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A peine trois jours plus tôt, Saxon a dû annuler son concert, ce même Trianon où nous nous rendons ce soir ayant été quelque peu inondé, semble-t-il à cause des fortes pluies ayant entrainé une rupture d’une bouche incendie. Mais ce soir, tout est de nouveau opérationnel et les Américains de Black Stone Cherry peuvent sereinement s’y produire. Ce qui fait plaisir c’est que la salle est plus que bien fournie. Il ne reste que quelques places en vente, c’est très bon signe. Le public semble désormais vraiment être de retour en salles.
Ce soir, c’est un concert un peu particulier et pas seulement parce qu’il s’agit de la dernière date européenne. Nous y reviendrons. Pour le moment, un léger soucis à régler en arrivant sur place: c’est la dernière date de la tournée et un micmac fait que le pass photo qui m’était réservé a disparu et que le groupe n’en a plus un seul à disposition… Je rate donc quelques minutes de la première partie avant de décider d’aller, à défaut de shooter, écouter et voir The Georgia Thunderbolts. Le groupe de bikers propose un rock sudiste simple et efficace. L’influence des géants du genre est réelle. Le groupe qui a sorti son premier album l’an dernier ne semble cependant pas tout à fait rodé à la scène. Certes, les guitaristes, Riley Couzzourt et Logan Tolbert, secouent leurs tignasses mais le bassiste, Zach Everett, très discret, ne quitte que rarement son poste. On remarque cependant la plus que remarquable voix, puissante et chaleureuse, de Lyle TJ, véritable machine à faire frissonner. Pendant un peu plus d’une demi heure, The Georgia Thunderbolts aura toutefois su séduire le public réceptif et varié.
Il a fallu qu’Olivier Garnier explique à la régisseuse ma situation pour qu’enfin, sans pass photo, je puisse accéder au pit le temps des « 3 premiers titres sans flash ». Si BSC est un habitué des salles parisiennes, c’est son premier passage au Trianon, sa dernière venue ayant permis de visiter la salle voisine, l’Elysée Montmartre. Et qui a déjà vu Chris Robertson et sa bande live le sait bien; Black Stone Cherry c’est la garantie d’un concert plus qu’énergique. Si l’on connait la pile sur pate qu’est Ben Wells, les regards se portent également sur Steve Jewell Jr., son nouveau bassiste ayant déjà laissé sa trace sur le Live from the royal Albert hall…y’all. Et le gaillard cherche à se donner autant que Jon Lawhorn, son prédécesseur pouvait le faire. Mais, malgré l’envie et la complicité avec les autres musiciens, il manque un petit quelque chose qui le distinguerait vraiment. Il se donne à fond, pourtant.
Pendant plus d’une heure trente, le quatuor revisite son catalogue, explorant chacun de ses albums. Démarrant avec Me and Mary Jane, seul extrait du mésestimé (ou trop décalé, c’est selon) Magic mountain, le groupe donne le ton d’un show puissant et coloré. Le très ZZ Top (tiens donc, le groupe qu’arbore Steve sur sin t-shirt) Burnin’, là aussi seul extrait de Familly tree. Étonnamment, d’ailleurs, alors qu’habituellement les concerts mettent en avant le dernier né d’un groupe, BSC n’accorde que peu de place à The human condition. Avec 2 extraits – Again puis Ringin’ in my head – on peut se demander si le groupe en est vraiment satisfait. Mais le public est aussi là pour entendre des classiques , et il va en avoir un paquet, dont certains joliment revisités.
On commence avec Blind man et Like I roll, suivi par une intervention de Ben Wells qui interpelle le public. On aura naturellement remarqué cette troupe typiquement américaine et ces filles blondes habillées d’une robe rose du meilleur mauvais goût – ces messieurs étaient plus sobres, reconnaissons-le. Cette troupe n’est rien moins que la famille de Ben dont c’est aujourd’hui l’anniversaire. « Je vous demande simplement, à 3, de vous retourner et de crier « Happy birthday Annie ». Je suis sûr que ça va lui coller le frisson! un, deux, trois! » et le public, qui regarde déjà le balcon, s’exécute avec joie. Les affaires reprennent dans la foulée avec Cheaper to drink alone et le plus ancien Hell or high water.
Le public est chaud – quelques pogos dans la fosse et un vêtement qui vole et revole, de l’eau qui gicle d’on ne sait où – et le revoilà mis à contribution sur l’imparable Soul creek et ses imparables « yeaheaheah, yeaheaheah ». Devil’s queen précède un impressionnant solo de batterie – comment pourrait-il en être autrement avec un batteur de la trempe de John Fred Young? – racé, explicite et pas trop long qui permet aux autres de souffler un peu. Le retour se fait avec la vidéo du moment, Ringing in my head avant un In my blood plus soft. Puis annonciateur de l’approche de la fin, Black Stone Cherry dégaine sa doublette incontournable – White trash millionnaire et Blame it on the boom boom – puis quitte le public après Lonely train.
C’est un rappel pauvre et riche à la fois que le groupe nous offre. Pauvre avec un seul titre, le pacifique et unificateur Peace is free. Riche parce que Black Stone Cherry est accompagné sur scène par les gars de The Georgia Thunderbolts. Ca en fait du monde pour chanter, avec le public, ce morceau qui fut, est et sera toujours d’actualité. Ce soir, Black Stone Cherry nous a de nouveau offert un concert de rock comme il sait le faire, simple, direct et efficace, le genre de concert qu’on a envie de revivre – et j’aimerai bien enfin les retrouver vous savez où et vous savez quand en 2023. C’est une autre histoire, à suivre.
Merci à Olivier « 100% garanti » Garnier et Live Nation d’avoir rendu ce report possible.
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