Il y a en France des groupes qui se font, souvent bien involontairement, bien trop rares. Syr Daria fait partie de ces formations qu’on voudrait bien voir et entendre plus fréquemment. J’avais découvert le groupe en 2016 avec son album Voices. Le groupe est plus tard revenu avec Tears of a clown (paru à la pire période, fin 2019, à peine quelques mois avant la crise sanitaire ayant certainement empêché le groupe d’en assurer une promotion correcte), trait d’union entre Voices et ce Dark carousel qui nous est aujourd’hui offert. Un trait d’union tant visuel – la jeune femme de l’album précédent, qui tenait la tête décapitée du clown de Voices, a grandi (même si je trouve la pochette vraiment moche et ratée, il me semble bien qu’il s’agit de la même personne) et semble aujourd’hui quelque peu désemparée. Trait d’union musical aussi, Syr Daria nous proposant 10 titres puissants, qui piochent autant dans le thrash naissant de la Bay Area (d’évidentes influences Metallica ou Slayer – le chant proche de celui de Hetfield sur Pogo, les riffs saignants de The beast is back, Fate) ou de la NWOBHM, le jeune Iron Maiden en tête enrobent des compos toujours efficaces. Syr Daria réussit cependant à s’éloigner de ses influences pour apporter sa touche et sa personnalité à ces morceaux qui donnent vraiment envie de secouer la tête Pour ne pas gâter l’affaire, le chant anglais est ici très agréable car la langiue est maitrisée et compréhensible. Il reste maintenant à nos amis de l’Est (le groupe est originaire de Mulhouse) à tourner pour soutenir ce disque qui mérite de vivre pleinement.
Il y a deux ans, les Français de Monolyth nous proposaient une version revisitée de leur premier album. Cet année, ils reviennent avec Seeds of perseverance, un troisième album brutal et varié. Tout au long des 15 titres de cet album, les Parisiens nous rappellent leur amour pour le death direct mais explorent surtout des univers qui vont du thrash à la douceur. Il y a plus que des simples vocaux hurlées et enragés, le chant se fait doux quand il le faut. Tout autant que les guitares d’ailleurs. Débutant avec The harvest, doux comme on aime, le groupe se tourne rapidement vers une rage contrôlée. Dans chaque titre se cachent des ambiances variées, très variées même – les constructions surprennent par instant tant elles savent passer avec simplicité et efficacité du jour à la nuit. La force de Monolyth réside en cette capacité à proposer une musique explosive et tendre sans jamais perdre de vue la cohésion de l’ensemble. Seeds of perseverance fait partie de ces albums nécessitant plus d’une écoute pour se l’approprier totalement tant il est riche de détails souvent cachés.
Fondé en 2017, Crazy Jesse est un trio de rock furieux. Composé de la chanteuse Jesse (tiens donc…) et des frères Nico et Cédric, le groupe publie un premier album en 2022 – Le fil de l’histoire – lui permettant de se présenter au public via le Off du Hellfest ou des premières parties (dont Aston Villa ou Manau). Avec Somewhere, le groupe nous offre 11 titres d’un rock furieux et bigrement efficace. La voix de Jesse est à a fois hargneuse et rugueuse, du genre de celles forgées dans les clubs enfumés des bas fonds londoniens ou new-yorkais, puissante et, surtout, pleine de cette chaleur bluesy et soul qui fait mouche. Il y a tout au long de cet album une vraie personnalité, une vraie chaleur et aucun morceau ne se répète. Ok, on remarquera un certain amour pour Motörhead (l’intro de Don’t push me down, par exemple) mais il y a bien plus. Du groove, du feeling, de la détermination, cet album se laisse écouter d’une traite. Si sur scène le groupe est aussi efficace, on vous attend avec impatience!
Interview KrashKarma – entretien au Dropkick Bar d’Orléans le 11 septembre 2025 avec Niki (chant/batterie) et Ralf (chant/guitare/basse)
Nous sommes aujourd’hui le 11 septembre, pas une date de bons souvenirs, d’autant moins sur la tournée World on fire (les deux rient). Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans à Rebrechien. Que s’est-il passé pour vous depuis ? Vous avez sorti un album et, depuis, vous tournez sans cesse !
Niki : Exactement. C’est, en gros, exacetement ça. Nous tournons sans cesse avec l’album Falling to pieces, en Europe, aux USA et nous sommes de retour en Europe pour la dernière partie de notre tournée. Ensuite, nous rentrons pour commencer l’écriture du prochain album.
Vous ne l’avez pas encore entamé ?
N : Non… En fait, on est toujours en train d’écrire, mais l’enregistrement ne commencera qu’au début de l’année prochaine.
Vous écrivez donc tout le temps, mais vous publiez aussi de nombreuses vidéos. Je suis épaté par le nombre de vidéos que vous avez publiées, parfois pour une seule chanson. J’ai l’impression que vous regardez des choses qui pourraient vous servir pour un clip…
N : Exactement, on a une idée et on la met en place. Que pouvons-nous faire ? Comment pouvons-nous le faire ? Parfois ça fonctionne, parfois, non (rires). On ne les sort pas si elles ne fonctionnent pas !
Ralf : tout a commencé quand on a sorti l’album il y a deux ans : on était en tournée avec Butcher Babies, on a tourné en Europe, aux USA et on est rentrés à la maison. On s’est rendu compte qu’il y a de nombreux très bons albums mais que le public ne connait pas, il faut les faire exister. Sur la dernière tournée, nous avons décidé d’être plus actifs en matière de vidéos et de réseaux sociaux, c’est le seul moyen d’être vraiment actif.
N : En mettant la musique en avant. Nous ne sommes pas des créateurs de contenu, c’est la musique qui compte. Nous créons des vidéos pour illustrer notre musique, pas l’inverse.
Qui se charge de regarder et sélectionner toutes ces intros de vidéos ? L’un d’entre vous ou tous les deux ?
R : C’est moi, je me charge de tout. Ça a commencé avec moi parlant de ma guitare, comment elle fonctionne, et c’est devenu viral. Ça nous a apporté beaucoup d’attention, et on a vu nos chiffres sur YouTube, Spotify grimper en flèche. On a compris qu’on avait besoin de créer des vidéos. J’ai vu un comédien qui faisait ce genre de vidéo, et j’en ai parlé à Niki : « là, c’est toi, mais au lieu d’aterrir sur une table de pic-nic, tu atterri derrière la batterie » (elle confirme).
Alors puisque nous parlons de batterie, Niki, tu dois me rassurer : ton tabouret est complet ? Il y a bien le siège ?
N (elle explose de rire) : Pourquoi, tu m’as vue chuter parfois ?
Non, je t’ai vu cracher de l’eau !
N (rires) : ah oui ! J’espère aussi qu’il est entier ! On vérifiera avant !
Revenons à la tournée : comment se passe-t-elle jusqu’à maintenant ?
N : Superbement ! Très cool, pour le moment, on n’a fait que la France. On a fait des festivals cet été, puis nous sommes retournés aux USA pour quelques concerts et nous venons de revenir. C’est notre cinquième concert et jusque-là, tout va bien. Il y a eu le festival de Mennecy entre temps. Le public français est vraiment bon avec nous, on passe vraiment de très bons moments et nous sommes très heureux de voir cette relation continuer et grandir.
Tu viens de le rappeler, vous donnez de nombreux concerts en France, alors qu’appréciez-vous en France ?
N : Les gens !
R : La nourriture ! et le pays ! Le vin ! (rires)
N : L’attitude des gens en général, aussi. Il y a beaucoup d’énergie. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais on s’arrange très bien de cette attitude et de l’esprit de la communauté metal. On a l’impression que tout le monde se connait, les gens sont très proches, c’est exceptionnel. Le vin ne fait pas de mal, le fromage non plus (rires) !
R : Les gens sont très cool, et la culture française est très riche. Il y a eu la révolution, et le pays, les gens, semblent très progressistes. Les Français sont très sympas, mais tu ne la leur fais pas à l’envers.
Et que n’aimez-vous pas en France ?
N (sans réfléchir) : les parkings (rires) ! (Note : ils ont tourné près d’une heure dans Orléans pour trouver une place pour leur van)
R : On a toujours un van ou un bus… Partout en Europe les parkings font 2m de haut. Mais en France, c’est 1,80m ! Alors il n’y a nulle part où nous garer sauf dans la rue !
N : On a pris le plus petit van possible pour éviter ce genre de situation, mais en France, ça ne marche pas !
Depuis deux ans que vous jouez régulièrement en France – vous étiez hier à Paris…
N : C’était notre premier concert à Paris, hier !
Vous avez le sentiment que le public vous suit et grandit ?
Tous les deux : Oui, oh que oui !
N : On le voit depuis notre premier concert ici il y a deux ans. On n’a pas donné des tonnes de concerts en France, mais à chaque fois, le public est plus important. On reconnait des visages, les gens reviennent avec des amis. Oui, le public grossit vraiment. Hier, on a joué à Paris pour la première fois, à… La Dame de Canton, un…
R : Un bateau ! On a joué sur la Seine ! C’était une expérience !
N : On a raté la révolution de l’autre côté de la Seine, pas la révolution, des manifestations ! On a simplement vu les convois de police mais ne s’est pas mêlés à tout ça, on était curieux, on avait envie de voir ça, mais… on préfère être en sécurité !
Il va y avoir un nouvel album. Même si vous n’avez pas vraiment commencé l’écriture, de quelle manière imaginez-vous cet album différent du précédent ?
R : C’est une question très intéressante parce que nous y réfléchissons tout le temps. A chaque fois, on compose, on se fait des plans et… le résultat est complètement différent ! On a toujours quelque chose en tête mais, quand on commence à écrire et jouer, ça se transforme en son propre truc. Nous, nous faisons de notre mieux pour que ce soit bon.
Donc, ça prend son envol, ça devient une sorte de bête, comme ta guitare ?
N : Ouais ! Et ça évolue, toujours. Une fois qu’on est vraiment dans le process de composition, on laisse les choses avancer d’elles-mêmes. Nous avons une idée, mais elle évolue, comme le dit Ralf. On adore ça, et on cherche toujours à repousser nos limites.
Maintenant, en dehors du fait d’être un duo, composé d’une femme batteuse et chanteuse et d’un… comment on peut te décrire ? guitariste bassiste chanteur, comment décririez-vous la musique de KrashKarma à ceux qui ne vous connaissent pas ?
R : Simplement que nous sommes un groupe de metal avec une touche de ce qu’on aime : du thrash, du death, un peu d’indus ou de trip hop.
N : Le punk, aussi, dans notre attitude. C’est plus dans notre approche…
R : C’est notre façon d’être sur scène…
Une dernière question avant de vous laisser aller diner : quelle pourrait être aujourd’hui la devise de KrashKarma ?
N : Notre devise ? Pas de prisonniers (rires) !
R : Tu sais, notre tournée s’intitule « world on fire tour ». On a l’impression que le monde est en feu, pas dans le bon sens, des idées haineuses semblent se propager, la haine, le racisme… Alors notre devise pourrait être « combattre le feu par le feu » (Niki approuve).
N : Oui, combattre le feu par le feu… En fait, on a pensé au nom de l’album alors que Los Angeles était en feu. On était au milieu de ces incendies, du vent lorsqu’on a pensé à ce titre d’album. Alors, oui, il y a beaucoup de double sens. Notre systrème politique est en train de s’éfondrer…
Non… c’est pas vrai ? (rire général). J’ai dit que c’était ma dernière question mais en fait, non, revenons quelques questions en arrière : qu’aimez-vous aux USA ?
R : la Californie, faire du surf, du skate, l’océan, la météo, le beau temps, les gens sont super sympas, L.A. est un endroit multiculturel, il y a des gens de toutes origines…
N : Et c’est une ville très artistique. C’est ce qu’on aime aux USA : la Californie et Los Angeles !
Alors terminons avec ceci : que n’aimez-vous pas aux USA ?
R : le système politique ! Il est corrompu, tout le monde le dit mais on a l’impression que tout le monde s’en fout…
N : Et ça se propage comme un feu ! Tu vois, on y revient toujours !
Suisse, indé(« pendant », « finissable », mettez le suffixe souhaité) (Daydream music, 2025)
C’est une étrangeté qui est arrivée dans ma boite aux lettres. Une étrangeté nommée Bohème et signée Kety Fusco. Cette dernière est une harpiste suisse reconnue qui s’impose depuis quelques temps dans la musique contemporaine. Avec Bohème, la jeune femme explore des horizons étranges, à la fois pop et rock, éthérés ou oppressants et crée des ambiances intrigantes, sombres ou joyeuses, dignes de BO de films divers. Tout au long des 9 titres de cet album, on se plait à visualiser des images, des lieux, des collaborations variées avec divers artistes et musiciens, comme Jean-Michel Jarre, Mike Oldfield ou encore Iggy Pop qui ne s’y est pas trompé, lui qui ressasse d’une voix grave et horrifique « the harp is not heard… so much » (sur She) tel qu’il le faisait déjà, plus légèrement, sur la BO de Arizona Dream (en parlant d’un poisson…) Hormis par ses aspects gothiques , on est loin, très loin du rock, certes. Le travail d’ambiances n’en est pas moins remarquable. La harpe est, en effet, un instrument rare et les amateurs (n’est-ce pas Laurène Telennaria/Orkhys?) sauront se plonger dans ces univers brillamment concoctés (excepté Für Therese plus que largement inspiré par une certaine Lettre à Elise) par Kety Fusco. Bohème est un album à part, aussi fascinant qu’hypnotique et envoutant. Une évasion reposante et bucolique dans notre monde de metal.
Bravo à Alexandre G. d’Antibes (06) qui a trouvé les bonnes réponses de la seconde partie du concours célébrant les 10 ans de Metal Eyes!
Les réponses aux questions sont les suivantes (l’indice du 18 juillet donnait tout!):
1/ Iron Maiden est le groupe que j’ai vu dans le plus de lieux différents (Hippodrome de Pantin, Pavillon Baltard, POP Bercy/Accor Arena, Zénith de Paris, Grande halle de la Villette, Théâtre de Verdure de Nice, Hellfest – Clisson, Eurockéennes de Belfort)
2/ Au 19 septembre 2025 j’ai vu le groupe 21 fois (Alexandre a tenté « 22 fois »… C’est à venir!)
Maintenant, la question de la troisième partie. Encore plus de CD (plus d’une vingtaine!), un t-shirt et des goodies divers (stickers, sous bocks, ecocup, gadgets variés) sont ici mis en jeu. Alors voici une simple question:
Lors de leur Final Sting tour, les Allemands de Scorpions se sont arrétés le 27 novembre 2012 au Zénith d’Orléans. Combien de photographes accrédités étions nous au total? (rappel: il ne s’agit pas d’un concert parisien, ça change tout!)
Les réponses doivent être envoyée par mail à : concours@metal-eyes.com avec pour objet « concours 10 ans troisième partie »
Nous avions découvert les Américains de KrashKarma lors de la 12ème édition du festival – malheureusement, disparu après l’édition suivante – Rock In Rebrech’ de 2023. La claque que j’avais reçue ce jour-là ! Depuis, le duo tourne partout et se forge un fidèle following en tournant sans relâche. Alors, pensez vous que je pouvais rater ce premier passage à Orléans? Seulement, voilà: Saxon est annoncé au Zénith de Paris… mais le report des concerts français met un terme à ce dilemme – et je réitère tout mon soutien à son chanteur Biff Byford dans son combat contre le cancer. On se retrouvera en mai 2026!
Dark Matter@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Le Dropkick est ce soir, un jeudi, plus que correctement fréquenté. Ce sont un peu moins de 200 personnes qui vont investir la salle de concert, soit un presque sold-out pour les Américains. Nous nous retrouvons dans les coursives pour une interview détendue (à découvrir sous peu) alors que Dark Matters, première partie locale, débute son concert. Je retrouve le quatuor metal en cours de show pour découvrir un metal varié. Il y a une forme de rage mélangée à de la mélodie et une forme de metalcore.
Dark Matter@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Il manque cependant quelque chose pour simplement m’accrocher. rien ne m’interpelle vraiment, j’ai l’impression que l’ensemble manque de maturité. Les gars y mettent du cœur mais, c’est peut-être une question générationnelle, ce n’est pas mon truc… En tout cas, pas ce soir.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
KrashKarma interpelle avant même de monter sur scène. ceux qui ont vu le duo live le savent, Ralf et Niki vont chercher le public là où il se trouve. Ce soir, nombre de clients se trouvent à l’extérieur, alors, une fois sa caisse claire harnachée pour elle et son porte voix en main pour lui, les deux s’en vont tambour battant racoler sur le trottoir au son de Wake them up. A la manière de Kochka, le joueur de flûte des frères Grimm, KrashKarma va chercher son public pour l’entrainer avec lui vers la scène. Et s’il est question ici de noyade, c’est non pas sous des flots d’eau fluviale mais sous ceux de décibels et de bonne humeur.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Avant même de monter sur scène, l’opération séduction continue, Niki trainant au milieu d’une foule déjà dense, continuant de frapper sa caisse claire pendant que, tout sourire, Ralf s’installe derrière son micro. Une fois la batteuse/chanteuse installée derrière son kit, il ne faut que quelques instants pour que le public devienne le troisième membre et que, malgré l’espace réduit des lieux, certains ne commencent à se faire porter par la foule.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
En dégainant dès le début du set deux de ses brulots, I survived the after life et Falling to pieces – je vous invite à aller découvrir les clips à l’intro pour le moins originales – KrashKarma donne le ton: avec son metal énergique, le partage du chant entre ses deux membres – pas question ici d’un duo « la belle et la bête », il s’agit bien de chant complémentaire – la puissance entrainante des mélodies, le groupe se met le public dans la poche.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
L’énergie développée par le duo est telle que la scène se révèle bientôt elle aussi trop étroite. Grace à une plateforme judicieusement installée au cœur de la batterie, Ralf trouve un point d’appui lui permettant soit de se surélever, dominant ainsi sa complice et le public, soit de sauter sans relâche ou presque.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Ralf se prête à son exercice favori: présenter son instrument qu’il a lui-même conçu, mi guitare mi basse. Il fait la démonstration de son fonctionnement, passant d’une fonctionnalité à une autre en un clin d’oeil. Malgré la chaleur étouffante, la foule est conquise, plus encore lorsque, une nouvelle fois, Niki délaisse sa batterie pour venir, tendrement, raconter une histoire. S’emparant d’un tambourin, elle descend dans la fosse après avoir demandé à tout le monde de s’assoir et navigue entre les spectateurs qui la suivent du regard tout en écoutant la douceur de la voix, attendant, aussi, le moment de se relever pour libérer, encore, cette énergie contenue.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Après un discours prônant l’ouverture vers les autres, l’acceptation de la différence, rejetant la noirceur du monde actuel, Ralf rappelle que nous sommes tous là avec la même religion, celel du rock’n’roll, et que notre seul prophète est Lemmy. Et c’est parti pour une reprise de Ace of spades naturellement reprise en choeur par le public qui pogote et fait un circle pit à la demande du chanteur. Ralf a d’ailleurs la surprise de casser une corde de sa guitare, « la première depuis le début de cette tournée! » précise-t-il avant de s’emparer de son instrument de secours, le temps de conclure ce concert sur l’incontournable Girl with a hammer qui voit Niki s’emparer de son énorme masse, sauter de sa batterie pour défoncer des cymbales avant de reprendre position sur son tabouret.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Contrairement à ce qui était initialement prévu, soit un set d’une heure et quart, après avoir fait participer l’audience à un cours d’allemand (9lives (1,2, die))les deux se faufilent derrière leur backdrop et reviennent pour un rappel qui se termine avec une reprise explosive de The trooper de vous savez qui et viennent ensuite saluer le public, l’invitant à les retrouver à l’étage.
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Pendant que Niki s’occupe du stand de merch , j’assiste à un spectacle inhabituel: Ralf a enlevé son t-shirt et l’essore au dessus d’un gobelet, récupérant ainsi quelques centilitres de sueur. « Voila ce que j’ai transpiré pour vous ce soir! » clame-t-il, un sourire aux lèvres, en levant son gobelet, faisant mine d’en boire le contenu… beurk, mais non,, il ne va pas jusque-là!
KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25
Le public ne s’y trompe pas: prenant d’assaut le stand de merch, il sait que KrashKarma fait partie de ces formations plus que prometteuses, celles à suivre de très près et qu’on aura plaisir à retrouver sur de plus grandes scènes. KrashKarma le sait aussi, le nombre de dates prévues dans l’Hexagone attestant aussi d’une belle histoire qui grandi entre le duo de la cité des anges et notre pays. Superbe soirée!
Inconnu de nos service, ce State of mind, nouvel Ep de Chasing Lana, est une très agréable surprise. Formé à Melbourne, en Australie, le groupe qui se présente comme une formation de hard rock navigue plutôt sur les eaux plus modernes de Alter Bridge, The Offspring ou Nickelback que sur le terrain des Rose Tattoo, Angel City et consorts. Les cinq titres sont à la fois déterminés et pop, entrainants et chantants. Bref, on se surprend à se dandiner sur les riffs puissants de Sick like me ou de Sever, on se laisse entrainer dans le monde plus brutal de Crash and burn et de Queen of the night ou des bons sentiments de Light in the dark, une ballade acidulée qui monte comme il se doit en puissance. Du bon stadium rock, joyeux et populaire, celui qui uni les foules et les fait bouger en cadence, le genre qui fait mouche.
Un riff heavy qui fait secouer les cheveux introduit Illusion of time, le premier album des Français de Lethernal Utopia. Puis une voix cristalline vient faire des vocalises. Pas de paroles mais un esprit metal puissant et symphonique. Ce chant féminin se confronte rapidement à la rugosité sombre d’une seconde voix, masculine. L’album explore ensuite des univers qui vont du metal des années 90 à du metal presque core plus contemporain, avec des riffs heavy à la Maiden d’autres plus thrashisants. Les 9 titres plus un bonus sont malheureusement chanté dans un anglais difficilement compréhensible. Dommage car le groupe instille une variété de genres qui enrichit son propos. Malgré cette faiblesse si commune aux groupes hexagonaux (et ces vocalises qui peuvent parfois devenir irritantes – non, tout le monde n’apprécie pas l’exercice), Lethernal Utopia signe un premier album puissant, rugueux et varié, une carte de visite assez prometteuse.
Si le morceau titre débute avec beaucoup de douceur et de bienveillance, il sombre rapidement dans un univers de nuances qui transforment Le vertige en un espace protéiforme. Mü passe en effet de la tendresse à la rugosité avec une facilité – et une forme d’évidence – déconcertante. La poésie recherchée par les Français se retrouve tout au long des 6 morceaux de cet Ep qui nous replonge avec bonheur dans un esprit rock indépendant des 90’s tout autant que dans la rage plus récente du metalcore. Le mariage des ambiances est ici très efficace, interpelle, intrigue et attire. Aussi à l’aise en français qu’en anglais (Fate and ashes), la formation explore avec bonheur tous les univers sonores qui l’inspirent. Clairement, Mü se détache d’une scène trop lisse et répétitive. C’est ce qui fait sa force et son intérêt.