Interview: Betov – ADX

Rencontre avec Pascal « Betov » (guitare). Propos recueillis à Paris, le 26 mai 2016

C’est au cœur de Paris,au Dr. Feelgood des Halles, que Betov assure la promotion du nouvel album d’ADX, Non Serviam. Toujours aussi enjoué, ravi du regain de jeunesse lié à l’arrivée de Nicklaus, totalement impliqué dans la création du nouvel opus.

Betov (ADX)

Metal-Eyes : Pascal, comment vas-tu ?

Betov : Ahh… Mieux, ce serait trop (rires) ! Tout va très très bien, bien sûr, impeccable. Je suis content de te voir, déjà, ça fait longtemps qu’on se croise, qu’on se suit sur internet…

Metal-Eyes : Et en concert, ce qui sera le cas dans deux jours.

Betov : Ah, ben je suis content que tu sois là, ça fais plaisir que tu viennes.

Metal-Eyes : Avant, j’avais mon petit shoot annuel d’ADX, maintenant…

Betov : On avait notre PMFF, et notre piqûre de rappel…

Metal-Eyes : Puisque nous parlons de concerts, la dernière fois qu’on s’était vus c’était au Divan du monde, pas pour le PMFF. Vous souteniez Ultimatum et vous y jouiez avec Manigance. Quels souvenirs gardes-tu de cette tournée en général et de ce concert en particulier ?

Betov : Avec Manigance, déjà, des retrouvailles toutes particulières parce qu’on s’est tellement croisés pendant de nombreuses années… Et puis il y a eu un passage à vide, on ne se voyait plus et ça a été des retrouvailles comme si on ne s’était jamais perdus de vue. C’est ce qui est formidable avec des gens de notre génération, c’est-à-dire que les anciens du groupe, on s’est fait la bise et on s’est raconté notre vie, un peu comme une famille qui se retrouve, quoi ! En plus, le Divan du Monde, c’est toujours une salle un peu fétiche, qui est toujours vraiment très agréable à jouer, et le public, comme à chaque fois, a été super. Ensuite, la tournée qui a suivi a été un peu en rapport ave cette date. On a passé de super bon =s moments, on a aussi rejoint Manigance dans le sud, chez eux, ils nous ont invités et c’étaient vraiment des super moments. Musicaux, la journée et le soir, et un peu plus arrosés en after avec eux puisqu’ils étaient chez eux, à domicile

Metal-Eyes : On ne change pas les bonnes vieilles habitudes!

Betov : Non, non! On est contents de se retrouver, on apprécie tous ces moments-là, bien sûr. Là, c’est vrai qu’on est assez contents parce que, avant la fin 2016, on va de nouveau partager une scène, et c’est toujours un plaisir. Comme tu le dis, on a notre piqure de rappel avec Manigance… On a d’autres amis qu’on adore croiser, de toutes façons, tu l’as compris, c’est comme une grande famille, et on a beau ne pas se voir très souvent, c’est comme un cousin : on se rappelle le passé, des anecdotes et on se motive, on se donne des conseils pour l’avenir aussi… C’est familial. Une super année 2014 avec cet album qui nous a marqués et qui a marqués les gens aussi.

Metal-Eyes : Concernant ce concert du Divan du monde, c’est vous qui avez ouvert pour Manigance; comment ça s’est décidé?

Betov : Sans aucun problème. Manigance faisait la release partie de leur album, ils nous ont dit  « vous venez jouer avec nous ». Ils nous ont proposé de venir avec eux comme nous allons leur proposer de venir avec nous sur la prochaine tournée. On n’est plus dans une histoire d’égos à dire qui fait la tête d’affiche ou autre. On est deux groupes, on a des parcours similaires, des carrières presque parallèles et quasiment la même notoriété. Il n’y a aucune animosité, que l’un joue avant ou après… Pour preuve, quand on a joué à Toulouse et à Pau, on a inversé différents soirs. C’est vrai que sur Pau, ils sont chez eux, il y a tous leurs amis, donc c’était tout à fait normal de leur laisser « la tête d’affiche ». Pas contre, sur Toulouse, on s’était mis d’accord, on jouait exactement le même temps. Avant ou après, peu importe….

Metal-Eyes : Un des souvenirs que j’ai, j’étais tout devant à tenter de prendre des photos, c’était ces slammers qui occupaient la scène et j’ai l’impression que le public de Manigance squattaient les premiers rangs, et ne rattrapaient pas les slammers, le public de Manigance  s’écartait. Il y a plusieurs slammers qui se sont retrouvés par terre… Tu t’en souviens ?

Betov : Non, je suis désolé, mais c’est vrai que ça peu arriver. Une petite anecdote pour toi, je ne crois pas qu’on l’ai racontée… Il y a quelques années, dans les années 90, c’était le début du stage diving et tout le monde sautait. Notre chanteur, Philippe, qui est quand même un beau bébé, on peut le dire, physiquement, s’est testé à la chose, et s’est dit comme beaucoup d’autre qu’on a vu, qu’il allait sauter dans le public. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, quelle scène c’était, mais je me rappelle qu’il y avait une sorte de carrelage assez dur par terre, et il s’est retrouvé avec personne sous lui, il est tombé sur les genoux. Et ça, en plein concert, ça fait mal (rires). Nous, on était morts de rire parce que, en fin de compte, le gens on peut-être eu peur, ou alors ont été impressionnés par sa masse corporelle… et depuis, c’est terminé !

Metal-Eyes : A l’époque de ce concert Bernard-Yves Queruel faisait encore partie du groupe. Que s’est-il passé pour que vous décidiez de mettre fin à cette union de pratiquement 10 ans ?

Betov : C’est très simple : un groupe c’est un peu comme un couple. Le relationnel est même, c’est-à-dire que quand, humainement et musicalement, ça ne va plus, ça ne sert strictement à rien de continuer. Nos chemins se sont séparés. Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, à part que c’est un ami de longue date, je le connais depuis très longtemps et je regrette ce fait. Mais il fallait absolument rebondir. Ce qui est important pour nous, c’est l’entité ADX qui doit survivre à toutes ces épreuves. Humainement parlant, c’est une épreuve. Comme tu le dis, on n’a pas partagé dix années… Ca a été la même chose avec Claude quand il nous a quittés pour de multiple raisons, tout à fait nobles et que l’on respecte. Mais ce sont des choix de groupes, ça arrive à tout le monde… J’ai appris récemment que Franky Constanza avait choisi de quitter Dagoba… Tout le monde est très étonné, et c’est vrai que, vu de l’extérieur, ça peut étonner les gens. Vu de l’intérieur, de toute façon, c’est une décision qu’on a prise, on a trouvé un remplaçant, et on en est très contents.

Metal-Eyes : Justement, qu’est-ce qui a motive le choix de Nicklaus?

Betov : C’est très simple, c’est une anecdote rigolote: quand Claude nous a quittés en 2013, on a cherché un bassiste. On avait passé des annonces et on a reçu des bassiste de très très haut niveau, vraiment, qui se sont présentés et celui qui a tout de suite collé au jeu de basse batterie, qui est très important chez nous, c’est Julien. Après, il nous a encore plus rassurés et satisfaits en composant pas mal de morceaux, phares en plus,d’Ultimatum alors qu’en fin de compte, il a l’âge de notre premier album. Il composait comme nous il y a trente ans ! C’est formidable, dans l’esprit du groupe, c’est vraiment extraordinaire. Et… le deuxième bassiste qu’on n’avait pas retenu, c’était un certain Nicklaus. Il faut savoir qu’il est multi-instrumentiste, il a studio d’enregistrement chez lui, il produit vraiment beaucoup de choses… C’est vraiment un musicien complet. Il était venu comme bassiste, il n’était pas loin derrière Julien et on en avait un peu parlé. Il était un peu déçu parce qu’il voulait vraiment rejoindre ADX et il m’avait dit : « écoute Pascal, si un jour vous avez besoin de moi, n’hésite pas, j’aime bien ce que vous faites, l’ambiance, et ça me dirait de revenir ». On n’a même pas fait d’audition quand il a fallu chercher un guitariste, je l’ai appelé, je lui ai dit « une place se libère, on part en tournée bientôt, est-ce que tu peux le faire ? » Il m’a répondu « oui, sans problème » et une semaine et demi après, on partait en concert pour fêter les 30 ans d’Exécution. C’était très important pour le groupe et il s’est intégré très très vite. Il a appris le répertoire au lance-pierre… Je suis même un peu jaloux de sa mémorisation parce qu’il apprend très vite. Il ne nous a absolument pas déçus sur ces dates. Il nous a rejoints sur la tournée Ultimatum, à Pau et à Toulouse il était avec nous, sur les dates suivantes aussi. Et l’apothéose ça a été pour l’anniversaire d’Exécution au festival de Vouziers qui était sold out cette année, ce qui m’a vraiment fait plaisir pour William, l’organisateur. Il faut dire qu’il avait, un peu à la PMFF, réussi à avoir sur la même date le gratin du métal français, qui étaient des groupes  années 80 encore disons en bonne forme et surtout aptes à jouer. Il y avait Killers, Vulcain, Blasphème, Satan Jokers, nous… Vraiment un best-of total et une ambiance formidable.

Metal-Eyes : Avant que nous ne parlions du nouvel album, il y a eu, à la fin de l’année 2015, deux rééditions de La terreur et de Suprématie, sorties assez discrètement sur le label grec No remorse et qui contiennent toutes deux des bonus live. Simplement, en dehors de ça, il n’y a rien de plus, un peu comme le coffret que vous aviez sorti pour Terreurs : le produit fini peut-être un peu décevant. Avez-vous eu votre mot à dire sur le produit, et pourquoi y a-t-il aussi peu de liner-notes, photos souvenir et autres ?

Betov : Le label No remorse a une politique très simple : ils veulent faire plaisir aux gens, et rééditer au maximum tout ce qui sortait en vinyle dans les années 80. La condition sine qua non c’est d’avoir sorti quelque chose en vinyle. Certains groupes m’ont demandé de jouer les relais en me disant « on a sorti un album fin des années 80, ils pourraient pas nous rééditer ? » Malheureusement, non, vous l’avez sorti en cd mais pas en vinyle… Maintenant, j’ai cru comprendre que No remorse a géré les coffrets, ils nous ont parlé de ce qu’il y aurait dedans. Pour nous, mettre un patch, un t-shirt et tous ces éléments en plus… Je pense, si t as vu les coffrets, que la qualité est là.

Metal-Eyes : Je n’ai pas vu les coffrets, que les cd…

Betov : Alors, c’est normal. La couverture du coffret est en relief, elle a été retravaillée avec des éléments qui apparaissent et disparaissent, c’est vraiment très joli… A l’intérieur, le t-shirt est d’une super belle qualité, presque plus beau que ce qu’on a fait nous-mêmes, le vinyle est en couleurs éclatées… Pour nous, les coffrets sont vraiment très beaux.

Metal-Eyes : Et les CD en eux-mêmes ?

Betov : Pour les CD, il s’est passé quelque chose de très simple : au niveau des bonus, No remorse est vraiment traditionnel. On a discuté avec Kristos, le patron qui est depuis devenu un ami, et il m’a dit que ce qu’il veut, c’est des bootlegs de l’époque. D’où un problème pour nous de retrouver de produits exploitables. A l’époque, tu t’en souviens peut-être, on enregistrait avec un magnétophone à cassette, qu’on tenait en haut du bras… La qualité d’écoute et d’enregistrement étaient… Nous, ça nous plaisait, ça nous suffisait à l’époque, mais maintenant, c’est un peu léger. On a retrouvé ces cassettes, on a remasterisé un peu tout ça pour que ça sonne bootleg. C’était la volonté du label, mais on a fait ce qu’on a pu avec ce qu’on avait. On a d’excellentes versions de ces morceaux avec le line-up actuel, mais ils n’en voulaient absolument pas. C’est u choix du label.

Metal-Eyes : Donc Vouziers, la Mutualité, le meilleur de ce que vous avez pu faire à cette époque ?

Betov : Le mieux qu’on ait retrouvé pour cette époque, c’est le fameux concert de Toulouse en 1991. On a pu retrouver une version enregistrée qui n’était pas trop mauvaise, mais franchement, c’est un souvenir extra-ordinaire : il y avait énormément de monde, c’était un concert au summum de la tournée, et d’ADX à ce moment là… Suprématie était une période vraiment faste pour ADX, plein de super souvenirs ! La personne qui nous a fait rencontrer No remorse est Christophe Bailet, qui s’est d’ailleurs occupé d’ADX fin des années 90, et c’est lui qui nous a expliqué la politique du label. Ces albums-là, d’origine, on les trouve à des prix énormes sur le net et, nous, on ne supporte pas ça. Ok, c’est la rareté qui fait le prix d’un produit, mais je ne supporte pas ça. Il fallait que ces albums soient réédités d’une manière très correcte, que les gens puissent les trouver à un prix quand même assez sympa, et ça on en est très contents. Maintenant, je fais juste un aparté : nous avons créé notre propre label cette année, Ultim records, et on va faire des rééditions comme ça, d’albums qui sont indisponibles depuis longtemps pour certains, depuis peu pour d’autres, et ça va arriver très vite, avant la fin de l’année. Il va y avoir au moins deux rééditions d’albums que les gens cherchent. Ce label s’appelle Ultim records, comme l’Ultim fest ou comme Ultimatum, notre album fétiche de 2014. Attention : on est épaulés par des gens du métier, du milieu qui connaissent tout ça depuis des années. On ne part pas comme ça à l’aveugle non plus, bien sûr ! On a vraiment mis le paquet sur l’album Non serviam pour sa sortie, parce que c’est la première sortie du label. On s’est fait épaulé par Season of mist qui est un spécialiste du metal et qui était partant pour travailler avec nous, ce qui fait vraiment plaisir. Et j’arrête là ! (rires)

Metal-Eyes : Parlons maintenant de Non serviam : comment s’est passée sa conception. Pour Ultimatum, Julien avait participé à l’écriture, est-ce que Nicklaus en a fait autant pour Non serviam, avez-vous changé votre mode de composition ?

Betov : On est parti sur la même base : beaucoup d’idées engrangées à la maison comme font tous les groupes… C’est vraiment pas original. On enregistre tout chez nous, on fait des petites maquettes, on écoute, on compare… Ce qui est très important pour nous c’est de les jouer directement en live, voir comment ça sonne. C’est facile d’enregistrer avec une batterie électronique, tu as des super son, c’est tout de suite enjolivé. En live, tu te rends tout de suite compte si ça passe ou pas. L’arrivée de Nicklaus s’est faite après la préparation de l’album. Julien a bien sûr participé à la composition de l’album, encore plus peut-être que sur Ultimatum, avec beaucoup de titres que tu découvriras. Mais à mon avis tu reconnaitras sa patte parce que c’est ceux qui sonnent le plus « ADX vieille période, première époque ». Il a une manière de nous avoir analysés, compris et de nous ressortir des morceaux…

Metal-Eyes : De vous rajeunir, quoi…

Betov (pensif) : … Il nous mets de bons coups de pieds au cul, oui ! C’est vrai, c’est vivifiant de travailler avec quelqu’un comme ça, il est tellement à fond dans ADX ! Ce n’est pas du tout une question d’âge, il est aussi dynamique que nous et envie d’y arriver comme nous. Nicklaus, comme il est arrivé alors que les morceaux étaient tous plus ou moins construit, on lui a donné un autre cahier des charges. On lui a dit : « Tu es un super guitariste, surtout au niveau des soli, alors tu vas travailler avant tout là-dessus ! » Dès que tu as sur l’album une petite mélodie, un petit machin rajouté qui part dans un solo, c’est son travail, qui a été très important. Il épaule, notamment, Philippe au chant sur les refrains par des mélodies qui donnent tout le charme au morceau, et la structure est totalement cadenassée par ça. Et les solos qu’il nous a fait… On est tombés sur le cul, il nous a sorti un truc qu’on n’a jamais vu dans ADX ! Une palette de tout ce qu’on adore : des mélodies complètement mémorisables, ce que l’on faisait à la grande époque, et une technique de haut vol irréprochable. Je suis incapable de jouer ce qu’il joue ! On m’a traité de, j’espère que je finirai mieux…, de « Malcolm Young d’ADX », c’est dire que je fais les rythmiques, et c’est quelque chose qui me plait énormément. Ça me passionne, et avoir des gens aussi doués avec toi, c’est une fierté.

Metal-Eyes : Vous avez retrouvé Axel Wursthon à la prod ?

Betov : Non, pas du tout… On l’a retrouvé en tant qu’ami, parce que c’est un ami de longue date, et j’ai été invité à jouer sur différents albums, en tant qu’ami et j’ai participé à plein de trucs qui ont été enregistrés dans son studio, le Walnut Groove. Et depuis qu’on a travaillé ensemble sur Division Blindée, et bien avant, quand on a travaillé sur Carnival In Coal, on a un chemin… On se connait. Là, on a travaillé avec Francis Caste du studio Sainte Marthe à Paris, qui est connu aussi pour travailler avec des groupes peut-être plus neo metal mais c’est ce qu’on cherchait : quelqu’un de très dynamique, qui sait donner à un groupe une grosse patate, à l’ancienne. Ce qu’on voulait, c’était un son percutant. On a écouté tout ce qu’il a fait, on a discuté avec lui, ça l’intéressait également. Il connaissait ADX de nom et musicalement, il n’avait pas l’habitude, il est assez jeune, il a une trentaine d’année, et je crois qu’il était un peu intrigué à l’idée de travailler avec nous. En fin de compte, ça a donné ce résultat, d’abord humain, extra-ordinaire parce qu’on s’est entendus tout de suite, c’est quelqu’un d’adorable, et il est à l’écoute, il propose, par rapport à l’axe qu’on s’est fixé. « Là, cette guitare, tu devrais la jouer comme ça, ce serait mieux pour le rendu… » C’est un vrai travail de collaboration et c’est quelqu’un qu’on a apprécie… totalement. Le résultat est là, c’est un album qui dépote !

Metal-Eyes : Jai l’impression que Non Serviam propose à la fois plein de nouveauté tout en restant « dans l’ancien temps ». Est-ce un album qui s’inscrit dans la lignée des trois derniers albums studio ou y a-t-il d’autres évolutions notables à mettre en avant ?

Betov : On est dans une dynamique égale. Avec Ultimatum, on faisait un retour aux sources, à nos premières amours…

Metal-Eyes : Ce qui était déjà entamé avec Division Blindée.

Betov : Oui… Non… On a eu une période un peu sombre, 2011-2012, et le résultat, l’album Immortel, était pour nous un peu décevant. On n’a pas fait l’album comme on voulait, il ne sonne pas comme on souhaitait, avec le recul

Metal-Eyes :Et il a été mal distribué, aussi…

Betov : Mais même sans parler de ça, je parle juste du travail en studio. On a pris plaisir à le faire, mais on n’a pas eu assez de temps. On était producteurs de l’album et on avait un temps restreint. Les musiciens connaissent bien ça : les deadline arrivent vite. Quand tu n’as pas eu le temps de tout faire, malheureusement, il est trop tard. Hormis ça, Division blindée, Ultimatum et Non Serviam… Il y a selon moi une suite logique au niveau de la sonorité. Autant, Ultimatum, le travail qu’on a fait avec Didier Chesneau, était un album raffiné, très agréable à écouter, avec des mélodies… Et lui nous a donné un climat, serein. On voulait passer une étape supplémentaire : garder la même chose parce que ça nous a plu, mais accéder à quelque chose de beaucoup plus dynamique, que ce soit une basse batterie qui te rentre dans la tête…Au niveau des morceaux, de la composition même, on fait du ADX, c’est ce qu’on sait le mieux faire ! Avec l’apport de Julien et Nicklaus, on peut maintenant vraiment s’éclater dans du ADX, il y a vraiment la recette initiale. Sans oublier les trois vieux briscards ! (rires) « Regardes, ils sont toujours là ! »

Metal-Eyes : Heureusement, sinon, ce ne serait plus ADX !

Betov : Peut-être que d’autres nous remplaceront un jour !

Metal-Eyes : ADX est également un groupe live, vous allez être en tête d’affiche de l’Ultim fest qui avait été annulé à la suite des attentats de novembre, puisque c’était prévu juste le lendemain, le 14 novembre. J’imagine qu’avec la sortie de non serviam, la setlist a dû évoluer. Combien de nouveaux titres allez vous nous présenter ?

Betov : Alors… L’ultim fest et Non serviam n’étaient pas prévus au même moment. Pour  l’ultim fest , on s’est servi de l’expérience du PMFF et de Phil ‘em All que tout le monde connait, qui nous suit depuis longtemps. Cela dit, je fais une aparté… Je pense que le PMFFva bientôt revenir… On a des idées en commun entre nos deux festivals. L’Ultim fest, c’est une fête, c’est un plaisir qu’on a d’inviter des amis, qu’on avait créé en 2014. On avait invité entre autre Thrashback avec qui on tournait cette année-là, il y avait  Hürlement, Barracuda, et… Factor Hate. Sur la première édition, on avait remercié des copains pour l’aide qu’ils avaient apportée sur Ultimatum : le photographe qui a fait toutes nos sessions joue dans Factor Hate, Alexis de Hürlement était venu faire les chœurs avec nous…On s’était dit on en fera un deuxième, et voilà. J’ai été beaucoup plus affecté par la perte d’amis au Bataclan, mais après coup, on s’est dit qu’on allait le refaire. On a contacté Roger Weissier de Base, on a contacté le Glazart, on leur a demandé de nous trouver une date, et tout le monde était d’accord pour le refaire. Les autres groupes prévus en novembre n’étaient pas libres, Furies a toujours été partant, on a demandé à Malemort, d’autres amis de longue date et à Witches, Sibylle on la connait depuis des années… L’album sort dans deux semaines, on a un peu modifié la setlist pour inclure deux morceaux. On n’aura pas le temps d’en faire plus. On reviendra à Paris en fin de tournée pour jouer un maximum de morceaux de cet album qui a des titres vraiment prévus pour le live. Tout va se faire dans un certain ordre.

Metal-Eyes : Pourquoi avoir choisi le Glazart plutôt que le Divan du monde où vous avez vos habitudes ?

Betov : Pour une histoire de tarifs… On a eu la chance d’avoir le Glazart pour un tarif… compatible avec l’Ultim Fest. On l’avait fait dans une salle en dehors de Paris, similaire mais qui nous convenait au niveau des conditions d’accueil du public et de jeu des groupes, lumière ou son, le Covent Garden à Eragny. Mais Eragny, ce n’est pas Paris, et il y a des gens qui n’avaient pas pu venir. La seule salle dans Paris qui collait avec les dates et l’engagement qu’on avait d’organiser ça nous-mêmes – parce qu’on n’a aucune subvention – c’était le Glazart, que je remercie de nous accueillir dans ces conditions. ET j’espère que ce sera une super soirée pour tout le monde ! Je viens d’apprendre qu’on va avoir droit à une jolie captation en multi caméras, ce qui va donner du matériel pour un DVD et des trucs comme ça, et ça nous manque. Là on va avoir du matériel on a tout enregistré sur les deux dernières tournées donc il y a du matériel. Maintenant, c’est un travail d’écoute…. Woupf ! Mais ça fait partie du job aussi. Donc beaucoup de choses à venir, des rééditions sur notre label Ultim records… Il y aura de l’actualité pour ADX en 2016 et en 2017. On ne va pas se faire oublier !