Entretien HYPERDUMP. Rencontre avec Holyv (guitare) et Gaël (batterie). Propos recueillis à Paris le 16 mai 2017
Metal-Eyes : Comme vous avez déjà dû le faire 15 fois aujourd’hui, pouvez-vous me raconter l’histoire du groupe, comment vous vous êtes formés, d’où vous venez…
Holyv : Tout commence en 2007. A l’époque, Julien, Sylvain, à la basse, et moi-même voulions faire un nouveau groupe. A cette époque, on jouait dans un groupe de heavy metal, et on est tous fans de Devin Townsend, Strapping Young Lad… et on a voulu monter un projet qui s’en rapprochait et c’est comme ça qu’est né Hyperdump. On a sorti une première démo en 2007 qui n’a pas été vraiment commercialisée – c’était plus pour trouver notre style – et notre premier album en 2012. Fred nous a rejoint à peu près à cette période, à la seconde guitare. Un an après on a sorti un Ep qui s’appelle Saint Critism. Gaël nous a rejoints en 2015 et là, on sort notre nouvel album, The weak man.
Metal-Eyes : Qui fait référence à un célèbre jeu télévisé ?
Holyv : Euh… Non, pourquoi ?
Metal-Eyes : Le maillon faible ?
Holyv : Ah, oui (rires) ! Ça aurait pu c’est vrai, mais non ! C’est un concept album, d’après une histoire inventée par Julien, plutôt style SF, fantastique, inspirée par des auteurs comme Lovecraft. Visuellement, ça s’apparente plutôt aux années 30, 40. Grosso modo, c’est l’histoire d’un homme, le héros, qui est en prison, et il y a des démons et créatures maléfiques. Il se réveille mais ne se souvient pas de ce qu’il s’est passé. Les morceaux qui suivent racontent ce qui s’est passé – en gros, que son frère a fomenté une révolution pour le faire sortir de cette prison – et le personnage principal va vouloir, à son tour, prendre la tête de la révolution pour se venger de la mort de son frère. A la fin il y a une révélation finale qu’on ne dévoilera pas ici.
Metal-Eyes : Quels sont les invités sur cet album, justement ?
Holyv : Entre autre, Blaze Bailey, ancien chanteur d’Iron Maiden, Guillaume Bideau, ancien chanteur de Mnemic, Scars et One Way Mirror, Arno Strobl de Carnival In Coal, Marc Bazil, le chanteur de DGM, groupe de prog italien… Et on a aussi des proches : l’ancien prof de chant de Julien, Kamel, un ami qui a aussi participé aux textes…
Metal-Eyes : J’imagine que vous avez ravaillé à distance pour la réalisation de cet album, ou vous avez réuni tout le monde ?
Holyv : Non, on a beaucoup travaillé à distance. On a envoyé une maquette, le chanteur a enregistré ses voix qu’on a intégré au mix…
Metal-Eyes : La technologie moderne le permet facilement. Quelles sont vos influences principales ?
Holyv : On a des influences très variées dans le groupe : Julien, par exemple, n’écoute pas de metal, moi, ça va de Dream Theater à Behemoth…
Gaël : Moi, Gojira, Slipknot…
Metal-Eyes : Je n’ai eu le temps d’écouter votre album qu’une fois. C’est donc l’occasion pour vous de me le vendre : qu’est-ce qui fait que je vais aller l’acheter dès sa sortie ?
Holyv : On pourrait dire que c’est un album de metal varié, rentre dedans, pêchu et mélodique. C’est un concept album mais pas dans l’esprit chiant de la chose, avec des morceaux qui durent 20’. Nous, on voulait que ça puisse s’écouter d’une traite, chaque chanson indépendamment. C’est assez accessible.
Metal-Eyes : Comment qualifierais-tu votre style ?
Holyv : On n’aime pas les étiquettes, mais metal moderne s’en rapproche pas mal. Après s’il faut vraiment coller une étiquette, ce serait prog, pourquoi pas…
Gaël : Avant d’entre dans le groupe, on en avait parlé. J’écoutais leur premier album sur lequel certains riffs me font penser à du Slipknot…
Metal-Eyes : … Ce qui n’est pas tout à fait progressif !
Gaël : Non, non, en effet.
Metal-Eyes : Votre éducation musicale, maintenant : comment s’est-elle faite ? Venez-vous d’un milieu musical, avez-vous pris des cours, y avait-il beaucoup de musique à la maison ?
Holyv : Je ne viens pas du tout d’un milieu musical. Je n’écoutais pas de musique, je n’envisageais pas de jouer de la guitare, et un jour, j’ai découvert Metallica à la radio et je me suis dit « je veux faire ça ! » C’était un morceau du Black album, mais je ne sais plus lequel. J’ai acheté une première guitare classique qui coutait trois fois rien, et quand mes parents ont vu que je m’y intéressais vraiment, ils m’ont acheté ma première guitare électrique et je m’y suis mis à fond. J’écoutais Malmsteen, Dream Theater…J’ai toujours appris tout seul et je ne me suis jamais arrêté.
Metal-Eyes : Et toi, Gaël ?
Gaël : Pareil : personne n’écoutait de musique. C’est un de mes amis qui m’a fait découvrir Slipknot au tout début. Avant j’étais plus branché rap américain, et j’ai eu un déclic, j’ai changé de bord ! C’est le batteur de Slipknot, Joey Jordisson, qui m’a donné envie de devenir batteur. Et je n’ai jamais arrêté non plus. J’ai pris des cours pendant un an, mais l’école a fermé. J’ai continué, en autodidacte, et maintenant, c’est une drogue. A l’automne prochain, je rentre au Music Academy International, pour un programme de 35 heures de batterie, une année de batterie, en gros.
Metal-Eyes : Tu es rentré quand dans Hyperdump ?
Gaël : Il y a deux ans maintenant…
Metal-Eyes : Donc on peut dire que vous avez trouvé un certain équilibre, que le groupe est une entité. Alors, en tant qu’entité, quelle pourrait être votre devise ?
Holyv : On ne se fixe aucune limite. « Pas de limite ». Ça peut s’entendre dans l’album, parfois certains passages sonnent oriental ou jazzy… A partir du moment où c’est cohérent, où ça sert le propos de l’album, on ne se demande pas si c’est metal, si ça rentre ou pas… Si ça nous plait, on garde, c’est tout !
Metal-Eyes : Si vous deviez ne retenir qu’un seul titre de The weak man pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Hyperdump, ce serait quel titre ?
Holyv : History, sans doute, parce qu’il y a un peu tout. Il y a le refrain un peu mélodique, le riff est pêchu – du coup, ça ferait un peu penser à Slipknot. Ça représente bien les différentes facettes du groupe.
Gaël : Moi, ce serait le dernier titre, Circling down the drain, parce qu’elle est pêchue, certains riffs t’entraînent vraiment, et restent vraiment dans le crane
Metal-Eyes : Une dernière chose : un disque ça se défend aussi sur scène, alors quels sont vos projets ?
Holyv : Pour le moment, on n’a donné qu’une date, mais en juin il y a le Black Pearl fest, dans l’Oise. On est en train de monter un projet dont le but est de faire une tournée en septembre. On contacte les assos, on démarche, et on voudrait que ce soit vraiment abouti sur scène. On voudrait coller au visuel su disque, on aura les vêtement et tout ça… On est en train de préparer quelque chose pour tourner en septembre.
Metal-Eyes : Donc il y a le concept musical et le visuel que vous développez…
Holyv : ça va même au-delà puisque Julien, qui fait du dessin et de la BD, va commencer, à partir de juin, à poster le concept, les personnages….
Metal-Eyes : Et sur scène, il y aurait aussi des invités ?
Holyv : Pff… On adorerait pouvoir les faire venir. Kamel serait partant pour venir chanter, les autres, on verra s’ils sont disponibles, autrement, on a les samples. C’est quelque chose de très important pour nous, on sera en concert avec les samples, c’est sûr.