SPLEENBREAKER: Human comedy

France, Rock (M&O, 2025)

Quatre chiens tout de cuir vêtus autour d’une table, une bière à la main, les « shades » rivées sur le nez… Pas de doute, Spleenbreaker est un groupe de rock sans doute énervé. Clairement, leur album Human comedy ne cherche pas à réinventer la machine à courber les bananes tant le groupe semle vouloir se faire plaisir en nous replongeant dans un passé rock et allumé. Pas psyché, simplement allumé. Nombre d’entre vous me connait suffisamment bien aujourd’hui pour comprendre pourquoi je passe sur le chant en anglais… y a du boulot, mais bon… Si les deux premiers titres me laissent froid, le chant à la Jim Morrisson et les ambiances à la The Doors de Mainstream m’interpellent avant que le groupe n’appuie sur l’accélérateur avec un Lust lover pas piqué des hannetons (plus tard, c’est un ton horrifique à la Alice Cooper sur Purge your brain qui me rappellera à l’ordre). Seulement, rapidement s’installe l’impression d’un manque. Si l’envie est là, si la guitare est saccadée et entrainante, si le groupe puise dans le blues et le hard vintage, il me semble manquer ce truc en plus qui ferait passer Human comedy d’album gentiment plaisant à bon disque de rock. Un album à écouter entre potes autour d’un apéro pour passer une bonne soirée.

GHOST: Skeleta

Suède, Rock hard (Loma vista recordings, 2025)

A sa sortie, il y a trois ans, nous avions, chez Metal Eyes, qualifié Imperia d’album « en demi-teinte ». Alors, forcément, c’est avec un mélange de crainte et d’une certaine forme d’excitation que j’appréhende Skeleta, le nouvel album de Ghost. Force est de reconnaitre que le second sentiment l’emporte sur le premier tant Tobias Forge a cette capacité à composer des hymnes qui, sous de faux airs pop, s’affichent résolument entrainants et (gentiment) subversifs. Peacefield introduit ce nouvel album sur fond de chœurs religieux féminins avant de se transformer en un rock quelque plus dur. Tout au long des dix titres de cet opus, il faut tendre l’oreille pour découvrir un fond de noirceur, ces détails qui font que, oui, Ghost, au delà du visuel ouvertement provocateur et de ses textes volontairement subversifs et « scandaleux », fait bien partie de la grande famille hard rock. Un hard léché, souvent proche du FM des années 80, avec des mélodies et des refrains immédiatement mémorisables, ceux du genre à être instantanément repris en chœur par le public en concert. Trois ans après une certaine déception, Ghost revient dans une forme éblouissante. La messe (noire) en est-elle pour autant dite? Rien n’est moins sûr. Ghost est de retour, en pleine forme et en peine possession de ses moyens. Superbe.

CRICK FEST 4: Stratagème et King Crown live (Cléry Saint André, le 5 avril 2024, avec B3nzin et Prisma)

C’est une vraie bonne soirée à laquelle les quelques 200 personnes présentes ont assisté, ce samedi 5 avril à l’Espace Loire de Cléry Saint André. L’association Crick For Zik organisait en effet la quatrième édition du Crick Fest qui avait fait salle comble l’an dernier avec la présence de Sortilège en tête d’affiche. Moins connus bien que largement aussi expérimentés par leurs formations d’avant (Nightmare et Galderia, les (faux) Grenoblois de King Crown, groupe fondé par les frères Jo et David Amore, a été invité à reprendre le flambeau. Si les ventes ont eu un peu de mal à décoller, le public présent a pu et su profiter pleinement de la chaleur des 4 groupes présents ce soir.

Les célébrations commencent cependant backstage puisque KingCrown s’y voit remettre par Mister Khermit himself le Metal Award du meilleur album heavy prog et de la plus belle pochette d’album. Une belle mise en bouche pour le groupe, n’est-il pas?

Remise du Metal Award à KingCrown
B3nzin @Crick Fest 4

Arrivé tôt sur place pour pouvoir interviewer Stratagème et King Cown (entretiens à suivre), je trouve une équipe de bénévoles par monts et par vaux: il n’y a plus d’électricité dans les loges, les prises de courant, réfrigérateurs et chauffe-plats ne fonctionnent plus. Rallonges, recherches de panne (et du téléphone du responsable d’astreinte de la salle…), les équipes en charge vivent un bon moment de stress avant de découvrir, enfin, la cause et de pouvoir tout remettre en fonction.

Les locaux de B3nzin, trio rock bien énervé originaire de Jargeau (on n’y fait pas que des andouillettes!), sont prévus à 19h00 mais accusent un léger retard, la soirée étant introduite par le maitre de cérémonie et organisateur, Christophe Dannacker – par ailleurs guitariste de Prisma, qui nous confirme, déjà, la tenue d’une 5ème édition, le 4 avril 2026, avec, en tête d’affiche, un groupe étranger. Une date déjà enregistrée même sans connaitre les participants qui n’ont, pour l’heure, pas encore signé leur contrat.

B3nzin @Crick Fest 4

B3nzin ne se prend pas la tête et propose avec une plus que chaleureuse simplicité un rock énervé aux guitares qui évoquent AC/DC, aux mélodies bluesy empreintes de Led Zeppelin avec une personnalité propre, pop et rock, qui entraine le public dans son sillage. La bonne humeur est de mise, les gimmicks aussi. Bruno, le chanteur guitariste, grande asperge, joue de sa taille pour prendre des poses et occuper l’espace et la scène autant que possible. Séducteur, ses mots sont clairement destinés à séduire les filles de l’assistance – sans pour autant oublier les amateurs de rock de tous styles.

B3nzin @Crick Fest 4

Ses acolytes suivent clairement le patron, Gigi, le bassiste concentré évoluant sereinement sur les planches armé de son impressionnant instrument soutenu efficacement par le batteur, Clément. Pendant environ 45′, le groupe nous délivre un set carré et précis doublé d’un esprit bon enfant. Une très belle mise en jambes et, sans aucun doute possible, un groupe à revoir.

B3nzin @Crick Fest 4
Prisma @Crick Fest 4

Prisma, c’est l’habitué des lieux… Normal, Chris étant l’organisateur du Crick Fest, il en profite pour faire jouer son groupe. Pendant un peu moins d’une heure, le quintette – qui a vu son ex-claviériste venir à la rescousse pour cette date, le nouveau membre étant indisponible – nous offre un classic hard rock qui séduit et met tout le monde d’accord.

Prisma @Crick Fest 4

Si la setlist se voit écourtée d’un titre (Way of life passe à la trappe sans doute pour rattraper un peu le retard – raté…), Prisma nous offre ce soir deux nouveautés, Stay strong qui ouvre le bal et Masters of game, deux titres nous dévoilant une facette beaucoup plus dure et heavy, une orientation souhaitée par le quintette. On sent, tout au long de leur prestation, les cinq en parfaite harmonie et, comme tout le monde ce soir, heureux d’être là. B3nzin a chauffé la salle, Prisma maintient la température avant de la voir monter d’un autre cran. En attendant, allez les retrouver/découvrir à Paris avec Heartline. Ce sera le samedi 17 mai, au Backstage By The Mill.

Prisma @Crick Fest 4
Stratagème @Crick Fest 4

Les plus anciens d’entre nous se rappellent sans doute de Stratagème, groupe fondé en… 1970 qui a connu plusieurs incarnations avant de disparaitre pour mieux revenir au début des années 2010. Un premier album sous le nom seul de Stratagème (l’histoire complète sera à retrouver sous peu dans l’interview) parait en 2013, et quelques modifications de line-up nous font retrouver le groupe totalement modifié avec un nouvel Ep sous le bras, Endless journey. Et là, papy Gégé (Gérard Motté, bassiste et seul membre fondateur) s’est entouré de fines gâchettes.

Stratagème @Crick Fest 4

Butcho Vukovic, tout d’abord. Le toujours aussi sympathique chanteur prend toujours son pied sur scène. Il ne déroge pas à la règle, sautant, dansant et emportant le public avec lui, communiquant toujours avec simplicité et bienveillance. Il fait même part de son plaisir, et, ce qui est habituellement perçu comme démago pour séduire le public semble ce soir vrai, dit que c’est le meilleur concert que ce line up a donné jusque là. Le partage, échange et plaisir, une recette qui fonctionne à tous les coups!

Stratagème @Crick Fest 4

Cependant, Stratagème aujourd’hui, c’est aussi une paire de guitaristes parfaitement hors du commun, Sébastien Hérault et Marc de Lajoncquière. Et lorsque le talent se double de complicité, le résultat est explosif. Une petite démonstration met tout le monde d’accord: un Eruption (Van Halen) parfaitement exécuté par Sébastien que Maître Eddie n’aurait pas reniée. Ajoutons à cela quelques reprises qui font mouche (Panama (Van Halen), Rebel yell (Billy Idol) et une autre à venir) et mettent tout le monde d’accord, dont la bande de keupons qui pogotent et s’amusent tout au long de la soirée.

Stratagème @Crick Fest 4

Les titres originaux sont évidemment de la partie et Butcho se montre au top de sa forme, vocale et humaine – ah, ce Butcho qui demande au public s’il y a des amateurs de death metal et incite ses compagnons à tenter le coup! Ah, la réaction timide de Patrick Cazu derrière ses fûts et celle de Gégé qui proteste avec un « non, ça, c’est pas Stratagème! Pas du tout! » après un growl du vocaliste qui rappelle son passé punk avant de découvrir le hard rock avec Bon Jovi et de changer de chapelle.

Stratagème @Crick Fest 4

Le concert se termine aussi chaleureusement qu’il avait commencé avec une reprise de Celebration (Kool and the Gang) dans une version rock et électrisée reprise par un public conquis et aux anges. Oui, la température a quelque peu grimpé et la suite est tout aussi prometteuse.

Stratagème @Crick Fest 4
King Crown @Crick Fest 4

Après une interview quelque peu… remuante suivie d’une rapide session photos en tenue de scène, King Crown se voit introduire par Christophe. Les cinq investissent donc les lieux et, dès Magic stone, prennent le public à la gorge pour ne jamais relâcher la pression.

King Crown @Crick Fest 4

Les frères Amore ont vraiment fait le bon choix en s’entourant d’une équipe tout aussi jeune qu’expérimentée. LE résultat, c’est un concert explosif et jovial (cet échange entre Jo et un membre du public qui l’interpèle avec un « allez, tonton, oui c’est toi, tonton! » qui fait bien marrer le chanteur) de bout en bout.

King Crown @Crick Fest 4

Là encore, la communication avec le public est aisée et, même si l’horaire a poussé ceux venus en famille à aller coucher les petits, chaleureuse. On sent les musiciens parfaitement en phase – les guitaristes sont les meilleurs amis du monde, c’est clair. Pendant une heure trente, King Crown sape et met tout les présents d’accord. Et après le rappel, la fête continue!

King Crown @Crick Fest 4

L’énergie débordante se transforme à la fin du set en une invasion justifiée du stand de merch. Achats, photos, autographes, tout y passe pour mettre un terme à cette superbe soirée. On vous l’a dit? On remet ça l’an prochain, le 4 avril 2026, avec un groupe étranger en tête d’affiche. Qui? On le saura plus tard.

King Crown @Crick Fest 4
King Crown @Crick Fest 4

Merci à Christophe Dannacker et toute l’équipe de l’asso Crick For Zik, aux bénévoles et aux équipes de sécu de rendre ce genre de soirée possible.

Interview: CRICK FEST 4

Interview CRICK FEST4 – Entretien avec Chris Acker (orga). Propos recueillis le1er février 2025

Après avoir reçu Sortilège en 2024 pour une troisième édition plus que sold out, l’association Crick For Zik remet le couvert avec une quatrième édition du Crick Fest qui, cette année, accueillera 4 groupes (peut on imaginer que le CF5 en accueille 5 et ainsi de suite ?) Metal Eyes a tenu cette année encore à faire le point sur l’évolution de ce plus que sympathique mini festival.

La prochaine édition du Crick Fest se tiendra le 5 avril 2025, à Cléry Saint André.

A 18h30, cette année, plus tôt que d’habitude puisque cette année il y aura 4 groupes…

Qu’est-ce qui fait que cette année tu as décidé de passer à 4 groupes ?

Deux raisons : la première, je voulais que ça fasse vraiment « festival ». 3 groupes, c’est un gros concert…  Et puis, depuis l’année dernière, j’ai tellement de demandes que si je ne mets pas plus de groupes, il y aura un Crick Fest 50 ou plus, j’en sais rien !

Pour rappel, l’an dernier, Sortilège était la tête d’affiche, le Crick Fest a très rapidement affiché complet. Ce que tu dis sous entends que tu as eu des retours très positifs de cette troisième édition…

Énormément, oui. Parce que dans le milieu du metal, comme d’autres sans doute, les fans communiquent énormément, notamment par le biais des réseaux sociaux et, grâce aussi au fan club de Sortilège, j’ai eu 2 ou 300 retours disant que c’était un festival au top avec une organisation au top, des bénévoles, tout, tout au top. Et, forcément, quand ça plait, les gens en parlent… Tout le monde a dit « Vivement l’année prochaine ! » J’espère qu’ils ne se sont pas dit que j’allais reprendre Sortilège (rires)!  Ceci dit, ça n’aurait pas été possible vu les problèmes de santé de Bruno Ramos…

Pas de Sortilège cette année, et c’est tant mieux, sinon c’est une affiche qui se répète. Tu as eu énormément de retours positifs. On sait que tu avais depuis longtemps un groupe en tête et on sait aujourd’hui que la tête d’affiche de cette nouvelle édition c’est KingCrown, le groupe des frères Amore, ex-Nightmare. C’est eux qui t’ont contacté ou toi ?

Ni l’un ni l’autre, c’est un intermédiaire. J’avais un nom en tête, mais ce n’était pas KingCrown. J’ai été en contact avec leur manageur, avec le chanteur de ce groupe, on a été pas mal en discussion… A un moment, j’ai douté, je me suis demandé si je parlais avec la bonne personne parce que je n’y croyais pas. C’était trop facile…Je me disais que j’étais en train de me faire avoir. Tout ça m’a fait perdre deux mois… C’était un groupe étranger.

J’étais resté sur un groupe français, mais je n’arrivais pas à identifier lequel…

Rappelle-toi, la vocation de ce festival c’est de faire jouer des groupes de la scène locale qui ne sont pas accueillis ailleurs, et je voulais absolument faire venir un artiste qui est apprécié du grand public et qui attire du monde. Bingo avec Sortilège ! Après, c’est totalement égoïste, mais comme je suis le président de l’asso et le programmateur, ben… Je me fais plaisir ! Quand tu vois ceux qui nous quitte, je me dis que c’est le moment. Mais ce ne sera pas pour tout de suite. Un groupe étranger, ce n’est pas le même budget, entre le cachet, le transport… Tu additionnes tout ça, tu divise par le nombre max de spectateurs et ça te donne le prix de la place, et là… non. Ça grimpe trop et ce n’est plus dans le même esprit. Mais ce n’est pas perdu…

Tu es tombé comment sur KingCrown, alors ?

Prisma fait partie de FTF Music, qui est un label de distribution, diffusion et production. Par son intermédiaire, j’ai pu avoir le contact de Joe Amore. J’ai toujours adoré Nightmare, et là, quand j’ai écouté la production de l’album de KingCrown, j’ai pris une claque et je me suis dit « oui, ça va le faire » !

La production c’est une chose, faire venir un groupe à Cléry Saint André, c’en est une autre. Il y a eu Heartline et surtout Sortilège qui vous a aidé à placer Cléry sur la carte des lieux de concerts possibles (il approuve). Qu’est-ce qui a convaincu Kingcrown de venir ?

Comme pour Sortilège : ma passion pour cette musique, ma passion en tant que fan, que « patron » d’une organisation qui met les petits plats dans les grands pour passer une super soirée.

Kingcrown est la tête d’affiche, mais il y a aussi trois autres groupes : Prisma qui est ton groupe, on ne va pas en parler, il y a du délit d’initié pour que Prisma soit encore à l’affiche (il rit), et aussi Benzin et Stratagème, deux groupes assez différents, ce qui donne une affiche assez variée, plus rock, pas 100% hard/metal comme l’an dernier. Qu’est-ce qui t’a fait porter ton choix notamment sur Benzine, le plus rock des 4 groupes ?

Pour la petite histoire, j’ai joué plus jeune avec Bruno, le leader de Benzin. Je l’avais perdu de vue et grâce aux réseaux, on a repris contact. Je suis allé les voir jouer à un tremplin à Jargeau quand j’ai appris qu’il remontait un groupe et j’ai pris une grosse claque. Son jeu, sa voix, son allure, rien n’a changé. Bruno, c’est Bruno, voilà…

Qu’en est-il de Stratagème ?

Un peu comme pour KingCrown. Ça fait quand même 42 ans qu’ils tournent, et j’ai discuté avec Gégé, le leader, bassiste, et j’ai adoré leur dernier Ep, du hard rock propre, bien joué, moderne. Comme j’étais en mode « 4 groupes », c’est eux que j’ai retenus.

On ne va pas parler de Prisma, votre présence à l’affiche, tu nous l’as expliquée l’an dernier. En revanche, y a-t-il des nouveautés qui nous seront proposées ?

Plus que ça puisque, déjà, on a changé de clavier ! Gilles a voulu se consacrer un peu plus à sa famille. Officiellement, c’est Pascal qui joue maintenant avec nous. Mais, malheureusement, il ne pouvait pas assurer la date du 5 avril donc c’est Gilles qui sera là pour nous dépanner.  En ce qui concerne les nouvelles compos, ça avance, elles se durcissent, on est plus proche du heavy.  Elles se musclent.

Ça fait quelques temps que l’affiche a été dévoilée, que les places sont en vente aussi. Où en êtes-vous aujourd’hui sur les 350 places que peut accueillir la salle ?

Bizarrement, pas terrible du tout… Il reste encore plus d’un mois, on me dit que ce n’est pas trop grave… Toute la campagne de com, les flyers sur Paris, ça commence. Les gros concerts, ceux où on peut toucher du monde ne font que commencer, il y avait Mass Hysteria hier soir, d’autres arrivent. Après, je ne sais pas pourquoi les préventes ne décollent pas…

Il y a une piste à envisager : KingCrown est un nom beaucoup moins connu que Sortilège…

Exact, et ils sont plus loin. Sortilège, ils sont de Paris, et il y a plein de fans parisiens qui sont venus. Là, Grenoble… la fan base hésite plus.

Aujourd’hui, il y a quand même urgence à en parler…

Oui, totalement, il faut en parler par tous les biais. J’ai même été jusqu’à aller en parler auprès de France Info, Radio France, parce que je veux toucher tout le monde, ne pas avoir à regretter de ne pas l’avoir fait. Mais sans payer, non plus, mais je ne peux pas me permettre une demi-page dans un magazine…

Quel est le tarif des places ?

En prévente, elles sont à 18 euros, sur place, elles seront à 23. Pour les moins de 16 ans, elles sont à 15€ et 20€. On peut les prendre directement sur le site de l’asso et tout figure sur la page Facebook de Crick For Zik.

Comme l’an dernier, si des gens viennent de loin, ils ont la possibilité de dormir sur place, version camping ?

Même mieux, puisque cette année, nous avons l’autorisation de planter quelques tentes. On reste sur place, et on peut accueillir quelques personnes. Maintenant, il faut se rappeler qu’on est début avril, les nuits sont fraiches…

Au niveau du catering, ce sera toujours ton chili ?

(rires) J’adore entendre ça ! On va en parler lors de la prochaine réunion, mais il n’est pas impossible qu’on change. J’ai une autre spécialité ! Ce n’est pas impossible car Butcho (chanteur de Stratagème) a appris ça et il s’en régale à l’avance ! Ça fait plaisir à entendre, même Zouille il a parlé de ce chili !

Une dernière chose : si les ventes n’augmentent pas, il y a un risque d’annulation ?

Je l’ai déjà écrit et confirmé : il n’y aura pas d’annulation. Pourquoi ? Parce que j’ai un fonctionnement simple : je sais m’entourer de partenaires financiers ce qui fait que, si les ventes sont faibles, je ne bois pas trop le bouillon. Évidemment, ça nous ferait tous chier – musiciens, orga, bénévoles – si ça ne décolle pas, ce n’est jamais agréable de jouer devant peu de monde, mais quoiqu’il arrive, on maintiendra le Crick Fest.

As-tu quelque chose à rajouter ?

On peut ajouter que pour ceux qui achètent leur billet à l’avance, il y aura un petit cadeau, comme d’habitude, il y aura du merch, peut-être une boutique de CD/vinyles. Du tattoo éphémère et toujours nos bons sandwiches préparés avec du pain et des produits locaux !

GHOST: Rite here, right now

Suède, Rock hard (Concord records, 2024)

Ca fait longtemps que Metal Eyes n’a pas parlé de DVD/BluRay. Mais on ne pouvait pas passer à côté de Ghost et ses spectacles toujours hors normes. Après avoir annoncé une séance unique au cinéma la veille de sa sortie, le grand public peut enfin découvrir Rite here, rite now (on admire au passage le jeu de mots du titre et la référence au premier live de Van Halen) documentaire qui retrace les deux concerts que Papa Emeritus et ses ghouls on donné au Kia Forum de Los Angeles les 11 et 12 septembre 2023. Comme toujours avec Ghost, les petits plats sont mis en avant pour transformer ce film en un moment grandiose et grandiloquent. Ghost a toujours divisé le public, et les fidèles seront simplement envoutés par cette expérience. Les novices et mêmes les plus curieux des réticents seront soit convaincus, soit, au pire, séduits par la puissance de ces concerts qui mêlent de nombreuses images de ces concerts comme toujours travaillés à la perfection et du partage avec le public, conquis. Les plus grands morceaux de Ghost sont évidemment de la partie, les 5 albums étant passés en revue (en vrac Rats, Imperium, Cirice, Absolution, Square hammer…) pour se terminer avec un titre inédit, The future is a foreign land, résolument pop et totalement dans l’esprit de Ghost. DVD/Bluray ou CD, chacun trouvera le format qui lui convient pour se délecter, une nouvelle fois des aventures de la bande à Tobias Forge. Superbe.

ROBERT JON & THE WRECK live à Paris (le Trabendo, 16 novembre 2024)

J’avais pris un tel pied lors de leur concert de l’an dernier dans une grange réaménagée à Talcy (41), que je ne pouvais rater le passage de Robert Jon &The Wreck au Trabendo (malgré la présence au Zénith voisin d’un autre groupe que j’adore…) La file s’allonge sur le chemin qui mène à la petite salle et visiblement, il y aura du monde.

Fat Jeff

La mise en jambe est assurée par un certain Fat Jeff, un One man blues band. Le gaillard s’installe sur un tabouret, attrape sa guitare et pose le pied sur la pédale de sa grosse caisse. Ainsi préparé, il entame une jolie demi-heure de ce blues chaleureux et intemporel.

Le public, qui semble découvrir Fat Jeff, est attentif et séduit par cette voix rocailleuse et l’entrain du musicien qui, en fin de set, se lève, permettant enfin au public le plus éloigné de voir un peu plus que sa tête! Une bien jolie découverte. Il semble heureux d’être-là, d’autant plus qu’il s’agit de sa première prestation à Paris. Alors ouvrir pour Robert Jon le motive d’autant plus. Après son set, il ne manquera d’ailleurs pas une miette de celui des Américains…

Fatt Jeff

La foule est dense lorsque Robert Jon & The Wreck arrive sur scène. Dès les premières mesures de Hold on, le ton est donné. Le blues rock teinté sudiste fait mouche, et Henry James prend rapidement le public à la gorge avec un premier solo. Si Robert Jon est en voix, il ne se risque pas à l’exercice du solo qu’il laisse volontiers à son complice de 6 cordes.

Robert Jon & The Wreck

Chacun est à sa place sur cette scène pas très grande – Andrew Espantaman est tout au fond derrière sa batterie, Jake Abernathie, désormais parfaitement intégré, tranquillement assis derrière ses claviers, soutenu par le bassiste aux éternelles lunettes noires, Warren Murrel – et transforme chaque chanson en un moment de partage généreux.

Robert Jon & The Wreck

Croisement naturel (spirituellement, s’entend!) entre Jimi Hendrix, Richie Blackmore et Uli Jon Roth, Henry James ne cesse d’épater par ses interventions plus brillantes et lumineuses les unes que les autres. Un jour viendra où son talent explosera vraiment, mais pour l’heure, contentons nous de nous pâmer en écoutant chacune de ses notes, irréprochablement jouées.

Robert Jon & The Wreck

Si Red moon rising, le dernier album, est naturellement à la fête avec 5 extraits (Hold on, Rager, le morceau titre, Life between the lines et Ballad of a broken heated man), Glory bound et Last light on the highway sont également représentés avec 3 morceaux chacun, tandis que Ride into the light et le premier album autonommé le sont avec une chanson chacun.

Robert Jon & The Wreck

Si on les apprécie sur album, on se rend vite compte que le Blame it on the whiskey, Bring me back home again ou Oh Miss Carolina et Do you remember – ces deux derniers venant presque clore le concert – sont d’une redoutable efficacité sur scène. Le groupe ne laisse d’ailleurs pas un instant de répit au public avec qui la communication est fréquente et aisée, Robert Jon toujours plaqué sous son Stetson souriant et chaleureux.

Robert Jon & The Wreck

Après s’être fait désiré quelques courts instant, RJTW nous offre un seul et unique titre en rappel. Mais quel titre! Un Cold night allongé à l’envi qui se termine sur un duel dantesque, un dialogue fin et racé entre la guitare de Henry et les claviers de Jake qui viennent se taquiner, se répondre et se défier. Un bon quart d’heure de bonheur pour mettre un terme à ce superbe concert. Prochaine étape: le Trianon?

Robert Jon & The Wreck

Merci à Sabrina Cohen-Aiello et Veryshow d’avoir rendu ce report possible.

THE DEAD DAISIES live à Paris (L’Élysée Montmartre, le 11 novembre 2024)

The Dead Daisies continue son ascension et c’est ce soir à l’Élysée Montmartre que le gang protéiforme de David Lowy pose ses flightcases. Il y a cependant un grand absent, puisque Doug Aldrich a dû renoncer à cette tournée européenne pour subir des soins à la suite de la découverte d’un cancer de la gorge, heureusement traitable. C’est donc plein de pensées positives pour son rétablissement que nous assisterons ce soir à une nouvelle formule de TDD puisque Doug a été remplacé au pied levé par son complice au sein de Whitesnake, Reb Beach.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Voici bien longtemps que je n’ai vu Mike Tramp sur scène. Le Danois revient ce soir en duo pour continuer de donner vie à White Lion. Accompagné de Markus Mann à la seconde guitare, le chanteur se montre toujours aussi jovial et, le temps de 25 petites minutes, nous offre un bond dans son glorieux passé.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Living on the edge lance les débats et le public, aux âges variés mais principalement composé de jeunes quinquas/sexagénaires, accompagne avec bonheur Mike dans ses réinterprétations de certains classiques du lion blanc.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Il communique facilement et avec humour, se rappelant de ses venues parisiennes autant avec White Lion que Freak Of Nature ou en solo. Oui, il a encore de la mémoire, comme il le précise. La version de Little fighter – qui traite du sabotage du Rainbow warrior, vaisseau amiral de Greenpeace coulé par les services secrets français – donnerait envie de hurler Free Paul Watson tant le thème est d’actualité…

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

On fini avec les beaux sentiments de Tell me et une version sans doute moins « prise aux tripes » de When the childre cry qui, elle aussi est d’une cruelle et affligeante actualité comme le rappelle le chanteur: « j’ai écrit cette chanson il y a plus de 30 ans. Je ne pensais pas que le monde serait encore un tel sac à merde »… Une version épurée pour une première partie soft. La suite va rebattre les cartes.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris
Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avec Beasto Blanco, on change littéralement de registre. Once a Coop, always a Coop pourrait-on même penser puisque le groupe formé en 2012 compte en son sein rien moins que Chuck Garric bassiste de Alice Cooper et ici guitariste et chanteur, et Calico Cooper, la fille de Vincent Furnier, également infirmière SM et tortionaire d’Alice Cooper et ici chanteuse horrifique et sexy. Autant dire que ces deux-là auront été très présents en France en 2024, mais ils viennent pour assurer la promotion de Kinetica, dernier album en date du groupe.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

La voix rocailleuse de Chuck, son sourire sadique, le jeu de scène de Calico, l’esprit musical en général, tout le décorum shock rock évoque l’univers cooperien. Les autres musiciens tiennent la structure de l’ensemble mais force est de reconnaitre qu’en simple tenue de rockeur, les regards sont plus centrés sur les deux vocalistes qui font le show.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

A mi-parcours, d’ailleurs, et sans réelle surprise, Beasto Blanco se frotte à Feed my Frankenstein, rappelant ainsi, s’il en était besoin, certaines origines de ses membres. Le public connait et reprend en choeur le refrain et les « oh, ouhoh » toujours efficace.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Ce n’est qu’ensuite que Calico s’arme d’une batte cloutée et vien menacer chaque musicien en faisant tourner son instrument, le frappant au sol… Pas vraiment envie de contredire la donzelle à ce moment-là tant elle a l’air d’en vouloir à tout le monde.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avant de clore ce show calibré à l’américaine, et dans l’ensemble efficace et plaisant, Chuck invite le public à hurler avec lui une série de « We are Beasto Blanco » fédérateurs; Un set sans réelle surprise, cependant exécuté avec l’efficacité que requiert le genre.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris
The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

The Dead Daisies live, c’est toujours la garantie de passer un bon et chaleureux moment de rock. Ce soir confirme la règle dès l’arrivée sur la nouveauté Light ’em up, extrait de l’album du même nom. Derrière sa tignasse, John Corabi rugit comme un lion, et David Lowy, capitaine du navire, est en pleine forme.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Naturellement, les regards se tournent vers Reb Beach qui, sur le tronçon européen de la tournée, remplace Doug Aldrich. Le choix de l’ex-Winger et ex-Whitesnake semble évident tant le gaillard est à l’aise et donc à sa place au sein du groupe. En même temps, il se retrouve avec son complice de Whitesnake, le bassiste Michael Devin qui, lui aussi et malgré un certaine discrétion, a totalement trouvé sa place dans le groupe même s’il est difficile de faire oublier un certain Mendoza et sa complicité avec Corabi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Les titres défilent tous aussi efficaces, TDD puisant principalement dans la période Corabi qui, c’est une évidence, Born to fly mis à part, est bien plus taillée pour la scène que les extraits de la période Glenn Hughes (Unspoken, Bustle and flow).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Tommy Clufetos nous offre un intense solo de batterie qui, malheureusement, nécessite l’intervention de son technicien à 3 reprises! Ce qui ne semble pas perturber le batteur plus que ça qui, debout, frappe ses toms avec énergie et entrain. Le seul hic, à ce stade du concert, est cette désagréable impression qu’un technicien s’est endormi sur la machine à fumée tant la scène et les musiciens sont derrière un voile gris

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Malgré une discographie désormais plus que bien fournie qui permettrait au groupe de ne proposer que ses compostions, The Dead Daisies a toujours aimé les reprises et nous en offre ce soir un beau panel, titres qui sont devenus des incontournables du groupe (on a même eu droit à Bitch, des Rolling Stones en guise de pré-intro).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Présenté comme telle, Corabi demandant si « c’est OK qu’on joue une autre nouvelle chanson?« , on commence avec le superbe Take a long line de The Angels/Angel City et ses éclairages multicolore dignes de Pink Floyd. Vient ensuite la présentation des musiciens, avec mini reprise en guise d’identité: David Lowy « qui a eu l’idée de monter ce groupe il y a 13 ans » (Dirty deeds done dirt cheap, AC/DC), Tommy Clufetos, « celui qui crève les peaux de batterie, surnommé le Motor City Maniac » (Seven nation army, The White Stripes), Michael Devin « que vous connaissez au sein de Witesnake, avec qui on a vraiment partagé une femme… C’était sa barbe, ma barbe, sa barbe à elle! » (Children of the grave, Black Sabbath)… Puis il annonce: « vous l’avez remarqué, quelqu’un manque » et il nous donne des nouvelles de Doug « qui se porte très bien » avant de présenter son remplaçant, Reb Beach très acclamé (Living after midnight, Judas Priest). C’est ensuite David Lowy qui présente simplement John Corabi sur fond de Join together (The Who).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Avant d’entamer la dernière partie du concert, TDD nous offre une reprise blues, une version très électrifiée de I’m ready de Muddy Waters pour continuer avec l’incontournable Fortunate son (Creedence Clearwater Revival). On sent la fin du show approcher lorsque Jon Corabi nous invite à voyager. Destination? Une seule possible, Mexico et ses éclairages vert et rouge qui précède Midnight Moses (The Sensational Aex Harvey Band) avant que TDD ne quitte la scène.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Fut une époque où le groupe ne s’encombrait pas de rappel… Mais le passage semble obligatoire, alors les 5 reviennent rapidement pour clore avec le toujours d’actualité Long way to go suivi de Helker skelter (The Beatles). Ce soir, The Dead Daisies a une nouvelle fois su séduire le public par un concert plus que chaleureux (bien que voilé…) Si on ne peut que regretter le manque d’affluence, le public présent ressort comme toujours ravi. Une vraie valeur sure et une vraie bonne soirée aussi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Merci à Olivier Garnier et Base Productions d’avoir rendu ce live report possible.

BLACK STONE CHERRY et AYRON JONES live à Paris (L’Olympia, le 6 novembre 2024)

Ce n’est pas sans une certaine forme de curiosité que j’arrive ce soir à l’Olympia. Voici en effet plusieurs jours que je me demande quelle sera l’ambiance de ce soir, lendemain d’élections présidentielles américaine à hauts risques, entre un Ayron Jones clairement partisan démocrate avec qui il est facile de parler politique, et des Black Stone Cherry originaire du Kentucky, un Etat du Sud clairement républicain avec qui aborder politique le sujet nous fut, il y a quelques années, clairement interdit… Certains diront que la musique n’a rien à voir avec la politique, que le rock reste de l’entertainement, il n’empêche que, si on est ici pour s’amuser, l’Histoire des USA vient de basculer. Alors concentrons nous plutôt sur cet entertainement si cher à tous les Américains, quel que soit leur bord.

Storm Orchestra @Paris,Olympia

Récemment ajouté à cette affiche, le trio parisien de Storm Orchestra a l’honneur de lancer les festivités de ce soir. Malheureusement, c’est devant un parterre encore assez vide que le trio monte sur scène sans une seconde se laisser démotiver. Bien au contraire, pour eux, comme me le dira plus tard Maxime Goudard, le chanteur guitariste, c’est un tel plaisir pour eux que de jouer sur cette scène mythique que leur envie d’impressionner est palpable.

Storm Orchestra @Paris,Olympia

Pas un instant, pas une seconde sans un forme de débauche d’énergie malgré un rock varié, à la fois racé et rentre dedans. Ne disposant que d’une petite vingtaine de minutes, à peine le temps de 5 titres, Storm Orchestra a su séduire le public et continuera son travail rapidement après sa prestation en arpentant couloir et bar de l’Olympia allant à la rencontre de chaque fan qui interpelle les musiciens. Un beau début.

Storm Orchestra @Paris,Olympia
Ayron JONES @Paris,Olympia

C’est toujours aussi nonchalant qu’Ayron Jones arrive sur scène. Le sourire qu’il affiche en dit long sur sa satisfaction d’être ici ce soir. Car en quelques années à peine, depuis 2021, le gaillard et son groupe construise une belle histoire d’amour avec la France et Paris. On commence à ne plus compter les concerts donnés dans l’Hexagone, et rien qu’à Paris, Ayron Jones est passé du New Morning en 2021 à la Cigale (22), l’Elysée Montmartre (23, où Matthew Jacquette, son guitariste, avait été exceptionnellement remplacé par son technicien guitare) avant d’investir, en co-headliner, ce légendaire Olympia.

Ayron JONES @Paris,Olympia

Bob Lovelace, quant à lui, est déjà monté sur ressorts, montrant à qui veux bien comprendre le message son t-shirt annonçant qu’il est grand père. C’est tout frais, apprendrons nous plus tard, frais du jour, même. De son côté, Matthew commence son opération charme en dégainant sourire ravageur sur pose langoureuse. Car oui, les quatre – seul le batteur reste plus discret derrière son kit et ses « shades » – ses lunettes de soleil comme les appellent les Américains – sont heureux et le font savoir tout au long de leur prestation.

Ayron JONES @Paris,Olympia

Les désormais classiques d’Ayron Jones sont naturellement de la partie ce soir. Boys from the pudget sound ouvre le bal, suivi de On two feet I stand et d’un Supercharged explosif. Bob court partout, saute comme un beau diable, et, tout comme le charmeur Matt, vient taquiner Ayron de temps à autres. La complicité entre ces trois là est plus que palpable et, hors micro, Ayron se montre quelque plus exubérant que d’habitude

Ayron JONES @Paris,Olympia

On retrouve au cours du show Emily, Filthy ou encore My America ainsi que quelques titres moins souvent joués, comme The title ou Strawman, deux titres issus de son dernier opus en date, Chronicles of the kid (2023). On nous avait annoncé un set rendant hommage à Jimi Hendrix – le groupe est, comme le légendaire guitariste, originaire de Seattle – et, enfin… arrive Hey Joe, suivi de Fire. Deux petits titres, c’est un peu court comme hommage, mais ils passent franchement le cap avant que Jones ne termine son concert, comme très souvent, avec Mercy et Take me away. Et si le concert se termine (avec quelques minutes d’avance sur ce qui avait été annoncé), le show, lui, est loin d’être terminé. Car…

Ayron JONES @Paris,Olympia

Changement de plateau oblige, la désormais belle foule présente (ok, on a souvent vu l’Olympia plus rempli, on circule sans encombre) se dirige vers le bar et les wc, et continue de croiser les gars de Storm Orchestra qui discutent et serrent des mains. Une petite demi heure plus tard, retour vers le pit photo pour nous retrouver « interdits d’accès » par la sécu… temporairement, car Matt Jaquette revient des coulisses, album et goodies à la main, et, une fois remis ces objets à leur(s) propriétaire(s), décide de serrer toutes les mains qui se tendent (ou pas!), de faire des selfies avec le public, aller et retour. Capital sympathie exponentiel!

Ayron JONES @Paris,Olympia
BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Ce n’est que lorsque sonne Hells bells d’AC/DC qui annonce l’arrivée sur scène de Black Stone Cherry que Matt quitte la fosse (après s’être fait interpeller par une toute jeune spectatrice qu’il prend dans ses bras le temps que papa immortalise l’instant) et que la première vague de photographes est invitée à prendre place. BSC prend le public à la gorge dès le premier titre, l’explosif et fédérateur Me and Mary-Jane. Il ne faut que quelques secondes à Steve Jewell pour démontrer qu’il a désormais parfaitement intégré le groupe et l’on ne peut que constater sa complicité parfaite avec Ben Wells, l’un et l’autre occupant chaque centimètre carré de la scène. Chris Robertson est également très en forme, tant vocalement que physiquement. On sent que la famille est de nouveau réunie.

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Si la base de la musique des gars du Kentucky est sudiste (le très ZZ Topien Burnin‘ est là pour le rappeler), ils ont depuis deux ou trois albums un propos un peu plus heavy, ce qui permet d’apporter une variété bienvenue tout au long de ce concert dont on constate que non seulement chaque album est visité mais que chaque titre est illustré, dans les éclairages, par un thème différent.

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Blind man… C’est sans doute le seul moment de cette soirée qui m’ait rappelé mon interrogation d’avant concert car les paroles du refrain (« the darkest times ain’t always at night« ) ont en moi un écho différent. Mais ce n’est pas le propos du jour et, après Nervous, c’est Ben Wells qui prend la parole pour évoquer ses souvenirs de concerts parisiens depuis une vingtaine d’années, le groupe passant de petits clubs (la petite Boule noire, la Maroquinerie, le Cabaret Sauvage) avant de se retrouver ici. Dingue ce que cette salle peut faire effet au musiciens et artistes du monde!

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Like I roll marque un temps plus calme avant que ne vienne gronder le tonner de l’impressionnant solo de batterie de John Fred Young au cours de Cheaper to drink alone qui voit les autres musiciens s’offrir une pause avant de revenir terminer ce titre sur lequel Robertson démontre quel grand guitariste – et beaucoup trop sous-estimé – il est.

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Interlude: Pendant ce temps, dans le hall, une foule entoure un Ayron Jones venu, luis aussi, assurer le service après vente… Une horde de ce qu’on pourrait appeler des groupies, accompagner de quelques gars (on ne parlera pas ici de parité!) l’entoure, se colle à lui pour une, deux trois photos, chacune cherchant la place qui lui sera la plus favorable (l’une d’elle pose carrément son menton sur la tête d’Ayron), le chanteur se prêtant avec plaisir à ce jeu. Le temps de saluer Ayron (simplement, hein, pas en mode groupie, on a échangé à plusieurs reprises) et retour en salle

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Après In my blood et When the pain comes, dernier extrait de leur plus récent album, Screamin’ at the sky, White trash millionnaire annonce l’approche de la fin du concert. Le bouquet final est toujours aussi efficace avec Blame it on the boom boom et Lonely train, chanson qui voit Robertson et Jewell s’échanger leurs instruments. Exit stage left avant de revenir pour un unique rappel, et comme d’habitude c’est Peace is free qui met un terme au concert. Après un Hellfest un peu confus (à cause du snakepit de Metallica), le concert de ce soir nous a simplement montré un groupe en pleine forme et qui sait offrir à son public ce qu’il demande: un moment simplement rock n roll. Top soirée!

BLACK STONE CHERRY @Paris,Olympia

Merci à Olivier Garnier et Gérard Drouot Production d’avoir rendu ce report possible

GHOST: Nouvelle tournée mondiale – 3 dates en France

Attention, évènement! Après l’annonce de la sortie prochaine (début décembre 2024, pile pour Noël) de son CD/DVD/Bluray Rite here, rite now, Ghost annonce maintenant son retour sur les routes pour une tournée mondiale de grande ampleur: 55 dates à travers le monde.

La France sera plutôt bien servie avec 3 dates les 26 et 27 avril à la LDLC Arena de Lyon et au Zéniths de Toulouse ainsi qu’un retour le 13 mai à l’Accor Arena de Paris. Les places sont mises en vente sur le site du groupe du 29 au 31 octobre 2024 et le 30 octobre sur le site de GDP ou de Live Nation avant une mise en vente générale le 31 octobre 2024 à 10h.

Interview: LAST TEMPTATION

Interview LAST TEMPTATION – Entretien le 11 septembre 2024 avec Peter Scheithauer (guitares)

Avant de parler de votre nouvel album, Heart starter, je voulais commencer par ta santé. Lorsque nous nous sommes vus à Nancy, lors du Heavy Week End, tu me disais avoir récemment subi une opération à cœur ouvert, quelques semaines avant…

Même pas, un mois avant à peine…

Que s’était-il passé et, surtout, comment vas-tu aujourd’hui ?

Je vais très bien, merci. Ce qu’il s’est passé, c’était un problème de naissance : une valve qui était dysfonctionnelle de naissance. Je pensais que j’avais encore du temps devant moi et, pour des raisons médicales que personne ne connait – c’est comme ça – ça s’est calcifié un peu plus vite que prévu parce qu’elle travaillait un peu plus qu’une valve normale. Je pensais que je me ferai opérer vers 70, 80 ans, pas grave. Je suis revenu des Etats-Unis, j’ai fait des tests et le médecin m’a dt que je devais me faire opérer. « Oui, d’ici dix ans… » Il me répond que non, « c’est dans les deux mois » (rires)

Ça a dû te mettre un coup de pression…

Oui, en plus, il y a quelqu’un qui rentre dans la salle et qui me dit : « ah, la douche froide, hein ! » (rires). Super… En même temps, je n’avais pas trop le choix. Ça a repoussé tout ce qu’on avait de prévu pour l’été, mais c’est pas grave. C’est des choses qui arrivent et le plus important, c’est que je sois en forme.

Ce qui est intéressant aussi, ce sont tes tatouages sur les avant-bras. Je n’y avais pas fait attention : Heaven et Hell. Tu es passé par les deux, là…

Ouais (rires). Mes tattoos, ils sont tous un peu en face à face, un effet de miroir. Mais pour ces deux-là, tu ne peux pas les avoir à l’envers. Ce sont deux opposés.

Venons-en au groupe : Last Temptation a radicalement changé. Que s’est-il passé ?

Oui, c’est vrai… Disons que je voulais aller dans une certaine direction qui n’était pas commune à tout le monde – je voulais un retour aux sources – et j’ai décidé de continuer ailleurs et de ne pas… (Peter reste évasif). C’est comme ça que ça s’est passé, aussi simple que ça, on n’allait plus dans la même direction.

On ne peut pas parler de divergences musicales, simplement de visions différentes (Il confirme). Tu viens de parler de « retour aux sources », quelles sont-elles, ces sources ?

Ah ! J’ai grandi avec Van Halen, Kiss… Il y en a tellement, mais tous les groupes des 70’s, de ZZ Top, Cheap Trick à Kiss, un peu plus tard, aussi, Pantera…

Un peu plus brutal aussi…

Oui, mais ils ont commencé avec ces mêmes sources. Il y avait des choses plus rock aussi, Aerosmith, Bryan Adams, Foreigner, des trucs plus heavy, Black Sabbath, bien sûr, même s’ils sont Anglais. Mais il y a énormément de musique américaine qui m’a influencé, notamment, je viens de le dire, Van Halen qui, lorsque le premier album a paru, a foutu une claque à tout le monde. Tu sais, j’ai grandi avec Ted Nugent, Billy Gibbons, Ace Frehley, de très grands guitaristes dans leur style. Mais Van Halen, même s’il était influencé par ces gens-là, a mis la guitare tout à fait ailleurs, à un autre niveau. Il a autant révolutionné que Jimi Hendrix à son époque.

Heart starter est votre troisième album. Avant que nous ne parlions de son contenu, comment définirais-tu la musique de Last Temptation à quelqu’un qui ne vous connais pas ?

Ah, ah ! Heavy rock, hard rock au départ, même à tendance rock parce qu’il y a des choses similaires. Rock et hard rock sont très proches. Si tu écoutes Def Leppard et Bryan Adams, il y a plein de similitudes…

On fera le lien avec des gens comme Jim Vallance et Mutt Lange, des producteurs communs…

Oui, bien sûr. Maintenant, je voulais retrouver ce côté fun des débuts. Il y a aussi l’influence de Black Sabbath, mais je pense qu’on le ressent moins sur cet album que sur les deux précédents. On est un groupe de hard rock, même si je n’aime pas les étiquettes. On n’est pas metal, même si on peut jouer dans des festivals metal…

Vous l’avez déjà fait, d’ailleurs…

Oui (il sourit). Je dirai qu’on est simplement un groupe de hard rock, ça va de AC/DC à Van Halen, en passant par Cheap Trick.

Quand et où avez-vous composé et enregistré Heart starter ?

Toutes les batteries ont été enregistrées en Italie, chez Flavio Alessandrini, toutes les voix ont été faites à Toulouse où vit Loup Maleville, le chanteur, les prises guitare et basse ont été faites chez moi, dans mon studio.

Il y a dix titres sur cet album. J’aime bien le titre d’ouverture : Get on me… Vous auriez très bien pu l’appeler Turn me on (excite moi), mais là, vous passez directement aux affaires avec « grimpe moi dessus » (il rit). Pour moi, ce titre est purement rock’n’roll, il est direct avec ses trois syllabes qui accrochent et vont droit au but. Qu’as-tu voulu mettre dans cet album ?

Tu parles de Get on me : on a tourné le clip aux Etats-Unis et Loup est très influencé par la country. Il est à moitié Canadien et sa voix m’a tout de suite parlé dans la mesure où tu as l’impression d’écouter du classic rock. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais c’est une des choses que j’ai aimé dans cette voix : tout de suite, elle m’a renvoyé à mon enfance de radio US. Même si c’est vintage, il y a du fun et du renouveau dans notre musique, plutôt que de simplement vouloir être… je sais pas, brutal. On essaie d’apporter un peu de fraicheur.

Ce que je ressens en écoutant l’album, c’est une musique très festive, très… « highway song music » : tu es au volant de ta voiture, tu glisses le CD dans le lecteur – quand il y en a un… – et tu roules.

C’est ça, exactement ça…

On ne va pas faire un titre à titre, mais il y en a un qu’on ne peut pas éviter, c’est Born to be alive (il rit). Vous avez transformé, malaxé ce titre en version rock. Pourquoi avez-vous décidé de participer à la continuité des royalties de Patrick Hernandez ?

(Rires) Pas mal ! En fait, on voulait quelque chose qui représente une époque qu’on aime beaucoup, énormément, même, et qui soit festif. C’est un titre que tu ne peux pas louper, il fait taper du pied, que tu sois dans ce style de musique ou pas. On avait envie de faire une reprise, et en en parlant, on se disait qu’il n’y a aucun intérêt à reprendre un morceau rock. Même si les musiciens sont meilleurs, ça ne veut pas dire que la reprise soit meilleure que l’originale. On voulait quelque chose de français, mais anglais. Ça commence déjà à être un peu plus rare. Il fallait quelque chose que tout le monde connait. J’ai regardé des interviews de Hernandez et, je ne le savais pas, mais ce titre était rock en 1974, et personne n’en voulait. Par la force des choses – et, je pense, des producteurs qui l’ont un peu poussé – il a fini par devenir disco. Au départ, ça n’a pas pris comme il le voulait, mais c’est parti ensuite d’un coup. Il y a ce côté festif qu’on retrouve dans le rock, et on a voulu l’adapter pour que ce soit Last Temptation qui interprète Born to be alive et pas une interprétation un peu trop proche de l’originale. Ça ne nous aurait pas collé, ce côté paillettes, même si c’est festif.

Ça démontre simplement, un nouvelle fois, qu’une chanson, quand elle est bonne, quelle que soit l’interprétation, ça passe.

C’est ça, tu peux faire tout ce que tu veux, du rock, du thrash, du rap, de la pop… tout repose sur les morceaux. Si tu as un bon morceau, il est bon. Tu peux avoir un super batteur, un super guitariste, c’est le morceau en lui-même qui est important. On peut aussi parler des albums de 15 ou 20 titres qui ne servent pas à grand-chose : dans le rock, je préfère un album de 10 titres que j’ai envie de remettre plutôt qu’un album où au bout de 15 titres tu te dis « ouais, OK, il est bien, mais on aurait pu se passer de certains morceaux… »

Nous qui avons grandi avec les vinyles, un album de rock c’est maxi 40’. Sur deux faces… Sur Heart starter, justement, il y a dix titres. Si tu devais n’en retenir qu’un pour expliquer ce qu’est aujourd’hui Last Temptation, ce serait lequel ? Pas ton préféré, celui qui vous représente le mieux aujourd’hui…

Ce serait Get on me… Tu en as parlé, c’est pour ça qu’il ouvre nos concerts et l’album. Les deux premiers même, ils sont très représentatifs de là où on veut aller. Plus que d’autres… Ah, c’est dur, très dur comme question… C’est comme si tu demandais à un père lequel de ses enfants il préfère !

C’est la question « choix de Sophie » !

Ah, ah ! Je reste avec Get on me, alors !

Revenons au groupe : comment as-tu dégoté ces musiciens ? Fabio est connu pour avoir sa participation, entre autres, avec Jeff Waters dans Annihilator, mais Loup et Franz ?

Franz était déjà notre bassiste sur la tournée 2022. C’est Loup qui me l’a présenté en me disant qu’il ne pourrait pas assurer toutes les dates de 2022. Il avait un choix à faire. Je ne savais pas que je serai hors compétition six mois plus tard, on a fait des tests, et c’est venu très naturellement avec Franz. Fabio, ça fait très longtemps qu’on se connait, qu’on parle, on avait déjà fait des démos beaucoup plus heavy. Ça ne s’est pas fini comme on voulait puisqu’il y a eu le Covid… mais on voulait faire des choses ensemble. Loup, en fait, c’est une vidéo que j’ai vue. J’ai fait « waow, je voudrais bien que ce groupe soit en France ! » Je ne savais pas qu’il était ici, de par l’accent de Loup. J’ai découvert qu’il vit à Toulouse, on s’est appelé, il est venu ici, on a vite accroché et on a commencé à bosser ensemble.

Je sais que de toute façon – Butcho me l’avait dit lors de la promo de votre premier album – que tu voulais un chanteur français mais qui soit parfaitement bilingue, sans accent. Ce qui reste la grande faiblesse de nombreux groupes français qui chantent en anglais…

Dans des styles plus heavy, ça peut passer, mais si tu veux chanter une ballade… Scorpions, il a un accent Klaus Meine, et c’est aussi ce qui fait le charme de Scorpions, on ne peut rien dire, ça a marché (rires) ! Mais à la base, c’est très dur quand tu entres dans le hard mélodique : s’il y a le moindre petit accent, ça passerait très mal, même en Allemagne où on dirait que ce n’est pas un groupe de rock… On n’a pas encore démontré avoir un groupe comme Scorpions. On a Gojira, certes, mais on n’a pas Scorpions.

Gojira, ce n’est pas le même chant… Tu écoutes sans comprendre les paroles, comme dans ce genre-là…

Ça n’a rien à voir… Et tu ne distingues pas si c’est anglais ou non. C’est très bien fait, c’est une grosse machine, mais ce n’est pas du tout le même genre.

Je crois que c’est Doro qui disait avoir adoré Trust, mais uniquement en français, elle trouvait les versions anglaises affreuses…

Oui, Anthrax aussi, d’ailleurs… (rires) C’est difficile.

Tu parlais plus tôt du clip de Get on me. Où a-t-il été tourné ?

Il a été filmé dans une ghost town à 30’ de Las Vegas. On a trouvé cette place absolument fabuleuse. Même si c’est dans le désert, quand on l’a filmé, il faisait super froid (rires). On l’a filmé en janvier, il y avait du soleil, mais c’est tout ce qu’il y a de « chaud » dans ce clip….

Ça, on ne le ressent pas sur la vidéo. En revanche, ce qu’on constate, c’est qu’il y a une chorégraphie : l’angle change mais les gestes sont les mêmes, synchronisés… Quelle était la volonté derrière cette chorégraphie ?

Simplement de voir que le décor change, pas le groupe. Les décors, on est sur la même place, tout le temps.

J’ai l’impression que vous avez à peine tourné la caméra.

Exactement. En fait, on ne le savait pas à l’époque, mais il y a des films qui ont été tournés là-bas. On a discuté avec les propriétaires, déjà pour leur demander si on avait le droit de tourner là. Ils nous ont dit que oui, que d’autres avaient tourné ici. Kevin Costner, je crois, il fait exploser un avion, des clips, des séances photos de Journey… On a essayé d’utiliser toutes les scènes présentes. On n’a pas tout fait, mais c’était vraiment impressionnant. On voulait différentes scènes, mais que ça reste le même groupe. C’était marrant à faire.

D’autres clips sont prévus ?

Oui, mais pas avant octobre. Il y aura des clips, et d’autres surprises. Peut-être un clip de Born to be alive, on verra…

La pochette de Heart starter est rose foncé, il y a une boule à facette… C’est tout sauf rock’n’roll…

Elle est rouge en fait… Mais non. Elle est au milieu du désert, il y a cet objet que tout le monde connait mais qui n’a rien à faire là. C’est presque une affiche de film de science-fiction. Elle dit « c’est là, mais c’est pas forcément là »…

On pourrait en effet penser à une lune qui n’est pas tout à fait à sa place. Elle m’évoque un peu Rencontre du troisième type…

C’est un peu ce qu’on voulait. Un peu décalé.

Autre sujet : tu as décidé de travailler cette fois avec Angie de NRV promotion qui s’occupe plus, habituellement, de groupes émergents. Or, c’est votre troisième album. Pourquoi ce choix ?

On a discuté, on a bien aimé ce qu’elle nous a proposé, ce qu’elle envisageait de faire. Après, cet album c’est un peu un renouveau. D’ailleurs, Heart starter n’a rien à voir avec ce qui m’est arrivé, mais tout est un renouveau. On va relever de nouveaux challenges, pour l’instant ça marche bien, très bien même, mais on avait envie de quelque chose de frais. Elle ne s’occupe que de la promo, en France, pas du management ni de la promo internationale.

Un groupe de rock, c’est aussi un groupe de scène. Même si tu ne peux pas tout dire- j’imagine que tu as interdiction de dire que vous allez refaire le Hellfest (il sourit) – mais il y a des projets de tournées ?

Oui, en France, mais on a aussi eu des opportunités pour tourner en Europe, Allemagne, Suisse, Autriche… En plus avec un groupe – je ne peux pas dire qui, mais un groupe des années 80 qui était connu – le tourneur travaille avec eux et il nous a demandé si ça nous convenait de tourner avec eux dans des pays où on n’a pas encore joué. Ce sont des marchés très rock, comme la Suède et les pays nordiques, mais ça, ce sera plus tard. On commence par Suisse Allemagne Autriche parce que le label est basé là-bas, en Allemagne. Et la France, on est impatients de jouer en France aussi. Peut-être avec ce même groupe, d’ailleurs… Les premières dates confirmées sont en mai, mais ça vient à l’envers, donc on devrait en avoir avant… Ce qui nous permet aussi de travailler la logistique, une tournée comme ça, ça se prépare, pas comme une première partie de dernière minute…

En même temps, le mois de mai, c’est la période où débutent les festivals européens. Ça peut s’enclencher… On vous verra à Nancy ?

J’espère… ah, ah, ah ! Oui, oui, j’espère !

De ton point de vue, en dehors du changement de line-up, quelles sont les évolutions principales de Last Temptation entre Fuel for my soul, paru il y a deux ans, et Heart starter ?

Déjà, l’interprétation. Fabio apporte énormément au niveau batterie. Il a cette frappe forte très seventies mais il a aussi une vraie finesse. Il a l’intelligence de ne pas trop en mettre, mais d’en mettre là où il faut. Loup amène une grosse différence au niveau mélodies vocales. Ça vient aussi du fait que les riffs sont un peu différents. On avait repris sur scène Fuel for my soul quand on a ouvert pour Hollywood Vampires, donc il peut mettre ce genre de titre à sa sauce. Il y a moins de lourdeur, il est plus… je n’aime pas dire « joyeux » …

Je le trouve très festif.

Voilà, « festif », c’est le bon mot.

En dehors du groupe, avez-vous d’autres activités professionnelles ?

Loup est intermittent, Fabio aussi, il ne fait que ça. C’est pour ça qu’on le retrouve dans d’autres groupes, Bonfire, d’autres… Hanz est photographe de métier. Et moi, je ne fais que de la musique aussi.

Quels sont les 5 albums que tu as le plus écouté dans ta vie ?

Waow… Pour commencer, sans doute celui qu’on n’attend pas : Wish you were here, de Pink Floyd. Cet album m’a emporté… Quand tu l’écoutes, tu ne peux pas n’écouter qu’un morceau, tu es obligé de tout écouter… C’est ce que j’aime avec ce disque. Après, l’album qui m’a vraiment donné envie de faire de la musique, c’était Kiss Alive ! La folie qu’il y a sur cet album, même s’il n’est pas vraiment live… Tu sens qu’il y a derrière quelque chose, un vrai groove… Je pense que c’est le début de tout le hard rock américain qui a suivi. Même Aerosmith n’était pas aussi fou ! Troisième… Ah, c’est dur… Très très dur (rires). Je dirais l’album 4 de Foreigner. Il n’y a pas de « bon » titres, ils sont tous excellents, il n’y en a pas un – même si tout le monde connait Urgent et Juke box hero – pas un qui ne passerait pas en radio. Et la voix de Lou Gramm… Van Halen, forcément. Woment and children first

Bien, j’adore cet album !

Moi aussi, on retrouve… Il est encore plus réel que le premier, je ne sais pas comment l’expliquer. Au niveau rythmique, il y a quelque chose de phénoménal… Et le dernier… Ouais… J’écoute quoi dernièrement qui est vieux ? Même si je l’écoute moins aujourd’hui, je dirai le deuxième Ozzy Osbourne, Diary of a madman. Il y avait des morceaux dessus…

Pour terminer, quelle pourrait être aujourd’hui la devise de Last Temptation ? Et ne me dis pas le dollar américain, s’il te plait !

Ah, ah, ah ! Il faut aller voir les concerts. Mais avoir du fun dans ce qu’on fait et dans ce qu’on veut. Si tu écoutes cet album, c’est pour être de bonne humeur. Allez voir les concerts et amusez-vous ! Et soutenez les groupes. En une devise ? Get on me ou Get it on !