Tobias Sammet ne fait jamais les choses à moitié. Ses fans le savent et il le leur rend bien avec Avantasia, projet qui lui a toujours permis plus de folie scénique que Edguy, sa formation « traditionnelle ». Un concert d’Avantasia, c’est la garantie de passer un bon moment de metal, avec toutes les couleurs musicales du genre. Du heavy à la ballade, en passant par le power ou le symphonique, il y en a pour tous les amateurs de metal mélodique.
Si en plus on ajoute la promesse d’invités en tous genre. Alors, évidemment, les fans se sont déjà rencardés, savent qui sera présent, mais c’est quand même plus fun de garder intact la surprise, non?
Ce soir, c’est un Olympia bien fourni qui accueille le DJ Mike Rock. Seul sur scène derrière une platine, un des animateurs du Hellfest est en charge de chauffer le public. Seulement… Si le gaillard lève le poing et agite par instants des devil horns, il ne parvient guère à remuer la foule. Sans doute des titres plus classiques et connus auraient-ils eu plus d’impact. Quand on pense à la manière don se démenait Francis Zégut seul dans son studio…Ce soir, la prestation est molle, peu intéressante et le bar semble bien plus accueillant. Ce que je vérifie rapidement avec quelques copains. En un mot comme en cent: une première partie inutile.
L’Ode à la joie plonge la salle dans le noir, annonçant l’arrivée imminente d’Avantasia sur scène. Et dès que tonnent les premières notes de Ghost in the Moon, le rideau tombe, dévoilant un superbe décor de scène. Tobias, vêtu comme un dandy clochard magnifique, déboule sous les acclamations d’un public déjà tout acquis. Seul sur ce premier titre, il se voit bientôt rejoint par Ronnie Atkins (Pretty Maids) qui commence à dynamiter la salle. Dès lors, c’est un défilé non stop ou presque (seul Lost in space, d’Edguy, verra Tobias chanter seul).
Pendant plus de 3 heures, un marathon auquel est habitué le public, Avantasia propose un show haut en couleurs au sein duquel chacun trouve sa place et son espace. Agréablement, les choristes (deux femmes et un homme) teinnent plus qu’un simple rôle de potiches. La scène leur appartient, comme pour chaque musicien. Tout le monde occupe chaque espace possible, et le balcon de ce décor de cimetière est régulièrement pris d’assaut par chacun qui sait parfaitement jouer tant avec le public que les photographes.
Retrouver Jorn Lande (Stratovarius) qu’on n’a pas vu depuis trop longtemps, Geoff Tate (ex-Queensrÿche), à la voix intacte, Eric Martin (Mr Big) sur une reprise enlevée de Maniac, Bob Catley (Magnum) ou les moins connus mais tout aussi efficaces Adrienne Cowan (Seven Spires) et Oliver Hartmann (At Vance), tous en forme et totalement investis, est un vrai plaisir. Pour les oreilles et pour les yeux. Avec parfois, ses moments de rigolades, comme, de loin, l’impression de voir, sur Maniac, notre Liane Foly en lieu et place de Eric Martin ( de loin, hein, en fond de salle!) ou, la coiffure et la veste bleue y sont pour plus que beaucoup, un Michou en pleine forme. Avantasia concert de transformistes? J’adore le concept!
Bien sûr, le clou du spectacle reste ce final composé de Sign of the cross et The seven angels avec la participation de toute l’équipe. Et chacun semble plus qu’heureux d’être là, de participer à ce projet unique. Tenir trois heures un public à bout de bras reste un superbe exploit. Proposer un concert qui ne lasse pas en est également un. On ne peut que remercier Tobias Sammet d’avoir relevé ce défi avec brio, et féliciter chacun des participants de nous avoir offert une si belle soirée.