France, fusion barrée (33 degrees, 2021)
Ils nous avaient laissés en 2015 avec le superbe Deadly scenes, premier album avec le chanteur unique Rorchach, et la tournée qui suivit en 2016. Il aura donc fallu 6 années aux barjots de 6:33 pour venir à bout de ce Feary tales for the lullabies: the dome et retrouver une position dominante sur leur créneau musical. Un créneau simplement inclassable où se mêlent rock, électro, jazz, metal, groove, 80’s, 40’s… Ceux qui connaissent 6:33 le savent, la surprise est partout. Des sons et des arrangements qui interpellent, fun et cartoonesques – les Looney Tunes doivent être aux aguets – et ne lassent jamais. De Wacky worms à Hangover, les 11 titres de ce nouvel album filent à toute allure et distillent une jolie dose de bonne humeur. Le trépidant Holy golden boner se dispute la palme du groove entraînant avec Rabbit in the hat ou Flesh cemetary, voire Release of the he-shes. Chaque chanson a ses particularités et dingueries, 6:33 proposant une musique limite schizophrène. Le groupe a ici décidé de ce recentrer sur l’efficacité de son propos en ne proposant aucun morceau « long » (aucun n’atteint les 10′) mais continue de marier les genre dans l’esprit d’un Faith No More ou d’un Mr Bungle allumés. Egalement, mais c’est là un « détail » visuel, les masques sont tombés, 6:33 ayant décidé de jouer à visage découvert afin de se rapprocher de son public. Mais le visuel demeure, à l’instar de cette pochette aux couleurs fluo. L’immensité de la mégapole dans laquelle le héros cherche le succès. Et si l’album s’intitule « (…) : the dome » c’est bien parce qu’une suite est prévue. Feary tales est une vrai réussite dont on espère que cette suite promise arrivera rapidement. Pas trop, quand même, laissez nous le temps de nous délecter de cette merveille.