Interview: HIGH SCHOOL MOTHER-FUCKERS

Interview High School Mother-Fuckers. Rencontre avec Pamy (batterie) et Fuzzy (basse). Propos recueillis à Paris le 16 février 2017

 

High School MF 2 - Copie

Metal-Eyes : Commençons par un petit rappel : c’est en 2003 que s’est formé High School Mother-Fuckers, avant tout en hommage aux Ramones.

Pamy : C’est ça.

Metal-Eyes : Donc un côté punk rock et hard rock très affirmé, autant qu’un côté glam, visuel autant que musical. Votre actualité, c’est ce split avec The Joystix, Skulls out. Pourquoi avoir choisi ce format plutôt qu’un album tout court ou quelque chose sous votre propre nom ?

Pamy : En fait, un album… On s’est dit qu’on en a sorti un il n’y a pas longtemps. Enfin… « il n’y a pas longtemps… » Le format nous plaisait, et à la base, on voulait que ce soit un vinyle. Financièrement parlant, autant pour les Joystix que nous, ce n’était pas très rentable. Donc, on est partis sur le split CD. On ne voulait pas faire l’album tout de suite, Fuzzy vient juste d’entrer dans le groupe

Fuzzy: … 2 ans, quand meme!

Metal-Eyes :

Pamy : Oui, mais deux ans, pour nous, c’est pas énorme !

Fuzzy: La notion du temps n’est pas la même (rires)

Pamy :  C’est ça… C’était un peu prématuré, le temps qu’il se mette comme nous à l’alcool, la drogue et aux filles…

Metal-Eyes : Donc avant, il n’y avait ni l’un, ni l’autre ni le troisième, c’est ça?

Pamy : Non, il n’avait que deux chats.

Metal-Eyes : En 2017, HSMF, c’est quoi? Tiens, commençons justement par toi, Fuzzy…

Fuzzy: C’est quoi? C’est un groupe… A quel niveau?

Metal-Eyes : Ce que ça représente pour toi.

Fuzzy: J’ai arêté un groupe, en fait, deux autres, quand ils m’ont embauché. C’est un groupe de rock’n’roll français, donc on essaie tant bien que mal d’y arriver, mais c’est pas gagné, à la base. On s’éclate, je pense que c’est avant tout une bande de potes, on ne fait pas ça pour l’argent… Ça se saurait ! C’est prendre la route, boire des coups avec les potes, le rock’n’roll, quoi !

Metal-Eyes : Et pour toi Pamy ?

Pamy : pour moi, High Shool c’est les potes, c’est une famille, le rock’n’roll, c’est l’aventure, se marrer… Pas se prendre au sérieux… c’est un mélange de tout ça. On n’est pas des punks parceque on aime bien notre chez-soi en rentrant le soir. Mais c’est une famille. Une fois qu’on rentre dedans, on y est bien.

Metal-Eyes : Discographiquement, et scéniquement, vous êtes assez rares. N sait que c’est assez diffiocile en France, mais ce n’est pas non plus le plus évident pour se faire connaitre, d’être absents. Comment comptez-vous y remédier ? (3’48)

Pamy : On est en préparation d’un clip, par exemple, pour le titre Ride into the blue qui est sur le split. Ensuite, on va faire de plus en plus de split, je pense, avec des groupes qui nous tiennent à cœur. On a des noms qu’on garde pour nous car rien n’est établi, mais ce sera plus avec des groupes internationaux.

Metal-Eyes : Toujours sur Shootgun, j’imagine.

Pamy : Toujours sur Shootgun Generation Records.

Fuzzy: Il y a aussi un site internet qu’on n’avait pas avant (www.highschoolmotherfuckers.com).

Metal-Eyes : Comment décririez-vous l’un et l’autre l’évolution du groupe entre vos deux dernières productions ?

Pamy : Déjà, on a changé de bassiste. Aurèle est parti et Fuzzy est arrivé avec, finalement, un côté un peu plus punk dans son jeu. Et maintenant, on a aussi un peu de bouteille, on se connait tous par cœur. Au niveau de la composition, c’est bien plus facile qu’avant, on galérait parce que chacun composait dans son coin.

Metal-Eyes : Donc c’est principalement au niveau du travail qui devient plus collectif ? Et musicalement, Fuzzy, tu as apporté quoi de plus dans ton jeu de basse ? Quelles influences avez-vous mises en commun ?

Fuzzy: J’ai pas mal d’influences qui sont à la base des High School, que ce soit les Ramones, Motörhead, le punk ou des groupes plus glam, genre Hanoi Rocks. C’est pour ça que je suis venu jouer dans High School, parce que ces influences, c’est ce qui me plaisait.

Pamy : C’est aussi toujours ce qu’on a dit : dans High School, on est toujours un peu entre deux chaises… Pour les hard rockers, purs et durs, on est trop metal, et pour ce qui sont plus metal, on est trop punk…

Fuzzy: En même temps, c’est ce qui est très bien. On n’est pas les seuls : regarde les Sticky Boys, ils sont aussi le cul entre deux chaises, comme nous. Moi, j’aime bien les groupes qui mélangent ces influences…

Metal-Eyes : Puisqu’on parle de Skulls out, l’un et l’autre, si vous n’aviez qu’un seul titre à retenir pour expliquer ce qu’est HSMF aujourd’hui, ce serait lequel?

Fuzzy: Je pense que c’est assez compliqué. Chacun des 5 titres représente une facette de High School. A jouer…

Pamy : Moi, je l’ai: Still hungover in Hungary! C’est pour les paroles, et puis c’est nous, notre expérience des gueules de bois qu’on a eues en partant en tournée en Hongrie, et une fois qu’on est là-bas, on est nous. On ne se prend pas la tête, on se tape des murges à terminer par terre…

Fuzzy: Pourquoi tu me regardes??? (rires)

Pamy : …avec un œil au beurre noir… C’est ce côté Rock’n’roll, punk et je pense que Still hungover nous représente bien.

Fuzzy: Je suis un peu d’accord, ça représente bien High School Mother Fuckers.

Metal-Eyes : Vous allez bientôt vous produire à l’Empreinte de Savigny le Temple en ouverture des Backyard Babies le 20 mars prochain. C’est pas n’importe qui, ils sont aussi assez punks et glam dans l’esprit. Comment vous préparez-vous à ce type de concert ?

Pamy : Tout simplement, et déjà on est heureux de le faire. Quand on a vu la date, on s’est dit qu’il faut qu’on joue avec eux… On est super heureux de le faire, et on se prépare comme pour n’importe quel autre concert. On prend toujours très au sérieux la préparation d’un concert, et sur scène ce sera de l’énergie, du fun… C’est aussi ce qui nous représente, on n’est pas Dream Theater, on est là pour faire du rock, s’éclater et permettre aux gens de prendre du bon temps. (9’21)

Metal-Eyes : En dehors de cette date, il y en a d’autres de prévues?

Pamy : On est en train de prévoir une tournée en Hongrie/France, encore une fois, mais avec un groupe un ^peu plus important que les Joystix, en Hongrie en tout cas, qui s’appelle les Junkies; Mais qui reste dans le même esprit.

Metal-Eyes :En france, ce serait une vraie tournée, ou ce que j’appelle plus communéement une tournée “des week ends”?

Pamy : Ben, c’est ça le problème en France: on ne peut pas faire de varies tournées … Regardes, à part les Backyard Babies qui risquent de remplir un lundi soir à l’Empreinte, n’importe quel groupe joue un lundi soir, n’importe où, pas grand monde se déplace…Ce qui marche c’est jeudi, vendredi, samedi soir, mais déjà, le dimanche, c’est cuit: les gens travaillent le lendemain, et si on ne s’appelle pas Aerosmith, on déplace pas les foules.

Fuzzy: De toutes façons, la dernière tournée qu’on a faite, on a joué toute la semaine parce qu’on n’a pas non plus les moyens de se déplacer et revenir à Paris pour ne jouer qu’en week end. Après, c’est sûr qu’il y a des villes où on attire moins de monde en semaine, on n’est pas sur place pour faire la promo…

Metal-Eyes : En ce moment, vous écoutez quoi?

Pamy : Le nouveau Night Ranger !

Fuzzy: J’aime bien Bitters, ça représente bien ce que j’aime, ou le Michael Monroe. Mais il y en ade moins en moins ils disparaissent tous !

Pamy : Nouveau, il n’y en a pas beaucoup qui me font tripper… En nouveauté, je n’écoute pas grand-chose, à part Sticky Boys, les potes… J’ai pas accroché. Tout ce qui sort actuellement ne me touche pas forcément. Je préfère écouter des vieux trucs, même du death de l’époque, Entombed ou des trucs comme ça, mais j’ai du mal avec les nouveaux… Quand je vois un groupe comme In Flames qui sort des albums mortels, et le dernier, c’est une catastrophe ! Ils font de la pop ou je ne sais pas quoi…Un peu bizarre, quoi ! La nouvelle scène ? J’arrive pas à accrocher.

Metal-Eyes : Est-ce que ça peut être dû au fait qu’il y a tellement de choses qui sortent, qu’aujourd’hui, tout le monde peut se déclarer musicien et enregistrer à la maison…

Pamy : C’est ça, oui, aussi

Fuzzy: Après c’est noyé dans la masse, il y a peut-être des super trucs qui’on ne connait pas et ce qui sort, avec de la promotion, et qui arrive à mes oreilles, c’est pas forcément les meilleurs trucs non plus.

Pamy : Ce n’est pas évident de déceler et d’écouter de bons groupes parce que, justement, comme tu viens de le dire, il y a tellement de choses, c’est tellement inondé de groupes, je ne dirais pas mauvais opu moyen, je ne les connais pas, mais il y en tant que, effectivement, quelque chose fait maison ne va pas sonner pareil que le boulot de gars qui passent un mois ou deux en studio. Je pense que, malheureusement, c’est un peu pollué par tout ça. Le home studio, maintenant, tout le monde peut y avoir accès, et il n’y a plus vraiment d’ingénieur du son non plus…Le Davout, regarde, il est en train de fermer…

Fuzzy: Et il y a une fausse batterie…

Pamy : Trop de synthétique.

Metal-Eyes :Que faudrait-il en France, selon vous, pour que le marché change un peu, a delà du fait que le marché du disque soit moribond ?

Pamy : Déjà, je pense que tout le côté MP3, machin et tout ça a flingué le marché du disque.

Metal-Eyes : Donc on revient au vinyle?

Fuzzy: Ca revient, oui, mais je pense aussi que c’est une question d’éducation musicale. On écoute de la merde…

Metal-Eyes :

Pamy : Je travaille avec certains jeunes qui me disent « c’est quoi le nom de ton groupe ? Ah, cool, je vais voir si je peux le télécharger » ! C’est pas « tu peux me vendre le CD ? », il n’y a plus ce réflexe-là, et c’est dommage. Comme tu dis, à part le vinyle, je ne vois pas ce qui peut sauver l’industrie musicale.