ROBERT JON & THE WRECK live à Paris (le Trabendo, 16 novembre 2024)

J’avais pris un tel pied lors de leur concert de l’an dernier dans une grange réaménagée à Talcy (41), que je ne pouvais rater le passage de Robert Jon &The Wreck au Trabendo (malgré la présence au Zénith voisin d’un autre groupe que j’adore…) La file s’allonge sur le chemin qui mène à la petite salle et visiblement, il y aura du monde.

Fat Jeff

La mise en jambe est assurée par un certain Fat Jeff, un One man blues band. Le gaillard s’installe sur un tabouret, attrape sa guitare et pose le pied sur la pédale de sa grosse caisse. Ainsi préparé, il entame une jolie demi-heure de ce blues chaleureux et intemporel.

Le public, qui semble découvrir Fat Jeff, est attentif et séduit par cette voix rocailleuse et l’entrain du musicien qui, en fin de set, se lève, permettant enfin au public le plus éloigné de voir un peu plus que sa tête! Une bien jolie découverte. Il semble heureux d’être-là, d’autant plus qu’il s’agit de sa première prestation à Paris. Alors ouvrir pour Robert Jon le motive d’autant plus. Après son set, il ne manquera d’ailleurs pas une miette de celui des Américains…

Fatt Jeff

La foule est dense lorsque Robert Jon & The Wreck arrive sur scène. Dès les premières mesures de Hold on, le ton est donné. Le blues rock teinté sudiste fait mouche, et Henry James prend rapidement le public à la gorge avec un premier solo. Si Robert Jon est en voix, il ne se risque pas à l’exercice du solo qu’il laisse volontiers à son complice de 6 cordes.

Robert Jon & The Wreck

Chacun est à sa place sur cette scène pas très grande – Andrew Espantaman est tout au fond derrière sa batterie, Jake Abernathie, désormais parfaitement intégré, tranquillement assis derrière ses claviers, soutenu par le bassiste aux éternelles lunettes noires, Warren Murrel – et transforme chaque chanson en un moment de partage généreux.

Robert Jon & The Wreck

Croisement naturel (spirituellement, s’entend!) entre Jimi Hendrix, Richie Blackmore et Uli Jon Roth, Henry James ne cesse d’épater par ses interventions plus brillantes et lumineuses les unes que les autres. Un jour viendra où son talent explosera vraiment, mais pour l’heure, contentons nous de nous pâmer en écoutant chacune de ses notes, irréprochablement jouées.

Robert Jon & The Wreck

Si Red moon rising, le dernier album, est naturellement à la fête avec 5 extraits (Hold on, Rager, le morceau titre, Life between the lines et Ballad of a broken heated man), Glory bound et Last light on the highway sont également représentés avec 3 morceaux chacun, tandis que Ride into the light et le premier album autonommé le sont avec une chanson chacun.

Robert Jon & The Wreck

Si on les apprécie sur album, on se rend vite compte que le Blame it on the whiskey, Bring me back home again ou Oh Miss Carolina et Do you remember – ces deux derniers venant presque clore le concert – sont d’une redoutable efficacité sur scène. Le groupe ne laisse d’ailleurs pas un instant de répit au public avec qui la communication est fréquente et aisée, Robert Jon toujours plaqué sous son Stetson souriant et chaleureux.

Robert Jon & The Wreck

Après s’être fait désiré quelques courts instant, RJTW nous offre un seul et unique titre en rappel. Mais quel titre! Un Cold night allongé à l’envi qui se termine sur un duel dantesque, un dialogue fin et racé entre la guitare de Henry et les claviers de Jake qui viennent se taquiner, se répondre et se défier. Un bon quart d’heure de bonheur pour mettre un terme à ce superbe concert. Prochaine étape: le Trianon?

Robert Jon & The Wreck

Merci à Sabrina Cohen-Aiello et Veryshow d’avoir rendu ce report possible.

THE DEAD DAISIES live à Paris (L’Élysée Montmartre, le 11 novembre 2024)

The Dead Daisies continue son ascension et c’est ce soir à l’Élysée Montmartre que le gang protéiforme de David Lowy pose ses flightcases. Il y a cependant un grand absent, puisque Doug Aldrich a dû renoncer à cette tournée européenne pour subir des soins à la suite de la découverte d’un cancer de la gorge, heureusement traitable. C’est donc plein de pensées positives pour son rétablissement que nous assisterons ce soir à une nouvelle formule de TDD puisque Doug a été remplacé au pied levé par son complice au sein de Whitesnake, Reb Beach.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Voici bien longtemps que je n’ai vu Mike Tramp sur scène. Le Danois revient ce soir en duo pour continuer de donner vie à White Lion. Accompagné de Markus Mann à la seconde guitare, le chanteur se montre toujours aussi jovial et, le temps de 25 petites minutes, nous offre un bond dans son glorieux passé.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Living on the edge lance les débats et le public, aux âges variés mais principalement composé de jeunes quinquas/sexagénaires, accompagne avec bonheur Mike dans ses réinterprétations de certains classiques du lion blanc.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Il communique facilement et avec humour, se rappelant de ses venues parisiennes autant avec White Lion que Freak Of Nature ou en solo. Oui, il a encore de la mémoire, comme il le précise. La version de Little fighter – qui traite du sabotage du Rainbow warrior, vaisseau amiral de Greenpeace coulé par les services secrets français – donnerait envie de hurler Free Paul Watson tant le thème est d’actualité…

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

On fini avec les beaux sentiments de Tell me et une version sans doute moins « prise aux tripes » de When the childre cry qui, elle aussi est d’une cruelle et affligeante actualité comme le rappelle le chanteur: « j’ai écrit cette chanson il y a plus de 30 ans. Je ne pensais pas que le monde serait encore un tel sac à merde »… Une version épurée pour une première partie soft. La suite va rebattre les cartes.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris
Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avec Beasto Blanco, on change littéralement de registre. Once a Coop, always a Coop pourrait-on même penser puisque le groupe formé en 2012 compte en son sein rien moins que Chuck Garric bassiste de Alice Cooper et ici guitariste et chanteur, et Calico Cooper, la fille de Vincent Furnier, également infirmière SM et tortionaire d’Alice Cooper et ici chanteuse horrifique et sexy. Autant dire que ces deux-là auront été très présents en France en 2024, mais ils viennent pour assurer la promotion de Kinetica, dernier album en date du groupe.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

La voix rocailleuse de Chuck, son sourire sadique, le jeu de scène de Calico, l’esprit musical en général, tout le décorum shock rock évoque l’univers cooperien. Les autres musiciens tiennent la structure de l’ensemble mais force est de reconnaitre qu’en simple tenue de rockeur, les regards sont plus centrés sur les deux vocalistes qui font le show.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

A mi-parcours, d’ailleurs, et sans réelle surprise, Beasto Blanco se frotte à Feed my Frankenstein, rappelant ainsi, s’il en était besoin, certaines origines de ses membres. Le public connait et reprend en choeur le refrain et les « oh, ouhoh » toujours efficace.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Ce n’est qu’ensuite que Calico s’arme d’une batte cloutée et vien menacer chaque musicien en faisant tourner son instrument, le frappant au sol… Pas vraiment envie de contredire la donzelle à ce moment-là tant elle a l’air d’en vouloir à tout le monde.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avant de clore ce show calibré à l’américaine, et dans l’ensemble efficace et plaisant, Chuck invite le public à hurler avec lui une série de « We are Beasto Blanco » fédérateurs; Un set sans réelle surprise, cependant exécuté avec l’efficacité que requiert le genre.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris
The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

The Dead Daisies live, c’est toujours la garantie de passer un bon et chaleureux moment de rock. Ce soir confirme la règle dès l’arrivée sur la nouveauté Light ’em up, extrait de l’album du même nom. Derrière sa tignasse, John Corabi rugit comme un lion, et David Lowy, capitaine du navire, est en pleine forme.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Naturellement, les regards se tournent vers Reb Beach qui, sur le tronçon européen de la tournée, remplace Doug Aldrich. Le choix de l’ex-Winger et ex-Whitesnake semble évident tant le gaillard est à l’aise et donc à sa place au sein du groupe. En même temps, il se retrouve avec son complice de Whitesnake, le bassiste Michael Devin qui, lui aussi et malgré un certaine discrétion, a totalement trouvé sa place dans le groupe même s’il est difficile de faire oublier un certain Mendoza et sa complicité avec Corabi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Les titres défilent tous aussi efficaces, TDD puisant principalement dans la période Corabi qui, c’est une évidence, Born to fly mis à part, est bien plus taillée pour la scène que les extraits de la période Glenn Hughes (Unspoken, Bustle and flow).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Tommy Clufetos nous offre un intense solo de batterie qui, malheureusement, nécessite l’intervention de son technicien à 3 reprises! Ce qui ne semble pas perturber le batteur plus que ça qui, debout, frappe ses toms avec énergie et entrain. Le seul hic, à ce stade du concert, est cette désagréable impression qu’un technicien s’est endormi sur la machine à fumée tant la scène et les musiciens sont derrière un voile gris

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Malgré une discographie désormais plus que bien fournie qui permettrait au groupe de ne proposer que ses compostions, The Dead Daisies a toujours aimé les reprises et nous en offre ce soir un beau panel, titres qui sont devenus des incontournables du groupe (on a même eu droit à Bitch, des Rolling Stones en guise de pré-intro).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Présenté comme telle, Corabi demandant si « c’est OK qu’on joue une autre nouvelle chanson?« , on commence avec le superbe Take a long line de The Angels/Angel City et ses éclairages multicolore dignes de Pink Floyd. Vient ensuite la présentation des musiciens, avec mini reprise en guise d’identité: David Lowy « qui a eu l’idée de monter ce groupe il y a 13 ans » (Dirty deeds done dirt cheap, AC/DC), Tommy Clufetos, « celui qui crève les peaux de batterie, surnommé le Motor City Maniac » (Seven nation army, The White Stripes), Michael Devin « que vous connaissez au sein de Witesnake, avec qui on a vraiment partagé une femme… C’était sa barbe, ma barbe, sa barbe à elle! » (Children of the grave, Black Sabbath)… Puis il annonce: « vous l’avez remarqué, quelqu’un manque » et il nous donne des nouvelles de Doug « qui se porte très bien » avant de présenter son remplaçant, Reb Beach très acclamé (Living after midnight, Judas Priest). C’est ensuite David Lowy qui présente simplement John Corabi sur fond de Join together (The Who).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Avant d’entamer la dernière partie du concert, TDD nous offre une reprise blues, une version très électrifiée de I’m ready de Muddy Waters pour continuer avec l’incontournable Fortunate son (Creedence Clearwater Revival). On sent la fin du show approcher lorsque Jon Corabi nous invite à voyager. Destination? Une seule possible, Mexico et ses éclairages vert et rouge qui précède Midnight Moses (The Sensational Aex Harvey Band) avant que TDD ne quitte la scène.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Fut une époque où le groupe ne s’encombrait pas de rappel… Mais le passage semble obligatoire, alors les 5 reviennent rapidement pour clore avec le toujours d’actualité Long way to go suivi de Helker skelter (The Beatles). Ce soir, The Dead Daisies a une nouvelle fois su séduire le public par un concert plus que chaleureux (bien que voilé…) Si on ne peut que regretter le manque d’affluence, le public présent ressort comme toujours ravi. Une vraie valeur sure et une vraie bonne soirée aussi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Merci à Olivier Garnier et Base Productions d’avoir rendu ce live report possible.

BLACK STONE CHERRY et AYRON JONES live à Paris (L’Olympia, le 6 novembre 2024)

Ce n’est pas sans une certaine forme de curiosité que j’arrive ce soir à l’Olympia. Voici en effet plusieurs jours que je me demande quelle sera l’ambiance de ce soir, lendemain d’élections présidentielles américaine à hauts risques, entre un Ayron Jones clairement partisan démocrate avec qui il est facile de parler politique, et des Black Stone Cherry originaire du Kentucky, un Etat du Sud clairement républicain avec qui aborder politique le sujet nous fut, il y a quelques années, clairement interdit… Certains diront que la musique n’a rien à voir avec la politique, que le rock reste de l’entertainement, il n’empêche que, si on est ici pour s’amuser, l’Histoire des USA vient de basculer. Alors concentrons nous plutôt sur cet entertainement si cher à tous les Américains, quel que soit leur bord.

Storm Orchestra @Paris,Olympia

Récemment ajouté à cette affiche, le trio parisien de Storm Orchestra a l’honneur de lancer les festivités de ce soir. Malheureusement, c’est devant un parterre encore assez vide que le trio monte sur scène sans une seconde se laisser démotiver. Bien au contraire, pour eux, comme me le dira plus tard Maxime Goudard, le chanteur guitariste, c’est un tel plaisir pour eux que de jouer sur cette scène mythique que leur envie d’impressionner est palpable.

Storm Orchestra @Paris,Olympia

Pas un instant, pas une seconde sans un forme de débauche d’énergie malgré un rock varié, à la fois racé et rentre dedans. Ne disposant que d’une petite vingtaine de minutes, à peine le temps de 5 titres, Storm Orchestra a su séduire le public et continuera son travail rapidement après sa prestation en arpentant couloir et bar de l’Olympia allant à la rencontre de chaque fan qui interpelle les musiciens. Un beau début.

Storm Orchestra @Paris,Olympia
Ayron JONES @Paris,Olympia

C’est toujours aussi nonchalant qu’Ayron Jones arrive sur scène. Le sourire qu’il affiche en dit long sur sa satisfaction d’être ici ce soir. Car en quelques années à peine, depuis 2021, le gaillard et son groupe construise une belle histoire d’amour avec la France et Paris. On commence à ne plus compter les concerts donnés dans l’Hexagone, et rien qu’à Paris, Ayron Jones est passé du New Morning en 2021 à la Cigale (22), l’Elysée Montmartre (23, où Matthew Jacquette, son guitariste, avait été exceptionnellement remplacé par son technicien guitare) avant d’investir, en co-headliner, ce légendaire Olympia.

Ayron JONES @Paris,Olympia

Bob Lovelace, quant à lui, est déjà monté sur ressorts, montrant à qui veux bien comprendre le message son t-shirt annonçant qu’il est grand père. C’est tout frais, apprendrons nous plus tard, frais du jour, même. De son côté, Matthew commence son opération charme en dégainant sourire ravageur sur pose langoureuse. Car oui, les quatre – seul le batteur reste plus discret derrière son kit et ses « shades » – ses lunettes de soleil comme les appellent les Américains – sont heureux et le font savoir tout au long de leur prestation.

Ayron JONES @Paris,Olympia

Les désormais classiques d’Ayron Jones sont naturellement de la partie ce soir. Boys from the pudget sound ouvre le bal, suivi de On two feet I stand et d’un Supercharged explosif. Bob court partout, saute comme un beau diable, et, tout comme le charmeur Matt, vient taquiner Ayron de temps à autres. La complicité entre ces trois là est plus que palpable et, hors micro, Ayron se montre quelque plus exubérant que d’habitude

Ayron JONES @Paris,Olympia

On retrouve au cours du show Emily, Filthy ou encore My America ainsi que quelques titres moins souvent joués, comme The title ou Strawman, deux titres issus de son dernier opus en date, Chronicles of the kid (2023). On nous avait annoncé un set rendant hommage à Jimi Hendrix – le groupe est, comme le légendaire guitariste, originaire de Seattle – et, enfin… arrive Hey Joe, suivi de Fire. Deux petits titres, c’est un peu court comme hommage, mais ils passent franchement le cap avant que Jones ne termine son concert, comme très souvent, avec Mercy et Take me away. Et si le concert se termine (avec quelques minutes d’avance sur ce qui avait été annoncé), le show, lui, est loin d’être terminé. Car…

Ayron JONES @Paris,Olympia

Changement de plateau oblige, la désormais belle foule présente (ok, on a souvent vu l’Olympia plus rempli, on circule sans encombre) se dirige vers le bar et les wc, et continue de croiser les gars de Storm Orchestra qui discutent et serrent des mains. Une petite demi heure plus tard, retour vers le pit photo pour nous retrouver « interdits d’accès » par la sécu… temporairement, car Matt Jaquette revient des coulisses, album et goodies à la main, et, une fois remis ces objets à leur(s) propriétaire(s), décide de serrer toutes les mains qui se tendent (ou pas!), de faire des selfies avec le public, aller et retour. Capital sympathie exponentiel!

Ayron JONES @Paris,Olympia
BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Ce n’est que lorsque sonne Hells bells d’AC/DC qui annonce l’arrivée sur scène de Black Stone Cherry que Matt quitte la fosse (après s’être fait interpeller par une toute jeune spectatrice qu’il prend dans ses bras le temps que papa immortalise l’instant) et que la première vague de photographes est invitée à prendre place. BSC prend le public à la gorge dès le premier titre, l’explosif et fédérateur Me and Mary-Jane. Il ne faut que quelques secondes à Steve Jewell pour démontrer qu’il a désormais parfaitement intégré le groupe et l’on ne peut que constater sa complicité parfaite avec Ben Wells, l’un et l’autre occupant chaque centimètre carré de la scène. Chris Robertson est également très en forme, tant vocalement que physiquement. On sent que la famille est de nouveau réunie.

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Si la base de la musique des gars du Kentucky est sudiste (le très ZZ Topien Burnin‘ est là pour le rappeler), ils ont depuis deux ou trois albums un propos un peu plus heavy, ce qui permet d’apporter une variété bienvenue tout au long de ce concert dont on constate que non seulement chaque album est visité mais que chaque titre est illustré, dans les éclairages, par un thème différent.

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Blind man… C’est sans doute le seul moment de cette soirée qui m’ait rappelé mon interrogation d’avant concert car les paroles du refrain (« the darkest times ain’t always at night« ) ont en moi un écho différent. Mais ce n’est pas le propos du jour et, après Nervous, c’est Ben Wells qui prend la parole pour évoquer ses souvenirs de concerts parisiens depuis une vingtaine d’années, le groupe passant de petits clubs (la petite Boule noire, la Maroquinerie, le Cabaret Sauvage) avant de se retrouver ici. Dingue ce que cette salle peut faire effet au musiciens et artistes du monde!

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Like I roll marque un temps plus calme avant que ne vienne gronder le tonner de l’impressionnant solo de batterie de John Fred Young au cours de Cheaper to drink alone qui voit les autres musiciens s’offrir une pause avant de revenir terminer ce titre sur lequel Robertson démontre quel grand guitariste – et beaucoup trop sous-estimé – il est.

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Interlude: Pendant ce temps, dans le hall, une foule entoure un Ayron Jones venu, luis aussi, assurer le service après vente… Une horde de ce qu’on pourrait appeler des groupies, accompagner de quelques gars (on ne parlera pas ici de parité!) l’entoure, se colle à lui pour une, deux trois photos, chacune cherchant la place qui lui sera la plus favorable (l’une d’elle pose carrément son menton sur la tête d’Ayron), le chanteur se prêtant avec plaisir à ce jeu. Le temps de saluer Ayron (simplement, hein, pas en mode groupie, on a échangé à plusieurs reprises) et retour en salle

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Après In my blood et When the pain comes, dernier extrait de leur plus récent album, Screamin’ at the sky, White trash millionnaire annonce l’approche de la fin du concert. Le bouquet final est toujours aussi efficace avec Blame it on the boom boom et Lonely train, chanson qui voit Robertson et Jewell s’échanger leurs instruments. Exit stage left avant de revenir pour un unique rappel, et comme d’habitude c’est Peace is free qui met un terme au concert. Après un Hellfest un peu confus (à cause du snakepit de Metallica), le concert de ce soir nous a simplement montré un groupe en pleine forme et qui sait offrir à son public ce qu’il demande: un moment simplement rock n roll. Top soirée!

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Merci à Olivier Garnier et Gérard Drouot Production d’avoir rendu ce report possible

Interview: LAST TEMPTATION

Interview LAST TEMPTATION – Entretien le 11 septembre 2024 avec Peter Scheithauer (guitares)

Avant de parler de votre nouvel album, Heart starter, je voulais commencer par ta santé. Lorsque nous nous sommes vus à Nancy, lors du Heavy Week End, tu me disais avoir récemment subi une opération à cœur ouvert, quelques semaines avant…

Même pas, un mois avant à peine…

Que s’était-il passé et, surtout, comment vas-tu aujourd’hui ?

Je vais très bien, merci. Ce qu’il s’est passé, c’était un problème de naissance : une valve qui était dysfonctionnelle de naissance. Je pensais que j’avais encore du temps devant moi et, pour des raisons médicales que personne ne connait – c’est comme ça – ça s’est calcifié un peu plus vite que prévu parce qu’elle travaillait un peu plus qu’une valve normale. Je pensais que je me ferai opérer vers 70, 80 ans, pas grave. Je suis revenu des Etats-Unis, j’ai fait des tests et le médecin m’a dt que je devais me faire opérer. « Oui, d’ici dix ans… » Il me répond que non, « c’est dans les deux mois » (rires)

Ça a dû te mettre un coup de pression…

Oui, en plus, il y a quelqu’un qui rentre dans la salle et qui me dit : « ah, la douche froide, hein ! » (rires). Super… En même temps, je n’avais pas trop le choix. Ça a repoussé tout ce qu’on avait de prévu pour l’été, mais c’est pas grave. C’est des choses qui arrivent et le plus important, c’est que je sois en forme.

Ce qui est intéressant aussi, ce sont tes tatouages sur les avant-bras. Je n’y avais pas fait attention : Heaven et Hell. Tu es passé par les deux, là…

Ouais (rires). Mes tattoos, ils sont tous un peu en face à face, un effet de miroir. Mais pour ces deux-là, tu ne peux pas les avoir à l’envers. Ce sont deux opposés.

Venons-en au groupe : Last Temptation a radicalement changé. Que s’est-il passé ?

Oui, c’est vrai… Disons que je voulais aller dans une certaine direction qui n’était pas commune à tout le monde – je voulais un retour aux sources – et j’ai décidé de continuer ailleurs et de ne pas… (Peter reste évasif). C’est comme ça que ça s’est passé, aussi simple que ça, on n’allait plus dans la même direction.

On ne peut pas parler de divergences musicales, simplement de visions différentes (Il confirme). Tu viens de parler de « retour aux sources », quelles sont-elles, ces sources ?

Ah ! J’ai grandi avec Van Halen, Kiss… Il y en a tellement, mais tous les groupes des 70’s, de ZZ Top, Cheap Trick à Kiss, un peu plus tard, aussi, Pantera…

Un peu plus brutal aussi…

Oui, mais ils ont commencé avec ces mêmes sources. Il y avait des choses plus rock aussi, Aerosmith, Bryan Adams, Foreigner, des trucs plus heavy, Black Sabbath, bien sûr, même s’ils sont Anglais. Mais il y a énormément de musique américaine qui m’a influencé, notamment, je viens de le dire, Van Halen qui, lorsque le premier album a paru, a foutu une claque à tout le monde. Tu sais, j’ai grandi avec Ted Nugent, Billy Gibbons, Ace Frehley, de très grands guitaristes dans leur style. Mais Van Halen, même s’il était influencé par ces gens-là, a mis la guitare tout à fait ailleurs, à un autre niveau. Il a autant révolutionné que Jimi Hendrix à son époque.

Heart starter est votre troisième album. Avant que nous ne parlions de son contenu, comment définirais-tu la musique de Last Temptation à quelqu’un qui ne vous connais pas ?

Ah, ah ! Heavy rock, hard rock au départ, même à tendance rock parce qu’il y a des choses similaires. Rock et hard rock sont très proches. Si tu écoutes Def Leppard et Bryan Adams, il y a plein de similitudes…

On fera le lien avec des gens comme Jim Vallance et Mutt Lange, des producteurs communs…

Oui, bien sûr. Maintenant, je voulais retrouver ce côté fun des débuts. Il y a aussi l’influence de Black Sabbath, mais je pense qu’on le ressent moins sur cet album que sur les deux précédents. On est un groupe de hard rock, même si je n’aime pas les étiquettes. On n’est pas metal, même si on peut jouer dans des festivals metal…

Vous l’avez déjà fait, d’ailleurs…

Oui (il sourit). Je dirai qu’on est simplement un groupe de hard rock, ça va de AC/DC à Van Halen, en passant par Cheap Trick.

Quand et où avez-vous composé et enregistré Heart starter ?

Toutes les batteries ont été enregistrées en Italie, chez Flavio Alessandrini, toutes les voix ont été faites à Toulouse où vit Loup Maleville, le chanteur, les prises guitare et basse ont été faites chez moi, dans mon studio.

Il y a dix titres sur cet album. J’aime bien le titre d’ouverture : Get on me… Vous auriez très bien pu l’appeler Turn me on (excite moi), mais là, vous passez directement aux affaires avec « grimpe moi dessus » (il rit). Pour moi, ce titre est purement rock’n’roll, il est direct avec ses trois syllabes qui accrochent et vont droit au but. Qu’as-tu voulu mettre dans cet album ?

Tu parles de Get on me : on a tourné le clip aux Etats-Unis et Loup est très influencé par la country. Il est à moitié Canadien et sa voix m’a tout de suite parlé dans la mesure où tu as l’impression d’écouter du classic rock. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais c’est une des choses que j’ai aimé dans cette voix : tout de suite, elle m’a renvoyé à mon enfance de radio US. Même si c’est vintage, il y a du fun et du renouveau dans notre musique, plutôt que de simplement vouloir être… je sais pas, brutal. On essaie d’apporter un peu de fraicheur.

Ce que je ressens en écoutant l’album, c’est une musique très festive, très… « highway song music » : tu es au volant de ta voiture, tu glisses le CD dans le lecteur – quand il y en a un… – et tu roules.

C’est ça, exactement ça…

On ne va pas faire un titre à titre, mais il y en a un qu’on ne peut pas éviter, c’est Born to be alive (il rit). Vous avez transformé, malaxé ce titre en version rock. Pourquoi avez-vous décidé de participer à la continuité des royalties de Patrick Hernandez ?

(Rires) Pas mal ! En fait, on voulait quelque chose qui représente une époque qu’on aime beaucoup, énormément, même, et qui soit festif. C’est un titre que tu ne peux pas louper, il fait taper du pied, que tu sois dans ce style de musique ou pas. On avait envie de faire une reprise, et en en parlant, on se disait qu’il n’y a aucun intérêt à reprendre un morceau rock. Même si les musiciens sont meilleurs, ça ne veut pas dire que la reprise soit meilleure que l’originale. On voulait quelque chose de français, mais anglais. Ça commence déjà à être un peu plus rare. Il fallait quelque chose que tout le monde connait. J’ai regardé des interviews de Hernandez et, je ne le savais pas, mais ce titre était rock en 1974, et personne n’en voulait. Par la force des choses – et, je pense, des producteurs qui l’ont un peu poussé – il a fini par devenir disco. Au départ, ça n’a pas pris comme il le voulait, mais c’est parti ensuite d’un coup. Il y a ce côté festif qu’on retrouve dans le rock, et on a voulu l’adapter pour que ce soit Last Temptation qui interprète Born to be alive et pas une interprétation un peu trop proche de l’originale. Ça ne nous aurait pas collé, ce côté paillettes, même si c’est festif.

Ça démontre simplement, un nouvelle fois, qu’une chanson, quand elle est bonne, quelle que soit l’interprétation, ça passe.

C’est ça, tu peux faire tout ce que tu veux, du rock, du thrash, du rap, de la pop… tout repose sur les morceaux. Si tu as un bon morceau, il est bon. Tu peux avoir un super batteur, un super guitariste, c’est le morceau en lui-même qui est important. On peut aussi parler des albums de 15 ou 20 titres qui ne servent pas à grand-chose : dans le rock, je préfère un album de 10 titres que j’ai envie de remettre plutôt qu’un album où au bout de 15 titres tu te dis « ouais, OK, il est bien, mais on aurait pu se passer de certains morceaux… »

Nous qui avons grandi avec les vinyles, un album de rock c’est maxi 40’. Sur deux faces… Sur Heart starter, justement, il y a dix titres. Si tu devais n’en retenir qu’un pour expliquer ce qu’est aujourd’hui Last Temptation, ce serait lequel ? Pas ton préféré, celui qui vous représente le mieux aujourd’hui…

Ce serait Get on me… Tu en as parlé, c’est pour ça qu’il ouvre nos concerts et l’album. Les deux premiers même, ils sont très représentatifs de là où on veut aller. Plus que d’autres… Ah, c’est dur, très dur comme question… C’est comme si tu demandais à un père lequel de ses enfants il préfère !

C’est la question « choix de Sophie » !

Ah, ah ! Je reste avec Get on me, alors !

Revenons au groupe : comment as-tu dégoté ces musiciens ? Fabio est connu pour avoir sa participation, entre autres, avec Jeff Waters dans Annihilator, mais Loup et Franz ?

Franz était déjà notre bassiste sur la tournée 2022. C’est Loup qui me l’a présenté en me disant qu’il ne pourrait pas assurer toutes les dates de 2022. Il avait un choix à faire. Je ne savais pas que je serai hors compétition six mois plus tard, on a fait des tests, et c’est venu très naturellement avec Franz. Fabio, ça fait très longtemps qu’on se connait, qu’on parle, on avait déjà fait des démos beaucoup plus heavy. Ça ne s’est pas fini comme on voulait puisqu’il y a eu le Covid… mais on voulait faire des choses ensemble. Loup, en fait, c’est une vidéo que j’ai vue. J’ai fait « waow, je voudrais bien que ce groupe soit en France ! » Je ne savais pas qu’il était ici, de par l’accent de Loup. J’ai découvert qu’il vit à Toulouse, on s’est appelé, il est venu ici, on a vite accroché et on a commencé à bosser ensemble.

Je sais que de toute façon – Butcho me l’avait dit lors de la promo de votre premier album – que tu voulais un chanteur français mais qui soit parfaitement bilingue, sans accent. Ce qui reste la grande faiblesse de nombreux groupes français qui chantent en anglais…

Dans des styles plus heavy, ça peut passer, mais si tu veux chanter une ballade… Scorpions, il a un accent Klaus Meine, et c’est aussi ce qui fait le charme de Scorpions, on ne peut rien dire, ça a marché (rires) ! Mais à la base, c’est très dur quand tu entres dans le hard mélodique : s’il y a le moindre petit accent, ça passerait très mal, même en Allemagne où on dirait que ce n’est pas un groupe de rock… On n’a pas encore démontré avoir un groupe comme Scorpions. On a Gojira, certes, mais on n’a pas Scorpions.

Gojira, ce n’est pas le même chant… Tu écoutes sans comprendre les paroles, comme dans ce genre-là…

Ça n’a rien à voir… Et tu ne distingues pas si c’est anglais ou non. C’est très bien fait, c’est une grosse machine, mais ce n’est pas du tout le même genre.

Je crois que c’est Doro qui disait avoir adoré Trust, mais uniquement en français, elle trouvait les versions anglaises affreuses…

Oui, Anthrax aussi, d’ailleurs… (rires) C’est difficile.

Tu parlais plus tôt du clip de Get on me. Où a-t-il été tourné ?

Il a été filmé dans une ghost town à 30’ de Las Vegas. On a trouvé cette place absolument fabuleuse. Même si c’est dans le désert, quand on l’a filmé, il faisait super froid (rires). On l’a filmé en janvier, il y avait du soleil, mais c’est tout ce qu’il y a de « chaud » dans ce clip….

Ça, on ne le ressent pas sur la vidéo. En revanche, ce qu’on constate, c’est qu’il y a une chorégraphie : l’angle change mais les gestes sont les mêmes, synchronisés… Quelle était la volonté derrière cette chorégraphie ?

Simplement de voir que le décor change, pas le groupe. Les décors, on est sur la même place, tout le temps.

J’ai l’impression que vous avez à peine tourné la caméra.

Exactement. En fait, on ne le savait pas à l’époque, mais il y a des films qui ont été tournés là-bas. On a discuté avec les propriétaires, déjà pour leur demander si on avait le droit de tourner là. Ils nous ont dit que oui, que d’autres avaient tourné ici. Kevin Costner, je crois, il fait exploser un avion, des clips, des séances photos de Journey… On a essayé d’utiliser toutes les scènes présentes. On n’a pas tout fait, mais c’était vraiment impressionnant. On voulait différentes scènes, mais que ça reste le même groupe. C’était marrant à faire.

D’autres clips sont prévus ?

Oui, mais pas avant octobre. Il y aura des clips, et d’autres surprises. Peut-être un clip de Born to be alive, on verra…

La pochette de Heart starter est rose foncé, il y a une boule à facette… C’est tout sauf rock’n’roll…

Elle est rouge en fait… Mais non. Elle est au milieu du désert, il y a cet objet que tout le monde connait mais qui n’a rien à faire là. C’est presque une affiche de film de science-fiction. Elle dit « c’est là, mais c’est pas forcément là »…

On pourrait en effet penser à une lune qui n’est pas tout à fait à sa place. Elle m’évoque un peu Rencontre du troisième type…

C’est un peu ce qu’on voulait. Un peu décalé.

Autre sujet : tu as décidé de travailler cette fois avec Angie de NRV promotion qui s’occupe plus, habituellement, de groupes émergents. Or, c’est votre troisième album. Pourquoi ce choix ?

On a discuté, on a bien aimé ce qu’elle nous a proposé, ce qu’elle envisageait de faire. Après, cet album c’est un peu un renouveau. D’ailleurs, Heart starter n’a rien à voir avec ce qui m’est arrivé, mais tout est un renouveau. On va relever de nouveaux challenges, pour l’instant ça marche bien, très bien même, mais on avait envie de quelque chose de frais. Elle ne s’occupe que de la promo, en France, pas du management ni de la promo internationale.

Un groupe de rock, c’est aussi un groupe de scène. Même si tu ne peux pas tout dire- j’imagine que tu as interdiction de dire que vous allez refaire le Hellfest (il sourit) – mais il y a des projets de tournées ?

Oui, en France, mais on a aussi eu des opportunités pour tourner en Europe, Allemagne, Suisse, Autriche… En plus avec un groupe – je ne peux pas dire qui, mais un groupe des années 80 qui était connu – le tourneur travaille avec eux et il nous a demandé si ça nous convenait de tourner avec eux dans des pays où on n’a pas encore joué. Ce sont des marchés très rock, comme la Suède et les pays nordiques, mais ça, ce sera plus tard. On commence par Suisse Allemagne Autriche parce que le label est basé là-bas, en Allemagne. Et la France, on est impatients de jouer en France aussi. Peut-être avec ce même groupe, d’ailleurs… Les premières dates confirmées sont en mai, mais ça vient à l’envers, donc on devrait en avoir avant… Ce qui nous permet aussi de travailler la logistique, une tournée comme ça, ça se prépare, pas comme une première partie de dernière minute…

En même temps, le mois de mai, c’est la période où débutent les festivals européens. Ça peut s’enclencher… On vous verra à Nancy ?

J’espère… ah, ah, ah ! Oui, oui, j’espère !

De ton point de vue, en dehors du changement de line-up, quelles sont les évolutions principales de Last Temptation entre Fuel for my soul, paru il y a deux ans, et Heart starter ?

Déjà, l’interprétation. Fabio apporte énormément au niveau batterie. Il a cette frappe forte très seventies mais il a aussi une vraie finesse. Il a l’intelligence de ne pas trop en mettre, mais d’en mettre là où il faut. Loup amène une grosse différence au niveau mélodies vocales. Ça vient aussi du fait que les riffs sont un peu différents. On avait repris sur scène Fuel for my soul quand on a ouvert pour Hollywood Vampires, donc il peut mettre ce genre de titre à sa sauce. Il y a moins de lourdeur, il est plus… je n’aime pas dire « joyeux » …

Je le trouve très festif.

Voilà, « festif », c’est le bon mot.

En dehors du groupe, avez-vous d’autres activités professionnelles ?

Loup est intermittent, Fabio aussi, il ne fait que ça. C’est pour ça qu’on le retrouve dans d’autres groupes, Bonfire, d’autres… Hanz est photographe de métier. Et moi, je ne fais que de la musique aussi.

Quels sont les 5 albums que tu as le plus écouté dans ta vie ?

Waow… Pour commencer, sans doute celui qu’on n’attend pas : Wish you were here, de Pink Floyd. Cet album m’a emporté… Quand tu l’écoutes, tu ne peux pas n’écouter qu’un morceau, tu es obligé de tout écouter… C’est ce que j’aime avec ce disque. Après, l’album qui m’a vraiment donné envie de faire de la musique, c’était Kiss Alive ! La folie qu’il y a sur cet album, même s’il n’est pas vraiment live… Tu sens qu’il y a derrière quelque chose, un vrai groove… Je pense que c’est le début de tout le hard rock américain qui a suivi. Même Aerosmith n’était pas aussi fou ! Troisième… Ah, c’est dur… Très très dur (rires). Je dirais l’album 4 de Foreigner. Il n’y a pas de « bon » titres, ils sont tous excellents, il n’y en a pas un – même si tout le monde connait Urgent et Juke box hero – pas un qui ne passerait pas en radio. Et la voix de Lou Gramm… Van Halen, forcément. Woment and children first

Bien, j’adore cet album !

Moi aussi, on retrouve… Il est encore plus réel que le premier, je ne sais pas comment l’expliquer. Au niveau rythmique, il y a quelque chose de phénoménal… Et le dernier… Ouais… J’écoute quoi dernièrement qui est vieux ? Même si je l’écoute moins aujourd’hui, je dirai le deuxième Ozzy Osbourne, Diary of a madman. Il y avait des morceaux dessus…

Pour terminer, quelle pourrait être aujourd’hui la devise de Last Temptation ? Et ne me dis pas le dollar américain, s’il te plait !

Ah, ah, ah ! Il faut aller voir les concerts. Mais avoir du fun dans ce qu’on fait et dans ce qu’on veut. Si tu écoutes cet album, c’est pour être de bonne humeur. Allez voir les concerts et amusez-vous ! Et soutenez les groupes. En une devise ? Get on me ou Get it on !       

Hellterview: CHARCOAL

CHARCOAL @Hellfest 2024

Interview CHARCOAL. Entretien avec Stéphane Labas (guitare) et  Cyrille Hawlicki (chant, basse). Propos recueillis au Hellfest le 29 juin 2024.

Après les présentations d’usage, Stéphane commence en présentant Cyrille :

S : Toi, tu es la rock star de Charcoal. Voilà.

Il n’y en a pas 4, des rock stars ?

S : Non. Lui, c’est la seule. C’est lui qui porte tout, comme ça, on bosse moins ! (Cyrille se marre)

Alors, je ne te parle pas à toi, je ne m’adresse qu’à la rock star…  Parlons de votre Ep, comment a-t-il été reçu ?

S : Alors, pour le moment…

Pas toi… la rock star !

S (rires) : Je me suis fait avoir !

C (rires) : Pour le moment plutôt bien. On a eu de super critiques, un très bon accueil. En même temps, on a cherché à livrer quelque chose de sincère, qui nous corresponde avant tout. Je pense que les gens l’ont senti.

S : En fait, si je peux…

Oui, quand même !

S : on est super touchés de toute la bienveillance que les gens ont par rapport à ce disque, aux concerts qu’on donne… C’est fou !

Justement, les concerts, ça donne quoi ?

S : Les gens sont là, ils reviennent. On a été super étonnés : on a fait une release party dans une salle de 150 places…

C : On était 200…

S : On a un peu pété la jauge. C’était blindé. Les gens en Ile de France sont vraiment au rendez-vous. Ailleurs, c’est pareil : quand on est venus faire le Off du Hellfest, il y a des gens qui ont pris un jour de concert supplémentaire pour venir nous voir !

C : Certains ont même fait un aller retour dans la journée !

S : Ca, pour nous, ça n’a pas de prix. Ce qui est bien avec la musique, c’est que c’est fait pour être partagé. Quand les gens te font un retour en direct, restent, reviennent…

C : Adhèrent…

S : Tu te dis que c’est ça. Tu fais de la peinture, tu mets ça dans une galerie, ce n’est pas la même rapport… Le live, c’est notre ADN. Beaucoup de radios passent notre single, voire même passent un autre titre – Summer shine, c’est une surprise, passe aussi en rotation sur certaines radios. On est très flattés.

Votre musique, on est d’accord, c’est du rock direct, sans fioritures, ce qui facilite sans doute aussi le partage…

C : Oui, ça parle à tout le monde…

En tout cas, aux amateurs de rock.

C : Même de metal en général… On a eu la chance, au mois de novembre, de faire la première partie de nos copains de Loco Muerte à la Boule Noire… Mélanger du hard rock avec un public de hard coreux… L’accueil a été fou, parce qu’à la fin… Même un hard coreux, à la base, c’est un hardos !

S : On a eu un super accueil, et ça nous a beaucoup aidés. Ils nous ont appelés 3 jours avant. C’est des amis, c’est la famille, Loco Muerte. Ils n’étaient pas obligés de faire ça… Je leur ai dit que hard rock et hard core c’est pas pareil – je leur ai même dit qu’il y a une faute d’orthographe dans hard core !

C : Sur cette date, on a eu des retours incroyables. Devant, il y avait tout Lofofora, Black Bomb A, ils nous ont tous fait des retours exceptionnels.

S : C’était un grand moment.

Pour un démarrage, il y a plein de côtés positifs…

S : Il n’y a que ça !

Ce qui sous-entend que derrière, il va y avoir un album…

S : Complètement, oui !.on a pas mal de boulot, cet été, on va q$maquetter 8 titres, on va tourner le deuxième clip, on va essayer de travailler et de monter le troisième, on enregistre au single inédit, le single de Noël – comme tout bon américain de Seine et Marne on fait un single de Noël. On prévoit de faire une émission de Noël et on va repartir… Aud épart, on voulait repartir sur un Ep pour créer de la demande, mais comme on a pas mal de choses sous le pied…

C : On va partir directement sur un album. On espère une sortie fin 2025.

S : Mais en attendant, il y aura un single inédit qui, d’ailleurs, ne sera peut-être même pas sur l’album. On vise 10 titres. M&O est fantastique, Alexandre Saba fait un super boulot…

Tu dis ça parce qu’il est juste là, à 2 mètres…

S : Même pas, il n’entend pas. Je pense qu’au bout de 3 jours de fest, il n’entend plus !

Attention, il arrive ! (Rire général) Passons à autre chose : si vous étiez un animal, vous seriez quoi ?

C : Un chat. Parce qu’un chat, il s’en bat les couilles !

S : Il se les lèche, même !

C : Il se les èche, et il est souple (rires) !

S : Moi, je serai un tigre. Un gros chat, un peu plus vénère…

Un roman ?

S (sans hésiter) : Le talisman des territoires de Stephen King, tout simplement parce que c’est un des romans qui m’a le plus marqué.

C : J’irai cracher sur vos tombes. J’aime bien l’histoire. Je suis métis, et dans chaque pays de la terre, il y a toujours eu des difficultés à se faire accepter par d’autres…

S : Putain, j’étais persuadé que tu faisais de la cabine UV ! Tu me l’as jamais dit, t’es vraiment un bâtard !

C : Eh, attend : (Il montre son T-shirt) Sexy chocolat, c’est quoi ?

S : Ah ben voilà, voilà tout s’explique !

Un héros de BD ?

S : Ah ! Je serai le shérif de The walking dead. Dans le comics, parce que ça ne se termine pas de la même manière que dans la série.

C : Je lis pas de BD… Je serai le héros de la playlist de By Zégut… Je t’embrasse Francis !

S : Ah ouais ! Pourquoi je n’y ai pas pensé ! Tu vois, c’est pour ça qu’il est là, pourquoi tu me poses des questions, à moi ?

Un film ?

S : Star Wars.

Lequel ? Il y en a 9…

S : Alors, Le retour du Jedi, parce que c’est le premier que j’ai vu au cinéma. Et, bien sûr, je serai Luke Skywalker. Ce film m’a énormément marqué…

C : Moi, après 4 jours de fest comme ça, ce serait Marche à l’ombre. Parce que j’adore Michel Blanc et… j’ai les dents qui poussent !

Et tu vois des renards…

C : Et je vois des renards !

Un écrivain ?

S : Mon amour suprême : Tolkien. Le seigneur des anneaux, c’est ma bible. Et le film… J’adorais ce que faisait Peter Jackson dans le gore, mais là, ce qu’il a fait avec ce film, c’est incroyable…

C : Frédéric Beigbeder.

S : Oh, là ! Pourquoi ?

C : Parce que c’est toujours déjanté et je suis un fan de 99 francs. Et le livre est beaucoup mieux que le film !

Un peintre ?

S : Dali. J’adore. Je suis très fantasy, bouquin de genre, film de genre, et Dali, dès tout petit, m’a fait rêver avec ses peintures, son surréalisme…

C : Tu inclus l’art moderne ?

Tu peux même citer un peintre en bâtiments, si tu veux (rire général) !

C : Ok ! Banksy, j’adore le street art, je trouve ce quil fait complètement démentiel. Je me suis fait l’expo permanente à Paris, j’ai halluciné. Au boulot, mon tapis de souris, c’est le policier anglais qui fait un gros doigt !

Un personnage historique ?

S : Lui, c’est Napoléon. Je réponds à sa place parce qu’il habite à côté de Fontainebleau et tous les mecs qui habitent là-bas, ils sont Napoléon à fond. Mais en fait je me fous de lui !

C : C’était même pas ça (les deux explosent de rire). Personnage ? Je passe mon tour, Steph, à toi…

S : Je vais dire De Gaulle. Pas pour ses convictions politiques, mais parce que=’il est le symbole de la libération. Mon grand-père était prisonnier six ans, on l’a libéré, on est venu nous libérer du nazisme, et c’est le personnage français qui représente cette époque-là. Ne jamais oublier…

C : Alors moi, ce sera Bono.

S : Bono, un personnage historique ? Très fort !

C : Ben oui, il va le devenir !

Une toute dernière : puisque nous sommes au Hellfest, si vous étiez un des 7 pêchers capitaux ?

C : La gourmandise !

S : Je crois que moi aussi, je serai la gourmandise. Ça se voit, d’ailleurs… Il n’y a pas de video, mais je mange un peu trop !

Mais ça peut aussi être la gourmandise de la vie, de la scène…

S : C’est la gourmandise de tout ! un peu la luxure, aussi, c’est chouette…

Mais il n’y en avait qu’un…

S : Merde !

HEAVY WEEK END: report du dimanche 23 juin

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Cette troisième journée promet d’être aussi passionnante que diversifiée avec 4 groupes d’horizons variés mais de nationalités plus restreintes puisque nous avons trois groupes américains (Ayron Jones, Tom Morello et Alice Cooper) et un seul anglais (Judas Priest).

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

Décidément très en vue et très présent en nos contrées, c’est un Ayron Jones concentré qui a l’honneur de lancer la journée. Bob Lovelace, son bassiste est quant à lui, et comme à son habitude, une véritable pile électrique qui va chercher le public tandis que le guitariste Matthew Jaquette (absent lors du concert à l’Elysée Montmartre en octobre dernier) use de ses charmes et de son sourire pour séduire le public, malheureusement encore peu présent en ce milieu d’après midi.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

Ayron Jones a choisi d’aller à l’essentiel en concentrant son set sur les principaux morceaux de ses deux derniers albums en date, favorisant même Child of the state dont il présente pas moins de 5 extraits (Boys from the pugget sound, Emily, Supercharged, Mercy et Take me away), les trois autres morceaux (On two feet I satnd, Otherside – et sa partie reprise de Smells like teen spirit de Nirvana – et Blood in the water) provenant quant à eux du plus récent Child of the state.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

A force de fréquenter l’Hexagone, Ayron se plie au jeu de l’apprentissage de la langue, et, après On two feet I stand, s’adresse au public en Français: « Comment ça va? Ca va bien? » suffisant pour être acclamé avant de présenter ses compagnons de scène.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END

Si une bonne partie du public semble découvrir la formation, elle semble également réceptive à sa musique, savant mélange de rock, de blues et de soul, qui puise autant chez Lenny Kravitz que Jimi Hendrix en passant par Prince ou Michael Jackson. Oui, il y en a pour tous les goûts et Ayron Jones se retire avec le sentiment du devoir accompli.

Ayron Jones @HEAVY WEEK END
Tom Morello @HEAVY WEEK END

Tom Morello prend la suite devant un public plus dense. Arrivant sur scène le poing levé, le guitariste engagé attaque son instrument sans pitié. L’attitude de l’Américain, comme à son habitude, mélange sérieux, engagement et rage.

Tom Morello @HEAVY WEEK END

On admirera tout au long de son set les immenses portraits projetés en fond de scène mais les spectateurs peuvent également se demander qui sont ces personnages, principalement africains ou afro-américains, et quel message Morello veut transmettre. Sans doute l’a-t-il verbalisé pendant son concert, et si tel est le cas, je ne l’ai pas entendu…

Tom Morello @HEAVY WEEK END

Pendant une heure, le quatuor délivre certains de ses titres les plus emblématiques que ce soit avec RATM, Audioslave, des reprises, ou encore sous son nom. Soldier in the army of love, Vigilante nocturno côtoient ainsi les classiques que sont Killing in the name, les medleys Bombtrack/Know your enemy… ou encore The ghost of Tom Joad et Power to the people. Le public est conquis et l’on ne peut que regretter un temps de jeu trop court… Tom Morello remercie ensuite Ayron Jones d’avoir ouvert et fait part de son honneur de partager la scène avec Alice Cooper et Judas Priest, « deux de mes groupes préférés de tous temps » et cède la place pour la suite.

Tom Morello @HEAVY WEEK END
Alice Cooper @HEAVY WEEK END

On attaque avec l’un des gros morceaux de la soirée. Alice Cooper joue ce soir pour la toute première fois de sa carrière à Nancy et réserve la surprise du décor, un gigantesque voile noir cachant la scène aux yeux du public. Puis, deux êtres masqués font sonner leurs cloches avant de s’emparer chacun d’un des cotés du voile, le faisant tomber. Une gigantesque une de journal apparaît, annonçant qu’Alice Cooper est banni de France, mais le héros sanguinaire apparait enfin.

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Le show est lancé et, si la setlist reste sans surprise, si le spectacle regorge des effets désormais classiques, le show et la mise en place des chacun des musiciens sont simplement impeccables et dantesques. Chacun des musiciens connait naturellement son rôle sur le bout des doigts, proposant une mise en scène énorme, qui emporte tous les suffrages.

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Là encore, les classiques – No more Mr. nice guy, I’m eighteen, Billion dollar babies, Welcome to my nightmare, Elected, Poison, Hey stupid!… – sont de sortie mais Alice nous réserve quelques surprises, se faisant notamment accompagner par son boa sur Snakebite.

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Les artifices classiques sont toujours d’une redoutable efficacité: le paparazzo trop insistant qui fini par se faire planter par Alice, l’infirmière assassinée, la femme SM prise à son propre jeu fouettée par Alice qui, un meurtre de trop, fini par être décapité sur la place publique avant de revenir, le monstre de Frankenstein… Le public est tellement aux anges que, contrairement aux soirs précédents, et profitant de l’absence d’un agent de sécu, un puis deux puis une dizaine de spectateurs décident de rejoindre la fosse. De l’autre côté, certains se voient empêchés ce même accès mais l’agent présent voit déferler des dizaines de spectateurs qui envahissent la fosse. Le pauvre bougre, dépassé par les évènements, semble lancer un appel au secours à l’orga qui fini par demander qu’on fasse sauter les chainettes…

Alice Cooper @HEAVY WEEK END

Retour au concert où tous les ingrédients attendus sont présents permettant à ce concert de remporter tous les suffrages. Sans aucun doute le meilleur concert de ce week end, à ce stade en tout cas!

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Car il reste maintenant la tête d’affiche. Judas Priest est, depuis quelques temps, dans une forme remarquable comme les Anglo-américains l’ont encore démontré à Paris. Alors que le fort à propos War Pigs de Black Sabbath résonne (« generals gathering their masses… ») le public se masse devant la scène. Même si le spectacle prévu est identique à ceux de Lyon et de Paris – le groupe réuni devant le kit de batterie avant d’investir la scène.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Là encore, on n’a pas de surprise, la setlist présentant cependant quelques différences avec celle proposée à Paris en avril dernier. Ainsi, ce soir, Judas Priest a retiré Lightning strikes, Love bites, Saints in hell ou encore Crown of thorns les remplaçant par Riding on the wind, Sinner et Invicible shield. Cependant, les classiques sont fort heureusement au rendez-vous, le public reprenant avec force Breaking the law, Turbo lover Electric eye ou Living after midnight.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Rob Halford est dans une remarquable forme, tant vocale que physique, arpentant plus la scène que tournant tel un lion en cage, Richie Faulkner et Andy Sneap occupent chaque espace de la scène et ian Hill tabasse son espace comme jamais. Seul Scott Travis, malgré sa remarquable frappe, est un peu moins enthousiaste surtout lorsqu’il s’agit, comme c’est son rôle depuis longtemps, de demander au public s’il veut encore une chanson. C’est un faiblard « Nancy, what do you wanna hear? » qui est lancé avant de démarrer un Painkiller annonciateur de la fin du show.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Sans surprise, The Hellion/Electric eye est le premier titre du rappel et Faulkner nous gratifie même, sur Hell bent for leather et l’arrivée à moto de Halford d’un solo inattendu à ce stade du concert, avant que Judas Priest ne conclue la soirée avec le classique parmi les classiques Living after midnight.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Ce soir encore, Judas Priest a récolté tous les suffrages et mis tout le monde d’accord. Le groupe en a encore sous le pied et on espère bien pouvoir les retrouver encore une fois dans cette même forme.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

Au moment de partir – et de clore ce report – un rapide bilan s’impose: le Heavy week end, malgré une trop faible fréquentation, a tenu toutes ces promesse: un lieu idéal, une capacité qui reste largement humaine pour un festival, un rythme permettant de voir l’intégralité des concerts… Les deux seuls points qu’il faudra revoir l’an prochain sont les tarifs des places en fosse qui, cette année, ont certainement freiné les envies d’une partie du public qui a préféré s’abstenir – et une beaucoup plus importante capacité en… WC, à répartir tout autour du site, sans doute, ce qui permettra, espérons-le, d’éviter que le public ne se rue pour se soulager à la fin des concerts, dans des files interminables, préférant se soulager le long de toutes les barrières possibles… Pour le reste, on ne peut que remercier et féliciter toutes les équipes présentes, GDP, sécurité, accueil, commerces… pour une organisation sans faille.

Judas Priest @HEAVY WEEK END

On attend maintenant avec impatience de connaitre les dates de l’édition 2025 ainsi que l’affiche. Les noms déjà retenus seraient du lourd… Comptez sur Metal Eyes pour se faire le relais de ces prochaines informations!

Merci à Anne-Lyse Rieu et Nicolas le Bouedec (GDP), Olivier Garnier (Replica promotion) et Sabrina Cohen Aiello (Verygroup) d’avoir rendu ce report possible

HEAVY WEEK END: le report – Vendredi 21 juin

Le Heavy Week End… Une affiche de rêve que nous propose Gérard Drouot Productions une semaine avant le grand pèlerinage annuel des métalleux de l’autre coté de la France. Un festival qui se veut plus soft, et bien moins éreintant puisqu’on nous promet que le Zénith de Nancy n’aura qu’une seule scène, permettant ainsi au public de pouvoir profiter pleinement de chacun des 11 concerts de ce week end.

Contrairement à nombre de Zéniths de France, celui de Nancy présente la particularité d’être modulable. Ainsi, en retournant la scène, une ouverture à son arrière permet d’accueillir, en configuration mixte (gradins et fosse) environ 15.000 personnes dans un véritable écrin de verdure. Le Heavy Week End se veut ainsi un festival à taille humaine. Las, a peine trois semaines avant le coup d’envoi, de nombreuses places restent libres. La conjonction prix du billet – un peu cher, 111€ le jour en fosse – et le Hellfest la semaine suivante a sans doute freiné les potentiels festivaliers. Résultat, GDP annonce, le 10 juin, un nouveau tarif exceptionnel en fosse de… seulement 21€ par jour, ce ci « pour fêter l’été ». Une réduction de 80% qui vise, naturellement, à la remplir, cette fosse, mais un nouveau tarif qui pourrait aussi, on peut aisément l’imaginer, faire bondir ceux qui ont acheté leur(s) place(s) au prix fort. Sera-ce suffisant pour attirer plus de monde et éviter que les géants du métal ne jouent face à un parterre vide? La promotion disparait cependant rapidement, une opération éclair qui n’a sans doute pas assez duré.

Après une longue route sous une pluie battante – la météo annonce cependant des accalmies- c’est le soleil qui accueille notre arrivée à Nancy. Le temps de poser mes affaires, et me voici parti en direction du Zénith. La route est limitée à une voie, ce qui rend la circulation dense mais également fluide. L’accès aux parkings est aisé.

The Last Internationale @HEAVY WEEK END

J’ai le plaisir de retrouver bon nombre de copains d’un peu partout, dont certains que je n’ai pas vus depuis des lustres. L’ambiance générale est détendue tant au niveau du public que chez les autres intervenants – ou presque. Mais c’est sous un ciel grisonnant, devant un parterre dégarni et des gradins encore peu remplis que les New Yorkais de The Last Internationale investissent la scène. Nous avions pu découvrir le groupe lors de son passage au Hellfest en 2022 et la prestation avait emballé le public. Las, ce groupe fondé par la chanteuse Delila Paz et le guitariste Edgey Pires il y a maintenant plus de 15 ans va avoir le plu sgrand mal à dynamiser un public épars et peu réactif malgré les remarques qu’égrène Delila (faisant référence à Tom Morello qui dit que « ça n’a pas besoin d’être bruyant pour être heavy » ajoutant « mais ce serait bien que vous fassiez plus de bruit quand même » ou encore « c’est le festival le plus calme que je connaisse »…) Même quand Delila évoque Nina Simone, la gigantesque chanteuse de jazz américaine, elle ne reçoit que quelques retours polis… Et pourtant, la brune chanteuse possède une voix suave et puissante…

The Last Internationale @HEAVY WEEK END

Pas encourageant comme attitude, mais il en faut plus pour décourager le groupe qui affiche son humeur du moment – un drapeau palestinien sur le côté de la scène et la peau de grosse caisse flanquée d’un Cease fire en lettres capitales. Pour terminer le concert, Delila se saisit de la basse tandis que son bassiste s’installe aux claviers pour une fin simplement rock et énergique. Une mise en bouche sympathique maisun public pas encore très chaud.

The Last Internationale @HEAVY WEEK END
Extreme @HEAVY WEEK END

On passe à la vitese supérieure avec Extreme, que je n’ai pas vu depuis des lustres. Comme une première fois en somme. Et le message est clair à peine Gary Cherone monte-t-il sur scène: on va avoir droit à du show tant le chanteur se tord tel un Gary latex! Clairement, on change de registre et le festival monte en puissance devant un public plus dense sinon imposant.

Extreme @HEAVY WEEK END

Le fond de scène est explicite: l’illustration de la pochette du mythique Pornograffitti indique que le groupe souhaite mettre en avant son album le plus connu. Et ça démarre avec la triplette It(‘s a) monster et Decadence dance suivi de Kid ego issu du premier album des Américains.

Extreme @HEAVY WEEK END

Nuno Bettencourt est aussi bavard que démonstratif – sans frime aucune – alignant ses riffs et soli avec une diabolique précision, Pat Badger (basse) s’appliquant sous son Stettson tandis que, plus discret, Kevin Figueiredo martèle ses futs tenant la structure.

Extreme @HEAVY WEEK END

Le public n’a d’yeux pourtant que pour la paire Cherone/Bettencourt qui se donnent comme de beaux diables, ne laissant aucun instant de répit au public (sauf un moment moins intense sur , avec qui les deux communiquent beaucoup. Après Hole hearted, Nuno annonce que voici son « moment préféré du concert: je vais pouvoir m’asseoir! Et quand tu arrives à 58 ans, s’asseoir c’est aussi bon qu’un orgasme! » Il attaque alors un impressionnant solo à l’issue duquel il est rejoint par Gary Cherone qui annonce avec gravité: « je sais que c’est sensé être un concert heavy, mais le monde a aussi besoin d’amour » pour entamer More than words que le public connait par cœur. Les téléphone se lèvent pour immortaliser l’instant et, devant moi, j’aperçois Matthieu Drouot qui filme aussi, se tournant pour capter tout le public mais… Je crois apercevoir un regard interpellé. Rapidement, l’organisation décide de faire tomber le barriérage invitant le public assis à investir la fosse, ce qu’il ne se fait pas répéter.

Extreme @HEAVY WEEK END

Cherone rappelle au public qu’ils sont en mode « festival », avec un show écourté, souhaitant cependant pouvoir revenir rapidement avec un show complet. Extreme termine son show avec l’incontournable Get the funk out et un extrait du tout récent Rise. Voila la machine Heavy week end lancée, et la suite promet d’aêtre tout aussi belle.

Extreme @HEAVY WEEK END
Scorpions @HEAVY WEEK END

Ceux qui ont pu voir Scorpions ces dernières années savent que le groupe est en forme. Les Allemands sont de retour pour célébrer les quarantième anniversaire de Love at first sting, alors on sait déjà qu’on va avoir droit à une setlist de rêves.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Un nuage de fumée envahi l’espace scénique, pendant que les premières mesures de Coming home ne se fassent entendre alors que la scène est encore vide. Dans la fumée, côté cour, apparait un Klaus Meine hésitant, qui a du mal a marcher. Il rejoint le centre de la scène avant que ne déboulent avec énergie ses compères.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Après Gas in the tank, seul extrait du dernier album, Rock beleiver, Scorpions nous assène une collections de hits et de raretés (dont Crossfire, interprété pour la première fois sur toutes les dates de cette tournée ou The same thrill jamais interprété depuis 1984!).

Scorpions @HEAVY WEEK END

Les lumières sont au top, les illustrations qui animent l’écran de fond de scène superbes, et les instrumentistes sont vraiment en forme, Rudolf Schenker et Matthias Jabs investissant généreusement l’avant scène.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Seul Klaus, s’il est en voix, confirme avoir pris un coup de vieux. S’agrippant au pied de micro, il se déplace lentement et, lorsqu’il s’adresse au public la voix chevrotante, il semble avoir besoin du soutien de son pied de micro, ne balançant plus – heureusement! – des baguettes par forêts entières.

Scorpions @HEAVY WEEK END

La foule compacte – on remarque ce soir que même les gradins sont désormais bien fournis, bien qu’on circule aisément – est toutefois à fond derrière ses héros légendaires acclamant aussi bien les classiques que sont Make it real, The zoo, Bad boys running wild que les attendues ballades Delicate dance, Send me an angel ou la nouvelle version de l’incontournable Wind of change dont le premier couplet a été modifié, ne parlant plus de la Moscova pour dénoncer l’agression russe envers l’Ukraine.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Après The same thrill, Mikkey Dee nous assène un monstrueux solo de batterie d’une bonne dizaine de minutes qui, bien que totalement intégré à Scorpions, évoque, par le biais du juke box projeté, son glorieux passé avec Motörhead avant que Rudolf ne redéboule armé de sa guitare à fumée pour un Blackout (seul extrait de l’album éponyme) suivi de Big city nights, doublette annonciatrice de l’approche de la fin du concert.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Etonnamment, le pubic commence à quitter les lieux lorsque le groupe quitte la scène avant de revenir pour un – court – rappel. Ben oui, il manque un titre quand même… Scorpions revient pour le très attendu et incontournable Still loving you qui voit, comme toujours, les couples s’enlacer, avant une superbe interprétation de l’explosif Rock you like a hurricane venant conclure un superbe concert. Nos héros vieillissants ont encore des choses à dire, alors profitons en.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Au final, malgré une faible fréquentation globale – le public a miraculeusement grossi pour le concert de Scorpions – cette première journée a rempli toutes ses promesses. Celles d’un festival convivial, à taille humaine et permettant surtout, c’est bien le principal, de pouvoir assister à l’ensemble des concerts dans leur intégralité. Vivement demain!

Merci à Anne-Lyse Rieu et Nicolas Le Bouedec (Gérard Drout Productions) et Olivier Garnier d’avoir rendu ce live report possible.

HUMAN ZOO: Echoes beyond

Hard rock, Allemagne (Fastball music, 2024)

Il en faut de la patience ! Les fans auront dû attendre pas moins de huit longues années pour que les Allemands de Human Zoo donnent un successeur à My own god. En même temps, le groupe de hard mélodique nous y a habitués depuis son second album… Le voici donc enfin, ce Echoes beyond tant attendu! Et on peut se rassurer dès les premières mesure du bien nommé (malgré un gentillet jeu de mots) Gun 4 a while qui démarre pied au plancher. Le chant puissant et très émotionnel de Thomas Seeburger évoque souvent un certain Andi Deris mais Human Zoo se distingue cependant de Helloween avec son heavy léché et soigné superbement mis en son. Toute la première moitié de l’album entraine l’auditeur dans des contrées sonores variées, le groupe proposant une palette de couleurs différentes, alliant rock, heavy, entrain et donne envie de reprendre les refrains de To the ground, Ghost in me ou Hello hello, et fait même frissonner avec la ballade, hommage à un père aimé et disparu, Daddy you’re a star. On ne leur fait pas l’article à ces anciens, les riffs concoctés par le guitariste Ingolf Engler plus que soutenus par une rythmique solide (le bassiste Ralf Grespan et le batteur Matthias Amann) et les claviers légers et discrets de Zarco Mestrovic. Ce qui fait également la différence avec d’autres groupes, c’est l’apport du saxophone de Boris Matakovic, pour des passages qui, souvent, évoquent un certain E Street Band (celui du Boss, Springsteen). Mais, voilà… un moment de faiblesse vient quelque peu casser le rythme de l’album avec deux titres moins marquants jusqu’au très westernien Waiting ’til the dawn qui refait taper du pied de bout en bout avec sa bottleneck. Ready to rock vient presque conclure ce disque avec une belle énergie retrouvée qui allie tous les ingrédients d’un bouquet final, l’album se terminant avec une version acoustique de Forget about the past. Malgré un moment moins inspiré, Echoes beyond regorge d’énergie positive, de petites trouvailles sonores et donne simplement envie de taper du pied. Un très joli retour!

RUSTHEAD: Gear up

France, Hard rock (M&O, 2024)

Rock and roll! Rusthead débarque avec Gear up, un album 100% pur hard rock n roll qui lorgne totalement et sans complexes du côté d’Angus and co. La guitare craque comme une certaine SG, le groove imparable des riffs évoquent toute la période Bon Scott mais pas que. Formé en 2018 à Cherbourg, Rusthead aime le pub rock australien d’AC/DC, The Angels ou Rose Tattoo autant que le rock énervé made in USA, avec, par instants, de belles intonations sudistes. Loin d’être rouillé, le quatuor développe une énergie communicative, et les 9 titres de ce nouvel album, même s’ils n’inventent rien, sont tellement enjoués qu’ils sont taillés pour la scène. Un groupe sérieux qui ne se prend pas au sérieux (cf. la vidéo de I’m not a slave). A quand une tournée, les gars (et la fille)?

ROCK IN REBRECH 13: Le report

Un mois de mai maussade, une météo peu clémente… Fort heureusement, les « spécialistes » annoncent un léger mieux pour ce 25 mai, première des deux journées du Rock in Rebrech, 13ème du nom qui, une fois encore, accueille quelques jolies voitures. Contrairement à l’an passé, il n’y a pour cette nouvelle édition que des groupes français. Trois groupes sont attendus sur la scène principale, et pas des moindres puisque nous découvrirons les Orléanais de La Jarry qui seront suivis des Princesses Leya et des Toulousains de retour aux affaires, Sidilarsen.

Deux changements de taille sont à noter par rapport à l’édition 2023: No Mad Musik, l’asso organisatrice, a décidé de ne plus faire appel à des food trucks et se charge de toute la boisson et la nourriture. Bonne pioche, la queue ne disparaissant presque pas. Egalement, afin de distraire le public toute la soirée, un camion scène a été ajouté face à la scène principale pour recevoir, entre chaque groupe, les copains de PrimsA qui offrent ainsi une permanence musicale très orienté hard rock 80’s.

Si les préventes ne sont pas mirobolantes, la soirée attirera finalement un public dense – on parle de près de 1.200 entrées – et familial – de nombreux spectateurs sont venus en famille initier les plus petits aux joies de la musique live.

Las… Le temps vire encore au gris et de grosses gouttes de pluie se mettent à tomber… fort heureusement le temps d’un petit quart d’heure à peine. Pas suffisamment longtemps cependant – heureusement ! – pour transformer le terrain en patinoire boueuse.

PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13

PrismA, que nous avions découvert live lors du récent CrickFest, est aujourd’hui présent pour animer les changements de plateaux de la scène principale. Démarrant avec un problème technique – la pluie a fait son oeuvre – il faut réinitialiser les claviers dont aucun son ne sort. Mais une fois partis, le groupe nous propose, au cours de ses 3 interventions, un beau panel de son savoir faire qu’on retrouve sur ses récentes productions, dont le plus qu’enjoué album Way of life. Ce sont en tout une bonne quinzaine de morceaux que PrismA nous offre ce soir, avec quelques inquiétudes pour les cordes vocales de Philippe Sanfilippo, le chanteur, visiblement transi de froid… Reste que le hard rock très 80’s proposé par le groupe reçoit un accueil chaleureux d’un public à la fête.

PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13
LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13

Les locaux de la soirée investissent la scène pour une bonne heure de ce rock hard ultra vitaminé et festif. Si j’ai entendu parler de La Jarry, jamais je ne me suis penché sur les compos du groupe que je découvre ce soir. Clairement, je suis emballé par ce que j’entends et vois. Les quatre se donnent à fond, entrainant le public (gentiment interpelé dès le second titre par un « ça va les alcooliques? ») avec lui.

LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13

La Jarry propose un rock aux fortes intonations punkisantes et aux textes engagés (J’habite en France, On n’a pas le choix). Benoit Pourtau a le contact très facile avec le public, l’invitant à se rapprocher de la scène (« Allez, venez plus près les bourges! ») ou le faisant participer à plusieurs reprises (Babylone, On n’a pas le choix) et fait même monter qui le souhaite sur scène pour l’accompagner sur J’sais pas danser.

LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13

Un premier concert festif qui met en appétit et qui se termine avec l’annonce du lancement d’une longue tournée de presqu’un an. On vous souhaite de vous éclater, Messieurs, et de vous retrouver bientôt on stage!

LA JARRY @ ROCK IN REBRECH 13
PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13

Après un changement de plateau – toujours animé, nous l’avons dit, par PrismA, et qui voit l’espace buvette/restauration ne pas désemplir – les « quatre petites princesses » comme ils se surnomment eux même (cf. l’interview à venir) envahissent l’espace scénique. Princesses Leya attire un public familial et de tous âges – il y a même des bébés heureusement casqués – qui se masse devant la scène. Avec le groupe musico-théâtral humoristique, on sait qu’on va passer un bon moment, mais cette foule, est-ce le nom du groupe, le côté décalé des sketches, la présence de l’humoriste Dédo ou simplement la musique qui la fait se masser devant la scène?

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Quoiqu’il en soit, la bande est en forme et balance la sauce dès Analphabet. Puis, rapidement, le groupe entre dans le vif de sa pièce: le public ne comprend rien, ça énerve Dédo qui s’engueule avec le guitariste chevelu Antoine Schoumsky qui, lui, cherche à temporiser et, dans un accès de colère, le chanteur finit par lui arracher sa perruque. Ambiance… Bon, en même temps, on a le public qu’on mérite, hein! Même celui de Sèvre Babylone surtout en reprenant le hit intemporel et universel de Lorie, C’est le week end

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Puis le groupese trouve secoué, propulsé dans une faille spatiale, et se retrouve dans un monde nappé de rouge. Une voix sort d’outre monde, celle de… Satan? « Non, ça c’est mon nom de scène. Je m’appelle Philippe« . Le diable Philippe charge les Princesses Leya d’aller remétalliser le monde et les envoie dans différents univers parallèles. Le scénario est posé, devenant ainsi prétexte à dérouler le show.

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Nos heros parviennent à lutter contre et convertir les Kangourous garou, organisent une orgie géante ou chacun Baise tout seul, luttent contre une forme de Boulime cannibale et parviennent même à convertir tout le public aux joie d’un wall of death – quoique, en prononçant ces mots, certains s’éloignent de la zone de clash – qui se transforme en un joyeux pogo.

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Toujours plein d’humour, le groupe se dispute sur l’écologie, s’invente des noms de scènes – AbbaCDC, Pateratp – s’adresse régulièrement au public embarqué dans cette folle aventure avec le groupe, public surnommé « l’équipage »

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

Univers après univers, les Princesses Leya réussissent leur mission, mais il reste cependant à remonter à la source, celle du Big bang. Pour ce faire, Dédo doit surfer sur le public qui le porte aux confins de l’espace et le ramène, sain et sauf, mission accomplie, au point de départ. Oui, mission accomplie! Philippe est content, et en plus, c’est son anniversaire. En guise de cadeau, il veut une interprétation de Boys boys boys de Sabrina, hit intemporel et intergalactique qui devient Balls balls balls… avant que tous, groupe et équipage, ne soient renvoyés dans le monde « normal » remétallisé. Princesse Leya nous a offert un vrai bon moment de détente, et même si certains trouve qu’il y a trop de « blabla », c’est bien une comédie musicale et pas un concert auquel nous avons eu droit. Un moment d’évasion intersidéral.

PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13
PRINCESSES LEYA @ ROCK IN REBRECH 13

La nuit est tombée, les familles commencent à rentrer, d’autant plus que Sidilarsen est prévu de monter sur scène à… 23h30. Autant dire que je crains de voir le public déserter plus tôt que souhaité les lieux avec l’humidité qui s’installe. Cependant, hormis les enfants pour qui l’heure du dodo est venue, il reste du monde pour accueillir les Toulousains dont la scène est en train d’être mise en place, tandis que, à l’opposée, une longue file attend patiemment de pouvoir se procurer le merch des Princesses et que PrimsA continue d’animer cette inter session avant de remercier le public venu nombreux.

PRISMA @ ROCK IN REBRECH 13
SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Sidilarsen s’est fait rare depuis 2019, mais la sortie de son nouvel album, Que la lumière soit, justifie sa venue ce soir. Les dates commencent à s’afficher en nombre et la bande à Didou et Vyber espère bien pouvoir défendre longtemps ce disque déjà remarqué, en tout cas, être sur les routes jusqu’en 2025.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

A l’image de la pochette de son album, le groupe tout entier se réunit, en cercle, au milieu de la scène baignée de rouge. Puis les hostilités commencent avec la nouveauté Intox, suivie des désormais classiques Retourner la France et Guerres à vendre qui, déjà retournent le public.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

On remarque que la scène est sobrement décorée, les écrans qu’utilisait le groupe sur les côtés ont disparu au profit de simples estrades de chaque côté du kit de batterie. Une batterie tenue et frappée par Marvyn, le dernier arrivé qui, malgré son jeune âge et son petit gabarit cogne comme un diable et comme s’il avait toujours été là.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Malheureusement, est-ce par choix ou par contrainte, Sidilarsen joue presque en permanence à contre jour. Très peu éclairé en façade, c’est souvent un jeu d’ombre chinoise auquel le public a droit, malgré des lumières contrastées, vives et variées. Mais les 5 se donnent entièrement, allant chercher le public qui, en grande partie, connait déjà les nouveaux morceaux présentés ce soir (Adelphité, Du sang sur les fleurs, On revient sur Terre et Luminaria) et reprend avec entrain les plus anciens morceaux.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Si chaque album n’est pas ce soir représenté, les God’s got guns, On va tous crever et autres Back to basics voient le public accompagner avec force le groupe très en forme, avant que, là encore de manière classique, Sidilarsen ne ferme le ban avec La morale de la fable et l’incontournable Des milliards. Oui, Sidi est en forme et il ne fait guère de doute qu’on entende beaucoup parler d’eux cette année.

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13

Malgré un temps grisâtre, une humidité presque constante et des horaires assez tardifs – une idée à explorer pour la prochaine édition: démarrer, en cette période encore scolaire, une heure plus tôt, surtout pour vraiment profiter de la tête d’affiche – le public est venu en nombre. Paradoxalement, la journée du 26 mai, gratuite, a attiré beaucoup moins de monde que ce samedi, pourtant payant. C’est rassurant pour l’avenir du Rock In Rebrech’, petit festival de province qui monte et monte tranquillement!

SIDILARSEN @ ROCK IN REBRECH 13