HELLFEST 2017: One hell of a ride (1ère partie)

Bravo ! Un immense BRAVO, même, à l’équipe du Hellfest pour cette nouvelle édition. Car, de nouveau, le festival a tenu toutes ses promesses.

Le site a été revu et amélioré. L’accueil des festivaliers, tout d’abord : il se fait sur le parvis et tous passent sous un immense ampli Marshall donnant accès au Hell city square, également repensé. Cette année, une scène accueille tout au long du festival Pastor Of Puppets, brass band de reprises de standards du metal. Juste derrière se trouve un ring qui verra quelques combats de catch s’y dérouler. Pour le reste, on retrouve les mêmes boutiques, ainsi que l’espace vente des pass 2018 pris d’assaut. Comme d’habitude, pourrait-on ajouter… L’espace presse et VIP se fait également sur ce même parvis, et nous en reparlerons. Ensuite, une fois sur le site, les main stages ont été repoussées de quelques mètres libérant ainsi plus de place afin de mieux circuler en période de tête d’affiche. Rappelez-vous le bordel que ce fut avec Rammstein l’an dernier… A condition de ne pas vendre plus de pass, le résultat est là : on est tassés, certes, mais on peut bouger. Mais, et il en faut bien un, il est impossible d’avancer à contre sens à l’angle de Temple et Altar lorsque le public quitte la Main 1. Après le show de Steel Panther, par exemple, la circulation ressemblait à celle de Rammstein, justement ! Nous en reparlerons aussi. Un point de satisfaction à noter : les tarifs de consommations restent très raisonnables. A 2,80 la demi pinte et 5,50 la pinte, on est très loin du vol organisé par l’autre festival la semaine précédente. Et tant mieux car la chaleur est annoncé très présente ce week-end. Une fois le festival terminé, les chiffres tombent : les records ont de nouveaux été battus, les festivaliers ayant, la chaleur aidant sans doute un peu, éclusé 350.000litres de bière, soit 1.400.000 demis. Faites le calcul : à 60.000 personnes/jour, cela représente un peu moins de 10 demis par personne et par jour !

 

Vendredi 16 juin 2017                                                                                                    

8h30, branle bas de combat ! Le temps d’une toilette minimale, d’un tour au super marché du coin histoire de récupérer le déjeuner (mayonnaise en plein soleil ? Meuh, non…) et de rejoindre le site, nous voici fins prêts. L’espace presse n’ouvre qu’à 10h00 et une bonne centaine de personnes s’impatiente. Il est 10h00 passées lorsque les agents de sécurité autorisent l’accès. Et une fois la palissade contournée, on comprend pourquoi on nous a retenus. L’effet est un immense « waow ! ». Adieu le décor post apocalyptique version Mad Max 2, bonjour la douceur de vivre. Une pelouse synthétique nous accueille, la circulation se fait dans des allées pavées.

A gauche la tente presse, mal située (juste à côté de la Valley, il est impossible de faire des interviews ou d’assister à une conférence de presse lors d’un concert… Sans doute serait-il judicieux, pour le confort des musiciens en interview et en conf de presse d’envisager de la déplacer à l’opposé du bar VIP, qui ferait ainsi office d’écran sonore), en face, en hauteur, un bâtiment de tôle ondulée, en U, qui s’avère être le bar, un bar à la déco pensée dans les moindres détails, domine un bassin qui deviendra bien vite la piscine des VIP. Derrière la tente presse, un traiteur s’est installé proposant des repas plus équilibré que la pizza, la tartine de l’enfer et autres plats proposés sur le site. Des apéros à base de foie gras et thon sont proposés, ainsi que des desserts variés tels des financiers au chocolat ou à la framboise… Pas très rock’n’roll tout ça, j’en conviens. Cependant, le lieu est plus que convivial et devient rapidement le point de rendez-vous de tous.

Le Hellfest, c’est aussi une question d’ambiance. L’esprit fraternel, la bonne humeur, les blagues potaches, les apéros à toute heure, les déguisements… Tout participe à faire de ce festival ce qu’il est : unique en son genre. Le spectacle est, certes, sur scène, il est également dans le public.

Mais le Hellfest, c’est avant tout des concerts. Impossible de prétendre assister, seul, à 160 shows. L’organisation se fait en amont et, clairement, je vais passer le plus clair de mon temps devant les mains stages, à de rares exceptions. Je file donc assister aux premiers concerts pendant que mon fils fait la queue pour le merchandising. De longues heures durant…

Pendant ce temps, j’assiste au concert d’ouverture donné par les Anglais d’Inglorious. Si on apprécie le hard rock aux sonorités 70’s, bluesy à la Whitesnake ou Deep Purple, c’est là qu’il faut être. Les 5 déploient une belle énergie et, comme ils le diront au cours de notre rencontre plus tard dans la journée, ne regrettent nullement de passer en premier. En effet, la foule est déjà dense, et réceptive. Inglorious remporte ce matin de nombreux suffrages.

Inglorious

Un petit tour sous la Altar histoire de prendre une première dose de death. Bon, les gruiks sanglants du grindcore de Putrid Offal, c’est vraiment pas mon truc. Mais visuellement, le groupe se donne bien, entre poches d’hémoglobine et look d’infirmier zombie… Fun, quoi.

Putrid Offal

Je retourne prendre position afin d’immortaliser le set de Sidilarsen. Rappelez-vous, plus tôt cette année, le groupe avait fait forte impression au Divan du Monde. Alors aujourd’hui, même si c’est en plein jour, il faut voir ce que les Toulousains donnent sur une grande scène. Et ça ne rate pas : la pêche est bien là, la hargne aussi. Le chant partagé est efficace, le groupe est en forme et son metal teinté de sonorités électro (mais pas trop) passe toujours aussi bien. Le public présent semble conquis. Il est grand temps que Sidi rencontre un succès à la hauteur de son talent.

Sidilarsen

Myrath semble très attendu par le public qui commence à se masser. Un décor scénique sobre évoque le Moyen Orient d’où le groupe est originaire. Comme sur sa tournée, c’est Jasmin qui introduit le concert avec la présence d’une danseuse avant que le groupe ne prenne tranquillement place et se lance avec Beleiver. Son dernier album est naturellement bien représenté, et le groupe, s’il est concentré, donne l’impression d’être à l’aise. Mais… pourquoi les musiciens ne s’approchent-ils pas plus, Et, aussi, pour quelle raison Zaher Zorgatti s’adresse-t-il parfois – régulièrement – au public de Clisson, France, en anglais ? Reste une jolie

Myrath

prestation qu’on aurait souhaitée plus longue.

 

Je reviens d’une interview tandis que Animals As Leaders termine son set. Dommage, j’ai dû rater quelque chose avec le trio instrumental (ou presque) qui évolue sans basse. Ce que j’entends est doux, bluesy et musical. A découvrir. Pour l’heure, c’est Evergrey qui est attendu. La foule se masse devant la  Main 2 et profite pleinement des quelque 7 morceaux du jour proposés par les Suédois. C’est court, mais intense. Le groupe de Tom S. Englund est en forme, et, même s’il ne s’agit pas de la plus marquante des prestations du jour, il y a du plaisir.

Evergrey

Avatar ! Avatar ! Avatar ! Le public s’impatiente et scande le nom du groupe suédois qui, on le sait, on le sent, va faire grosse impression. Le show est désormais parfaitement rôdé, les musiciens sont parfaitement en place et les mimiques, l’attitude scénique du chanteur fou font le job. Un show certes calibré au millimètre mais d’une efficacité incontestable. Encore un peu de travail et Avatar va exploser à la face du monde. Il est temps !

Avatar

Je n’ai pas encore eu l’opportunité de voir Queensrÿche live avec Todd La Torre au chant. Et pour ceux qui en doute, ce gars est un tueur. Une voix puissante au service d’un groupe au répertoire varié qui propose une setlist exemplaire bien que, encore une fois, trop courte. Operation : mindcrime et Empire sont bien représentés, judicieusement, pourrait-on dire, et Queensrÿche marque quelques jolis points. Éternel retour, à quand la restabilisation ?

Queensrÿche

Le programme de cette première journée a de quoi faire baver plus d’un, et les main stages voient défiler un paquet de bons shows depuis le début de la journée. Ça promet pour la suite, d’ailleurs ! Devin Townsend Project arrive et le maitre à penser demande si le public est prêt pour un peu de metal progressif du Canada. Tu m’étonnes ! La générosité, l’attitude, la technique, la parfaite maitrise de sa voix… un concert classieux et généreux comme on les aime.

Devin Townsend Project

Après avoir vu Powerwolf en salle, je me demande à quoi peut bien ressembler un concert des Allemands en plein air, qui plus est de jour. La recette est la même : gros décors, une réelle complicité avec le public, des « hou ! ha ! » entrainants et une belle communication, en français, souvent, avec le public aux anges qui ne se fait pas prier pour former cette « armée du heavy metal » annonçant Army of the night. Une petite dizaine de titres enflammées, d’un power metal efficace.

Powerwolf

On aime ou pas, mais visuellement, ça le fait toujours. Ministry investit les lieux avec son metal electro déjanté. Malheureusement, je ne peux techniquement rejoindre la Warzone où Tagada Jones défonce tout…. Rha, dommage, mais Ministry apporte son lot de décibels et de lumières aussi une bonne heure durant.

Ministry

Du black metal sur une main stage ? Ben oui, même si le jeu de scène se prête plus à une prestation en intérieur, Behemoth, au regard de sa notoriété actuelle, a tout sa place sur l’une des scènes principales de Clisson. Et, là encore, même si la musique n’est pas mon genre, le spectacle est à la hauteur des attentes. C’est simple, le public est tassé et réceptif. Une belle prestation.

Behemoth

Pas glop : toute la journée, le tableau de l’accès photographe indiquait que les photos de Rob Zombie et Deep Purple étaient sur liste. Sauf que non… Résultat, j’assiste de loin à ce « dernier » concert français d’une légende. Deep Purple ce soir est sobre et impérial. Le public semble ne pas encore connaitre le denier album en date dont sont extraits Time for Bedlam , The surprising et Birds of pery et réagit bien plus avec les grands classiques du groupe (Perfect strangers, Space truckin’ ou Smoke on the water parmi d’autres) ; Un concert sobre, certes, avec des papys moins mobiles que naguère – c’est naturel – mais un concert efficace.

Il y a quelques mois, François Blanc concluait son live report du concert parisien de Sabaton avec cette question : « mais jusqu’où iront-ils ? » On le comprend tant le spectacle était grand. Ce soir, Sabaton va encore plus loin. Les Suédois font encore mieux, et ce n’est pas peu dire. Oui, Joakim prend toujours la pause, ouil il est toujours aussi jovial (même si ce soir il doit faire un effort « surhumain : la fermer » !) et oui, le cirque est de sortie. La setlist est impeccable et le groupe nous réserve une surprise de taille : le chanteur explique que ceci et cela, et appelle simplement « Laurent ». le dit Laurent arrive sur scène – il s’agit de Laurent Fabisz, chanteur de Kryzees – qui vient remplacer Joakim sur Sweedish pagans. « Si un jour on m’avait dit que je jouerais ici ! » Tu m’étonnes, et le gaillard ‘en sort avec brio, maîtrisant correctement le public et la scène. Ovation normale à sa sortie, et Sabaton conclut son set sur le même rythme qu’il l’a entamé : tot feu tout flammes. Splendide !

Sabaton

Difficile, dans doute, de passer après un tel déluge, mais Rob Zombie ne s’en laisse pas compter. Même si la scène ne présente pas un décor à l’américaine, le chanteur cinéaste maquilleur déballe lui aussi du son et des lumières. Petit best of de ses œuvres en solo ou avec White Zombie (More human than human et Thunder kiss ’65), il prend même le temps de nous offrir deux reprises qu’il affectionne : School’s out (Alilce Cooper) et Blitzkrieg pop (The Ramones). Dragula vient conclure ce set une nouvelle fois haut en couleurs.

Rob Zombie

La Temple est plein comme un œuf pour accueillir Alestorm, arrivés tardivement sur le site. Les pirates ont pour mission de conclure une première journée riche en tout, et ils ne se gênent pas ! en bons pirates soiffards, ils mettent rapidement le bordel sous la tente et la fête bat son plein. Epique

Une première journée superbe et bien remplie. demain, le programme est encore plus chargé alors maintenant, place à un eu de sommeil mérité!