Interview: KRASHKARMA

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Interview KrashKarma – entretien au Dropkick Bar d’Orléans le 11 septembre 2025 avec Niki (chant/batterie) et Ralf (chant/guitare/basse)

Nous sommes aujourd’hui le 11 septembre, pas une date de bons souvenirs, d’autant moins sur la tournée World on fire (les deux rient). Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans à Rebrechien. Que s’est-il passé pour vous depuis ? Vous avez sorti un album et, depuis, vous tournez sans cesse !

Niki : Exactement. C’est, en gros, exacetement ça. Nous tournons sans cesse avec l’album Falling to pieces, en Europe, aux USA et nous sommes de retour en Europe pour la dernière partie de notre tournée. Ensuite, nous rentrons pour commencer l’écriture du prochain album.

Vous ne l’avez pas encore entamé ?

N : Non… En fait, on est toujours en train d’écrire, mais l’enregistrement ne commencera qu’au début de l’année prochaine.

Vous écrivez donc tout le temps, mais vous publiez aussi de nombreuses vidéos. Je suis épaté par le nombre de vidéos que vous avez publiées, parfois pour une seule chanson. J’ai l’impression que vous regardez des choses qui pourraient vous servir pour un clip…

N : Exactement, on a une idée et on la met en place. Que pouvons-nous faire ? Comment pouvons-nous le faire ? Parfois ça fonctionne, parfois, non (rires). On ne les sort pas si elles ne fonctionnent pas !

Ralf : tout a commencé quand on a sorti l’album il y a deux ans : on était en tournée avec Butcher Babies, on a tourné en Europe, aux USA et on est rentrés à la maison. On s’est rendu compte qu’il y a de nombreux très bons albums mais que le public ne connait pas, il faut les faire exister. Sur la dernière tournée, nous avons décidé d’être plus actifs en matière de vidéos et de réseaux sociaux, c’est le seul moyen d’être vraiment actif.

N : En mettant la musique en avant. Nous ne sommes pas des créateurs de contenu, c’est la musique qui compte. Nous créons des vidéos pour illustrer notre musique, pas l’inverse.

Qui se charge de regarder et sélectionner toutes ces intros de vidéos ? L’un d’entre vous ou tous les deux ?

R : C’est moi, je me charge de tout. Ça a commencé avec moi parlant de ma guitare, comment elle fonctionne, et c’est devenu viral. Ça nous a apporté beaucoup d’attention, et on a vu nos chiffres sur YouTube, Spotify grimper en flèche. On a compris qu’on avait besoin de créer des vidéos. J’ai vu un comédien qui faisait ce genre de vidéo, et j’en ai parlé à Niki : « là, c’est toi, mais au lieu d’aterrir sur une table de pic-nic, tu atterri derrière la batterie » (elle confirme).

Alors puisque nous parlons de batterie, Niki, tu dois me rassurer : ton tabouret est complet ? Il y a bien le siège ?

N (elle explose de rire) : Pourquoi, tu m’as vue chuter parfois ?

Non, je t’ai vu cracher de l’eau !

N (rires) : ah oui ! J’espère aussi qu’il est entier ! On vérifiera avant !

Revenons à la tournée : comment se passe-t-elle jusqu’à maintenant ?

N : Superbement ! Très cool, pour le moment, on n’a fait que la France. On a fait des festivals cet été, puis nous sommes retournés aux USA pour quelques concerts et nous venons de revenir. C’est notre cinquième concert et jusque-là, tout va bien. Il y a eu le festival de Mennecy entre temps. Le public français est vraiment bon avec nous, on passe vraiment de très bons moments et nous sommes très heureux de voir cette relation continuer et grandir.

Tu viens de le rappeler, vous donnez de nombreux concerts en France, alors qu’appréciez-vous en France ?

N : Les gens !

R : La nourriture ! et le pays ! Le vin ! (rires)

N : L’attitude des gens en général, aussi. Il y a beaucoup d’énergie. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais on s’arrange très bien de cette attitude et de l’esprit de la communauté metal. On a l’impression que tout le monde se connait, les gens sont très proches, c’est exceptionnel. Le vin ne fait pas de mal, le fromage non plus (rires) !

R : Les gens sont très cool, et la culture française est très riche. Il y a eu la révolution, et le pays, les gens, semblent très progressistes. Les Français sont très sympas, mais tu ne la leur fais pas à l’envers.

Et que n’aimez-vous pas en France ?

N (sans réfléchir) : les parkings (rires) ! (Note : ils ont tourné près d’une heure dans Orléans pour trouver une place pour leur van)

R : On a toujours un van ou un bus… Partout en Europe les parkings font 2m de haut. Mais en France, c’est 1,80m ! Alors il n’y a nulle part où nous garer sauf dans la rue !

N : On a pris le plus petit van possible pour éviter ce genre de situation, mais en France, ça ne marche pas !

Depuis deux ans que vous jouez régulièrement en France – vous étiez hier à Paris…

N : C’était notre premier concert à Paris, hier !

Vous avez le sentiment que le public vous suit et grandit ?

Tous les deux : Oui, oh que oui !

N : On le voit depuis notre premier concert ici il y a deux ans. On n’a pas donné des tonnes de concerts en France, mais à chaque fois, le public est plus important. On reconnait des visages, les gens reviennent avec des amis. Oui, le public grossit vraiment. Hier, on a joué à Paris pour la première fois, à… La Dame de Canton, un…

R : Un bateau ! On a joué sur la Seine ! C’était une expérience !

N : On a raté la révolution de l’autre côté de la Seine, pas la révolution, des manifestations ! On a simplement vu les convois de police mais ne s’est pas mêlés à tout ça, on était curieux, on avait envie de voir ça, mais… on préfère être en sécurité !

Il va y avoir un nouvel album. Même si vous n’avez pas vraiment commencé l’écriture, de quelle manière imaginez-vous cet album différent du précédent ?

R : C’est une question très intéressante parce que nous y réfléchissons tout le temps. A chaque fois, on compose, on se fait des plans et… le résultat est complètement différent ! On a toujours quelque chose en tête mais, quand on commence à écrire et jouer, ça se transforme en son propre truc. Nous, nous faisons de notre mieux pour que ce soit bon.

Donc, ça prend son envol, ça devient une sorte de bête, comme ta guitare ?

N : Ouais ! Et ça évolue, toujours. Une fois qu’on est vraiment dans le process de composition, on laisse les choses avancer d’elles-mêmes. Nous avons une idée, mais elle évolue, comme le dit Ralf. On adore ça, et on cherche toujours à repousser nos limites.

Maintenant, en dehors du fait d’être un duo, composé d’une femme batteuse et chanteuse et d’un… comment on peut te décrire ? guitariste bassiste chanteur, comment décririez-vous la musique de KrashKarma à ceux qui ne vous connaissent pas ?

R : Simplement que nous sommes un groupe de metal avec une touche de ce qu’on aime : du thrash, du death, un peu d’indus ou de trip hop.

N : Le punk, aussi, dans notre attitude. C’est plus dans notre approche…

R : C’est notre façon d’être sur scène…

Une dernière question avant de vous laisser aller diner : quelle pourrait être aujourd’hui la devise de KrashKarma ?

N : Notre devise ? Pas de prisonniers (rires) !

R : Tu sais, notre tournée s’intitule « world on fire tour ». On a l’impression que le monde est en feu, pas dans le bon sens, des idées haineuses semblent se propager, la haine, le racisme… Alors notre devise pourrait être « combattre le feu par le feu » (Niki approuve).

N : Oui, combattre le feu par le feu… En fait, on a pensé au nom de l’album alors que Los Angeles était en feu. On était au milieu de ces incendies, du vent lorsqu’on a pensé à ce titre d’album. Alors, oui, il y a beaucoup de double sens. Notre systrème politique est en train de s’éfondrer…

Non… c’est pas vrai ? (rire général). J’ai dit que c’était ma dernière question mais en fait, non, revenons quelques questions en arrière : qu’aimez-vous aux USA ?

R : la Californie, faire du surf, du skate, l’océan, la météo, le beau temps, les gens sont super sympas, L.A. est un endroit multiculturel, il y a des gens de toutes origines…

N : Et c’est une ville très artistique. C’est ce qu’on aime aux USA : la Californie et Los Angeles !

Alors terminons avec ceci : que n’aimez-vous pas aux USA ?

R : le système politique ! Il est corrompu, tout le monde le dit mais on a l’impression que tout le monde s’en fout…

N : Et ça se propage comme un feu ! Tu vois, on y revient toujours !

KRASHKARMA live à Orléans (Dropkick bar, le 11 septembre 2025)

Nous avions découvert les Américains de KrashKarma lors de la 12ème édition du festival – malheureusement, disparu après l’édition suivante – Rock In Rebrech’ de 2023. La claque que j’avais reçue ce jour-là ! Depuis, le duo tourne partout et se forge un fidèle following en tournant sans relâche. Alors, pensez vous que je pouvais rater ce premier passage à Orléans? Seulement, voilà: Saxon est annoncé au Zénith de Paris… mais le report des concerts français met un terme à ce dilemme – et je réitère tout mon soutien à son chanteur Biff Byford dans son combat contre le cancer. On se retrouvera en mai 2026!

Dark Matter@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Le Dropkick est ce soir, un jeudi, plus que correctement fréquenté. Ce sont un peu moins de 200 personnes qui vont investir la salle de concert, soit un presque sold-out pour les Américains. Nous nous retrouvons dans les coursives pour une interview détendue (à découvrir sous peu) alors que Dark Matters, première partie locale, débute son concert. Je retrouve le quatuor metal en cours de show pour découvrir un metal varié. Il y a une forme de rage mélangée à de la mélodie et une forme de metalcore.

Dark Matter@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Il manque cependant quelque chose pour simplement m’accrocher. rien ne m’interpelle vraiment, j’ai l’impression que l’ensemble manque de maturité. Les gars y mettent du cœur mais, c’est peut-être une question générationnelle, ce n’est pas mon truc… En tout cas, pas ce soir.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

KrashKarma interpelle avant même de monter sur scène. ceux qui ont vu le duo live le savent, Ralf et Niki vont chercher le public là où il se trouve. Ce soir, nombre de clients se trouvent à l’extérieur, alors, une fois sa caisse claire harnachée pour elle et son porte voix en main pour lui, les deux s’en vont tambour battant racoler sur le trottoir au son de Wake them up. A la manière de Kochka, le joueur de flûte des frères Grimm, KrashKarma va chercher son public pour l’entrainer avec lui vers la scène. Et s’il est question ici de noyade, c’est non pas sous des flots d’eau fluviale mais sous ceux de décibels et de bonne humeur.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Avant même de monter sur scène, l’opération séduction continue, Niki trainant au milieu d’une foule déjà dense, continuant de frapper sa caisse claire pendant que, tout sourire, Ralf s’installe derrière son micro. Une fois la batteuse/chanteuse installée derrière son kit, il ne faut que quelques instants pour que le public devienne le troisième membre et que, malgré l’espace réduit des lieux, certains ne commencent à se faire porter par la foule.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

En dégainant dès le début du set deux de ses brulots, I survived the after life et Falling to pieces – je vous invite à aller découvrir les clips à l’intro pour le moins originales – KrashKarma donne le ton: avec son metal énergique, le partage du chant entre ses deux membres – pas question ici d’un duo « la belle et la bête », il s’agit bien de chant complémentaire – la puissance entrainante des mélodies, le groupe se met le public dans la poche.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

L’énergie développée par le duo est telle que la scène se révèle bientôt elle aussi trop étroite. Grace à une plateforme judicieusement installée au cœur de la batterie, Ralf trouve un point d’appui lui permettant soit de se surélever, dominant ainsi sa complice et le public, soit de sauter sans relâche ou presque.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Ralf se prête à son exercice favori: présenter son instrument qu’il a lui-même conçu, mi guitare mi basse. Il fait la démonstration de son fonctionnement, passant d’une fonctionnalité à une autre en un clin d’oeil. Malgré la chaleur étouffante, la foule est conquise, plus encore lorsque, une nouvelle fois, Niki délaisse sa batterie pour venir, tendrement, raconter une histoire. S’emparant d’un tambourin, elle descend dans la fosse après avoir demandé à tout le monde de s’assoir et navigue entre les spectateurs qui la suivent du regard tout en écoutant la douceur de la voix, attendant, aussi, le moment de se relever pour libérer, encore, cette énergie contenue.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Après un discours prônant l’ouverture vers les autres, l’acceptation de la différence, rejetant la noirceur du monde actuel, Ralf rappelle que nous sommes tous là avec la même religion, celel du rock’n’roll, et que notre seul prophète est Lemmy. Et c’est parti pour une reprise de Ace of spades naturellement reprise en choeur par le public qui pogote et fait un circle pit à la demande du chanteur. Ralf a d’ailleurs la surprise de casser une corde de sa guitare, « la première depuis le début de cette tournée! » précise-t-il avant de s’emparer de son instrument de secours, le temps de conclure ce concert sur l’incontournable Girl with a hammer qui voit Niki s’emparer de son énorme masse, sauter de sa batterie pour défoncer des cymbales avant de reprendre position sur son tabouret.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Contrairement à ce qui était initialement prévu, soit un set d’une heure et quart, après avoir fait participer l’audience à un cours d’allemand (9lives (1,2, die))les deux se faufilent derrière leur backdrop et reviennent pour un rappel qui se termine avec une reprise explosive de The trooper de vous savez qui et viennent ensuite saluer le public, l’invitant à les retrouver à l’étage.

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Pendant que Niki s’occupe du stand de merch , j’assiste à un spectacle inhabituel: Ralf a enlevé son t-shirt et l’essore au dessus d’un gobelet, récupérant ainsi quelques centilitres de sueur. « Voila ce que j’ai transpiré pour vous ce soir! » clame-t-il, un sourire aux lèvres, en levant son gobelet, faisant mine d’en boire le contenu… beurk, mais non,, il ne va pas jusque-là!

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Le public ne s’y trompe pas: prenant d’assaut le stand de merch, il sait que KrashKarma fait partie de ces formations plus que prometteuses, celles à suivre de très près et qu’on aura plaisir à retrouver sur de plus grandes scènes. KrashKarma le sait aussi, le nombre de dates prévues dans l’Hexagone attestant aussi d’une belle histoire qui grandi entre le duo de la cité des anges et notre pays. Superbe soirée!

KrashKarma@Dropkick Bar Orléans 11sept 25

Interview découverte: KRASHKARMA

Interview KrashKarma. Entretien avec Niki (batterie, chant) et Ralf (Guitare/basse et chant)

Il y a des groupes comme ça, tu n’en as jamais entendu parler et tu te demandes comment ça se fait. Quelques heures avant le début du la 12ème édition du festival Rock In Rebrech, je contacte KrashKarma pour demander une interview. A l’improviste et à l’arrache. La réponse arrive rapidement avec une affirmation enthousiaste. Sur place, Metal-Eyes découvre un groupe, un duo, aussi charmant et bavard que scéniquement imparable. Interview découverte d’un groupe à l’avenir certain avant un concert qui restera – devrait rester – dans mon top 3 de cette année.

C’est la première fois que nous nous rencontrons, alors que pouvez-vous me dire au sujet de l’histoire de KrashKarma ? Je sais que le groupe s’est formé aux alentours de 2005…

R : Non, plus tard… KrashKarma s’est formé vers… 2009. Nous nous sommes rencontrés en 2005, nous avons commencé à jouer ensemble en 2006, et ensuite on a débuté KrashKarma en 2009.

Sous forme de groupe, vous étiez 4 ou 5, je crois ?

Tous deux : nous étions 4.

Et maintenant, vous êtes un duo… Entre temps, vous avez enregistré 3 albums et il y a un nouveau qui arrive…

N : Il sort le 23 juin, absolument !

R : On a sorti notre premier Ep – 7 titres, on peut presque dire un album – en 2007 et notre premier vrai album de 12 titres en 2010. Le suivant est sorti en 2015, un autre en 2018 et un dernier Ep en 2020. Le nouvel album arrive enfin maintenant.

N : le dernier album, Morph, est le premier album en tant que duo. Les autres albums étaient ceux d’un groupe.

Qu’est-ce qui vous a amenés à passer d’un groupe à un duo ?

R : Tout d’abord, en tant que groupe, on devait beaucoup voyager. On voyage beaucoup entre les USA et l’Europe. Nous vivons à Los Angeles mais réussir à avoir tout le monde au même moment aux USA ou en Europe était compliqué. On a fini par avoir des équipes différentes en Europe et d’autres aux USA.

N : Ralf et moi sommes ceux qui avons toujours écrit et composé la musique, en fait.

R : Nous avions des équipes à faire voyager des deux côtés et à un moment, on a décidé de ne rester qu’à 3. Sur scène, je voulais toujours mettre le feu et avoir quelqu’un pour jouer les parties compliquées (Niki rit). Plus le temps a passé, plus nous devions voyager et plus il est apparu évident que je devais jouer toutes les parties de guitares. Nous sommes passés de 4 à 3. Puis en 2015 on a sorti Paint the devil. On a eu beaucoup de promotion à la radio, on a fait une grande tournée des Etats-Unis, et notre bassiste d’alors n’a pas pu obtenir un visa pour venir d’Europe. Nous avons embauché un nouveau bassiste pour la tournée mais ça n’a pas fonctionné… On a recruté un autre bassiste en vue de cette grosse tournée. Et ce dernier, le premier jour de la tournée (Niki rit)…il s’est blessé le dos !

En fait, c’est de là que vient votre nom ! Vous crachez le karma des gens ! (rire général)

R : On a dû conduire de LA à Chicago. 30 heures de conduite ! Arrivés à Denver, il ne pouvait plus sentir ses jambes…

N : On a dû porter notre matériel pour la première fois en début de tournée, et je pense que la blessure qu’il avait a simplement empiré… Quand tu restes assis dans un van pendant 15 heures, tu peux ressentir ce genre de choses. On a su que ça n’allait pas fonctionner.

R : On est arrivés à Chicago, on l’a déposé, puis on a appelé tous ceux que nous connaissions mais personne n’était disponible. On a décidé que je devais aussi tenir la basse… J’enregistre toutes les basses sur les albums, donc je savais déjà quoi jouer. Pour la première fois sur cette tournée, nous avions des enregistrements. Je ne jouais pas de la basse, mais on a décidé de placer le kit de batterie de Niki à l’avant de la scène, elle chante et je chante. C’est comme ça que nous avons fait cette tournée. Et puis, pour pouvoir jouer de la basse, j’ai créé cet instrument : j’ai mis toute la basse sur une seule corde et j’ai pu créer Ms Frankenstein. C’est vraiment là qu’est né KrashKarma, et c’est comme ça que les gens ont vraiment commencé à nous connaitre : nous deux.

N: On a eu un tel retour des gens. On a joué devant les plus larges audiences que nous ayons connues, juste après avoir conceptualisé et créé cette image. On l’a imaginée et on a joué pour la première fois devant 5.000 personnes. Après, nous voulions simplement faire mieux encore, ne pas jouer avec des bandes, que les gens puissent voir ce que deux personnes seules peuvent réaliser en simplifiant les choses au maximum. C’était notre vision de notre groupe. Quelque chose d’unique, que nous n’avions pas encore fait…

R : Aussi, l’enregistrement de nos albums doit être représentatif de ce que nous faisons sur scène. On a super producteur qui réussi à reproduire tout ça !

Vous jouez du metal. Clairement (ils approuvent). Habituellement, un groupe de metal c’est guitare/basse/batterie, parfois des claviers, mais vous non. Tout ce qu’on entend sur scène, c’est vous et rien d’autre ?

Tous deux : oui.

Comment décririez-vous la musique de KrashKarma à quelqu’un qui ne vous connais pas ?

N : Comment la décrire ? Déjà, nous sommes deux. Quand tu écoutes de la musique, tu ne sais pas combien de personnes il y a dans le groupe. Nous sommes avant tout des compositeurs, et en tant que tels nous voulons que notre musique botte des culs ! Créer de la musique que les gens vont adorer. Ce que nous voulons, c’est que l’on puisse retrouver en live ce qu’il y a sur disque. Avec un chanteur et une chanteuse, nous pouvons créer le son que nous voulons dans ce genre, et jouer avec nos voix. Nous avons beaucoup de liberté bien que nous soyons réduits à un duo. Très intéressant. Notre jeu de scène est aussi important. Tout ne tourne pas qu’autour de nos chansons, le show est important également ! Je viens à l’avant, il saute de la batterie, on saute partout et on passe du bon temps ! Beaucoup d’énergie que nous voulons partager avec toi !

Vous avez des voix différentes : toi, Ralf, une voix puissante et parfois hurlante, Niki une voix plus douce mais pas toujours. On pourrait vous comparer à la belle et la Bête ?

N (elle rit) : Oui, mais qui est qui ? On ne le sait jamais, ça dépend de notre humeur ! C’est la même chose avec le Krash et le Karma, le Yin et le Yang…

R : Tout tourne autour de la dualité…

Que pouvez-nous dire au sujet du nouvel album ? Comment s’appelle-t-il ?

N : Il s’appelle Falling to pieces, comme la première vidéo, il y en a une autre.

R : Quand on a commencé, à 4, j’étais au centre et Niki chantait aussi. Depuis que nous  nous travaillons à 2, il est évident que nous nous partageons le chant : Niki chante 50% et moi aussi. Je présentais aussi toute la musique et les chansons, alors j’ai voulu mettre Niki en avant. Après tout, nous sommes le seul groupe à avoir une batteuse et chanteuse, personne d’autre ne le fait dans le metal ! Le premier album que nous avons enregistré à deux s’appelait Morph, mais le titre complet était Morph into a monster. C’est l’idée du voyage que nous avons fait jusqu’à devenir ce monstre qu’est KrashKarma. Ce soir, tu va voir notre nouveau backdrop avec une représentation de Frankenstein, et un corps avec 4 bras et 2 jambes, ce qui, en gros, représente le monstre que nous sommes. Il y a un peu de Shiva qui danse et quand elle arrêtera de danser, ce sera la fin du monde ! Avec ce nouvel album, nous avons voulu pousser les limites de ce que deux personnes peuvent faire. On ne voulait pas ajouter encore et encore des guitares.

N: On utilise la technologie pour ce qu’elle nous apporte aussi.

R : On se lance aussi des défis pour aller plus loin.

Comment décririez vous l’évolution du groupe entre Morph et Falling to pieces ?

N : On est clairement plus heavy, et nous sommes plus techniques aussi.

R : Nous sommes plus techniques, oui ! Nous aimons les chansons accrocheuses, avec un couplet sympa, un refrain entrainant… On aime aussi la musique suédoise, comme In Flammes, Soilwork, le death mélodique. On en écoute beaucoup, comme des nouveaux styles.

N : Je crie aussi plus, ce qui est nouveau pour moi. Je n’étais pas familière de ce style de chant avant et c’est aussi une nouveauté pour cet album.

Qu’avez-vous appris à votre sujet en enregistrant ce nouvel album ?

N : A croitre et à grandir, ne pas être effrayé de tester des choses. On a toujours des craintes mais ce que la vie nous apprend c’est à aller de l’avant et grandir, mûrir.

R : Avec chaque album, on enregistre un paquet de chansons. Pour celui-ci, on a dû en composer environ… 30, il y en a donc certaines qui ne finissent pas dessus. Parfois, on trouve une chanson bonne mais il manque quelque chose, alors on y revient quelques jours plus tard pour tenter de nouvelles choses. Chaque album est une nouvelle expérience, on ne s’assied pas pour répéter ce que nous avons déjà fait, nous tentons de nous améliorer.

Vous sélectionnez aussi les chansons qui finissent sur l’album en envisageant la scène, donc ?

R : Oui. Quand tu verras le show ce soir…

Non, je ne reste pas ! (rire général)

R : Au revoir, alors ! Tu verras un show avec beaucoup de choses et quand tu te réveilleras demain matin, tu vas te souvenir de certains moments et de certains airs (NdMP : tu ne crois pas si bien dire, Ralf !) C’est notre objectif en montant sur scène. Quand on écrit une chanson, on se demande ce qu’on va pouvoir faire sur scène. Par exemple, il y a sur le nouvel album cette chanson, Tap dancing through minefields. Niki sait faire des claquettes, alors on a pensé à une chanson sur laquelle Niki pourrait en faire, sauter de sa batterie et faire un solo de claquettes.

C’est vraiment un show visuel…

R Totalement. C’est comme cette chanson, Fireball : je joue de la guitare et de la basse tout en jouant aussi de la batterie. Niki joue d’un vieil instrument du 16ème siècle…

Ne me dites pas tout, je veux des surprises aussi !

R : elle là on ne la jouera pas ce soir, on n’a pas ce qu’il faut. Mais il y a Girl with a hammer qu’on va jouer : Niki est à la batterie, elle chante, et elle saute par-dessus avec un marteau. Il y a aussi…

N : Ne lui dit pas tout, il l’a demandé ! (rires)

Vous avez déjà, je crois, joué une fois en France…

N : Nous avons déjà fait une petite tournée en France, on a donné 9 concerts. Mais c’est notre première fois dans la région orléanaise. On a rencontré notre manageur qui a eu cette idée de nous faire venir dans un pays comme la France. Pourquoi pas ? Allons-y, et c’est comme ça que nous avons commencé en France. La tournée de janvier était super, les Français sont adorables et on a envie de grandir ici aussi. Il y a une bonne connexion.

Et qu’en est-il aux USA ? Vous vivez de votre musique ?

R : Oui, on en vit, les Etats Unis, c’est très grand, et on a un bon following qui fait que nous pouvons tourner régulièrement.

N : Les USA sont tellement vastes qu’on peut ne pas jouer au même endroit deux fois dans l’année…

Si vous deviez ne retenir qu’une chanson de votre nouvel album pour expliquer aux gens ce qu’est KrashKarma aujourd’hui, laquelle serait-ce ?

N : Je dirai Voodoo devil drums. Parce que je suis batteuse (rires), il y a un solo de batterie au milieu, c’est un titre heavy, on peut danse r dessus, je crois que c’est le titre que tout fan de KrashKarma aimera et qui nous représente le mieux aujourd’hui.

R : Aussi, ce titre parle d’une épidémie de peste à Strasbourg au 16ème siècle. Une autre connexion avec la France ! Il semble que les malades dansaient jusqu’à la mort…

N : Tout nous fait revenir vers la France ?

Quels sont vos prévisions de tournée ?

N : Nous allons beaucoup tourner cette année, nous allons faire la navette avec les USA deux fois !

R : On va jouer en Europe, beaucoup, on va ouvrir en Allemagne pour Butcher Babies, on va faire le Metal Cruise en Norvège, revenir en Allemagne, on a des dates aussi en Finlande, et tout commence aujourd’hui ! Aujourd’hui, c’est la première date de la tournée !

Un peu de stress, surtout avec le nombreux public présent aujourd’hui (les deux rient) ?

R : La pression, elle est surtout avant, avec la préparation, le backline, les instruments, l’équipe, les aspects légaux, le merch…

N : Mais une fois que nous sommes sur scène, dans notre élément, le stress disparait.

R : pour moi, le stress a disparu hier quand nous sommes montés dans le bus. Je suis vraiment heure car maintenant, je vais pouvoir me lâcher !

Une dernière chose : quelle pourrait être la devise de KrashKarma ?

R : Vit l’instant et sois quelqu’un de bien. Si tu es une mauvaise personne, ça va vite se retourner contre toi : ton karma va revenir avec un crash !

N : Vit l’instant et apprécie le voyage, c’est tout !

R : c’est comme notre nouveau single, I survived the afterlife. Qui sait ce qu’il y a dans le monde d’après ?

Ça me fait penser à une autre chanson : quand avez-vous commencé à penser à ce nouvel album, avant ou après la pandémie ?

R : Avant, bien avant !

N : Avant, mais beaucoup de choses ont changé. On envisageait un Ep au départ, mais ensuite on avait du nouveau matériel, d’autres idées…

R : Nous voulions sortir ce disque à l’été 2020…

N : Mais il ne s’appelait pas Falling to pieces

R : Pas encore, mais on avait le principal. On a renoncé à sortir un album en pleine crise sanitaire. Alors, on a sorti des singles. Ce faisant, on composait d’autres titres. Puis on avait une tournée, on a préféré ne pas sortir l’album à ce moment… Et on a écrit de nouvelles chansons qui sont devenues Falling to pieces

Avez-vous quelque chose à ajouter pour terminer ?

N : Que tout le monde aille nous découvrir sur les réseaux sociaux, suivez-nous, et venez nous découvrir sur scène. Venez nous rencontrer, nous adorons parler avec nos fans ; Au-delà de tourner, nous aimons rencontrer des gens, tout simplement.

R : Vous nous trouverez toujours à notre stand de merch !

 

ROCK IN REBRECH 12: le report

 

Retrouvez ici la galerie complète du festival

Rebrechien est une commune de quelques 1500 habitants située dans le Loiret à à peine 20 km d’Orléans. Une commune qui, depuis bientôt 15 ans, à l’initiative de l’association No Mad Music et sous l’impulsion de son président Arno Walden, organise chaque année le festival Rock In Rebrech. Au départ simple tremplin d’une journée pour jeunes formations de rock, le festival a vu ses ambitions croitre avec le temps et a reçu des groupes à la notoriété plus importante. On peut citer Satan Jokers, Vulcain, une jeune Laura Cox ou les plus expérimentés Cock Robin, Chris Slade Timeline ou encore le très sympathique Marco Mendoza.

Pour la sixième fois de son existence, le festival se déporte en extérieur sur le très agréable terrain sportif de la commune, terrain qui jouxte la salle polyvalente qui fait office de refuge pour les artistes conviés. Et pour la première fois, le festival est payant, mais d’une simple participation aux frais (8 euros/jour ou 14 euros les 2 jours…). Des tarifs plus que raisonnables mais la population jusqu’alors habituée à entrer gratuitement boude un peu, déserte et/ou fait demi tour en arrivant aux caisses. C’est bien dommage…

Dommage, car non seulement le site est accueillant et agréable, le soleil est au rendez-vous, les food trucks variés et en nombre, des stands d’onglerie et de tatouage ainsi qu’un simulateur de conduite sont aussi de la partie, mais surtout, les groupes sont accessibles directement à leur stand de merch… Tout est réuni pour faire de ces deux jours un moment très convivial, familial et agréable, mais, en ce vendredi, le site reste trop déserté. Tant pis pour les absents, car ceux qui sont venus en auront pour bien plus que leur argent! Dommage aussi, car cette édition fut marquante à plus d’un titre, elle fut celle « des premières fois »: première tournée de The Prize, première date de Malemort depuis la sortie du superbe Château Chimères et qui ce soir joue sans bassiste, première date de la tournée de KrashKarma, première venue des Croates de Jelusick et peut être première venue des Montpellierains de Headkeyz.

The Prize @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Ce vendredi débute avec The Prize, groupe récemment formé par le guitariste frapadingue Christophe Godin, son complice de Mörgbl, le batteur Aurel, et l’ex-chanteuse, première chanteuse d’ailleurs, de Nightmare, Maggy Luyten. Pendant une heure, le groupe nous offre un heavy metal varié et puissant, Maggy allant chercher le public là où il se trouve, assis sur les bancs à siroter des bières.

The Prize @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Le quatuor nous offre une prestation joyeuse et radieuse comme le temps, jouant la plupart des titres de son premier album éponyme (seul Where rivers flow pt 1 n’est pas de la partie), agrémentés d’une reprise au message à peine caché avec The show must go on de Queen. Assurément un très bon concert pour introduire ce week end offert par un groupe jovial et simplement heureux d’être sur scène. Une très bonne mise en bouche.

The Prize @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

 

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Nous l’avons évoqué, Malemort revient enfin sur scène. Xavier, le chanteur, nous l’expliquait lors de la promo de Château Chimères, (cf. l’interview avec ce lien) le groupe a été remanié ne conservant en son sein que les deux Sébastien aux guitares et lui, ayant alors déjà une idée de quelle section rythmique les accompagnerait live. Le public va pouvoir découvrir cet après midi Romain – déjà connu pour son travail avec Bukowski – mais aura la surprise de voir un quatuor, le bassiste s’étant blessé au poignet et ne pouvant être de la partie. Xavier le notera d’ailleurs expliquant que le groupe joue aujourd’hui avec des basses préenregistrées. Un sacré exercice de précision qui explique sans doute que Malemort ne joue que 40′.

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Un set court mais efficace, le groupe puisant dans ses deux derniers albums, laissant naturellement une bonne place à son dernier avec pas moins de 6 titres (Les grands ducs, Pyromane blues, Maldoror, Semaphores, Quelle sorte d’homme et Je m’en irai). Ball Trap est quant à lui représenté par les désormais incontournables que sont Carnaval cannibal, Madame, Mon nom et Cabaret Voltaire. Même le tout premier album de Malemort est de la partie avec un titre, Le domaine, sans doute moins connu que le reste.

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Là encore, le groupe est en forme, heureux de retrouver une scène. Et franchement, l’énergie dégagée par Xavier et ses compères est belle à voir, Malemort ne comptant pas ses efforts pour séduire le public que le chanteur vient d’ailleurs taquiner devant les barrières. Allez, maintenant, une tournée! A noter que ces deux premiers groupes seront à l’affiche du New Blood Fest de Culoz (https://www.facebook.com/NewBloodFest/)

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Encore peu connu en France, KrashKarma va se révéler LA sensation du festival. Le groupe m’ayant mis l’eau à la bouche au cours d’une interview quasiment improvisée (je leur ai demandé le matin même et obtenu un OK quasi immédiat, interview à découvrir avec ce lien), impossible de ne pas aller découvrir en live ce duo de L.A. composé de la batteuse chanteuse Niki et du bassiste/guitariste (tout ensemble, oui)/hurleur, Ralf. Un duo « belle et la bête » dont on ne sait pas vraiment qui est la belle et qui est la bête…

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Tout commence dès le stand de merch d’où sort Niki tambourinant sur sa caisse claire et appelant le public. Elle est bientôt suivie par Ralf, porte-voix à la bouche haranguant les présents et conviant tout le monde à les suivre. Les deux font le tour du stade, bientôt suivis de tout le public qui vient se masser devant la scène, naturellement attiré par cette introduction. Ce public ne décollera pas pendant les 90′ qui suivent.

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Ils ne sont que 2, et pourtant… l’énergie déployée est monumentale. Ne connaissant pas la discographie du désormais duo, je découvre KrashKarma au gré des titres au chant partagé. Agressif et doux à la fois, chacun joue tour à tour son rôle de bon et de brute. Le truand est quant à lui mis de côté tant cette prestation est vraie.

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Ralf présente ensuite le duo, précisant que « je suis Krash, elle est Karma ». Le show est à la hauteur des espérances. Tout y passe… Ralf présente au public son instrument fait sur mesure, Mrs Frankenstein: « vous voyez, ici, un switch, là un autre. Le premier c’est pour la guitare (démonstration), l’autre pour la basse (blong blong blong). Et je passe de l’une à l’autre« . Un mini solo lui permet de mettre des sons sur ses propos quand il ne se prend pas pour Jimi Page ou Apocalyptica avec son archet!

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Puis c’est au tour de Niki qui saute au dessus de sa batterie, descend dans le public, l’invite à s’assoir le temps d’une douceur qui la voit danser, un gant à la main projetant des lasers dans le public, déjà sous le charme et bientôt conquis avant de la raccompagner sur scène.

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

La folie continue de plus belle, Niki s’emparant d’une énorme masse (que pourrait bien jalouser Gloryhammer…) sautant au dessus de son kit pour frapper la terre avec hargne… Le show se termine avec un duo exsangue et ravi qui non seulement vient saluer le public mis l’invite à le rejoindre au stand de merch après le concert. Ce qu’il se passe, le barnum du duo étant quasiment pris d’assaut par les nouveaux fans venus demander autographes et photos autant que se procurer des souvenirs. Un moment exceptionnel – et, encore une fois, un duo à découvrir au travers de cette interview découverte !

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

La tête  d’affiche, ce sont les locaux d’Impureza. Malemort ayant décallé les heures de passage, c’est bien plus tôt que Impureza monte sur scène après avoir pris le temps d’installer tranquillement son décorum – deux superbes pieds de guitare et basse, ornés de feuilles et de cranes (piqués dans les catacombes?)

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Le groupe de death metal monte sur scène devant un public épars mais un public d’amateurs de sensations fortes. Et les orléanais lui en donne pour son argent. Mais un groupe de death en tête d’affiche d’un festival qui se veut familial est un choix risqué. Il est plus que temps que les enfants aillent se coucher et le public quitte petit à petit le site. Les amateurs, eux, profitent de ces déflagrations musicales et vocales constantes.

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Cette première journée, si elle fut une déception en matière de fréquentation, est une vraie réussite artistique. La suite, demain, sera-t-elle du même niveau? Nous le saurons bientôt, pour le moment, un peu de repos est bienvenu!

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

La satisfaction, ou plutôt le soulagement pour l’orga, s’installe à l’arrivée sur le site en ce samedi. En effet, la foule est déjà bien plus importante, environ, à vue d’oeil, trois fois plus de monde que la veille. Mais, las, déçus par la fréquentation du vendredi, la moitié des food trucks ont désertés les lieux. Tant mieux pour ceux qui restent, philosopherons-nous.

Taxiphone @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

Le soleil est toujours au rendez-vous pour accueillir Taxiphone, groupe parisiens de reprises de Téléphone, mythique groupe de rock adulé par de nombreuses générations. Le quatuor, tout de noir vêtu, profite d’une bonne heure, voire plus, pour enchainer les tubes du quatuor français (bon, ici, Corinne a pris un sacré coup…) avec envie. Si la voix du chanteur évoque celle de Jean-Louis Aubert, elle apparait bientôt moins juste. C’est un peu irritant, Aubert n’étant déjà pas, selon moi, le plus grand vocaliste qui soit.

Taxiphone @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

 

Les interprétations de Hygiaphone, Crache ton venin, Faits divers, La bombe humaine, Au coeur de la nuit, Argent trop cher, New York avec toi…, si elles sont fidèles aux originaux restent malheureusement trop linéaires. Le groupe précise jouer des morceaux très connus, d’autres moins, d’autres encore mois « mais si vous connaissez celui-là, vous pouvez chanter avec nous » avant d’entamer un Cendrillon très attendus. Mais on aurait aussi apprécié une prise de risque avec des chansons en effet beaucoup moins connues du grand public (Un homme+un Homme, Facile, Ne me regarde pas/regarde moi, Prends ce que tu veux parmi d’autres) que les amateurs auraient appréciés, d’autant plus qu’Arno les invite a jouer un rappel. Un set sympathique, sans plus.

Taxiphone @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

 

Headkeyz @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

Headkeyz joue dans un autre registre. Le groupe de Montpellier propose un metal moderne qui mélange metalcore, pop, rock rugueux dans un esprit très festif. Tout au long  de son set, le quintette se donne à fond et attire à lui un public plus jeunes et plus proche de son esprit musical.

Headkeyz @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

C’est carré, bien fait, techniquement maitrisé, et scéniquement, les cinq se montrent très à l’aise et complices. Musicalement, cependant, j’ai parfois l’impression d’entendre une BO de série comme Friends ou Beverly hills tant les styles sont variés. Parfois doux et tendres, à d’autres moments énervés, voire carrément hors de contrôle, le mix de chant clair (dans un anglais parfaitement maitrisé, en tout cas sur scène) et guttural passe largement l’épreuve de la scène. Même si ce n’est pas mon genre de metal, on a peut-être ici un futur grand.

Headkeyz @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

La « sensation » du jour, c’est la venue des Croates de Jelusick. Je n’en ai jamais entendu parlé, mais quelques recherches font ressortir que: 1/le chanteur à remporté l’Eurovision junior il y a des années de ça. Je m’en tape. 2/Il a intégré un certain Whitesnake et a pu soutenir David Coverdale au chant. Et voilà qui m’intéresse plus. Jelusick monte sur scène à la nuit tombée, un énorme backdrop en fond de scène en effet très inspiré de la pochette de l’album éponyme de Whitesnake de 1987. Et dès le premier titre, le message est clair; la tête d’affiche de ce soir vient clore ce festival avec un hard rock léché et efficace.

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Pendant plus d’une heure, le quatuor Croate propose un de ces sets qu’on n’oublie pas: parfaitement en place, jouant avec le public, Dino Jelusick s’occupant des claviers en plus du chant se fait séducteur et n’a aucune difficulté à atteindre son objectif.

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Son guitariste, Ivan Keller, s’il a sa personnalité propre, adopte des poses qui évoquent bien souvent un certain Doug Aldrich. Sa maitrise de la guitare et du shred, ses accélérations/freinages impressionnent autant que son occupation de l’espace scénique et sa complicité avec le bassiste nouvellement arrivé dans le groupe et qui a appris le répertoire en à peine une semaine!

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Mario Lepoglavec, quant à lui, martèle ses futs avec l’aisance des plus grands. un groupe qui se révèle plus qu’efficace et à l’attitude plus que professionnelle. Le public n’est pas dupe, il sait assister ce soir à un évènement rare. Jelusick semble en effet parfaitement maitriser l’art du show, tant dans les poses que dans le choix des titres, prenant son public à la gorge avec des morceaux de hard puissants avant de retomber et proposer temps calme et ballade pour mieux repartir. Un show comme on les aime, en somme! un show qui se termine avec un public sous le charme qui n’attend que de pouvoir rencontrer ses nouveaux héros. Ceux d’un groupe à suivre, assurément.

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Si les chiffres de fréquentations restent décevant, ce Rock In Rebrech a tenu toutes ses promesses artistique. Bien que… Le format « week end » pourrait-il gagner à ne se produire que sur une journée? J’aurai en effet adoré une journée avec 6 groupes (pas de groupe de reprises), une seule scène (ça permet de respirer et de rencontrer les groupes), deux révélations (KrashKarma – toujours pas remis!) et Jelusick, des retrouvailles et découvertes (Malemort, The Prize, Headkeys) et un Impureza en milieu de journée (pour maintenir le public éveillé!)… Peut-être à réfléchir pour la 13ème édition. En attendant, on ne peut que féliciter Arno Walden et ses équipes ainsi que la municipalité pour l’organisation exemplaire de cette manifestation. A titre personnel, je les remercie de m’avoir permis de recevoir la plus grosse claque de ces dernières années avec un KrashKarma qui entre sur mon podium des meilleurs concerts de l’année. A l’année prochaine!

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

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ROCK IN REBRECH 12: la galerie

Retrouvez ici le live report complet

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