse D’Emman et nous proposent ensemble aujourd’hui un recueil de leurs délires exploratoires. Composé de 11 titres, We are mystery… porte bien son nom tant la variété des influences est présente. Passant d’une intro tribale à un riff digne de Metallica, cet album lorgne partout: on y trouve des traces aussi bien d’AC/DC que, plus discrètement, d’un jeune Motörhead, du punk (Dark cluster) ou un esprit électro (Robot bug). Bless Her Evil passe avec une remarquable facilité de morceaux énergiques et énervés (Brother the crow, The Moon upside down) à des moments plus calmes et tendres (Life, Ectoplasm, le 60’s/70’s Father reading) ou d’autres simplement groovy (Missy oide). Pour ratisser large, le groupe propose également un titre en français, La discorde, sombre et martial à souhaits. Avec We are mystery… Bless Her Evil s’adresse à un très large public grâce à une palette musicale riche et variée. Reste à aller le conquérir, ce public, sur scène.

DOWN TO THE WIRE: Deep in denial

France, Rock énervé (Autoproduction, 2024)

La rage et la colère qui se dégagent de cet album sont simplement libérateurs. Down To The Wire se forme en 2019 et propose un rock explosif tout au long de Deep in denial et de ses 10 titres. Attention, le groupe ne fait pas que foncer, il sait poser des temps plus légers, proposer des breaks plus calmes, certes annonciateurs d’une tempête de riffs à suivre. Ces riffs saturés qui évoquent tout autant le grunge que le rock alternatif en ajoutant une dose de groove et du gros feeling. Au-delà d’évidentes influences (Nirvana, Alice In Chains parmi d’autres), on retrouve des traces de RATM ou de Deftones. Efficace de bout en bout, ce premier album est bien plus que prometteur. Tout à la fois explosif et rafraichissant, Down To The Wire fait partie de ces groupes à découvrir d’urgence.

LUCIDE: L’adversaire

France, Rock (M&O, 2024)

Voici un album intriguant. Autant on se laisse facilement entrainer par les rythmes enjoués et parfois obsessionnels de L’adversaire, autant le duo qui compose Lucide interpelle par des explorations mi prog mi étranges. Incontestablement, Lucide ne peut laisser indifférent grâce à des compositions parfois ensoleillées, parfois sombres. Le chant à deux offre une palette vocale aussi joyeuse que torturée. Oui, L’adversaire est un album de paradoxes qui mêle jour et nuit, yin et yang, tendresse et mélancolie. Si le chant, déterminé, manque parfois un peu de puissance, voire de justesse, les dix titres s’écoutent aisément sans lasser l’auditeur. Une jolie découverte.

RIVIERA PARADISE: Ready for more

France, rock (Autoproduction, 2024)

Une pochette aussi sobre que le logo du groupe, mais qui donc est ce quatuor de Riviera Paradise? Je glisse le CD dans le lecteur et Ready for more démarre avec un Game master énergique, entrainant et dépouillé de tout subterfuges. Puis For the new day arrive, titre aussi enjoué que faussement calme. J’ouvre la pochette pour découvrir que le chanteur se nomme Kourros. un nom qui m’est familier… Se pourrait-il qu’il s’agisse du vocaliste de feu Incry? Il a rejoint le groupe, monté en 2014, il y a quelques années, en 2018, la formation enregistrant divers Ep avant de proposer ce premier album. Avec ses compères – le guitariste Robin Lapalut, le bassiste Florent Gayat et le batteur Julien Giraud – il propose un rock varié, alternant entre mid tempi efficaces et envolées libératrices, évitant ainsi de lasser l’auditeur. Ok, l’anglais reste à améliorer, mais l’envie est telle qu’on se prête au jeu de ce rock chaleureux qui s’inspire parfois de Faith No More mais également de Black Stone Cherry ou encore Porcupine Tree (bonjour le grand écart!)et n’a pas d’autre prétention que celle de se faire plaisir et de donner envie de bouger. Et ça c’est déjà beaucoup!

QAMELTO: Scotoma

France, Rock (Autoproduction, 2024)

Qamelto nous avait interpelés avec son premier Ep, Sors, paru en 2020. Le groupe revient avec Scotoma, un album qui sonne et donne beaucoup. Démarrant avec L’hôte, le groupe semble vouloir régler des comptes et nous offre des textes qui sonnent comme une délivrance sur des mélodies qui, si elles paraissent simples, se glissent dans la tête. Qamelto varie par la suite ses plaisirs avec des morceaux plus lents, speed, s’oriente vers des atmosphère plus aériennes, lourdes ou sombres. Le chant déterminé et rugueux accompagne des guitares incisives et une rythmique directe. Qamelto nous offre un album dynamique et entrainant, rafraichissant même. Parfois, la « simplicité » reste ce qu’il y a de plus efficace.