MAUDITS: Précipice

France, Metal instrumental progressif (Source Atone records, 2024)

Nous avions pu découvrir Maudits avec leur précédente publication, un Ep partagé avec Saar paru en 2022. Le trio instrumental « revient » aujourd’hui avec ce Précipice vertigineux de bout en bout. « Revient » car cet album a subi, comme beaucoup d’autres, les affres de la pandémie et a vu sa sortie repoussée. Ce fut, au final un bien pour cette œuvre complexe car Maudits a pu retravailler ses ambiances, les améliorer, les perfectionner. A la base formée par le guitariste Olivier Dubuc, le bassiste Erwan Lombard et le batteur Christophe Hiegel viennent s’ajouter des instrumentiste qui, chacun, apportent une couleur et une émotion supplémentaires et complémentaire à cet album. On retrouve ainsi le violoncelliste Raphael Verguin à la touche grave, le pianiste Emmanuel Rousseau (également au mellotron, aux claviers et au… (euh… c’est quoi?) minimoog) qui apporte un peu de fraicheur et le claviériste et (re « euh… c’est quoi?« ) au Rhodes. Si l’ensemble semble d’approche facile, les structures sont complexes et travaillées sans pour autant jamais être alambiquées. Une petite heure durant, Maudits nous offre des morceaux à tiroirs et nous entraine sur les chemins d’une évasion aux multiples croisements dont tous proposent une destination envoutante. C’est sans doute le mot clé de cet album qui se veut envoûtant et enivrant du début à la fin. Il n’y a pas un instant plus faible ou moins attirant qu’un autre, tout est séduisant. Oh, Maudits nous réserve quelques échappées brutales, mais c’est pour mieux nous rattraper ensuite. On plonge dans ce Précipice avec bonheur et certitude, celle de se laisser entrainer dans cet univers musical bienveillant et éblouissant.

SAAR / MAUDITS

France, Metal instrumental (Split ep, Source Atone records, 2022)

Voici un disque intéressant et intriguant. Un Split Ep, 2 titres instrumentaux présentés par deux groupes français. On commence avec le metal atmosphérique des quatre Parisiens de Saar et leur titre Loved, un morceau qui mélange légèreté et nervosité pendant près de 9′. C’est frais, aérien et organique. Le titre est composé de plusieurs actes ce qui permet de retenir l’attention de l’auditeur sans lassitude. Ca commence plutôt bien. Maudits prend la suite avec Breken, un titre décomposé en 3 parties distinctes. Eux sont trois, et leur morceau évoque tout autant la mélancolie que la puissance, piochant des inspirations metalliques ou orientales, voire slaves. Là encore, la construction du morceau maintient l’intérêt, alternant entre temps calmes et parties puissantes, cinématiques ou encore techniques. Maintenant, on peut se demander pour quelle raison ces deux formations ont opté pour un split Ep de moins de 30′, eux qui sont loin d’être novices. Saar a en effet, depuis sa naissance en 2010, publié 3 albums, tandis que Maudits, plus jeune, en a déjà sorti 2. On retiendra cependant le superbe résultat qui mérite qu’une bonne féee (le public, en l’occurrence) se penche sur le travail de ces formations.