DA CAPTAIN TRIPS: In between

Italie, instrumental psychédélique (Subsound records, 2025)

Formé en 2009 en Italie par trois amis (le guitariste Riccardo Cavicchia, le bassiste Peppo et le batteur Tomasso Villa), Da Captain Trips propose un rock instrumental spatial et psychédélique. Le groupe a vu son line-up évoluer avec l’arrivée du claviériste Bachis. Un premier album, Anechoic chamber outcomes, est publié en 2013 et le quatuor revient aujourd’hui avec le bassiste Frederico Chiappa et le claviériste Paolo Negri. C’est donc cette formation qui propose aujourd’hui In between, et je découvre le groupe avec cet album. La moitié de l’ouvrage est composée de titres assez longs – pas moins de 6′, Die, qui lance l’album, dépassant même les 9′ – montre les visages variés de la formation. On explore ainsi divers univers, passant d’influences indiennes qui se métamorphosent tranquillement en voyage spatial (Die) à des ambiances enfumées (Land of shades) tout en navigant dans des univers plus calmes et apaisants (Spiralis). Da Captain Trips aime aussi varier les tempi et les ambiances au sein d’un même morceau, évitant ainsi de perdre l’auditeur en chemin. Car, et c’est sans doute là la grande force de cet album, on se laisse volontier entrainer dans ces mondes envoutants créés par un groupe qui réfléchit à chaque détail sans que sa musique ne soit prise de tête ou troip intellectualisée. Il y a du jazz, de la fusion, beaucoup de psychédélisme, certes. Il y a surtout beaucoup de tripes. In between se démarque ainsi de la grande majorité des albums instrumentaux, souvent trop pensés autour de la performance guitaristique. Il s’agit là d’un vrai travail de groupe où chacun a sa place. Je me plongerai bien dans le reste de la disco du groupe, maintenant…

L’IRA DEL BACCANO: Cosmic evoked potentials

Italie, Doom/prog instrumental (Subsound rec., 2023)

Quelle découverte que ce L’Ira Del Baccano! Le quatuor italien nous régale avec ce nouvel album – qui semble être le troisième effort studio – Cosmic evoked potential. Composé de seulement 5 titres. certains seraient tentés d’appeler ça un Ep, mais avec quelques 40′ de musique, il s’agit en effet plus d’un album véritable. Quoiqu’il en soit, ce CD est une merveille d’instrumental progressif à laquelle la simple étiquette Doom ne rend pas justice. Il y a tant de pépites et de trouvailles musicales tout au long des 5 titres… Tout comme l’illustration de couverture – une œuvre signée Fabio Listrani qui évoque un univers dominé et observé par un Zeus qui ressemble étrangement à Rob Zombie… Débutant avec un The strange dream of my old sun, le groupe nous plonge dans son univers sonore à la fois spatial (Hawkwind et tout la vague psyché sont évoqués à plus d’une reprise) et heavy, se faisant ici puissant et là simplement envoûtant. On plonge dans cet univers sonore d’une remarquable et indiciblement attirante beauté sans pouvoir y opposer la moindre forme de résistance. On retrouve aussi des traces d’inspiration Pink Floydienne ainsi que d’autres plus proche de Dream Theater. La construction en plusieurs tableaux de chacun des titres fait que jamais l’auditeur ne se lasse, passant d’un univers sonore à un autre, d’une ambiance clame et feutrée à un décor de science fiction sans que L’ira Del Baccano ne se – nous – perde dans son propos. Une réussite de bout en bout et un coup de maitre instrumental pour un groupe qui mérite bien plus qu’une reconnaissance polie.