Concerts from home: SAXON

Puisque nous sommes privés de concerts depuis trop longtemps et pour une durée indéterminée, Metal Eyes a décidé de revisiter certains albums live avec cette nouvelle rubrique « Concerts from home ». De grands classiques intemporels à des témoignages plus « locaux » ou intimistes nous pourrons ainsi nous replonger dans le bruit et la fureur de ce qui fait notre monde, sillonner le monde des décibels et du fun sans avoir, puisque de chez nous, à nous soucier de gestes barrières. En attendant de nous retrouver devant les scène locales ou d’arenas. Enjoy!

Saxon fut un acteur majeur de l’histoire de la NWOBHM. Il est naturel de retrouver le grand Biff et sa bande pour ce quatrième volet de notre série avec un album depuis entré dans l’histoire des meilleurs enregistrements publics de tous les temps.

SAXONThe eagle has landed (Carrère, 1982)

En 1981, Saxon a déjà publié 4 albums (Saxon en 79, Wheels of steel et Strong arm of the law en 1980 et Denim and leather en 1981). Biff Byford (chant), Paul Quinn et Graham Oliver (guitares), Steve Dawson (basse) et le récemment intégré Nigel Glocker (batterie) qui remplace Pete Gill, croyant bien faire en allant rejoindre Motörhead, sont au top de leur forme et de leur créativité. Saxon et Iron Maiden se tirent la bourre dans une saine concurrence, ces derniers n’ayant, lorsque Saxon part sur les routes européennes en 1981, que 2 albums à leur actif. Le monde du metal est en pleine renaissance et Saxon, soutenu par le label français Carrère, trop heureux d’avoir signé les Anglais, veut sa part du gâteau. Quoi de mieux pour enfoncer le clou que de faire rugir les moteurs et mettre son public, croissant, à genou ? Dans le même esprit que ses grands frères de Motörhead, Saxon décide d’enregistrer plusieurs dates de sa tournée de 1981 et d’en conserver les meilleurs moments, les plus intenses. La tournée démarre le 7 octobre 1981 à Brighton, en Angleterre. Elle prendra fin un an plus tard avec une date à l’incontournable Hammersmith Odeon de Londres après presque 120 concerts (dont un passage aux Monsters of rock le 21 août 1982, festival pour lequel Saxon fait un saut éclair en plein milieu de sa tournée US – entre Dallas, le 18, et New York, le 23…) Saxon démarre sur les terres du vieux continent et visite, jusqu’au 16 décembre le Royaume-Uni, la Belgique , les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et l’Italie avant de s’envoler, son show désormais bien rodé (show dont le point d’orgue est un gigantesque aigle aux ailes bardées de spots – artifice qui évoque le bombardier de Motörhead – et que le groupe surnommera bientôt son « fuckin’ pigeon »). En direction des USA pour une soixantaine de dates sur deux segments (février/mars puis mai à août 1982). Saxon s’attelle à la sélection des meilleures versions, les plus puissantes, ses préférées de ses morceaux devenus emblématiques. Lorsque The eagle has landed parait au mois de mai 1982, le succès est immédiat – seulement freiné dans sa conquête du podium par un certain The number of the beast, paru un mois plus tôt et qui est grimpé à la première place…. L’album live, qui propose 10 déflagrations d’une irréprochable efficacité, se hisse à la 5ème place des charts. Ceux qui sont déjà des classiques du metal international sont de la fête : Motorcycle man, 747 (strangers in the night), Princess of the night, Strong arm of the law… Tout n’y est pas, bien sûr, un double album aurait été nécessaire mais qu’importe ! Mieux vaut un album simple et explosif de bout en bout sur lequel l’auditeur se sent faire partie de ce public ? Dommage seulement que ne figurent pas plus d’informations que ces données techniques (qui ont sans doute inspiré Maiden trois années plus tard sur son premier live – cf. le premier live de cette rubrique) qui stipulent entre autres : « Mission : Saxon live volume number one ». Bien vu : quelques décennies plus tard, les Eagle has landed sont au nombre de 4 et Saxon a publié une ribambelle d’autres enregistrements publics, qui ne retrouverons jamais toute la puissance d’un groupe alors touché par la grâce, au sommet de sa forme. Ce premier The eagle has landed bénéficie cependant de toute cette énergie juvénile d’un Saxon encore débutant, affamé et enragé. S’il existe une version picture disc publié à la sortie, l’album fut réédité une première fois par EMI (qui a signé le groupe depuis Crusader) sans aucun document complémentaire au début des années 90, c’est surtout la version de 2018 sous format livret ou booklet proposé par BMG qui retiendra l’attention pour ses photos, textes, quelques commentaires du groupe mais surtout pour les 6 titres supplémentaires enregistrés à l’Hammersmith Odeon en fin de tournée, titres qui viennent parfaitement compléter cette expérience dantesque d’une époque où le metal se réinventait. NWOBHM ? On est en plein dedans !