France, Hard progressif (Millenium, 2020)
Franchement, terminer l’année avec ce Stereofish, cinquième opus des compatriotes de Gnô, ben, ça fait un bien fou! Si j’ai découvert avec bonheur le trio dingo avec le déjanté Cannibal tango (2011), si j’ai été quelque peu déconcerté par le suivant, Crass palace (2014), j’ai raté le dernier, Sick princess (2016). Depuis, le génial guitariste Christophe Gaudin a quitté le trio qui, de fait, a dû chercher un six-cordiste au moins aussi barré et talentueux pour le remplacer. Si l’on peut imaginer que la tâche ne fut pas des plus aisées, quel bonheur d’entendre un résultat si enjoué et entraînant! Inutile de passer par quatre chemins, l’arrivée de Djul Lacharme aux côtés de Gabriel Vegh (chant et basse) et Peter Puke (batterie) est, comme le démontre de bout en bout ce Stereofish – dont la seule faute de goût est cette improbable illustration de couverture genre patchwork informatique de débutant – toute l’étendue de son talent. Dès l’introductif Calvary way, le ton est donné: avec ses quelques relents ska, le titre, imparable est très festif et chantant. Never give up passe au niveau supérieur de dance attitude, il est simplement impossible de ne pas se dandiner. Le ton change légèrement avec Stereofish et son riff discret à la War machine (Kiss) tandis que Into the void se fait plus lourd et spatial, un titre tout en lenteur basée sur la rythmique de la basse. Tout au long des Gnô’s New Orbit, Animals ou autre Our worlds collide, Gnô, tout en restant technique mais se faisant sans doute plus « accessible » ou moins dingo (quoique…), varie en permanence les plaisirs et surprend à chaque instant. Un océan de fraîcheur à ne manquer sous aucun prétexte.