MONSTER TRUCK et SIMO en concert à Paris

Monster Truck paris 2016

La Maroquinerie, le 3 avril 2016

Quelle évolution! Après n’avoir attiré que 70 personnes lors de son passage à La Flèche d’Or, en mars 2014, c’est une Maroquinerie archi comble qui accueille les Canadiens ce soir. Un concert very chaud, vraiment! Certes, deux premières parties au Zénith de Paris (dont une pour Slash) ont aidé à la réputation de Monster Truck, mais c’est surtout l’excellence de son dernier album, Sittin’ heavy, qui permet au groupe de transformer l’essai. Ce qui est d’autant plus rassurant, c’est de constater que le public est autant composé d’ados que d’adultes aux cheveux d’argent, et que tous ce beau monde s’est déplacé un dimanche hors période de congés scolaires.

DSC_0044En guise d’amuse-gueule, ce sont les Américains de Simo qui ouvrent le bal dans une ambiance de club et bénéficie de trois bons quarts-d’heure. Puisant dans le rock des 70’s, le trio – confiné à un tout petit espace scénique – propose des sons venus d’un autre âge. Le blues est de mise, l’énergie aussi, certaines sonorités évoquant parfois les contrées irlandaises. Ce que l’on attend, aussi, ce sont ces improvisations inspirées qui démarquent le groupe du reste de cette scène revival 70’s. Groupe qui ne s’en prive pas, d’ailleurs, et à deux reprises acclamées par un public admiratif, lorsque JD Simo, guitariste chanteur, en pleine transe guitaristique s’effondre en arrière et roule sur lui même. Soudain, la guitare n’émet plus de sons, le batteur et le bassiste regardant leur leader et stoppant tout comprenant que quelque chose cloche… Après avoir tendu un rideau, après un appel au public demandant si un médecin est présent, une ambulance vient transporter le musicien dont la jambe est maintenue par une atèle emplie de sacs de glace. On n’apprendra qu’il s’est déboîté le genou, et qu’il reprend la route dès le lendemain. Chapeau, mais surtout bon rétablissement. Nul doute que Simo se souviendra longtemps de ce concert!

DSC_0289La scène est vidée et changée rapidement pour que Monster Truck puisse donner le sien, de concert. Les lumières s’éteignent au son de Long live rock n’ roll (Rainbow) et les quatre déboulent pour une heure trente d’un set explosif qui, reconnaissons-le, repose principalement sur les épaules de Jeremy, l’intenable guitariste qui ne cesse de bouger en tous sens. La voix de Jon Harvey, bassiste chanteur qui donne régulièrement des nouvelles – rassurantes – de JD Simo, évoque celle d’un Ray Gillen du temps de Badlands. Le public est au taquet, répondant au doigt et à l’œil aux demandes des musiciens. Ce soir, aucun doute n’est possible: Monster Truck est un futur grand qui doit, selon moi, impérativement travailler une chose: l’occupation scénique. Car seule la moitié du groupe étant en capacité à se déplacer, l’autre moitié (Brandon aux claviers et le batteur Steve) doit être plus visibles, qui plus est sur une scène plus grande que celle de ce soir! Pour autant, le set de Monster Truck ne souffre aucun temps mort malgré une « pause » volontaire en milieu et fin de concert, deux moments stratégiquement voulus pour mieux repartir et le quatuor nous a offert une de ces soirées rock mémorables au possible.