Interview: KNUCKLE HEAD

Knuckle Head, c’est facile comme groupe. Ils sont deux. Pour cette interview, ma première question est de savoir auquel j’ai à faire, le beau ou le sympa? « Ben, c’est facile, je suis Jock Alva, le batteur, le tatoué« . Ok, un cogneur. Donc j’arrête mes vannes. Quoique…

Holsters and rituals est le second album du groupe. Sachant que le premier album s’intitulait 2, que le duo a également sorti un Ep faisant de ce nouvel album son troisième enregistrement… Faut vous suivre sur ce coup-là, dis… « Euh… oui, si t’a envie (rire)… Tu sais, tu es le dernier alors là je me lâche« . Aussi légère que puisse être cette interview, interroger Jock (ou joke?) se révèle simplement léger et plus que sympathique. Alors, commençons par le « simple » Knuckle Head, c’est quoi? « C’est un duo, gratte, batterie. Epuré au maximum. C’est du dark country… Te définir ce que c’est, c’est difficile. Tu écoutes et tu vas avoir du stoner, du sludge, du doom, du hard rock, de la country, du metal, du ard blues, du rock, du soft rock… C’est un énorme mélange et tu mixes tout. Tu rajoute, cerise sur le gâteau, un peu d’occulte, et tu sert ça avec un bon dessert et ça te donne Knuckle Head« . Le point commun entre tous ces style, c’est le côté US de la musique, très connotée west américain, avec les grandes étendues, le sable et le désert… « Absolument. On essaye vraiment, aussi, de mettre notre personnalité dedans« . Et c’est plutôt réussi.

« On a travaillé 3 ans sur cet album« , déclare Jock. Oui, mais il y a eu le Covid pour ça. « Ben justement… Il est très bien tombé, parce qu’on a vraiment pu prendre le temps de se concentrer à 200% sur ce disque. On sait que le mot Country touche à l’Amérique, mais on voulait mettre aussi le côté européen. Le côté château, un peu occulte des rituels, des forêts, sans compter que nous venons d’Alsace, là où ont été formées les sorcières… On voulait que cette country mette en valeur le côté européen. Il n’y a que les Américains qui puissent faire de la vraie country« . Country, oui, mais on reste très loin de Dolly Parton, heureusement… Le groupe a donc pu tirer profit de la crise sanitaire. En quoi le Covid a-t-il servi le duo? « On a pu prendre du temps, simplement. On a pu tout faire… On fait tout nou smême, de la gestion des réseaux sociaux à l’envoi des colis pour les commandes. Si tu dois tourner en même temps, aller en studio, sachant qu’à côté j’ai une entreprise de tatouage… Même si la musique reste au dessus de tout, tout ça prend énormément de temps, donc oui, bien sûr que le Covid nous a servis à beaucoup moins stresser, à travailler encore mieux l’album. Je penses aussi que l’expérience du temps nous a servis à nous trouver. Il y a plus d’harmonie. Je pense que Knuckle Head suivra cette voie sombre et lumineuse« .

L’album s’intitule Holsters and rituals. La pochette évoque ces derniers, à commencer par le côté sombre, le logo en cercle du groupe, les gens qui prient ces statues… Quels sont donc les rituels de Jock et Jack? « Je ne sais pas comment t’expliquer ça… En fait, l’artwork de l’album représente 2 statues qui, entourées de deux vitraux est exactement ce qu’on a reproduit sur scène. On a ces deux vitraux de 2 X 1 m sur scène qui sont une forme de bienvenue quand tu viens en concert. Quand tu nous vois sur scène, on te dit « bienvenu », et le chemin t’amène vers cette montagne, ce ciel, qui sont une invitation à une sorte d’évacuation totale« . mais eux, Johnson et Johnson, pardon, Jack et Jock, en ont-ils, des rituels, avant de monter sur scène, d’enregistrer? « Non, pas du tout. on n’est pas une religion, mais on prêche une forme de quelque chose. Ok, c’est une forme de rituel, mais quand tu rentre dans cet endroit, cette salle de concerts, c’est fait pour que tu oublies, que tu vives beaucoup mieux ce qu’il se passe autour de toi« . Donc, Knuckle Head apporte des ondes positives… « Exactement. Même si certains pourraient penser l’inverse en voyant la pochette« .

Tatouage, justement, Jock est tatoué partout. Que reste-il d’espace sur son corps qui ne le soit pas? « Euh… la voute plantaire (rires). Il me reste encore un peu de place« . Donc, pour Jock, le tatouage est un rituel. « C’est un rituel, oui, mais pas autant que la musique. C’est d’ailleurs, maintenant, le moyen que je préfère pour aller me vider la tête. Avant, ça passait par le tatouage qui est pour moi très personnel comme acte. c’est soit un moment très triste, sombre, ou très heureux. Je ne me marque que pour ça, pas pour l’art. C’est ma façon de m’exprimer, et maintenant, cette expression passe par la musique qui est mon exutoire. »

Kncuckle Head c’est également un groupe de rock, qui vit pour la scène. Le duo vient de retrouver le plaisir des salles qu’il vit, on l’imagine volontiers, comme une libération. « Oui, avec beaucoup de stress. Le peu de dates qu’on a eues, le Covid est arrivé. Là tout reprend à la normal, avec en plus la sortie de l’album. Il n’a en plus rien à voir avec l’album 2, qui est plus coloré, celui ci est beaucoup plus sombre. On s’est dit qu’on allait perdre une partie de notre fanbase. Peut-être pour en gagner une autre, mais en perdre une partie. Et en fait, pas du tout! C’est incroyable les retours qu’on a depuis trois jours, depuis le début de cette tournée. Des fans et de vous tous, au cours des interviews. On vous remercie plus que tout pour cette bonne ambiance, cette appréciation de ce nouvel album. On est vraiment très flattés par tout ça« .

Si Jock devait ne écouter qu’un seul titre de cet album pour expliquer ce qu’est Knckle Head, il retiendrait « le dernier, The sword. C’est pour moi l’aboutissement parfait d’une sonorité dark country. il y a cette sonorité d’énergie country un peu bizarre, on dirait qu’on a donné du Red B*** à la country et d’un coup tu passes sur ce riff stoner doom vraiment lourd, et cet énorme larsen de 30″ qui laisse place à cette espèce de pogo qui te fait headbanguer. Oui, c’est l’aboutissement de cet album. A écouter dans l’ordre! »

Pour conclure, pour Jock, la devise de Knuckle Head pourrait être « Ne jamais rien lâcher. Jamais abandonner« . En attendant, il tient à rajouter « profitez de chaque jour comme si c’était le dernier. Avec tout ce qu’il se passe, essayez de garder le sourire, d’être gentil avec les autres comme ça vous aurez un bon karma! »

Entretien téléphonique avec Jock Alva (batterie). Propos recueillis le 28 mars 2022