Interview: KRASHKARMA

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Interview KrashKarma – entretien au Dropkick Bar d’Orléans le 11 septembre 2025 avec Niki (chant/batterie) et Ralf (chant/guitare/basse)

Nous sommes aujourd’hui le 11 septembre, pas une date de bons souvenirs, d’autant moins sur la tournée World on fire (les deux rient). Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans à Rebrechien. Que s’est-il passé pour vous depuis ? Vous avez sorti un album et, depuis, vous tournez sans cesse !

Niki : Exactement. C’est, en gros, exacetement ça. Nous tournons sans cesse avec l’album Falling to pieces, en Europe, aux USA et nous sommes de retour en Europe pour la dernière partie de notre tournée. Ensuite, nous rentrons pour commencer l’écriture du prochain album.

Vous ne l’avez pas encore entamé ?

N : Non… En fait, on est toujours en train d’écrire, mais l’enregistrement ne commencera qu’au début de l’année prochaine.

Vous écrivez donc tout le temps, mais vous publiez aussi de nombreuses vidéos. Je suis épaté par le nombre de vidéos que vous avez publiées, parfois pour une seule chanson. J’ai l’impression que vous regardez des choses qui pourraient vous servir pour un clip…

N : Exactement, on a une idée et on la met en place. Que pouvons-nous faire ? Comment pouvons-nous le faire ? Parfois ça fonctionne, parfois, non (rires). On ne les sort pas si elles ne fonctionnent pas !

Ralf : tout a commencé quand on a sorti l’album il y a deux ans : on était en tournée avec Butcher Babies, on a tourné en Europe, aux USA et on est rentrés à la maison. On s’est rendu compte qu’il y a de nombreux très bons albums mais que le public ne connait pas, il faut les faire exister. Sur la dernière tournée, nous avons décidé d’être plus actifs en matière de vidéos et de réseaux sociaux, c’est le seul moyen d’être vraiment actif.

N : En mettant la musique en avant. Nous ne sommes pas des créateurs de contenu, c’est la musique qui compte. Nous créons des vidéos pour illustrer notre musique, pas l’inverse.

Qui se charge de regarder et sélectionner toutes ces intros de vidéos ? L’un d’entre vous ou tous les deux ?

R : C’est moi, je me charge de tout. Ça a commencé avec moi parlant de ma guitare, comment elle fonctionne, et c’est devenu viral. Ça nous a apporté beaucoup d’attention, et on a vu nos chiffres sur YouTube, Spotify grimper en flèche. On a compris qu’on avait besoin de créer des vidéos. J’ai vu un comédien qui faisait ce genre de vidéo, et j’en ai parlé à Niki : « là, c’est toi, mais au lieu d’aterrir sur une table de pic-nic, tu atterri derrière la batterie » (elle confirme).

Alors puisque nous parlons de batterie, Niki, tu dois me rassurer : ton tabouret est complet ? Il y a bien le siège ?

N (elle explose de rire) : Pourquoi, tu m’as vue chuter parfois ?

Non, je t’ai vu cracher de l’eau !

N (rires) : ah oui ! J’espère aussi qu’il est entier ! On vérifiera avant !

Revenons à la tournée : comment se passe-t-elle jusqu’à maintenant ?

N : Superbement ! Très cool, pour le moment, on n’a fait que la France. On a fait des festivals cet été, puis nous sommes retournés aux USA pour quelques concerts et nous venons de revenir. C’est notre cinquième concert et jusque-là, tout va bien. Il y a eu le festival de Mennecy entre temps. Le public français est vraiment bon avec nous, on passe vraiment de très bons moments et nous sommes très heureux de voir cette relation continuer et grandir.

Tu viens de le rappeler, vous donnez de nombreux concerts en France, alors qu’appréciez-vous en France ?

N : Les gens !

R : La nourriture ! et le pays ! Le vin ! (rires)

N : L’attitude des gens en général, aussi. Il y a beaucoup d’énergie. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais on s’arrange très bien de cette attitude et de l’esprit de la communauté metal. On a l’impression que tout le monde se connait, les gens sont très proches, c’est exceptionnel. Le vin ne fait pas de mal, le fromage non plus (rires) !

R : Les gens sont très cool, et la culture française est très riche. Il y a eu la révolution, et le pays, les gens, semblent très progressistes. Les Français sont très sympas, mais tu ne la leur fais pas à l’envers.

Et que n’aimez-vous pas en France ?

N (sans réfléchir) : les parkings (rires) ! (Note : ils ont tourné près d’une heure dans Orléans pour trouver une place pour leur van)

R : On a toujours un van ou un bus… Partout en Europe les parkings font 2m de haut. Mais en France, c’est 1,80m ! Alors il n’y a nulle part où nous garer sauf dans la rue !

N : On a pris le plus petit van possible pour éviter ce genre de situation, mais en France, ça ne marche pas !

Depuis deux ans que vous jouez régulièrement en France – vous étiez hier à Paris…

N : C’était notre premier concert à Paris, hier !

Vous avez le sentiment que le public vous suit et grandit ?

Tous les deux : Oui, oh que oui !

N : On le voit depuis notre premier concert ici il y a deux ans. On n’a pas donné des tonnes de concerts en France, mais à chaque fois, le public est plus important. On reconnait des visages, les gens reviennent avec des amis. Oui, le public grossit vraiment. Hier, on a joué à Paris pour la première fois, à… La Dame de Canton, un…

R : Un bateau ! On a joué sur la Seine ! C’était une expérience !

N : On a raté la révolution de l’autre côté de la Seine, pas la révolution, des manifestations ! On a simplement vu les convois de police mais ne s’est pas mêlés à tout ça, on était curieux, on avait envie de voir ça, mais… on préfère être en sécurité !

Il va y avoir un nouvel album. Même si vous n’avez pas vraiment commencé l’écriture, de quelle manière imaginez-vous cet album différent du précédent ?

R : C’est une question très intéressante parce que nous y réfléchissons tout le temps. A chaque fois, on compose, on se fait des plans et… le résultat est complètement différent ! On a toujours quelque chose en tête mais, quand on commence à écrire et jouer, ça se transforme en son propre truc. Nous, nous faisons de notre mieux pour que ce soit bon.

Donc, ça prend son envol, ça devient une sorte de bête, comme ta guitare ?

N : Ouais ! Et ça évolue, toujours. Une fois qu’on est vraiment dans le process de composition, on laisse les choses avancer d’elles-mêmes. Nous avons une idée, mais elle évolue, comme le dit Ralf. On adore ça, et on cherche toujours à repousser nos limites.

Maintenant, en dehors du fait d’être un duo, composé d’une femme batteuse et chanteuse et d’un… comment on peut te décrire ? guitariste bassiste chanteur, comment décririez-vous la musique de KrashKarma à ceux qui ne vous connaissent pas ?

R : Simplement que nous sommes un groupe de metal avec une touche de ce qu’on aime : du thrash, du death, un peu d’indus ou de trip hop.

N : Le punk, aussi, dans notre attitude. C’est plus dans notre approche…

R : C’est notre façon d’être sur scène…

Une dernière question avant de vous laisser aller diner : quelle pourrait être aujourd’hui la devise de KrashKarma ?

N : Notre devise ? Pas de prisonniers (rires) !

R : Tu sais, notre tournée s’intitule « world on fire tour ». On a l’impression que le monde est en feu, pas dans le bon sens, des idées haineuses semblent se propager, la haine, le racisme… Alors notre devise pourrait être « combattre le feu par le feu » (Niki approuve).

N : Oui, combattre le feu par le feu… En fait, on a pensé au nom de l’album alors que Los Angeles était en feu. On était au milieu de ces incendies, du vent lorsqu’on a pensé à ce titre d’album. Alors, oui, il y a beaucoup de double sens. Notre systrème politique est en train de s’éfondrer…

Non… c’est pas vrai ? (rire général). J’ai dit que c’était ma dernière question mais en fait, non, revenons quelques questions en arrière : qu’aimez-vous aux USA ?

R : la Californie, faire du surf, du skate, l’océan, la météo, le beau temps, les gens sont super sympas, L.A. est un endroit multiculturel, il y a des gens de toutes origines…

N : Et c’est une ville très artistique. C’est ce qu’on aime aux USA : la Californie et Los Angeles !

Alors terminons avec ceci : que n’aimez-vous pas aux USA ?

R : le système politique ! Il est corrompu, tout le monde le dit mais on a l’impression que tout le monde s’en fout…

N : Et ça se propage comme un feu ! Tu vois, on y revient toujours !