C’est un Bataclan étonnamment peu rempli dans lequel je pénètre vers 19h sans avoir fait la queue… Pourtant, les vacances touchent à leur fin, les gens sont de retour, certains, conversations du métro à l’appui, se préparant déjà à la rentrée scolaire. Une demi heure plus tard, on continue de circuler aisément tandis que les lumières s’éteignent et que quatre énergumènes habillés on se demande par qui investissent la scène. The Scratch va pourtant mettre rapidement tout le monde d’accord.
Pendant un peu plus d’une demi heure, le groupe irlandais délivre une énergie, tant musicale que physique, d’ailleurs, sans pareil. Le chanteur installé derrière une sorte de boom box faite maison, le pied placé sur la pédale d’une grosse caisse, tient dans chacune de ses mains des baguettes en forme de boomerang tandis que le bassiste, incapable de tenir en place, fait de son tabouret un lieu où s’assoir ou le transforme en promontoire. De chaque côté de la scène leurs compagnons jouent sur une guitare acoustique. Ce que les quatre parviennent à produire reste un rock improbable mais totalement envoutant. Tout y passe, des influences punks à d’autres irlandaises, des rythmes tribaux à riffs thrashisants, le tout dans une parfaite alchimie festive comme il faut.
Le public présent – qui grossit tranquillement – suit The Scratch et soutient avec force les quatre hurluberlus tout au long des 6 titres que comporte ce set d’apparence décousu et cependant tellement cohérent. Une très belle découverte.
C’est toujours un plaisir d’assister à un concert de Flogging Molly. Le punk celtique de la formation de Dave King est là, comme le chanteur le rappellera à plus d’une reprise – pour délivrer un message positif et festif. C’est donc face à un public désormais dense que le groupe arrive tranquillement sur scène avant de démarrer son set avec le désormais incontournable Drunken lullabies (issu de l’album du même nom, le plus représenté ce soir avec 5 extraits) suivi du jovial et festif The hand of John L. Sullivan à l’issue duquel King entame ses joyeuses facéties, à commencer par présenter un ami irlandais qui a fait le déplacement et demande au public de le saluer. Les connaisseurs accompagnent le chanteur en tendant un gros doigt à l’ami en question.
La plupart des albums sont représentés par au minimum un titre, souvent illustrés de propos « personnalisés » comme Rebels of the sacred heart (« quand on joue cette chanson en France, c’est comme si on la jouait à la maison ») ou cette dédicace à « toutes ces personnes que j’ai croisées portant un T-Shirt Hillbilly… Hein? Ah! Hellfest! Vous avez un putain de festival ici, en France! » qui introduit Crushed (hostile nations). Il n’oublie pas non plus de rappeler que c’est ici, en France qu’il a, il y a maintenant 20 ans, rencontré celle qui est désormais son épouse adorée, la flutiste et violoniste Bridget Regan.
Le public est à fond, les slammers donnant tout au long du concert de plus en plus de travail à une sécurité toujours au taquet et jamais débordée. On chante, on danse, et la température continue de monter. Et on suit les salutations de King qui désigne deux jeunes femmes venant d’Ukraine ainsi que d’autres personnes (dont une nouvelle salutation à son ami du balcon avant What’s left of the flag (« une chanson qui parle d’amitié« )
Alors que le groupe revient sur scène pour le rappel, King voit un panneau se lever du public, un panneau en carton qui arbore une sorte de drapeau avec un dessin « no pickles », ce que King approuve en hurlant qu’il déteste les cornichons et que l’un des musiciens vient récupérer pour faire le tour de la scène et le fixer au dessus des enceintes. Jolie introduction à un final jovial et festif composé de Black friday rules et Salty dog, avant que les lumières du Bataclan ne se rallument et que retentisse le classique des Monty Python, Always look on the bright side of life qui accompagne le public vers la sortie.
Encore une fois, Flogging Molly a su transformer une soirée en fête avce un concert haut en couleurs et en énergie. Superbe soirée.
Merci à Diane Houziaux et Céline Guigner d’AEG Presents d’avoir rendu ce report possible.