SILVER DUST: Symphony of chaos

Suisse, Metal (M&O, 2025)

Il y a trois ans, nous avions pu découvrir Silver Dust avec Lullabies, un album que je qualifiais alors de « grandiloquent ». Autant dire que mes attentes avec Symphonies of chaos, le nouveau méfait des Suisses sont assez élevées. Commençons par le visuel puisque les Helvètes ont décidé de prendre le contrepied en choisissant une pochette noire et rouge, en opposition avec la sobriété d’avant. Musicalement, le groupe de Lord Campbell, âme pensante du combo, nous offre 12 titres tout aussi exubérants qu’innovants. La grandiloquence est naturellement toujours de mise – un état d’esprit chez Silver Dust, semble-t-il – et l’ensemble est parfaitement produit. Le groupe touche à tout et explore tous les styles, alliant metal parfois brutal à des ballade revigorante, un esprit théâtral – le groupe développe aussi un véritable identité visuelle – à une rigueur presque militaire. « Touche à tout », certes, mais sans jamais se perdre en démonstrations inutiles, et ça, c’est une vrai force. Silver Dust mérite vraiment qu’on se penche sur son cas d’urgence.

KRYPTOPORTIKUS: Dark rainbow

Allemagne, Heavy prog (Fastball, 2025)

Issu de leur rencontre en 2015, Kryptoportikus est le projet commun du producteur/guitariste Chris Techritz et du vocaliste Franz Herde, ex-membre de Sieges Seven. Si tous deux ont un passé certain, je suis ici quelque peu gêné car si, musicalement, le duo nous replonge sans hésiter dans le metal des années 80 et le prog plus proche des années 90/2000, avec des airs qui rentrent dans la tête, je trouve le chant souvent exagérément poussé, maladroitement haut perché, pas toujours en phase avec le propos musical. Résultat: un chant qui m’agresse bien plus qu’il ne me séduit. Ce n’est que mon ressenti et chacun se fera sa propre opinion. Musicalement, toutefois, Dark rainbow, l’album de cette collaboration, tient vraiment la route, les plans de guitares évoquant aussi bien le progressif susmentionné que certains aspects thrash old school. C’est précis, aussi véloce que souvent raffiné et toujours précis. La production, elle aussi, est au niveau exigé par le genre. Mais voilà: je ne parviens vraiment pas à adhérer à cette voix qui vient gâcher mon plaisir tout au long des 12 morceaux (exception faite de l’intermède Medusa’s speech narré par une femme) que renferme l’album. Dommage. Ou tant pis…

DERHEROLD – Arcanum 1 – Rage

Suisse, Metal barré (Fastball music, 2025)

Derherold est le projet du multi-instrumentiste suisse Olav Däumling qui offre un triptyque nommé Arcanum. Le concept est basé sur l’histoire du Herold – le hérault – personnage fictif défini comme un « noble paria » dont le voyage vise à lier la musique à son public au travers de différents éléments artistiques. Les 14 chansons du premier volet, Arcanum 1 – the rage, puisent dans un metal/rock très varié. La puissance est toujours de mise, le chant d’Olav (parfois presque faux) imprégné de sombre colère, et l’ensemble navigue sur une variété de sonorités toutes aussi théâtrales les unes que les autres. Du shock rock au progressif, en passant par une forme d’irrévérence verbale, Derherold interpelle autant qu’il surprend tant par sa personnalité propre que par ses influences, parmi lesquelles on retrouve ZZ Top, Dream Theater, Alice Cooper ou Pink Floyd. La musique ici ne se suffit pas et le concept Arcanum est accompagné d’une BD explicative illustrant, sur la base d’un jeu de tarot, chacune des chansons, actuelles et à venir. Une édition limitée avec le premier volet de la saga mais consultable sur les réseaux sociaux. Une découverte intrigante dont on attend maintenant la suite avec impatience.

AFTER US ALL: Rebirthed

France, Metal (M&O, 2025)

Impossible, dès les premières mesures de 6 feet under de ne pas penser à Evanescence. Entre le rock entrainant, le chant féminin plein de douceur, tout évoque, à un autre niveau, le groupe d’Amy Lee. Pourtant, tout au long de Rebirthed, son premier album, After Us All s’en détache par ses approches différemment pop. Si les guitares sont toujours aussi rageuses qu’enjouées, si le chant est entraînant, si les mélodies lorgnent du côté suave et soft pop, les Français parviennent à créer un univers acidulé et amer à la fois. Cette amertume, c’est un phrasé anglais agréable mais une difficulté à comprendre les paroles, une voix douce et haut perchée sur fond de guitares et de rythmes enjoués. Seulement, voilà: l’éternelle question: si je passe un très agréable moment, à la fin, je retiens quoi? De jolies mélodies, certes, un ensemble pas désagréable, mais que me reste-t-il en tête? De l’envie, du savoir faire, oui, il y en a. Oui, mais… Comme l’ont si souvent écrit mes enseignants: « peut mieux faire, doit persévérer ».

MARCH OF SCYLLA: Andromeda

France, Metal (Klonosphère/Season Of Mist, 2025)

La lecture des titres laisse aisément croire que Andromeda, le nouvel album des Français de March Of Scylla, est un concept centré autour de la mythologie grecque. Les dix titres développent des ambiances lourdes, sombres et martiales. Le chant quelque peu torturé, parfois enragé, de Florian Vasseur, s’il souffre d’un trop moyen accent anglais, est mis en scène au gré des besoin de chaque titres. De l’incompréhension à la colère sur Ulysse’s lies à la douceur de Blaast en passant par les abymes de Cosmogony, tout y passe. Musicalement, les guitares de Christopher Fraisier – parfois étonnamment étouffées – sont soutenues par une section rythmique (la basse de Robert Desbiendras et la batterie de Gilles Masson) aussi puissante que martiale. Tant mieux, car illustrer les aventures d’Achille ne saurait passer par trop de bienveillance. L’ensemble est nappé de claviers, enveloppant la brutalité générale d’une forme de douceur et de fragilité. Avec une production signée Francis Caste – Andromeda a été enregistré, oh, surprise!, au studio Sainte Marthe- on a la promesse d’un bon moment à venir. Et que penser de cette sublime illustration, œuvre de Pierre Gacquer? Un superbe album, aussi bien visuellement que musicallement.

SILICIUM: Apocalyptic scheme

France, Groove metal (Autoproduction, 2024)

Ils le disent eux-mêmes, mais peut-on vraiment parler de « reformation » en ce qui concerne les Bordelais de Silicium? Lancé vers 2005, le groupe a publié un premier Ep en 2008, Linked to the machine, avant de disparaitre… pour revenir en 2022 avec un line up plus que remanié. Aujourd’hui Guillaume Roget (guitare), le seul membre originel de Silicium s’est adjoint les services de son frère Maxime (guitare, Droste), Arthur Nouhaud (chant, Albercave), Thomas Darracq (basse, Theorem) et Antoine Fourré (batterie, Ex-Exocrine). Sous cette forme, le groupe compose Apocalyptic scheme, un nouvel Ep de 5 titres tous aussi furrieux et enragés que groovy comme il faut. Le chant enragé propose un mix entre hardcore et death metal, soutenu par des riffs tranchants et une basse groovy qui apporte un peu de rondeurs à l’ensemble. Car au-delà des grognements d’Arthur, Silicium varie les tempi offrant ainsi une jolie palette de couleurs à l’ensemble. Loin de ne faire que bourriner, Silicium propose une musique puissante qui sait proposer des temps de repos rendant l’ensemble très efficace. A quand la suite?

KAEDERIC: It comes from the inside

France, Metal (Ep, Autoproduction, 2024)

En 4 titres, Kaederic invite l’auditeur dans un voyage sonore et quelque peu introspectif. Le premier Ep du groupe, comme l’évoque son titre – It comes from the inside – autant que sa pochette torturée, propose une sorte de concept traitant de la souffrance mentale et des combats d’un homme pour s’en sortir. Pour cela, Kaederic utilise diverses sonorités allant de la douceur d’un Nemesis qui débute sur des sonorités folk celtiques avant de s’enfoncer dans la noirceur brutale d’un cri intérieur de souffrance personnelle qu’on n’ose avouer en public. Au travers de ses 4 courts morceaux, Kaederic nous invite à voyager au travers de l’inquiétude (The dark side of my mind), de l’apaisement et du délire (Sisyphean dance) et de la brutalité d’un combat salvateur (Spit my fire, à la fois brutal et tribal, électro et hypnotique comme une transe). Jamais répétitif, Kaederic nous offre une carte de visite aussi intrigante qu’attirante. De celles qui donnent envie d’en connaitre plus… Une suite est-elle à venir?

Z FAMILY:Chapter III: The dark awakening

France, Metal/Rock (M&O, 2024)

Z Family a été formé par le guitariste Yves Terzibachian, le fameux « Z », qui, après avoir formé The Coyote Desserts, fit un passage au sein des brutaux Dagoba. Il retrouve par la suite le batteur des Coyotes, Benjamin Surrel, avec qui il se lance dans l’aventure Z Family en 2015. Après ses deux premiers chapitres, Z Family met le pied sur le frein avant de revenir aujourd’hui avec Chapter III: The drak awakening, un album composé de 7 titres qui explorent, à l’instar de la pochette, divers univers musicaux. On passe du heavy US moderne à des ballades douces et tendres (Lost in the shadow – 28/01/2005 qui clôt le CD. Une palette variée qui évoque aussi bien le heavy taillé pour les radios (le morceau titre) ou les rythmes martiaux chers à Powerwolf et consorts (Fractured et son intro acoustique qui m’évoque Queensrÿche). Z Familly lorgne même du côté de la new wave (Edge of the world) et, naturellement, de ses principales influences qu’on retrouve tout au long de l’album. Si celles-ci vont de Korn à Alice In Chains, Z Family ajoute une touche de stoner, une grosse dose de groove et crée des ambiances aussi spatiales qu’entrainantes.

HEAVY WEEK END: de nouveaux noms et mise en vente des pass 1 et 3 jours

Après avoir annoncé les trois têtes d’affiches (Powerwolf, Dream Theater et Slipknot) du prochain Heavy Week End de Nancy – les 6, 7 et 8 juin au Zénith lorrain – Gérard Drouot Production vient de dévoiler 3 nouveaux noms, et pas des moindres: Saxon, Europe et Mass Hysteria viendront donc se joindre à la fête! Ne manquent plus que les premiers groupes à annoncer, mais reconnaissons-le, cette affiche est déjà des plus alléchantes!

Les pass 3 jours sont mis en vente dès aujourd’hui, 13 novembre, à partir de 13h. GDP a revu sa politique une peu hasardeuse de l’an dernier en proposant des tarifs mieux adaptés. Avec seulement 2 catégorie, chacun devrait pouvoir y trouver son compte.

D’un côté, il est proposé un pass « standard  » 3 jours au tarif de 185€ permettant d’avoir une place en gradins supérieurs ou sur les côtés avec visibilité réduite. Il est également proposé des tarifs groupe, le « pass friends » (3 personnes minimum) à 155€ et un tarif « jeune »(moins de 30 ans)/ »étudiant »/ »fosse  » à 135€.

Les pass « premium »/catégorie or donnent accès à une place en gradins bas (hors carré VIP) au tarif de 275€ (premium et VIP au même tarif).

Les places sont disponibles dès à présent ici – et c’est bientôt Noël, alors pas d’hésitation:

www.heavyweekend.liveGérard Drouot ProductionsNancy Open AirLabel LN

Les pass un jour sont désormais en vente. Là encore, quatre tarifs: trois en « placement libre assis/debout – Étudiant/Moins de 30 ans (52€), Friends (3 spectateurs minimum, 63 €), Standard (74€) – et Premium (carré or, 107€).

HELLFEST 2025: L’affiche enfin dévoilée!

Enfin! On aura attendu beaucoup plus longtemps que d’habitude, mais le Hellfest vient enfin, ce 9 décembre à 17h, de dévoiler l’affiche de sa prochaine édition qui se tiendra du 19 au 22 décembre 2025. Pour rappel, inutile de chercher des pass 4 jours, ils sont partis depuis bien longtemps.

Comme chaque année, si on retrouve des grands classiques du festival, des habitués même (Scorpions, Judas Priest, Exodus, Orange Goblin, Epica, Airbourne, Ultra Vomit et même l’incontournable Very Special Guest présent tous les ans à cette période de l’annonce!), on se délecte de certains retours (Jinger, Walls Of Jericho, Turbonegro, Leprous, Sunn O))), Sacred Reich, Pentagram, ADX…) dont un Linkin Park renaissant forcément très attendu ainsi qu’un Dream Theater incluant son batteur historique.

Si on peut avoir l’impression de « voir toujours les mêmes », à y regarder de plus près, le Hellfest nous propose quelques nouveautés alléchantes. On pense à nos compatriotes de Furies (dont Lucie Sue fera également le show en solo) mais également – surtout – enfin l’arrivée d’un Royal Republic toujours exemplaire sur scène.

Les deux gros morceaux de 2025 sont cependant autre: après avoir reçu Generation Sex, ce sont aujourd’hui les Sex Pistols qui vont retourner Clisson ainsi qu’un Muse depuis quelques temps pré-senti qui va apporter une touche nouvelle au festival des musiques extrêmes.

Les râleurs peuvent râler, il n’empêche que le Hellfest nous propose une nouvelle fois une affiche variée et plus qu’alléchante.