LES ROCKEURS ONT DU COEUR: The Lunatiks, Missing et So More Chains live

Samedi 30 novembre la salle des fêtes de Saint Jean de Braye, commune voisine d’Orléans dans le Loiret (dans le 45 pour ceux qui préfèrent) accueillait pour la cinquième année consécutive l’association Art’Scenik, organisatrice, au profit des Resto du cœur, de la soirée Les rockeurs ont du cœur. Le principe est simple: 3 groupes sont invités à donner un concert, les sessions inter-plateaux étant animées par un musicien ou un groupe. Et pour pouvoir pénétrer en ces lieux, le tarif est un simple jouet neuf. Une bonne action pour une bonne soirée.

Ce soir sont prévus dans la salle d’une capacité de 300 places The Lunatiks (pop rock), Missing (rock) et So More Chains (metal). Dans le hall, une estrade est installée qui accueille Swing K 1000, trio de jazz manouche qui fait… swinguer le public sur des reprises de tous horizons. Une variété de genres qui attire malheureusement à peine une centaine de personnes. Doit y avoir un truc à la télé…

Avec quelques minutes de retard, Mamirock, organisatrice de la soirée et, accessoirement chanteuse de Missing, ouvre le bal avec un rapide discours remerciant le public présent puis annonçant le premier groupe, The Lunatiks, « dont le chanteur vous sera peut-être familier. On l’a vu à la télé il y a peu ».  Nous y reviendrons.

Composé de 4 jeunes musiciens, The Lunatiks propose un rock pop moderne bien que teinté du son anglais des 60’s. Clem, le chanteur, se fait remarquer par sa voix douce et puissante à la fois, et propose une vaste palette montant souvent et aisément dans les aigus. Multi facettes, il joue également de la guitare et du piano et est accompagné à la guitare du discret et concentré Aymeric, de Lauraine à la batterie et d’un nouveau bassiste qui donne ce soir son premier concert avec le groupe, Max, dont le look de dandy excentrique à la Willy Deville ne passe pas inaperçu.

Du rock à la pop, le groupe séduit un public attentif, et malgré de nombreuses relance, Clem ne parvient pas à faire vraiment se rapprocher les gens de la scène. Il s’amuse des cordons fluo des bouchons d’oreilles, seule chose qui lui permette de distinguer le public. Un léger moment de froid se fait sentir lorsqu’il demande si quelqu’un l’a vu cette année à The Voice, télé-crochet auquel il a participé. Mais non, apparemment personne, ou presque, ne l’a vu. Dommage sans doute que l’asso n’ait pas fait plus de pub autour de ça, cela aurait sans doute attiré plus de gens, plus de jeunes… Reste que The Lunatiks a donné un premier concert des plus sympathiques et fait preuve d’entrain et d’originalité dans son propos musical.

 

Avec Missing, on passe à un autre propos. Le groupe mené par Mamirock (organisatrice de la soirée, faut-il le rappeler?), femme au caractère bien trempé et d’une joyeuseté à toute épreuve, propose un set de reprises d’horizons divers. La grande force de Missing, ce sera dit, est de ne pas proposer de simples reprises mais de retravailler avec soin et humour chacun des titres proposés.  Et pour le coup, il y a bon nombre de morceaux qui forment un véritable jeu de piste, qui sont un mystère jusqu’au déclic qui fait dire: « mais oui! c’est… »

En toute vraisemblance, le groupe est là uniquement pour s’amuser. La paire de guitariste David « le sérieux » et Philippe « le gai-luron » fait des merveilles, ce derniers virevoltant parfois tel Jannick Gers, va chercher le public dans la fosse quitte à se faire rappeler à l’ordre (« Philippe, non! On joue, là » lui lance David) et revenir tel un enfant pris sur le fait (« ben quoi, j’ai rien fait… »)

Le public est plus massif pour acclamer les Shout (Tears For Fears), Billie Jean (Michael Jackson), Hush (Deep Purple) et autre Another one bites the dust (Queen). une mention spéciale sera cependant portée à cette revisitation du titre phare de Eurythmics, Sweet dreams qui voit Mamirock habitée et démoniaque, donnant une toute autre interprétation, à la fois malsaine et très sexuelle, à ce hit intemporel. Là encore, Missing nous a offert une prestation enjouée, fun et entraînante. Un groupe à découvrir ou retrouver le 14 décembre au Blue Devil’s à Orléans.

 

En troisième position, nous découvrons So More Chains, un groupe de metal à la fois thrash et moderne formé il y a deux ans à peine. Le chant est partagé entre Thomas, guitariste et principal vocaliste au chant clair et puissant et Vincent, le batteur, qui apporte quelques touches extrêmes avec des growls bien sentis.

Si les musiciens sont concentrés, chacun fait le job, seul Michael, le guitariste lead, semble se donner à fond. Il reste encore des marques à trouver. La puissance des compos originales jouées rappelle parfois les débuts des grands du thrash, Metallica en tête et j’admire Bring the hell et son intro aux sonorités égyptiennes qui m’évoque The last in line de Dio.

 

Malheureusement, le concert se déroule devant un parterre au public épars. Les jeunes parents sont rentrés coucher les enfants, certains plus expérimentés restent et observent, apprécient. Les titres s’enchaînent avec comme un sentiment de manque de motivation, et c’est bien dommage, car les musiciens envoient sévère, et l’amateur de ce style que je suis se laisse facilement emporter par les riffs puissants et efficaces proposés une bonne heure durant.

Si l’on peut regretter le fait que plus de monde aurait pu se déplacer, on ne peut que saluer l’initiative d’Art’Scenik et la générosité tant des bénévoles de l’association que du public présent et, naturellement, des musiciens venus animer cette soirée. On remet ça dans un an, Mamirock?