HEAVY WEEK END: report du dimanche 23 juin

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Cette troisième journée promet d’être aussi passionnante que diversifiée avec 4 groupes d’horizons variés mais de nationalités plus restreintes puisque nous avons trois groupes américains (Ayron Jones, Tom Morello et Alice Cooper) et un seul anglais (Judas Priest).

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

Décidément très en vue et très présent en nos contrées, c’est un Ayron Jones concentré qui a l’honneur de lancer la journée. Bob Lovelace, son bassiste est quant à lui, et comme à son habitude, une véritable pile électrique qui va chercher le public tandis que le guitariste Matthew Jaquette (absent lors du concert à l’Elysée Montmartre en octobre dernier) use de ses charmes et de son sourire pour séduire le public, malheureusement encore peu présent en ce milieu d’après midi.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

Ayron Jones a choisi d’aller à l’essentiel en concentrant son set sur les principaux morceaux de ses deux derniers albums en date, favorisant même Child of the state dont il présente pas moins de 5 extraits (Boys from the pugget sound, Emily, Supercharged, Mercy et Take me away), les trois autres morceaux (On two feet I satnd, Otherside – et sa partie reprise de Smells like teen spirit de Nirvana – et Blood in the water) provenant quant à eux du plus récent Child of the state.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

A force de fréquenter l’Hexagone, Ayron se plie au jeu de l’apprentissage de la langue, et, après On two feet I stand, s’adresse au public en Français: « Comment ça va? Ca va bien? » suffisant pour être acclamé avant de présenter ses compagnons de scène.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

Si une bonne partie du public semble découvrir la formation, elle semble également réceptive à sa musique, savant mélange de rock, de blues et de soul, qui puise autant chez Lenny Kravitz que Jimi Hendrix en passant par Prince ou Michael Jackson. Oui, il y en a pour tous les goûts et Ayron Jones se retire avec le sentiment du devoir accompli.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END
Tom Morello @HEAVY WEEK END

Tom Morello prend la suite devant un public plus dense. Arrivant sur scène le poing levé, le guitariste engagé attaque son instrument sans pitié. L’attitude de l’Américain, comme à son habitude, mélange sérieux, engagement et rage.

Tom Morello @HEAVY WEEK END

On admirera tout au long de son set les immenses portraits projetés en fond de scène mais les spectateurs peuvent également se demander qui sont ces personnages, principalement africains ou afro-américains, et quel message Morello veut transmettre. Sans doute l’a-t-il verbalisé pendant son concert, et si tel est le cas, je ne l’ai pas entendu…

Tom Morello @HEAVY WEEK END

Pendant une heure, le quatuor délivre certains de ses titres les plus emblématiques que ce soit avec RATM, Audioslave, des reprises, ou encore sous son nom. Soldier in the army of love, Vigilante nocturno côtoient ainsi les classiques que sont Killing in the name, les medleys Bombtrack/Know your enemy… ou encore The ghost of Tom Joad et Power to the people. Le public est conquis et l’on ne peut que regretter un temps de jeu trop court… Tom Morello remercie ensuite Ayron Jones d’avoir ouvert et fait part de son honneur de partager la scène avec Alice Cooper et Judas Priest, « deux de mes groupes préférés de tous temps » et cède la place pour la suite.

Tom Morello @HEAVY WEEK END
Alice Cooper @HEAVY WEEK END

On attaque avec l’un des gros morceaux de la soirée. Alice Cooper joue ce soir pour la toute première fois de sa carrière à Nancy et réserve la surprise du décor, un gigantesque voile noir cachant la scène aux yeux du public. Puis, deux êtres masqués font sonner leurs cloches avant de s’emparer chacun d’un des cotés du voile, le faisant tomber. Une gigantesque une de journal apparaît, annonçant qu’Alice Cooper est banni de France, mais le héros sanguinaire apparait enfin.

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Le show est lancé et, si la setlist reste sans surprise, si le spectacle regorge des effets désormais classiques, le show et la mise en place des chacun des musiciens sont simplement impeccables et dantesques. Chacun des musiciens connait naturellement son rôle sur le bout des doigts, proposant une mise en scène énorme, qui emporte tous les suffrages.

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Là encore, les classiques – No more Mr. nice guy, I’m eighteen, Billion dollar babies, Welcome to my nightmare, Elected, Poison, Hey stupid!… – sont de sortie mais Alice nous réserve quelques surprises, se faisant notamment accompagner par son boa sur Snakebite.

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Les artifices classiques sont toujours d’une redoutable efficacité: le paparazzo trop insistant qui fini par se faire planter par Alice, l’infirmière assassinée, la femme SM prise à son propre jeu fouettée par Alice qui, un meurtre de trop, fini par être décapité sur la place publique avant de revenir, le monstre de Frankenstein… Le public est tellement aux anges que, contrairement aux soirs précédents, et profitant de l’absence d’un agent de sécu, un puis deux puis une dizaine de spectateurs décident de rejoindre la fosse. De l’autre côté, certains se voient empêchés ce même accès mais l’agent présent voit déferler des dizaines de spectateurs qui envahissent la fosse. Le pauvre bougre, dépassé par les évènements, semble lancer un appel au secours à l’orga qui fini par demander qu’on fasse sauter les chainettes…

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Retour au concert où tous les ingrédients attendus sont présents permettant à ce concert de remporter tous les suffrages. Sans aucun doute le meilleur concert de ce week end, à ce stade en tout cas!

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Car il reste maintenant la tête d’affiche. Judas Priest est, depuis quelques temps, dans une forme remarquable comme les Anglo-américains l’ont encore démontré à Paris. Alors que le fort à propos War Pigs de Black Sabbath résonne (« generals gathering their masses… ») le public se masse devant la scène. Même si le spectacle prévu est identique à ceux de Lyon et de Paris – le groupe réuni devant le kit de batterie avant d’investir la scène.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Là encore, on n’a pas de surprise, la setlist présentant cependant quelques différences avec celle proposée à Paris en avril dernier. Ainsi, ce soir, Judas Priest a retiré Lightning strikes, Love bites, Saints in hell ou encore Crown of thorns les remplaçant par Riding on the wind, Sinner et Invicible shield. Cependant, les classiques sont fort heureusement au rendez-vous, le public reprenant avec force Breaking the law, Turbo lover Electric eye ou Living after midnight.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Rob Halford est dans une remarquable forme, tant vocale que physique, arpentant plus la scène que tournant tel un lion en cage, Richie Faulkner et Andy Sneap occupent chaque espace de la scène et ian Hill tabasse son espace comme jamais. Seul Scott Travis, malgré sa remarquable frappe, est un peu moins enthousiaste surtout lorsqu’il s’agit, comme c’est son rôle depuis longtemps, de demander au public s’il veut encore une chanson. C’est un faiblard « Nancy, what do you wanna hear? » qui est lancé avant de démarrer un Painkiller annonciateur de la fin du show.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Sans surprise, The Hellion/Electric eye est le premier titre du rappel et Faulkner nous gratifie même, sur Hell bent for leather et l’arrivée à moto de Halford d’un solo inattendu à ce stade du concert, avant que Judas Priest ne conclue la soirée avec le classique parmi les classiques Living after midnight.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Ce soir encore, Judas Priest a récolté tous les suffrages et mis tout le monde d’accord. Le groupe en a encore sous le pied et on espère bien pouvoir les retrouver encore une fois dans cette même forme.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Au moment de partir – et de clore ce report – un rapide bilan s’impose: le Heavy week end, malgré une trop faible fréquentation, a tenu toutes ces promesse: un lieu idéal, une capacité qui reste largement humaine pour un festival, un rythme permettant de voir l’intégralité des concerts… Les deux seuls points qu’il faudra revoir l’an prochain sont les tarifs des places en fosse qui, cette année, ont certainement freiné les envies d’une partie du public qui a préféré s’abstenir – et une beaucoup plus importante capacité en… WC, à répartir tout autour du site, sans doute, ce qui permettra, espérons-le, d’éviter que le public ne se rue pour se soulager à la fin des concerts, dans des files interminables, préférant se soulager le long de toutes les barrières possibles… Pour le reste, on ne peut que remercier et féliciter toutes les équipes présentes, GDP, sécurité, accueil, commerces… pour une organisation sans faille.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

On attend maintenant avec impatience de connaitre les dates de l’édition 2025 ainsi que l’affiche. Les noms déjà retenus seraient du lourd… Comptez sur Metal Eyes pour se faire le relais de ces prochaines informations!

Merci à Anne-Lyse Rieu et Nicolas le Bouedec (GDP), Olivier Garnier (Replica promotion) et Sabrina Cohen Aiello (Verygroup) d’avoir rendu ce report possible

HEAVY WEEK END: le report – Vendredi 21 juin

Le Heavy Week End… Une affiche de rêve que nous propose Gérard Drouot Productions une semaine avant le grand pèlerinage annuel des métalleux de l’autre coté de la France. Un festival qui se veut plus soft, et bien moins éreintant puisqu’on nous promet que le Zénith de Nancy n’aura qu’une seule scène, permettant ainsi au public de pouvoir profiter pleinement de chacun des 11 concerts de ce week end.

Contrairement à nombre de Zéniths de France, celui de Nancy présente la particularité d’être modulable. Ainsi, en retournant la scène, une ouverture à son arrière permet d’accueillir, en configuration mixte (gradins et fosse) environ 15.000 personnes dans un véritable écrin de verdure. Le Heavy Week End se veut ainsi un festival à taille humaine. Las, a peine trois semaines avant le coup d’envoi, de nombreuses places restent libres. La conjonction prix du billet – un peu cher, 111€ le jour en fosse – et le Hellfest la semaine suivante a sans doute freiné les potentiels festivaliers. Résultat, GDP annonce, le 10 juin, un nouveau tarif exceptionnel en fosse de… seulement 21€ par jour, ce ci « pour fêter l’été ». Une réduction de 80% qui vise, naturellement, à la remplir, cette fosse, mais un nouveau tarif qui pourrait aussi, on peut aisément l’imaginer, faire bondir ceux qui ont acheté leur(s) place(s) au prix fort. Sera-ce suffisant pour attirer plus de monde et éviter que les géants du métal ne jouent face à un parterre vide? La promotion disparait cependant rapidement, une opération éclair qui n’a sans doute pas assez duré.

Après une longue route sous une pluie battante – la météo annonce cependant des accalmies- c’est le soleil qui accueille notre arrivée à Nancy. Le temps de poser mes affaires, et me voici parti en direction du Zénith. La route est limitée à une voie, ce qui rend la circulation dense mais également fluide. L’accès aux parkings est aisé.

The Last Internationale @HEAVY WEEK END

J’ai le plaisir de retrouver bon nombre de copains d’un peu partout, dont certains que je n’ai pas vus depuis des lustres. L’ambiance générale est détendue tant au niveau du public que chez les autres intervenants – ou presque. Mais c’est sous un ciel grisonnant, devant un parterre dégarni et des gradins encore peu remplis que les New Yorkais de The Last Internationale investissent la scène. Nous avions pu découvrir le groupe lors de son passage au Hellfest en 2022 et la prestation avait emballé le public. Las, ce groupe fondé par la chanteuse Delila Paz et le guitariste Edgey Pires il y a maintenant plus de 15 ans va avoir le plu sgrand mal à dynamiser un public épars et peu réactif malgré les remarques qu’égrène Delila (faisant référence à Tom Morello qui dit que « ça n’a pas besoin d’être bruyant pour être heavy » ajoutant « mais ce serait bien que vous fassiez plus de bruit quand même » ou encore « c’est le festival le plus calme que je connaisse »…) Même quand Delila évoque Nina Simone, la gigantesque chanteuse de jazz américaine, elle ne reçoit que quelques retours polis… Et pourtant, la brune chanteuse possède une voix suave et puissante…

The Last Internationale @HEAVY WEEK END

Pas encourageant comme attitude, mais il en faut plus pour décourager le groupe qui affiche son humeur du moment – un drapeau palestinien sur le côté de la scène et la peau de grosse caisse flanquée d’un Cease fire en lettres capitales. Pour terminer le concert, Delila se saisit de la basse tandis que son bassiste s’installe aux claviers pour une fin simplement rock et énergique. Une mise en bouche sympathique maisun public pas encore très chaud.

The Last Internationale @HEAVY WEEK END
Extreme @HEAVY WEEK END

On passe à la vitese supérieure avec Extreme, que je n’ai pas vu depuis des lustres. Comme une première fois en somme. Et le message est clair à peine Gary Cherone monte-t-il sur scène: on va avoir droit à du show tant le chanteur se tord tel un Gary latex! Clairement, on change de registre et le festival monte en puissance devant un public plus dense sinon imposant.

Extreme @HEAVY WEEK END

Le fond de scène est explicite: l’illustration de la pochette du mythique Pornograffitti indique que le groupe souhaite mettre en avant son album le plus connu. Et ça démarre avec la triplette It(‘s a) monster et Decadence dance suivi de Kid ego issu du premier album des Américains.

Extreme @HEAVY WEEK END

Nuno Bettencourt est aussi bavard que démonstratif – sans frime aucune – alignant ses riffs et soli avec une diabolique précision, Pat Badger (basse) s’appliquant sous son Stettson tandis que, plus discret, Kevin Figueiredo martèle ses futs tenant la structure.

Extreme @HEAVY WEEK END

Le public n’a d’yeux pourtant que pour la paire Cherone/Bettencourt qui se donnent comme de beaux diables, ne laissant aucun instant de répit au public (sauf un moment moins intense sur , avec qui les deux communiquent beaucoup. Après Hole hearted, Nuno annonce que voici son « moment préféré du concert: je vais pouvoir m’asseoir! Et quand tu arrives à 58 ans, s’asseoir c’est aussi bon qu’un orgasme! » Il attaque alors un impressionnant solo à l’issue duquel il est rejoint par Gary Cherone qui annonce avec gravité: « je sais que c’est sensé être un concert heavy, mais le monde a aussi besoin d’amour » pour entamer More than words que le public connait par cœur. Les téléphone se lèvent pour immortaliser l’instant et, devant moi, j’aperçois Matthieu Drouot qui filme aussi, se tournant pour capter tout le public mais… Je crois apercevoir un regard interpellé. Rapidement, l’organisation décide de faire tomber le barriérage invitant le public assis à investir la fosse, ce qu’il ne se fait pas répéter.

Extreme @HEAVY WEEK END

Cherone rappelle au public qu’ils sont en mode « festival », avec un show écourté, souhaitant cependant pouvoir revenir rapidement avec un show complet. Extreme termine son show avec l’incontournable Get the funk out et un extrait du tout récent Rise. Voila la machine Heavy week end lancée, et la suite promet d’aêtre tout aussi belle.

Extreme @HEAVY WEEK END
Scorpions @HEAVY WEEK END

Ceux qui ont pu voir Scorpions ces dernières années savent que le groupe est en forme. Les Allemands sont de retour pour célébrer les quarantième anniversaire de Love at first sting, alors on sait déjà qu’on va avoir droit à une setlist de rêves.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Un nuage de fumée envahi l’espace scénique, pendant que les premières mesures de Coming home ne se fassent entendre alors que la scène est encore vide. Dans la fumée, côté cour, apparait un Klaus Meine hésitant, qui a du mal a marcher. Il rejoint le centre de la scène avant que ne déboulent avec énergie ses compères.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Après Gas in the tank, seul extrait du dernier album, Rock beleiver, Scorpions nous assène une collections de hits et de raretés (dont Crossfire, interprété pour la première fois sur toutes les dates de cette tournée ou The same thrill jamais interprété depuis 1984!).

Scorpions @HEAVY WEEK END

Les lumières sont au top, les illustrations qui animent l’écran de fond de scène superbes, et les instrumentistes sont vraiment en forme, Rudolf Schenker et Matthias Jabs investissant généreusement l’avant scène.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Seul Klaus, s’il est en voix, confirme avoir pris un coup de vieux. S’agrippant au pied de micro, il se déplace lentement et, lorsqu’il s’adresse au public la voix chevrotante, il semble avoir besoin du soutien de son pied de micro, ne balançant plus – heureusement! – des baguettes par forêts entières.

Scorpions @HEAVY WEEK END

La foule compacte – on remarque ce soir que même les gradins sont désormais bien fournis, bien qu’on circule aisément – est toutefois à fond derrière ses héros légendaires acclamant aussi bien les classiques que sont Make it real, The zoo, Bad boys running wild que les attendues ballades Delicate dance, Send me an angel ou la nouvelle version de l’incontournable Wind of change dont le premier couplet a été modifié, ne parlant plus de la Moscova pour dénoncer l’agression russe envers l’Ukraine.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Après The same thrill, Mikkey Dee nous assène un monstrueux solo de batterie d’une bonne dizaine de minutes qui, bien que totalement intégré à Scorpions, évoque, par le biais du juke box projeté, son glorieux passé avec Motörhead avant que Rudolf ne redéboule armé de sa guitare à fumée pour un Blackout (seul extrait de l’album éponyme) suivi de Big city nights, doublette annonciatrice de l’approche de la fin du concert.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Etonnamment, le pubic commence à quitter les lieux lorsque le groupe quitte la scène avant de revenir pour un – court – rappel. Ben oui, il manque un titre quand même… Scorpions revient pour le très attendu et incontournable Still loving you qui voit, comme toujours, les couples s’enlacer, avant une superbe interprétation de l’explosif Rock you like a hurricane venant conclure un superbe concert. Nos héros vieillissants ont encore des choses à dire, alors profitons en.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Au final, malgré une faible fréquentation globale – le public a miraculeusement grossi pour le concert de Scorpions – cette première journée a rempli toutes ses promesses. Celles d’un festival convivial, à taille humaine et permettant surtout, c’est bien le principal, de pouvoir assister à l’ensemble des concerts dans leur intégralité. Vivement demain!

Merci à Anne-Lyse Rieu et Nicolas Le Bouedec (Gérard Drout Productions) et Olivier Garnier d’avoir rendu ce live report possible.

HUMAN ZOO: Echoes beyond

Hard rock, Allemagne (Fastball music, 2024)

Il en faut de la patience ! Les fans auront dû attendre pas moins de huit longues années pour que les Allemands de Human Zoo donnent un successeur à My own god. En même temps, le groupe de hard mélodique nous y a habitués depuis son second album… Le voici donc enfin, ce Echoes beyond tant attendu! Et on peut se rassurer dès les premières mesure du bien nommé (malgré un gentillet jeu de mots) Gun 4 a while qui démarre pied au plancher. Le chant puissant et très émotionnel de Thomas Seeburger évoque souvent un certain Andi Deris mais Human Zoo se distingue cependant de Helloween avec son heavy léché et soigné superbement mis en son. Toute la première moitié de l’album entraine l’auditeur dans des contrées sonores variées, le groupe proposant une palette de couleurs différentes, alliant rock, heavy, entrain et donne envie de reprendre les refrains de To the ground, Ghost in me ou Hello hello, et fait même frissonner avec la ballade, hommage à un père aimé et disparu, Daddy you’re a star. On ne leur fait pas l’article à ces anciens, les riffs concoctés par le guitariste Ingolf Engler plus que soutenus par une rythmique solide (le bassiste Ralf Grespan et le batteur Matthias Amann) et les claviers légers et discrets de Zarco Mestrovic. Ce qui fait également la différence avec d’autres groupes, c’est l’apport du saxophone de Boris Matakovic, pour des passages qui, souvent, évoquent un certain E Street Band (celui du Boss, Springsteen). Mais, voilà… un moment de faiblesse vient quelque peu casser le rythme de l’album avec deux titres moins marquants jusqu’au très westernien Waiting ’til the dawn qui refait taper du pied de bout en bout avec sa bottleneck. Ready to rock vient presque conclure ce disque avec une belle énergie retrouvée qui allie tous les ingrédients d’un bouquet final, l’album se terminant avec une version acoustique de Forget about the past. Malgré un moment moins inspiré, Echoes beyond regorge d’énergie positive, de petites trouvailles sonores et donne simplement envie de taper du pied. Un très joli retour!

RUSTHEAD: Gear up

France, Hard rock (M&O, 2024)

Rock and roll! Rusthead débarque avec Gear up, un album 100% pur hard rock n roll qui lorgne totalement et sans complexes du côté d’Angus and co. La guitare craque comme une certaine SG, le groove imparable des riffs évoquent toute la période Bon Scott mais pas que. Formé en 2018 à Cherbourg, Rusthead aime le pub rock australien d’AC/DC, The Angels ou Rose Tattoo autant que le rock énervé made in USA, avec, par instants, de belles intonations sudistes. Loin d’être rouillé, le quatuor développe une énergie communicative, et les 9 titres de ce nouvel album, même s’ils n’inventent rien, sont tellement enjoués qu’ils sont taillés pour la scène. Un groupe sérieux qui ne se prend pas au sérieux (cf. la vidéo de I’m not a slave). A quand une tournée, les gars (et la fille)?

ROCK IN REBRECH 13: Le report

Un mois de mai maussade, une météo peu clémente… Fort heureusement, les « spécialistes » annoncent un léger mieux pour ce 25 mai, première des deux journées du Rock in Rebrech, 13ème du nom qui, une fois encore, accueille quelques jolies voitures. Contrairement à l’an passé, il n’y a pour cette nouvelle édition que des groupes français. Trois groupes sont attendus sur la scène principale, et pas des moindres puisque nous découvrirons les Orléanais de La Jarry qui seront suivis des Princesses Leya et des Toulousains de retour aux affaires, Sidilarsen.

Deux changements de taille sont à noter par rapport à l’édition 2023: No Mad Musik, l’asso organisatrice, a décidé de ne plus faire appel à des food trucks et se charge de toute la boisson et la nourriture. Bonne pioche, la queue ne disparaissant presque pas. Egalement, afin de distraire le public toute la soirée, un camion scène a été ajouté face à la scène principale pour recevoir, entre chaque groupe, les copains de PrimsA qui offrent ainsi une permanence musicale très orienté hard rock 80’s.

Si les préventes ne sont pas mirobolantes, la soirée attirera finalement un public dense – on parle de près de 1.200 entrées – et familial – de nombreux spectateurs sont venus en famille initier les plus petits aux joies de la musique live.

Las… Le temps vire encore au gris et de grosses gouttes de pluie se mettent à tomber… fort heureusement le temps d’un petit quart d’heure à peine. Pas suffisamment longtemps cependant – heureusement ! – pour transformer le terrain en patinoire boueuse.

PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13

PrismA, que nous avions découvert live lors du récent CrickFest, est aujourd’hui présent pour animer les changements de plateaux de la scène principale. Démarrant avec un problème technique – la pluie a fait son oeuvre – il faut réinitialiser les claviers dont aucun son ne sort. Mais une fois partis, le groupe nous propose, au cours de ses 3 interventions, un beau panel de son savoir faire qu’on retrouve sur ses récentes productions, dont le plus qu’enjoué album Way of life. Ce sont en tout une bonne quinzaine de morceaux que PrismA nous offre ce soir, avec quelques inquiétudes pour les cordes vocales de Philippe Sanfilippo, le chanteur, visiblement transi de froid… Reste que le hard rock très 80’s proposé par le groupe reçoit un accueil chaleureux d’un public à la fête.

PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13
LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13

Les locaux de la soirée investissent la scène pour une bonne heure de ce rock hard ultra vitaminé et festif. Si j’ai entendu parler de La Jarry, jamais je ne me suis penché sur les compos du groupe que je découvre ce soir. Clairement, je suis emballé par ce que j’entends et vois. Les quatre se donnent à fond, entrainant le public (gentiment interpelé dès le second titre par un « ça va les alcooliques? ») avec lui.

LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13

La Jarry propose un rock aux fortes intonations punkisantes et aux textes engagés (J’habite en France, On n’a pas le choix). Benoit Pourtau a le contact très facile avec le public, l’invitant à se rapprocher de la scène (« Allez, venez plus près les bourges! ») ou le faisant participer à plusieurs reprises (Babylone, On n’a pas le choix) et fait même monter qui le souhaite sur scène pour l’accompagner sur J’sais pas danser.

LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13

Un premier concert festif qui met en appétit et qui se termine avec l’annonce du lancement d’une longue tournée de presqu’un an. On vous souhaite de vous éclater, Messieurs, et de vous retrouver bientôt on stage!

LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13
PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13

Après un changement de plateau – toujours animé, nous l’avons dit, par PrismA, et qui voit l’espace buvette/restauration ne pas désemplir – les « quatre petites princesses » comme ils se surnomment eux même (cf. l’interview à venir) envahissent l’espace scénique. Princesses Leya attire un public familial et de tous âges – il y a même des bébés heureusement casqués – qui se masse devant la scène. Avec le groupe musico-théâtral humoristique, on sait qu’on va passer un bon moment, mais cette foule, est-ce le nom du groupe, le côté décalé des sketches, la présence de l’humoriste Dédo ou simplement la musique qui la fait se masser devant la scène?

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Quoiqu’il en soit, la bande est en forme et balance la sauce dès Analphabet. Puis, rapidement, le groupe entre dans le vif de sa pièce: le public ne comprend rien, ça énerve Dédo qui s’engueule avec le guitariste chevelu Antoine Schoumsky qui, lui, cherche à temporiser et, dans un accès de colère, le chanteur finit par lui arracher sa perruque. Ambiance… Bon, en même temps, on a le public qu’on mérite, hein! Même celui de Sèvre Babylone surtout en reprenant le hit intemporel et universel de Lorie, C’est le week end

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Puis le groupese trouve secoué, propulsé dans une faille spatiale, et se retrouve dans un monde nappé de rouge. Une voix sort d’outre monde, celle de… Satan? « Non, ça c’est mon nom de scène. Je m’appelle Philippe« . Le diable Philippe charge les Princesses Leya d’aller remétalliser le monde et les envoie dans différents univers parallèles. Le scénario est posé, devenant ainsi prétexte à dérouler le show.

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Nos heros parviennent à lutter contre et convertir les Kangourous garou, organisent une orgie géante ou chacun Baise tout seul, luttent contre une forme de Boulime cannibale et parviennent même à convertir tout le public aux joie d’un wall of death – quoique, en prononçant ces mots, certains s’éloignent de la zone de clash – qui se transforme en un joyeux pogo.

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Toujours plein d’humour, le groupe se dispute sur l’écologie, s’invente des noms de scènes – AbbaCDC, Pateratp – s’adresse régulièrement au public embarqué dans cette folle aventure avec le groupe, public surnommé « l’équipage »

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Univers après univers, les Princesses Leya réussissent leur mission, mais il reste cependant à remonter à la source, celle du Big bang. Pour ce faire, Dédo doit surfer sur le public qui le porte aux confins de l’espace et le ramène, sain et sauf, mission accomplie, au point de départ. Oui, mission accomplie! Philippe est content, et en plus, c’est son anniversaire. En guise de cadeau, il veut une interprétation de Boys boys boys de Sabrina, hit intemporel et intergalactique qui devient Balls balls balls… avant que tous, groupe et équipage, ne soient renvoyés dans le monde « normal » remétallisé. Princesse Leya nous a offert un vrai bon moment de détente, et même si certains trouve qu’il y a trop de « blabla », c’est bien une comédie musicale et pas un concert auquel nous avons eu droit. Un moment d’évasion intersidéral.

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13
PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

La nuit est tombée, les familles commencent à rentrer, d’autant plus que Sidilarsen est prévu de monter sur scène à… 23h30. Autant dire que je crains de voir le public déserter plus tôt que souhaité les lieux avec l’humidité qui s’installe. Cependant, hormis les enfants pour qui l’heure du dodo est venue, il reste du monde pour accueillir les Toulousains dont la scène est en train d’être mise en place, tandis que, à l’opposée, une longue file attend patiemment de pouvoir se procurer le merch des Princesses et que PrimsA continue d’animer cette inter session avant de remercier le public venu nombreux.

PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13
SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Sidilarsen s’est fait rare depuis 2019, mais la sortie de son nouvel album, Que la lumière soit, justifie sa venue ce soir. Les dates commencent à s’afficher en nombre et la bande à Didou et Vyber espère bien pouvoir défendre longtemps ce disque déjà remarqué, en tout cas, être sur les routes jusqu’en 2025.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

A l’image de la pochette de son album, le groupe tout entier se réunit, en cercle, au milieu de la scène baignée de rouge. Puis les hostilités commencent avec la nouveauté Intox, suivie des désormais classiques Retourner la France et Guerres à vendre qui, déjà retournent le public.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

On remarque que la scène est sobrement décorée, les écrans qu’utilisait le groupe sur les côtés ont disparu au profit de simples estrades de chaque côté du kit de batterie. Une batterie tenue et frappée par Marvyn, le dernier arrivé qui, malgré son jeune âge et son petit gabarit cogne comme un diable et comme s’il avait toujours été là.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Malheureusement, est-ce par choix ou par contrainte, Sidilarsen joue presque en permanence à contre jour. Très peu éclairé en façade, c’est souvent un jeu d’ombre chinoise auquel le public a droit, malgré des lumières contrastées, vives et variées. Mais les 5 se donnent entièrement, allant chercher le public qui, en grande partie, connait déjà les nouveaux morceaux présentés ce soir (Adelphité, Du sang sur les fleurs, On revient sur Terre et Luminaria) et reprend avec entrain les plus anciens morceaux.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Si chaque album n’est pas ce soir représenté, les God’s got guns, On va tous crever et autres Back to basics voient le public accompagner avec force le groupe très en forme, avant que, là encore de manière classique, Sidilarsen ne ferme le ban avec La morale de la fable et l’incontournable Des milliards. Oui, Sidi est en forme et il ne fait guère de doute qu’on entende beaucoup parler d’eux cette année.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Malgré un temps grisâtre, une humidité presque constante et des horaires assez tardifs – une idée à explorer pour la prochaine édition: démarrer, en cette période encore scolaire, une heure plus tôt, surtout pour vraiment profiter de la tête d’affiche – le public est venu en nombre. Paradoxalement, la journée du 26 mai, gratuite, a attiré beaucoup moins de monde que ce samedi, pourtant payant. C’est rassurant pour l’avenir du Rock In Rebrech’, petit festival de province qui monte et monte tranquillement!

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

BOWMEN: Mission IV

Allemagne, Hard rock (Fastball music, 2024)

Des guitares qui fusent, un chant clair et joyeux, des mélodies entrainantes… Tout est ici réuni pour que l’amateur de hard rock classieux et classique fasse un bond en arrière tout en restant les pieds ancrés dans son époque. C’est la recette que nous proposent les Allemands de Bowmen sur leur quatrième album, Mission IV. La mélodie est au cœur du propos musical, travaillée par des guitares aussi tendres qu’acérées. Bowmen, ce sont de vieux briscards (Markus Escher au chant et à la guitare, Jan Wendel à la guitare, Stefan Pfaffinger à la basse et Christian Tilly Klaus à la batterie) qui savent parfaitement concocter des chansons qui font mouche, quelque part entre hard rock et AOR, en y ajoutant une légère touche énervée façon grunge. Le groupe propose ainsi des titres riffus et énergiques (Demons, Said or done, Brocken man), d’autres plus foncièrement hard rock US (Fight the tide), de la tendresse (Hold me now, en version heavy ballad et repris dans une superbe version acoustique qui colle des frissons en fin d’album, Memories), lorgne parfois du côté de certains Australiens – on pense à ce riff répétitif et hypnotique sur Palace of the king qui évoque Thunderstuck. Les influences sont totalement assimilées, Bowmen ne cherchant jamais à imiter qui que ce soit et créant son propre univers sonore, d’une très belle efficacité, à l’instar de ce Rocket man enlevé et son irrésistible basse ultra groovy qui vient faire s’agiter les pieds sur le dance floor à mi parcours ou qui distribue des baffes en-veux-tu-en-voilà avec Black angel. Bowmen démontre une fois encore, si cela devait être nécessaire, que l’Allemagne du heavy rock ne se limite pas aux grands anciens qu’il est ici inutile de nommer. Aller, on en remet une couche pour énergiser la journée!

Interview: BLACKRAIN

Interview BLACKRAIN – Entretien avec Math (basse) le 1er mars 2024

Math, commençons avec ceci : Untamed, votre précédent album, n’apparait pas sur votre site web. Il y a une raison particulière ?

Déjà, le site web est bloqué de puis quelques jours (rires)… Mais l’album Untamed n’y est pas ?

Quand on va sur la discographie du groupe, le dernier album en date est Dying breed.

C’est que j’ai oublié de le mettre à jour… En fait, il y a de moins en moins de trafic sur les sites web, c’est de plus en plus les réseaux sociaux qui fonctionnent, donc on n’a pas fait attention à ça. Mais le site est en train d’être refait.

Parlons maintenant de l’actualité, celle qui remonte à il y a un an puisque vous avez récupéré dans l’équipe un certain Franky Costanza, arrivé en janvier 2023. C’est une belle prise, mais on le connait plus dans un registre plus brutal avec Dagoba, mais aussi avec Les Tambours du Bronx. Qu’est-ce qui a fait que vous l’avez retenu et qu’apporte-t-il de plus à Blackrain ?

La première chose c’est qu’on communique depuis une bonne dizaine d’années. Il y a dix ans, il nous avait déjà proposé de venir dans Blackrain. On savait que ce style qu’on joue c’est aussi son style de prédilection. C’est un grand fan de Mötley Crüe. A l’époque, il était dans Dagoba et il n’avait pas de temps pour un autre projet. Là, je l’ai contacté parce que je savais qu’il connaissait beaucoup de batteurs. Je lui ai demandé s’il en connaissait un qui serait intéressé, parce que notre batteur partait pour des raisons personnelles et familiales et qu’il ne pouvait pas rester. Il me dit « ben moi, ça me botte ! » C’est la personne parfaite parce qu’il n’y a pas mieux que lui. Dès la première répèt’, on a commencé à travailler ensemble et ça a tout de suite fonctionné, on s’est tout de suite super bien entendus, on a l’impression de se connaitre depuis toujours ! C’est un peu inespéré de trouver quelqu’un comme ça parce que sur le moment on a eu peur : on perd notre batteur, on avait des doutes… Mais, non. Ce qu’il apporte de nouveau, c’est sa frappe assez typique, c’est un gros cogneur. En plus, ce qui est génial, c’est qu’il a un studio de batterie chez lui et il peut enregistrer en direct les piste de batterie dès qu’on est en train de travailler. Des pistes de batterie qui vont aller directement au mixage, et ça, c’est super pratique parce qu’on est tous à des distances super importantes. Swan, notre chanteur, habite en Suède… Là, Franky peut directement enregistrer et nous envoyer les pistes, on en parle après… C’est super pratique ! On a pu très rapidement enregistrer des tonnes de chansons. D’où l’album qui vient et celui qui va suivre. On en parlera peut-être.

Puisque tu en parles, votre nouvel album s’intitule Hot rock time machine. Trois mots : vends-le-moi.

C’est simplement les chansons qu’on a le plus utilisé sur scène, qui ont vraiment fonctionné, qui n’étaient plus disponibles sur les plateformes de streaming parce qu’on n’avait plus les droits – ils appartiennent à notre ancien producteur – et on a réenregistré ça avec le son actuel, mixé par Hannes Brown, le chanteur de Kissin’ Dynamite. C’est le son qu’on a sur Untamed, celui qu’on a toujours recherché et qu’on aurait voulu avoir sur les chansons à l’époque.

Comment avez-vous fait connaissance ?

En tournée. On a discuté, on lui demandé qui produisait leurs albums et il nous a dit que c’est lui. Ben… c’est le son qu’on recherche depuis toujours, et il nous a proposer de mixer pour nous, tout simplement… On était en tournée dans le tour bus, on a discuté, voilà tout. Il a fait cet album et il fera certainement le suivant.

Où a été enregistré Hot rock time machine ?

Dans plusieurs endroits, on a tout fait à distance. On a chacun notre studio, et on s’envoie les bandes. Swan coordonne tout ça et qui a la main sur le final avant d’envoyer le tout à Hannes. Ça circule : Marseille, Haute Savoie, Suède, Allemagne… et ça revient.

A une époque vous étiez installé à Paris. Tu viens de dire Haute Savoie, d’où BlackRain est originaire. Ça veut dire que plus personne ne vit sur Paris ?

Non, il n’y a plus personne à Paris. Max et moi on est retournés en Haute Savoie, Swan s’est marié et s’est installé en Suède, et maintenant, Franky vient de Marseille.

Est-ce que Franky a eu son mot à dire sur ces compositions ?

Il a fait quelques commentaires sur les lignes. Parfois, quand tu apportes quelque chose, ça amène à modifier d’autres parties. C’est toujours un dialogue : on t’envoie une maquette, tu ajoutes quelque chose qui va donner une autre idée… Il y a un jonglage et à un moment, on arrive à la chanson finale. C’est un dialogue entre quatre musiciens avec un chef d’orchestre, Swan.

Donc chacun a son mot à dire.

Bien sûr, mais même, parfois, s’il y en a un qui dit que la chanson ne lui plait pas, on arrête. Il y a un matériel assez gigantesque : quand on regarde le nombre de chansons qui sont écrites, enregistrées et le nombre qu’on sort réellement… Je dirai qu’on en sort une sur trois, à peu près. Parfois, il y a des chansons qui reviennent, qu’on réécoute, qu’on avait abandonnées, et on les retravaille des années plus tard (rires).

Comment analyserais-tu l’évolution de BlackRain entre Untamed et ce nouvel album, en dehors de l’arrivée de Franky ?

Là, c’est un peu difficile parce que c’est un nouvel album d’anciennes chansons. Entièrement réarrangées, revues comme on le ferait aujourd’hui avec le recul, l’expérience qu’on a eu de différents studios, avec les ratés… On a toujours été à la recherche du son – ça a été long, mais je crois que là, on est bien – et à la recherche de LA chanson. Le fait que ces chansons ne soient plus disponibles sur les plateformes de streaming alors que certains fans nous les réclament, on se dit qu’on peut leur donner une seconde vie. Plein de gens vont les découvrir sans même se rendre compte que c’étaient des vieux titres…

Puisque tu parle d’anciens titres que les gens vont redécouvrir, si tu devais n’en retenir qu’un seul de Hot rock time machine pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connais pas « voilà ce que nous sommes aujourd’hui », ce serait lequel ?

Je dirais que c’est Revolution, le titre qu’on vient de sortir… C’est quelque chose qu’on avait en tête depuis longtemps, qu’on n’avait pas fait comme on le souhaitait. Quand on a discuté avec des attachés de presse, le label, tout a assez rapidement convergé vers ce titre. Les chœurs, les solos de guitare, la batterie qui tabasse… Et là, il y a le côté cow-boy qu’on n’avait jamais fait. Ça va prendre son sens avec le clip. Il y a le sifflement à la Enio Morricone.

Si aujourd’hui tu devais réenregistrer un des précédents albums de BlackRain avec le line-up actuel, ce serait lequel ?

Ce serait Lethal dose of…, c’est un peu ce qu’on a fait, d’ailleurs. On n’a pas tout fait parce qu’il y avait beaucoup de morceaux dessus, mais oui, c’est un peu ce qu’on a fait là. En plus, avant même d’arriver à Paris, on avait enregistré cet album qu’on a essayé de mixer avec un producteur américain (Beau Hill) mais ça n’avait rien donné. C’est la raison pour laquelle on avait travaillé avec ce producteur sur Paris, mais le résultat n’était pas non plus ce qu’on espérait. Là, on a eu cette opportunité de pouvoir le réenregistrer, on nous l’a proposée, et on l’a saisie…

Au début de notre entretien, tu parlais d’un autre album qui va suivre…

Oui, en fait, cet album s’est intercalé avec le suivant. On nous a proposé d’enregistrer Hot rock time machine, ça a été très rapide, et on était déjà en train d’enregistrer le suivant. Il y a une partie qui est déjà mixée, donc on va enchainer. Tu vas réentendre parler de nous rapidement…

Il est prévu pour quand ?

On ne sait pas encore. Le temps de discuter avec les labels, de tout mettre en place, de choisir la pochette… ça prend toujours un peu de temps.

Tu viens de parler de la pochette : il y a maintenant un point commun entre celles des trois derniers albums puisqu’il y a des… zombies, des morts-vivants. Ils sont au nombre de 4, vous êtes quatre. Il y a une envie d’avoir ces mascottes ?

Il faut trouver un visuel, et on a trouvé notre dessinateur, on a de la chance ! Quand tu as un dessinateur, que ça colle, que tu es content du résultat, ben… tu continues avec lui ! Le single, c’est avec les mêmes personnages qu’on décline. On n’est pas les premiers à le faire bien sûr. Il s’appelle Muji, il vit aux Philippines. On l’a découvert par internet, et on aime bien son style. On lui a proposé d’envoyer des exemples de squelettes et on était très content de ce qu’il nous proposait.

Là encore, j’imagine que vous communiquez par internet ?

De plus en plus, oui. On travaille avec des gens qui sont à l’autre bout du monde, c’est marrant. On a commencé à travailler à distance depuis qu’on a quitté Paris. On se retrouve pour les concerts.

Ce qui permet de garder une certaine autonomie, de vous éloigner et vous ressourcer pour mieux vous retrouver ensuite sur les routes…

On a vécu pas mal d’années ensemble, dans le même appartement. C’est sympa un temps mais après… Chacun a sa vie et c’est très bien. On est d’autant plus contents de se retrouver. C’est pour ça que ça dure !

Vous avez chacun vos vies, et in sait qu’aujourd’hui, un groupe de rock, d’autant plus en France, vit très difficilement de sa musique. Quelles sont vos métiers dans vos autres vies ?

Une partie du groupe est musicien. Franky, il est dans Les Tambours Du Bronx, donc quand tu mélange les deux, le planning est chargé. Max, notre guitariste, a aussi ses activités solos, donc il ne fait que de la musique. Swan, il suffit de faire quelques recherches pour savoir qu’il est aussi tatoueur, il a son studio de tatouage en Suède, et moi, je suis peut-être le profil le plus atypique, et encore…, je suis prof de maths à la fac.

Quelle pourrait être aujourd’hui la devise de BlackRain ?

Ah, ben ça a toujours été la même : le rock et la fête ! On a envie en concert que les gens soient heureux, repartent avec la banane. C’est vrai aussi que dans BlackRain, il y a black, noir. Parce que notre musique a aussi un côté sombre qui reflète le monde, mais un côté sombre à la fois mélancolique et festif. Nous, on aime bien se retrouver autour d’une bonne bière, d’une bouteille ou deux, ou trois… Passer du bon temps avec la famille, sortir… La vie, quoi !

Quels sont vos projets de concerts pour soutenir cet album :

Il y a déjà une date très importante à retenir : le 7 avril à la Maroquinerie de Paris. C’est la première fois qu’on produit nous-même une date. On est entièrement indépendant là-dessus, et elle se vend bien. La plus grosse date qu’on va faire, ce sera à Lyon, au Plane R Fest. Il va y avoir plusieurs autres festivals, les dates vont suivre, en France, avec de bonnes salles. Ça monte un peu en gamme au niveau des salles.

Que souhaites-tu rajouter pour conclure cet entretien ?

On vient de tourner deux clips qui vont bientôt sortir : un pour Revolution, et l’autre qui nous tient à cœur, sur Nobody but you, qui était la ballade de It begins. On avait tourné ce clip il y a dix ans, c’est à ce moment qu’on s’est engueulés avec notre producteur qui a gardé les bandes. C’est moi qui réalise les clips, et à cette époque, c’était un truc énorme, avec une équipe de vingt personnes… Là, dix ans après, on le fait ! On vient de le tourner hier, en plus. Il sortira le 22 mars.

RIFFLESS: Ghost is a woman

Belgique, Hard Rock (Ep, M&O, 2024)

C’est en 2020 que se forme Riffless sous l’impulsion du multi instrumentiste JP Devox et du chanteur Benoit Patigny. Les deux sont bientôt rejoints par le guitariste Vincent Fis, les bassiste Jean-Philippe Dirix et le batteur Marcus Weymaere avec lesquels ils commencent à composer, répéter et diffuser leurs productions sur le web où ils rencontrent un certain succès. un premier album, Yes I sold my soul for rock n roll, voit le jour en 2022 avant que le groupe ne revienne avec cet Ep, Ghost is a woman. Clairement influencé par le rock n roll énergique, les 4 titres proposent des riffs simples, directs et efficaces qui ne veulent que faire taper du pied. Le chant, dans un anglais totalement maitrisé, est rugueux à souhaits, la voix de Benoit semblant forgée à coups de clopes et d’alcool. A mon goût, il ne manque qu’une chose à Riffless : un peu plus d’énergie et de hargne dans l’exécution de ces chansons par ailleurs joviales et entrainantes. Mais une chose est certaine, c’est que ce genre de rock est parfaitement taillé pour la scène!

HEAVY WEEK END: l’affiche complète

On avait déjà envie d’y être avec les premières annonces… Gérard Drouot Productions, l’organisateur de l’évènement nancéen, vient de dévoiler les nouveaux noms qui s’ajoutent à l’affiche du Heavy Week End. Ce festival se tiendra sur 3 jours au Zénith de Nancy les 21, 22 et 23 juin prochains.

A l’affiche initiale déjà annoncée (Extreme et Scorpions le vendredi, Megadeth et Deep Purple le samedi et Alice Cooper et Judas Priest le dimanche) Gérard Drouot Productions a annoncé que viennent de s’ajouter The Last international, le 21 juin, Sortilège et Pretty Maids le 22, Ayron Jones et Tom Morello le 23, soit un total de 11 groupes mythiques ou en passe de le devenir.

Quel meilleur endroit pour fêter l’arrivée de l’été que ce Zénith de Nancy dans à peine deux mois? Accédez à tous les renseignements et à la billetterie avec ce lien: Heavy Week End

Interview: ROLLYWOODLAND

Interview Rollywoodland. Entretien avec Rolly Wood (chant, basse) le 19 février 2024

Nous éviterons les détails du démarrage de cette interview totalement dans l’esprit de ce que le trio propose avec son nouvel album, Dark fate for judgement day, donc décalé et fun. Il y a des dossiers qu’on ne dévoile pas… Sauf si… Mais pas aujourd’hui. En plus, j’ai pas les images. Discutons, plutôt!

Rollywoodland

Le premier album de Rollywoodland est sorti il y a 12 ans. Que s’est-il donc passé depuis ? Ne me fait pas le coup de « la crise sanitaire » !

Ça en fait partie, mais pas que ça (rires). Disons qu’on a commencé à bosser sur cet album en 2013 et au moment où on allait commencer à enregistrer, ben… on s’est séparés. On a eu un break entre 2015 et 2018. On a retravaillé sur cet album, ensuite, il y a eu (il rit)… la crise sanitaire…

Il m’a fait le coup !

En fait, on habite assez loin les uns des autres, donc on ne pouvait pas se voir et ça a ralenti les choses…

Alors, justement, revenons en arrière. C’est la première fois qu’on discute, alors peux-tu me raconter l’histoire de Rollywoodland ?

A la base, c’était un projet solo que j’avais en tête en 2010 qui a débouché sur l’album Appetite for seduction qui est sorti en 2012. Il y a ensuite eu un changement de line-up et, ensuite, j’ai repris avec Ben Dog, le batteur d’un groupe que j’avais avant. On a commencé à bosser sur cet album et très rapidement on a eu 14 titres prêts. On a commencé à enregistrer la batterie et la basse en 2015. On a eu ce break dont je te parlais, on a recommencé à travailler dessus en 2018. Entre temps, il y a eu famille et bébés, donc tout était un peu en suspend sans être aux oubliettes…

Donc ce n’était pas la priorité non plus…

C’est ça, malheureusement. Si ça ne tenait qu’à moi, cet album serait sorti en 2015. La vie de groupe fait que parfois tu ne fais pas les choses quand tu veux, ou comme tu le veux. Ça nous a menés en 2020… J’ai réenregistré tout le chant chez moi pendant le Covid, les guitares de Yo Godon ont été enregistrées chez le guitariste entre 2020 et 2022. Entre temps, on a enregistré tous les instruments annexes, comme les shime, les percussions, les synthés… Ça faisait beaucoup de choses sur un album qui dure presque une heure, et, quand tu pars un peu de rien, ça fait beaucoup de travail ! Mener à terme un tel projet, c’est énormément d’investissement personnel et ça peut vite prendre du temps quand tu n’as pas de deadline. C’est un peu notre Chinese democracy, mais bien de chez nous (rires) !

D’où le groupe est-il originaire ?

On est en Rhône-Alpes. J’habite à côté de Genève, le batteur vit à Lyon et notre guitariste est en Savoie. On se retrouve à un point central pour répéter ;

Comment décrirais-tu la musique de Rollywoodland à quelqu’un qui ne vous connais pas ?

C’est du hard rock, tout simplement. Avec des influences diverses, Maiden, Mötley, Scorpions, Priest, Offspring, Kiss, beaucoup…

Donc on est bien ancrés dans les années 80.

Tout à fait. C’est un peu l’époque où j’ai découvert le monde. Ce qui sort, ce n’est pas réfléchi, c’est naturel et un processus spontané. On arrive à avoir des morceaux mid-tempo, des ballades, des titres plus rapides et au final, ça rejoint cette époque.

Il y a une touche supplémentaire : un côté humoristique, un peu décalé, mais pas un humour trash à la Ultra Vomit. Plutôt du détournement de références, comme les deux titres de vos albums – inutile de citer les références, je pense ! La pochette de ce dernier album, on sait tout de suite à quoi ça fait référence, on glisse le CD, le premier titre est limpide – le thème d’un fimm que tout le monde connait (il rit)… Il y a plein de références plus ou moins humoristique. Il y a une volonté de marquer les esprits ?

En même temps, on est sérieux dans notre démarche ! Pour moi, ce n’est pas qu’humoristique, c’est la vraie vie, les vrais films… C’est ce que je regarde et que j’aime. Je pense que l’autodérision est dans le sérieux de la situation. Pour moi, ça va au-delà de l’humour. Je l’annonce clairement, c’est ce que j’aime et ce qui fait foi pour moi. Ce sont de vrais hommages !

C’est pour ça que je parle autant d’humour que de référence, il y a un esprit bon enfant comme le hard rock des 80’s à la fois bon enfant et festif.

Souvent, en marchant dans la rue, j’ai une mélodie qui me vient à l’esprit, je siffle et ça me ramène à une scène d’un film, un moment de bravoure d’un héros… Du coup, je me mets naturellement à écrire un titre comme First blood, last cut en pensant à Rambo.

Dans ce cas, qu’est-ce qui t’a inspiré No dog shit (on the sidewalk) ?

Là c’est clairement une chanson engagée ! C’est le mal français, toutes ces merdes de chien qu’on ne ramasse pas ! Et il y en a marre.

J’imagine bien ce qui t’a inspiré dans la rue en marchant, alors !

Ah, putain ! tu sais, quand tu rentres de voyage et que tu essaies de slalomer entre toutes ces crottes avec ta valise, tu calcules l’espace en espérant que les roulettes vont passer entre et la valise au-dessus… Derrière, il y en a plein d’autres…. Marre, quoi (rires) ! Après, il y a d’autres morceaux engagés : Heaven for paradise ressemble à une ballade américaine, mais, en fait, c’est une chanson anti Jihad. Je l’ai écrite en octobre 2011, juste après les premiers attentats contre Charlie Hebdo. A l’époque, j’étais loin de me douter de ce qui allait se passer par la suite. Derrière le côté enfantin et doux du morceau, il y a des paroles qui sont très violentes.

Sachant que le Jihad, la « guerre sainte », c’est avant tout le combat intérieur mené pour lutter contre ses propres démons…

Ouais, moi, c’est clairement contre eux, contre tous ces mecs… Ce qui est fou, c’est de penser que ce titre date de bien avant tout ce qui allait suivre. Il y a aussi d’autres morceaux plus introspectifs comme Militaerritory, We all come from outerspace ou Love me, des thèmes plus personnels, des chansons d’amour, sur la place de l’humain dans le règne animal. Une façon un peu pudique pour moi de me dévoiler. C’est plus facile pour moi de chanter dans une autre langue parce que mon message sera moins compris par les gens de mon entourage.

Maintenant, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de dark fate for judgement day pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Rollywoodland aujourd’hui, lequel serait-ce ?

Je pense que ce serait Nunchaku, parce que c’est un morceau qui a un côté heavy, de bonnes parties instrumentales et qu’il reste facilement dans la tête. C’est pour ça qu’on l’a choisi en premier extrait. C’est un morceau assez court qui peut s’adresser à tout le monde. Même si aujourd’hui, je ne peux plus l’écouter (rires) !

Tu parlais de Rambo, mais il y a une autre référence évidente, et c’est un copain de Stallone, c’est JCVD…

Oui ! En fait, c’est tout con : c’est un morceau que Ben, notre batteur, a composé, et, un jour, j’étais en randonnée en montagne, je réfléchissais aux lignes de chant, aux paroles. Et le nombre de syllabes du refrain correspondait au nombre de syllabes de Jean-Claude Van Damme. Ça m’est apparu comme une évidence ! j’en ai parlé aux autres, ils étaient d’accord, du coup, j’ai écrit ce titre sur lui.

Vous lui avez fait écouter ?

Pas encore. C’est prévu, je réfléchi juste au meilleur moyen de procéder pour que ça ne tombe pas aux oubliettes… Je pense que c’est quelqu’un de très sollicité, donc je réfléchis à la meilleure manière de le faire… J’aimerai beaucoup tourner un clip avec lui, aussi, ce serait génial !

Ce serait un bon coup de marketing pour vous ! Un groupe c’est aussi la scène. Quels sont vos projets pour défendre cet album ?

On travaille dessus, on démarche pas mal. Après, ça demande beaucoup de temps et d’énergie pour faire bien les chose. Je pense qu’on va se tourner vers une boite de prod pour travailler ça pour nous. C’est très énergivore. Et je pense que quand tu passes trop de temps à faire ce genre de choses, tu t’éloignes de la musique… Si j’avais tout mon temps pour nous manager, je le ferais avec plaisir, mais je dois aussi gagner ma vie !

Justement, quels sont vos métiers respectifs dans vos autres vies ?

Ben travaille chez Enedis, Yo est ingénieur informatique à Genève où je travaille aussi, je suis conducteur de train pour les Chemins de Fer Fédéraux. En gros, la SNCF suisse…

Mais qui fonctionne plus souvent !

Oh, oui, nous on carbure ! Il y a des trains tout le temps !

J’ai bien circulé avec les trains suisses lorsque je travaillais pour Swissair. Les formations se passaient à Genève ou à Zurich, et je circulais souvent en train entre ces villes.

Ah ! J’habite dans le pays de Gex, pas loin de l’aéroport. Entre Ferney et Gex.

Revenons à vous. Quelle pourrait aujourd’hui être la devise de Rollywoodland ?

Ah, putain… Je sais pas, je dirais « fun rock ». « Rock and fun »

Est-ce que je garde le « putain » ?

Ouais, tu le gardes aussi (rires) !

Comment se traduit ce Rock and fun sur scène ?

Je pense qu’on dégage une énergie assez positive. Dans les vidéos que je peux voir – je n’aime pas trop regarder des vidéos de nous sur scène mais, bon… – globalement c’est ce qui ressort. On cherche à retranscrire l’énergie de l’album sur scène.

C’est pourtant un bon exercice pour corriger ses erreurs.

Oui, mais c’est tout un processus. C’est pas facile de se voir ou de s’écouter chanter. Maintenant, j’ai un peu franchi le cap, mais je n’aime pas ça.

Mais ça te permet de préparer l’avenir…

Oui, on devrait rentrer en studio en fin d’année, on a déjà assez de matériel pour le futur album. Une bonne partie des titres tourne déjà, donc j’espère qu’on aura quelque en fin d’année prochaine. J’ai déjà deux albums d’avance dans ma tête !

On en reparlera plus tard, alors ! As-tu quelque chose à rajouter pour conclure ?

Non, je ne sais jamais quoi répondre à ça… Si, que les gens achètent l’album, vraiment ! S’ils ne l’achètent pas, ils vont passer une journée de merde (rires) ! Ne pas l’écouter, ne pas l’acheter, c’est forcément perdre son temps. C’est le seul conseil que je puisse donner, un conseil avisé, hein ! Je l’ai déjà, donc je sais de quoi je parle…