Hard rock, Royaume-Uni (BMG, 2018)
Une gueule comme ça, ça ne s’oublie pas. Pour ceux qui se demandent qui est ce vieillard aux yeux verts à l’air surpris, Derek Smalls a crevé l’écran avec le cultissime film This is Spinal Tap, en inventant les potards à 11 et autres (oui, j’ai envie de faire comme un certain Manu…) rocambolesqueries loufoques. Le grand père, vaillant s’il en est, nous offre aujourd’hui ce Smalls change, album de 14 chansons, sous titré « meditations upon ageing », autrement dit « réflexions sur le fait de vieillir ». On pourrait aussi parler de réflexion sur notre monde, au regard de certains thèmes abordés. Ce qui est le plus épatant avec cet album, c’est que tout est fait avec sérieux: les chansons sont travaillées, variées (on va du rock à la symphonie) et la mise en son est d’actualité. Le chant de Derek, rocailleux, évoque un Alice Cooper vieillissant (ok, c’est le cas) mais en plus graveleux, moins fin. Si l’ensemble est réussi, rien, cependant, ne se détache pour faire « tilt ». C’est plaisant, entraînant et détaillé, à l’instar de ce blason intérieur: « rendu possible grâce au « Fonds britannique pour les rockeurs vieillissants »… Punaise, ils doivent avoir du travail en ce moment!