TREPONEM PAL: World citizens

France, Metal indus (At(h)ome, 2025)

Ils sont en forme les compères de Treponem Pal! World citizens, le nouvel album, est bouillonnant de rythmes indus et dansants. Aussi musicalement joyeux que sociétalement critiques, les 12 titres concoctés par la bande à Marco Neves posent un regard toujours acéré sur notre monde. Un monde qui va mal, dirigé par des malades voués au dieu argent, certes, mais dans lequel on peut toujours trouver un motif de se distraire. La musique est là pour ça et la bande parvient à avancer encore malgré les embuches. L’intégration de Marc Varez (Ex-Vulcain, ex-Blackstone…) à la batterie – et plus encre – apporte une touche metal et cependant discrète à l’ensemble, martial et souvent hypnotique. On marche ici sur les terres d’un Killing Joke qui flirte avec Ministry ou Rob Zombie. Screamers, l’album précédent paru en 2023 après un long silence de 6 ans, avait ouvert la voie d’un vrai retour. Et quand bien même il n’y a âs de comparaison possible avec Excess & overdrive, pierre angulaire de la carrière du groupe, World citizens confirme cette volonté de Treponem Pal de (re)jouer un rôle dans le paysage musical indus français.

ELECTRIC JAGUAR BABY: Clair obscur

Stoner, France (Autoproduction, 2025)

Loin d’en être à leur coup d’essai, les Français d’Electric Jaguar Baby reviennent avec Clair obscur, un troisième album composé de onze titre plus un bonus. en effet, le duo formé par le batteur franck et le guitariste Antoine – tous deux se partageant le chant – a vu le jour en 2015, a proposé plusieurs Ep avant un premier album en 2019 suivi de Psychic death safari en 2022. Le troisième album est souvent celui d’un tournant, celui qui force les artistes à composer de nouveaux titres et à se réinventer. Taillé dans le stoner psychédélique flirtant avec le fuzz et le garage rock, ce nouveau disque semble enregistré dans des conditions minimalistes tant il craque à merveille en tous sens. On est dans le jus du DIY total. Ce qui est un bien pour la musique, certes, vintage, saturée et joliment efficace, mais pas pour l’anglais, incompréhensible et baragouiné avec une patate dans la bouche… Musicalement, cependant, le groupe nous fait planer et voyager dans ces contrées où les champignons font rigoler. Dommage pour la langue qui, à mes oreilles, vient gâcher le plaisir de l’écoute.

HELLOWEEN: Giants & monsters

Allemagne, Heavy metal (RPM, 2025)

C’est sans doute l’une des sorties les plus attendues de ce second semestre 2025, et pour cause! Quatre ans après le splendide album éponyme de la « réunion augmentée » unanimement salué par la critique et le public, Helloween revient avec Giants & monsters, son nouvel album composé de 10 titres, variés et enjoués comme savent si bien le faire les Allemands. A la question « le retour de Kiske et Hansen ne sera-t-il qu’un feu de paille?« , le groupe apporte aujourd’hui une réponse claire: certainement pas! Helloween se montre plus uni que jamais et tout aussi créatif que dans ses meilleures années. Qui plus est, célébrant cette année 40 ans de carrière, le groupe ne pouvait se planter. Si l’on s’attarde volontiers sur la pochette, une œuvre signée Elian Kantor, on se penche avec bonheur sur les nouvelles compositions qui sont un joli condensé de ce que le groupe nous a offert tout au long de ces quatre décennies. Des titres épiques et envoutants (Giants on the run qui alterne entre couplet doux et refrain enlevé avant de monter en puissance, Savior of the world plus foncièrement speed ou Majestic avec son break méditerranéen – ou hispano oriental – second titre le plus long avec ses 8’08 qui viennent clore l’album), des incursions plus popisantes (A little is alittle too much, Hands of god – le titre qui me convainc le moins) ou ses tonalités toujours très festives (We can be gods ou This is Tokyo, déclaration d’amour à la ville citée). On s’attardera surtout sur le grand moment de l’album, ce Universe (gravity for hearts) qui, tout au long de ses 8’24, explore toutes les amours musicales qui ont fait de Helloween la légende que le groupe est devenu. La recette à trois guitares et, surtout, à trois chanteurs a depuis longtemps convaincu et continue aujourd’hui de faire des merveilles. On attend maintenant de retrouver les 7 mercenaires sur scène, notamment celle du Zénith de Paris le 22 octobre prochain.