ANVIL live à Paris! Le Trabendo, 25 février 2018 (avec Trance)

Voir un Zénith en petite configuration, on en a l’habitude, mais que le Trabendo, club de 700 places, décide de faire de même??? Sans doute le fait que la France entière soit en vacances – certains sont rentrés la veille, d’autres viennent de rejoindre les stations de sport d’hiver – explique-t-il qu’environs 300 personnes soient venues acclamer des miraculés. Trance, les Allemands à l’origine de Break out et Power infusion au début des 80’s, récemment reformés et Anvil qui donne ce soir son premier concert parisiens en… 4 décennies de carrière. 40 ans et pas un seul passage dans la capitale, chacun des concerts ayant dû, pour une raison ou une autre, être annulés. Et, pour l’avoir interviewé juste avant, je peux vous dire que Lips est loin de se décourager malgré la faible affluence. On a même l’impression que c’est le contraire tant le gaillard est remonté comme un ressort!

Trance, accompagné au chant du jeune Nick Hollman, bénéficie d’une demi-heure pour convaincre. Sans surprise, si le public, principalement des quinquas voire plus agés, est également familier avec le groupe formé en 1977 puisque Trance concurrençait directement Scorpions sur le terrain du heavy rock. Séparés puis revenus sous le nom de TranceMission au début des années 2000, Trance réapparaît récemment sous son nom d’origine et semble décidé à reconquérir son public, à qui il propose d’ailleurs un nouvel album, The loser strikes back. La voix puissante et haut perchée de Nickfait son effet, sa jeunesse dynamise la prestation – comme lorsqu’il décide de sauter sur les enceintes pour dominer, prudemment!, le public. Les anciens, Tommy Klein et Markus Berger donnent ce qu’ils peuvent, et l’apport d’Eddie St James, au look glam à souhait, est remarquable. Même si les Heavy metal queen, Break the chains et Looser sont interprétés à la perfection, je ne peux m’empêcher de trouver un sacré coup de vieux à ces compos qui marquèrent mon adolescence… Un prestation sympathique néanmoins, et suffisamment rare pour en profiter à fond.

A 20h30, la tête d’affiche Anvil ne se fait pas prier, d’autant que Lips a fini ses réglages sous les encouragements du public. Les lumières à peines éteintes, Rob Reiner s’installe derrière ses futs et lance la machine. Christ, dernier bassiste en date, se pose face au public tandis que Lips fait une rapide apparition sur la scène, le temps d’annoncer que « ça fait 40 putain d’années qu’on veut jouer ici! 40 ans et à chaque fois, nos concerts ont été annulés!  Pas ce soir! », scène qu’il quitte aussitôt pour réapparaître, quelques instants plus tard, au milieu du public. Phiphi s’en souviendra longtemps de ces minutes passées juste à côté du Canadien qui lance le set avec un March of the crabs qui donne le tempo de la soirée !

La suite mélange avec bonheur morceaux vintage  – à commencer par l’incontournable 666 -et titres plus récents (Doing what I want, This is 13, Bitch in the box…)souvenirs et humour, parmi lesquels Lips évoque ses soirées passées avec Lemmy, et l’imite, lors de la tournée Another perfect tour. Un long discours, mais fun, comme les grimaces dont ne sont avares ni Christ – il a vraiment la gueule de l’emploi, mais se révèle un bassiste exemplaire – ni Lips, jamais dernier à rigoler, même si tout est fait avec le plus grand soin.

Le solo de Free as the wind a l’air si facile et pourtant… Après On fire, Lips a une pensée hommage au producteur Chris Tsangarides, récemment disparu et qui avait notamment travaillé sur Metal on metal ou This is thirteen avant de revenir aux affaire et d’offrir un nouveau joli solo sur Mothra, solo effectué à l’aide – on le savait pourtant, je l’avais oublié, ce coup là! – à l’aide d’un vibromasseur! Les yeux pétillant de Lips en disent long sur son plaisir… Puis il se souvient d’Enfer magazine, souvenir qui ne rajeunit personne, avant d’attaquer Bitch in the box avant que Robb Reiner ne soit enfin mis à l’honneur avec son solo d’une incroyable efficacité sur Sweetie thing. Comme si ce dernier n’avait pas assez donné de double pédale, Anvil livre un Ego – qui parle de ceux qui ont une trop grande impressions d’eux mêmes – dantesque avant un Die for a lie sans doute moins percutant.

Incontournable du répertoire des Canadiens, Metal on metal voit le public mis à contribution version G.O, et sonne les rappels. Robb reste planqué derrière sa batterie et martèle un bord de tom, et Anvil nous propose deux dernières cartouches, Running et un version remaniée de Born to be wild. Pour son dépucelage parisien, et malgré une faible affluence, Anvil aura tout donné deux pleines heures durant. Une soirée mémorable qu’on espère voir rééditée bientôt!

Merci à Roger Wessier et Base prod d’avoir rendu ce live report possible.