
Suisse, indé(« pendant », « finissable », mettez le suffixe souhaité) (Daydream music, 2025)
C’est une étrangeté qui est arrivée dans ma boite aux lettres. Une étrangeté nommée Bohème et signée Kety Fusco. Cette dernière est une harpiste suisse reconnue qui s’impose depuis quelques temps dans la musique contemporaine. Avec Bohème, la jeune femme explore des horizons étranges, à la fois pop et rock, éthérés ou oppressants et crée des ambiances intrigantes, sombres ou joyeuses, dignes de BO de films divers. Tout au long des 9 titres de cet album, on se plait à visualiser des images, des lieux, des collaborations variées avec divers artistes et musiciens, comme Jean-Michel Jarre, Mike Oldfield ou encore Iggy Pop qui ne s’y est pas trompé, lui qui ressasse d’une voix grave et horrifique « the harp is not heard… so much » (sur She) tel qu’il le faisait déjà, plus légèrement, sur la BO de Arizona Dream (en parlant d’un poisson…) Hormis par ses aspects gothiques , on est loin, très loin du rock, certes. Le travail d’ambiances n’en est pas moins remarquable. La harpe est, en effet, un instrument rare et les amateurs (n’est-ce pas Laurène Telennaria/Orkhys?) sauront se plonger dans ces univers brillamment concoctés (excepté Für Therese plus que largement inspiré par une certaine Lettre à Elise) par Kety Fusco. Bohème est un album à part, aussi fascinant qu’hypnotique et envoutant. Une évasion reposante et bucolique dans notre monde de metal.